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Âme et entendement dans la Logique allemande et la Ratio praelectionum

e) Synthèse et conclusion

Chapitre 2 Âme et entendement dans la Logique allemande et la Ratio praelectionum

La première grande œuvre systématique de Wolff, ses Vernünftige Gedancken von den Kräften des menschlichen Verstandes ou Logique allemande de 1713 parle peu de l’âme et beaucoup de l’entendement. La raison de ce silence relatif sur l’âme se laisse aisément comprendre : s’il s’agit de logique il convient de découvrir quels moyens l’entendement doit mettre en œuvre afin de découvrir la vérité. Sans doute, l’âme est-elle mise en cause par la logique mais pas immédiatement, car elle se trouve en quelque sorte en arrière-plan alors que l’entendement est directement acteur, immédiatement responsable des opérations logiques au travers desquelles se réalise la recherche méthodique du vrai.

Ce texte de la Logique allemande joue un rôle particulier dans l’œuvre de Wolff. Outre le succès qu’il va connaitre et dont témoignent les éditions successives137

, il contient comme une première tentative de faire comprendre, par une analyse systématique, l’importance décisive de l’entendement. Wolff ne pouvait être insensible à l’importance de la logique lui qui, dès 1709, devait donner, outre ses leçons de mathématiques, des cours de logique. L’attention aux règles de la logique non moins que la perspective pratique d’entrainement au raisonnement semblent bien avoir été les deux premiers aspects que le jeune professeur ait tout particulièrement soignés et mis en lumière. Les règles, d’ailleurs, Wolff ne cessera d’y revenir, ont été déjà expérimentées et même dégagées dans la pratique des mathématiques et dans les considérations méthodiques auxquelles les mathématiques ont, plus haut, donné lieu. À cet égard, dans le Kurzer Unterricht138, Wolff avaient indiqué la manière dont il voyait la logique : « eine richtige Logick oder Vernunfft-Kunst keine andere Regeln mittheilet, als die in der mathematischen Lehr- Art beobachtet werden ». (Arndt, Einführung zu Wolffs Deutscher Logik s. 29)

Cependant, une nouvelle perspective se fait jour ici, en 1713, à savoir celle de rendre raison autant que possible de l’ensemble des actes de l’entendement. C’est pour préciser cette perspective que, dès le titre, Wolff précise que ce sont les « forces » (Kräfte) de l'entendement qui sont ici exposées. Pas simplement les actes, mais les

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La Logique allemande de Wolff connait 14 éditions entre 1710 et 1754.

138 Kurzer Unterricht von der mathematischen Lehrart (1710) in AnfangsGründe aller mathematischen

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forces que ces actes révèlent et dont ils procèdent. Comme nous allons le voir, dans cette exposition de l’ensemble de l’activité de l’entendement, Wolff s’engage sur un chemin qui le mènera jusqu’à sa métaphysique. De fait, chez lui, nous découvrons sans cesse davantage que des liens très forts unissent la présentation des actes de l'entendement, la réflexion sur l’âme et la référence fondatrice au premier des esprits qui est Dieu.

Tout en soulignant l’ambition universelle de cet ouvrage de logique, nous nous contenterons de souligner un aspect essentiel qui commande le propos de Wolff, laissant pour d’autres chapitres les considérations et les problèmes proprement logiques.

Dans le « Vorbericht » de sa Logique allemande, Wolff entend montrer comment le concept de « possible » éclaire l’ensemble de son œuvre. La philosophie elle-même est définie à partir du possible. C’est ainsi que s’exprime le premier paragraphe de ce texte : « La philosophie est une science de toutes les choses possibles, pourquoi et comment elles sont possibles ».139Cette introduction présente les domaines de l’activité philosophique que Wolff distingue à partir du possible. Il en est cinq, qui sont chacun dénommés « parties de la philosophie » : la première est le domaine des forces de l’entendement et, nous y reviendrons bientôt, celui-ci est un « pouvoir de penser ce qui est possible ».140La deuxième partie de la philosophie s’occupe de l’être possible subsistant par lui-même, c’est-à-dire de Dieu. La troisième partie considère des êtres possibles mais dépendants de l’être subsistant par lui-même. Cette partie, d’ailleurs, se subdivise en étude des Corps et des Esprits. La quatrième partie de la philosophie étudie une manière d’être esprit qui correspond à ce que nous sommes quand nous pensons, à savoir l’âme. Wolff ajoute, aussitôt, que l’âme contenant en elle l’entendement et la volonté, la philosophie, dans cette perspective étudiera ce qui est rendu possible par la volonté, c’est-à-dire l’agir humain dans ses différentes dimensions, morales et politiques. Enfin, une dernière partie de la philosophie sera consacrée à l’étude de ce que tous les êtres précédemment cités possèdent en commun ou en termes wolffiens, les « similitudes » qui se trouvent

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« Die Welt- Weisheit ist eine Wissenschaft aller möglichen Dinge, wie und warum sie möglich sind”. In

Vorbericht von der Welt-Weisheit §1 (Edition Arndt p.115). On trouve déjà, en 1709, dans la préface de son

traité « Aërometriae Elementa » une semblable définition de la philosophie : « philosophiam ego definire soleo per rerum possibilium, qua talium, scientia ». C’est très précisément cette définition qui sera reprise en 1728 dans le Discursus praeliminaris : « Philosophia enim est scientia possibiblium, quatenus esse possunt » (§ 29)

140 « Wenn wir auf uns selbst acht haben; so werden wir uberführet, es sey in uns ein Vermögen zu gedencken,

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dans les différentes choses étudiées par les autres parties de la philosophie141.Cette ultime science est dénommée métaphysique.

Nous voudrions simplement revenir sur la manière dont la logique est ici introduite, c’est-à-dire sur le rapport qu’elle entretient avec le possible. On retiendra tout d’abord que c’est de l’entendement et non de l’âme qu’il est question dans la logique. En effet, selon la présentation de la philosophie qui vient d’être proposée, l’âme n’est étudiée comme telle que dans les troisième et quatrième parties, après la théologie. De plus, la logique n’échappe pas à une sorte de cercle lorsqu’il faut la présenter. En effet, elle est une partie de cette science qu’est la philosophie. Mais toute science est une disposition de l'entendement. Prenant donc en considération l’entendement lui-même, la logique tout en étant une partie de la philosophie possède une sorte de prééminence sur la totalité de l’activité intellectuelle dénommée philosophie. La philosophie, à son tour, ne peut manquer en raison même de ce qu’elle est, de se retourner sur les actes de l'entendement pour tenter d’en rendre raison. En d’autres termes, la logique et la philosophie s’enveloppent l’une l’autre sous des rapports différents ; la logique explicite le pouvoir de l'entendement grâce auquel la philosophie, universellement, procède à l’étude du possible et des choses possibles. Selon le point de vue qu’on adopte, en se plaçant au plan de la partie ou à celui du tout, chacune possède donc une excellence particulière.

Qui plus est, la logique se distingue des autres parties de la philosophie pour une raison plus profonde. Les autres parties, à commencer par la théologie, considèrent des choses (Dinge) possibles. Seule la logique142considère le possible comme tel en tant qu’il est pensable par nous, ou encore en tant que nous avons un pouvoir de le penser.

Cependant, une objection pourrait ici surgir si nous relevons ce qu’indique le paragraphe 12 qui parle, lui aussi, mais dans un autre contexte, des « forces des esprits ».

En quoi, pourrait-on effectivement objecter, la logique possède –t-elle une ouverture spécifique sur les « forces de l’entendement » si, comme il apparait deux

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On remarquera qu’ici, pour la métaphysique, le terme « possible » n’est pas repris. Ceci ne signifie pourtant pas que le point de vue du possible ne soit plus pertinent. En effet, la métaphysique, telle que Wolff la présente ici, regroupe plusieurs aspects des autres parties de la philosophie, singulièrement la doctrine concernant les esprits et les considérations de théologie naturelle.

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Le cas de la métaphysique fera l’objet d’une étude subséquente une fois que son statut sera mieux établi, une fois aussi que des exemples nous aurons montré en quoi les « similitudes » que la métaphysique étudie apportent une contribution spécifique à l’édifice de la science appelée philosophie.

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paragraphes plus tard, la philosophie doit mettre en évidence dans son étude des créatures, les forces du corps (étude de la physique) et les forces des esprits (forces qui se manifestent par toutes nos activités de connaissance, de réaction affective et d’action). Or, à bien y regarder, il ne faut pas confondre les deux perspectives : le paragraphe 12 parle des « forces des esprits » dans le contexte des choses du « monde », choses qui sont possibles soit par les forces du corps et l’on est dans le domaine de la physique, du mouvement, soit par les forces des esprits et, sans que le terme soit ici présent, c’est, à l’évidence, de psychologie qu’il est question143

. D’ailleurs, les mots parlent d’eux-mêmes : ici, (§12) il s’agit des forces de l’esprit (devant être étudiées par la Pneumatologie) alors que dans le premier cas (§10) il s’agissait des forces de l’entendement (objet de la logique).

C’est pourquoi il existe une vraie radicalité de la logique en ce qu’avant toute étude d’un être possible elle étudie le possible en tant que pensable. Par-là, elle nous fait vraiment connaitre les forces de l'entendement. On doit aussi ajouter qu’on comprend également pourquoi cette discipline joue un rôle d’introduction à l’ensemble de l’œuvre philosophique : dans cette science qu’est la philosophie tout repose sur la capacité de découvrir les idées distinctes des choses. Il convient donc dans un premier temps de mettre au jour l’exact pouvoir de cet instrument universel d’atteinte de la vérité qu’est l’entendement.

Un deuxième trait caractéristique de cette Logique allemande tranche avec ce que nous venons de voir concernant le possible. Alors qu’à l’évidence le possible est une notion qui se retrouve partout dans l’univers intellectuel de Wolff, le paragraphe 6 du premier chapitre met, lui, l’accent sur ce qu’on pourrait appeler la modestie du point de vue logique.

En effet, Wolff commence par indiquer que, pour ce qui concerne les concepts et leur statut, deux écoles prétendent en établir l’origine. L’une affirme que les concepts sont dans l’âme mais surviennent en elle comme sur une « table rase » alors que l’autre école tient qu’ils sont gravés dans l’âme, comme peuvent l’être, par exemple, des idées innées. Or, il est digne de remarque qu’au début de ce traité de logique Wolff estime que les considérations logiques peuvent se développer sans qu’on sache précisément quelle est l’origine de ces concepts. On se tromperait lourdement si l’on en concluait que Wolff est indifférent à la question de l’origine des concepts

143 Wolff parle ici de Pneumatologie, cette dénomination permettant de situer l’âme humaine dans l’ensemble

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mais pour autant qu’un projet de logique est en cause, cette question peut être laissée de côté. Comment justifier cette indifférence ?

On peut évidemment répondre en indiquant que chaque discipline doit traiter ses propres problèmes selon son propre point de vue et que la question de l’origine des concepts ne relève pas de la logique mais plutôt de la psychologie, voire de la métaphysique. Cependant cette réponse, surtout dans la philosophie de Wolff, pose de redoutables questions. En toute hypothèse, elle demanderait pour être validée que nous ayons nous-mêmes bien distingué les différentes disciplines et justifié cette distinction. Contentons-nous, pour l’instant, de souligner un aspect textuel important. Le point saillant est d’abord celui-ci : la logique se constitue en considérant les concepts auxquels on parvient « wenn wir auf uns selbst acht haben »144.

De manière très claire, Wolff estime donc trouver dans cette attitude d’attention la condition nécessaire et suffisante d’accès à nos concepts et au pouvoir de notre entendement.145 Peut-être convient-il, ici, d’insister : l’accès au point de vue proprement logique est premier car, du moment que nous faisons attention à nous- même, l’ignorance quant à l’origine des concepts ne nous empêche nullement de découvrir le possible et d’en appréhender les qualités en tant que pensable. Mais alors, si pour connaitre notre esprit, l’entreprise est effectivement ardue, découvrir les forces de notre entendement est beaucoup plus accessible : l’attention y suffit. Par voie de conséquence, la logique de Wolff doit prendre une apparence « empirique », si l’on ose s’exprimer ainsi, pour indiquer la facilité de l’accès à nos concepts et aux opérations que nous développons avec eux. Avant de savoir d’où viennent nos concepts il nous est possible de les ordonner : c’est à une expérience des forces de l'entendement que nous nous livrons lorsque nous nous interrogeons en logique. Cette immédiateté du rapport à notre entendement justifie par conséquent elle aussi que la logique soit la première partie de la philosophie.

C’est seulement quelques années plus tard, dans la Ratio praelectionum (1718), que Wolff voudra montrer, de manière abrégée, et avant les développements de la Métaphysique allemande(1720), comment sa philosophie apporte directement des

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Vorbericht von der Weltweisheit §10

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« Si nous faisons attention à nous-même, nous serons convaincus qu’existe en nous un pouvoir de penser ce qui est possible, pouvoir que nous avons coutume d’appeler entendement ». Logique allemande. Avant-propos §10.

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clarifications sur le concept d’âme lui-même, clarifications qui n’ignorent pas ce que la logique enseigne mais qui débordent l’étude de l'entendement.

Wolff, il convient de le remarquer, n’a pas encore utilisé le terme « psychologie » pour cette étude. C’est en fait à l’intérieur d’un chapitre intitulé « Des leçons de métaphysique » que se développe une doctrine de l’âme (« mens »), étude qui, en lien avec celle de Dieu et des principes des choses, constitue pour Wolff, à ce moment de sa carrière, la métaphysique. Cette dernière pourrait d’ailleurs être aussi dénommée « pneumatologie », observe Wolff, puisque Dieu et les âmes des hommes sont des esprits (en grec « pneuma »).

Il semble bien que ce soit un thème proprement théologique qui ait joué un rôle clé dans le cheminement de pensée de Wolff et qui l’ait amené à étudier l’âme dans une perspective nouvelle. En effet, Wolff pensait depuis sa formation universitaire que rendre compte de manière ultime de la nature des choses ce ne pouvait être, dans une perspective théologique, que remonter jusqu’à la volonté de Dieu posant par sa propre force et autorité les « essences arbitraires » ; l’ « ultima ratio » des choses était et ne pouvait être que la volonté de Dieu.

Or, aux dires de Wolff lui-même, deux considérations vont se faire jour dans son esprit qui l’amèneront à réviser son jugement sur ce point. La première est ainsi énoncée : « m’étant rappelé que les essences ont été posées par les aristotéliciens comme éternelles et nécessaires »146…

Il est difficile d’identifier avec précision qui sont ces aristotéliciens147

. On retiendra toutefois que cette référence n’est ni banale ni convenue sous la plume de Wolff car, selon les cas, les aristotéliciens sont loués-ce serait plutôt le cas ici- ou blâmés. Quoi qu’il en soit, Wolff lit dans ce « rappel » une vérité d’importance, soulignant la consistance propre des essences et donnant par conséquent à penser que ces essences possèdent en elles-mêmes une intelligibilité. Ce qui l’amène à sa deuxième considération : reprenant la notion d’essence arbitraire dans une perspective proprement théologique, il se rend compte « qu’aucune vérité n’est

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. Ratio praelectionum wolfianarum in Mathesin et philosophiam universam. Section II, chapitre 3, de lectionibus metaphysicis, §9.

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L’Index auctorum de Jean Ecole est un outil de travail fondamental et irremplaçable pour nourrir une lecture sérieuse des textes de Wolff. J. Ecole Index auctorum et locorum Scripturae Sacrae ad quos Wolffius in opere

metaphysico et logico remittit. Christian Wolff gesammelte Werke Materialen und Dokumente Band 1O Olms

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fondée dans l’arbitre divin car les vérités peuvent être démontrées indépendamment de la volonté divine. 148»

Or, ces considérations théologiques vont avoir une incidence directe sur la compréhension de l’âme et sur la question débattue du rapport de l’âme et du corps. Au lieu de se contenter de dériver les notions de la volonté divine, Wolff les comprend maintenant comme dérivant de l'intellect divin, avant tout décret de l’arbitre divin. Cette modification est essentielle car elle est, pourrait –on dire, à double effet et ce, de manière paradoxale. D’un côté, les notions renvoient maintenant directement à l’intelligence divine, ce qui renforce le lien quasi intrinsèque qu’elles entretiennent avec elle. De par leur intelligibilité, elles semblent même s’imposer à Dieu dans la mesure où elles expriment directement ce que Dieu pense nécessairement. Bref, leur enracinement théologique semble plus radical, car plus proche de la nature divine.

Mais, d’un autre côté, elles jouissent d’une sorte de consistance propre qui autorise, voire qui appelle, une étude de la notion en elle-même. Au lieu d’apparaitre comme des décrets, en droit toujours révisables, elles énoncent les lois mêmes de l’être et doivent donc être étudiées avec l’assurance qu’en dégageant leur intelligibilité c’est bien une sorte de saisie, par l’esprit humain, de l’être divin lui-même qui se produit alors.

La seule exigence décisive, pour ce qui concerne le domaine de l’âme, sera d’en avoir une notion distincte. Cependant, l’âme humaine donne lieu à un certain nombre de changements dont il est nécessaire de rendre raison. Ces changements, tout en étant propres à l’âme, ont manifestement un rapport avec notre corps. Que ce soit nos sensations ou notre agir volontaire, on ne peut penser l’âme humaine sans avoir à clarifier les rapports de l’âme et du corps. Une nouvelle fois, on comprend pourquoi Wolff situe sa réflexion dans le contexte de la métaphysique telle qu’il l’entend, car il n’est plus possible d’esquiver l’explicitation ultime rendue possible par l’accès aux notions. Seules celles-ci permettent de rendre raison. Or c’est très exactement le devoir du philosophe que de rendre raison.

Pour ce faire, Wolff va commencer par se mettre à distance de deux écoles qui traitent de la connaissance humaine à partir d’une compréhension systématique de la dite connaissance : les idéalistes et les sceptiques. Par-delà leur différence

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doctrinale, toutes les deux s’accordent sur l’existence d’une expérience interprétée comme phénoménale et ordonnée. Wolff se fera fort de montrer que c’est effectivement ce que l’expérience contient. Le philosophe devra, sur cette base, rendre raison des phénomènes et par là même, il dépassera ces deux écoles philosophiquement insuffisantes.

Il est assez étonnant d’observer un philosophe qui, voulant remonter aux principes, commence par écarter, sans les réfuter, les doctrines qui prétendent régler le problème qui l’occupe. Il nous semble pourtant que cette attitude possède tout d’abord une justification méthodique. Les deux considérations qui sont essentielles dans la perspective de Wolff sont maintenant bien établies : la notion commande l’intelligibilité de la chose, en l’occurrence l’âme, et le respect de ce que l’expérience nous apprend, est également une exigence première dans le cas des changements qui affectent l’âme et que nous appréhendons précisément par expérience. C’est le lien des deux – notion et expérience- qui constitue le double instrument grâce auquel nous pouvons aborder le statut de l’âme.

La double mise à l’écart des idéalistes et des sceptiques a donc aussi des