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PARTIE I - PRÉSENTATION DE LA RECHERCHE

2. Enquête de terrain

2.3. A la rencontre des idiolectes brésiliens oubliés

2.3.1. Travail de sondage : réseaux de contacts, voyages et rencontres

Pour des raisons budgétaires et pratiques, notre enquête de terrain s’est bornée à la région de Brasilia-DF124. Comme nous l’avons signalé précédemment, notre expérience antérieure et les contacts avec des professionnels travaillant dans l’éducation des sourds ont favorisé un travail d’enquête d’abord à distance – prise de contact par téléphone, mail et courrier – et ensuite sur place – déplacement et premiers contacts avec les familles.

Depuis notre recherche de DEA, nous avons lancé un appel auprès de nos contacts à Brasilia (professionnels, personnels et familiaux) à la recherche d’individus sourds placé dans le cadre de notre protocole : vivant à l’écart d’une communauté des sourds, non scolarisé, ayant atteint l’âge adulte et intégrés socialement ou professionnellement dans la société. Le résultat de cette quête préliminaire hors terrain nous a permis de gagner du temps puisque les trois locuteurs sourds de cette étude ont été localisés alors que nous nous trouvions encore en France. Les deux plus jeunes ont été signalés par nos collègues enseignants itinérants et le troisième m’a été indiqué à partir du contact de ma mère avec l’une de ses amies qui louait un studio à un monsieur sourd et sa famille.

Notre rencontre avec les trois familles ainsi que le recueil de données ont été réalisés lors de deux séjours au Brésil. Le premier, dans le cadre de notre recherche de DEA en décembre 1998 et le deuxième dans le cadre de notre recherche de doctorat125 en février/mars 2001. Les deux séjours ont duré environ un mois et demi. Nous exposerons plus en détail les procédés et les protocoles de la constitution du corpus dans la partie méthodologique.

124 DF : District Fédéral.

125 Notre séjour au Brésil visant la constitution d’un corpus à la fois en LSEMG et en LIBRAS à été financé en partie par le projet LS-COLIN – programme Cognitique – Langage et cognition. http://www.irit.fr/LS-COLIN.

Pour une présentation détaillée de la constitution du corpus LS-COLIN voir Sallandre, 2003.

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2.3.2. Les informateurs

Lors de nos premières rencontres avec les trois informateurs et leur famille, nous nous sommes tout de suite aperçue que nous étions en face de personnes appartenant aux couches populaires. Les trois familles présentent presque les mêmes caractéristiques et trajectoires de vie :

- Les trois familles sont originaires de la région du nord-est du Brésil ;

- Une grande partie des membres de la famille ont émigré vers la région de Brasilia, la capitale, à la recherche de meilleures conditions de vie126 ;

- Ce sont des familles nombreuses (de 8 à 10 membres) ;

- La majorité des membres de la famille exercent un travail manuel (femme de ménage, maçon, vente ambulante) afin de renforcer le revenu du groupe familial. Certains alternent vie professionnelle et vie scolaire (cours du soir).

Concernant les relations entre la famille et le membre sourd, nous avons aussi observé des similitudes entre les trois familles :

- La différence entre les membres entendants et le sourd est presque estompée étant donné que celui-ci participe activement à l’organisation de la vie du groupe. La famille entendante témoigne de l’affection et du respect pour son membre sourd.

- L’un des membres entendants partage la LSEMG du sourd et se charge naturellement de la fonction « d’interprète » lors des échanges discursifs avec la famille ou avec une personne non connue.

Voici un tableau synthétisant les principales données provenant de chaque informateur.

Critères Josenildo Ana Maria Ivaldo

Age127 26 ans 20 ans 53 ans

sociale/professionnelle Oui – Travaille dans une pizzeria Non – mais très active à la maison

avec une famille nombreuse Oui – Vendeur de jus de fruits Tableau 3 : Tableau synthétique de données sur les informateurs

126 La région de Brasilia est considérée comme la « terre promise » par une grande partie de la population du nord-est du pays, notamment ceux qui habitent l’intérieur des Etats qui subissent la sécheresse et les pénuries alimentaires. Ces quarantes dernières années, l’exode rural de la population du nord-est vers Brasilia a été massif. L’architecte qui a conçu Brasilia, Oscar Niemeyer, envisageait une population de 500,000 habitants. La région compte actuellement 2.051.146 habitants.

127 L’âge de chaque informateur est celui référent à l’année du recueil de données. Jo (1998) et Ivaldo et Ana (2001).

© Fusellier-Souza, 2004

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2.3.3. Biographie condensée de chaque informateur

Les trois informateurs sourds partagent aussi certaines caractéristiques : être atteint de surdité profonde, ne pas avoir fréquenté de système éducatif spécialisé (Ivaldo et Jo ont fréquenté pendant quelques années la petite école du village), être intégré socialement (soit dans la famille soit dans le monde du travail). Nous présentons ci-dessous quelques éléments de leur biographie respective relatés par les membres de la famille.

2.3.3.1. Jo

Jo est né sourd dans le petit village de Piancó dans l'Etat de Paraíba au nord-est du Brésil128. La cause de la surdité n’est pas révélée lors des entretiens. Durant son adolescence, Jo a dû travailler tôt pour aider sa famille. Dans son rapport avec les activités rurales, il a acquis diverses connaissances pratiques : la pêche, l'agriculture, l'élevage de petits animaux et la vente de produits. Pour des raisons économiques, une grande partie de la famille a émigré au fur est à mesure vers la capitale. Depuis 3 ans, Jo vit et travaille dans cette ville. Dès son arrivée à la capitale, Jo a réalisé des travaux dans le secteur de la distribution et de la vente de légumes et de fruits. Au moment du recueil de données, il travaillait dans la fabrication de pizzas. Jo a toujours communiqué par gestes. Sa production gestuelle n’a jamais été interdite par la famille qui, au contraire, l’a stimulée naturellement en vue de son intégration au sein du groupe familial. Sa langue des signes s'est structurée grâce aux liens affectifs établis avec son frère Manoël (plus jeune de 2 ans). La légère différence d'âge entre les deux a favorisé leurs relations d'amitié et de complicité. A l’époque du recueil de données, Manoël et Jo habitaient ensemble et travaillaient dans la même entreprise de fabrication de pizzas. Il y a deux ans, nous avons eu l’information que Jo a abandonné ses cours du soir et s’est marié avec une femme entendante.

2.3.3.2. Ana

Ana est née à Brasilia. Sa surdité profonde a été détectée à l’âge d’un an et neuf mois suite à une méningite. La famille, originaire de l’état du Céara, a émigré vers Brasilia-DF à la recherche de meilleurs conditions de vie. En raison de l’absence de systèmes de prise en charge de l’enfant sourd dans la ville de la périphérie où habitait la famille, Ana n’a pas pu être scolarisée précocement. Lorsque des services d’accueil ont été mis en place dans des villes plus proches, Ana ayant un âge avancé, n’a pas pu suivre les cours de journée, destinés

128 Voir situation géographique de la région originaire de chaque informateur dans la carte du Brésil en annexe.

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aux plus jeunes enfants. La seule possibilité était de l’inscrire dans les classes d’alphabétisation du soir pour adultes mais la famille s’y est refusée, jugeant risqué de la laisser faire seule de longs trajets dans les transports publics en soirée. La famille décida donc de la garder à la maison. Malgré l’impossibilité d’intégrer une vie institutionnelle, Ana mène diverses activités au sein de son environnement familial favorisant son intégration sociale : collaboration active aux tâches ménagères (Ana est la responsable directe de la maison étant donnée que presque toute la famille doit partir tôt le matin pour travailler) ; participation assidue à la vie de l’église le dimanche (aux côtés de sa mère et de ses sœurs) et aux activités sportives de voisinage (volley, randonnée pédestre, vélo). Sa LSEMG est partagée par les femmes de la famille et plus particulièrement par l’une des sœurs. Celle-ci (un an plus jeune qu’Ana) joue le rôle non seulement « d’interprète » mais aussi d’éducatrice auprès d’Ana.

Cette soeur nous a révélé la pratique empirique d'instruire Ana à partir d’images, de programmes télévisés et de livres d’école. Ana est au courant de l’existence des sourds vivant en communauté et manifeste une grande envie de les fréquenter. La mère nous a fait savoir qu’elle est déjà allée certaines fois à l’église des sourds située à 30 kilomètres de son domicile.

2.3.3.3. Ivaldo

Ivaldo est né dans le petit village de Tianguá situé dans l’Etat du Céara où la famille vivait relativement aisément puisque le père, commerçant, tenait un bar dans le petit village. Celui-ci se souCelui-ciant de l’avenir de ses enfants (notamment ceux de sexe masculin) fait de grands efforts pour envoyer certains à Brasilia (ville où habitait déjà deux de ses frères) afin de leur donner l’opportunité d’accéder aux études supérieures. Quant à Ivaldo, par le fait de sa surdité et son incapacité à suivre une scolarisation « normale », il grandit avec son père dans un environnement commercial. Très tôt dans sa jeunesse Ivaldo apprend à connaître le monde du commerce : parallèlement à son travail dans le bar avec son père, il mène une vie de vendeur ambulant et vend gourmandises (bonbons et sucreries), sandwiches et boissons. À l’âge de vingt ans, il sort pour la première fois de sa région pour aller à Rio (à l’invitation de l’un de ses oncles) où il fait sa première visite médicale afin de découvrir les causes de sa surdité.

Durant ce voyage, il a la possibilité de visiter deux grandes métropoles brésilienne : Rio et Sao Paulo. Entre vingt et trente ans, Ivaldo quitte son village pour suivre son père qui décide d’émigrer à Brasilia afin de monter un petit commerce. Ivaldo devient le bras droit de son père pendant une quinzaine d’années. Il travaille assidûment en famille pour tenir une

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lanchonete, une sorte de comptoir de restauration rapide129 – jus de fruit frais, sandwiches et salgadinhos (petits gâteaux salés). Pendant ces années, Ivaldo est en parfaite intégration avec le monde qui l’entoure. Suite au décès de son père, l’établissement ferme ses portes. Grâce à son aisance et à son savoir faire, Ivaldo décide de continuer une activité commerciale (c’est son métier depuis toujours). Son expérience dans la restauration rapide lui permet de créer une « petite entreprise informelle » de vente de jus de fruits frais. Il revient au travail de vendeur ambulant avec un « stand mobil » (une sorte de carriole assez sophistiquée comportant : deux tonneaux de 20 litres chacun qui s’incrustent dans l’armature de la carriole, deux petits robinets externes d’où coulent les jus de fruits et des supports pour tenir environ deux cents gobelets). Ivaldo est un travailleur acharné : cinq jours par semaine, il se lève à cinq heures du matin pour préparer les jus frais130. Ensuite, il part pour ses deux trajets de la journée : le matin, il parcours l’avenue d’environ 8 kilomètres devant sa maison et l’après midi, il va près des bâtiments publics. La qualité et la rigueur de son travail lui apportent une clientèle considérable qui l’estime, surtout pour sa façon de gagner honnêtement sa vie. Nous avons observé que la plupart des membres entendants de son entourage portent un regard positif et admiratif sur sa rhétorique gestuelle, et certains m’ont confié, avec fierté, leur capacité à comprendre sa langue gestuelle. Depuis sept ans, Ivaldo vit avec sa femme entendante, Lucia et leur enfant adoptif (entendant) âgé de onze ans. Lucia a dû certainement passer par un processus naturel d’acquisition de la langue d’Ivaldo. Elle maîtrise suffisamment bien son système pour accomplir avec dextérité la fonction d’interprète lors des échanges avec d’autres entendants.

2.3.4. Remarques

Dans les lignes qui vont suivre, nous tenterons de synthétiser certaines observations personnelles provenant de la rencontre avec les trois familles. Nous ferons quelques constats concernant le vécu des locuteurs sourds et qui entrent en jeu dans les niveaux développementaux des trois LSEMG.

129 Ce type de boutiques est traditionnel au Brésil.

130 Trois types principaux : fruit de la passion, ananas et goyave (nous soulignons l’importance du marché de vente des jus des fruits frais au Brésil. En raison des facteurs climatiques et culturels les Brésiliens sont de grands consommateurs et appréciateurs de jus de fruits. C’est l’une des boissons les plus consommées à l’échelle nationale).

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2.3.4.1. L’accueil chaleureux

Lors des nos premiers contacts avec les locuteurs sourds et leur famille, l’accueil chaleureux, typique de la culture brésilienne, a été constant. Les premiers abords ont été à la fois respectueux et amicaux. L’explication du protocole de recherche a demandé du temps puisque ces familles, habituées à être abordées par les professionnels de la surdité pour ce qui leur manquait, avaient du mal à saisir notre intérêt pour ce qu’ils détenaient. Nous avons observé des réactions conditionnées par ce type de vécu dans deux des trois familles. D’une part dans le discours de la mère d’Ana qui tentait d’emblée une justification résignée de l’absence d’Ana à l’école et de son incapacité à parler (vocalement). D’autre part dans les premières remarques d’Ivaldo concernant notre intérêt pour les sourds. Ivaldo ne se considérant pas à la hauteur de l’entretien annonce promptement : « Tu veux des sourds, il y en a plein là-bas (en pointant vers la direction de l’association de sourds). Cependant, une fois assimilé notre intérêt réel pour leur système de communication, leur comportement de résignation s’est converti en une attitude teintée de satisfaction et de fierté et une forte envie de collaborer. Par exemple, avant les entretiens vidéo, les locuteurs m’aidaient volontiers pour préparer le terrain : rangement du local, choix de bonnes chaises et de plus beaux vêtements. Pendant les pauses, toujours soucieux du bon accueil, ils ne manquaient pas de m’offrir de l’eau, du café et des petits gâteaux. A la fin des entretiens chez Ivaldo, nous partions toujours avec trois litres de jus de fruits frais, savourés ensuite par notre famille. Le dernier jour d’entretien avec Lucia et Ivaldo, nous avons été invitée à déguster une recette de poisson préparé exclusivement par lui. C’était un excellent accueil brésilien, en toute simplicité…

2.3.4.2. Facteurs extralinguistiques entrant en jeu dans les différents niveaux de LSEMG Nous avons observé que des facteurs tels que : le sexe, l’âge, les conditions sociales et le parcours de vie conditionnent directement le développement des LSEMG pratiquées par les locuteurs sourds.

Le facteur sexe est déterminant pour l’émancipation de l’individu sourd dans la société. Nous avons observé que les locuteurs sourds, Ivaldo et Jo, possèdent une expérience de vie plus riche qu’Ana étant donné leur condition d’homme. Par le fait qu’ils ont tous les deux été lancés dans le monde du travail précocement, ils ont pu bénéficier d’une relative autonomie financière et d’échanges sociaux avec le monde extérieur. En revanche, l’expérience de vie d’Ana est entièrement circonscrite au groupe familial. Sa condition de femme lui empêche d’accéder de façon autonome au monde extérieur. Son existence dépend étroitement des

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membres de sa famille. A notre sens, le facteur sexe et ses conséquences sur les expériences de vie et les attentes de l’individu sourd jouent un rôle important dans la façon dont il va construire ses représentations de lui-même et son système linguistique. Un aspect remarquable du vécu des trois locuteurs sourd réside dans le fait que Jo et Ivaldo semblent avoir développé une certaine conscience de l’efficacité de leurs systèmes linguistiques puisque tous les deux, connaissant l’existence de la communauté des sourds à Brasilia, n’ont jamais manifeste l’envie de la fréquenter ni d’apprendre la LIBRAS. Ce refus d’intégrer une communauté de semblables s’explique par le fait que Jo et Ivaldo, malgré leurs différences, se sentaient intégrés dans leur environnement socioculturel et leurs systèmes linguistiques respectifs leur suffisaient pour mener leur vie de tous les jours. En revanche, Ana, connaissant aussi l’existence de communautés de sourds, aspirait de les fréquenter en vue de s’intégrer, de trouver un compagnon et de faire sa vie aux côtés d’un semblable.

Le facteur âge est aussi fondamental dans l’évolution de la LSEMG. Nous avons constaté que la LSEMG d’Ivaldo était plus structurée linguistiquement par rapport à celles pratiquées par Jo et Ana (qui possédaient un niveau de langue assez similaire par rapport à leurs âges). Ce constat pourrait s’expliquer par le fait qu’Ivaldo, ayant une plus longue trajectoire de vie, a pu développer des structures langagières qui n’ont pas été encore déclenchées dans les LS de ses homologues (Jo et Ana). De plus, en raison de son âge, Ivaldo est l’unique informateur dont certains passages de vie n’ont pas été dévoilés pendant les entretiens. Par exemple, nous n’avons pas pu avoir de détails concernant son passé à Tangua et la période à Brasilia avant sa rencontre avec Lucia. Nous sommes toujours intriguée par le fait que pendant presque vingt ans de vie à Brasilia, Ivaldo n’a jamais voulu fréquenter la communauté de sourds. Toutefois, lors des entretiens, Ivaldo mentionne une amie sourde de son village natal. Puis il ajoute qu’aux alentours de son petit village il y avait un groupe de quatre sourds. On peut supposer que dans sa jeunesse Ivaldo a pu partager son système linguistique avec ces sourds. Cette hypothèse mériterait d’être poursuivie dans des recherches futures afin de vérifier l’existence d’une langue des signes micro-communautaire dans cette région. Une investigation de ce type permettrait de comprendre pourquoi la LSEMG d’Ivaldo semble se situer dans une étape plus avancée que celle des deux autres locuteurs.

Les facteurs conditions sociales et parcours de vie sont aussi prépondérants pour l’élargissement de la vision du monde, de la connaissance et de la langue du locuteur sourd.

Encore que les trois locuteurs semblent avoir partagé un vécu similaire, les conditions socio-économiques de Jo et d’Ana semblent être légèrement inférieures à celle d’Ivaldo. Celui-ci a eu pour environnement social celui des classes moyennes de Brasilia. Depuis son arrivée dans

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la capitale, Ivaldo a toujours vécu dans le centre ville où l’établissement commercial de la famille était situé, alors que les familles de Jo et d’Ana se sont installés dans des quartiers plus défavorisés. Dans son discours, Ivaldo racontait avec enthousiasme son vécu dans son quartier, ses rencontres avec ses oncles avocats, des médecins, des banquiers et même des politiques. Il n’a pas manqué de me montrer avec fierté une photo de lui avec le maire de Brasilia de l’époque.

2.3.4.3. Thématiques discursives en cohérence avec l’âge et l’expérience de vie de chacun L’idée selon laquelle les sourds sont des êtres bavards est assez répandue et nos trois locuteurs n’échappent pas à cette règle. Pendant les entretiens de récits de vie131, la diversité thématique était d’une extrême abondance et cohérence. Un aspect remarquable dans cette diversité réside dans le fait qu’elle s’associe strictement avec les trois facteurs mentionnés précédemment. Leurs discours s’entremêlaient à leur histoire de vie, à leurs combats quotidiens, à leurs désillusions du système et à leur espoir en l’avenir.

Les récits de vie Jo sont marqués par des histoires personnelles et par la période de sa jeunesse. Il relate avec bonne humeur certains passages de son enfance, ses activités professionnelles, ses problèmes relationnels au travail, les critiques destinées au patron, les jugements moraux d’un frère aîné envers son frère Manoël. Comme tout bon brésilien, Jo ne manque pas de parler des fêtes, des sorties entre amis dans les bars, des flirts avec les filles, du foot et de l’alcool. Jo mentionne très peu ses attentes pour l’avenir. Il semble faire partie

Les récits de vie Jo sont marqués par des histoires personnelles et par la période de sa jeunesse. Il relate avec bonne humeur certains passages de son enfance, ses activités professionnelles, ses problèmes relationnels au travail, les critiques destinées au patron, les jugements moraux d’un frère aîné envers son frère Manoël. Comme tout bon brésilien, Jo ne manque pas de parler des fêtes, des sorties entre amis dans les bars, des flirts avec les filles, du foot et de l’alcool. Jo mentionne très peu ses attentes pour l’avenir. Il semble faire partie

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