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Afférences au Raphé dorsal

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Le système sérotoninergique du Raphé dorsal

A. Afférences au Raphé dorsal

1. Traçage de voies

Les afférences au NRD ont été étudiées par traçage rétrograde de voie utilisant la peroxydase du Raifort (HRP) (Pasquier et coll., 1976, 1977; Aghajanian et Wang, 1977; Sakai et coll., 1977) ou l'agglutinine du germe de blé (White Germ Agglutinin) couplée à la HRP (WGA-HRP) (Kalén et coll., 1985). Chez le rat, il a ainsi été montré que le NRD a un grand nombre d'afférences parmi lesquelles, l'habenula latérale, l'aire préoptique, les aires hypothalamiques latérales, dorsales et postérieures, le télencéphale basal, le noyau du lit de la strie terminale, l'amygdale, le cortex cingulé et le cortex préfrontal. Plus caudalement, le NRD reçoit également des afférences de la substance noire, de la formation réticulée mésencéphalique, de la substance grise périaqueduquale et du noyau parabrachial latéral (Figure 13).

Grâce à la micro-iontophorèse de la sous-unité B de la toxine cholérique (CTb) plus sensible que les traceurs précédents, Christelle Peyron au cours de sa thèse au laboratoire, a réalisé des sites d'injections de petite taille dans le NRD. Elle a ainsi pu confirmer l'existence de nombreuses afférences dont certaines sont restreintes à certaines portions du NRD. Lorsque les sites d'injections de CTb sont restreints à la partie ventrale du NRD central, on observe par exemple des neurones rétrogradement marqués dans le cortex orbitaire latéral. Lorsque l'injection est réalisée dans la partie dorsale du NRD central, la plupart des neurones rétrogradement marqués au niveau cortical se localisent dans le cortex pédonculaire dorsal, le cortex infralimbique et le cortex orbitaire ventral. De la même façon au niveau préoptique on

observe un grand nombre de neurones rétrogradement marqués dans l'aire préoptique médiane après injection dans les parties rostrale ou dorsale du NRD (Peyron et coll., 1996, 1998b).

Des neurones rétrogradement marqués ont également été observés dans la partie ventrale de la substance grise périaqueduquale au-dessus des noyaux oculomoteurs, et plus caudalement dans ses parties ventrolatérale, latérale et dorsale (Peyron et coll., 1995a, 1996, 1998b).

Figure 13. Structures nerveuses afférentes au NRD. D'après Aghajanian et Wang (1977), Kalén et coll. (1985), Peyron et coll. (1995b, 1998b). Abréviations: Amg, amygdala; BF, basal forebrain; BNST, bed nucleus of the stria terminalis; CG, central grey; DPGI, dorsal paragigantocellular nucleus; DR, dorsal raphe; GI, gigantocellular nucleus; Hb, lateral habenula; KF, Kölliker-Fuse nucleus; LC, locus coeruleus; LPGI, lateral paragigantocellular nucleus; NTS, nucleus tractus solita ri; PBL, parabrachial lateral nucleus; PH, posterior hypothalamic area; POA, preoptic area; prF, prefrontal cortex; PrH, prepositus hypoglossi; SI, substantia innominata; SN, substantia nigra; TH, thalamus; VTA, ventral tegmental area;

2. Fibres

Des techniques immunohistochimiques de détection de neurotransmetteurs au sens large (incluant les neuropeptides) ou de leur enzyme de synthèse ont permis la mise en évidence d'un grand nombre de substances dans des fibres nerveuses au sein du NRD

Tableau 4. Substances directement ou indirectement (présence de l'enzyme de synthèse) mises en évidence dans les fibres nerveuses situées dans le NRD.

Substance Références

Acétylcholine Sutoo et coll. (1991), Sutin et Jacobowitz (1991)

Adrénaline / Noradrénaline

Swanson et Hartman (1975), Hökfelt et coll. (1974), Baraban et Aghajanian (1981), Herbert et Saper (1992), Peyron et coll. (1996)

CLIP 1/ACTH 2 Zheng et coll. (1991), El Kafi et coll. (1994), Léger et coll. (1994)

CRF Merchenthaler (1984), Skofitsch et Jacobowitz (1985a), Valentino et coll. (1992, 1995),

De Souza (1995), Liouterman et coll. (1999)

Dopamine Fuxe (1965), Chagnaud et coll. (1987), Kalén et coll. (1988), Peyron et coll. (1995b, 1996)

Enképhaline et endorphines

Finley et coll. (1981b), Merchenthaler et coll. (1986), Wang et coll. (1991, 1994), Wang et Nakai (1993), Arvidson et coll. (1995)

GABA Wang et coll. (1992), Wang et Nakai (1993), Peyron et coll. (1995a)

Galanine Skofistch et Jacobowitz (1985b), Melander et coll. (1986b), Xu et Hökfelt (1997), Xu et

coll. (1998)

Glutamate/Aspartate Kalén et coll. (1985)

Glycine Fort et coll. (1993), Rampon et coll. (1996a, 1999)

Histamine Watanabe et coll. (1984), Panula et coll. (1989), Steinbusch (1991), Lin et coll. (1993,

1996)

Neuropeptide Y Chronwall et coll. (1985), DeQuidt et Emson (1986)

Neurotensine Uhl et coll. (1979), Jennes et coll. (1982), Shipley et coll. (1987), Jolas et Aghajanian

(1997a)

Oréxine 3 Peyron et coll. (1998a)

Prolactine Siaud et coll. (1989), Paut et coll. (1993)

Somatostatine Finley et coll. (1981a), Johansson et coll. (1984)

Substance P Hökfelt et coll. (1978), Ljungdahl et coll. (1978), Johansson et coll. (1981)

VIP 4 Sims et coll. (1980), Petit et coll. (1995)

1: Corticotropin-like intermediate lobe peptide; 2: Adrenocorticotropin hormone 3: Hypocrétine; 4: Vasoactive Intestinal Peptide

3. Récepteurs

Acétylcholine

Des récepteurs muscariniques (M1, M2 et M3) ont été mis en évidence dans le NRD par immunohistochimie, autoradiographie et hybridation in situ (Van der Zee, 1989; Vilaro et coll., 1992; Bagdoyan et coll., 1994). En revanche aucun récepteur de type nicotinique n'a été observé dans le NRD (Clarke et coll., 1985; Schulz et coll., 1991). La densité des récepteurs muscariniques est cependant décrite comme faible, notamment dans la partie dorsale du NRD central pour les récepteurs M2 (Vilaro et coll., 1992).

Adrénaline/Noradrénaline

Dans le NRD, un grand nombre de récepteurs de type α1B et quelques récepteurs α2A et α2c ont été détectés à l'aide de ligands radioactifs ou par hybridation in situ (Young et Kuhar, 1980; Jones et coll., 1985; McCune et coll., 1993; Pieribone et coll., 1994; Scheinin et coll., 1994).

Dopamine

Des récepteurs dopaminergiques de type D2 ont été mis en évidence dans le NRD par autoradiographie à l'aide d'agonistes et d'antagonistes marqués (Bouthenet et coll., 1987; Yokoyama et coll., 1994).

GABA

Des récepteurs GABAergiques des deux types ont été mis en évidence dans le NRD par autoradiographie (Chan-Palay et coll., 1978; Bowery et coll., 1987). La présence du récepteur ionotropique (GABAA) a été montrée par immunohistochimie des sous-unités α1 et

α3 (Gao et coll., 1993) et par hybridation in situ des ARN messagers des sous-unités β (Zhang et coll., 1991).

Galanine

Des récepteurs à la galanine ont été mis en évidence dans le NRD par immuno- histochimie et par hybridation in situ (Melander et coll., 1988; Burgevin et coll., 1995; Xu et coll., 1998). Ces récepteurs seraient surtout de type GAL R2 (Xu et coll., 1998).

Glutamate

Des récepteurs aux acides aminés excitateurs ont été mis en évidence dans le NRD à l'aide de glutamate tritié (Greenamyre et coll., 1984). Il a été montré par hybridation in situ que ces récepteurs sont de type NMDA et non-NMDA (Tolle et coll., 1993; Renno, 1998).

Glycine

Des récepteurs glycinergiques en densité modérée ont été mis en évidence dans le NRD à l'aide de strychnine tritiée (Zarbin et coll., 1981), à l'aide d'anticorps monoclonaux

(Araki et coll., 1988) et plus récemment par hybridation in situ des ARNm de la sous-unité α1 du récepteur (Sato et coll., 1991).

Histamine

Des récepteurs H1 et H2 ont été mis en évidence dans le NRD à l'aide de radioligands (Bouthenet et coll., 1988; Schwartz et coll., 1991).

Oréxine (Hypocrétine)

Des récepteurs à oréxine ont été mis en évidence dans le NRD grâce à l'hybridation in

situ des ARNm du récepteur à oréxine de type 1 (OX1) (Trivedi et coll., 1998).

Sérotonine

Par autoradiographie à l'aide de ligands radioactifs ou par hybridation in situ à l'aide de sondes spécifiques, divers sous-types de récepteurs 5-HT ont été mis en évidence dans le NRD. Les plus représentés sont les récepteurs 5-HT1A (Vergé et coll., 1986; Chalmers et

Watson, 1991; Gérard et coll., 1994; Wright et coll., 1995). Ces récepteurs sont situés sur les corps cellulaires et les dendrites proximales des neurones 5-HT (Riad et coll., 1995; Kia et coll., 1996) et forment des autorécepteurs. Des récepteurs de type 5-HT1C, 5-HT1F, 5-HT2

(Wright et coll., 1995) et 5-HT4 ont également été mis en évidence dans le NRD (Waeber et

coll., 1994). En revanche, il n'a pas été mis en évidence d'ARN messager des récepteurs 5- HT3 (Tecott et coll., 1993).

Il nous faut mentionner également la présence de récepteurs à la somatostatine (Leroux et Pelletier, 1984; Reubi et Maurer ,1985; Senaris et coll., 1994), à la substance P (Nakaya et coll., 1994), au VIP et au neuropeptide Y (Jacques et coll., 1996; Vertongen et coll., 1997; Smith et coll., 1994).

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