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5. ANALYSE DES DONNÉES RECUEILLIES

1.6.4. Évolution de Madame N sur trente ans

temps

A 17 ans, Madame N prenait deux antipsychotiques, à 27 ans, elle en prenait quatre et depuis 37 ans, elle en prend trois.

In te n si d es e ff et s Age Effets thérapeutiques Effets secondaires Important Modéré Minime Nul

17 ans 27 ans 37 ans 47 ans

FIGURE 4 : évolution des effets thérapeutiques et secondaires du traitement médicamenteux administré à Madame N (CGI)

Depuis la mise en place du traitement médicamenteux, l’efficacité de celui-ci est qualifiée d’importante. Seuls des effets secondaires minimes sont relevés depuis ses 17 ans.

1.6.4. Évolution de Madame N sur trente ans 1

Concernant la communication verbale, à son arrivée à la MAS, Madame N s’exprimait essentiellement par mots isolés. Ensuite, le personnel a noté une amélioration dans ses capacités langagières. A partir de 27 ans, il est relevé l’utilisation de courtes phrases. Néanmoins, depuis toujours, Madame N n’initie que rarement les échanges et ses propos sont souvent composés de phrases stéréotypées et d’écholalies. Il lui est difficile de maintenir une conversation, elle a tendance à donner la même réponse à certaines questions. Ses productions ne sont pas toujours compréhensibles par des personnes non familières du fait de sa mauvaise

articulation. Le recours à la communication non verbale est depuis toujours observé mais son utilisation reste limitée en fréquence.

Depuis ses 17 ans, d’importantes altérations dans les relations sociales sont décrites chez Madame N. Elle reste souvent en périphérie du groupe et peut repousser physiquement les approches d’autres résidents. A son arrivée, les activités éducatives de groupe n’étaient pas possibles. Bien que des altérations persistent, elle est apparue ensuite plus sociable, disposée à partager quelques échanges avec les autres. Le personnel relie ces changements au moment où elle a entretenu sa première relation privilégiée avec un autre résident. Les parents de Madame N se sont toujours beaucoup investis auprès de leur fille et l’ont depuis toujours très régulièrement reçue à leur domicile. Afin qu’elle participe à des activités à la MAS le week- end, ses parents ne la reçoivent qu’une fois tous les quinze jours depuis quelques années. Ils insistent pour que ne se passe pas trois semaines sans la voir. Madame N, par périodes, a entretenue des relations amoureuses et sexuelles.

Au niveau sensoriel, aucune particularité n’a jamais été rapportée concernant les réponses auditives de Madame N. En revanche, bien qu’il y ait eu des améliorations au cours du temps, le regard reste encore quelque peu fuyant et elle peut parfois regarder dans le vide. Depuis toujours, Madame N renifle ses aliments avec insistante et touche certaines matières de manière particulière. Ces comportements se sont également amenuisés.

Depuis toujours, les réponses émotionnelles de Madame N ne sont pas toujours adaptées à la situation. Les frustrations sont particulièrement mal vécues par Madame N, qui peut avoir des réactions disproportionnées. Des rires ou au contraire des pleurs peuvent apparaître sans que le personnel ne puisse en expliquer la raison. Une certaine anxiété est décrite chez Madame N et ce particulièrement les premières années de vie à la MAS. Elle accepte relativement bien les changements dans son quotidien. Seul le changement de personnel semble l’avoir toujours inquiété.

Depuis quelques années, Madame N ne présente plus de comportements hétéro-agressifs, jusque là, elle pouvait agresser les autres, leur crier ou hurler après ou leur tirer les cheveux. En revanche, elle présente des mouvements stéréotypés de type maniérisme des mains ou balancements. A son arrivée à la MAS, elle pouvait également se gratter jusqu’à provoquer des lésions.

Madame N présente depuis toujours un niveau d’activité quelque peu réduit. Elle a tendance à adopter une posture figée. Alors qu’elle se montrait très dépendante des autres pour réaliser les gestes élémentaires de la vie quotidienne, seule une aide partielle lui est apportée aujourd’hui pour accomplir certaines tâches comme faire sa toilette. Il faut l’aider à se laver

les cheveux, régler la température de l’eau et la superviser verbalement pour se savonner le corps. Des fuites urinaires accidentelles le jour et la nuit sont encore observées bien qu’à certaines périodes elle ait pu être totalement continente.

Au niveau médical, à 17, 27 et 37 ans, Madame N souffrait de constipation. A 47 ans, un trouble visuel est rapporté nécessitant le port de lunettes. Madame N est presbyte et myope.

Depuis son arrivée à la MAS, un traitement médicamenteux par psychotrope est relevé. Au cours du temps, ce dernier a connu des modifications. A 17 ans, Madame N prenait 40 gouttes trois fois par jour de Melleril 40 mg/ml et 40 gouttes trois fois par jour de Dipiperon 40 mg/ml. A 27 ans, la posologie du Dipiperon est resté identique et celle du Melleril a augmenté, elle en prenait 60 gouttes le matin et le midi et 70 le soir. Du Loxapac 50 mg, 3 comprimés par jour, et du Largactil 40 mg/ml, 75 gouttes le matin et le midi, ont également été introduits. A 37 ans, le Dipiperon a été retiré, la posologie du Melleril 40 mg/ml a diminué passant à 60 gouttes le matin et 75 le soir. Le Loxapac est resté à la même posologie. En revanche, celle du Largactil a augmenté, passant à 75 gouttes matin et midi et 60 le soir. Enfin, à 47 ans, le Melleril a été retiré et remplacé par du Risperdal 4 mg à raison de 1 comprimé matin et soir. Le loxapac 50 mg et du Largactil 100 mg sont administrés le matin et le soir. Les soignants relèvent un effet très positif de ces traitements médicamenteux sur le comportement de Madame N. En effet secondaire, des démangeaisons sont relevées depuis la mise en place du traitement. Ce traitement a été proposé et maintenu en raison des troubles du comportement de Madame N.

1.7. Monsieur B

Monsieur B est né en 1962. Il est né avec une malformation congénitale : deux pieds bots. Il a été abandonné à la naissance. Ses parents ont été décrits comme déficients intellectuels. Il a été pris en charge par des services de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales. Après avoir été accueilli dans une pouponnière, il a très jeune intégré un IMP. Il a rejoint la MAS en 1980.

1.7.1. Fonctionnement cognitif et socio-adaptatif actuel de Monsieur B