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Accroissement de la substituabilité entre produits

Dans les secteurs en concurrence imparfaite, la levée des BNT entre la Suisse et l’UE accroîtra très probablement la substituabilité entre produits suisses et européens. Cela impliquera une concurrence accrue et générera des gains supplémentaires liés à la réduction du prix, à l’exploitation des économies d’échelle et à la rationalisation de la production. Le modèle de concurrence monopolistique constitue un cadre simple permettant d’illustrer ces effets.

Il s’agit d’une structure de marché dans laquelle chaque firme produit un bien différencié sur lequel elle dispose d’un pouvoir de monopole. Pour des raisons de simplification analytique, les firmes sont toutes identiques et la demande globale est supposée totalement inélastique, même si la demande perçue par chaque firme a une élasticité non nulle, qui reflète son pouvoir de marché. Il n’y a pas de barrières à l’entrée sur le marché, si bien que l’équilibre est caractérisé par des

« profits nuls » au sens économique du terme (soit une rémunération du capital à son coût d’opportunité).

L’équilibre initial de la firme représentative est représenté par le point E1 dans la figure 3.2. Le coût total est donné par mx + F, où F(m) représente le coût fixe (marginal) et x le niveau de production. La demande perçue (D1) étant juste tangente à la courbe de coût moyen (CM), le profit maximal que peut réaliser la firme est nul, et correspond au niveau de production x1 tel que la recette marginale (Rm1) est égale au coût marginal. Puisque le prix (P1) est égal au coût moyen, la différence entre P1 et le coût marginal (m), soit le taux de marge, représente aussi le coût fixe moyen. L’aire (A+B) correspond au coût fixe de la firme.

Figure 3.2 : concurrence monopolistique et hausse de la substituabilité

Supposons maintenant une hausse de la substituabilité entre produits. La firme représentative va percevoir une demande plus élastique (en pointillés sur le graphique), qui traduit une perte de pouvoir de marché, et l’incite à baisser son prix et à accroître son niveau de production. Cependant, la taille du marché étant fixe par hypothèse, la quantité effectivement écoulée par la firme ne peut se modifier tant que le nombre de firmes reste constant. Il s’ensuit nécessairement une baisse

x2

x1

D2

CM m prix

A

Rm2

P0

P1

B C

D1

Rm1

quantité produite E1

E2

de profit et une sortie de firmes jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit atteint1. Celui-ci est représenté par le point E2, pour un niveau de production x2 assurant l’égalité entre le coût marginal et la nouvelle recette marginale perçue par la firme (Rm2). Le taux de marge a baissé de (P1-m) à (P2-m) et c’est désormais l’aire (B+C) qui représente le coût fixe (inchangé) de la firme.

En définitive, l’accroissement de la substituabilité entre produits a généré les effets (et les gains) suivants :

1) effet pro-compétitif : la concurrence devenant plus forte, la firme baisse son prix (son taux de marge), ce qui se traduit par une hausse de surplus du consommateur ;

2) effet d’échelle : le niveau de production augmentant au niveau de la firme, il y a baisse du coût moyen et donc exploitation des économies d’échelle ;

3) effet de rationalisation : un certain nombre de firmes disparaissent (rappel : la demande globale reste la même alors que le niveau de production de la firme représentative augmente), ce qui réduit les ressources immobilisées sous forme de frais fixes.

3.3 Dispersion tarifaire et gains de libéralisation

Pour un petit pays importateur, les gains provenant d’une libéralisation tarifaire proviennent de ce que les producteurs et les consommateurs locaux sont désormais confrontés au coût d’opportunité effectif d’obtention du bien sur le marché international. On évite ainsi la distorsion des signaux de prix qui, en cas de tarif sur les importations, conduit à une sur-production (sous-consommation) locale du bien.

La figure 3.3 (a) illustre ce gain de libéralisation. La demande d’importation y est représentée par la courbe ED, alors que l’offre étrangère du bien importé, ES*, est totalement élastique (le pays importateur est «petit», ou price-taker sur le marché international). La hauteur de la demande d’importation représente le bénéfice marginal du bien importé, celle de l’offre étrangère, le coût marginal (ou coût d’opportunité) du bien importé.

En présence d’un tarif T, le prix interne est égal à P*+T et la quantité importée est donnée par MT. Le «surplus social» découlant des importations, soit l’aire A+B, découle de ce que toutes les unités infra-marginales génèrent un bénéfice marginal supérieur au prix interne (A) et des recettes tarifaires engrangées par l’Etat (B). En cas de suppression du tarif, le prix interne passe au niveau P* et la

1 Le mécanisme est plus complexe dans les simulations. D’une part la demande globale n’est pas totalement inélastique, d’autre part l’accroissement de substituabilité découle de l’élimination de BNT qui favorise la demande pour le bien importé. L’effet net sur le nombre de firmes dépendra donc tout à la fois de l’orientation commerciale du secteur, de la substituabilité entre produits et du degré d’économies d’échelle.

quantité importée devient M*. Le surplus social augmente à concurrence de B+C, les recettes tarifaires de l’Etat disparaissent, ce qui conduit à un gain net pour le pays importateur représenté par l’aire C.

Cette analyse pouvant être menée pour chaque bien importé, le gain total de la libéralisation correspond à la somme des aires C déterminées sur chaque marché.

Il est évident que plus le taux de protection tarifaire est élevé, plus le gain de libéralisation sera important. De plus, à taux de protection identique, plus la substituabilité entre produits nationaux et étrangers est élevée, plus le gain de libéralisation est substantiel. Pour s’en rendre compte, il suffit d’envisager, dans la figure 3.3(a), une élasticité plus forte de la demande d’importation, conduisant à un gain net de C+D au lieu de C.

Figure 3.3: dispersion tarifaire et gain de libéralisation

Enfin, à taux de protection moyen maintenu constant, plus la variance des tarifs est forte, plus le gain de libéralisation est élevé. Cette dernière propriété est illustrée par la figure 3.3 (b). Pour simplifier, on considère qu’il n’y a que deux secteurs importateurs, et que la demande d’importation est la même dans les deux secteurs (ED1=ED2). Deux structures de protection sont comparées: l’une où le taux de protection, T est le même dans les deux secteurs, l’autre où seul le secteur 1 protégé, par un tarif égal à 2T. Le taux de protection moyen est le même dans les deux cas, mais la variance des tarifs est nulle lorsque la protection est uniforme, maximale dans l’autre cas. En répétant l’analyse précédente, on constate que le gain de libéralisation est deux fois plus élevé en cas de variance maximale (gain de A+B+C=4C) qu’en cas de variance nulle (gain de 2C).

D A

prix

P*

P*+T

MT M*

B C

importations ED

A prix

P*

P*+T

M*

B C

importations ED1=ED2

P*+2T

(a) (b)

En résumé, lorsque la structure de la protection est caractérisée par de fortes différences de niveaux tarifaires entre secteurs, comme c’est typiquement le cas dans le domaine agricole, il convient de conduire l’analyse à un niveau suffisamment désagrégé afin de capter l’impact de la dispersion tarifaire sur le coût de la protection.

3.4 Impact de la libre circulation des personnes

Avec l’introduction de la libre circulation des personnes, l’on peut s’attendre à une légère augmentation des flux migratoires entre la Suisse et l’UE. Selon les estimations de Straubhaar (1999), les flux migratoires nets vers la Suisse seraient positifs, aboutissant à long terme à un accroissement de la population résidente en Suisse2. Pour illustrer les effets d’un tel phénomène sur les salaires et le bien-être des résidents en Suisse, supposons que l’activité productive de l’économie suisse puisse être représentée par une fonction de production agrégée F à deux facteurs de production (capital et travail). Si l’offre de travail est inélastique par rapport au salaire w, l’équilibre sur le marché du travail est donné par l’intersection des courbes d’offre de travail (verticale) et de demande de travail3, notée MPL, dans la figure 3.4.

Figure 3.4 : Effets de l’immigration

Examinons d’abord les effets statiques (c’est-à-dire à stock de capital constant) de la libre circulation des personnes. Avant l’arrivée des immigrants l’emploi est à L0

2 Les chiffres retenus dans les simulations seront décrits à la section 5 ci-dessous.

3 Comme FL (L,K) désigne la productivité marginale du travail, l’équation w = FL (L,K) définit de manière implicite la demande de travail (à stock de capital donné).

w1 B

MPL

w1’’

A taux de

salaire

w=FL(K’,L) P*+T

L1

L0 travail

w=FL(K,L) P*+2T

w0

MPL MPL’’

et le taux de salaire s’établit à w0. L’immigration accroît l’offre de travail à L1 et fait baisser le taux de salaire à w1. Parmi les résidents suisses, les salariés perdent un montant équivalent au rectangle A et les propriétaires du capital gagnent l’équivalent de A+B. Du point de vue de l’ensemble des résidents, la surface B représente donc le gain « agrégé » procuré par l’immigration, obtenu au prix d’une redistribution (inéquitable) des revenus.

Ce raisonnement néglige cependant le fait que les entreprises adaptent leurs investissements à l’immigration. Pour tenir compte de cette formation induite de capital, admettons d’abord que le coût d’usage du capital est fixé (ce qui est notamment le cas dans un petit pays si le capital est parfaitement mobile sur le plan international). Si l’économie est caractérisée par des rendements d’échelle constant, les entreprises sont alors incitées par l’immigration à investir jusqu’à ce que le stock de capital ait atteint un niveau qui permette de garder le taux de salaire au niveau d’avant l’immigration (w0). La demande de travail se déplace donc à MPL’. On peut constater que dans ce cas, l’immigration n’a aucun effet sur les taux de rémunération des facteurs dans le pays d’accueil.

Considérons finalement la présence d’un bien public dont la production est financée par des impôts. Les immigrants contribuent aux impôts mais leur arrivée n’empêche pas les autres résidents de jouir de l’usage du bien public4. Par conséquent, la charge fiscale peut être diminuée, ce qui a un effet favorable sur l’épargne. Si le capital n’est pas parfaitement mobile sur le plan international, il s’ensuit que le taux d’intérêt baisse, diminuant le coût d’usage du capital. Dans un tel contexte, la demande de travail passe à MPL’’, conduisant à une augmentation du taux de salaire.

Que retenir de ces trois cas ? Tout d’abord, l’impact de l’immigration sur les salaires n’est a priori pas négatif à long terme. De nombreuses études empiriques ont d’ailleurs soit conclu à l’absence d’effets, soit à des effets très petits.

Cependant, pour donner une image plus riche des effets de la migration, il convient de passer à une analyse plus fine, prenant en compte notamment la composition de la main-d’œuvre étrangère. En effet, si la structure de qualification professionnelle des migrants diffère beaucoup de celle des résidents, l’immigration risque de modifier l’inégalité des salaires. Ces aspects sont repris à l’aide du modèle de simulation à la section 6.

4 L’existence du bien public n’est pas cruciale ici. L’argument de ce paragraphe s’applique aussi au cas d’un Etat purement redistributif, si le revenu moyen des immigrants est plus élevé que celui des anciens résidents (p.ex. en raison d’une meilleure qualification professionnelle). L’immigration produit alors une externalité fiscale positive pour les résidents.

3.5 Transferts et termes de l’échange

Lorsque deux pays entretiennent des relations commerciales l’un avec l’autre, les conséquences d’un transfert financier d’un pays à l’autre ne se limitent pas aux effets directs. Il faut également tenir compte de l’évolution des termes de l’échange du pays qui effectue le transfert (pays «source»): si ceux-ci se détériorent, il y a apparition d’un «fardeau secondaire» sous forme d’une baisse additionnelle de pouvoir d’achat. Au contraire, une amélioration des termes de l’échange conduira à une atténuation de la baisse de pouvoir d’achat du pays source. L’exemple le plus célèbre de cette problématique est la controverse entre Keynes et Ohlin sur les conséquences des réparations de guerre imposées à l’Allemagne au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Le sens de cet «effet secondaire» dépend des propensions marginales à consommer le bien agrégé du pays source. En effet, la demande mondiale pour ce bien est affectée négativement par la contraction du pouvoir d’achat du pays source, et positivement par la hausse de pouvoir d’achat du pays qui reçoit le transfert (pays récepteur). Comme les variations de pouvoir d’achat sont les mêmes (égales au transfert), c’est la comparaison des propensions marginales à consommer qui est déterminante: si celle du pays source est supérieure à celle du pays récepteur, il y aura contraction de la demande mondiale, ce qui conduira à une détérioration des termes de l’échange du pays source et à un fardeau secondaire du transfert.

En première approximation, on peut utiliser la part des importations dans la dépense intérieure pour estimer ces propensions marginales. Dans le cas de la Suisse, les importations représentent à peu près 1/3 de la dépense intérieure, ce qui conduirait à une propension marginale à consommer le « bien agrégé suisse » de l’ordre de 2/3. Comme la propension marginale de l’UE à importer le bien suisse est très probablement inférieure à 2/3, on peut s’attendre à ce que la contribution de la Suisse au budget de l’UE s’accompagne d’un transfert secondaire sous forme de détérioration des termes de l’échange.

3.6 Effets statiques et dynamiques de l’intégration

Les gains (ou pertes) décrits dans les sections précédentes sont avant tout des effets de réallocation de ressources de nature statique, où le stock de capital est supposé constant. En réalité, une telle réaffectation des ressources produit de nouvelles opportunités d’investissement et entraîne donc à moyen terme un accroissement du stock de capital.

Pour illustrer ce mécanisme dans un cadre simple, il convient de faire appel au modèle de Solow. Admettons de nouveau que l’activité productive de l’économie

est représentée par une fonction de production agrégée Y=F(K,L) à rendements d’échelle constants. Supposons de plus que l’épargne, notée S, est proportionnelle au revenu, à savoir : S=sF(K ,L). S’il n’y a pas de progrès technique exogène, l’investissement net est nul à l’équilibre, et l’investissement de remplacement est supposé proportionnel au stock de capital. Le stock de capital d’équilibre est obtenu en égalisant l’investissement, noté I, et l’épargne (voir la figure 3.5 où les variables sont exprimées en unités par tête). Le stock de capital et le revenu par tête à l’équilibre initial sont désignés par (K/L)0 et (Y/L)0.

Comment peut-on représenter un gain d’allocation statique dans ce cadre ? Si, par exemple, la suppression des barrières non tarifaires entre la Suisse et l’UE produit un gain statique, cela signifie qu’en Suisse le revenu national Y s’accroît alors que l’offre de travail ainsi que le stock de capital sont restés fixes. Du point de vue de la fonction de production agrégée, cela signifie que la productivité totale des facteurs augmente5. Par conséquent, les fonctions de revenu et d’épargne se déplacent à (Y/L)’ et (S/L)’ respectivement. Comme on peut le voir dans la figure 3.5, le gain d’allocation statique induit de l’investissement supplémentaire, car le nouveau stock de capital d’équilibre s’établit à (K/L)1, produisant un revenu national par tête égal à (Y/L)1. Cet accroissement du revenu national peut être décomposé en deux effets :

1) l’effet statique, qui est obtenu à stock de capital constant et qui explique la hausse du revenu par tête à (Y/L)stat ;

2) l’effet dynamique qui découle de l’accumulation induite du capital et qui peut être représenté par le passage de (Y/L)stat à (Y/L)1.

Figure 3.5 : Effets statiques et dynamiques de l’adhésion

5 La productivité totale des facteurs peut être représentée par le paramètre A dans la fonction de production suivante : F(K,L)=A G(K,L) où G a toutes les propriétés d’une fonction de production à rendements constants. Une augmentation de A reflète donc un accroissement de la productivité totale des facteurs.

Y/L

(K/L)0

I/L

K/L (S/L)’

(Y/L)’

(Y/L)0

S/L (Y/L)1

(K/L)1

(Y/L)stat

Dans une étude précédente sur l’intégration de la Suisse à l’Europe (Antille et al., 1991), seuls les effets statiques étaient pris en considération. Un des apports du présent travail est donc la prise en compte des effets dynamiques. Dans certaines simulations dont les résultats sont décrits au chapitre 6, une variante statique du modèle est également utilisée, permettant d’évaluer l’ampleur relative des deux effets.

Précisons finalement que l’accroissement à long terme du revenu par tête ne se traduit pas automatiquement par une hausse du bien-être dans les mêmes proportions. En effet, pour pouvoir atteindre le niveau plus élevé de stock de capital, le pays doit effectuer des investissements nets positifs qui réduisent la consommation des ménages pendant la période de transition. Par conséquent, si l’on utilise comme mesure du bien-être la variation équivalente à l’état stationnaire, on risque de surestimer les effets réels de manière significative (voir Baldwin, 1992).

3.7 Epargne, investissement et mobilité internationale du capital

Dans le modèle de Solow décrit à la section précédente, l’épargne ne dépend que du revenu. Cette formulation simple est suffisante pour mettre en évidence le rôle de l’investissement induit par les gains de réallocation, mais ne permet pas d’analyser les effets de la convergence des taux d’intérêt, qui surviendraient en cas d’adhésion de la Suisse à l’Union monétaire. De même, le rôle accru qui serait donné à la fiscalité indirecte par rapport aux impôts directs nécessite un modèle moins simpliste de la formation de l’épargne.

Pour ces raisons, nous avons adopté dans le modèle d’équilibre général appliqué une formulation intertemporelle de l’épargne en supposant que les ménages ont un horizon de vie fini (modèle de la « jeunesse éternelle » de Blanchard, 1985). Ce modèle, dont les hypothèses sont décrites au chapitre suivant, permet de définir un équilibre de long terme (état stationnaire) tout en tenant compte de la mobilité internationale du capital. Remarquons d’abord que dans le cadre de ce modèle intertemporel, l’équilibre épargne – investissement est défini en termes de stocks6, c’est-à-dire que la richesse des ménages, notée W, est égale à la somme de la valeur du stock de capital, V, et des actifs étrangers net, V*. Pour comprendre le mécanisme principal de ce modèle, il convient d’analyser la détermination de la demande et de l’offre de capital.

La demande de capital est déterminée (de manière implicite) par l’égalité entre le coût d’usage du capital et sa productivité marginale. A l’équilibre, le coût d’usage

6 Notons que l’équilibre en termes de flux est également vérifié dans ce modèle. En l’absence de progrès technique, l’investissement se réduit à l’investissement de remplacement, financé par l’épargne des entreprises (fonds propres). L’épargne des ménages est nulle à l’équilibre, car le stock de richesse y est constant. Le solde du compte courant est également nul dans ce cas, puisque le stock d’actifs étrangers nets ne se modifie pas.

est donné par (r+δ)pI, où r est le taux d’intérêt réel, δ le taux de dépréciation du stock de capital, et pI le prix du bien d’investissement. Comme la valeur du stock de capital est proportionnelle à la demande de capital, elle peut être représenté par une fonction décroissante du taux d’intérêt réel (voir figure 3.6).

La fonction d’offre de capital (fonction de stock d’épargne) qui résulte du modèle à générations imbriquées de Blanchard (1985) est de la forme W = s(r,td)YN, où s(r,td) est un taux d’épargne (en termes de stock) qui est une fonction croissante du taux d’intérêt réel r et une fonction décroissante du taux d’imposition directe td, et YN est le revenu disponible provenant de sources autres que le capital (il s’agit donc notamment du revenu du travail et des transferts sociaux). Par conséquent, dans la figure 3.6, la richesse nationale, W, peut être représentée par une fonction croissante du taux d’intérêt réel. Si le capital n’est pas mobile sur le plan international, les ménages ne peuvent posséder que des actifs nationaux (V*=0) et le taux d’intérêt d’équilibre est évidemment déterminé par l’intersection des deux courbes.

En revanche, si la mobilité du capital est parfaite et que le pays est petit, il n’a aucune influence sur le taux d’intérêt qui se fixe au niveau mondial, à savoir r=r*.

Les ménages détiennent donc initialement des actifs nationaux à concurrence de V0, et des actifs étrangers nets, V0*. A l’équilibre, la valeur de V est obtenue en évaluant la demande de capital (en valeur) au taux d’intérêt mondial. Le stock d’actifs étrangers nets est alors égal à la différence entre l’offre de capital W0, évaluée au taux r*, et la demande intérieure V0.

Les ménages détiennent donc initialement des actifs nationaux à concurrence de V0, et des actifs étrangers nets, V0*. A l’équilibre, la valeur de V est obtenue en évaluant la demande de capital (en valeur) au taux d’intérêt mondial. Le stock d’actifs étrangers nets est alors égal à la différence entre l’offre de capital W0, évaluée au taux r*, et la demande intérieure V0.