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Les conséquences de la mondialisation sont diverses : risque d’épuisement des ressources, une forte dépendance énergétique vis-à-vis de l’étranger, la pollution, l’insécurité des installations de production, de transport et de consommation (Merlin, et al., 1996). Nous présentons quelques-uns de ces effets négatifs selon deux groupes : l’impact sur l’homme et l’impact sur son milieu.

 LES IMPACTS SUR L’HOMME

Les impacts négatifs du développement mondialisé sur l’homme se retrouvent principalement à deux niveaux : la répartition des richesses et les conflits d’usage.

· L’enrichissement face à la pauvreté : disparité de la richesse

Les termes de pauvreté et de richesse ne sont pas très présents dans le vocabulaire géographique. Très peu de dictionnaire font la description de ces termes empruntés aux sciences sociales et économiques. Celui de Pascal Baud (2008) parle de pauvreté absolue dans les pays en développement (par des manques fondamentaux tels que la faim) et de pauvreté relative dans les pays développés (car il existe tout de même une protection sociale minimum). Le dictionnaire de Roger Brunet (2009) présente l’utilisation des richesses comme synonyme de productions ou de ressources. Nous nous intéressons ici aux éléments qui permettent à la mondialisation de favoriser la disparité de la richesse. Il est question de disparités entre les pays du monde mais aussi à l’intérieur de chacun. Nous pouvons ainsi constater de fortes différences entre les populations rurales et urbaines ou des régions développées contre moins développées. Les écarts sont également apparents entre classes sociales (pauvre, moyenne, supérieure) ou entre générations (jeunes et plus de 50 ans en France par exemple vis-à-vis de l’emploi).

Le genre reste aussi encore déterminant dans certains pays où la condition féminine détermine un écart de situation avec le sexe masculin. Les salaires sont notamment un critère discriminant, ceux des femmes restant inférieurs, mais ce sont des fois les conditions de vie d’une manière générale qui le sont : les femmes peuvent ne pas avoir droit au travail et sont donc dépendantes financièrement de leur mari et se retrouvent sans ressource si elle le quitte. Les disparités se font également par nature, des régions du monde étant mieux dotées en ressources que d’autres mais aussi par les moyens, notamment face au changement climatique : les pays émetteurs de gaz à effet de serre sont ceux qui disposent des meilleurs moyens pour lutter contre son aggravation. Cependant, ce sont pour l’instant surtout les pays pauvres qui en souffrent, sans avoir de ressources suffisantes pour s’adapter. La question de l’absence de solidarité des pays développés envers les autres sur ce sujet reste d’actualité.

· Les ressources naturelles, source de conflits

La raréfaction de ressources essentielles pour le développement de l’homme peut être à l’origine de convoitises de plus en plus disputées. Des Etats, des entreprises ou des populations se lancent dans une course vers leur possession. Des conflits, politiques ou armés, peuvent alors éclore pour la conquête de ces ressources (eau, pétrole, uranium, or, coltan, bauxite). Ils ont lieu entre usagers, à l’échelle d’un continent, d’un pays ou entre individus. Par exemple, il y a toujours eu des tensions entre l’Ethiopie et l’Egypte au sujet de l’exploitation du Nil. L’utilisation de l’eau peut être ainsi source de conflits d’usage. Entre pays frontaliers, sa gestion est disputée, notamment pour les fleuves traversant plusieurs pays (cas du Nil) ainsi que dans les régions où elle est une question de survie. Dans les espaces ruraux, l’agriculture est à l’origine de nuisances environnementales touchant la qualité de l’eau (potable et de baignade). L’utilisation des rivières et des fleuves pour l’énergie électrique crée aussi des conflits entre les barrages et les mouvements des espèces halieutiques. Cela influe, à un second niveau, sur les activités de pêche et de loisirs. L’eau peut aussi être à l’origine de conflits politiques et économiques. La surexploitation de ressources naturelles comme le sol crée également des tensions entre les acteurs pour son usage et peut avoir des conséquences sur la biodiversité. Les infrastructures de transport fragmentent le territoire, par exemple. Les écosystèmes sont ainsi parcellisés, ce qui nuit à la santé des populations de faune et de flore. Aussi, l’agriculture rentre en conflit d’usage avec l’urbanisation éparse : « on a pourtant besoin de surface pour produire des denrées alimentaires », fait remarquer Jean-François Cesbron, vice-président d’une Chambre régionale d'agriculture (Hopquin, 2010). Ce phénomène est appelé « l’étalement urbain ». En effet, l’implantation de plus en plus d’habitations en périphérie des villes et villages empiète sur les terres arables. C’est souvent synonyme de perte de richesse pour le territoire car certaines de ces terres étaient de grande qualité, comme pour la plaine de Caen par exemple. En France métropolitaine, c’est en moyenne annuelle entre 40 et 90 000 hectares de sols artificialisés au détriment

de l'agriculture, pour la période 2000-2012, soit 180 hectares par jour (MAAF, 2014). Aussi, l'urbanisation rend difficile l'installation de nouveaux agriculteurs. Une des conséquences de l’étalement urbain est ainsi financière. Face à la pression foncière engendrée, le prix des terres agricoles ne cesse d'augmenter (Hopquin, 2010). Elle est aussi économique, l’urbanisation menaçant l'agriculture périurbaine en nuisant au développement des circuits courts de commercialisation des produits agricoles (ibid.). L’urbanisation prend aussi le pas sur d’autres espaces naturels (bois, prés), transforme les paysages ruraux, agricoles et imperméabilise les sols. Les impacts se trouvent ainsi en termes de pollutions ou d’atteintes aux stocks des ressources naturelles, touchant le milieu géographique.

 LES IMPACTS SUR LE MILIEU GÉOGRAPHIQUE

Les hommes transforment leur milieu par leurs actions, « sans gommer le milieu naturel, l’homme le modifie, l’aménage ou l’exploite de façon à créer des compositions originales » (Baud, et al., 2008). Cependant, les conséquences de ces modifications peuvent être négatives pour la ressource, pour l’homme et souvent pour les deux à la fois puisque l’être humain a besoin de la ressource. Par exemple, les barrages sur les rivières et les fleuves modifient les apports trophiques côtiers et les migrations de certaines espèces (anguilles, saumons), mais aussi l’exploitation des granulats ou les rejets d’effluents chimiques (Dercourt, 2003). Il est donc possible d’imaginer que plus l’exploitation des ressources est intense plus l’impact sur les milieux est grand. Les cas de la déforestation et de la désertification sont les plus marquants. L’augmentation des terres agricoles due à la croissance démographique et à l’augmentation des cultures d’exportation ou de l’élevage entraîne la déforestation et le surpâturage qui favorisent l’érosion hydrique et éolienne. Ainsi, « dans les zones semi-arides, le surpâturage et la déforestation contribuent à la désertification qui empêche la reconstitution du couvert végétal et peut être considérée comme la forme ultime de la dégradation des terres » (Benbrahim, et al., 2004). Les ressources naturelles subissent ainsi les conséquences de la mondialisation, notamment en termes de pollution.