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La pratique, c’est quand ça marche mais que l’on ne sait pas pourquoi.

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Partie I

1) a)(1) et(2)sont clairement vérifiées,(3) découle immédiatement de la formule du binôme :

∀n∈N ∀(x, y)∈R2 Pn(x+y) = 1 n!

n

k=0

n!

k! (n−k)!xkyn−k= n

k=0

Pk(x)Pn−k(y). La suite (Pn) vérifie(C).

b)Par définition, j’ai pour n≥2 :

∀x∈R Pn (x) = 1

n!(x+n)n−1+n−1

n! x(x+n)n−2= (x+n)n−2

n! [x+n+ (n−1)x]

= 1

(n−1)!(x+ 1) (x+ 1 +n−1)n−2=Pn−1(x+ 1) Notons que cette relation subsiste pour n= 1, puisqueP2(x) = 1

2x(x+ 2), doncP2(x) =x+ 1 ; or P1(x) =x pour toutx par définition. Finalement :

∀n≥1 ∀x∈R Pn(x) =Pn−1(x+ 1). ((R)) Ici aussi,(1)et(2)se vérifient trivialement. Je montre(3)par récurrence surn. SoitPnle prédicat :

∀(x, y)∈R2 Pn(x+y) = n

k=0

Pk(x)Pn−k(y).

∗ P0 est banal.

∗ Je suppose quen ≥1 est tel que Pn−1 soit vrai ; je fixe x dans R ; j’ai d’après la relation (R), commeP0 = 0:

d dy

n k=0

Pk(x)Pn−k(y) = n

k=0

Pk(x)Pn−k (y) =n−1

k=0

Pk(x)Pn−1−k(y+ 1) =Pn−1(x+y+ 1), cette dernière égalité provenant de l’hypothèse de récurrence. Donc, toujours d’après (R), les deux fonctions y →

n k=0

Pk(x)Pn−k(y) et y → Pn(x+y) ont la même dérivée sur R. Or, par définition de la suite (Pn), Pj(0) est nul pour tout j ≥ 1 ; j’en déduis que ces deux fonctions coïncident en 0, où elle valentPn(x). Elle sont finalement égales :

∀y∈R Pn(x+y) =

n k=0

Pk(x)Pn−k(y), cela pour toutx réel.

Par conséquent,Pn est bien vérifié, ce qui achève cette démonstration par récurrence.

La suite (Pn) vérifie(C).

2) a)Prenant x=y = 0dans (3), j’obtiens

∀n≥1 Pn(0) = 2Pn(0) +

n−1 k=1

Pk(0)Pn−k(0) (cette dernière somme étant nulle pourn= 1).

Il en résulte, par une récurrence forte et néanmoins immédiate, que Pour toutn≥1,Pn(0) = 0.

b)(3) me donne, pourn= 1ety= 1, sachant queP0 = 1:

∀x∈R P1(x+ 1) =P1(x) +P1(1).

Il en résulte, par une récurrence immédiate, que P1(n) =nP1(1)pour toutndans N. Le polynôme P1(X)−XP1(1)admet donc une infinité de racines : c’est le polynôme nul. Et comme par hypothèse P1 n’est pas nul, c’est queP1(X) =a1X aveca1 =P1(1) = 0. En particulier :

degP1 = 1.

(On peut aussi montrer que P1 est constant en dérivant P1(x+y) =P1(x) +P1(y).)

(2)

c)D’aprèsb),P1est bien de la formea1X, aveca1 ∈R. Je reprends l’idée précédente ;(3)me donne, toujours avec y= 1et sachant queP0 = 1

∀n≥1 Pn(X+ 1)−Pn(X) =n−1

k=0

Pn−k(1)Pk(X) =a1Pn−1(X) +n−2

k=0

Pn−k(1)Pk(X). Or, pour P polynôme donné non constant de degréd, le polynôme P(X+ 1)−P(X) est de degré d−1 ; plus précisément, si adXd est le terme dominant de P, celui de P(X+ 1) −P(X) est dadXd−1 (d’après la formule du binôme, sachant que d−1d =d ). J’en déduis, à nouveau grâce à une récurrence forte surn, quePnest de degrén(puisquea1est non nul). De plus, compte tenu de la remarque précédente, le coefficient dominantandePnvérifie la relation de récurrencenan=a1an−1, soit an= a1

nan−1, d’où par une dernière récurrence :

Pour toutn,Pn est de degrén, de coefficient dominant an1 n!. d)En dérivant (3) par rapport ày, pour x fixé, puis en prenant y= 0, j’obtiens

∀n≥1 ∀x∈R Pn (x) =

n−1 k=0

an−kPk(x).

(Le terme d’indice na disparu puisqueP0(y) est une constante.)

3) a)Ce résultat est clair : (C) définit par récurrence une unique suite de polynômes, puisque P0 est donné et, pour tout n≥1,Pn est la primitive qui s’annule en 0 du polynômen−1

k=0

an−kPk. Il existe une unique suite de polynômes (Pn) vérifiant(C).

b)Pour x fixé, la fonction t→vn(x, t) est de classe C et la relation de l’énoncé n’est autre que son développement limité à l’ordre n en 0 ; or la formule de Taylor-Young me donne

vn(x, t) =

n

k=0

1 k!

kvn

∂tk (x,0)tk+tnεn(x, t).

πk(x) est nécessairement le coefficient de tk dans ce développement limité, mais a priori celui-ci dépend den. Il me reste à montrer qu’il n’en est rien. Je vérifie pour cela, n≥1 étant fixé, que

∀k∈[[1, n]] ∂kvn

∂tk (x,0) = ∂kvk

∂tk (x,0). Pourk=n, il n’y a rien à faire ! Pour 1≤k < n, je remarque que vn(x, t) =vk(x, t) exp x n

j=k+1

ajtj =vk(x, t)w(t) où w:t→exp tk+1x n

j=k+1

ajtj−k−1 . west de classeCetw(t) =

t→01+O tk+1 =

t→01 +o tk , donc, par unicité du développement limité, fourni par la formule de Taylor-Young, j’ai

∀i∈[[1, k]] w(i)(0) = 0.

J’en déduis, grâce à la formule de Leibniz,

kvn

∂tk (x,0) =

k

i=0

k i

k−ivk

∂tk−i (x,0)w(i)(0) = ∂kvk

∂tk (x,0), ce qu’il fallait démontrer.

Enfin, π0(x) =v1(x,0) = 1. En conclusion :

Il existe une (unique) suite (πn)n≥0 vérifiant la condition, définie par π0 = 1 et ∀n∈N πn(x) = 1

n!

nvn

∂tn (x,0).

J’ai déjàπ0 = 1. Dev1(x, t) =ea1xt =

t→01 +a1xt+o t2 et de l’unicité de ce développement limité, pour x fixé, je déduisπ1 =a1X= 0puisquea1 = 0par hypothèse.

(3)

Enfin, d’après la définition de vn, j’ai, pour(x, y)∈R2,

∀t∈R vn(x+y, t) =vn(x, t)vn(y, t).

En dérivant nfois par rapport à t grâce à la formule de Leibniz et en prenant les valeurs en t= 0, j’obtiens d’après l’expression de πn :

πn(x+y) = n

k=0

πk(x)πn−k(y).

La suite (πn) vérifie donc(C) ; alors d’après les questions1) et 2)ci-dessus, elle vérifie également (C) :

La suite(πn)n≥0 vérifie(C) et(C).

D’après l’unicité de la suite (Pn) vérifiant (C), établie aua), j’ai donc

∀n∈N πn=Pn.

On a vu dans les questions 1)et2)ci-dessus que(C)⇒(C) (avecan=Pn (0)) et on vient de voir que si (Pn) vérifiait(C)(pour une certaine suite (an)), alors elle coïncidait avec une suite (πn) qui vérifie (C) ! Finalement,

(C) et(C) sont équivalentes.

Partie II 1) a)Soit, pour tout n dansN,Pn l’assertion :

∀k≤n ∀x∈R ∀t∈]−R, R[ tnPn (x) ≤f(t)e|x|f(t) et |tnPn(x)| ≤e|x|f(t).

∗ P0 est vraie : en effetP0(x) = 0etP0(x) = 1, tandis quef est à valeurs positives.

∗ Je suppose quen≥1est tel quePn−1 soit vraie ; je fixex dansRettdans]−R, R[; d’après(C) tnPn (x) ≤ |t|nn−1

k=0

|an−k| |Pk(x)|=n−1

k=0

|an−k| |t|n−k tkPk(x)

n−1

k=0

|an−k| |t|n−ke|x|f(t) d’après l’hypothèse de récurrence.

Or la série définissantf est à termes positifs, donc

n−1 k=0

|an−k| |t|n−k= n

j=1

|aj| |t|j ≤f(t). D’où

∀x∈R ∀t∈]−R, R[ tnPn (x) ≤f(t)e|x|f(t). Commen≥1, j’aiPn(0) = 0 etPnde classe C1 (!) donc

∀x∈R Pn(x) =

x 0

Pn (u)du.

Pourx≥0 ett∈]−R, R[, j’en déduis :

|tnPn(x)| ≤

x 0

tnPn (u) du≤

x 0

f(t)euf(t)du= euf(t) u=x

u=0 =exf(t)−1≤exf(t). De même, pourx <0 ett∈]−R, R[, j’ai :

|tnPn(x)| ≤

0 x

tnPn (u) du≤

0 x

f(t)e−uf(t)du= −e−uf(t) u=0

u=x =−1 +e−xf(t) ≤e−xf(t). J’ai ainsi

∀x∈R ∀t∈]−R, R[ |tnPn(x)| ≤e|x|f(t).

Par conséquent,Pn est bien vérifiée, ce qui achève cette démonstration par récurrence (forte).

∀n∈N ∀x∈R ∀t∈]−R, R[ |tnPn (x)| ≤f(t)e|x|f(t) et |tnPn(x)| ≤e|x|f(t).

(4)

b)Soitρ∈]0, R[; je viens de voir (en prenantt=ρ) que la suite(Pn(x)ρn)n∈Nest bornée (pare|x|f(ρ)).

Le lemme d’Abel m’indique alors que le rayon de convergence R0 de la série entière Pn(x)tn est au moins égal à ρ, cela pour toutρdans ]0, R[. Il en résulte queR0≥R.

Le même raisonnement s’applique à Pn (x)tn.

Les séries entières ent Pn(x)tn et Pn (x)tn ont un rayon de convergence au moins égal à R.

2) a)Je note pour tout n qn la fonction x →Pn(x)tn ; lesqn sont des fonctions polynomiales, donc de classe C1 sur R ! Soit M ∈ R+∗ et r fixé tel que |t| < r < R (il en existe puisque |t| < R par hypothèse). J’ai grâce au 1)a)

∀n∈N ∀x∈[−M, M] qn (x) = tnPn (x) = rnPn (x) t r

n

≤f(r)e|x|f(r) t r

n

≤f(r)eMf(r) t r

n

. Ce dernier majorant ne dépend pas dex et est le terme général d’une série géométrique convergente d’après le choix (convenable) de r. Par conséquent :

qn converge normalement sur[−M, M].

b)Avec les notations précédentes, Stn’est autre que la fonction somme de la série de fonctions qn ; cette série de fonctions converge simplement sur R (d’après 1)b), puisque |t| < R). D’après la question précédente, pourM >0fixé, qn converge normalement, donc uniformément sur[−M, M].

Ainsi le théorème de dérivation terme à terme d’une série de fonctions permet de conclure que St

est C1 sur [−M, M], cela pour tout M >0 d’où finalement : St est dérivable surRetSt :x→

n=0

Pn (x)tn. Or, d’après(C)

∀n∈N Pn (x) =n−1

k=0

an−kPk(x) =

n k=0

an−kPk(x) en posanta0 = 0.

D’où : ∀x∈R St(x) =

n=0

n k=0

an−kPk(x) tn. Je reconnais le produit de Cauchy des deux séries entières de la variable tde sommes respectives f(t) etSt(x) (|t|< Ret ces deux séries entières ont un rayon de convergence au moins égal à Rd’après 1)b)). Finalement :

∀x∈R St(x) =f(t)St(x).

c)AinsiStest-elle solution surRde l’équation différentielle scalaire d’ordre 1y =f(t)y(où la variable est x,f(t) étant une constante !) ; commeSt(0) = 1, il en résulte

St(x) =

n=0

Pn(x)tn=exf(t).

3) À la suite réelle (an)n≥1 donnée, j’associe la suite de polynômes (Pn)n≥0 définie par (C) ; elle vérifie aussi (C) d’après l’étude du I et an = Pn (0) pour tout n ≥ 1. Alors le début de cette partie II s’applique et donc, d’après2)c),

exf(t)=

n=0

Pn(x)tn pour|t|< R, la suite(Pn) vérifiant(C) ! 4) a)Ici a1 = 1etan= 0pour toutn≥2, d’où

f(t) =t et R= +∞.

b)Ici, (Pn)vérifie (C) aveca1 =a2= 1etan= 0pour toutn≥3, d’où f(t) =t+t2 et R= +∞.

c)Ici, une récurrence facile montre que (Pn) vérifie (C) avecan= (−1)n−1 pour toutn≥1, d’où f(t) = t

1 +t et R= 1.

(5)

Partie III 1) a)J’ai ici :

∀n≥2 an =Pn (0) =Pn−1(1) = nn−2 (n−1)!, d’où, pourt non nul fixé,

an+1tn+1

|antn| = (n+ 1)n−1

nn−1 |t|= 1 + 1 n

n−1

|t| −→

n→∞e.|t|. Grâce à la règle de d’Alembert, j’en déduis que

Le rayon de convergence de antn estR= 1/e.

b)D’après II-2),j’ai, en reprenant les mêmes notations, pour |t|< R,

n=0

Pn (x)tn=St(x) =f(t)exf(t)

D’autre part, d’après la relation vérifiée par les (Pn), j’ai, commeP0 = 0

n=0

Pn (x)tn=

n=1

Pn (x)tn=

n=1

Pn−1(x+ 1)tn=t

p=0

Pp(x+ 1)tp =te(x+1)f(t). Je compare ces deux expressions et je simplifie par exf(t) pour obtenir :

tef(t)=f(t), pour tout ttel que |t|< R.

2) a)ψ :u→ue−u est de classeC sur R, de dérivée ψ :u →(1−u)e−u, d’où compte tenu de l’étude banale en±∞ :

ψ:u→ue−u croît de −∞à 1/esur ]−∞,1], puis décroît de 1/eà 0 sur[1,+∞[.

b)f est définie sur]−1/e,1/e[et vérifie

∀t∈]−1/e,1/e[ ψ[f(t)] =t.

Soit ml’antécédent de−1/eparψ(il est unique, élément deR−∗d’après les variations et le signe de ψ). Toujours d’après les variations de ψ, j’ai nécessairementf(]−1/e,0]) = ]m,0](tout réel négatif admet un unique antécédent parψ). Par contre, les éléments de]0,1/e[admettent deux antécédents, l’un dans]0,1[, l’autre dans]1,+∞[. Commef est strictement croissante sur]0,1/e[(comme somme d’une série entière dont tous les coefficients sont positifs), elle définit une bijection de ]0,1/e[ sur f(]0,1/e[)dont la bijection réciproque est également croissante. Du sens de variation deψ, je déduis donc que

f est la bijection réciproque deϕ: ]m,1[ → ]−1/e,1/e[

u → ue−u

. c)Je viens de voir que

f croît demà 1sur ]−1/e,1/e[etϕ croît de−1/eà 1/esur ]m,1[.

Voir page suivante l’allure des graphes (f se prolonge par continuité à[−1/e,1/e]en une fonctionC1 sur [−1/e,1/e[, non dérivable en1/e, le graphe admettant en ce point une tangente parallèle àOy).

(6)

Les graphes sont symétriques par rapport à la bissectrice du repère. Celui de ϕest en pointillés.

-0.4 -0.2 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0

-0.4 -0.2 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0

x y

d)La calculatrice fournit

ψ(−0.2785)<−1/e et ψ(−0.278)>−1/e, donc

m≈ −0.278à 10−3 près.

Lemme éternel du CNRS

La théorie, c’est quand ça ne marche pas mais que l’on sait pourquoi.

La pratique, c’est quand ça marche mais que l’on ne sait pas pourquoi.

Quand la théorie rejoint la pratique, ça ne marche pas et l’on ne sait pas pourquoi.

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