• Aucun résultat trouvé

b) La pollution des ressources naturelles

A. REALITÉ DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Le groupe international d’experts sur le climat (GIEC)1 a mis en avant l’impact des activités anthropiques sur l’accélération de la proportion des Gaz à Effet de Serre (GES) dans l’atmosphère. L’effet de serre est pourtant un élément essentiel à la vie de l’homme sur la terre.

1. L’EFFET DE SERRE, UN PHÉNOMÈNE NATUREL

L’effet de serre est un phénomène naturel. Les rayons solaires reflètent sur la surface terrestre (étapes 1 et 2 de la figure ci-dessous). Le sol et les mers en absorbent la majorité (étape 4) tandis qu’une partie est rejetée dans l’atmosphère (étape 3). Au niveau atmosphérique, les GES absorbent également de la chaleur émise par la réfraction des rayons solaires (étape 5). Au final, seulement une infime partie d’entre eux repart dans l’espace (étape 6).

Figure 10 - Le phénomène de l'effet de serre

Source : Okanagan University College, Department of Geography, Canada; United States Environmental Protection Agency, Washington; Changements climatiques 1995, Aspects scientifiques de l’évolution du climat, contribution du Groupe de travail I au Deuxième Rapport d’évaluation du GIEC, PNUE et OMM, Cambridge University Press, 1996 ; GRID Arendal in (UNFCCC, 2005)

1 Le GIEC a été créé en 1988 par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies

pour l’Environnement (PNUE). Pour sa partie scientifique, il est composé de trois groupes de travail et d’une équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre qui produisent régulièrement des études : « L’une des principales activités du GIEC consiste à procéder, à intervalles réguliers, à une évaluation de l’état des connaissances relatives au changement climatique. Le GIEC élabore aussi des rapports spéciaux et des documents techniques sur des sujets qui nécessitent des informations et des avis scientifiques indépendants et contribue en outre à la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) par ses travaux sur les méthodes à appliquer pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre. »

Sans ce phénomène naturel, la température moyenne sur la terre serait de -18°. L’effet de serre naturel permet une moyenne mondiale à 15° Celsius (figure 11).

Figure 11- Température moyenne de la terre, avec et sans effet de serre

Source : Ademe, (2010)

Cet effet naturel de réchauffement est renforcé par deux phénomènes liés à l’activité humaine : le trou dans la couche d’ozone (Baud, et al., 2008), favorisé par l’émission de CFC (chlorofluorocarbure) dans la stratosphère, notamment aux pôles, et l’effet de serre d’origine anthropique.

2. L’EFFET DE SERRE, ACCENTUÉ PAR L’ACTIVITÉ HUMAINE

Le développement économique, historiquement fondé sur l'utilisation de sources d'énergies fossiles (charbon, pétrole), a entraîné des émissions croissantes des gaz à effet de serre. Cela a pour principal résultat une concentration de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère qui a progressé de 35 % entre 1750 et 2007 (GIEC, 2007).

Figure 12 - L’effet de serre d’origine anthropique

Source : auteur, image de fond : www.encyclo123.com

la chaleur terrestre s'élève la quantité de GES augmente activité anthropique activité anthropique

La conséquence majeure se situe au niveau de la température à la surface du globe qui augmente de façon très rapide. Depuis le début du XXème siècle, elle s'est accrue de 0,6°C de moyenne (0,9°C en France) et pourrait prendre entre 2 et 6°C supplémentaires au XXIème siècle, selon les différents scénarios des scientifiques du GIEC. Cette hausse serait alors beaucoup plus importante que toutes celles survenues au cours des 10 000 dernières années.

Ce réchauffement risque à son tour d'entraîner d'importantes modifications climatiques. Il pourrait par exemple rendre plus fréquents les phénomènes météorologiques extrêmes (tempêtes, inondations, canicules). Il contribuera aussi à bouleverser des milieux écologiques fragiles tels que l’Amazonie, l’Arctique, les zones littorales ou les régions deltaïques. De plus, compte tenu de sa grande inertie, le système climatique global continuera de changer, même si plus aucun gaz à effet de serre n’est émis. Cette endurance tient au temps d’absorption des GES par l’atmosphère qui peut aller de quelques semaines à des milliers d’années. Les gaz à courte durée de vie, tels que le dioxyde de soufre (SO2), sont réactifs chimiquement. Ils sont ainsi généralement absorbés par des procédés naturels d’oxydation dans l’atmosphère ou à la surface, ou bien sont lavés par les précipitations. Les GES à longue durée de vie, par exemple le dioxyde de carbone (CO2), « sont stables chimiquement et persistent dans l’atmosphère à l’échelle de la décennie, du siècle, voire plus longtemps encore, ce qui confère à leur émission une influence à long terme sur le climat » (GIEC, 2007). Ainsi, les rejets actuels auront encore des conséquences dans des dizaines d’années voire des centaines pour certains.

3. DES EFFETS VARIÉS SUR LES MILIEUX PHYSIQUES ET

LES ESPÈCES

Le changement climatique a diverses conséquences à court, moyen et long terme. Certaines sont déjà constatées. C’est le cas pour les milieux physiques qui subissent des dommages ou des variations : « on note déjà, à l’échelle du globe, une hausse des températures moyennes de l’atmosphère et de l’océan, une fonte massive de la neige et de la glace et une élévation du niveau moyen de la mer » (GIEC, 2007). L’augmentation de la température moyenne globale accroît l’évaporation de l’eau à certaines latitudes. Le niveau des océans monte, des mers deviennent plus acides, des espèces sont perturbées, la phénologie de certaines espèces végétales évoluent ainsi que leur implantation. Des espèces sont favorisées au détriment d’autres, par exemple en France, « un changement floristique graduel avec une extension du pin sylvestre et de la Molinie au détriment de la lande à callune et de la bruyère », et au Gabon, « la forêt est en train de reconquérir la savane et il en résulte une disparition des espèces tant végétales qu’animales liées à celle- ci » (MNHN, 2013). Le GIEC (2007) confirme également l’évolution des phénologies par notamment « l’effet de l’élévation des températures sur les pratiques agricoles et sylvicoles aux latitudes élevées de l’hémisphère Nord (plantation plus précoce au

printemps, par exemple) et les régimes de perturbation des forêts (comme les incendies ou les parasites) ». Le rapport du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN, 2013) précise également des constats d’évolution de comportement sur la faune, notamment les oiseaux : « le réchauffement climatique affecte de manière prononcée les populations d’oiseaux mais de manière très inégalitaire, en fonction de la capacité des espèces à ajuster leur date de reproduction aux conditions climatiques changeantes ». En ce qui concerne l’évolution des milieux et leur lien avec la faune, les coraux sont de bons indicateurs. Le rapport du MNHN (2013) précise par exemple que « les coraux constructeurs des récifs du sud-ouest de l’Océan Indien montrent une forte sensibilité à l’élévation de la température de l’eau de mer ». Les sociétés qui vivent en lien étroit avec la nature risquent également de subir les conséquences d’un changement climatique : en plus de la fonte des glaces ou la montée du niveau de la mer, « les peuples autochtones de l’Arctique, des Andes et des îles de faible altitude, dont le mode de vie dépend de ressources en provenance d’écosystèmes fragiles, sont particulièrement vulnérables au changement climatique » (ibid.). Les impacts peuvent également toucher la santé des hommes, par une mortalité accentuée par les épisodes de forte chaleur, par la prolifération de certaines espèces (moustiques, plantes allergisantes) et par des maladies (paludisme) favorisées par une évolution du climat, dans de nouvelles zones du monde.