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Ajouter et enlever une partie de la définition

3.3 L’essence de la chose, la définition de la chose, et le nom de la chose

5.1.1 Ajouter et enlever une partie de la définition

Mais quand nous donnons à une deuxième chose le même nom qu’à une première, parce que la définition de la deuxième est faite à partir de celle de la première, pouvons- nous dire alors que nous ajoutons ou nous enlevons quelque chose à la définition de la première pour faire celle de la deuxième? Certainement.

Il est manifeste, en effet, qu’il faut que la définition et ce qui est, soient attribués à la substance et aux accidents, ou bien d’une manière équivoque, ou bien en ajoutant et en enlevant selon le plus et le moins, ou selon l’avant et !’après, comme l’être est dit de la substance et de l’accident.74

En effet, les définitions des choses analogues, avons-nous dit, ne sont pas tout à fait les mêmes, ni tout à fait différentes, mais en partie les mêmes et en partie différentes. De telle sorte qu’une partie au moins des définitions des choses analogues est la même, et une partie au moins est différente.

Mais quel type de rapport rattache assez l’homonyme à son homonyme, fait suffisamment intervenir la définition du premier dans celle du second pour qu’il en mérite le nom? Aristote précisera ailleurs que ce rapport engloble très largement tout ce qui renvoie à une même nature principale en soustrayant ou/et en ajoutant quelque chose à sa définition. Cet aspect d’ajouter ou retrancher caractérise si bien l’homonymie délibérée qu’en divisant les attributs communs, Aristote, pour opposer les homonymes délibérés aux homonymes fortuits et aux attributs communs identiques [...], les désigne justement, comme ce qui se dit par ajout et soustraction [...].75

Aussi, quand nous donnons à une deuxième chose le même nom qu’à une première parce que la définition de la deuxième est faite à partir de celle de la première, nous ajoutons et nous enlevons quelque chose à la définition de la première pour faire celle de la deuxième de dix manières différentes.

74 SAINT Thomas D’Aquin, In duodecim libros Metaphysicorum Aristotelis Expositio, op. cit, liber

VII, lectio IV, #1336: “Manifestum est enim quod oportet definitionem et quod quid est vel aequivoce praedicari in substantia et accidentibus, vel addentes et auferentes secundum magis et minus, sive secundum prius et posterius, ut ens dicitur de substantia et accidente.”

première définition ~ deuxième définition X ~ X X ~ X + A X ~ A + X X + A ~ X A4-X ~ X X + A ~ X + B X + A ~ B + X A + X ~ X + B A.+ X ~ B + X A _ B

En effet, quand nous donnons à une deuxième chose le même nom qu’à une première, ou bien la définition de la deuxième est la même que celle de la première (X~X), ou bien pas. Et si la définition de la deuxième n’est pas la même que celle de la première, ou bien elle n’est pas du tout celle de la première (A~B), ou bien elle est celle de la première à laquelle nous ajoutons quelque chose, ou bien elle est celle de la première à laquelle nous enlevons quelque chose, ou bien elle est celle de la première à laquelle nous enlevons quelque chose et à laquelle nous ajoutons quelque chose d’autre.

Or, si la définition de la deuxième est faite à partir de celle de la première à laquelle nous ajoutons quelque chose, ou bien la première partie de la définition de la deuxième, dont la deuxième partie est quelque chose que nous ajoutons, est la définition de la première (X-X+A), ou bien la deuxième partie de la définition de la deuxième, dont la première partie est quelque chose que nous ajoutons, est la définition de la première (X-A+X).

Mais si la définition de la deuxième est faite à partir de celle de la première à laquelle nous enlevons quelque chose, ou bien la définition de la deuxième est la première partie de la définition de la première, dont la deuxième partie est quelque chose que nous enlevons

(X+A-X), ou bien la définition de la deuxième est la deuxième partie de la définition de la première, dont la première partie est quelque chose que nous enlevons (A+X-X).

Enfin, si la définition de la deuxième est faite à partir de celle de la première, à laquelle nous enlevons quelque chose et nous ajoutons quelque chose d’autre, ou bien la première partie de la définition de la deuxième, dont la deuxième partie est quelque chose que nous ajoutons, est la première partie de la définition de la première, dont la deuxième partie est quelque chose que nous enlevons (X+A~X+B). Ou bien la deuxième partie de la définition de la deuxième, dont la première partie est quelque chose que nous ajoutons, est la première partie de la définition de la première, dont la deuxième partie est quelque chose que nous enlevons (X+A-B+X). Ou bien la première partie de la définition de la deuxième, dont la deuxième partie est quelque chose que nous ajoutons, est la deuxième partie de la définition de la première, dont la première partie est quelque chose que nous enlevons (A+X-X+B). Ou bien la deuxième partie de la définition de la deuxième, dont la première partie est quelque chose que nous ajoutons, est la deuxième partie de la définition de la première, dont la première partie est quelque chose que nous enlevons (A+X-B+X).