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La Fonction Gamma d’Euler.

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

ÉCS2

La Fonction Gamma d’Euler.

Exposé et méthode

“+” signale une remarque, “.” indique un point méthodologique à noter et “-” suggère une rédaction possible.

1 - Présentation.

La fonction Γd’Euler est la fonction définie sur] 0 ; +∞[ par

∀x >0, Γ(x) = Z +∞

0

tx−1e−tdt.

+Attention ! ! !Γ(x)est défini par une intégrale manifestement impropre en+∞

et aussi en 0(1). Comme une intégrale impropre peut ne pas exister,il faut s’assurer que l’intégrale existe pour que cette définition ait un sens(2)

2 - Rappel sur la fonction puissance : t t t 7→ 7→ 7→ t t t

xxx

, pour x ∈ R

x x ∈ ∈ R R .

Soitx∈R. La fonctiont7→tx est définie sur] 0 ; +∞[par

∀t∈] 0 ; +∞[, tx=exln(t). +Elle n’est pas définie en0! ! !

+La fonction ainsi définie est de classeC sur] 0 ; +∞[.

+ Pour certaine valeur dex (par exemple lorsquexest un entier naturel non nul), on peut définirtx pour touttdeR(par tx=t×t×t× · · · ×t(xfois le facteur t) lorsquex∈N).

+Lorsque xest positif, t7→txest prolongeable par continuité en 0 car : lim

t→0+tx= lim

t→0+exln(t)=

(0 six >0 1 six= 0

3 - Impropriétés de l’intégrale Γ(x) Γ(x) Γ(x).

Puisque t7→tx−1e−t est continue (et même de classeC) sur] 0 ; +∞[maisa priori non définie en 0, l’intégrale

Z +∞

0

tx−1e−tdtest doublement impropre.

-J’étudie séparément les intégrales : Γ+∞(x)déf.=

Z +∞

1

tx−1e−tdt etΓ0(x)déf.= Z 1

0

tx−1e−tdt.

4 - Étude de Γ Γ Γ

+∞+∞+∞

(x) (x) (x).

(1). Si ! Voir § suivant.

(2). En théorie de la logique, lorsqu’une définition définit un « objet » qui existe, on dit que cette définition estconsistante. A contrario, la définition : « Soitaun réel tel quea2=−1» est inconsistante.

. Pour la plupart des intégrales impropres en +∞ contenant un facteur en

« e−machin » avecmachin−−−−→

t→+∞ +∞, on peut tenter une comparaison avec l’intégrale de Riemann

Z +∞

1

dt t2. -t2tx−1e−t=tx+1

et donc lim

t→+∞t2tx−1e−t= 0puisquetx+1= o

t→+∞ et . Ainsitx−1e−t= o

t→+∞

1 t2

. Comme t 7→ tx−1e−t et t 7→ 1

t2 sont deux fonctions continues et positives sur [ 1 ; +∞[, et comme

Z +∞

1

dt

t2 est une intégrale de Riemann convergente, larègle de négligeabilitépermet de conclure que :

∀x >0, Γ+∞(x) = Z +∞

1

tx−1e−tdt existe.

5 - Étude de Γ Γ Γ

000

(x) (x) (x).

. On peut tenter une simplification par la recherche d’un équivalent, sachant que le critère des équivalents est le plus riche des trois critères(3) .

- Partons de tx−1e−t

t→0

1

t1−x, puisque e−t

t→0 1. Or l’intégrale Z 1

0

dt t1−x est une intégrale de Riemann convergente puisque 1−x < 1. Comme t 7→ tx−1e−t et t 7→ 1

t1−x sont deux fonctions continues et positives sur ] 0 ; 1 ], le critère des équivalentspermet de conclure que :Γ0(x) =

Z 1 0

tx−1e−tdtexiste(4). Ainsi :

∀x >0, Γ0(x) = Z 1

0

tx−1e−tdt existe.

6 - Conclusion sur l’existence.

La fonction Γ d’Euler est définie sur ] 0 ; +∞[.

(3). Notons qu’à défaut d’être définie en0, la fonctiont7→tx−1e−test prolongeable par continuité en0lorsquex>1. Pourx>1,t7→tx−1e−tadmet une limite finie en0:0six >1et1six= 0. Par conséquentΓ0(x) =

Z 1

0

tx−1e−tdtest uneintégrale faussement impropre lorsquex> 1, donc existe.

(4). Et même,Γ0(x)n’existe pas pourx60, non ?

Lycée HenriPoincaré 1/2 lo

(2)

ÉCS2

La Fonction Gamma d’Euler.

Exposé et méthode

7 - Relation fonctionnelle Γ(x Γ(x Γ(x + 1) = + 1) = + 1) = xΓ(x) xΓ(x) xΓ(x).

.Observons les intégrales Z +∞

0

txe−tdt et

Z +∞

0

xtx−1e−tdt.

Le passage de «tx» à «xtx−1» doit faire penser à une intégration par parties, d’autant que « e−t» est stable par primitivation - au changement de signe près.

. Ces intégrales sont impropres mais nous ne pouvons réaliser d’intégrations par parties que sur des intégrales « propres ». Nous passerons ensuite à la limite.

-Soitx >0. Soit0<A<B. Les fonctions t7→tx et t7→ −e−t sont de classe C1sur l’intervalle [ A ; B ]. Par une intégration par parties, j’obtiens :

Z B A

txe−tdt=

−txe−tB

A+ Z B

A

xtx−1e−tdt

= Axe−A−Bxe−B+x Z B

A

tx−1e−tdt Commex >0, lim

A→0Axe−A= 0et lim

B→+∞Bxe−B = 0.

D’autre part, lorsqueAtend vers0etBvers+∞, Z B

A

txe−tdtet Z B

A

tx−1e−tdt tendent respectivement versΓ(x+ 1)et Γ(x).

En passant à la limite dans l’égalité précédente, on obtient finalement :

∀x∈] 0 ; +∞[, Γ(x+ 1) =xΓ(x).

8 - Valeur de Γ(n) Γ(n) Γ(n) lorsque n n n ∈ ∈ ∈ N N N

.

.La relation précédente est une relation de récurrence ! ! ! -PourndansN, soitPn la propriété : «Γ(n) = (n−1)! ».

Z +∞

0

e−tdt= lim

x→+∞

Z x 0

e−tdt= lim

x→+∞1−e−x= 1doncΓ(1) = 1. Comme 0! = 1,P1est vraie.

• Soitnun entier de N. SupposonsPn.

AlorsΓ(n+ 1) =nΓ(n) =n×(n−1)! =n!. DoncPn+1.

• Par leprincipe de récurrence,Pn est vraie pour toutndeN.

∀n∈N, Γ(n) = (n−1)!

9 - Valeur de Γ k +

12

Γ k +

12

Γ k +

12

lorsque k k k ∈ ∈ ∈ N N N .

On admet la valeur deΓen 1/2 : Γ 12

=√ π

Paritération, c’est-à-dire en répétant la relation de récurrence, j’obtiens : Γ

3 2

= 1 2Γ

1 2

= 1 2

√π, Γ 5

2

=3 2Γ

3 2

=3×1 2×2

√π,. . .

Γ

2k+ 1 2

= (2k−1)×(2k−3)× · · · ×3×1 2k

√π.

Recherche d’une expression plus condensée...

Il s’agit d’exprimer le produit Ik des entiers impairs de 1à 2k−1. Or il existe un moyen simple d’exprimer le produitPk des entiers pairs de2 à2k:

Pk= 2×4×6× · · · ×(2k−2)×(2k)

= (2×1)×(2×2)×(2×6)× · · · ×(2×(k−1))×(2×k)

= 2k×k!

CommeIkPk = (2k)!(à méditer ! ! !), Ik = (2k)!

2k×k!

Il s’ensuit que : ∀k∈N, Γ

k+1 2

=(2k)!√ π 22k×k!

10 - Application aux intégrales de Gauss.

Soit, pour kentier naturel,Gk = Z +∞

−∞

tke−t2dt.

. La forte analogie avecΓ incite à effectuer le changement de variableu=t2 pour obtenir exactement le facteur e−u.

+ Mais t7→t2 n’est pas strictement monotone surR: si j’appliquais ce chan- gement surR, j’obtiendrais une intégrale du type

Z +∞+∞+∞

+∞

+∞

+∞

. . .du, qui n’aurait aucun sens (uvarie de+∞à+∞). Mieux vaut commencer par étudierG+k =

Z +∞

0

tke−t2dt -Le changement de variableu:t7→t2est de classeC1et strictement monotone sur] 0 ; +∞[puisqueu0(t) = 2t >0. Sur] 0 ; +∞[:

u=t2⇔t=√

u, du= 2tdtet dt= du 2√

u.

Par le théorème de changement de variable, G+k est de même nature, et égale en cas de convergence, que 1

2 Z +∞

0

uk−12 e−udu. Je reconnais cette dernière inté- grale qui estΓ

k+ 1 2

. DoncG+k existe et vaut 1 2Γ

k+ 1 2

.

Enfin, la fonction t 7→ tke−t2 a la même parité que l’entier k, ce qui assure l’existence deGk avec

Gk=





2G+k = Γ k+ 1

2

= k!√ π 2k k2

! sikest pair

0 sikest impair

Lycée HenriPoincaré 2/2 lo

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