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après, six ans après, puis 12 ans après) L’exercice est répété pour une deuxième zone forestière parcourue par

un feu d’intensité beaucoup moins importante.

53 Ces résultats sont contredits par Flowers et al. (1985). Ces derniers répètent l’exercice de Vaux et al. (1984) dans les Montagnes Rocheuses (Etats-Unis) et auprès de 1200 visiteurs. Ils concluent que l’impact du feu sur la valeur récréative de la forêt est très faible, voire négligeable.

54 Les auteurs utilisent les bases de données du Parc et arrivent à un échantillon initial de 529 promenades. 55 L’évaluation est basée sur des données réelles transmises par les enquêtés (fréquentation de la forêt les mois antérieurs à l’enquête, trajets prévus les mois à venir, etc.), mais aussi sur une partie « contingente ». Celle-ci est obtenue en demandant aux randonneurs et aux cyclistes enquêtés combien de trajets ils sont prêts à faire dans trois scénarios hypothétiques différents (chaque scénario étant illustré par des images). Ces trois scénarios sont les suivants : (1) la moitié du sentier qu’ils font a été récemment parcourue par un très grand feu ; (2) la moitié du sentier est située dans une zone où l’on a réalisé des brûlages dirigés ; (3) la moitié du sentier a été parcouru il y une vingtaine d’années par un très grand feu.

56 Echantillon final de 354 individus (taux de réponse de 67%).

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d’arriver aux résultats suivants57 : en ce qui concerne la randonnée, et à mesure que le temps passe après un grand incendie, la demande de récréation et le surplus du consommateur diminuent de façon continue58. Selon les auteurs, les randonneurs préféraient donc la forêt récemment brûlée à celle qui revient peu à peu à son état antérieur à l’incendie. Cet effet positif initial du feu est expliqué par la curiosité que suscite un paysage récemment parcouru par les flammes, ainsi que par la profusion de fleurs qui poussent suite au passage du feu. Lorsque le feu considéré est un brûlage dirigé, la fréquentation estimée pour les randonneurs augmente au fil du temps après le brûlage (le surplus, lui, diminue)59. Les résultats obtenus pour la pratique du VTT sont quasiment à l’opposé , puisque la fréquentation estimée des vététistes croît dans le temps suite à un grand incendie (ici, l’effet négatif immédiat occasionné par le feu est associé à la présence de troncs, branches et autres débris brûlés sur les sentiers qui rendent impossible la pratique du VTT). Selon cette étude donc, l’évolution dans le temps de l’impact du feu sur la valeur récréative de la forêt dépend de l’activité considérée et du type de feu.

Dans une étude semblable à celle décrite précédemment, Englin et al. (2001) cherchent à estimer l’impact du feu sur la valeur récréative de trois zones forestières des Etats-Unis (Colorado60, Wyoming et Idaho61) ayant connu des feux plus ou moins importants dans les années antérieures à l’évaluation. Grâce à leur analyse économétrique, les auteurs parviennent à une fonction de surplus annuel par visiteur (en fonction du nombre d’années écoulées depuis le denier feu)62. La courbe résultante est semblable pour les trois forêts analysées : il s’agit d’une sinusoïde qu’il convient de détailler par étapes. De façon contre-intuitive, la valeur récréative de la forêt augmente très considérablement les deux premières années après le feu. Les auteurs expliquent cette évolution par l’ouverture du milieu et la visibilité nouvelle d’espèces de faune et de flore difficilement repérables dans un milieu arbustif dense et fermé63. Au fil des années, et suite à la fermeture progressive du milieu, le surplus des visiteurs décroît de façon continue. Cette tendance dure jusqu’au moment où la forêt se rapproche à nouveau de sa maturité (tout du moins visuellement). A partir de ce moment, le surplus ré-augmente progressivement jusqu’à atteindre une valeur stable qui correspond à la valeur associée à une forêt mature ou proche de son climax.

L’analyse de Loomis et al. (2001) est répétée par la suite dans l’Etat du Nouveau Mexique (Hesseln et al. 2003), puis dans l’Etat du Montana (Hesseln et al. 2004). Ces deux études permettent de tirer trois enseignements supplémentaires non négligeables :

57 En l’absence de feu, les auteurs obtiennent des estimations du surplus du consommateur assez variables en fonction de la manière dont le « coût du trajet » et la « durée du trajet » sont traitées dans leur modèle (soit combinées, soit isolées). Dans le premier cas, le surplus des randonneurs est estimé à 34 $/visite et celui des vététistes à 30 $/visite. Dans le deuxième cas, le surplus des randonneurs est estimé à 111 $/visite et celui des vététistes à 62 $/visite.

58 Selon les auteurs, le nombre de visites par randonneur passerait de 3,03/an juste après le feu à 2,78/an 50 ans après. Pour la même période, le surplus du consommateur passerait de 145 $/visite à 55 $/visite.

59 Après un brûlage dirigé, le nombre de visites par randonneur passerait de 2,65/an juste après le feu à 3,97/an 50 ans après. Pour la même période, le surplus du consommateur passerait de 34 $/visite à 24 $/visite. 60 Echantillon final de 354 individus (taux de réponses : 67 %).

61 Pour ces deux Etats, l’échantillon final agrégé est de 327 individus. Le taux de réponses est bas (27 %). 62 En l’absence de feu, les surplus estimés par les auteurs sont : 222 $/visite pour le Wyoming, 129 $/visite pour L’Idaho et 109 $/visite pour le Colorado.

63 Cette évolution de la flore après le passage du feu est également constatée dans la forêt méditerranéenne Hétier (1993 : 57).

i) tout d’abord, selon les auteurs, le comportement des visiteurs face au feu différerait significativement d’un Etat à l’autre. L’application par analogie d’une étude préalable dans un Etat autre que celui où elle a été menée à l’origine peut donc conduire à des évaluations monétaires erronées. Ainsi, par exemple, la valeur monétaire que les vététistes du Nouveau Mexique attribuent à la forêt ayant été parcourue par un grand incendie décroit dans le temps (le surplus par visite et la fréquentation sont divisés respectivement par 9,5 et par 6 dans l’espace de quarante ans). Dans le Colorado, au contraire, le surplus et la fréquentation des vététistes doublent au bout de 50 ans. ii) malgré les différences ci-dessus évoquées, les comportements des personnes visitant des forêts différentes ont certains points en commun. Par exemple, la valeur monétaire que les randonneurs attribuent à une forêt ayant connu un grand incendie semble évoluer dans le temps de façon homogène dans tous les états considérés. Que ce soit au Colorado (-65,2% après 50 ans), au Nouveau Mexique (-9,25% après 40 ans) ou au Montana64 (-86,7% après 50 ans), cette valeur monétaire décroit de façon continue. La diminution reste cependant variable d’un Etat à l’autre.

iii) enfin, les études menées dans le Nouveau Mexique et dans le Montana confirment les différences déjà constatées par Loomis et al. entre les randonneurs et les vététistes. Ces différences ne constituent donc pas une caractéristique exclusive au Colorado, mais plutôt une caractéristique générale présente dans plusieurs types de forêts.

D’autre part, Starbuck et al. (2006) s’inspirent aussi largement du travail mené par Loomis et al. (2001). Ces auteurs tentent d’estimer l’impact du feu sur la valeur récréative de la forêt dans l’Etat du Nouveau Mexique (toujours aux Etats-Unis). Pour cela, ils reprennent la combinaison des méthodes MCT et MEC déjà évoquée antérieurement et considèrent les trois scénarios proposés par Loomis et al. (2001) : (i) un grand incendie très récent ; (ii) un brûlage dirigé récent ; et (iii) un grand incendie ayant eu lieu 20 ans auparavant. De façon analogue à l’étude de 2001, les auteurs illustrent ces trois scénarios à travers des photos. Les auteurs cherchent à analyser ainsi l’impact du feu sur la fréquentation des zones forestières considérées, ainsi que l’influence de l’intensité et de l’ancienneté du feu sur la magnitude de ces impacts. Les auteurs complètent l’étude à travers une Analyse Input- Output menée aussi bien à l’échelle régionale et locale. Les résultats numériques de cette étude sont résumés dans le tableau suivant :

Tableau 1.1 : Principaux résultats de Starbuck et al. (2006)

Scénario Impact sur la fréquentation

Analyse Input-Output pour l’Etat du Montana

Impact sur la production Impact sur le revenu Impact sur l’emploi

Grand incendie récent - 7,009 % - 81 M$ - 36,5 M$ - 1941

Brûlage dirigé récent + 0,0673 % + 7,75 M$ + 3,5 M$ + 186

Grand incendie (20 ans

auparavant) - 4,480 % - 51,65 M$ - 23,31 M$ - 1240

64 Dans cette étude, les auteurs ne distinguent pas les randonneurs des autres visiteurs.

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Comme on peut le constater sur le tableau 1.1, et contrairement à ce observé par Loomis et al. (2001) ou Englin et al. (2001) ailleurs dans les Etats-Unis, l’effet immédiat du feu sur la valeur récréative de la forêt serait clairement négatif dans le Nouveau Mexique (la fréquentation chuterait d’environ 7% l’année postérieure au feu). Par ailleurs, l’analyse Input-Output met en évidence les impacts indirects provoqués par chacun des trois scénarios envisagés. Si la magnitude de ces impacts est dans certains cas considérable (notamment dans le cas d’un grand incendie récent), elle reste largement inférieure à celle estimée par les auteurs en cas de la fermeture préventive des massifs forestiers en période à risque (d’après Starbuck et al. (2006), 60 jours d’interdiction d’accès se traduiraient à l’échelle de l’Etat du Nouveau Mexique par une réduction de la production d’environ 480 M$ et par la destruction de 11606 emplois).

L’évolution temporelle de l’impact du feu sur la valeur récréative de la forêt constitue aussi l’objet central de l’analyse de Rausch et al. (2010). Ces auteurs appliquent eux aussi une MCT plus ou moins classique puis la complètent avec une partie contingente dans laquelle les participants sont invités à préciser combien de voyages ils seraient prêts à faire pour visiter la forêt évaluée dans le cas où celle- ci était parcourue par un grand incendie. Comme dans les études déjà présentées, les auteurs utilisent ici aussi des photos illustrant la forêt après un grand incendie. Dans cette analyse sont considérés cinq lapses de temps depuis l’incendie en question : 0-1 an ; 2-5 ans ; 6-15 ans ; 16-49 ans ; plus de 110 ans65. Les auteurs se focalisent sur une activité récréative en particulier (le camping) et l’analysent dans la partie canadienne des Montagnes Rocheuses. Selon la régression développée par les auteurs, l’impact du feu sur la fréquentation des campeurs serait négatif, et ce, même immédiatement après la survenance d’un grand incendie. Ces résultats vont donc dans le sens de ceux de Starbuck et al. (2006) et à l’encontre des résultats obtenus par Loomis et al. (2001) et Englin et al. (2001). Plus concrètement, selon Rausch et al. (2010), dans l’année postérieure à un grand incendie le nombre de voyages réalisés par des campeurs dans la partie canadienne des Rocheuses passerait de 2,56/an à 1/an. Cet impact serait décroissant au fil du temps et disparaitrait au bout d’une douzaine d’années. Selon les auteurs par ailleurs, le nombre de voyages par an reste positif même au moment où l’impact du feu est le plus important (les auteurs avancent comme explication possible à l’absence d’un effet immédiat positif du feu le fait que celui-ci est plus fréquent dans cette région et qu’il susciterait donc moins la curiosité des visiteurs que dans d’autres régions).

Encadré 1.2 : Les évaluations monétaires de l’impact du feu sur la valeur récréative de la forêt

65 Chaque lapse de temps est illustré à travers trois photos complémentaires.

La sous-section 1.3.2 en quelques mots…

L’impact du feu sur la valeur récréative de la forêt est plus complexe que ce que l’on peut imaginer au premier abord. Cet impact n’est pas forcément négatif ; son signe et son intensité dépendent de facteurs divers tels que le lapse de temps écoulé depuis le passage du feu, l’intensité de ce dernier, l’activité récréative considérée, le type de forêt, etc. L’influence de tous ces facteurs sur l’impact (monétaire) que le feu peut avoir sur la seule valeur récréative de la forêt montre à quel point il peut être difficile (voire hasardeux) de quantifier monétairement la facture totale du feu (et donc, des bénéfices engendrés par la protection).

1.3.3 Les évaluations des bénéfices générés par les réductions de la biomasse combustible

Dès le début du dernier tiers du XXe siècle, on assiste à un perfectionnement croissant des techniques de réduction du combustible (notamment des débroussaillements mécaniques et des brûlages dirigés). Ces activités de protection se multiplient partout dans les forêts soumises au risque d’incendie de forêt et ce, malgré leur coûts « prohibitifs » (Hjerpe & Kim 2008 : 311). Les budgets qui leur sont alloués augmentent alors considérablement dans bon nombre des pays occidentaux (Kline 2004 : 1 ; Winter et al. 2004 : 8). L’évolution est particulièrement évidente pour les brûlages dirigés, dont les bienfaits sont enfin reconnus politiquement, en tout cas aux Etats-Unis (Hesseln 2000 : 323). L’importance relative de ces budgets reste malgré tout limitée par rapport à celle du budget des activités de suppression, dont l’importance relative reste énorme. Ce partage des ressources disponibles est d’ailleurs perçu par les économistes du feu comme un choix « irrationnel » (Snider et al. 2006)66 ou comme étant la conséquence logique d’un cadre règlementaire « inefficient » (Donovan & Brown 2005)67.

Face à l’accroissement des dépenses liées aux débroussaillements mécaniques et aux brûlages dirigés, les décideurs sollicitent progressivement les économistes pour l’évaluation des bénéfices que ces activités peuvent engendrer (en termes de réduction du risque mais aussi, en termes de de gestion sylvicole, d’intérêt paysager ou de gestion de la biodiversité)68. De nombreux travaux sur le

66 Ces auteurs comparent pour plusieurs forêts de l’Arizona et du Nouveau Mexique (Etats-Unis) : (i) les coûts de suppression sans travaux de réduction de combustible ; et (ii) l’agrégation des coûts de suppression et des dépenses en prévention lorsque des travaux de réduction de combustibles sont réalisés. Pour cela, les auteurs mobilisent un modèle assez simple, avec un certain nombre d’hypothèses quant aux relations entre P et S, et ignorent par ailleurs les valeurs des biens non marchands concernés par le feu. Les auteurs soulignent l’inefficience du sur-financement des activités de suppression.

67 Selon ces auteurs, les modèles de simulation sur lesquels se basent les choix des gestionnaires en cas de crise ignorent les bienfaits éventuels du feu et poussent donc les responsables à tenter d’arrêter le feu même lorsque l’impact net de ce dernier est positif ou que le coût marginal de suppression est supérieur au dommage marginal provoqué par le feu. Par ailleurs, le fait que ces gestionnaires disposent de fonds d’émergence quasi- illimités confère aux activités de suppression un coût d’opportunité nul.

68 Parallèlement, voient aussi le jour un nombre croissant de travaux dans lesquels sont estimés les coûts de réalisation de ces travaux de réduction de combustible et surtout, la variabilité de ces coûts par rapport à des facteurs divers tels que le relief, la végétation ou le cadre institutionnel (voir par exemple : Rideout & Omi 1995 ; Cleaves & Haines 1995 ; González-Cabán 1997 ; Cleaves et al. 2000 ; Berry & Hesseln 2004 ; Hartsough et al. 2008 ; etc.). Ces études considèrent uniquement le prix des biens et des services marchands concernés par les travaux de réduction du combustible. Par ailleurs, la plupart de ces auteurs préfèrent ne pas considérer l’impact des réductions de combustible sur la surface brûlée (certains auteurs procèdent à des simulations sur des logiciels de comportement du feu, mais ils sont minoritaires et ne transforment en aucun cas les unités physiques en unités monétaires). La plupart de ces travaux sont donc de nature comptable et financière. Elles se basent soit sur des données empiriques, soit sur la consultation d’experts engagés dans la réalisation des travaux évalués. Certains travaux proposent des régressions économétriques permettant d’identifier les facteurs explicatifs clés vis-à-vis des coûts d’implémentation. La majorité des auteurs focalisent leur attention sur les coûts des brûlages dirigés et soulignent trois résultats principaux : (i) la possibilité de réaliser d’importantes économies d’échelle (les brûlages dirigés de petite taille sont souvent très complexes et requièrent quasiment les mêmes quantités d’équipement et de personnel que les brûlages de dimensions plus importantes. Par ailleurs, les possibilités de jalonner le brûlages dirigés par le biais de pistes ou de coupures déjà existantes décroit considérablement au fur et à mesure que la taille du brûlage diminue) ; (ii) l’influence notoire sur le coût unitaire de facteurs tels que : les caractéristiques du terrain, la végétation, la saison dans laquelle le brûlage est réalisé, la taille du brûlage, la proximité de zones habitées, les contraintes organisationnelles et les choix de management ; (iii) la cherté de cette stratégie de réduction de combustible

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sujet voient alors le jour (la plupart d’entre eux sont publiés au cours de la première décennie du XXIe siècle). Parmi ces études, certaines cherchent à comparer les bénéfices générés par différents types de réduction du combustible (débroussaillements mécaniques ou chimiques, brûlages dirigés, sylvopastoralisme, etc.) (sous-section 1.3.3.1), tandis que d’autres se focalisent plutôt sur l’une de ces options : le brûlage dirigé, qui attire donc l’attention d’un nombre croissant de gestionnaires (sous-section 1.3.3.2).

1.3.3.1 L’évaluation des bénéfices générés par plusieurs types de réduction du combustible

Plusieurs évaluations monétaires du début de siècle ont donc en commun le fait de considérer simultanément plusieurs techniques alternatives de réduction du combustible. Chacune d’elles adopte cependant un prisme particulier et se focalise sur un sujet différent.

González-Cabán et al. (2007) par exemple, s’intéressent au CAP de plusieurs groupes ethnoculturels pour la mise en place de deux programmes possibles de réduction du combustible : l’un basé sur des brûlages dirigés, l’autre plutôt axé sur des débroussaillements mécaniques69. Les deux programmes sont censés réduire : (i) la surface annuelle brûlée d’environ 25 % ; et (ii) le nombre de maisons détruites par le feu de 20 à 8 unités par an. L’étude est menée dans l’Etat de Montana (Etats-Unis) et propose donc une comparaison du CAP des Amérindiens et de celui du reste de la population de cet Etat. D’un point de vue méthodologique, les auteurs appliquent une MEC à format dichotomique70. Le moyen de paiement proposé est une augmentation des taxes locales. L’enquête compte deux étapes principales : un appel téléphonique, puis l’envoi de l’enquête par courrier. L’échantillon final est de 499 personnes enquêtées. Les résultats de l’étude peuvent être présentés en trois points :

i) En ce qui concerne les taux de réponses, les auteurs ne trouvent pas de différences significatives dans la première étape de l’enquête (appel téléphonique), mais si dans la deuxième (enquête par courrier)71. Dans cette étape, le taux de participation est nettement inférieur pour les Amérindiens. Les interprétations proposées par les auteurs sont malheureusement très peu développés.

ii) Pour ce qui est des zéros de protestation, les tests réalisés par les auteurs ne révèlent pas de différences significatives entre les deux groupes pour le programme de brûlages dirigés72, mais si pour les débroussaillements mécaniques73. Pour ces derniers, le nombre de zéros de protestation des Amérindiens est nettement inférieur74. Ceux-ci seraient donc globalement moins favorables à cette technique.