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Accordabilit´e

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 102-107)

δλF W HM =

�ln (2)λ20

πwtan (θi) (4.5)

Cette ´equation souligne les propri´et´es du r´eseau en tant quefiltre s´electif qui permet d’affiner notablement le spectre de l’OPO, par comparaison avec le cas d’un OPO non contraint ´etudi´e aux chapitres 2et 3.

4.3 Accordabilit´ e

4.3.1 Accordabilit´ e statique

Les performances du montage en termes d’accordabilit´e on ´et´e ´etudi´ees avec le miroir M1 mont´e sur une platine pi´ezo´electrique command´ee pas `a pas. Diff´erents cristaux non lin´eaires avec des taux de chirp diff´erents ont ´et´e test´es. Dans le cas du r´eseau B le coupleur de sortie pr´esente un coefficient de r´eflexion de 90 %, et avec le r´eseau C une r´eflectivit´e de 98 %. La bande de gain permise avec le r´eseau B est moins large mais le gain crˆete est plus ´elev´e qu’avec le r´eseau C, le seuil d’oscillation du r´eseau B est donc plus bas. Avec le r´eseau B, le seuil est de 3,2 W contre 7,7 W avec le r´eseau C, malgr´e le changement de coupleur. Le syst`eme a d’abord

´et´e mis en œuvre et caract´eris´e avec le r´eseau B. Devant les r´esultats encourageants obtenus, un cristal plus large bande (contenant le r´eseau C) a ´et´e command´e et test´e, de fa¸con `a pousser les performances du montage plus loin en termes de plage d’accordabilit´e atteignable. Les r´esultats de l’accordabilit´e pour ces deux r´eseaux non lin´eaires sont montr´es sur la figure 4.3. Avec le r´eseau B, pour un taux de pompage de 3 fois la puissance seuil, l’´emission est accordable sur plus de 85 % de la bande de gain param´etrique th´eotique totale. Les puissances signal et compl´ementaire maximales extraites sont de 600 mW et 120 mW respectivement. La variation de la longueur d’onde avec l’angle du miroir M1 est lin´eaire, except´e au bord de la zone de stabilit´e de l’OPO. Au bord de la courbe d’accordabilit´e avec le r´eseau B, soit pour le point autour de 1466/3880 nm sur lafigure4.3 (a), l’´evolution invers´ee de la longueur d’onde avec la position de M1 est li´ee `a une baisse radicale de la puissance ´emise, comme le montre lafigure4.3 (b). Cette ´evolution dans le sens inverse par rapport au fonctionnement normal observ´e sur toute la bande de gain conduit `a la position contre intuitive d’un point `a plus faible puissance et plus grande longueur d’onde sur la figure 4.3 (b) autour de 1466/3880 nm. Ce point se situe tout au bord de la zone de fonctionnement de l’OPO et de la bande de gain du cristal B utilis´e. Ce comportement est li´e `a une importante adaptation g´eom´etrique du faisceau, qui compense la perte de gain pour les basses longueurs d’onde.

Le r´eseau C, avec un taux de chirp plus important, a ensuite ´et´e test´e. Le seuil obtenu

est plus ´elev´e qu’avec le r´eseau B. Malgr´e le coupleur de r´eflectivit´e 98 % la valeur ´elev´ee du seuil d’oscillation ne nous permettait pas de pomper au-del`a de 1,5 fois la puissance seuil. Ainsi, comme le montre lafigure 4.3, la plage d’accordabilit´e atteinte correspond `a seulement 58 % de la bande de gain th´eorique permise. Cette plage d’accordabilit´e reste bien plus grande qu’avec le r´eseau B. Une puissance de pompage sup´erieure, ou des pertes moins importantes dans la cavit´e de fa¸con `a abaisser le seuil d’oscillation, pourraient permettre l’´emission sur une plus large partie de la bande de gain permise grˆace `a un taux de pompage plus important. Cette affirmation est v´erifi´ee dans le chapitre suivant, o`u une autre m´ethode d’accordabilit´e est mise en œuvre avec des pertes r´eduites. Le mˆeme cristal utilis´e avec un taux de pompage plus ´elev´e permet effectivement d’augmenter la plage d’accordabilit´e. N´eanmoins, dans le cas pr´esent´e ici, la plage d’accordabilit´e permise est de 160 nm autour de 3,86 �m pour l’onde compl´ementaire soit 107 cm−1autour de 2590 cm−1. Pour obtenir une telle accordabilit´e en modifiant la temp´erature d’un cristal non lin´eaire `a retournements p´eriodiques, il faudrait appliquer une variation de 110�C. Les puissances extraites maximales sont de 150 mW et 45 mW pour les ondes signal et compl´ementaire respectivement avec le r´eseau C.

0 1 2 3 4

1455 1460 1465 1470 1475 1480 0,2

Figure 4.3: Accordabilit´e en longueur d’onde pour les ondes signal et compl´ementaire en fonction de la variation angulaire du miroir mobile M1. (a) La droite en pointill´es noirs repr´esente la courbe th´eorique obtenue avec l’´equation4.6. La puissance de sortie normalis´ee corres-pondante est repr´esent´ee sur lafigure (b). Les mesures avec le r´eseau B, repr´esent´ees en bleu sont r´ealis´ees pour un taux de pompage de 3, tandis que les mesures avec le r´eseau C sont r´ealis´ees avec un taux de pompage de 1,5.

Sur la figure 4.3, on observe une variation de la longueur d’onde avec l’angle du faisceau incident de 3,2 nm.mrad1. Il faut noter que l’angle repr´esent´e sur la figure 4.3 correspond `a la variation angulaire du miroir mobile et donc la variation angulaire du faisceau d´efl´echi, incident sur le r´eseau de diffraction est deux fois plus grande. Cette variation de la longueur d’onde avec l’angle d’incidence sur le r´eseau de diffraction peut ˆetre exprim´ee `a partir de l’´equation 4.4 et

4.3 Accordabilit´e on trouve une variation attendue de la longueur d’onde signal avec l’angle du faisceau incident de 3 nm.mrad1. L’´ecart de 0,2 nm.mrad1 avec la valeur mesur´ee est li´ee `a une modification de la taille de la cavit´e OPO avec la position du faisceau incident sur le r´eseau soit lors de la rotation du miroir M1. Des effets d’adaptation g´eom´etrique du faisceau sont alors `a prendre en compte [Han01,Lap14]. L’ajout d’un terme correctif `a l’´equation4.4 est n´ecessaire pour d´ecrire l’´evolution de la longueur d’onde :

Δλ

Δθ|total0

��2D λ0

2−1 + Δλ

Δθ|adaptation (4.6)

Le premier terme est directement li´e `a la configuration Littrow du r´eseau de diffraction intracavit´e et correspond `a la principale contribution `a l’accordabilit´e du syst`eme. λ0 est la longueur d’onde initiale et D le pas du r´eseau. Le second terme prend en compte des effets d’adaptation du chemin optique du faisceau dans la cavit´e avec la variation de la taille de la cavit´e induite par la d´eflexion du faisceau par le miroir M1. Cet effet est ´etudi´e en d´etails dans la partie 4.5.

4.3.2 Accordabilit´ e dynamique

L’accordabilit´e dynamique a pu ˆetre ´etudi´ee en utilisant un miroir galvanom´etrique en M1, command´e par un g´en´erateur de fonction. Dans cette configuration, la puissance intracavit´e permise ´etait limit´ee par des effets thermiques sur le miroir galvanom´etrique m´etallique. Ces effets apparaissaient pour des taux de pompages sup´erieurs `a 2, avec un coupleur de sortie de r´eflectivit´e 90 % et le r´eseau B. Cette limitation du taux de pompage a donc r´eduit la plage d’accordabilit´e obtenue avec le miroir galvanom´etrique. Pour pallier ce probl`eme, une solution serait de remplacer les miroirs m´etalliques par des miroirs di´electriques qui supportent desflux nettement plus ´elev´es. Dans le cadre de notre d´emarche de compr´ehension du syst`eme, cette am´elioration n’a pas ´et´e mise en œuvre, le miroir m´etallique nous permettant d’obtenir une d´emonstration de principe d’accordabilit´e rapide satisfaisante.

Les spectres des impulsions ´emises par l’OPO tir `a tir sont observ´es grˆace au montage `a base defibre `a forte dispersion d´etaill´ee dans la partie3.1et dans l’article [Des15]. Ce montage permet de mesurer des longueurs d’onde relatives et donc le profil des spectres successifs, leur forme g´en´erale et leur largeur. Une mesure `a l’analyseur de spectre, en r´egime stationnaire permet en compl´ement de mesurer la longueur d’onde absolue, et donc d’obtenir une r´ef´erence. Les mesures sont r´ealis´ees sur l’onde signal et les valeurs correspondantes pour l’onde compl´ementaire ´emise sont calcul´ees `a partir de la conservation de l’´energie. Nous avons ´etudi´e dans un premier temps le spectre tir `a tir pour un d´emarrage de l’OPO avec le miroir M1fixe et le r´eseau de diffraction dans la cavit´e.

1 2 3 4

1472 1473 1474 1475 1476 1477 1478 1473 1476

0,0 0,4 0,8

���������

���������������������������

���������������������

��������������

3840 3830 3820 3810 3800

�������

���

�����������������������������������

Figure 4.4: Construction de l’oscillation observ´ee tir `a tir avec unefibre `a forte dispersion. Dans ce cas l’OPO met environ 200 ns `a partir de la premi`ere impulsion de pompe pour atteindre un niveau d’´emission d´etectable. Le miroir M1 reste `a une position fixe et contraint l’´emission de l’OPO. Le spectre enregistr´e pendant le r´egime stationnaire `a l’analyseur de spectre (OSA) est ins´er´e `a gauche. Les modulations rapides du spectre observ´ees sont dues `a un effet Fabry-Perot dans la lame defiltrage plac´ee avant l’injection dans lesfibres optiques.

4.3 Accordabilit´e Comme le montre la figure 4.4, l’´emission de l’OPO est contrainte, depuis la construction et pendant le r´egime stationnaire. Contrairement au cas de l’OPO non contraint ´etudi´e dans les chapitres pr´ec´edents, ici le d´emarrage ne pr´esente pas de d´ecalage de fr´equence pendant la construction des oscillations. Le r´eseau de diffraction filtre efficacement le spectre ´emis. Avec un faisceau de 1,5 mm de rayon sur le r´eseau, on obtient une s´electivit´e de l’ordre de 0,8 nm d’apr`es l’´equation4.5. Cette valeur correspond `a la largeur mesur´ee exp´erimentalement sur les spectres de l’OPO contraint. On peut noter que les structurations du spectre ou les processus d’´emission en cascade d´etaill´es dans le chapitre 2sont efficacementfiltr´es.

1468 1470 1472 1474 1476 1478

10 20 30 40 50 60

1470 1475

0,0 0,4 0,8

���������������������������

���������

3860 3850 3840 3830 3820 3810 3800�����������������������������������

���

Figure 4.5: Spectrogramme de l’´emission OPO, avec le r´eseau non lin´eaire B, enregistr´e avec lafibre dispersive large dans le cas d’une rampe de tension appliqu´ee au miroir M1. Cettefigure montre le potentiel d’accordabilit´e rapide de l’OPO, avec un balayage de 30 nm en 40�s pour l’onde compl´ementaire. Le moyennage pour des rampes successives enregistr´e avec l’analyseur de spectre optique est ins´er´e en bas `a droite.

Nous avons ensuite mesur´e les spectres tir `a tir pour un balayage du miroir M1, command´e par une rampe de tension. Le spectrogramme de l’accordabilit´e la plus rapide obtenue est pr´e-sent´e sur lafigure4.5. La r´esolution et la largeur de la fenˆetre d’acquisition des spectrogrammes d´ependent des param`etres de lafibre dispersive utilis´ee, `a savoir le coefficient de dispersion et la dispersion de retard de groupe (GDD) induite dans la fibre, comme d´etaill´e dans la partie3.1.

Le spectrogramme du d´emarrage statique, figure 4.4 a ´et´e enregistr´e avec la fibre A introdui-sant une GDD de -2000 ps.nm1 autour de 1470 nm et pr´esentant donc une fenˆetre de 6,5 nm sans recouvrement spectral, en consid´erant le taux de r´ep´etition fixe de l’OPO (76 MHz). La r´esolution est de 0,1 nm compte tenu de la r´esolution du d´etecteur rapide associ´e `a la fibre.

Le spectrogramme de la figure 4.5 a ´et´e enregistr´e avec la fibre B, introduisant une GDD de

-500 ps.nm1 pour l’onde signal et conduisant `a une fenˆetre plus large de 26 nm mais une r´esolution d´egrad´ee de 0,4 nm. On d´emontre une accordabilit´e du signal sur une plage de 4 nm ce qui correspond `a une accordabilit´e de l’onde compl´ementaire de 30 nm en 40 �s. La vitesse d’accordabilit´e est limit´ee par la rotation m´ecanique du miroir galvanom´etrique dans notre cas, on peut envisager au maximum des rampes successives avec des fr´equences de l’ordre du kHz pour des balayages angulaires de l’ordre de la centaine de mrad. Dans la cas pr´esent´e ici, la vitesse de rotation m´ecanique est de 9,4 mrad pour 40�s, soit 234 rad.s−1. Ce montage permet une d´emonstration de principe de l’association syst`eme de d´eflexion et r´eseau de diffraction en configuration Littrow dans une cavit´e OPO `a base de cristaux non lin´eaires ap´eriodiques large bande. En rempla¸cant le syst`eme de d´eflexion m´ecanique utilis´e ici par un syst`eme de d´eflexion

´electro-optique, la rapidit´e d’accordabilit´e pourrait gagner plusieurs ordres de grandeur pour atteindre facilement la centaine de kHz voire le MHz [Saa09, Kon13]. Le mat´eriel pour mettre en œuvre cette d´eflexion ultra-rapide a ´et´e command´e et caract´eris´e (voir annexeB). La mise en œuvre sera `a r´ealiser prochainement afin de d´emontrer une accordabilit´e ultra-rapide de l’OPO dans l’infra-rouge moyen. Le temps de construction est un point central lorsque l’on s’int´eresse

`a l’accordabilit´e rapide d’une source. Dans notre cas, comme le montre la figure 4.4 il faut environ 200 ns pour atteindre l’´etat stationnaire `a partir de la premi`ere impulsion de pompe envoy´ee dans la cavit´e. N´eanmoins, comme nous r´ealisons ensuite une accordabilit´e continue, le recouvrement spectral entre les impulsions successives est suffisant pour maintenir l’oscillation et ne pas ˆetre pr´eoccup´e par le temps de construction des impulsions. Ce param`etre pourra toutefois devenir contraignant pour des vitesses d’accordabilit´e bien plus ´elev´ees (facteur 100 et au-del`a).

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