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b) La pollution des ressources naturelles

B. UNE STRATÉGIE INTERNATIONALE DE LUTTE

Depuis les années 1980, avec la création du GIEC, les spécialistes du monde entier travaillent sur les causes et les conséquences du changement climatique afin de venir étayer les propos affirmant la réalité du réchauffement de la planète. Des Etats, dont la France, se mobilisent pour adapter leurs territoires à cette évolution globale et limiter leurs impacts. De grandes orientations politiques se traduisent alors par des actions de niveau nationales ou locales.

1. UN ARGUMENTAIRE RENFORCÉ RÉGULIÈREMENT PAR

LES SCIENTIFIQUES

De nombreuses disciplines scientifiques s’intéressent au problème du changement climatique. Les climatologues mettent en avant les éléments physiques du phénomène. Les géographes, les sociologues et les historiens s’intéressent aux causes et conséquences sur les sociétés. Les écologues travaillent sur les autres espèces, tandis que les économistes, les juristes et les politologues se centrent sur les outils de régulation. Au niveau international tout d’abord, des scientifiques ce sont regroupés avec d’autres experts afin de travailler de manière transversale sur cette problématique. C’est le cas du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat qui a établi quatre rapports d’évaluation sur le changement climatique entre 1990 et 20071. Le GIEC participe sur le fond en suivant les questions concernant la vulnérabilité des systèmes socioéconomiques et naturels aux changements climatiques, les conséquences négatives et positives de ces changements et les possibilités de s’y adapter, et en évaluant les solutions envisageables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ou atténuer de toute autre manière les changements climatiques. Il travaille aussi sur la méthodologie, en évaluant régulièrement les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat. Les spécialistes de cet organisme ont mis en avant quatre scénarios possibles pour l’évolution de climat planétaire à 2100 : une évolution rapide de l’économie, avec des technologies très vite moins efficaces et une population mondiale maximum atteinte mais qui décline à la fin du siècle, des inégalités régionales en baisse et plus d’interactions culturelles et sociales (scénario A1), un monde hétérogène avec une préservation des identités locales, une croissance continue de la population, un développement économique régional et une évolution des richesses et des technologies plus lente que les autres canevas (scénario A2). Les deux autres scénarios (B1 et B2) reprennent ces principales composantes mais avec une « viabilité économique, sociale et

1 Premier rapport d'évaluation en 1990, le deuxième « Changements climatiques 1995 », le troisième « Bilan 2001 des

changements climatiques », le quatrième : « Changements Climatiques 2007 ». Le 5ème rapport est en cours de

environnementale » (GIEC, 2000). Le GIEC base ses études prospectives sur ces scénarios. Sur ces aspects, l’organisme considère que vue les politiques et actions de développement durable déjà en cours, les émissions de GES continueront d’augmenter dans les décennies à venir, de l’ordre de 25 à 90 % jusqu’en 2030, principalement liées à l’utilisation des combustibles fossiles (GIEC, 2007).

Les travaux du GIEC sont axés sur la connaissance en termes d’évolution du climat et ses conséquences possibles. En dehors de cet organisme international, de nombreux laboratoires de recherche s’intéressent également à cette question, notamment en hydrologie, en science du climat et environnement ou encore en agronomie. Les géographes français travaillent aussi sur le sujet, principalement sur l’impact du changement climatique sur le littoral (réduire les risques littoraux – Duvat et Magnan, 2014) ou en termes de déforestation (éviter ou réduire la déforestation - Tsayem Demaze, 2010). Il aborde aussi le sujet à travers une approche territoriale (les archipels - Magnan, Duvat et Pouget, 2013, la montagne – Delay et al., 2013, un territoire administratif – Philippe, Bigot et Rome, 2012) ou par les conséquences sur un domaine économique particulier (la viticulture – Bonnefoy, 2013, le tourisme – Tritz et al., 2012) ou social (la sécurité alimentaire – Janin, 2010). L’évolution du climat est également vue à une échelle plus fine (suivi et modélisation à l’échelle locale – Quénol, 2011).

2. DES ACTIONS INTERNATIONALES, UNE MISE EN

ŒUVRE LOCALE

Le second rapport du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (de 1995) a servi de base à la mise en œuvre du Protocole de Kyoto signé en 1997 et entré en vigueur en 2005. Le dernier (de 2007) a aidé les réflexions du sommet de Copenhague et les négociations qui ont pour but de trouver une suite au Protocole de Kyoto qui s’est terminé en 2012. Aussi, suite aux alertes des scientifiques et à la prise de conscience internationale de la gravité des enjeux, 153 pays ont signé en 1992 à Rio, la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) au nom du principe de précaution1. Cette convention n’est entrée en vigueur qu’en mars 1994 mais depuis, les pays signataires se réunissent tous les ans et déterminent la réglementation climatique mondiale. Depuis le sommet des pays du G8 de juin 2007, certains gouvernements comme les Etats-Unis d’Amériques estiment que les nations les plus riches devraient diminuer de moitié leur impact climatique d’ici à 2050. Au niveau de l’Union européenne, l’objectif retenu est encore plus important : il s’agit de diminuer d’environ 75 % les émissions de gaz à effet de serre, soit une division par quatre, en se fixant sur les émissions de 1990.

Des actions découlent de ces orientations et décisions internationales. Elles peuvent se réaliser à différentes échelles, du local au national. En fonction du projet, elles peuvent être portée par une collectivité, un territoire de projet, un gouvernement ou par le secteur privé, par les entreprises. Elles peuvent viser le suivi des impacts en termes de Gaz à Effet de Serre ou la mise en œuvre d’un plan d’actions de limitation de ces impacts. Nous considérons les actions présentées ici comme des outils de mise en œuvre du développement durable, pour son volet changement climatique et pour le contexte français. Elles sont de différentes natures, de la législation aux analyses d’impact carbone d’un projet.