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Le diagnostic de vulnérabilité au changement climatique peut se présenter en quatre parties (Ademe, 2012). Le premier point concerne l’analyse des observations climatiques passées. Il s’agit de définir l’exposition (les aléas climatiques que les territoires d’étude ont subis) et la sensibilité (les impacts que ces aléas ont eus sur le territoire) aux événements

climatiques passés (les cent dernières années). Différentes sources d’information sont disponibles : les relevés de stations météo locales, les archives documentaires (presse, documents municipaux et institutionnels, littérature spécialisée) et la connaissance collective (trouver les personnes ressource pour la « mémoire collective »). Les évènements relevés peuvent être mis en relation avec les données climatiques au moment des faits. Cependant, dans cette étude ce sont les réactions des acteurs après l’évènement qui nous intéressent plus précisément. Nous voulons juger de la capacité de résilience du système ou, s’il y a eu de grands changements, savoir pourquoi ces choix ont été opérés. Le deuxième point doit permettre l’analyse de l’exposition et de la sensibilité futures. Seule la mise en place de scénarios climatiques peut le permettre. L’objectif est dans un second temps de définir les impacts que cette situation future peut avoir pour le territoire. Cette partie nécessite d’avoir des scénarios climatiques au moins régionaux (à l’échelle planétaire) et à l’échéance 2030, 2050 voire 2100. Les scénarios nationaux ou internationaux peuvent être complétés des tendances locales d’après les évènements climatiques passés. En fonction des moyens alloués à cette recherche, la concertation de « mémoires » et d’experts locaux peut permettre de préciser les scénarios locaux. Le troisième point a pour objectif de hiérarchiser des niveaux de vulnérabilité et peut se réaliser à l’aide d’un tableur. Regrouper les données, sous la forme d’un tableau, permet de faire le croisement entre les éléments d’exposition à un aléa et de sensibilité. La confrontation de ces deux types d’éléments aide dans la définition du niveau de vulnérabilité du territoire au changement climatique. Le classement peut se faire selon trois niveaux par exemple : une vulnérabilité faible, moyenne et forte. La vulnérabilité peut également être établie à partir d’indicateurs, que ce soit pour déterminer les éléments d’exposition ou de sensibilité. Le dernier point permet de juger de la capacité d’adaptation du territoire. Cela peut aussi se faire par le biais d’indicateurs. Dépassant le cadre de ce diagnostic, ce dernier point est aussi intéressant à traiter car il donne des informations sur le niveau de durabilité du territoire, partant du principe qu’un territoire adaptable est un territoire durable.

Figure 13 - Etapes de réalisation d'un diagnostic de vulnérabilité

Source : auteur, d’après la méthodologie Ademe (2012)

Le diagnostic de vulnérabilité doit nous permettre ainsi de recueillir les caractéristiques locales en matière de changement climatique : la situation passée, pour voir si le territoire est plus ou moins déjà sensible et la situation future, pour considérer les besoins d’adaptabilité du territoire. L’étude de la vulnérabilité du territoire face au changement climatique est aussi une manière de faire émerger les activités principales des terrains étudiés, constituant un diagnostic territorial partiel.

Nous cherchons ici à connaître la situation des cantons d’Aucun et d’Ossun face aux problèmes du changement climatique et à l’épuisement des ressources. Ce travail donne des éléments de compréhension du contexte dans lequel est testée la recherche de la Ressource territoriale.

3. LE DIAGNOSTIC DE VULNÉRABILITÉ DES TERRAINS D’ÉTUDE

Le diagnostic des territoires des cantons du Val d’Azun et d’Ossun vise à connaître leur situation vis-à-vis du changement climatique. L’objectif n’est pas de tester une méthode d’analyse mais d’obtenir les éléments descriptifs de leurs capacités d’adaptation au changement climatique. Nous faisons ainsi le choix de ne pas effectuer directement l’analyse mais de nous appuyer sur les études existantes qui sont récentes et répondent

totalement au besoin de données nécessaires à ce travail. Ainsi, le Parc National des Pyrénées (PNP) a réalisé un diagnostic de vulnérabilité sur son périmètre en 20131, dans le cadre de son Plan climat (PCET). Le territoire du Val d’Azun étant intégré à celui du PNP, nous pouvons nous baser sur ce travail2, notamment pour les deux premières étapes du diagnostic de vulnérabilité : l’analyse des évènements climatiques passés et celle de l’exposition et de la sensibilité futures du territoire. Le périmètre d’étude du PNP est plus large que celui du canton d’Aucun mais en matière d’analyse climatique, l’échelle ne peut que difficilement être plus fine. Nous reprenons ainsi les principaux résultats de l’étude du PNP, complétés de certains éléments propres au Val d’Azun. L’étude de la vulnérabilité du Canton d’Ossun se base sur les mêmes documents avec, dans ce cas aussi, l’utilisation pour complément d’éléments caractéristiques de ce territoire. Pour la hiérarchisation du niveau de vulnérabilité, nous avons vu dans la méthodologie générale sept niveaux de vulnérabilité qui ont été regroupés en quatre domaines dans l’étude pour le PNP. Dans le détail, chaque élément de vulnérabilité est présent : le point sur l’environnement et la société utilisé dans cette étude compte en fait les vulnérabilités sociale, environnementale et institutionnelle ; les services publics regroupent les vulnérabilités physique et culturelle ; la sécurité des personnes correspond à la vulnérabilité sanitaire et sous l’intitulé « coûts », nous retrouvons la vulnérabilité économique.

Nous reprenons ci-dessous les quatre étapes du diagnostic de vulnérabilité pour les deux terrains d’études. Les éléments essentiels de ce paragraphe et du suivant, sont extraits du diagnostic du PNP et de l’étude du SGAR dont il est mention dans le texte.