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Cohésion diélectrique des gaz et température

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HAL Id: jpa-00240855

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00240855

Submitted on 1 Jan 1904

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Cohésion diélectrique des gaz et température

E. Bouty

To cite this version:

E. Bouty. Cohésion diélectrique des gaz et température. J. Phys. Theor. Appl., 1904, 3 (1), pp.12-28.

�10.1051/jphystap:01904003001201�. �jpa-00240855�

(2)

Des cailloux ramassés vers quatre heures de l’après-midi, dans

une cour où ils avaient reçu les radiations solaires, émettraient

spontanément des rayons n : il suffisait de les approcher d’une petite masse de sulfure phosphorescent pour en augmenter l’éclat.

Des fragments de pierre calcaire, de brique, ramasses dans la même cour, produisaient des actions analogues. L’activité de tous ces corps persistait encore au bout de quatre jours, sans affaiblis-

sement bien sensible. Il est toutefois nécessaire, ponr que ces actions se manifestent, que la surface de ces corps soit bien sèclle ;

nous savons, en effet, que la plus mince couche d’eau suffit pour

,

arrêter les rayons n. La terre végétale fut trouvée iuactive, sans

doute à cause de son lmmidité ; des cailloux pris à quelques centi-

mètres an-dessous de la surface du sol étaient inactifs, même après

avoir été séchés.

Les phénomènes d’elnnlagasinement des rayons n qui font l’objet

de la présente Note doivent tout naturellement êtrc rapprochés

de ceux de la phosphorescence; ils présentent toutefois un caractère spécial, sur lequel je reviendrai.

(A sitirre.)

COHÉSION DIÉLECTRIQUE DES GAZ ET TEMPÉRATURE ;

Par M E. BOUTY(1).

1. Pour étudier la variation de la cohésion diélectrique des gaz

avec la température, j’ai tenu à m’écarter le moins possible des con-

ditions où avaient été réalisées mes mesures antérieures. J’ai donc conservé les mêmes dispositions essentielles et observé les mêmes

précautions minutieuses (2). Les seules modifications, imposées par

l’emploi des hautes températures, sont les suivantes :

Les supports en verre paraffiné et les cales d’ébonite séparant les plateaux ont été remplacés par des supports en porcelaine ou en

(1) Communication faite à la Société française de physique : Séance du 4 dé- cembre 1903. Ce mémoire développe et remplace les notes suivantes aux C. Il.

cle l’Académ.ie des Sciences: Cohésion diélectrique des gaz et te111pél’alure,

t. CXXXVI, p. 1616. Cohésion diélectrique des gaz il basse température,

t. CXXXVII, p. 741 ; 1903.

(2) Voir J. de Phys., 48 série, t. I, p. 403; 1903.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01904003001201

(3)

terre de pipe. Des vases poreux de piles neufs, rodés à la meule et

ajustés à la longneur convenable, sont d’un excellent usage.

La charge et la décharge du condensateur s’opèrent comme

dans les expériences antérieures, à cette différence près que l’étin- celle de charge ou de décharge se produit ici en dehors de l’enceinte,

entre des tiges en relation métallique avec les plateaux du conden-

sateur et des godets à mercure reliés aux pôles de la pile de charge.

J’ai fait usage de dispositifs permettant de porter le système entier

du ballon à gaz, du grand condensateur à plateaux (32 centimètres

de diamètre) et de ses supports à une série de températures graduées

à volonté de - ’ 00° à + 2600.

2. Les hautes températures sont produites par un courant élec-

trique d’intensité variable circulant dans une résistance métallique placée dans l’enceinte, tout autour du système. Le courant, fourni

par le secteur, est gradué à l’aide d’une résistance auxiliaire exté- rieure.

L’enceinte est protégée contre le refroidissement par plusieurs enveloppes en toile d’amiante.

La température, dans la région centrale, au voisinage immédiat

du ballon, est donnée par un thermomètre à mercure, dont le zéro est

vérifié de temps en temps. 0

La paroi du ballon ne pouvant être paraffinée, il est indispensable,

avant chaque mesure, de porter l’étuve à au moins 200° et de l’y

maintenir pendant dix minutes ; on produit ensuite la température désirée, et, quand le thermomètre est bien fixe, on procède à la me-

sure du champ critique.

On observe les lueurs d’effluve à travers une feuille de mica.

3. Pour produire les basses températures, j’ai eu d’abord recours

à une circulation d’acétone refroidi dans un mélange d’acide carbo- nique solide et d’acétone. L’acétone traversait un serpentin de cuivre

extérieur entouré du mélange réfrigérant, puis un serpentin de plomb long et étroit, de 40 centimètres de diamètre, logé dans l’enceinte où il remplaçait la spirale électrique. On faisait varier la température

en modifiant la charge sous laquelle passait le courant d’acétone.

Mais, étant donné le grand volume de l’enceinte (environ ,J 00 lit.),

il devient difficile d’entretenir le réfrigérant, en produisant, dans

le temps voulu, la quantité nécessaire d’acide carbonique, solide.

Je n’ai pas, ainsi, dépassé - 30°.

4. J’ai trouvé qu’il est à la fois beaucoup plus rapide et plus éco-

(4)

nomique d’avoir reoours. à l’air liquide, qu’on trouve aujourd’hui

dans le commerce à des conditions peu onéreuses. Grâce à robli- geance de M. Claude, j’ai pu disposer de quantités considérables d’air liquide et étudier le procédé le plus avantageux de réfrigé-

ration.

Le serpentin intérieur à l’étuve est formé d’un tube de 2 centi- mètres de diamètre, percé de trous à la partie supérieure des spires.

Il pèse plus de 10 kilogrammes. L’air liquide, fourni par l’usine dans des ballons de 5 litres de capacité, est chassé, par le jeu d’une poire en caoutchouc, à l’intérieur du serpentin, où il repasse à l’état gazeux, se répand dans l’enceinte et s’en échappe par des fissures.

Les enveloppes protectrices en toile d’amiante sont renforcées de

plusieurs doubles de flanelle épaisse, de manière à réduire le plus possible les pertes dues à la conductibilité et au rayonnement.

Les températures sont lues sur un thermomètre à toluène gradué jusqu’à - 75°, mais permettant encore de repérer des températures jusqu’au voisinage de - 1001.

Quand on commence à envoyer de l’air liquide dans le serpentin,

la température du thermomètre baisse d’abord très lentement, puis

d’une manière rapide. Si l’on cesse de fournir du liquide, la tempé-

rature baisse encor.e pendant quelques minutes, puis se fixe à un

minimum dont elle s’écarte peu pendant un temps largement suffisant

pour la mesure du champ critique.

Après chaque mesure, il est indispensable d’ouvrir l’enceinte et de

paraffiner le ballon à + 1500 (1).

5. Après avoir mesuré la pression du gaz dans l’appareil, à la température ambiante, on ferme le robinet du ballon, de façon à opérer désormais à volume constant, sur une masse de gaz inva- riable. On produit ensuite dans l’enceinte la série des températures auxquelles on désire observer.

Voici quelques séries de mesures opérées sur divers gaz à hante et à basse température désigne la température centigrade, C le champ critique en volts par centimètre, e la différence par rapport à

la moyenne.

La distance des plateaux du condensateur était de 6cm,5. On a (1) La feuille de mica à travers laquelle on observe les lueurs se couvre exté- rieurement d’une couche de givre difficile à enlever, mais dont la présence ne

m’a jamais gêné. Je n’ai, en effet, exécuté d’expériences de refroidissement qu’à

des pressions relativem ent élevées, et la première effluve est alors très brillante.

(5)

employé trois ballons plats de même épaisseur moyenne (5em,4 à

5cm,6), l’un de verre, les deux autres de cristal.

(6)

16

(1) Températures seulement repérées.

(2) Ce nombre est la moyenne de deux mesures effectuées à des températures

voisines.

(7)

XIII.

-

Mème ballon. Pression à 17°: 5cm, 537.

XIV.

-

Méine ballon. Pression à 17° : 6cm,880.

MÉLANGE D’OXYGÈNE ET D’HYDROGÈNE, 43,6 0, 0 D’HYDROGÈNE.

XV. - Ballon de cristal n° 2. Pression ri1 jO : 7cm,649.

6. L’ensemble de ces observations, et particulièrement les mesures

relatives à l’air et à l’hydrogène, établissent, sans contestation pos-

sible, que le champ critique relatif à une masse de gaz invariable,

observée à volume constant et sous une pression iniliale de quelques

centimètres de mercure, est indépendant de la température, à moins

de un centième de sa valeur près, entre

-

10f)0 et + 200°, c’est- à-dire dans des limites où la pression de cette masse gazeuse varie dans un rapport égal à 2,7. Cette indépendance ayant lieu pour toutes les pressions auxquelles j’ai opéré, on en conclut, d’apr(Js la défini-

tison que j’ai donnp’e de la cohésions diélectrique, qu’it 1)olume constant

cet éléJnent est indépendant de la température (1).

7. Dans les limites de pression j’ai opéré, cette conclusion

est applicable à l’acide carbonique, tout au moins jusqu’à

-

70°. Il

convient de remarquer qu’à la pression de 4 centimètres et demi l’acide carbonique peut, même à

-

70", être considéré comme un (1) Il résulte de cette loi qu’on n’a pas Si se préuccuper, pour les mesures, de connaître les températures avec une bien grande précision.

Cependant les températures indiquées doivent être considérées comme exactes,

tout au moins à un couple de degrés près, jusqu’aux plus hautes et aux plus

basses températures employées,.

(8)

gaz parfait. On sait, en effet, que les thermomètres a air, à hydro- gène et à acide carbonique marchent très sensiblement d’accord

jusqu’à ce que chacun des trois gaz ait atteint sa température de liquéfaction, sous la pression à laquelle on l’emploie.

8. D’après les tableaux ci-dessus, la coliésiun diélectrique à volume

constant se montre indépendante de la température, non seulement

pour un gaz pur, mais aussi pour des mélanges gazeux tels que

air, mélange d’acide carbonique et d’hydrogène, mélange d’oxygène

et d’hydrogène.

A propos de ce dernier mélange, il convient d’insister sur ce fait que l’effluve n’en provoque pas l’explosion, même vers 190°. Elle

ne produit pas non plus de vapeur d’eau en quantité appréciable, car, après le passage d’une ou de plusieurs effluves, la pression n’éprouve

aucune diminution mesurable, même quand on laisse ensuite la com-

munication établie, pendant des heures, entre le ballon et une éprou-

vette desséchante à anhydride phosphorique.

9. Il ne serait sans doute pas bien difficile d’étendre la loi de l’inva- riabilité de la cohésion diélectrique à volume constant à des tempéra-

tures notablement plus basses que celles que j’ai employées. Si l’on se proposait seulement d’obtenir des mesures relatives, on pourrait

diminuer beaucoup les dimensions du condensateur et du ballon, par

conséquent aussi celles de l’enceinte ; introduire l’air liquide dans

une enveloppe fermée, entourant le condensateur, et dans laquelle

on ferait au besoin le vide. Il me paraît certain que la loi se main- tiendrait sans modification, jusqu’au voisinage de la température

pour laquelle l’espace occupé par le gaz deviendrait saturé.

10. Si je n’ai rencontré et si je ne prévois aucune difficulté sérieuse dans le cas des basses températures, j’ai au contraire été promptement arrêté dans le sens des températures ascendantes, par la conductibi- lité qu’acquiert, dès une température assez médiocre, la paroi diélec- trique du ballon. L’importance de la loi à établir sera l’excuse des développements un peu longs que cette complication expérimentale

va entraîner.

Je faisais, dans le principe, usage d’un ballon de verre, auquel

se rapportent quelques-unes des séries de mesures relatées ci-

dessus (’ ), en particulier toutes les mesures à basse température.

(1) C’est le ballon auquel se rapportent les nombres définitifs de mon mémoire,

antérieur (air, hydrogène etacide carbonique), J. cle Phys., série, t. II, p. 413-416.

(9)

Aux tableaux de nombres déjà indiqués, je joindrai encore les séries suivantes, relatives à l’air et au ballon de verre :

AIR.

XVI. - Ballon de verre. Pression rapportée à 17°: 4cn,047.

Ainsi, jusqu’à 84°,5, le champ critique paraît remarquablement

constant : sa valeur moyenne est 1986. Tout à coup, à 104°,5, sa

valeur paraît s’être accrue dans un rapport r égal à 1,124.

La même allure se retrouvant dans tous les tableaux que j’aurais

à citer, je me bornerai désormais à indiquer, en chiffres gras, la valeur moyenne du champ critique, dans les limites de température où il

demeure constant, en regard des valeurs variables que le champ paraît avoir dès qu’une certaine température est dépassée.

AIR.

XVII.

-

Ballon de verre. Pression rapportée à f7°: 3cm,338.

On voit qu’au-delà d’un certain point l’excès du champ critique

apparent sur le champ critique moyen, ou le rapport r, croît, avec

la température, suivant une loi extrêmement rapide. En réunissant

les observations qui précèdent, on trouve que, jusqu’à 90°, le champ critique est constant :

log r = o;

au dessus de 90°, le rapport r peut être représenté par la formule

empirique :

log r = 0,0040 (t

-

90°),

-

(10)

a l’aide de laquelle ont été dé ter min 8 sIC’ :; nombres de l’avant- dernière colonne des tahleaux précédents.

Le rapport r croît donc suivant une loi exponentielle, il partir

d’une valeur critique de la température qui, pour ce ballon de verre, est de 90’.

t 1. Zon salit, notamment par les expériences de M. Fousserraii (1),

que la conductibilité des diélectriques solides, et en particulier crile

du verre, croît avec la température suivant une loi exponentielle.

Rappelons que le champ agissant sur le gaz en cxpcrience à l’inté-

rieur du ballon est produit à la faveur d’une étincelle qui jaillit entre

des godets à mercure et des tiges métalliques mobiles. Entre l’instant où l’étincelle commence à jaillir et celui où, les tiges aftleurant le

mercure des godets, le chan1p atteint sa valeur maximum, il s’écoule

un temps fini. Pendant cet intervalle, le verre, devenu conducteur,

livre passade à une certaine quantité d’électricité, appelée, par in-

fluence, il circuler à travers sa masse.

Les parois du ballon, ainsi électrisées en sens contraire du plateau

de condensateur le plus voisin, agissent pour d111111111e1’ le champ

à l’intérieur du ballon. Ponr que le champ efficace finale conserve une

valeur fixé, il faut donc que le champ extérieur, seul mesuré, croisse dans un certain rapport r, conformément à ce que l’expérience a

établi. Tant que l’excès de r sur l’nnité ne sera pas trop grand,

cet excès demeurera sensiblement proportionnel à la coii1iuiil>ilil*

du verre, et, puisqu’elle croît avec la température suivant une loi

extrêmement rapide, il en sera de même de l’excès r

-

1, ou

de r.. 1

12. Si notre interprétation est exacte, la quantité d’électricité qui

circule dans la paroi de verre pendant que le champ s’établit devra

être d’autant plus considérable que la période variable de ce cliamp

sera elle-même plus longue. Si donc on introduit t dans le circuit

de charge une résistance telle que la valeur maximum du champ ne

soit atteinte qu’un temps appréciable après que les tiges métalliques

ont aftieuré les godets à mercure, le rapport r devra augmenter sen- siblement.

Dans les mesures précédentes (tableaux XVI et X’ÍII), le circuit

des accumulateurs comprenait deux résistances liquides, constituées

(1) G. FOCSSEfiEAU, R¿sÍstaHce éleclJ>iqlle du uer’3°e aux basses le:npéJ’olures (J. de

l’h,ys., 9 ’ série, t. lI, p. 254; 1883).

(11)

par des tubes capillaires remplis r eau de source et contenant des électrodes de platine.

Ces résistances diminuent lentement avec le temps; mais même fraîchement construites, elles ne soot, pas suffisamment grandes pour

empêcher un volln1(Blrc électrostatique de M. Carpentier, intercalé

dans le circuit, d’atteindre immédiatement sa position d’équilibre

définitive. En supprinlant l’une de ces résistances, je n’ai pas observé

de variation bien sensible du rapport r. Mais, en substituant dans l’une d’elles de l’eau distillée à l’eau de rivière, après lavage du tube plusieurs fois répété à l’eau distillée, le rapport r a beaucoup ayez menté.

Allt.

xx.iii. 2013 Ballon de t’CITe. I>/’c8."ion Ú 1-o : ?,216..

,

Champ moyen à la température ordinaire 1190,

-

t - 191°,5.

Résistance en eau (lue rivière

...

Champ : 2060 l’ == 1,731 1

-

en eau distillée... 2193 z ‘?,095 13. L’introduction d’un condensateur de très grande capacité, placé

en dehors de l’étuve, en dérivation sur le condensateur chauffé, doit produire un effet analogue à celui d’un accroissement de résistance du circuit de charge.

Je me suis procuré un condensateur à lame d’air d’une capacité un

peu supérieure à 3 millièmes de microfarad, formé d’une série de lames de verre de large surface, étamées sur leurs faces en regard

e t distantes de lcffi,5...

On a constaté un effet appréciable de l’introduction de ce conden- sateur. La pression du gaz ramenée à 1 î° était la même que dans

l’expérience précédente.

,

XIX. - t - 145°.

C r

.

Sans condensateur... 1544 1,298

Avec condensateur... 1651 1,302

14. Mais on peut donner une preuve, meilleure encore, de l’exac- titude de notre interprétation. On sait (1) que le cristal conduit

beaucoup moins bien qui le verre. 11I. Chabaud m’a fourni deux

(1) Notaiiiment par les expériences de M. Foussereau, loc. cil,

(12)

ballons plats, aussi semblables que possible à mon bail >n de verre, formés de cristal de deux provenances. Je les ai dés!"nés précé- demment sous les n°g 1 et 2 (1). Le cristal du ballon 2 est très dur et difficilement fusible. Il m’avait été signalé par M. Cbabaud pour

ses qualités exceptionnelles d’isolement.

Si le défaut de constance du champ critique à haute température

est bien dû à la conductibilité de la matière du ballon, l’influence de celle-ci doit commencer à se manifester pour une température d’au-

tant plus haute que l’enveloppe est moins conductrice.

Voici le résultat d’expériences à température élevée, réalisées

avec le ballon de cristal 1 :

AIR.

XX. - Ballon de cristal itl 1. Pression réduite à 1";0: 2cm, 228.

Les valeurs de r à haute température sont représentées par la formule :

logr== 0,0033 (t - 133),

de même forme que celle qui convient au ballon de verre ; mais la température à partir de laquelle r commence à croître est 133° au

lieu de 90°.

Voici maintenant des expériences relatives au ballon de cristal

n° 2, et à divers gaz ou mélanges gazeux. Le tableau IV, p. 15, se

complète de la manière suivante :

AIR.

IV bis.

-

Ballon de cristal ne 2. Pression ri 1î° ; 4cm,220.

(1) Densité du cristal n° 1, D ! 2, 912 ; 2, D - 3,030.

(2) moyenne de deux observations à des températures voisines.

(13)

IIYDROGÙrqF,.

V II bis.

-

Ballon de cristal n° 2. Pression gaz 7 : 7em, t03.

Le tableau suivant est relatif à l’acide carbonique :

, ACIDE CARBONIQUE.

XXI. - Ballon de cristal n° 2. Pression, à 17°: 3°m,g7t.

Enfin le tableau XIII est complété parles nombres suivants:

Ml:L_BNGE D’ACIDE CARBONIQUE ET D’HYDROGÈNE.

XIII bis.

-

Ballon de cristal n° 2. Pression à 1 î, : 5cUB,537.

L’ensemble de tous les nombres à haute température est repré- senté, iY1dépenda>n»ient de la nature du yaz contenu dans l’appareil,

par la formule

au moyen de laquelle a été calculée l’avant-dernière colonne.

Rapprochons les trois formules empiriques:

on voit que, conformément aux prévisions, les températures pour

lesquelles on commence à constater un écart sensible entre le

champ critique apparent et le champ critique à basse température

(14)

sont, en allant de l’enveloppe la plus conductrice Ù la plus 1,>lii ii l >, 90°, 133- et 189°. Ce résultat est indépendant de la nature du gaz

sur lequel on opère.

On doit noter la petitesse relative du coefficient numérique

0,0013, qui détermine les valeurs de log 1’" pour le ballon de cristal

n° 2. Les variations du champ critique apparent non seulement ne

commencent à se produire qu’à une température beaucoup plus haute

que pour les deux autres ballons, mais, pour nn mème (’’(’art ii partir

de la température critique, l’accroissement de ce champ apparent

est encore beaucoup moins rapide.

15. Nous pouvons maintenant conclure d’une manière certaine que seule la condzctiôilit/ de l’enveloppe S’u¡)pose à ce q Ife le citron) critique apparent mesuré (i h(iiile ten/pc’r({ture se con(’onde a1)ec le chaînp critique ci la température ordinaire.

On pourrait pallier l’eflet de la conductibilité de l’pJ1veJoppe e11 supprimant complètement les résistances liquides (destiner a proté- ger l’opérateur contre le danger des courts-circuits) et en employant,

pour charger le condensateur, un dispositif mécanique à grande

vitesse (1), de façon à abréger beaucoup la durée de charge. Le

résultat ne paraît pas douteux. La loi de rinvariabiHh’ du champ critique et, par conséquent, de la cohésion diélectrique il volume

constant, avec la température serait étendue à des températures plus hautes. Elle n’est sans doute limitée que par la cOl1l1t1’lil)ilité que le gaz lui-même finit par acqnérir au-dessus de la tenlpérature

du rouge.

16. La loi de l’invariabilité de la cohésion diélectrique a volume

constant, vérifiée par les expériences qui précèdent entre

-

1000 et + 200° et rendue très probable dans des limites beaucoup plns éten-

dues dans les deux sens, me parait d’une importance physique d’au-

tant plus grande que le nombre des phénomènes physiques indépen-

dants de la température est jusqu’ici plus restreint. Parmi les

propriétés des gaz à volume constant, je ne vois guère à signaler

que le pouvoir réfringent.

On sait que la mesure des températures par le déplacement des franges d’interférence a permis de constater l’exactitude de la for- (1) Tel que le pendule interrupteur d’llelmlioltz, ou le pendule de torsion que

j’ai employé autrefois (Ann. de Ch. et de l’hys., 68 série, t. XXIV, p. 400 ; et

t. XXV11., p. 64; 1891-1892).

(15)

mule:

et, par suite, l’invariabilité de l’indice ii, à densité ou a volume constant, jusqu’il des températures très élevées.

1 ï. Notons en passant que, de même que la mesure de l’indice d’un gaz à pression constante peut être employée utilcment à la

détermination de la tcmpétranre (métliocle du déplacement des franges d’interférenceB, on pourrait aussi mesurer les températures

par des déterminations de champ critique à pression constante.

Une telle méthode serait actuellement d’un eniploi pénible, mails

non d’une précision dérisoire. Entre 2013 100, et + 200° les telllpéra-

tures seraient de’lernz inées an 1Jt oins à 2 o zc 3° près, et il n’est

nullement prouvé due des déterminations de ce genre ne puissent,

dans certains cas particuliers, rendre des services précieux.

18. Les déductions suit- lesquelles est fondée la formule théorique

conduisent à penser que la constante diélectrique IL à volume cons-

tant est indépendante de la température, au même titre que l’indice n.

Il convient toutefois de remarquer qu’on ne possède encore ancune mesure de constante diélectrique des gaz à haute ou à basse tempé-

rature.

La cohésion diélectrique d’un gaz mesure la résistance opposée,

dans un champ électrique, à la rupture de l’équilibre diélectrique.

Cette résistance, comme la constante diélectrique dont elle limite le domaine, est iiidépendante de la température quand le volumc est

maintenu constant.

19. On considère l’invariabilité de 1"iiidice et de la constante dié-

lectrique comme une preuve que les propriétés correspondantes dépendent seulement de la constitution de la molécule, laquelle

conserve son individualité, caractérisée partout un ensemble de pro-

priétés cliimiques et par l’invariabilité de la densité à volume constant, dans mn intervalle de température considérable.

La cohésion diélectrique mesure donc une propriété molécu-

laire liée à l’invariabilité de la structure ou, si on le préfère, du dynamisme interne de la molécule.

20. Nous n’avons jusqu’ici fait appel à aucune théorie. Dans la

(16)

théorie des ions, on propose d’expliquer les 1> la

décharge disruptive par l’Ionisation des molécnhs m sons l’effet des chocs d’ions préexistant. La décharge scprodllirail 1 1 > 1>, j ii h

le champ devient capable de communiquer aux iuzls l’obi tifs, moins

mobiles que les négatifs, une vitesse suffisante pour que ces ions

puissent, à leur tour, ioniser les molécules neutres qu’ils rencontrent.

Dans les expériences à volume constant, le chemin moyen des molécules et, par conséquent aussi des ions, est indépendant de la température. Si la masse mécanique et électrique de l’ion positif

demeure invariable, il en sera de même de la vitesse que cet ion acquiert,

dans un champ électrostatique donné, le long d’un trajet égal au

chemin moyen. L’invariabilité de la cohésion diélectrique à volume

constant avec la température signifierait donc que la vitesse ou que la force vive que doit posséder un ion positif pour ioniser une molé- cule neutre est indépendante de la température. La stabilité de la molécule chimique, au point de vue spécial de l’ionisation, ne dépen-

drait que de la constitution de cette molécule et de l’ion positif cor- respondant ; elle subsisterait sans variation aussi longtemps que la molécule chimique elle-même.

21. Tout ce qui précède se rapporte exclusivement au cas

de pressions supérieures à quelques millimètres de mercure.

On sait qu’à basse pression la différence de potentiel critique est

la somme de deux termes dont l’un se rapporte à la cohésion diélec- trique, tandis que l’autre, indépendant de l’épaisseur de la masse

gazeuse libre, dépend essentiellement de la couche gazeuse adhérente à la paroi et devient largement prépondérant aux très basses pres-

suions (1). L’élévation de température détruit partiellement la couche adhérente ; elle doit donc modifier la différence de potentiel critique

dans le même sens que l’abaissement de la pression, lequel détruit

aussi partiellement la couche adhérente ; en d’autres termes, l’élé- vation de température doit, comme un abaissement de la pression, augmenter la difl’érence de potentiel critique et le champ critique (quotient de cette différence de potentiel par l’épaisseur). C’est ce

que l’expérience a vérifié.

Je ne signalerai que les expériences suivantes, réalisées avec le

ballon de cristal n° 2.

(1) Voir J. de Phys., 4e série, t. II, p. 401; 1903.

(17)

Les nombres entre parenthèses indiquent la valeur du rapport r pour la méme température et pour les hautes pressions. Dans les

limites des expériences, ce dernier rapport ne différerait pas de l’unité de quantités appréciables, tandis que le rapport r observé est compris entre 1,2 et 1,4.

Je n’ai pas jugé à propos de pousser plus loin ces expériences à

basse pression, dont l’objet propre ne pourrait être que de nous ren-

sei gner sur les lois de formation ou de destruction de la couche gazeuse adhérente à la paroi.

22. J’aurais voulu poursuivre ici la comparaison établie dans mon

précédent mémoire, entre la décharge disruptive et l’effluve, pour manifester l’effet propre des électrodes. Malheureusement on ne

possède que des renseignements très incomplets sur la variation du

potentiel explosif avec la température.

On sait, il est vrai, depuis longtemps, que l’élévation de tempé-

rature favorise la production de l’étincelle, et Harris (1) avait admis que la diminution du potentiel de décharge provient uniquement de

la diminution de densité de l’air, ce qui revient à dire qu’à densité

(’) D’après le mémoire de 1B1. Baille, cité ci-dessous.

(18)

constante, le potentiel explosif serait indépendant de la température.

C’est la loi méme que j’ai établie pour l’efiluvc. Mais M. Baille (1), opérant avec de l’air sous la pression atmosphérique, avec des

distances explosives de 0mm,5 à 2mm,5 et à des températures de 20°,

500 et 750, a cru pouvoir at1irmer’ que l’hypothèse de llarris était insuflisante. La variation du potentiel explosif avec la température

serait à peu près en raison inverse du carré du binôme de dilata- tion 1 + 2t, et non simplement de la première puissance de ce

binôme.

M. I3aille déclare d’ailleurs que le dispositif employé par lui se

prêtait peu à la production et au maintien de températures cons-

tantes, pendant un temps assez long et dans toute la masse de gaz enfermée dans l’appareil. Il peut en résulter des erreurs d’autant

plus grandes que la température est plus élevée.

Il est donc impossible, sans nouvelles expériences, de décider

dans quelle mesure le désaccord entre la loi de 1B1. Baille et la mienne doit être attribuée à l’influence des électrodes ou à la cause

d’erreur signalée par 1B1. Baille lui-même.

16 novembre 1903.

SUR LA SÉPARATION DES RAIES SPECTRALES TRÈS VOISINES A PROPOS D’UN TRAVAIL RÉCENT DE MM. LUMMER ET GEHRKE;

Par MM. A. PEROT et CH. FABRY.

L’étude de la constitution des raies spectrales est importante au point de vue de la spectroscopie pure, capitale à celui des appli-

cations métroloniques des vibrations lumineuses. Il est évident qu’à

ce dernier point de vue l’étude attentive de la constitution des radia- tions doit précéder leur emploi comme étalon métrologique. C’est

du reste ce qu’avait admirablement compris M. Michelson, qui, pour

fixer la radiation choisie comme étalon métrologique, s’est livré à

une étude, aussi approl’ondie que le lui permettaient les moyens à sa disposition, des diverses sources dont l’emploi était possible.

Actuellement, à la suite d’une dizaine d’années de travaux, plu-

sieurs moyens se présentent pour effectuer ces études de spectro-

(1) B. Baille, Ann. de Ch. et de Phys., 5c série, t. XXIX, p. 187-189 ; 1883.

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