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Critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages bovins du département du Borgou

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

***********

DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES

************

Rapport de fin de formation pour l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle en Production et Santé Animales

Thème

11ème promotion

Critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages bovins du

département du Borgou

Présenté par : Bagougou BOYA

Superviseur :

Pr. Dr Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Professeur Titulaire de Zootechnie Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

Soutenu et défendu publiquement le 5 Novembre 2019 Devant le jury composé comme suit :

Président : Dr Mahamadou DAHOUDA, Maître de Conférences, Enseignant-Chercheur à FSA/UAC Rapporteur: Pr .Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Professeur Titulaire des Universités en zootechniedu CAMES, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

Examinateur : Dr Kévin KASSA, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

(2)

Dédicace

Je dédie ce travail à:

 Dieu Tout-Puissant, lui qui m’a donné la vie, me protège, m’assiste partout et en tout et me guide sur tous les chemins jusqu’à ce jour;

 mon cher papa Boni BOYA, reçois à travers ce travail tes nombreux efforts et que Dieu te garde jusqu’à bénéficier des fruits de tes efforts ;

 ma maman Adiza WIANSO, sache que tu es une mère attentive, déterminée, persévérante, tes prières et tes soutiens m’ont permis de résister jusqu’à ce jour. A travers ce mémoire, reçois la couronne de ma reconnaissance et que Dieu te garde jusqu’à bénéficier des fruits de tes efforts.

(3)

Hommages

A mon superviseur, Professeur Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Professeur Titulaire de Zootechnie, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Directeur du Laboratoire de Biotechnologie Animale et de Technologie des Viandes, pour avoir accepté encadrer ce travail. Votre amour pour le travail bien fait, votre rigueur scientifique, votre simplicité à conseiller, votre esprit de précision, constituent pour moi une référence. Veuillez bien recevoir mes sincères hommages avec la plus profonde gratitude;

Au président du jury, pour avoir accepté malgré vos multiples occupations, de juger ce travail en y apportant vos critiques scientifiques. C’est un grand honneur que vous me faites en présidant ce jury. Recevez respectueusement mes sincères hommages;

Aux membres du jury, pour avoir accepté de juger le contenu de ce document.

Vos observations et vos critiques seront d’un précieux concours pour l’amélioration de ce travail ;

Aux enseignants de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), particulièrement ceux du Département de Production et Santé Animales (PSA);

vous qui n’avez ménagé aucun effort en nous élevant à ce niveau d’étude.

Recevez ici mes sincères hommages.

(4)

Remerciements

Je remercie très sincèrement :

 le Professeur Jacques DOUGNON, Professeur Titulaire au CAMES, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales (PSA) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, pour ses nobles conseils;

 le Docteur Cyrille BOKO, pour ses conseils;

 le Docteur Philippe SESSOU, Chef du Département de Production et Santé Animales(PSA) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi(EPAC), pour ses conseils ;

 le Docteur Chakirath SALIFOU, Enseignante-Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, pour ses conseils. Que Dieu Tout Puissant, vous accorde la santé, une longue vie et le bonheur;

 le Docteur Serge AHOUNOU, pour ses conseils et sa contribution à la réalisation de ce travail;

 monsieur Ignace DOTCHE, pour avoir assumé pleinement et valablement la responsabilité de co-superviseur de ce mémoire. La disponibilité, la

simplicité, la collaboration et la patience dont vous avez fait preuve, ont donné à ce travail toute sa valeur. Recevez tous nos sincères remerciements ;

 monsieur Raymond MONTECHO, pour son accueil et ses conseils durant notre séjour au Secteur Communal de Développement Agricole de Parakou ;

 le Docteur Kévin KASSA, pour ses conseils;

 le Docteur Appolinaire GOUSSANOU pour sa contribution à la réalisation de ce travail ;

 mon frère ainé Bawa BOYA pour son soutien à la réalisation de ce travail ;

(5)

 Tous mes camarades de la 11ème promotion en particulier Grâce Noël YOROU, Rachidou SOUMANOU, Zoubérou ABOUDOU, Clarisse YABANA, Nazifath MOUSSA , Monique KOFFI, pour les moments passés ensemble ;

 mon oncle Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM pour tout ce qu'il a fait pour moi du début jusqu’à ce moment important de ma vie. Retrouvez en ce travail vos multitudes efforts;

 ma tante Adiza BACHABI pour vos soutiens, votre amour fraternel, ainsi que pour votre assistance de tous les jours.

 toute la famille BOYA

 tous ceux qui de loin ou de prêt ont contribué à la réalisation de ce travail.

(6)

Table des matières

Dédicace ... 2

Hommages ... 3

Remerciements ... 4

Liste des sigles ... 9

Liste des tableaux ... 11

Listes des figures ... 12

Résumé ... 13

Abstract ... 14

Introduction ... 15

1. Généralités et Activités Pratiqués ... 18

1.1. Contexte du stage ... 18

1.2. Période de stage ... 19

1.3. Présentation de l’Agence Territoriale de Développement Agricole Pôle 4 . 19 1.3.1. Historique et description de l’ATDA ... 19

1.3.2. Missions et attributions de l’ATDA ... 21

1.3.3. Organigramme de l’ATDA ... 23

1.3.4. Forces et faiblesses de l’ATDA ... 24

1.3.4.1. Forces ... 24

1.3.4.2. Faiblesses ... 24

(7)

2.1.1. Inspection de la viande de bovins ... 26

2.1.2. Inspection de la viande de petits ruminants ... 30

2.2. Difficultés rencontrées ... 31

2.3. Problèmes identifiés ... 31

3. Critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages de bovins ... 34

3.1. Généralités sur les bovins ... 34

3.1.1. Les Races bovines élevées au Bénin ... 34

3.1.1.1. Zébu Azawak ... 34

3.1.1.2. Zébu Yakana ... 35

3.1.1.3. Zébu Goudali ... 35

3.1.1.4. Zébu M’bororo ... 36

3.1.1.5. Race Borgou ... 37

3.1.1.6. Race Lagunaire ... 37

3.1.1.7. Race Somba ... 38

3.1.1.8. Races bovines exotiques élevées au Bénin ... 39

3.1.1.9. Bovins métis ... 40

3.1.2. Systèmes d’élevage ... 41

3.1.2.1. Système d’élevage extensif ... 41

3.1.2.1. Système d'élevage extensif sédentaire ... 42

3.1.2.2. Système d'élevage extensif transhumant ... 43

(8)

3.1.3. Gestion de la reproduction ... 48

3.1.4. Gestion de la consanguinité ... 48

3.2. Cadre de l’étude, matériel et méthodes ... 49

3.2.1. Milieu d’étude ... 49

3.2.2. Matériel et méthodes ... 49

3.2.3. Analyses statistiques ... 50

3.3. Résultats et discussion ... 51

3.3.1. Résultats ... 51

3.3.1.1. Profil des élevages enquêtés ... 51

3.3.1.2. Critères de choix des reproducteurs ... 55

3.3.1.3. Critères de réforme des reproducteurs ... 60

3.3.1.4. Gestion de la consanguinité dans les élevages ... 64

3.3.2. Discussion ... 66

3.3.2.1. Profil des élevages enquêtés ... 66

3.3.2.2. Critères de choix des reproducteurs ... 66

3.3.2.3. Critères de réforme des reproducteurs ... 68

3.3.2.4. Gestion de la consanguinité dans les élevages ... 70

Conclusion et suggestions ... 71

Références bibliographiques ... 72

(9)

Liste des sigles

ATDA : Agence Territoriale de Développement Agricole

CPUAQ : Centre de Pédagogie Universitaire et d’Assurance Qualité ECU : Eléments Constitutifs

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi GBH: Génie de Biologie Humaine

GBMH : Génie Biomédical et Maintenance Hospitalière GC : Génie Civil

GCP : Génie Chimique des Procédés GE : Génie Electrique

GEn : Génie de l’Environnement

GIMR: Génie d’Imagerie Médicale et de Radiobiologie GIT : Génie Informatique et Télécommunication

GME : Génie Mécanique et Energétique GTA : Génie de Technologie Alimentaire LMD : Licence-Master-Doctorat

MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche PSA : Production et Santé Animales

PDA : Pôle de Développement Agricole

REESAO : Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest

(10)

SFP : Surface Fourragère Principale UAC : Université d’Abomey-Calavi UE : Unité d’Enseignement

(11)

Liste des tableaux

Tableau I : Niveau d’étude, races élevées et système d’exploitation ... 53

Tableau II : Structure du troupeau ... 53

Tableau III : Critères de choix des mâles ... 57

Tableau IV : Critères de choix des femelles ... 58

Tableau V : Age à l’entrée en reproduction, au sevrage, à la réforme et la castration, rang de mise bas à la réforme des bovins ... 59

Tableau VI : Critères de réforme des taureaux et des vaches ... 61

Tableau VII : Gestion de la consanguinité dans les élevages ... 65

(12)

Listes des figures

Figure 1 : Organigramme de l’ATDA ... 23 Figure 2 : Postes d’entrée, couloir d’Accès et zones d’accueil des transhumants au Bénin (source : Diop, 2012) ... 46 Figure 3: Répartition sur les axes factoriels des groupes d’éleveurs de bovins suivant les critères de choix et de réforme des mâles ... 54 Figure 4: Répartition sur les axes factoriels des groupes d’éleveurs de bovins suivant les critères de choix et de réforme des femelles ... 54 Figure 5 : Critères de choix et de réforme des mâles ... 62 Figure 6 : Critères de choix et de réforme des femelles ... 63

(13)

Résumé

Au cours de notre stage, qui s’est déroulé du 13 août au 13 octobre 2018 à l’Agence Territoriale de Développement Agricole (ATDA) pôle 4, nous avons participé à l’inspection des viandes de bovins et de petits ruminants. Nous avons aussi participé à l’exécution d’un protocole de recherche sur les critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages bovins. Ainsi, une enquête a été réalisée auprès de 60 éleveurs de bovins du département de Borgou. L’Analyse Factorielle des Correspondances a été utilisée pour dégager les groupes d’éleveurs en fonction des pratiques d’élevage. Le groupe 1 est composé des hommes qui élèvent les bovins de races Borgou et Yakana, le groupe 2 est composé surtout des éleveurs des bovins Borgou, Yakana et des croisés de ces deux races et le groupe 3 est composé des éleveurs de races Borgou, Yakana et de Goudali. Les critères de choix des reproducteurs mâles dans les élevages enquêtés étaient la conformation, l’état sanitaire, la peau lisse et fine, les pattes minces et le train postérieur haut et trapu.

D’autres critères sont utilisés. La croissance des veaux a été plus utilisée (p<0,05) dans le groupe 2 (87%) que dans le groupe 3 (50%). Les éleveurs du groupe 1 choisissent les mâles ayant des testicules développés alors que les éleveurs des groupes 2 et 3 préfèrent les mâles dont les testicules sont très bien développés. L’absence de défauts génétiques est plus utilisée dans les groupes 1 et 2 que dans le groupe 3. Plusieurs critères sont également utilisés pour le choix des femelles. Tous les éleveurs enquêtés utilisent les critères âge de puberté, nombre de trayon, état sanitaire, finesse de la peau, cornes petites et mamelles bien développées pour le choix des reproducteurs femelles.

La majorité des éleveurs du groupe 3 (76,2 %) choisit les femelles ne présentant aucun défaut génétique contre 45,8 % et 46,7 % respectivement des éleveurs des groupes 1 et 2. Les mêmes critères sont utilisés pour la réforme des mâles dans les trois groupes.

Pour la réforme des vaches, tous les éleveurs utilisent le rang de mise bas et la baisse des performances. En dehors de ces critères, les vaches étaient plus (p<0,05) réformées à cause des avortements dans le groupe 1 (70,8 %) que dans le groupe 3 (14,3 %). Les vaches sont réformées plus (p<0,05) dans le groupe 2 (86,7%) quand elles donnent naissance à des veaux morts que dans le groupe 3 (9,5 %). Les éleveurs du groupe 3 (76,2 %) réforment plus (p<0,001) les vaches à cause des maladies que les éleveurs des groupes 1 (29,2 %) et 2 (13,3 %). Les critères utilisés pour le choix et la réforme des reproducteurs sont pertinents mais on les rendra plus efficaces par l’enregistrement et le contrôle des performances dans les élevages.

(14)

Abstract

During our internship, which took place from 13 August to 13 October 2018 at the Territorial Agency for Agricultural Development (ATDA) pole 4, we participated in the inspection of beef and small ruminant meat. We also participated in the execution of a research protocol on the criteria for selection and reform of male and female breeding stock in cattle farms. Thus, a survey was conducted among 60 cattle farmers in the department of Borgou. The Factorial Correspondence Analysis was used to clear the groups of breeders according to the breeding practices. Group 1 is made up of men raising cattle of Borgou and Yakana breeds, group 2 is composed mainly of cattle breeders Borgou, Yakana and crusaders of both breeds and group 3 is made up of breeders of Borgou, Yakana breeds. and Goudali.ct. The selection criteria for male breeding stock in the farms surveyed were conformation, health status, smooth, thin skin, thin legs, and the tall, stocky posterior stock. Other criteria are used. Calf growth was more used (p <0.05) in group 2 (87%) than in group 3 (50%). Group 1 breeders select males with testicles grown while breeders in groups 2 and 3 prefer males with very well developed testes. The absence of genetic defects is more used in groups 1 and 2 than in group 3. Several criteria are also used for the choice of females. All the breeders surveyed use criteria such as puberty age, teat number, health status, fineness of the skin, small horns and udders well developed for the selection of female breeders. The majority of breeders in group 3 (76.2%) choose females with no genetic defect compared to 45.8% and 46.7% respectively of breeders in groups 1 and 2. The same criteria are used for male breeding. in all three groups. For cow reform, all breeders use calving rank and declining performance. Apart from these criteria, cows were over (p <0.05) reformed because of abortions in group 1 (70.8%) than in group 3 (14.3%). The cows are over (p <0.05) in group 2 (86.7%) when they give birth to dead calves than in group 3 (9.5%). Group 3 breeders (76.2%) more cows (p <0.001) cows for disease than group 1 (29.2%) and 2 (13.3%) breeders. Crop selection and breeding

(15)

Introduction

Au Bénin, la production locale en viande est de 80351 tonnes de viande et celle en lait est de 140342 tonnes en 2016 (FAOSTAT, 2018). Cette production est assurée principalement par les bovins. Ces bovins sont élevés en mode extensif caractérisé par un apport très faibles en complément alimentaire et en soins vétérinaires (Youssao et al., 2013; Youssao, 2015). Les problèmes auxquels sont confrontés les élevages de ce système sont d’ordre sanitaire, alimentaire, génétique et conduite de la reproduction dans les élevages. Ces difficultés font que la production tirée de ce système est très faible pour satisfaire le besoin de la population estimée à 10 008749 habitants en 2013 (INSAE, 2015). Les éleveurs ont été assistés dans la recherche de solutions des problèmes sanitaires qui limitent leur production. Ainsi, les pathologies ont été diagnostiquées dans les élevages et les pathologies enregistrées dans les élevages étaient la brucellose, la trypanosomose, les tiques et les affections qu’elles engendrent, la fièvre aphteuse, les dermatoses et les parasitoses internes (Farougou et al., 2012;

Gorna et al., 2014; Noudèkè et al., 2017b; Yessinou et al., 2017; Adehan et al., 2018; Vikou et al., 2018). Après le diagnostic des pathologies dans les élevages, les pathologies à incidence négative sur la production du lait ont été recensées (Noudèkè et al., 2017b) et les moyens de luttes moins onéreux par les plantes ont été recensés, testés et proposés aux éleveurs (Adinci et al., 2015; Noudèkè et al., 2017b; Yessinou et al., 2018). Les éleveurs ont été aussi accompagnés à régler les problèmes alimentaires par l’amélioration de la gestion des parcours (Djenontin et al., 2004) et l’utilisation des compléments alimentaires en saison sèche (Alkoiret et al., 2011; Alkoiret et Bagri, 2013). Sur le plan génétique, les races étrangères ont été importées au Bénin, évaluées et utilisées pour améliorer les performances des races locales (Adambi Boukari et al., 2018a, 2018b). Sur le

(16)

performances de reproduction dans les élevages et non sur les pratiques de la reproduction dans les élevages. Or, pour une meilleure amélioration des performances de production, il faut que les reproducteurs soient bien choisis et réformés au moment opportun. Il est alors indispensable d’accompagner les éleveurs dans le choix et la réforme des reproducteurs dans les élevages. C’est qu’en marge de nos activités de stages à L’ATDA pole4 pour l’obtention du grade de Licence Professionnelle en Production et Santé Animales nous avons recensé les critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages bovins. L’objectif général du stage est de développer des compétences en Production et Santé Animales. De façon spécifique, il s’agit de :

 développer des compétences sur l’inspection et le contrôle de qualité des viandes dans les abattoirs;

 recenser les critères de choix des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages bovins;

 recenser les critères de réforme de reproducteurs mâles et femelles dans les élevages bovins.

Le présent travail est subdivisé en trois parties :

 la première regroupe les généralités et la présentation du cadre de stage ;

 la deuxième prend en compte les activités menées et les difficultés rencontrées;

 la troisième partie porte sur les critères de choix et de réformes des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages bovins du département du Borgou.

(17)

Première partie

Généralités et présentation du lieu de stage

(18)

1. Généralités

1.1. Contexte du stage

L’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) de l’Université d’Abomey- Calavi est créée par le décret N°-2002-551 du 16 décembre 2002, et modifié par le décret N°-2005-078 du 25 février 2005 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l’EPAC. C’est un Etablissement public d’enseignement supérieur, de formation technique et professionnelle, à caractère de grande école dotée d’un règlement pédagogique. Les domaines de compétence de l’EPAC couvrent 13 Départements d’enseignement organisés en deux secteurs clés: le secteur industriel et le secteur biologique. Le secteur industriel (SI) est composé de huit Départements que sont le Génie Civil (GC);

le Génie Electrique (GE); le Génie Informatique et Télécommunication (GIT); le Génie Mécanique et Energétique (GME), le Génie Biomédical et Maintenance Hospitalière (GBMH), Génie de Technologie Alimentaire (GTA), Génie Chimique des Procédés (GCP) et le Département des Sciences fondamentales.

Le secteur biologique est composé de quatre Départements à savoir : Production et Santé Animales (PSA); Génie d’Imagerie Médicale et de Radiobiologie (IMR); Génie de la Biologie Humaine (GBH); et Génie de l’environnement (GEN). L’EPAC dispose aussi d’un Département des langues. Dans le cadre de la professionnalisation de l’enseignement supérieur, la formation en Licence et Master a été instaurée dans le secteur biologique de l’EPAC depuis l’année académique 2005-2006. Ces formations se renforcent aujourd’hui avec les réformes en cours sur le système Licence- Master-Doctorat (LMD) par le Centre de Pédagogie Universitaire et d’Assurance Qualité (CPUAQ) de l’Université d’Abomey-Calavi et le Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur

(19)

L’année a été subdivisée en semestres, les cours réorganisés en Unités d’Enseignement (UE). Chaque UE est composée de plusieurs Eléments Constitutifs appelés ECU.

La formation en Licence Professionnelle à l’EPAC dure trois ans. Elle est répartie en six semestres dont cinq sont dédiés aux cours théoriques et aux travaux pratiques et le dernier semestre est réservé aux stages en entreprise et aux travaux de fin de formation. Au cours de la formation, un stage d’un mois est organisé pendant les vacances universitaires. Conformément aux exigences du système LMD, ce stage est considéré comme une Unité d’Enseignement et exécuté en pleine année académique. C'est dans ce cadre que nous avons effectué notre stage pratique de fin de formation à l’Agence Territoriale de Développement Agricole.

1.2. Période de stage

Dans le cadre de notre stage de troisième année devant conduire à l’obtention de la Licence Professionnelle au Département de Production et Santé Animales de l’EPAC, nous avons choisi l’Agence Territoriale de Développement Agricole (ATDA) du Borgou, afin de renforcer nos compétences pratiques en production et santé animales. Ce stage a été effectué du 13 Août au 13 Octobre 2018.

1.3. Présentation de l’Agence Territoriale de Développement Agricole Pôle4 1.3.1. Historique et description de l’ATDA

L’Agence Territoriale de Développement Agricole Pôle 4 est une des agences Territoriales de Développement Agricole créées par le Décret N°2017-101, du 27 février 2017, au niveau de chaque Pôle de Développement Agricole (PDA).

C’est un établissement public du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche régi par la disposition de la loi n°94-009 du 28 juillet 1994 portant création, organisation et fonctionnement des établissements publics à caractères

(20)

social, culturel et scientifique. Elle est l’organe de gestion du Pôle de Développement du « Borgou Sud-Donga-Collines» et elle est dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle prend en compte les communes de Tchaourou, Parakou, N’Dali, Nikki, Pèrèrè, Djidja, Savalou, Bantè, Dassa-Zoumè, Glazoué, Savè, Ouèssè, Djougou, Ouaké, Bassila et Copargo. C’est une zone de diversification coton-vivrier-anacardier. Cette zone abrite un système d’intégration agro-sylvo-pastorale portant sur l’anacardier et le coton comme cultures locomotives. S’y ajoutent le maïs, le riz, les racines et tubercules (manioc et igname), les légumineuses (niébé, soja, et arachide), et le manguier ainsi que l’élevage intensif de bovin, d’ovin, de caprin et de volaille.

Des actions sur l’extension du soja s’y développent également (MAEP, 2017).

L’Agence Territoriale de Développement Agricole a pour objet de veiller à une meilleure combinaison de l’approche filière et de l’approche territoriale ainsi que l’application des instruments et démarche y afférents, notamment :

 la sélection des filières prioritaires pour le pôle ;

 les interventions sur le maillon pertinent des filières à développer/renforcer ;

 le renforcement des relations entre les différentes catégories d’acteurs ;

 l’établissement des partenariats stratégiques pour des réponses aux problèmes des producteurs, des transformateurs, des services financiers, des commerçants de produits agricoles et leurs dérivés, et des consommateurs ;

 la promotion des aménagements hydroagricoles, le développement de la mécanisation agricole et la réalisation des infrastructures structurantes dans le pôle.

(21)

1.3.2. Missions et attributions de l’ATDA

La mission principale de l’Agence est de mettre en œuvre la politique de promotion des filières porteuses spécifique au Pôle de Développement Agricole sous gestion et d’initier des actions permettant de s’assurer que des objectifs du Gouvernement en matière de promotion des filières et de développement des territoires soient réalisés et produisent des résultats, effets et impacts visibles . A ce titre, l’Agence Territoriale de Développement Agricole (ATDA) est chargée de :

 élaborer, faire valider et conduire avec des acteurs-clés, les plans opérationnels de développement pour le pôle et chaque filière porteuse et ses chaînes de valeurs ajoutées, aux fins d’amélioration de la production, de la productivité, de la compétitivité et des revenus des acteurs ;

 faciliter l’accès des producteurs aux facteurs de production et aux services de qualité adaptés à travers des mécanismes novateurs d’appui à la mise en place des intrants spécifiques, des matériels et équipements adaptés ;

 mettre en place ou renforcer les infrastructures agricoles structurantes indispensables au développement des activités productives et à une meilleure valorisation des productions ;

 faciliter l’accès des acteurs des filières aux informations et innovations, ainsi qu’aux conseils agricoles ;

 suivre de façon rapprochée les acteurs dans l’application effective des innovations introduites ;

 coordonner les projets de développement des filières agricoles intervenant dans le PDA ;

 mettre en œuvre les actions transversales de promotion des filières agricoles du PDA ;

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 appuyer le développement des relations de partenariat entre les acteurs des filières en promotion aux fins de meilleures capacités locales de production et de transformation agro-industrielle ;

 contribuer au développement d’une intercommunalité plus bénéfique dans le domaine du développement agricole ;

 coordonner les interventions des acteurs publics et privés sur les filières agricoles dans le pôle de développement ;

 appuyer l’organisation et la structuration des acteurs au sein de son ressort territorial ;

 faciliter l’accès des produits agricoles aux marchés ;

 assurer la prise en compte de la dimension genre toutes les actions de promotions agricole et rurale ;

 faciliter l’accès des groupes cibles aux financements.

L’Agence Territoriale de Développement Agricole privilégie le faire-faire comme approche d’intervention fortement orientée client, résultats et économie, afin de créer une plus grande attractivité pour les investissements privés (MAEP, 2017).

(23)

1.3.3. Organigramme de l’ATDA

La figure 1 présente l’organigramme de l’ATDA.

DG :Directeur Générale, DGA :Directeur Générale Adjoint, DMAM :Directeur Marketing et Accès aux Marchés, DPFDCV :Directeur à la Promotion des Filières et au Développement Chaînes de Valeurs, DAPSE :Directeur de l’Analyse, de la Planification et du Suivi- Evaluation, DAFAC :Directeur Administratif et Financier (Agent Comptable), DIE :Directeur des Infrastructures et Equipement, CPPF1 :Chef Programme Promotion Filière 1, CPPF 2 :Chef Programme Promotion Filière 2, CPDA : Chef Programme Diversification Agricole, TSP :Technicien Spécialisé en Production, TST :Technicien Spécialisé en Transformation, TSC :Technicien Spécialisé en Conservation, RA :Responsable d’Antenne.

Figure 1 : Organigramme de l’ATDA DG

DGA

DAPSE DPFDCV

DMAM DAFAC DIE

CPPF 1

TSP

TST TSC

CPPF 2

TSP

TSC TST

CPDA

TSP

TST

TSC

RA

(24)

1.3.4. Forces et faiblesses de l’ATDA 1.3.4.1. Forces

Les forces de l’ATDA sont multiples :

 elle dispose de plusieurs agents intervenant dans les domaines de la production animale et végétale ;

 elle organise des séances de recyclage périodique des agents, afin de leur garantir une meilleure prestation ;

 elle assure la prospection des activités agricoles dans sa zone d’intervention grâce aux services fournis par ses agents aux paysans.

1.3.4.2. Faiblesses

Les faiblesses de l’ATDA sont liées à :

 la non opérationnalisation de certains de ses services à cause des différentes réformes en cours dans le secteur ;

 l’exiguïté des locaux dans lesquels ils sont installés ;

 la vétusté du bâtiment qui l’abrite ;

 l’insuffisance des moyens matériels et financiers pour la réalisation de ses activités.

(25)

Deuxième partie

Activités menées et difficultés rencontrées

(26)

2. Activités menées et difficultés rencontrées 2.1. Activités menées

Au cours de notre stage à l’abattoir central de Parakou et de Guèma, nous avons suivi avec intérêt toutes les opérations liées à l'abattage des animaux. De même, nous avons participé à l'inspection de viandes de bovins et de petits ruminants, principaux animaux abattus dans les abattoirs et tueries de la zone. En général, les abattoirs sont des établissements publics permettant de préparer les viandes, de traiter les éléments du cinquième quartier, de soumettre les produits à l’inspection de salubrité et déterminer leur qualité.

2.1.1. Inspection de la viande de bovins

Nous avons réalisé surtout l’inspection post mortem sur les bovins. L’inspection post mortem est un contrôle d’hygiène et de salubrité des denrées alimentaires d’origine animale. Cette opération est très importante dans la mise sur le marché des denrées d’origine animale car elle permet de garantir que la viande produite est saine, indemne de maladie et qu’elle ne présentera pas de risques pour la santé humaine. L’inspection post mortem est réalisée sur tous les animaux abattus à l’abattoir central de Parakou et de Guèma et elle se fait après habillage de l’animal. L’inspection est réalisée par un Docteur vétérinaire ou par un agent vétérinaire du secteur communal assisté éventuellement d’étudiants stagiaires.

Les activités menées à l’abattoir tournent autour de l’inspection des carcasses, de la tête et des viscères des animaux abattus.

Au total, 102 carcasses et 5ème quartiers de bovins dont 20 taureaux, 7 bœufs, 70 vaches et 5 veaux ont été inspectés.

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Inspection de la carcasse

Coup d’œil général

Ce coup d’œil général donné à la carcasse représente le premier temps de l’inspection. Cet examen général a pour but d’apprécier en bloc la carcasse, sa forme, son volume, ses déformations, sa teinte générale, l’aspect des tissus musculaires, la graisse.

Incision des muscles de la cuisse et de l’épaule

L’incision des muscles de la cuisse se fait au ras de l’os du pubis, et celle des muscles de l’épaule au niveau des muscles anconés. Ces incisions ont pour but de mettre en évidence des cysticerques et d’apprécier l’état de la viande : couleur, degré d’humidité et odeur. Environ 4 kg de muscle ont été saisis pour présence d’abcès et de points d’injection.

Incision des ganglions rétro-mammaires et pré-cruraux

Les ganglions rétro-mammaires et pré-cruraux ont été incisés. Ces ganglions renseignent sur l’état sanitaire de la mamelle et de la paroi abdominale du point de vue de la tuberculose. Les glandes mammaires d’une vache ont été saisies parce qu’elle présentait une mammite.

Incision des ganglions pré-scapulaires.

Les ganglions pré-scapulaires qui réagissent le plus souvent en cas de la tuberculose ont été incisés.

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Inspection des éléments du 5ème quartiers

Examen de la rate

De tous les organes abdominaux, la rate est celui qui présente le plus d’importance en inspection des viandes dans les pays tropicaux, en raison de la présence à l’état endémique dans plusieurs d’entre eux du charbon bactéridien.

Cet organe est palpé avec les deux mains après qu’on a apprécié la forme, le volume, la couleur. L’incision permet d’apprécier la couleur et la consistance du tissu splénique qui, en cas de charbon, est friable et laisse écouler une boue noirâtre. Un seul cas de saisie de rate a été enregistré. Le motif de cette saisie est le développement des abcès dans cette rate.

Examen du foie

L’examen du foie a été fait sur l’organe disposé à plat sur une table, la face postérieure au-dessus. On examine le foie dans son ensemble pour juger de la forme, de la couleur, du volume (hypertrophie), de l’aspect de la surface (taches sanguines, abcès, kystes, adhérences). On procède ensuite à la palpitation des zones profondes et on pratique des incisions des muscles en fonction des anomalies soupçonnées. Ces incisions permettent d’apprécier l’état du tissu hépatique : décoloration, congestion, sclérose. Les canaux et vésicules biliaires sont aussi incisés et examinés. Au total, 13 foies de bovins ont été saisies dont 8 pour présences des abcès et de pétéchies, 4 pour des cas de petites douves et 1 pour la présence des nodules.

Examen des poumons

Cet examen a commencé par observation de la surface pour vérifier la présence des traces d’adhérences (pleurésie) de pleurite. On note l’aspect général de

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On examine ensuite le tissu pulmonaire en y pratiquant des incisions, si besoin est, pour rechercher les abcès, les kystes, les lésions d’œdème, de congestion, de péripneumonie, etc. Au total, 9 poumons ont été saisis dont 4 cas d’hypertrophie, 3 cas d’emphysème et 2 cas de congestion.

Examen du cœur

On examine d’abord le péricarde, séreuse qui enveloppe le cœur. Le péricarde peut renfermer entre ses deux feuillets un volume anormal de liquide, ou un liquide d’aspect anormal : présence de sang, de pus, de filaments de fibrine. On incise ensuite le péricarde pour mettre à nu le cœur dont on examine la surface pour déceler des formes parasitaires (cysticerques) ou des lésions hémorragiques (pétéchies).

Pour examiner le muscle myocarde, on incise le cœur au niveau du ventricule gauche, parallèlement au sillon inter ventriculaire qui sépare les deux ventricules. Aucun cœur n’a été saisi pendant les inspections.

Examen des viscères digestifs

On examine la surface externe sur laquelle on aperçoit souvent des nodules parasitaires d’œsophagostomose chez les petits ruminants. On y trouve également des lésions de congestion. Il n’a pas y de saisie au niveau des viscères digestifs.

Examen des reins

Les reins ou rognons ne font pas partie du 5e quartier, car ils restent attachés à la carcasse. On les examine au cours de l’inspection de la carcasse. On inspecte d’abord leur surface en appréciant leur volume, leur forme. Les lésions les plus fréquentes sont les kystes de ladre (cysticerques).

En cas de suspicion de lésion interne (abcès), on les incise suivant un plan

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ouvre les deux moitiés ainsi séparées. Pour faciliter l’opération, on pose le rein à plat sur une table et on appuie dessus avec la main gauche bien entendue. Au cours des inspections, 7 reins ont été saisis dont 4 cas de néphrites et 3 cas de calculs rénaux.

Examen de la tête et de la langue

L’examen de la muqueuse des gencives de la bouche permet de déceler les lésions de peste bovine, maladie contagieuse à déclaration obligatoire.

L’incision des muscles de la joue (masséter), un des lieux d’élection des cysticerques, permet de rechercher ces formes parasitaires. On incise aussi les ganglions lymphatiques rétro-pharyngiens et sous-glossiens pour la recherche de la tuberculose.

L’examen de la langue comporte d’abord une palpitation de l’organe en insistant sur les faces latérales pour déceler les abcès et les cysticerques. La face inférieure de la langue est ensuite incisée sur toute sa longueur pour rechercher les cysticerques.

2.1.2. Inspection de la viande de petits ruminants

Au niveau des petits ruminants, on procède à un coup d’œil général pour juger de l’état de la carcasse. De près, on incise les ganglions pré-scapulaires et les pré-cruraux. Le cœur est ensuite incisé pour observer la présence de lésions de péricardite ; le foie pour les lésions parasitaires fréquentes comme les distomatoses, la cysticercose et les abcès caséeux ; la rate pour détecter la présence du charbon bactéridien et enfin les poumons pour déceler les lésions de broncho-pneumonie et les kystes parasitaires.

Au total, 200 carcasses de petits ruminants dont 150 carcasses d’ovins et 50

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été saisis dont 2 cas d’emphysèmes pulmonaires et 2 cas d’abcès. De même 10 intestins ont été saisis pour raison d’oesophagostomose.

2.2. Difficultés rencontrées

Au cours de ce stage, de nombreuses difficultés ont été rencontrées. Il s’agit notamment de:

 la réticence de certains bouchers envers les stagiaires en cas de saisie d’un organe ;

 l’absence de bâtiments d’abattage et de vestiaire de changement vestimentaire ;

 l’absence de lazaret, de parc de stabulation, de local pour le personnel pour un meilleur contrôle sanitaire ;

 l’absence d’une bibliothèque permettant de renseigner sur les résultats des divers travaux de recherche effectués précédemment dans la commune.

2.3. Problèmes identifiés

Les problèmes identifiés au cours de notre stage sont les suivantes :

Le non-respect des bonnes pratiques d’abattages par les bouchers ;

Le manque d’hygiène en ce qui concerne les alentours des airs d’abattage ;

L’abattage des jeunes animaux par les bouchers.

La plupart des taureaux et vaches abattus durant notre séjour à l’abattoir sont des animaux moins âgés et n’avaient pas à achever leur carrière de reproduction. Ce constat nous a amené à nous demander ce qui serait le motif de l’abattage des animaux si jeunes par les éleveurs. Dans le but de comprendre les motifs de la réforme des animaux dans les élevages, nous avons décidé de mener cette étude

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sur les critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages.

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Troisième partie

Critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages bovins du département du Borgou

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3. Critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages bovins du département du Borgou

3.1. Généralité sur les bovins

3.1.1. Les races bovines élevées au Bénin

Les races bovines se subdivisent en deux groupes: ceux qui ont une bosse (Bos Indicus) ou zébus et ceux qui n’en ont pas (Bos taurus), ce sont les taurins. Au Bénin, les zébus rencontrés sont: l’Azawak, le Gudali, le M’bororo et le Yakana.

La race Borgou, la race Lagunaire et la race Somba sont les races taurines rencontrées au Bénin.

3.1.1.1. Zébu Azawak

Le Zébu Azawak est originaire de la vallée de l’Azawak au Niger. Son aire de dispersion s’étend sur les plateaux du Sahel Nigérien, Malien et Burkinabè. Au Bénin, cette race se rencontrait dans les communes de Malanville et de Karimama. L’Azawak est de taille moyenne: 1,20 à 1,30 m chez le taureau, 1,10 à 1,20 m chez la vache. En 2013, un noyau a été importé à la Ferme d’Elevage de l’Okpara et ensuite diffusé dans les élevages dans les Collines, le Borgou, l’Albori et la Donga. Le poids à la naissance est de 22 kg et les males croissent plus vite que les femelles (Moussa et al., 2017; Siddo et al., 2018). Le poids moyen à 2 ans est 274 kg chez le mâle et 242 kg chez la femelle (Touré et al., 2017). La conformation générale de la femelle est fine et elle a une bonne aptitude laitière (Leader en Afrique de l’Ouest). Sa production laitière varie entre 2,61 et 4,94 litres par jour (Kassa et al., 2016a). Le Zébu Azawak appartient au type rectiligne, bréviligne, eumétrique. Les cornes sont courtes, insérées hautes en forme de croissant, de couleur grise. Elles sont courtes,

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muqueuses et extrémités brunes ou noirâtres a été sélectionnée à la station de Filingue au Niger. C’est un bon animal de portage, apte à l’embouche avec un rendement carcasse entre 48-50%.

3.1.1.2. Zébu Yakana ou White Fulani

Il est encore appelé Bunanji ou Shiwali. C’est un animal de grand format et généralement de robe blanche avec des muqueuses noires. On rencontre des robes mouchetées et pie-noires. Les cornes sont très bien développées et se redressent en s’écartant. Elles sont parfois moyennes ou en lyre. Ces animaux ont une bosse très développée et droite à l’âge jeune et adulte. Quand ils deviennent vieux, la bosse tombe de côté (gauche ou droite). La bosse est plus développée chez le taureau que chez la vache. Selon les éleveurs enquêtés, la vache Yakana produit 3 à 4 litres de lait par jour (Youssao, 2015).

3.1.1.3. Zébu Goudali

Il vit dans le Nord du Bénin, au Niger, au Cameroun, principalement dans l’Adamaoua (arrondissements de N’Gaoundéré, Tignère, Banyo), en République centrafricaine et à l’Est du Nigeria d’où il est originaire. C’est un zébu de taille moyenne à tête longue, étroite, à profil rectiligne, avec des cornes courtes et fines, en croissant ou moyennement longues et épaisses. La bosse est bien développée dans les deux sexes et tombante. Le fanon est assez développé. Le squelette est léger et supporte des masses musculaires bien développées à l’arrière-main. Les pattes sont courtes. Au Cameroun, la robe est le plus souvent rouge pie : la face, le fanon, le dessous du corps blancs, le tour des yeux et le reste du corps rouges. Parfois, la robe est entièrement rouge ou rouge avec des taches blanches. Au Nigeria, au Niger et au Bénin, la robe du Goudali est généralement blanche, pie ou pie rouge. Il est utilisé pour la production laitière et en embouche bovine. Dans les élevages péri-urbains des villes des Départements du Borgou et de l’Alibori, il est utilisé en embouche. Le taureau

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pèse 563 kg et la vache 335 kg, avec une production de lait de l’ordre de 619 litres par lactation. Les productions moyennes journalières de lait varient de 3 à 5 litres (Marichatou et al., 2005; Assani et al., 2015; Kassa et al., 2016). Cette production augmente avec le numéro de lactation jusqu’à la 5ème lactation et chute au-delà de ce numéro de lactation (Assani et al., 2015). De même, les productions moyennes de lait progressent de 3 à 4 litres du premier au troisième mois de lactation, avant de régresser lentement jusqu’au 10ème mois de lactation à 2 litres (Marichatou et al., 2005; Assani et al., 2015; Kassa et al., 2016a). Il s’adapte bien à l’embouche intensive avec un gain moyen quotidien de 600 à 1000 g sur une période de 3 à 4 mois. C’est un animal très docile et apte à la culture attelée.

3.1.1.4. Zébu M’bororo

Son berceau est l’empire du Macina du 18 e siècle et s’étendant du Nigeria, Niger, Tchad jusqu’au Cameroun. Au Bénin, cette race se rencontre dans les communes de Malanville et de Karimama. Lors de la transhumance, les Zébus M’bororo migrent jusqu’à la latitude de Parakou. Le M’Bororo est haut sur pattes avec 1,40 -1,35 m de hauteur au garrot et un poids adulte de 300 à 400 kg.

La femelle a 1,30 à 1,35 m de hauteur au garrot et un poids adulte de 250 à 300 kg. Le M’Bororo est longiligne, convexiligne, hypermétrique. Les cornes sont implantées très hautes en forme de lyre. Leur longueur peut atteindre 0,8 à 1,20 m chez le mâle et chez la femelle. La robe est uniformément noire ou brune avec des muqueuses blondes. Le fanon est assez développé. Ce sont des animaux tardifs n’atteignant leur développement que vers 6 ans. C’est un animal difficile d’approche, assez fougueux et peu propice au dressage pour le travail. Le rendement boucher est faible (45%). La lactation moyenne est de 2 litres par

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3.1.1.5. Race Borgou

La race Borgou est issue d’un croisement stabilisé lointain entre le Zébu White Fulani et les taurins à courtes cornes d’Afrique Occidentale principalement Somba et accessoirement Lagunaire. Les bovins de race Borgou se retrouvent un peu partout au Bénin mais son berceau est le Département du Borgou dont elle porte le nom (Youssao, 2015). Son aire de distribution géographique s’étend au Togo, au Burkina Faso (Méré) et au Nigeria. Race trypanotolérante, haute sur pattes (hauteur au garrot variant entre 1 m et 1,10 m pouvant atteindre 1,15 à 1,22 m chez les femelles et 1,26 m chez les mâles), la race Borgou représente 51% de l’effectif national bovin (Youssao, 2015). Sa robe dominante est de couleur blanche (pie intégrale) ou grise, quelque fois pie-noir, et les muqueuses sont généralement noires (Youssao, 2015). La race Borgou est une race utilisée à trois (03) fins: viande, lait et travail (Adamou-N’Diaye et al., 2001). La vache Borgou produit en moyennes0,99 litre de lait par jour dans la zone péri-urbaine de Parakou (Kassa et al., 2016b). Les bovins de race Borgou ont un poids vif moyen de 287,67 kg, un rendement brute de 49,35% à 56% et un rendement vrai de 58,12% et fournissent généralement plus de la moitié de la viande consommée au Bénin (Adamou-N’Diaye et al., 2001; Salifou et al., 2012).

3.1.1.6. Race Lagunaire

La race Lagunaire est une race naine des régions côtières de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique Centrale. Au Bénin, elle est originaire du Département de l'Ouémé et son aire de distribution géographique au Bénin s’étend au Mono- Couffo, dans l’Atlantique-Littoral, dans le Plateau et dans le Zou. Race trypanotolérante à tempérament doux se plaisant à vivre autour des maisons comme les chèvres, la lagunaire a une robe de couleurs noire, parfois blanche ou pie noire. C’est un animal de petit format mesurant 80 à 100 cm au garrot, pesant 140 à 180 kg chez le mâle et 100 à 140 kg chez la femelle. Les cornes

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est médiocre (Kassa et al., 2016c) mais sa viande de très bonne qualité (Salifou et al., 2013). La production laitière est de 0,36 litre par jour (Kassa et al., 2016c). Le rendement à l’abattage est de 48,59% (Salifou et al., 2012) et sa viande plus tendre que celles des bovins élevés au Bénin (Salifou et al., 2013).

3.1.1.7. Race Somba

La race Somba est une race taurine trypanotolérante à courtes cornes d’Afrique de l’ouest (Adanléhoussi et al., 2003; Lombo et al., 2014). Leur élevage fait l’apanage des Temberma (Togo) ou Tammari (Bénin). Généralement, la race se retrouve au Togo et au Bénin entre 9° 38’ et 10° 38’ de latitude nord. Selon Kassa et Moutouama (2009), la robe la plus fréquente est la pie-noir (20,25%), suivie respectivement des robes noire (18,73%), noir-pie (12,66%), blanche (12,41%), rouge-pie (10,38%), pie-rouge (9,87%) et rouge (7,85%). Les robes noir-rouge ont été rarement rencontrées (2,28%), il en est de même pour les robes grises (2,28%), froment (1,77%) et rouge-noir (1,27%). Les cornes dominantes sont les cornes horizontales symétriques (53%), viennent ensuite les cornes courtes symétriques (32%), les cornes relevées symétriques (8%), les cornes tombantes symétriques (6%) (Kassa et Moutouama, 2009). La race bovine Somba est un animal rectiligne, ellipométrique, bréviligne. Elle possède une tête massive avec de petites cornes horizontales en forme de croissant de 17,38 cm de long; dans une moindre mesure, on note des animaux à cornes flottantes (Kassa et Moutouama, 2009; Chabi China et al., 2016; Boma et al., 2018). La longueur du corps est de 149,7 cm chez le mâle adulte et 145,8 cm chez la femelle (Chabi China et al., 2016). La hauteur au garrot est de 99,7 à 104 cm et de 94,7 à 97 cm, respectivement chez le mâle et la femelle adulte (Kassa et Moutouama, 2009; Chabi China et al., 2016), le poids adulte varie de 165 à

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3.1.1.8. Races bovines exotiques élevées au Bénin

La principale race exotique importée au Bénin est la race Girolando. La semence d’autres races comme Gir, Holstein, Nelore a été importée et utilisée en insémination artificielle au Bénin (Adambi Boukari et al., 2018a).La race bovine Girolando est une race laitière d’origine Brésilienne, bonne laitière, résultant du croisement entre le zébu indien Gir rustique (race à viande) et la race bovine européenne Holstein réputée très bonne laitière (Byishimo, 2012). Les Girolando sont réputés pour produire du lait et de la viande (Byishimo, 2012).

Ils sont généralement de robe noire, mouchetée, pie-noir ou fauve (FEK, 2010).

Les mâles ont une grande capacité d’adaptation (capacité de se servir au pâturage, une relative résistance aux maladies et aux parasites, une croissance pondérale très rapide); ils ont une performance comparable à bien d’autres races à viande. Les Girolando sont des animaux hauts sur pattes avec une hauteur au garrot variant entre 1,30 et 1,60 m et peuvent atteindre 1,40 m chez les femelles et 1,65 m chez les mâles (Anato, 2013). Le poids vif moyen à l’âge adulte est de 450 kg et peut atteindre 800 kg chez les femelles et 900 à 1000 kg chez les mâles (Anato, 2013; Byishimo, 2012). Les femelles Girolando sont des animaux mal proportionnés ayant un profil convexiligne, des cornes dirigées en croissant vers le haut, légèrement en avant du chignon (Anato, 2013). Elles ont un tronc volumineux et une poitrine élargie (Anato, 2013). Les côtes et les cuisses sont bien développées (Anato, 2013). En général, les femelles Girolando sont longilignes et hypermétriques (Anato, 2013). Quant aux mâles, ce sont des animaux très robustes. Le profil de la tête est semblable à celui de la femelle (Anato, 2013). La tête du mâle est plus épaisse, les muscles de l’encolure et de l’épaule sont très bien développés (Anato, 2013). Le corps est large, avec un dos long et concave (Anato, 2013). La poitrine est très solide. Ajoutons qu’au niveau de la tête, les cornes sont généralement absentes à cause de l’écornage réalisé à bas âge (Anato, 2013). Mais quand elles existent, elles sont souvent noires et

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lisses (Anato, 2013). Les oreilles sont moyennes, légèrement pendantes en s’écartant latéralement de la tête (Anato, 2013). Ces animaux ont aussi un fanon bien développé qui commence du menton et finit au poitrail (Anato, 2013). En ce qui concerne leurs aptitudes, les Girolando ont une prédisposition physiologique à la production, qui est principalement basée sur le lait (Anato, 2013). La vache Girolando produit en moyenne 4,77 litres de lait par jour, à la Ferme d’Elevage de Kpinnou (Kassa et al., 2016b). Dans son berceau (au Brésil), la production moyenne journalière à la première lactation varie de 7 à 13 litres avec une production totale de 3600 kg par lactation de 270 à 300 jours (Hestin, 2012).

3.1.1.9. Bovins métis

Plusieurs croisements ont été réalisés entre les races locales et les races exotiques dans le but d’améliorer la production du lait et de la viande. Parmi ces métis, nous pouvons citer : Borgou x Girolando, Borgou x Gir, Borgou x Holstein, Borgou x Nellore ; Borgou x Azawak et Azawak x Lagunaire. En dehors de ces croisements mieux suivis, des croisements incontrôlés ont été effectués par les éleveurs entre les taurins et les zébus puis entre les zébus et les races exotiques.

Les croisements entre la race Borgou et les races Gir et Girolando améliorent les performances de croissance et de production laitière de cette race (Adambi Boukari et al., 2018a). Ainsi, les croisés Borgou x Gir et Borgou x Girolando pèsent respectivement 171 kg et 175 kg à 1 an contre 102 kg pour le Borgou (Adambi Boukari et al., 2018a). Ces métis, produisent par jour 6,80 litres pour le Borgou x Gir et 4,40 litres pour le Borgou x Girolando contre 1,25 litre pour le Borgou (Adambi Boukari et al., 2018a).

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3.1.2. Systèmes d’élevage

3.1.2.1. Système d’élevage extensif

Le système extensif de production animale peut être défini comme une méthode d’élevage sur de vastes surfaces, avec de faibles investissements, une faible densité du cheptel et une faible productivité par hectare (Renoux, 2009). Selon cet auteur, plus un élevage est extensif, plus la quantité d’intrants est faible et se caractérise également par l’inexistence de logements pour les animaux qui vivent toute l’année sur des prairies naturelles non entretenues. Les fourrages naturels constituent alors la seule alimentation des animaux et la reproduction est basée sur la monte naturelle avec une quasi-inexistence d’un plan de prophylaxie (Renoux, 2009). Le système d’élevage extensif est très dépendant de l’environnement et des aléas climatiques (Renoux, 2009). Ce type d’élevage exploite les races bovines locales; il est caractérisé par une alimentation exclusive au pâturage et l'absence de bâtiments d'élevage; l'objectif premier de cet élevage n'est ni la production laitière ni la production de viande; c'est un patrimoine collectif ou familial; dans cet élevage, les animaux sont peu exploités; la vente d'animaux est très rare et l'animal constitue une épargne dont les propriétaires ne prélèvent que dans de rares cas de besoin d'argent; les animaux servent beaucoup plus à l'occasion des cérémonies comme les funérailles, le mariage, les sacrifices et à l'occasion des fêtes de Tabaski (Yaokorin, 2007). L'élevage extensif ou pâturage extensif est une méthode d'élevage souvent caractérisée par une faible capacité de charge; les animaux élevés en système extensif sont généralement rustiques, c'est-à dire adaptés au milieu dans lequel ils vivent. La production s’organise principalement autour des pâturages, des points d’eau; les animaux exploitent la végétation de la saison des pluies, la paille peu nutritive en saison sèche (Kamuanga, 2005). Les troupeaux sont en constante divagation et la reproduction est peu ou pas du tout

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soumises aux facteurs environnementaux notamment les aléas climatiques (Hamadou et Sanon, 2006). Les pâturages naturels fournissent la quasi-totalité de l'alimentation et la contrainte majeure se situe en saison sèche quand les herbacées se lignifient et perdent leur valeur nutritive (Hamadou et Sanon, 2006). L’élevage extensif est également axé autour de l’autoconsommation familiale (Youssao, 2015; Chabi Toko, 2016). La main d'œuvre est exclusivement familiale (Chabi Toko, 2016). Ce système est très répandu en Afrique notamment au Bénin et peut être réparti en 4 principaux types: le système d’élevage extensif sédentaire, le système d’élevage extensif semi transhumant, le système d’élevage extensif transhumant et le système d’élevage extensif nomadique.

3.1.2.1. Système d'élevage extensif sédentaire

Dans ce type d'élevage, le cheptel reste fixe toute l'année; ce mode d'élevage se rencontre surtout dans les zones plus ou moins humides, agropastorales; il concerne surtout les bovins de races Lagunaire, Somba, Borgou et de plus en plus les métis Zébu x Borgou et Zébu x Lagunaire (Adjou Moumouni, 2006).

Ici, les troupeaux sont de petite taille, en moyenne un effectif variant entre 10 à 80 têtes (Adjou Moumouni, 2006). Une étude menée par Youssao et al. (2013) dans les Départements du Borgou, de l’Alibori et de l’Atacora montre que l’élevage extensif sédentaire est caractérisé par des habitats (parcs de nuit) construits en bois avec des piquets à l’intérieur, auxquels les animaux sont rattachés la nuit. Les animaux sont nourris essentiellement au pâturage naturel et sont complémentés parfois par des résidus de récolte, le sel et le tourteau de coton (Youssao et al., 2013). Les animaux sont conduits au pâturage entre 9 h et 9 h 30 mn et sont de retour entre 17 h 30 mn et 18 h 30 mn. Pendant la saison

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Sraïri et al. (2003) distingue deux types d’élevage extensif sédentaire dans le périmètre irrigué du Gharb : les élevages allaitants de race locale et les petites exploitations sans terre. Dans les élevages allaitants de race locale, les troupeaux d’un effectif moyen (50 vaches de race Brune de l’Atlas) vont paître sur une Surface Agricole Utile (SAU) de 10 ha. La Surface Fourragère Principale (SFP) couvre toute la Surface Agricole Utile. Les apports de concentrés sont occasionnels et 22% des charges du troupeau sont liées à l’alimentation. La production du lait occupe une petite place dans ces exploitations (7%). Le rendement laitier par lactation de référence (305 jours) d’une vache est de 450 kg. Les éleveurs investissent très faiblement. Les aléas climatiques et les fluctuations des rendements en viandes sont de véritables problèmes. En ce qui concerne les petites exploitations sans terre, elles sont caractérisées par une Surface Agricole Utile (SAU) de 0,5 ha, un effectif moyen de 4 vaches de race Brune de l’Atlas, l’inexistence de Surface Fourragère Principale (SFP). Les apports de concentrés sont occasionnels et 13% des charges du troupeau sont liées à l’alimentation. La production du lait occupe une infime place dans ces exploitations (3%). Le rendement laitier par lactation (305 jours) d’une vache est de 150 kg. Les éleveurs investissent très peu (rareté des capitaux) et les aléas climatiques sont un frein à l’élevage.

3.1.2.2. Système d'élevage extensif transhumant

Le système transhumant favorise une grande mobilité et un faible lien avec l’agriculture. Le but est d’utiliser le meilleur pâturage au meilleur moment et de disposer d’eau. Il existe une habitation permanente ; les mouvements sont cycliques, saisonniers et se font à l’intérieur de parcours saisonniers. L’éleveur retourne à l’habitation permanente chaque année. Selon la distance parcourue on distingue la grande transhumance et la petite transhumance.

Petite transhumance

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Elle a pour but de valoriser les résidus de récoltes ou d’accéder aux meilleurs pâturages ou laisser la place aux cultures ; cette forme de transhumance est très répandue et elle permet de réduire les conflits avec les agriculteurs. Très souvent, les déplacements se font au niveau national mais ils peuvent être transfrontaliers notamment pour les éleveurs installés non loin des frontières (Diop, 2012).

Grande transhumance

Elle se fait en saison sèche et ne répond pas à un schéma rigide dans ses modalités, son organisation et sa fréquence. Elle correspond à des mouvements de grande amplitude du bétail (nord-sud à l‘aller et sud-nord au retour). Les distances parcourues sont de plusieurs centaines de kilomètres, et dépassent fréquemment les frontières du pays d’origine (Diop, 2012).

En saison sèche, le parcours aller de la transhumance est plutôt constitué de points stratégiques (points d‘eau, aires de pâturages, marchés, cures salées, gués, etc.) que les éleveurs cherchent à relier (Convers et al., 2007). Ils ne suivent donc pas une piste bien précise puisque les champs ne sont pas cultivés à cette période. Leur itinéraire est issu de la tradition mais s’articule autour de la présence de certaines ressources pastorales « clés » (fourrage et eau essentiellement). Au moment du retour de la transhumance et lors des déplacements quotidiens sur le terroir d‘attache en saison des pluies, des pistes précises appelées couloirs sont empruntées par les éleveurs, pour faciliter leur passage à travers les terroirs agricoles. On observe actuellement une tendance au balisage de ces couloirs (figure 2), pour contrer l’avancée des champs qui engendrent de violents conflits entre agriculteurs et éleveurs (Diop, 2012).

Les productions (lait, viande, fumier) se font alors tout au long du déplacement

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change pas fondamentalement les principes de la transhumance (zone d‘accueil et de départ, transformation des règles, etc.), mais a tendance à amplifier la notion d‘étranger. Sur la zone que nous avons étudiée, cette transhumance transfrontalière part du Burkina et du Niger pour aller vers le Bénin. Des mouvements de troupeaux ont toujours existé dans cette zone. Cependant la transhumance transfrontalière est apparue comme un phénomène massif après les sécheresses de 1973 et 1984

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3.1.2.3. Système d’élevage semi-intensif

Le système de production semi-intensif est un système de production qui consiste en une amélioration du système traditionnel (extensif) de production notamment la conduite des animaux et l’organisation de la production par le biais de l’alimentation, la santé, la génétique (Ferrari, 2013). L’objectif principal de production dans le système semi-intensif est d’assurer une production continue en toute saison ; la production intervient principalement comme source de revenus monétaires pour l’exploitant ; le système semi-intensif est aussi caractérisé par la complémentation, la médication et l’amélioration du potentiel génétique des races locales (N’Diaye, 2006; Yaokorin, 2007). L’expression

«élevage semi-intensif» se réfère à des systèmes d’élevage «marqués par un niveau d’investissements souvent assez faible en bâtiments et équipements d’élevage et par un recours plus ou moins important aux intrants alimentaires et vétérinaires; les animaux sont moins dépendants des ressources naturelles et de l’espace que ceux qui sont élevés dans un système extensif; ils ne s’éloignent pas du lieu de production» (INSD, 2009). Le système agro-pastoral a tendance à se rapprocher de ce système grâce au potentiel important en sous-produits agricoles et agro-industriels dont il dispose (N’Diaye, 2006). Pendant la saison sèche et après les périodes de récoltes, les animaux sont dans les champs de culture; ils s’alimentent à base de résidus de récolte (fanes d’arachide, pailles de maïs, graines de coton…); en saison des pluies, les animaux sont conduits dans la journée sur les pâturages naturels et le soir ils sont parqués (Youssao, 2015).

Dans ce type d'élevage, les bâtiments d'élevage sont le plus souvent construits en murs de ciment couverts de tôles ou bien sur piquets couverts et entourés de tôles (Yaokorin, 2007).

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3.1.3. Gestion de la reproduction

Dans les élevages bovins, la monte est libre. Ainsi, il existe dans chaque troupeau et de façon permanente un mâle reproducteur de telle sorte que les mises bas sont enregistrées dans le troupeau toute l’année. Pour la mise en reproduction, les animaux sont choisis en fonction des performances de leurs parents. Mais selon les éleveurs, les reproducteurs doivent répondre à un certain nombre de critères avant d’être choisis.

3.1.4. Gestion de la consanguinité

La consanguinité s’observe dans certains troupeaux mais elle est très rare. Chez les éleveurs peulh, on la rencontre dans deux cas : dans les troupeaux à effectif important et où les animaux sont peu connus par l’éleveur et dans le cas où l’animal est très important à l’éleveur (certains éleveurs ont de difficultés à se séparer de certains animaux). La majorité des troupeaux ne connaissent pas la consanguinité. Par contre, chez les autres éleveurs qui n’ont pas la tradition pastorale, la consanguinité est plus fréquente et reste peu connue par l’éleveur.

Les conséquences de la consanguinité selon les enquêtés sont: taux de mortalité élevé et baisse des performances de production (lait, viande et la croissance).

Pour éviter la consanguinité, les éleveurs sortent du troupeau les taurillons en âge de reproduction. Ces taurillons sont soit vendus ou utilisés comme reproducteurs dans d’autres troupeaux (si l’éleveur à plusieurs troupeaux génétiquement différents). Le taureau est également sorti du troupeau ou castré quand sa progéniture femelle est en mesure de se reproduire. Comme les taurillons, le taureau sorti est soit vendu ou utilisé dans un autre troupeau. Ceux qui n’arrivent pas à se séparer des mâles géniteurs procèdent à sa castration quand sa progéniture femelle atteint l’âge adulte (âge de reproduction)

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