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Les aides des autres dans les démarches de droit

 

Les autres peuvent également aider les sujets dans leurs démarches de droits. Ils peuvent contribuer de manière cognitive et pratique aux recours des sujets. Cette thématique a émergé de manière saillante dans une majorité de discours recueillis dans les deux lieux d’accès aux droits où nous avons enquêtés. Dans les cas extrêmes, ils font les démarches à leur place, comme c’est le cas par exemple de Farid (MJDV) qui effectue des démarches pour sa belle-mère qui ne serait pas capable de les faire seule : « Mais là je l'aide parce que bon, c'est normal quoi, c'est. Ben on va pas la laisser comme ça quand même ».

L’entourage intervient dans les pratiques de droits des sujets en tant que capital social ayant lui-même un capital culturel et/ou scolaire. Il s’agit d’une aide pour lire, écrire, traduire, parler. Il s’agit d’un entourage

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détenant des capacités sociocognitives, qui ont acquis des compétences scolaires, universitaires, ayant trait ou non au domaine du droit en tant que tel. Le « simple » fait de savoir lire, voire « seulement » savoir parler français, peut déjà permettre de dépasser une première barrière dans le rapport au droit. Ils peuvent également les informer, les renseigner voire les conseiller dans leur situation et dans leurs démarches de droit. Les autres peuvent également intervenir dans les démarches de droits des sujets parce qu’ils ont déjà rencontré une situation similaire dans le passé. Autrement dit, ils sont ainsi porteurs eux-mêmes d’un savoir expérientiel qu’ils transmettent. Tom (MJDV) distingue ces deux types d’aide que peuvent apporter les autres dans son entourage :

« Parce que t'en as plus ou moins qui sont calés, qui ont fait des études. […] Qui sont par. Ou bien qui sont passés avant par les mêmes galères que tu passes maintenant. » « Voilà, grosso modo, t'as toujours, dans ton entourage, t'en as qui ont fait des études de droit, t'as. En gros, grosso modo, autour de moi y a, y a l'expérience on va dire des parents, y a les copains, les copines, la famille, tout un ensemble de choses qui font. » « Et puis ça permet de se faire une idée, de voir (hésitation) de voir, de faire ce qu'il faut quoi. » (Tom, MJDV)

4.1. Les autres qui informent et qui conseillent

‐ Le partage du savoir et du savoir-faire

Outre les besoins et la recherche de compétences culturelles, scolaires, voire expertes auprès des autres, les sujets peuvent chercher dans leur environnement social des informations, des conseils qui seraient davantage issus de leurs expériences passées. L’expérience vécue par d’autres personnes peut servir aux individus pour s’orienter dans leurs actions. Elles constituent un savoir expérientiel commun, partagé, dont les sujets peuvent s’inspirer105.

Les autres participeraient à la constitution des connaissances des sujets, connaissances acquises eux-mêmes dans leurs expériences de droit. Les connaissances nécessaires pour recourir aux droits sociaux semblent donc aller au-delà d’un point de vue cognitif, une partie d’entre elles s’acquérant via l’entourage plus ou moins proche. La connaissance par exemple des lieux d’accès aux droits, comme les BD/MJD ou ALIS, fait partie de ces connaissances que l’on peut glaner dans son réseau social, comme l’explique une large majorité des sujets interrogés sur la manière dont ils ont connu ces lieux, comme par exemple Mme Denis pour la BDV :

« j'avais parlé d'un souci avec ma voisine du haut et c'est elle qui m'avait dit : "Ben allez à la boutique de droit ou à la maison de justice." » (Mme Denis, BDV)

Les autres non-experts (« n’importe qui ») fonctionnent comme un réseau de ressources cognitives et de savoirs expérientiels socialisés. Ils connaissent parce qu’ils ont déjà fait l’expérience du droit et qu’ils peuvent avoir des informations à transmettre. Ainsi « juste en parlant avec des personnes », « des personnes qu’on       

105 C’est l’exemple de Driss et Lamine qui évoquent ce qu’il s’est passé dans un autre quartier de Vénissieux où les habitants rencontraient des problèmes similaires aux leurs. Ils relatent alors durant l’entretien la manière dont ces autres s’y sont pris et évoquent l’idée de s’en inspirer en effectuant une grève du loyer de leur HLM.

« L : Moi j'ai attendu à Pyramide, j'ai entendu à Pyramide, ils ont le même problème que nous. Ils ont porté plainte. Ils ont eu. Ils ont gagné sur l'histoire. […] Ié2 : Mais ils ont payé un avocat. Cet avocat qu'est-ce qu'il a fait ? Il a bloqué la somme de Pâques. D : Voilà ! C'est ce qu'il faut. L : Il l'a donné à l'huissier. Jusqu'à que le problème il se sera réglé. » (Driss & Lamine, MJDV)

D’ailleurs, l’interview peut ainsi également devenir un espace-temps durant lequel les sujets interviewés demandent des informations, des conseils à l’interviewer.

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connaît, n’importe qui peut vous dire « Regardez sur internet ou allez dans une maison de justice ou allez dans une maison de droit pour vérifier nos droits » » (Mejnoun, BDV).

Ce phénomène est également à l’œuvre « dans la rue » et dans les associations d’accès aux droits et aux aides qui constituent particulièrement les parcours des sujets interviewés à ALIS. L’entourage amical mais surtout l’entourage ad hoc participe à l’enrichissement des informations, des connaissances à avoir pour recourir aux droits sociaux et aux aides sociales. C’est ce qu’explique J.-C., bien qu’il précise néanmoins que cette aide est peut-être limitée par la norme du « chacun pour soi » très présente dans la vie à la rue : « Les gens de la rue c'est ceux que je vois à La Rencontre ou aux collectes devant les gares. On se donne des conseils (…) ».

Ainsi, les connaissances que les sujets détiennent à propos des droits sociaux, des procédures à suivre… viennent souvent d’autres personnes, proches ou non. Même ceux qui se disent aujourd’hui experts en matière d’accès aux droits sociaux et aux aides, peuvent évoquer les connaissances qu’ont pu leur apporter les autres dans le passé. Christelle (40 ans, ALIS) par exemple, malgré l’autonomie qu’elle affiche dans ses parcours de droits, raconte durant l’entretien l’épisode de sa première mise à la rue par son mari maltraitant et l’information qu’elle a reçue concernant les possibilités d’hébergement d’urgence d’une personne qu’elle a rencontrée dans la rue. Par ailleurs, elle évoque ces moments importants d’échanges d’informations, de conseils, avec les autres femmes du foyer pour femmes battues où elle est hébergée, qui leur permettent ainsi de « découvr(ir) des choses » :

« On se raconte ce qu’on a pu entendre dire des assistantes sociales, (…) où on peut avoir de l’aide, j’ai découvert l’autre fois qu’il y avait un restaurant pas très loin (…) j’ai découvert qu’il allait se libérer pour des femmes démunies, donc on échange. » « Donc on découvre des choses. » (Christelle, ALIS)

Outre les lieux institutionnels pour obtenir des informations (p. ex. la mairie), les sujets évoquent également le « bouche à oreille », le fait de « discuter avec les gens (…) intéressants » (Nasser, ALIS), ou sans volonté de les chercher (« il n’y a pas de volonté de ma part ») (Thierry, ALIS) en plus des informations que transmet l’assistante sociale ou qu’ils obtiennent via internet. Elles sont glanées ici ou là, auprès de personnes qu’on ne considère pas comme « son entourage », du moins pas comme un entourage « fixe » (« il est pas fixe on va dire »), au regard de sa situation de sans domicile fixe (Thierry). L’information passe ainsi par les réseaux de sociabilité déjà-là ou que les sujets construisent, dans lesquels ils s’immiscent et communiquent. Les bonnes adresses peuvent être diffusées, ainsi que les trucs et astuces pour obtenir plus facilement ses droits. C’est ce que nous observons quotidiennement dans les lieux d’accueil et d’attente à ALIS et dans les BD/MJD où les usagers peuvent s’échanger des informations et des conseils. Rosa explique aussi comment les informations transmises dans les « réseaux squats » dans lesquels elle vit l’orientent dans l’environnement de l’accès aux droits et dans ses pratiques, notamment pour choisir une structure et un suivi social moins contraignant, « moins chiant » que les autres.

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« Et du coup y a, y a un échange d’informations sur, ben par exemple voilà ALIS comme si tu vas à ALIS tu as une conseillère sociale, donc c’est moins chiant qu’un conseiller RSA du Pôle Emploi, parce que tu peux avoir des contrats plus longs » (Rosa, 26 ans, ALIS)

Au-delà de ces informations, il y a aussi des « trucs » et astuces qui sont échangés pour obtenir plus facilement ou davantage de droits sociaux ou d’aides, ou pour être moins soumis aux contraintes normatives du droit et des travailleurs sociaux, ou encore pour obtenir des droits sociaux auxquels on n’a, a priori, pas le droit. Rosa explique encore les échanges qu’il y a dans son milieu social concernant « tous les trucs où les gens […] jouent un rôle quand ils vont voir leur conseiller RSA », avec la crainte d’être dévoilés à travers notre recherche (« Donc y a un échange à ce niveau-là. Je sais pas si tu vas mettre ça (rire) dans ton mémoire »), tout en reconnaissant que ce n’est pas un « secret de polichinelle qu’il y a des gens qui jouent des rôles » dans leurs relations avec les travailleurs sociaux. Dav, lors d’une discussion dans les parties communes de l’association, explique (faire-savoir) à un autre usager, qui se plaint qu’il y a « trop de papiers » dans les démarches Pôle emploi, que lui n’hésite pas à se faire aider face à cette difficulté qu’il ressent aussi, en mentant en disant qu’il ne sait pas écrire : « moi je leur dis que je sais pas écrire ». Dans ce cas-là, l’assistance n’en est pas vraiment une ; l’autonomie se construit ici dans une dépendance maitrisée.

‐ Faire-savoir

L’information et l’entraide dans le recours peuvent donc aussi aller dans l’autre sens ; les sujets peuvent être auteurs de l’aide apportée, selon leur degré d’expertise. Ceci peut participer à la construction d’une identité sociale positive dans ce rapport aux autres. Ceux qui disent détenir un savoir expérientiel peuvent apporter de l’aide à ceux qui, dans leur environnement social, en ont besoin. C’est par exemple ce qu’explique Nasser (ALIS), ou encore Bermude (ALIS) ci-dessous :

« (…) je file des coups de main aux gens, tu vois de manière voilà lambda, parce que je connais mes droits. » « Mais t’es là « tiens voilà va chercher ça, t’as le droit à ça, là t’as le droit à ça », tu vois tu donnes, t’es vecteur d’info. » (Bermude, 39 ans, ALIS)

Pour Nasser, aider les autres, « les renseigner », « les conseiller et même les accompagner » permet de s’aider soi-même, se valoriser en apportant de l’aide : « Et le fait d’aider, moi ça m’aide ». De manière plus modeste, J.-C. (ALIS) affirme qu’il y a une relative solidarité entre les gens qu’il rencontre dans son quotidien, dans les associations d’accès aux droits ou aux aides, expliquant qu’il essaye d’aider les autres comme lui a été aidé :

« J'essaye. J'essaye. Quand je connais une information et que j'entends quelqu'un qui parle de quelque chose, ça m'arrive d'être allé lui dire : "Ah ben tu peux peut-être voir avec eux." Ou. On le fait pour moi, je le fais pour les autres. Comme par exemple, moi (hésitation). Et puis y a quand même une certaine solidarité (silence). je t'en ai parlé tout à l'heure, la nana. » (J.-C., 30 ans, ALIS)

Les sujets apparaissent ainsi comme récepteurs mais également comme des vecteurs de savoirs et de savoir-faire. Ils donnent ce qu’ils ont comme connaissances. Néanmoins, certaines connaissances précieuses peuvent ne pas vouloir être dévoilées, comme cela a pu être observé à l’association ALIS. Nous avons pu saisir durant nos observations des réserves concernant le partage de certaines connaissances à propos de certaines

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aides qui semblent être peu connues socialement ; comme par exemple quand Dav dit ne pas vouloir partager sa connaissance d’un lieu pour manger à moindre coût à midi, de peur qu’il y ait trop de monde qui s’y rendent et que l’accès à cette aide soit ensuite restreint ; cela tout en transmettant cette information à son réseau de proches qu’il retrouve presque tous les matins à ALIS. Les bonnes informations, les bonnes adresses peuvent donc ne pas toujours être communiquées dans un souci de préservation de certaines offres de droits/d’aides, dans un contexte de concurrence dans l’accès à des ressources évaluées comme rares.

4.2. Les compétences culturelles et le recours à l’interprétariat

La maîtrise de la langue française apparaît comme fondamentale ou pour le moins importante pour activer des démarches de droits. Christelle (ALIS) explique par exemple son sentiment d’être autonome dans ses démarches de droit grâce à sa maîtrise du français, que d’autres n’auraient pas et qui apparaît comme le facteur principal d’accès aux droits sociaux : « Je sais remplir des documents, je sais où les réclamer si j’en ai pas, il n’y a pas de soucis, je suis autonome. Je parle bien le français, je suis née ici, voilà ». En effet, le fait de parler la même langue, de pouvoir se faire comprendre, de comprendre ce que l’autre dit est un facteur nécessaire permettant de rendre possible l’accès aux droits sociaux. Au contraire, ne pas parler ou ne pas maîtriser la langue française pose des problèmes, handicape les sujets dans leurs parcours de droits.

À notre connaissance, le recours à des interprètes professionnels n’est pas effectif dans ces associations d’accès au droit mettant en évidence un non-recours total aux services d’interprétariat professionnel (y compris par téléphone). L’interprétariat est alors très souvent effectué par des membres de l’entourage afin d’aider les sujets à communiquer et à exposer ce qui fait problème, leur besoin, leur injustice, jouant le rôle d’interprète ad

hoc, communautaire, non sans poser des problèmes dans l’autonomie des sujets, mais également et surtout

quant au respect de l’anonymat et de la confidentialité. L’interprétariat peut également être effectué par les professionnels de l’accès aux droits quand ils sont bilingues (c’est le cas de l’assistante sociale d’ALIS et des juristes de la BD de la Duchère qui sont arabophones) ou via des langues d’usage comme l’anglais.

En effet, les juristes de la BDD nous ont expliqué qu’en plus des démarches administratives « souvent décourageantes », la question « culturelle » et la question de la « langue » sont d’autres « barrière(s) » pour recourir et accéder aux droits. Le fait qu’elles soient d’origine maghrébine, arabophones et berbérophones, est donc un avantage pour aider au recours d’une partie des habitants du quartier de la Duchère d’origine maghrébine. Cela permet de comprendre correctement les problèmes que les sujets leur livrent, de pouvoir le traduire en Français et en langage juridique, puis de faire le chemin inverse. Elles nous parlent aussi de l’anglais qu’elles utilisent avec des sujets d’origine d’Europe de l’est.

Aussi, les problèmes liés au langage arrivent à être contournés par les juristes des BD/MJD ou par les acteurs d’ALIS, dans certains cas, grâce à l'échange de quelques phrases (débrouille) et surtout aux documents, aux papiers amenés par les usagers. La communication passe beaucoup dans ce cas par ces lettres ou

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documents qui viennent soit incarner le problème ou la question, soit servir de preuves106. Les mots écrits sur des bouts de papiers sont souvent rédigés par des personnes de l’entourage ou par d’autres professionnels du droit et de l’aide pour signifier leurs besoins, leurs problèmes, les raisons de leur demande. Les acteurs de ces associations écrivent aussi régulièrement sur des bouts de papiers pour transmettre des informations à l’entourage des usagers et/ou à d’autres professionnels de l’accès aux droits.

4.3. Les autres qui aident à comprendre

Outre le fait de parler la langue française ou d’avoir un interprète, les autres de son entourage peuvent également participer à la compréhension du discours (expert) tenu par les professionnels du droit ; ils permettent d’étayer les sujets dans leur compréhension, notamment face au savoir et à la communication experts. Autrement dit, il ne semble pas seulement nécessaire de parler français pour comprendre le discours des professionnels du droit. L’autre permet de mieux comprendre et de mieux retenir les informations données par les professionnels du droit, qui peuvent apparaître comme difficile à comprendre et à retenir pour s’en resservir ensuite. On observe alors des recours se faire collectivement, avec des personnes de son entourage. C’est ce que nous observons régulièrement à ALIS, quand des sujets viennent accompagnés pour effectuer leur inscription, leurs démarches, leurs entretiens… Dans les BD/MJD, Leïla se fait par exemple accompagner par Majnoun durant la consultation à la BDV. Outre le fait qu’il soit disponible parce qu’il ne travaille pas actuellement, sa présence semble nécessaire puisqu’elle explique qu’elle aurait du mal à lui expliquer ensuite ce que les juristes lui ont dit : « (…) après il va me dire : "Alors qu'est-ce qu'ils t'ont dit ?" Moi je sais plus ».

L’autre peut ainsi permettre de mieux retenir les informations transmises par les professionnels du droit, mais aussi de mieux comprendre ce qu’ils disent, car certains sujets comme Fatiha (39 ans, BDV) expriment leur incompréhension face aux discours experts : « des fois je comprends pas », « ça fait que des fois ça bloque ». Elle explique encore le recours à l’aide de son amie Souria : « parce que des fois ça lâche des mots intellectuels ! Et je suis pas trop intellectuelle ! Je suis plutôt simple ». Cet étayage social permet de faire face à la langue et à la logique du droit, de mieux comprendre, de moins « bloquer » dans ses démarches de droit et dans sa confrontation la langue du droit.

4.4. Le capital social

Les autres constituent un capital de connaissances expérientielles et potentiellement socialisables. Se pose alors la question du capital social des individus, produisant ainsi des disparités dans la possibilité d’être aidé et       

106 Nous-mêmes, durant notre enquête, avons rencontré des difficultés à communiquer avec un certain nombre d’usagers de ces lieux d’accès aux droits, ne parlant pas ou maitrisant très peu la langue française, limitant les possibilités d’échange, de descriptions, d’évaluation de sa situation, au-delà de quelques phrases utilitaires. Nous avons néanmoins effectué des entretiens de recherche avec quelques personnes d’origine étrangère, ne maitrisant pas le français, mais avec qui nous avons pu nous comprendre, échanger et co-construire un savoir partagé, dialogique.

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informé sur le droit par son entourage, quelques sujets interviewés exprimant leur faible réseau social et/ou le faible capital scolaire, culturel de leur capital social.

Par exemple, quand nous lui demandons si son entourage joue un rôle dans les démarches qu’elle effectue actuellement, Mme Denis (BDV) nous répond qu’elle n’a pas vraiment d’amis en France ou dans la région lyonnaise : « Mes amis sont en Côte d'Ivoire, sont à Paris, sont à Toulouse. J'ai très peu d'amis ici quoi ». Par contre, elle obtient quelques informations de voisins de son immeuble. Hamed (BDCR) évoque également le fait d’être relativement isolé en tant que Tunisien en France. Quand nous posons cette question à Sarah (BDV), celle-ci répond spontanément que l’entourage qui l’aide dans ses démarches, c’est l’assistante sociale de la Maison du département, critiquant aussi le fait que ce capital social ne soit pas assez disponible pour elle, contrairement aux juristes des BD/MJD qu’elle a connus il y peu de temps et qui viennent augmenter et valoriser son capital social. Elle nous explique également qu’elle ne connaît personne dans le quartier où elle habite depuis quatorze mois et que ses fils ne semblent pas pouvoir l’aider pour des problèmes de distance géographique ou relationnelle (« Un fils avec une mère c'est pas possible que vous le demandiez tout le temps,