HAL Id: jpa-00206892
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Constante diélectrique et mouvement brownien dans le cas quantique
Y. Soulet
To cite this version:
Y. Soulet. Constante diélectrique et mouvement brownien dans le cas quantique. Journal de Physique,
1970, 31 (2-3), pp.195-205. �10.1051/jphys:01970003102-3019500�. �jpa-00206892�
CONSTANTE DIÉLECTRIQUE ET MOUVEMENT BROWNIEN
DANS LE CAS QUANTIQUE
Y. SOULET
(1) (Reçu
le 25juin 1969)
Résumé. 2014 Le rôle
important
joué par la constantediélectrique
et la corrélation spatio-tempo- relle de champ local dans la théorie du mouvement brownien a été examiné dans deux précédentespublications
[I, II]. La même étude est ici étendue au casquantique
et les conditions nécessaires pourqu’il
y ait mouvement brownien sont discutésqu’il
y ait ou non faible couplage entre les par- ticules incidentes et lesparticules
du milieu.Abstract. 2014 In two earlier papers [I, II], the
important
roles of the dielectric constant and the spatio-temporal correltaion of local fied in the brownian motion theory has been examined. Thesame
investigation
is hereperformed
in the quantum case and conditions for brownian motionare discussed in the weak
coupling approximation
beetwen incidentparticles
and medium and inthe
general
case.PHYSIQUE 31, 1970,
1. Introduction. - Les
principaux
résultats de l’ex- tension du formalisme duproblème
à N corps quan-tique,
basé sur la fonction deWigner
etdéveloppé
par R. Balescu
[1],
au cas où lesystème
estcomposé
de
particules
discernables et departicules
indiscer-nables sont donnés dans le
paragraphe
2. Ils sontnécessaires pour étendre au cas
quantique
la défini- tion de la constantediélectrique
àpartir
de laréponse
à l’introduction de
particules-test,
le calcul de la corrélationspatio-temporelle
de deuxgrandeurs
etl’étude du rôle
joué
par cesquantités,
dontl’expres-
sion est donnée au
paragraphe 3,
dans la théorie du mouvement brownienquantique.
L’équation cinétique
décrivant l’évolution de la fonction de distribution departicules
incidentes dansun milieu
auquel
elles sont faiblementcouplées
estune
équation
aux différencesfinies ;
auparagraphe
4on étudie dans
quelles
conditions cetteéquation
peutse réduire à une
équation
différentielle d’ordrefini,
en
particulier
à uneéquation
du type de Fokker- Planck.L’expression
des coefficients de ceséquations
est donnée et l’on constate
qu’ils s’expriment,
commedans le cas
classique [I, II] (2),
avec la constante dié-lectrique
et la corrélationspatio-temporelle
de den-sité
(ou
dechamp local).
On est amené à constaterd’une part que
l’équation
de Fokker-Planckclassique
et
l’équation
des anneauxclassique
ont un sensphy- sique
bien que contenant unedivergence,
d’autre partqu’un
milieu departicules
avecstatistique
ne se com- porte pas à très bassetempérature
comme un milieucontinu,
même àl’approximation
laplus
basse.(1) Physique Quantique, Faculté des Sciences de Toulouse, 118, route de Narbonne, 31, Toulouse, France.
(2) Les numéros des formules de ces publications auxquelles
il sera fait référence seront précédées de 1 ou II.
Au
paragraphe 5,
onprécise
les conditions danslesquelles l’équation cinétique générale
décrivantl’évolution de la fonction de distribution des vitesses de
particules
incidentes dans un milieuauquel
ellessont fortement
couplées peut
se ramener à uneéqua-
tion du type de
Fokker-Planck ;
on trouveainsi,
dans le cas où la
température
desparticules
incidentesest du même ordre de
grandeur
que latempérature
dumilieu,
que le vraiparamètre
dedéveloppement
n’estpas la racine carrée du
rapport
de la masse desparti-
cules du milieu à la masse des
particules
incidentesmais ce
rapport multiplié
par la racine carrée du rap-port
de la «température
de localisation » à latempé-
rature du milieu.
2. Interaction de
particules
discernables avec unmilieu de
particules
indiscernables. - Dans la réfé-rence
[1] ]
le formalismequantique
duproblème
à Ncorps a été
développé grâce
à la fonction deWigner
ce
qui
a pour avantage depouvoir toujours
conserverune intéressante similitude formelle entre les
problèmes quantiques
et lesproblèmes correspondants classiques.
Cette fonction de
Wigner
a étédéveloppée
en série deFourier comme la fonction de distribution
classique,
mais il a été montré que ses
composantes
de Fouriert) présentent
dessingularités
dues à la statis-tique.
Il a été nécessaire de définir de nouvelles quan- titéspks(ps, t)
sanssingularité
et àpartir desquelles
onpeut
former directement lescomposantes
de FourierPks(PS, t).
Le formalismeclassique
s’étend alors sansdifficulté au cas
quantique,
lesquantités Pk,(PI, t)
rem-plaçant
les coefficients de Fourierclassiques
corres-pondants
dans leséquations
des différentsproblèmes (équations cinétiques, etc...).
Pour la définition et le calcul de la constante dié-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003102-3019500
lectrique
àpartir
de laréponse
d’un milieu à l’intro- duction decharges extérieures,
ainsi que pour l’étude de l’évolution departicules
incidentes dans unmilieu,
il est clair que l’on a besoin d’un formalisme tenantcompte de l’interaction d’une
particule
discernableavec un milieu de
particules
indiscernables. Un calculfastidieux, calqué
sur ceuxqui
ont été nécessaires pour l’établissement desdiagrammes quantiques
et de leurcontribution dans le cas d’un milieu de
particules indiscernables,
conduit auxdiagrammes
dela figure
1.Fis. 1.
Dans
l’expression
des contributions de cesdiagrammes
on retrouve les notations et conventions de la réfé-
rence
[1] :
Diagramme CD
et
Diagramme DD
Diagramme FD
Diagramme HD
Diagramme AA
Diagramme BA
Diagramme KA
Diagramme F.
Diagramme Bp
Diagramme Dp
Diagramme Ep
Diagramme Jp
3. Constante
diélectrique
et corrélationspatio-tem- porelle
de densitéquantiques.
- En cequi
concernela constante
diélectrique quantique
il n’est pas utile de détailler les calculsqui
sontrigoureusement paral-
lèles aux calculs de la référence
[I] ;
seuls les résultatsplus compliqués exigent
l’introduction de notationsplus complexes ;
en effet lesdiagrammes
avecdispa-
rition d’une
particule
discernable sont au nombre dequatre
au lieu de trois et le nouveau d’entre eux fait intervenir deuxparticules
du milieu. Nous allons nous borner dans la suite des calculs àl’approximation
destemps longs
définie en détail dans la référence[I].
Posons
où
sont les contributions des
diagrammes modifiés,
défi-nis dans la référence
[II],
etreprésentés
par lafigure
2.FIG. 2.
Avec ces notations la constante
diélectrique quantique
s’écrit :
Quant
à la corrélationspatio-temporelle
de deuxgrandeurs
nous l’obtiendronstoujours
àpartir
de(II.2.1)
enremplaçant
la fonction de distributionclassique
par la fonction deWigner ;
toutefois il estclair que la
grandeur produit
de deuxgrandeurs
nesera pas le
produit
des deuxgrandeurs,
s’il en était ainsi l’ordre des deuxgrandeurs
seraittoujours
sansimpor-
tance alors que les
opérateurs quantiques
ne commu-tent
toujours
pas. On estobligé
de chercher d’abordl’expression
de lagrandeur produit
de deuxgrandeurs.
On
part
del’expression
del’opérateur A(xs, -
ilst) correspondant
à unegrandeur physique
donnée par larègle
deWeyl :
où
Il est alors aisé de mettre le
produit
ordonnésous une forme semblable à
(3 . 3) ;
on obtiendra alors lagrandeur correspondant
auproduit
des deux gran- deursA(xs,
ps,t)
etB(xs,
ps,t)
enappliquant
larègle
de transformation inverse
[2] :
Ainsi,
enposant :
il vient :
qui
se réduit à lasimple
convolution à la limite clas-sique h -
0. Un calcul semblable au calcul de la référence[II]
etexposé
en détail dans la référence[T]
conduit à :
qui
se réduit bien à(II . 2 . 6)
à la limiteclassique h -
0.Cette
expression
doit être modifiée pour ne faire intervenir que lesquantités pls(ps, t)
à laplace
descoefficients de Fourier pls
(ps, t) présentant
des sin-gularités.
Cette modification sera immédiate si onécrit
(3. 6)
sous la forme :et si on constate la ressemblance entre d’une part
et d’autre
part l’expression
figurant
dansl’équation
d’évolution des coefficients de Fourier etcorrespondant
à ladisparition (de
droiteà
gauche)
d’uneparticule
discernable desparticules
du milieu. Il suffit alors de faire les mêmes contrac- tions et
(3.7)
seraremplacé
par la contribution des sommetsCD, DD, FD
etHD
au facteurprès, agissant
surt).
Comme dans la réfé-rence
[II]
on pourra transformerl’expression
depour obtenir
parallèlement
à(II.2.8) :
La corrélation
spatio-temporelle t)
des deuxgrandeurs prises
dans l’ordre inverse se calculecomme
C(5 aPk( W, t)
et sonexpression
est formellementsemblable à
l’expression (3.8)
avec+ ~ Ij)
changé
en et les contributions des sommets modifiésX)~
etrespective-
ment
changées
enX;j
et Il estgénéra-
lement admis
[3, 4]
que la corrélationspatio-tempo-
relle mesurable est en fait :
La corrélation
spatio-temporelle
dechamp
local secalcule avec
elle s’écrit :
quant
à la corrélationspatio-temporelle
de densitécalculée avec
elle s’écrit :
Il en résulte la relation :
déjà
connue pour un milieu àl’équilibre [4, 5, 6].
Ilfaut ici noter que si
t) désigne
la conductivité définie pvec lechamp
extérieur(c’est-à-dire
avec lechamp
créé par lesparticules-test)
on obtient[T] :
qui généralise
la formule donnée par Kubo[7]
et oùest la corrélation
spatio-temporelle
calculée avec lagrandeur
vitesse locale et lagrandeur
densité locale.Il est bien connu que pour un milieu à
l’équilibre [7]
il y a une relation entre la corrélation
spatio-tempo-
relle de deux
grandeurs prises
dans un ordre donné et la corrélationspatio-temporelle
des deux mêmesgrandeurs prises
dans l’ordre inverse. Pour la corré- lationspatio-temporelle
de densité cetteformule, qui
permet
d’arriver au théorème de fluctuation-dissi-pation,
est :Elle
peut
être étendue au cas d’un milieu décrit àl’ap- proximation
des anneaux lesplus divergents
définiedans la référence
[1].
Il suffit pour cela des montrer à l’aide d’un raisonnement par récurrence[T]
que :puis
d’établir la relation[T] :
avec :
Ces deux dernières relations conduisent alors à :
où le facteur de
proportionnalité
se réduit bien à si le milieu est àl’équilibre.
4. Mouvement brownien
quantique
en faible cou-plage.
- Considéronsl’équation cinétique
décrivantl’évolution de la fonction de distribution des vitesses de
particules
incidentes dans un milieuauquel
ellessont faiblement
couplées.
Si cette condition de faiblecouplage impliquait
dans le casclassique
que cetteéquation cinétique
était uneéquation
dutype
Fokker Planck[I, II]
il n’en est rien dans le casquantique
oùcette
équation
est uneéquation
aux différences finies.Un examen des
diagrammes
contribuant à cetteéqua-
tion nouspermet
del’écrire,
àl’approximation
destemps longs
décrite dans la référence[1] :
où
Il y a toutefois une
propriété
commune avec le casclassique :
l’évolution de la fonction de distribution des vitesses desparticules
incidentes est entièrement déterminée par la constantediélectrique
et la corréla-tion
spatio-temporelle
de densitépuisque t)
ett)
se déduisent de cesgrandeurs
à l’aide des relations(3.9)
et(3.12) ;
si le milieu est àl’équilibre
ou s’il est décrit à
l’approximation
des anneaux lesplus divergents
cette évolution est alors entièrement déterminée par la constantediélectrique grâce
à(3.12)
d’une
part
et(3.14)
ou(3.15)
d’autre part. Cherchonssous
quelles
conditionsl’équation
aux différences finies(4.1)
peut êtreapprochée
par uneéquation
différentielle du deuxième ordre ou éventuellement d’un ordre fini
supérieur
àdeux ;
pour cela écrivons- là :Nous constatons sur cette forme que cette
approxima-
tion sera
possible
si onpeut développer
soitsoit
Le
développement
de ±hk/m,, t) implique
leshypothèses
et
le
développement
de limplique l’hypothèse (4.3)
etl’hypothèse :
a)
Leshypothèses (4.3), (4.4)
et(4.5)
sont réali-sées. Il est alors
possible
de mettrel’équation
ciné-(3) Dans cette condition il est clair que ce désigne l’ordre de grandeur maximum de où vu désigne la valeur moyenne de vu obtenue avec t). Cette convention continuera à être utilisée par la suite mais vu et v désigneront des valeurs moyennes pouvant résulter de l’agitation thermique et des effets de loca- lisation.
tique (4.1), après
avoir effectué ledéveloppement
en ~cjusqu’à
l’ordre n, sous la forme : *.qui généralise
la forme(I . 4. 2).
Les coefficients de cetteéquation
sont alors[T] :
où la
quantité
entre crochets doit êtredéveloppée
àl’ordre
approprié.
Le coefficient d’ordre n s’obtienten
développant
à l’ordre zéro :Le coefficient d’ordre rc - 1 s’obtient en
développant
au
premier
ordre :Le coefficient d’ordre n - 2 s’écrit :
et ainsi de
suite,
les formules(4.9)
et(4 .10)
et les sui-vantes étant la
généralisation
de la formule(I.4.11).
Dans toutes ces formules la
quantité
entre crochetss’exprime,
suivant laparité
del’exposant
de(- 1)
soit avec la constante
diélectrique,
soit avec la corré-lation
spatio-temporelle
de densité.On remarque que pour n = 2 on retrouve les expres- sions
(1.4. il)
et(II.3.4)
des coefficients de friction et de diffusion avec la constantediélectrique
et la corré-lation
spatio-temporelle
de densitéclassiques
rem-placées
par lesgrandeurs correspondantes quantiques ;
les effets
quantiques
n’interviennent doncqu’impli-
citement contrairement à ce
qui
se passe pour n > 2.b)
Leshypothèses (4.3) (4.4)
sont seules réalisées.Il est clair que la forme
(4.6)
ne convient pas etqu’il
faut la
remplacer
par :Le moment d’ordre n est
toujours
donné par(4.7).
Dans le cas n = 2 on a un coefficient de diffusion
qui s’exprime
avec la corrélationspatio-temporelle
dedensité et avec la constante
diélectrique
et un coeffi-cient de friction où on ne
peut
passéparer
les effetscollectifs des effets individuels.
c)
Seule la condition(4. 3)
est réalisée. Il n’est donc pasquestion
de rechercher uneéquation
différentielle décrivant l’évolution de la fonction de distribution des vitesses desparticules
incidentes mais la considé- ration de ce cas va nouspermettre
d’étudier laperte d’énergie
d’uneparticule
lourde ourapide
devant lesparticules
du milieu. Apartir
de(I.3 .5)
et de
(4.2)
nous obtenons :Nous constatons alors que le rapport du deuxième
h2k2
/terme au
premier
est de l’ordre de c’est-à-2mT
dire de l’ordre de a. A la limite a -+ 0
(particule
lourde ou
rapide
devant lesparticules
dumilieu),
la
perte d’énergie (4.12)
se réduit à sonpremier
terme et
s’exprime
à l’aide de la constantediélectrique
et de la corrélation
spatio-temporelle
de densitétoujours grâce
aux relations(3.9)
et(3.12).
Certes sile milieu est à
l’équilibre (ou
si le milieu est décrit àl’approximation
des anneaux lesplus divergents,
caspeu intéressant car alors les effets de
statistique
sontpartiellement négligés
et l’on ne peut pas se trouver dans une situation où la condition(4~ . 5)
n’est pas véri-fiée)
la perted’énergie
pourras’exprimer uniquement
avec la constante
diélectrique
mais d’une manière irréductible à la forme(I . 3 . 2)
découlant de l’électro-dynamique
des milieux continus. A la limite ce - 0 laperte d’énergie
conserve un caractère « individuel »inséparable
du caractère « collectif » : un milieu departicules
à très bassetempérature
ne secomporte
pas, même àl’approximation
laplus basse,
comme un milieu continu. Il est évident que cettepropriété
nepeut
pas être mise en évidence par le calcul de Nozières et Pines[5]
car ils déduisent laperte d’énergie
del’échange d’énergie,
calculé aupermier ordre,
entre lemilieu et le
champ
extérieur. Par contre,Englert [4]
trouve cette
perte d’énergie
car il la déduit de l’inter- action d’unpetit système
avec ungrand système
cal-culée au second ordre du calcul de
perturbation.
Les situations
physiques correspondant
aux diverseshypothèses (4.3) (4. 4)
et(4. 5)
sontprécisées
dans laréférence
[T] ;
nous n’allons donner ici que leslignes principales
des raisonnements et leurs résultats.A)
L’étude de l’ordre degrandeur
de ex,hypothèse (4.3) correspond
en fait à la recherche d’une limiteou d’un rayon de convergence
kM
del’intégrale
sur dkfigurant
dans(4.1).
a)
Considérons d’abord le cas d’un milieu de fer- mions sans interaction àtempérature nulle ;
les cal-culs
peuvent
être menésjusqu’au
bout et on aboutitpour les ordres de
grandeurs
de ce au tableau 1VF étant la vitesse de Fermi des
particules
du milieuet kL
le rayon de convergence
(lorsqu’il existe)
del’intégrale
j
Les situationsphysiques
où l’ordre degrandeur
de ce permet ledéveloppement
s’en déduisent immédiatement et sont données par le tableau 2 oùTF
est latempérature
de Fermi dumilieu, 7~
latempérature
desparticules
incidentes etTL
la «tem-pérature
de localisation » définie àpartir
de « l’im-pulsion
de localisation »hkL.
Nous voyonsapparaître
ici les
paramètres
fondamentauxy’ TF/TT et y2 TL/TT déjà
introduits parDagonnier,
Davis et Resibois[9, 10, 11, 12].
TABLEAU 1
TABLEAU 2
b)
Considérons ensuite le cas d’un milieu sans intér- action et sansstatistique
à latempérature
T. Les cal- culs peuvent encore être menésjusqu’au
bout etdonnent les ordres de
grandeur
de oc du tableau3 ;
les situationsphysiques,
où l’ordre degrandeur
de ex permet ledéveloppement,
sont alors données par letableau 4. Nous pouvons tirer du cas y = 1 de ce der- nier tableau la conclusion très intéressante suivante :
- si
kL ---+
oo, cas despotentiels
au moinsrépulsifs
comme le
potentiel
enIlr 2
la condition oc 1 n’estjamais
réalisée et même en faiblecouplage
il y a deTABLEAU 3
fortes déviations :
l’équation
aux différences finies(4.1)
ne
peut jamais
êtreapprochée
par uneéquation
de laforme
(4.6).
- si
kL
estfini,
cas dupotentiel
coulombien parexemple,
on constate que pour des valeurs deTy
assez
grandes
la conditionkL/2 mkT, « 1
est
toujours
vérifiée : c’est le cas où l’interaction entreparticules
incidentes etparticules
du milieupeut
être traitéeclassiquement,
c’est-à-dire par uneéquation
dutype
de Fokker Planckprésentant
unedivergence
pour les
grandes
valeurs du vecteur d’onde. Générale- ment on introduit une limiteartificielle (2 kT/e2,
@ parexemple, qui correspond
à l’élimination des déviationssupérieures
àrc/2)
alors que le raisonnementdéveloppé
ici
permet
d’introduire une limite naturellekL. L’équa-
tion du type Fokker-Planck
classique
a donc un sensphysique
pour lepotentiel
coulombienmalgré
sadivergence
car cette dernière n’existe pas dansl’équa-
tion
correspondante quantique
dont elle est déduitepar le
développement
enpuissances
de oc limité audeuxième ordre.
c)
Si le milieu est décrit àl’approximation
desanneaux les
plus divergents
les discussions restent les mêmes car lecomportement
del’intégrale
sur dkdans
(4.1)
estinchangé
pour lesgrandes
valeursde k ;
en effet
Yx
estremplacé
parF~/ ) 1 Bk(k. Vu, t) 12.
d)
Le cas où le milieu est traité àl’approximation
des anneaux, ou sans
approximation
ne pourra êtretraité
qu’au prochain paragraphe.
B)
La condition(4.4) implique
que pourchaque
valeur de vu,
t/1( v 11’ t) a
une valeur du même ordre degrandeur
que la maxwelliennecorrespondant
à latempérature TT.
C)
Il est clair que la condition(4.6)
esttoujours
réalisée pour un milieu sans
statistique
nous allonsmontrer
qu’elle
ne l’est pas dans le cas du milieu de fermions sans intéractions àtempérature
nulle. Dansce cas nous avons par
exemple :
TABLEAU 4
soit encore :
est, à cause de
l’isotropie ~ (u).
Par inté-gration
parparties
il vient :expression
surlaquelle
on constate bien la disconti- nuité de parrapport
à cv due à la discontinuité de la fonction de distribution des vitesses. Il est pos- sible de montrer[T]
que la condition(4.6)
devientréalisée pour un milieu de fermions sans interaction à la
température
Tlorsque T > TF.
5. Mouvement brownien
quantique
en fortcouplage.
- Il est nécessaire pour la suite des calculs de connaître
l’expression
de deuxquantités :
a)
La constantediélectrique généralisée quantique
exactement définie comme la constante
diélectrique
généralisée classique ;
cettequantité dépendant
de lafonction de distribution des vitesses des
particules-
test, on a convenu
[I]
deprendre
la distributionJ(vu - w)
cequi
conduit àl’expression :
contribution des
diagrammes
modifiés de lafigure 3,
FIG. 3.
diagrammes
dont la définition est donnée dans la référence[II],
ici la variable deLaplace
est ev àgauche
de úJn entre
S~~
etSjn+
et co, à droite deSjr.
Dansun souci de
simplification
nous avons noté les douzeopérateurs,
provenant des douze sommets d’inter- action entreparticules
discernables etparticules
dumilieu et
correspondant
auxopérateurs cp
et
déjà
utilisées dansl’expression (3.1),
par unsymbole unique :
quant
àl’opérateur X n
il est défini par :b)
La corrélationspatio-temporelle
conditionnelle dechamp
localqui
est la corrélationspatio-temporelle
du
champ
local aupoint
X à l’instant t avec lechamp
local au
point
X’ à l’instant t’ sachantqu’une particule
incidente se trouve au
point
X’ à l’instant t’. Par uncalcul semblable à celui du
paragraphe
3 on trouve[T] :
On
conçoit
que ces deuxquantités
n’ont de sens que si y1 ;
en effet il n’est paspossible
de fairel’appro-
ximation des
temps longs
nécessaires pour en obtenir lesexpressions (5.1)
et(5.2)
avec la distribution£5(
vu -w) qui
va évoluer sur l’échelle destemps
courts, sauf si laparticule
incidente est très lourde parrapport
aux
particules
du milieu. Mais c’estprécisément
dansce cas que nous devons nous
placer
pourqu’il
y ait mouvement brownienquantique.
Ecrivons
l’équation cinétique générale
décrivantl’évolution de la fonction de distribution des vitesses des
particules
incidentes dans un milieu avec les nota- tionsdéjà
introduites ci-dessus :Chacun des termes
prend
la forme :avec
Les conditions nécessaires pour ramener
l’équation
aux différences finies
(5. 3)
à uneéquation
différen-tielle d’ordre fini sont :
et
Bornons-nous à un
développement
limité audeuxième ordre en a et cherchons
l’expression
descoefficients de
l’équation
différentielle du second ordre ainsi obtenue et mise sous la forme(1.4.2).
Nousdevons évaluer exactement les coefficients de friction et de diffusion comme on a calculé les coefficient
correspondant
au cas du faiblecouplage, expression (4.7).
Ensuite ces coefficients devront êtredéveloppés
de manière à ce que
chaque
terme del’équation (I . 4 . 2)
ait un ordre de
grandeur
inférieur ouégal
à l’ordre degrandeur
des termes du deuxième ordre en (X. Si cedéveloppement
estpossible
il ne peut pastoujours
sefaire en
puissance
de CI. pour le montrer considérons le cas d’un milieu sansinteraction, l’équation (5.3)
étant alors
l’équation
de Boltzmannquantique ;
dansl’accolade de
l’expression (5.4) figurent, après
avoirfait
agir
lesopérateurs
±Xû
etxi X n,
des propaga- teurs de la forme :Le
paramètre
dedéveloppement dépend
des gran- deurs relatives de v, vu ethK/2
m. Considérons les deux cas suivants :a)
L’ordre degrandeur
de v et dehK/2 m
est infé-rieur ou
égal
à l’ordre degrandeur
de vu, leparamètre
de
développement
est alors (X et les coefficients de diffusion et de friction sont alors[T] :
où les indices entre crochets mentionnent les ordres du
développement qui
doivent être retenus.b)
L’ordre degrandeur
de ex est y et l’ordre de gran- deurde vu
est y fois l’ordre degrandeur
de v et deIiKI2 m,
leparamètre
dedéveloppement
des coefh-cients est alors y ; c’est le cas où le
paramètre
du déve-loppement
estidentique
auparamètre
dudéveloppe-
ment du cas
classique
examiné dans la référence[I].
Les coefficients sont alors :
Notons que le coefficient de diffusion
prend
bienla forme connue
[12]
où
e2 E(0, t
+ T,t)
est la corrélation de force moyenneagissant
sur laparticule
entre les instants t et t + r.Comme dans le cas du faible
couplage
nous allonsterminer par l’examen des ordres de
grandeurs
quepeut prendre
leparamètre
ex,qui,
s’il n’est pas le para- mètre dedéveloppement
descoefficient,
est bien leparamètre
dont lapetitesse
devant l’unitépermet
deremplacer l’équation cinétique
exacte par uneéquation
différentielle d’ordre limité. Nous devons remarquer que ce
paramètre
n’est pas leparamètre
dont la
petitesse permet
de ramenerl’équation
ciné-tique
exacte à uneéquation
différentielle d’ordre infini décrivantclassiquement
l’évolution de la fonction de distribution desparticules
incidentes dans le milieu.A. - Etudions d’abord le cas d’un milieu sans
interaction à une
température
telle que les « effets de localisation » soientnégligeables.
En résolvantl’équa-
tion de
Schrôdinger indépendante
dutemps
dans lesystème
du centre degravité
de deuxparticules
donton étudie le choc on trouve bien que les deux
particules
ont une
probabilité
non nulle d’avoir leur vitesseinchangée
ou leur vitessechangée
designe,
avecéga-
lement une
probabilité
non nulle d’avoir une vitesseayant
subi toutes les déviations intermédiaires. Ainsi deuxparticules respectivement
de masse, de vitesse et de vitesse dans lesystème
de leur centre degravité
. , , ,
pourront
avoir leurs vitessesrespectivement augmentées
deLa variation de la fonction de distribution des vitesses pour la valeur v~ de la vitesse pourra donc être pro-
portionnelle
à la fonction de distribution des vitesses pour toutes les vitessescomprises
entrec’est dire que :
Il est clair que l’on ne
peut
avoir ex « 1 si m N mT.Dans le cas contraire où y =
1, (5.6)
conduit aux valeurs suivantes de a :
B. - Examinons ensuite le cas d’un milieu tel que
l’équation cinétique
décrivant l’évolution de la fonc- tion de distribution desparticules
incidentes doit être considéréejusqu’à
l’ordre n en la concentration desparticules
dumilieu ;
celacorrespond
aux situationssuivantes :
- la
longueur caractéristique
de l’interaction entreparticules
incidentes etparticules
du milieu est d’unordre de
grandeur égal
ousupérieur
à l’ordre de gran- deur de la distance moyenne entre lesparticules
dumilieu : une
particule
incidenteinteragit
à la fois avecplusieurs particules
du milieu même si lesparticules
du milieu sont sans
interaction ;
- les
particules
du milieu sont fortementcorrélées,
la
longueur caractéristique
de corrélation est du même ordre degrandeur
que la distance moyenne desparti-
cules : même si une
particule
incidenteinteragit
avecune seule
particule
du milieu(portée caractéristique
de l’interaction entre
particules
incidentes etparticules
du milieu bien
plus petite
que la distance moyenne entreparticules
dumilieu)
cette dernière secomporte
comme une
particule
de masseéquivalente
à la sommedes masses des autres
particules
du milieu situées danssa
sphère
decorrélation ;
- les situations
envisagées
se rencontrent simul-tanément ;
c’est le cas de tout milieu de forte concen-tration.
Après
les raisonnementsqui
viennent d’être faits ilfaut,
pour trouver l’ordre degrandeur
de a,remplacer
m par nm dans
(5.6) ;
nous obtenons ainsi :C. - Considérons pour terminer le cas d’un milieu
sans
statistique
à unetempérature
suffisamment basse pour que les « effets de localisation »jouent
un rôleimportant.
A la limite T - 0 lesparticules
dusystème
ne tendent pas vers
l’immobilité,
elles onttoujours, d’après
leprincipe
d’incertitude deHeinsenberg,
une«
impulsion
de localisation »hk, - hIL,,,
oùL,
estla distance moyenne de corrélation entre les
particules
du
milieu ;
cette «impulsion
de localisation », àlaquelle
on peut fairecorrespondre
une «tempéra-
ture de localisation »
[11 ],
est liée à la forme dupoten-
tiel d’interaction et à la densité du milieu. Nous allonsnous borner au cas d’un milieu sans
interaction,
c’est-à-dire au cas où on ne considère que l’interaction des
particules
incidentes avec lesparticules
du milieutraitée au
premier
ordre en la concentration du milieu.L’impulsion
de localisation donne lieu aux «tempé-
ratures de localisation » :
pour les
particules
dumilieu ,
pour les
particules
incidentes . Il en résulte que les ordres degrandeurs
de vet vu
sont :
et
il suffit de se
reporter
à(5.6)
pour obtenir l’ordre degrandeur
duparamètre
a. Nous constatons d’abord que si lestempératures
de localisation sontprépon-
dérantes on a a N 1 .
Dans le cas le
plus fréquemment
rencontré oùTT N
T et où latempérature
de localisation n’estprépondérante
que pour lesparticules
dumilieu,
on aLa valeur de ce
paramètre
dedéveloppement
est enparfait
accord avec la forme de la fonction de distri- bution des vitesses desparticules
incidentes enéqui-
libre avec le milieu trouvé par Resibois et
Dagon-
nier
[ 11 ] où
lepremier
terme correctif à la maxwellienne est bien un termeen y2 TLI T (le
terme enyTL2jT étant
nul pour des raisons
d’isotropie).
Bienqu’ayant
déve-loppé l’équation cinétique générale
enpuissances
de yces auteurs avaient
pressenti
que était le vraiparamètre
dedéveloppement
à bassetempérature.
Sil’on doit tenir
compte
de termes d’ordresupérieur
à unen la concentration du milieu dans
l’équation cinétique générale
le raisonnementprécédent peut
s’étendre sans difficulté comme on l’adéjà
fait dans le cas où les« effets de localisation » n’interviennent pas.
D. - Pour être
complet
nous devons examiner lecas où il y a faible
couplage
entre lesparticules
inci-dentes et les
particules
du milieu mais où le milieu est décrit sansapproximation.
Dans ce cas il est clair quetout va se passer comme si la
particule
incidenteentrait dans un milieu sans interaction de
particules
de masse nm dont la vitesse moyenne est de l’ordre de
B/3
+V 3 KTLIM
oùTL
est la «température
delocalisation » du
milieu ;
il en résultetoujours
lamême conclusion dans le cas du
potentiel
coulombien.Remerciements. - L’auteur tient à remercier par- ticulièrement les Professeurs I.
Prigogine
et R. Balescu(Université
libre deBruxelles)
pour l’intérêtqu’ils
ontporté
à ce travail rendupossible grâce
à unappui
financier des Instituts Internationaux de
Physique
et deChimie fondés par E.
Solvay.
Bibliographie
[I]
BALESCU (R.) et SOULET (Y.), J. Physique, 1965, 26,49.
[II]
SOULET (Y.) (à paraître).[T] SOULET (Y.), Thèse de Doctorat (1969).
[1]
BALESCU (R.), Statistical Mechanics of charged par-ticles, Interscience Willey, New York, 1963.
[2]
MASSIGNON (D.), Mécanique Statistique des fluides, Dunod, Paris 1957.[3]
VAN HovE (L.), Phys. Rev., 1954, 95, 249.[4]
ENGLERT (F.), J. of Phys. Chem. of Solids, 1959, 11,78.
[5]
NOZIÈRES(P.)
et PINES(D.),
Nuovo Cimento, 1961, 9, 470.[6] FANO
(U.),
Phys. Rev., 1956, 103, 1202.[7] KUBO
(R.)
in Statistical Mechanics ofEquilibrium
andNon-Equilibrium,
North-Holland Publ. Comp.1965.
[8] RESIBOIS (P.) et DAGONNIER (R.), Physics Letters, 1966, 22, 252.
[9] DAVIS (H. T.) et DAGONNIER
(R.),
J. of Chem. Phys., 1966, 44, 4030.[10] DAGONNIER
(R.)
et RESIBOIS(P.),
Bul. Classe desSciences, Académie Royale de Belgique, 1966, S. 5, 52, 229.
[11] RESIBOIS (P.) et DAGONNIER (R.), Bul. Classe des Sciences, Académie Royale de Belgique, 1966,
S. 5, 52, 1457.
[12] RESIBOIS