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Critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages de porcs des départements de l’Ouémé et du Plateau

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

***********

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

***********

DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES

************

Rapport de fin de formation pour l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle en Production et Santé Animales

Thème

Critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages de porcs des

départements de l’Ouémé et du Plateau

Présenté par:

Amatus Adémonla Seyivè Orphée HOUETO

Superviseur:

Prof. Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM

Professeur Titulaire de Zootechnie (CAMES) Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC

9ème promotion

Année académique 2015-2016

(2)

Je dédie ce modeste travail …

 IN MEMORIUM

- A mon défunt grand père Anastase HOUETO et à tous les défunts de la famille HOUETO et alliées. Que la terre vous soit légère.

 A mon père Serges Samuel HOUETO

Ce travail est le fruit des nombreux efforts consentis pour ma formation. Puisse- t-il être l’aboutissement de nos innombrables actions. Trouve à travers celui-ci l’expression de ma profonde reconnaissance.

 A ma mère Cornelie SANNY

Femme d’honneur et de dignité, ton souci majeur est de voir réussir tes enfants.

Ton amour pour moi, tes conseils et tes encouragements ont sans cesse guidé mes pas et m’ont toujours servi de références. Accepte ce travail comme un témoignage de ma profonde sympathie et de mon attachement filial. Que Dieu t’assiste et t’accorde la grâce et la paix.

 A mes oncles ; tantes ; cousins et cousines, merci pour le soutien

 A mes frères et sœur : Abel, Claudy, Marie-Thérèse et Trésor

Ce travail est le vôtre. Il est l’expression de votre soutien permanent et sans faille. Je vous assure de ma profonde reconnaissance. Restons unis et forts.

 A Monsieur BANKOLE Honoré sans qui rien ne serait fait. Merci

(3)

HOMMAGES

A mon superviseur, Professeur Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Professeur Titulaire de Zootechnie, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Directeur du Laboratoire de Biotechnologie Animale et de Technologie des Viandes, pour avoir accepté encadrer ce travail. Votre amour pour le travail bien fait, votre rigueur scientifique, votre simplicité à conseiller, votre esprit de précision, constituent pour moi une référence. Veuillez bien recevoir mes sincères hommages avec la plus profonde gratitude ;

Au président du jury pour avoir accepté malgré vos multiples occupations, de juger ce travail en y apportant vos critiques scientifiques. C’est un grand honneur que vous me faites en présidant ce jury. Recevez respectueusement mes hommages;

Aux membres du jury pour avoir accepté de juger la qualité de ce travail. Vos observations et vos critiques seront d’un précieux concours pour l’amélioration de ce travail;

Aux enseignants de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC);

particulièrement ceux du Département de Production et Santé Animales (PSA); vous qui n’avez ménagé aucun effort en nous élevant vers ce niveau d’étude. Recevez ici mes sincères hommages.

(4)

REMERCIEMENTS

L’aboutissement de ce travail a été possible grâce à la collaboration et aux soutiens indéfectibles de nombreuses personnes. Je témoigne ma profonde reconnaissance à toutes celles et à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la réalisation de ce rapport. Mes sincères remerciements vont particulièrement à l’endroit de :

 Au Professeur Mouhamed SOUMANNOU, Directeur de l’Ecole Polytechnique d’Abomey – Calavi pour nous avoir accepté dans son institution ;

 Au Docteur Cyrille BOKO, Chef du Département de Production et Santé Animales (PSA) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC),

 A Monsieur Serge AHOUNOU pour les conseils et les multiples contributions ;

 A Docteur Chakirath SALIFOU, pour les conseils ;

 A Monsieur Ignace DOTCHE, la disponibilité sans condition et la collaboration dont vous avez fait preuve, ont donné à ce travail toute sa valeur. Recevez tous nos sincères remerciements ;

Doctorants Kévin KASSA, Pascal KIKI, Benoit GOVOEYI pour vos contributions scientifique et technique à la réalisation de ce document ;

Aux sieurs Rodrigue BIOBOU, Constant ASSOGBA,

 Au RDR du SCDA de Sèmè-Podji Monsieur Lazare HOUNDANON

 A la TSPA par intérim Madame Damienne YABI ;

 A la Madame GARBA Aoulath CPA de zone de Djeregbe

 A tous les acteurs de la filière porcine qui m’ont permis de mener l’enquête en acceptant de répondre à mes interrogations.

(5)

 Tous mes camarades de promotion en général et en particulier Fatouma BENON, Loïc MIDJO, Kaleos BANKOLE, Naïmatou ABDOULAYE, Maxime KPEJO, Emmanuel HOGBONOUTO, Christelle DJIVO,

 A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de travail.

(6)

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ... 2

HOMMAGES ... 3

REMERCIEMENTS ... 4

TABLE DES MATIERES ... 6

LISTE DES SIGLES ... 9

LISTE DES TABLEAUX ... 11

LISTES DES FIGURES ... 12

RESUME ... 13

ABSTRACT ... 14

Introduction ... 15

Première partie : Généralités et présentation du cadre de stage ... 17

1. Généralités ... 18

1.1. Contexte du stage ... 18

1.2. Période de stage ... 19

1.3. Présentation du CARDER ... 19

1.3.1. Historique et description du CARDER ... 19

1.3.2. Missions, objectifs et attributions du CARDER ... 22

1.3.3. Organigramme du CARDER ... 25

1.3.4. Forces et faiblesse du CARDER Ouémé –Plateau ... 26

1.3.4.1. Forces ... 26

1.3.4.2. Faiblesses ... 26

Deuxième partie : Activités menées et difficultés rencontrées ... 27

2. Activités menées et difficultés rencontrées ... 28

(7)

2.1. Activités menées ... 28

2.1.1. Traitement de quelques pathologies ... 28

2.1.2. Vaccinations des animaux ... 29

2.1.3. Opération chirurgicale : la castration ... 30

2.2. Difficultés rencontrées ... 30

2.3. Problème identifié ... 31

Troisième partie : Gestion de la reproduction dans les élevages porcins des départements de l’Ouémé et du Plateau et proposition de stratégies appropriées d’insémination artificielle ... 32

3.1. Généralités sur l’élevage porcin ... 33

3.1.1. Principales races porcines ... 33

3.1.2. Système d’élevage ... 35

3.1.2.1. Système d’élevage extensif ou traditionnel : ... 35

3.1.2.2. Système d’élevage semi-intensif ... 36

3.1.2.3. Système d’élevage intensif ... 36

3.1.3. Reproduction ... 37

3.1.3.1 Age de mise à la reproduction ... 37

3.1.3.1.1 Le verrat ... 37

3.1.3.1.2 La truie ... 37

3.1.3.2 L'accouplement ... 39

3.1.3.3 La gestation ... 40

3.1.3.4 La parturition ... 41

3.1.3.5 Lactation et élevage des porcelets ... 42

3.1.3.6 Le sevrage ... 43

(8)

3.1.3.7 Modalités du sevrage ... 43

3.1.3.8 Choix des reproducteurs ... 44

3.2. Cadre d’étude, matériels et méthode : ... 47

3.2.1. Cadre d’étude ... 47

3.2.2. Matériels ... 47

3.2.3. Méthodes ... 48

3.2.4. Analyse statistique ... 48

3.3. Résultats et discussion ... 50

3.3.1. Résultats ... 50

3.3.1.1. Profil des élevages enquêtés ... 50

3.3.1.2. Critères de choix des reproducteurs ... 52

3.3.1.3. Critères de réforme des reproducteurs ... 57

3.3.2. Discussion ... 61

3.3.2.1. Profil des élevages enquêtés ... 61

3.3.2.2. Critères de choix des reproducteurs ... 61

3.3.2.3. Critères de réforme des reproducteurs ... 62

Conclusion ... 64

Références bibliographiques ... 65

Annexe ... 68

(9)

LISTE DES SIGLES

BID: Banque Islamique de Développement

BOAD : Banque Ouest Africaine pour le Développement

CARDER : Centre Agricole Régional pour le Développement Rural CEE: Commission Economique pour l'Europe

CeRPA : Centres Régionaux pour la Promotion Agricole

DAER : Direction de l’Aménagement et de l’Equipement Rural DDA : Direction du Développement Agricole

ECU : Elément Consécutif d’Unité

EPAC: Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

FAO : Organisation des Nations Unis Pour l’Alimentation et l’Agriculture FIDA: Fonds International pour le Développement Agricole

GBH : Génie de Biologie Humaine GEn : Génie de l’Environnement

GIMR : Génie d’Imagerie Médicale et de Radiobiologie GTA : Génie de Technologie Alimentaire

GTZ: Gesellschaftfür Internationale Zusammenarbeit INSAE : Instut National

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

LMD : Licence Master Doctorat PAS : Programme d’Ajustement Structurel PIP : Programme d’Investissement Public

PRSA : Programme de Restructuration des Services Agricoles

(10)

PSA : Production et Santé Animales

RDR : Responsable du Développement Rural

REESAO : Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest

SCDA : Secteur Communal de Développement Agricole SA : Secrétariat Administratif

SADEA : Service Appui au Développement Entreprises Agricoles

SADFAP : Service Appui au Développement des Filières Agricoles Porteuses SAFDP : Service des Analyses des Filières et Démarches de Promotion

SAGP : Service Administratif et Gestion Personnelle SAH : Service Aménagement et Hydro agricole

SASAN : Service Appui à la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle SCR : Service Constructions Rurales

SDPA : Service Développement Productions Agricoles SFCSB : Service Finances, Comptabilité et Suivi Budgétaire SFIC : Service Formation, Information et Communication SGEMP : Service Gestion Equipement, Matériel et Patrimoine SMTA : Service Mécanisation et Technologies Appropriées SOC : Service Organisation des Chaînes

SP : Secrétariat Particulier

UAC : Université d’Abomey-Calavi

(11)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Niveau d’étude, races élevées et mode d’élevage ... 52 Tableau II : Taille du cheptel ... 52 Tableau III : Critères de choix des reproducteurs ... 55 Tableau IV : Ages à l’entrée en reproduction, au sevrage, à la réforme et à la castration et durée sevrage-accouplement ... 56 Tableau V : Critères de réforme des reproducteurs ... 58 Tableau VI : Distribution des élevages par type d’élevage ou groupe ... 68

(12)

LISTES DES FIGURES

Figure 1 : Organigramme de CARDER ... 25 Figure 2 : Critères de choix et de réforme des mâles ... 59 Figure 3 : Critères de choix et de réforme des femelles ... 60

(13)

RESUME

Au cours de notre stage, qui s’est déroulé du 18 juillet au 14 octobre 2016 au Centre Agricole pour le Développement Rural (CADER) Ouémé-Plateau, nous avons participé au diagnostic et au traitement des pathologies animales et à l’exécution d’un protocole de recherche sur les critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages de porcs. Ainsi, une enquête a été réalisée auprès de 65 éleveurs des départements de l’Ouémé et du Plateau. L’Analyse Factorielle des Correspondances a été utilisée pour dégager les groupes d’éleveurs en fonction des pratiques d’élevage. Les moyennes et les fréquences des caractéristiques des élevages sont calculées et comparées par groupe d’éleveurs. Les critères les plus utilisés pour choisir les jeunes mâles dans le groupe 1 étaient l’état de santé (100%), la conformation et les testicules très développés (90,91), le caractère de l’animal et la croissance (54,55%). En plus de ces critères, l’absence de défaut génétique (66,67%) et le nombre de tétines (51,85%) sont utilisés pour le choix des verrats dans le groupe 2. Il en est de même pour le groupe 3 et 77,77% et 55,56% tiennent compte respectivement des défauts génétique et du nombre de tétines lors du choix des verrats. Les critères les plus utilisés pour le choix des femelles dans les trois groupes étaient l’état de santé, la taille de la portée, la croissance naissance -sevrage et le nombre de nés vivants. En plus de ces critères, l’absence de défauts génétiques et le nombre de tétines sont utilisés dans les groupes 2 et 3. Les éleveurs du groupe 1 disposent très peu de critères de réforme des verrats. Par contre, les critères de réforme des verrats dans le groupe 2 et 3 étaient l’âge, le changement de caractères et la perte de libido. Le principal critère de réforme des truies dans tous les groupes était le rang de mise bas. En définitif, les éleveurs disposent de critères pertinents de choix et de réforme des reproducteurs qu’il faudrait améliorer surtout dans les élevages traditionnels (groupe 1) afin d’améliorer la productivité de ces éleveurs.

Mots clés : Choix, réforme, reproduction, porc, Bénin

(14)

ABSTRACT

During our internship, which took place from July 18 to October 14, 2016 at the Agricultural Center for Rural Development (CADER) Ouémé-Plateau, we participated in the diagnosis and treatment of animal pathologies and the execution of research protocol on the criteria for selection and reform of male and female breeding pigs. A survey was carried out among 65 breeders in the Ouémé and Plateau departments. Factor Correspondence Analysis was used to identify the breeders groups based on husbandry practices. The average and the frequencies of the characteristics of the breeding are calculated and compared by group of breeders. The most commonly used criteria for selecting young males in group 1 were health status (100%), conformation and highly developed testicle (90.91), animal character and growth (54, 55%). In addition to these criteria, the absence of genetic defect (66.67%) and the number of teats (51.85%) are used for the selection of boars in group 2. It the same for group 3 And 77.77% and 55.56%, respectively, account for genetic defects and the number of teats in the selection of boars. The most commonly used criteria for the selection of females in the three groups were health status, litter size, birth- to-weaning growth, and number of live born alive in addition to these criteria, the absence of genetic defects and the number of teats are used in groups 2 and 3. Group 1 breeders have very few criteria for reforming boars. On the other hand, the criteria for reforming boars in Group 2 and 3 were age, character change and loss of libido. The principal criterion for sow reform in all groups was the birth row in short, breeders have relevant criteria for breeding selection and reform that should be improved especially in traditional breeding (Group 1) in order to improve the productivity of these breeders.

Key words: Choice, reform, reproduction, pig, Benin

(15)

Introduction

La production nationale en viande est estimée à 36822 tonnes de viande de bovins, 8243 tonnes de petits ruminants, 12436 tonnes de volailles, 4968 tonnes de porcins, 1875 tonnes de léporidés et 624 d’autres rongeurs (Countrystat, 2015). Cette production est très faible pour faire face au besoin de la population et le déficit est comblé par les importations massives de viandes et produits carnés. En 2014, le volume des importations en lait a été de 229831 tonnes et celle de la viande de 281394 tonnes (INSAE, 2014). Ces importations ont pour conséquence une sortie de devise nationale et une dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Pour pallier ces importations, il est indispensable d’accroître la production nationale en viande et produits carnés. Pour la production en viande, une priorité doit être portée sur les espèces à cycle court pour accélérer la production nationale. Parmi les espèces à cycle court, l’espèce porcine mérite d’être de premier choix parce que la part de viande fournie par les porcs parmi les animaux d’élevage conventionnel est la plus faible. Or, sur le plan mondial, après la production de viande de volaille, la production de viande de porc a été le secteur le plus développé (FAO, 2009). Des efforts ont été faits pour l’amélioration de production nationale en viande porcine. Ces efforts ont porté sur la caractérisation de l’élevage porcin en vue d’améliorer les techniques d’élevage (Youssao et al., 2008; Houndonougbo et al., 2012), sur l’alimentation (Accodji et al., 2009) ; sur le croissement du porc local avec les races exotiques (Youssao et al., 2009b) ; sur les performances de reproduction (Kouthinhouin et al., 2009) et sur la santé à travers les Centres Agricoles Régionaux pour le Développement Rural (CARDER) et les cabinets vétérinaires. En plus de ces travaux, il y a également des croisements réalisés par les éleveurs pour avoir des sujets plus performants. Ces différents efforts ont contribué certes à l’amélioration de la production nationale et surtout ceux portants sur les croisements qui ont abouti à des sujets performants. Mais malheureusement aucun d’entre eux ne s’est penché sur les critères de choix et de réforme des

(16)

reproducteurs. Or, le choix des animaux pour la reproduction est très important en élevage, il permet à l’éleveur de sélectionner les animaux en fonction de ses objectifs et de limiter certaines maladies congénitales comme la hernie et de limiter aussi les temps improductifs dans l’élevage. De la même manière, le moment de réforme des reproducteurs en élevage porcin est très important et permet d’éviter des pertes économiques pour l’éleveur.

C’est pour apporter notre contribution à la recherche dans ce domaine que pour l’obtention de notre diplôme de Licence Professionnelle en Production et Santé Animales nous avons choisi le CARDER Ouémé Plateau afin de faire l’état des lieux des critères de choix et de réforme des reproducteurs dans les élevages porcins de cette localité. L’objectif général de cette étude est de contribuer à l’amélioration de la production nationale en viande porcine. Il s’agit de façon spécifique de :

 développer des compétences dans le domaine de la production porcine en vue d’améliorer mes performances ;

 répertorier les critères de choix des reproducteurs ;

 répertorier les critères de réformes des reproducteurs ; Le présent travail est subdivisé en trois parties :

 la première regroupe les généralités et la présentation du cadre de stage ;

 la deuxième prend en compte les activités menées et les difficultés rencontrées ;

 la troisième porte sur les critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles dans les élevages de porcs des départements de l’Ouémé et du Plateau

(17)

Première partie : Généralités et présentation du

cadre de stage

(18)

1. Généralités

1.1. Contexte du stage

L’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) de l’Université d’Abomey- Calavi a été créée par décret N°-2002-551 du 16 décembre 2002, modifiée par le décret N°-2005-078 du 25 février 2005 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l’EPAC. C’est un établissement public d’enseignement supérieur, de formation technique et professionnelle, à caractère de grande école doté d’une autonomie financière et d’un règlement pédagogique. Les do00maines de compétences de l’EPAC couvrent dix (11) départements d’enseignement organisés en deux secteurs clés : le secteur industriel et le secteur biologique. Le Secteur Industriel se compose de cinq (06) Départements : Génie Civil, Génie Electrique, Génie Informatique et Télécommunication, Génie Mécanique et Energétique et Génie Biomédicale et Maintenance hospitalière, Génie Chimie des Procédés. De nouveaux départements ont été créés. Il s’agit du Département du Génie Chimique des Procédés, le Département des Sciences fondamentales et le Département des langues. Au niveau du Secteur Biologique, il y a cinq (05) Départements : Génie d’Imagerie Médicale et de Radiobiologie (GIMR) ; Génie de Biologie Humaine (GBH) ; Génie de l’Environnement (GEn) ; Production et Santé Animales (PSA) et Génie de Technologie Alimentaire (GTA). Dans le cadre de la professionnalisation de l’enseignement supérieur, la formation en Licence et en Master Professionnels a été instaurée dans le secteur biologique de l’EPAC depuis l’année académique 2005-2006. Ces formations se renforcent aujourd’hui avec les réformes en cours sur le système LMD (Licence-Master-Doctorat) au sein du RESAO (Réseau pour l’Excellence de l’enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest) et avec l’appui du Centre de Pédagogie Universitaire et d’Assurance Qualité de l’Université d’Abomey-Calavi. Aujourd’hui, les curricula de formation ont été revus. L’année a été subdivisée en semestres, les

(19)

cours ont été réorganisés en Unités d’Enseignement. Chaque Unité d’Enseignement se compose de plusieurs éléments constitutifs appelés ECU. La formation en Master Professionnel à l’EPAC dure deux ans après la Licence Professionnelle. Elle est répartie en quatre semestres dont trois sont destinés aux cours théoriques et aux travaux pratiques et un, aux stages en entreprise et aux travaux de fin de formation. Au cours de la formation, un stage d’un mois est organisé pendant les vacances universitaires. Dans le cadre du LMD, ce stage est considéré comme une Unité d’Enseignement et sera exécuté en pleine année académique.

Dans le cadre de la préparation du rapport de fin de cycle pour l'obtention du diplôme de Licence Professionnelle en Production et Santé Animales, l'Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi (EPAC) a prévu un stage pratique de 3 mois à l'issue duquel l'étudiant rédige et soutient un rapport. C'est dans ce cadre que nous avons effectué notre stage pratique de fin de formation dans le Secteur Communale pour le Développement Agricole de Sèmè-Podji.

1.2. Période de stage

Ledit stage a été réalisé du 20 Juin au 20 octobre 2016 et au cours de celui-ci

« l’évaluation des performances de production et de reproduction des porcs dans le département de l’Ouémé – Plateau » a été fait.

1.3. Présentation du CARDER

1.3.1. Historique et description du CARDER

L’historique du monde rural au BENIN est séquencé en trois étapes :

Première étape

La première étape est baptisée néocoloniale et couvre la période de 1960 à1970.

A cette étape, les injonctions en matière de politique agricole étaient directement dictées par la métropole : la France. L’agriculture n’était qu’enseignée que dans quelques rares écoles. En outre, compte tenu des méthodes rudimentaires

(20)

utilisées, les rendements ont étés très épars. Il y eut lieu alors de réfléchir à l’instauration de nouvelles pratiques ou techniques culturales pour améliorer la productivité. C’est à partir de cet instant que le génie Dahoméen d’alors à innover en jetant les bases de la création du CARDER (Centre d’Action Régionale pour le Développement Rural) en 1969.

Parti sous forme d’un projet triennal en 1969, le premier CARDER a vu le jour dans le département du mono précisément dans le périmètre agro-industriel du Houin-Agamé par la mise en place d’une huilerie.

Deuxième étape

La deuxième étape est baptisée révolutionnaire. Il était question au cours de cette étape d’implanter les directions générales des CARDER aux chefs-lieux des départements sauf dans le Zou et l’Atlantique où ses directions générales étaient délocalisées. Ensuite, à partir de 1977 tous les départements du pays ont été dotés d’une direction générale du CARDER. Ainsi, grâce aux appuis des divers partenaires au développement (Banque Mondiale, BID, FAO, FIDA, CEE, URSS, CUBA), l’agriculture béninoise a pris son envol. Chaque partenaire au développement a ciblé un département d’intervention. Ainsi, l’Atlantique était parrainé par la GTZ, l’Ouémé appuyé par la FAO puis le Zou et le Septentrion par la Banque Mondiale, la CEE, la BOAD, l’UEMOA et la CEDEAO. Cependant, il y a quelques reliquats du financement des partenaires qui sont injectés dans le reste des départements du Sud Bénin. C’était donc la période faste des CARDER jusqu’à 1985. Mais malheureusement, cette lueur d’espoir va s’éteindre progressivement avec la conjoncture économique internationale des années 1980 et ces corollaires de banqueroute.

De 1985 à 1989, le Bénin a connu le revers de la médaille matérialisé par la cessation du paiement des employés ce qui a conduit le pays au bord du gouffre.

En dépit de la bonne volonté et de la disponibilité des ressources humaines, l’agriculture béninoise a périclité.

(21)

Troisième étape

La troisième étape coïncidant au lendemain de la conférence des forces vives de la nation de février 1990 a été un tournant décisif pour changer la donne. C’est l’étape du renouveau démocratique. Cependant, l’introduction du Programme de Restructuration des Services Agricoles (PRSA) stipulait que les cadres béninois vont gérer directement les fonds des bailleurs, ce qui n’a pas été du goût des partenaires au développement. Pour ce faire, ils ont conditionné leurs appuis par des versements de quote-part par la République du Bénin. A partir de 1991, avec le renouveau démocratique, le gouvernement de SOGLO a fait l’effort de verser la première phase. Mais chemin faisant, le non-respect des engagements par le Bénin conduira à la rupture des partenariats et l’avenir du monde rural amorcerait ainsi sa descente progressive aux enfers.

Les CARDER vont mourir progressivement à petit feu de leur plus belle mort.

Ainsi pour compter des années 1998 avec la vague des départs volontaires, des départs ciblés imposés par les institutions de BRETON WOOD qui animaient le Programme d’Ajustement Structurel (PAS), le Bénin se trouvait face à son destin. Que faire pour sauver la face ?

Pour redorer son blason, le gouvernement du Bénin a décidé de remettre le financement de l’agriculture sur les Programmes d’Investissement Publique (PIP). De là, pour bénéficier d’un décaissement ultérieur, il faut justifier celui antérieur. Ce système de fonctionnement de l’Etat est en déphasage avec le calendrier agricole. L’inadéquation du financement et du calendrier agricole ralentissent l’efficacité des agents d’encadrement dans leur intervention auprès des producteurs. C’est dans cette torpeur qu’avec l’arrivée du ministre Lazare SEHOUETO en 2003 pour relancer le monde rural, il a été initié une réflexion dans le sens de la réforme des CARDER. Ainsi, en conformité avec les axes prioritaires identifiés dans le plan stratégique opérationnel de l’agriculture, la réforme des Centres d’Action Régionale pour le Développement Rural

(22)

(CARDER) a été entreprise. Cette réforme a abouti à la mise en place par décret n° 2004-301 du 20 mai 2004, de nouvelles structures régionales, que sont les Centres Régionaux pour la Promotion Agricole (CeRPA). Dans le cadre de la politique de développement du gouvernement, de nouvelles réformes ont été entreprises dans le secteur agricole. Celles-ci ont permis la mise en place du décret N°2013-137 du 20 mars 2013 portant transformation des Centres Régionaux pour la Promotion Agricole (CeRPA) en Centres Agricoles Régionaux pour le Développement Rural (CARDER).

1.3.2. Missions, objectifs et attributions du CARDER

Le Centre d'Action Régional pour le Développement Rural de l’Ouémé Plateau (CARDER Ouémé-Plateau) est régi par le décret n° 2013-137 du 20 mars 2013.

Mission

Le CARDER de l’Ouémé Plateau a pour mission de mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière de l'agriculture dans la région et de coordonner les interventions des acteurs publics et privés du secteur agricole au niveau de la région pour une amélioration soutenue de la productivité agricole.

Objectifs

Les objectifs poursuivis par le CARDER de l’Ouémé Plateau se présentent comme suit:

 améliorer la productivité agricole par le renforcement des capacités d'intervention des acteurs sur le terrain, la lutte contre les maladies des plantes et des animaux et de la régénération des sols,

 améliorer le cadre de vie et de travail des populations par l'amélioration de l'habitat, des outils de travail, des aménagements à des fins agricoles,

(23)

 améliorer le taux de couverture des services d'information et de communication par l'institution de cadre de concertation, l'acquisition et l'installation adéquates des TIC,

 appuyer la diversification et la promotion des filières agricoles,

 appuyer les organisations professionnelles agricoles, les entreprises privées agricoles et les collectivités locales.

Attribution

Le CARDER Ouémé-Plateau a pour attributions spécifiques de :

 mettre en œuvre la politique agricole propre à améliorer l’environnement économique et social des exploitants et des entreprises agricoles de la région ;

 coordonner les interventions des acteurs publics et privés du secteur agricole au niveau régional ;

 appuyer la diversification et la promotion des filières agricoles ;

 appuyer les organisations professionnelles agricoles, les entreprises privées agricoles et les collectivités locales ;

 assurer la protection phytosanitaire et zoosanitaire, et le suivi du secteur agricole ;

 assurer la mise en place, le suivi et le contrôle des normes techniques des infrastructures rurales et équipements agricoles ;

 veiller à la gestion rationnelle des ressources naturelles renouvelables notamment de la flore, de la faune, des eaux ainsi que des sols ;

 veiller à la prise en compte la dimension genre dans toutes les actions de la promotion agricole et rurale ;

 mener toutes les opérations se rattachant directement ou indirectement aux activités ci-dessous ou de nature à favoriser leur développement ;

 recevoir et assurer toute délégation de pouvoirs du ministre chargé de l’agriculture,

(24)

 apporter une assistance-conseil aux communes dans le secteur agricole conformément à la politique nationale de décentralisation et de déconcentration en vigueur.

(25)

1.3.3. Organigramme du CARDER

SA : Secrétariat Administratif ; SP : Secrétariat Particulier, SCDA : Secteur Communal pour le Développement Agricole

Figure 1 : Organigramme de CARDER

Direction

Générale Cellule Appui Planification et Suivi Evaluation (CAPSE)

SA SP

Direction du Développement Agricole (DDA)

Service Formation, Information et Communication

(SFIC)

Service Développement Productions Agricoles (SDPA)

Service Appui au Développement Entreprises

Agricoles (SADEA)

Direction de la Promotion des Filières Agricoles et de la

Sécurité Alimentaire

Service Appui à la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

(SASAN)

Service des Analyses des Filières et Démarches de

Promotion (SAFDP) Service Organisation des

Chaînes (SOC)

Service Appui au Développement des Filières Agricoles Porteuses

(SADFAP)

Direction de l’Aménagement et de

l’Equipement Rural (DAER)

Service Aménagement et Hydro agricole (SAH)

Service Constructions Rurales (SCR) Service Mécanisation et Technologies Appropriées

(SMTA)

Direction Administrative et

Financière

Service Administratif et Gestion Personnelle

(SAGP)

Service Finances, Comptabilité et Suivi

Budgétaire (SFCSB) Service Gestion Equipement, Matériel et

Patrimoine (SGEMP)

SCDA

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1.3.4. Forces et faiblesse du CARDER Ouémé –Plateau 1.3.4.1. Forces

Les forces du CARDER Ouémé Plateau sont multiples :

 il dispose de plusieurs agents intervenant dans le domaine de la production animale et végétale etc.… ;

 il assure la formation, un suivie appui conseil aux producteurs ;

 il assure la prospection des activités agricoles dans la Commune grâce aux services fournis par ses agents aux paysans.

1.3.4.2. Faiblesses

Les faiblesses du CARDER sont liées à :

 l’exiguïté des locaux dans lesquels ils sont installés ;

 la vétusté du bâtiment qui l’abrite

 le manque de personnels ;

 l’insuffisance des moyens matériels et financiers pour leur développement;

 contestation des saisies par certains bouchers surtout ceux des gros ruminants.

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Deuxième partie : Activités menées et

difficultés rencontrées

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2. Activités menées et difficultés rencontrées 2.1. Activités menées

Au cours de notre stage, nous avons participé au diagnostic et au traitement des pathologies dans les exploitations bovines, porcines et avicoles. Nous avons participé aussi aux vaccinations de la volaille et des animaux de compagnie puis à la castration des animaux.

2.1.1. Traitement de quelques pathologies

La diarrhée

La diarrhée est une émission, aiguë ou chronique de selles liquides trop fréquentes. Elle est définie comme l’évacuation de selles liquides plusieurs fois par jour par l’animal et causée souvent par des germes (salmonelles, shigelles, colibacilles entéro-pathogènes, staphylocoques), par des parasites (amibes) ou par des virus (rotavirus, adénovirus, entérovirus, coronavirus, etc.). Le traitement a consisté en l’administration de l’antibiotique Oxytétracycline 10%

par voie intramusculaire. Au total, 8 cas ont été enregistrés chez les porcins au cours de notre stage.

Les gales

Les gales sont des maladies de la peau provoquée par des acariens microscopiques appelés sarcoptes. Le symptôme dominant de la gale est un prurit intense qui porte l’animal à se gratter, à se frotter contre tous les objets qui l’environnent. Nous avons traité plusieurs espèces animales contre la gale avec les déparasitant. Les produits utilisés étaient Alfamec (Ivermectine 1%) en sous cutané pour les lapins et caprin et Alfapor (Alpha-cyperméthrine) pour les volailles. En tout, nous avons traité 20 cas chez les lapins, 5 cas chez les caprins et 20 cas de volaille.

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La plaie

La plaie est une déchirure des tissus due à un accident (blessure, brûlure etc.) ou à une intervention chirurgicale. Le traitement consiste à nettoyer minutieusement autour de la plaie et les bords sont ensuite avivés en enlevant les corps étrangers et les tissus nécrosés. Un lavage avec une solution désinfectante est ensuite effectué. L’Oxytétracycline , VETO SPRAYND, et le Dexaphénylarthrite sont administrés par voie intra musculaire profonde. Au total, 05 cas de plaies ont été traités chez les caprins.

2.1.2. Vaccinations des animaux

Vaccination contre la pseudopeste aviaire

La pseudopeste aviaire est une maladie virulente inoculable très contagieuse frappant surtout les gallinacés et se manifeste sous forme septicémique avec des localisations digestives respiratoire et nerveuse. Le vaccin injectable utilisé est ITA NEW. Pour la prévention de cette maladie, 630 poussins (coquelets et pondeuses de deux semaines d’âge) et 40 coqs et poules ont été vaccinés.

Vaccination contre la Variole aviaire

La vaccination contre la variole aviaire se fait dans le but d’éviter l’apparition de cette maladie contagieuse, virulente, inoculable qui se caractérise par un processus éruptif du revêtement cutané et un processus inflammatoire caséeux ou diphtéroïde des muqueuses. Le vaccin utilisé est HIPRAPOX par transfixion alaire. Nous avons vacciné au total 600 coquelets et pondeuses et 20 coqs et poules.

Vaccination contre la rage chez les chiens

Nous avons participé à la vaccination des chiens contre la rage. Le vaccin utilisé est le Rabisin et procure une immunité d’un an. Au total, 10 chiens ont été vaccinés.

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2.1.3. Opération chirurgicale : la castration

La castration est une opération chirurgicale qui consiste à éliminer chez un animal sa faculté de se reproduire ceci dans un but économique, génétique, et thérapeutique. Elle peut être effectuée de manière sanglante ou non sanglante.

Celle à laquelle nous avions pratiquée au cours de notre stage est la castration sanglante. Pour la réaliser, on désinfecte la région opératoire puis on incise le scrotum et les enveloppes des testicules pour sortir le cordon testiculaire. Le testicule est attiré hors de la plaie en faisant sortir le cordon jusqu’à ce qu’on perçoive une certaine résistance puis on essaie de faire un nœud avec les deux cordons. On sectionne ensuite les cordons testiculaires en bas du nœud.

L’opération terminée, on badigeonne les lèvres des plaies du scrotum avec un antiseptique (Bétadine) pour éviter une infection de la plaie. Au total, 20 porcelets, 5 chiens, 1 chat et 3 ovins ont été castrés de manière sanglante.

2.2. Difficultés rencontrées

Au cours de ce stage, de nombreuses difficultés ont été rencontrées. Il s’agit notamment :

 du manque de moyens de déplacement;

 de l’absence d’une bibliothèque susceptible de renseigner sur les résultats des divers travaux de recherches effectuées précédemment au sein du SCDA ;

 de la diversité et la non maîtrise des modes d’élevage des porcs du secteur ;

 du manque d’informations dans certaines exploitations dû à la méfiance vis- à-vis de l’inconnu ou la peur qui amène les éleveurs à un refus catégorique de collaborer ;

 de la non disponibilité du recueil des données quantitatives, car la plupart des éleveurs ne détiennent pas de fiche de suivi ou un cahier de compte ; même si certains en disposent, ils ne sont jamais à jour

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2.3. Problème identifié

Au cours de notre stage, nous avons constaté que certains éleveurs de porc déplacent leurs géniteurs femelles pour les saillir chez les autres éleveurs ou prêtent les mâles pour saillir leurs femelles. Quand nous les avons interrogés, les raisons évoquées sont la recherche de mâles performants et le manque de moyens pour faire face à l’entretien d’un mâle. Mais si cette pratique permet à l’éleveur d’atteindre son but, elle constitue un risque énorme notamment sur le plan de la biosécurité par la diffusion des pathologies. De plus, ces éleveurs ne disposent pas de fiche de suivi des performances zootechniques ce qui nous a amené à nous demander comment ces éleveurs font pour avoir des animaux performants pour la reproduction. Pour mieux comprendre les stratégies mises en place par ces éleveurs, il convient de faire un état des lieux des critères de choix et de réforme des reproducteurs. Cet état de lieux permettrait de recenser les critères utilisés et de les améliorer si possible.

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Troisième partie : Gestion de la reproduction dans les élevages porcins des départements de l’Ouémé et du

Plateau et proposition de stratégies appropriées

d’insémination artificielle

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3.1. Généralités sur l’élevage porcin 3.1.1. Principales races porcines

Races locales

Le porc local est issu surtout de la race ibérique et il est à peu près le même dans tous les pays africains où il existe, de type coureur et longiligne. Le format est petit. La tête, longue, présente un front court, presque plat, un chanfrein rectiligne et un groin allongé. Les oreilles sont petites, épaisses et horizontales ou dressées. Le cou est court, le dos légèrement convexe et assez long et la croupe inclinée. Les membres sont grêles, peu musclés et le jambon peu fourni.

Les tétines sont souvent au nombre de 10. Les soies sont longues et la robe est souvent noire et peut être pie noire, grise ou rousse. Les races porcines locales ont des qualités d’adaptation telles qu’une bonne résistance à la chaleur et à l’insolation, une très grande tolérance aux irrégularités alimentaires, une maturité sexuelle souvent précoce et une bonne fécondité. La taille de la portée varie en fonction du mode d’élevage (Koutinhouin et al., 2009). Une taille de 5 porcelets a été rapportée en mode traditionnel contre 9 porcelets en mode améliorée par Koutinhouin et al. (2009). Le poids à la naissance de cet animal au Bénin est de 0,54 kg et le poids au sevrage est 4,55 kg (Youssao et al., 2009a). De croissance tardive, ils atteignent difficilement 50 kg de poids vif à l’âge adulte. Les femelles présentent une croissance plus rapide que les males à l’engraissement (Youssao et al., 2009a) avec un gain moyen quotidien (GMQ) de 126,4 et 74 g/j respectivement pour les femelles et les mâles âgés de 62 jours sur une période de 6 mois et un indice de consommation respectif de 5,45 et 6,59 (Youssao et al., 2009a).

Au Bénin, la viande de porcs locaux est plus appréciée que celle des races importées. Le rendement à l’abattage après engraissement est respectivement de 62,69% et 59,22% pour les femelles et les mâles (Youssao et al., 2009a).

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Races importées

Les races porcines importées au Bénin sont la Large white et la Landrace.

Large white

C’est une race européenne introduite en 1920 en provenance de l’Afrique du Sud. Le corps plutôt parallélépipédique a été fréquemment comparé à une brique pour exprimer la solidité du squelette et la répartition harmonieuse des masses musculaires. Elle est réputée pour sa facilité d’adaptation à des climats et des conditions d’exploitation variées. La taille de la portée (deux portées par an voir 6 avant la réforme) et le rythme de reproduction, sont d’un excellent niveau. Le poids d’un porcelet à la naissance rapporté au Bénin est en moyenne 0,88 kg (Youssao et al., 2009b). Sur le plan physique, il présente les traits suivant : couleur blanche uniforme, museau raccourci et arrondi, oreilles réduites et redressées, dos horizontal et rectiligne, 14 à 16 tétons, exige une alimentation adéquate pour être performante. De ce point de vue, elle serait avec le Landrace, la meilleure des races européennes. La carcasse présente une bonne musculature et un rendement plus élevé : 71% avec une bonne qualité de viande. Cette race a en général des performances d’engraissement d’un niveau assez haut. Son G.M.Q. augmente jusqu’au poids de 100 kg pour diminuer ensuite. Notons que 6 à 7 mois d’âge sont nécessaires pour atteindre un poids vif de 100 kg (le verrat peut atteindre jusqu'à 400 kg, la truie 300 kg).

Landrace

D’origine danoise, moins répandue que la Large White, La Landrace est surtout croisée avec la Large White pour la production de porcs charcutiers. En Belgique, elle est souvent croisée avec le Piétrain. La Landrace est de type musclé, sa robe est blanche et ses oreilles tombantes. Son tronc est fusiforme et la ligne du dos a une tendance à la convexité. Les jambons sont globuleux, la ligne arrière a un profil arrondi, les membres sont solides et la fertilité est bonne.

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Les femelles ont la réputation d’être maternelles et d’être de bonnes laitières.

Les porcelets sont sevrés à l’âge de trois semaines 3.1.2. Système d’élevage

En fonction des infrastructures et intrants mis en œuvre, les élevages porcins sont classés en trois systèmes d’élevage :

 le système d’élevage extensif ou traditionnel ;

 le système d’élevage semi-intensif ;

le système d’élevage intensif.

3.1.2.1. Système d’élevage extensif ou traditionnel :

C’est celui de la conduite traditionnelle. Il se caractérise par le fait que le porc divague dans la nature et recherche lui-même sa nourriture (cueillette). Les propriétaires apportent peu de soins à leurs bêtes. Le seul moment qu’ils trouvent pour s’occuper de leurs animaux est le matin où ils distribuent de petites quantités de son de maïs, des épluchures de manioc ou des restes de cuisine et quelque fois de l’eau de boisson. Il s’agit en réalité pour le paysan de vérifier et de contrôler le nombre de bêtes (naissance, pertes, effectifs restants).

Les animaux subissent une claustration saisonnière (à l’attache ou en habitat traditionnel) pendant les périodes froides. C’est un système où l’on trouve souvent les races locales, qui supportent mieux les aliments de qualité moyenne et qui résistent mieux aux maladies. L’éleveur n’emploie ni la sélection ni d’autres techniques de contrôle de la reproduction. C’est un système dans lequel l’éleveur fournit peu d’effort pour l’aménagement d’un abri ou des soins médicaux. L’objectif que vise l’éleveur dans ce système n’est pas de fournir la viande quotidiennement pour nourrir la famille et / ou d’en tirer un revenu régulier (celui-ci provenant d’autres activités). L’élevage constitue alors une source d’épargne ou d’assurance en cas de besoin exceptionnel d’argent liquide (par exemple, pour l’achat de semences ou d’engrais, ou en cas de maladie ou de

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cérémonies familiales dont les mariages et les dots ; pour faire face aux frais scolaires, ou à la perte d’une récolte...).

3.1.2.2. Système d’élevage semi-intensif

Dans un système d’élevage porcin semi-intensif, la principale caractéristique est que les animaux sont en claustration permanente. Les soins apportés ici aux animaux sont plus importants que dans le système précédent. L’éleveur leur apporte donc à boire et à manger une ou deux fois par jour. Cependant, l’aliment est constitué le plus souvent de restes de nourriture des ménages et de déchets agricoles. C’est un système d’élevage qui offre plus de possibilités pour contrôler l’alimentation des animaux et les maladies, et qui permet le plus souvent une croissance plus rapide, une meilleure santé et des portées plus importantes. Ce système d’élevage porcin requiert peu de moyens financiers. Par contre, le producteur doit y consacrer davantage de temps et de soin, et doit aussi faire preuve de savoir-faire. L’objectif le plus important de ce système de production reste en général le recours possible à un compte épargne. Toutefois, dans les régions où la vente des cochons est plus régulière, le système semi- intensif tend à prendre un caractère plus économique.

3.1.2.3. Système d’élevage intensif

Ici en fonction de la taille du cheptel et de l’importance des infrastructures, on distingue l’élevage intensif à petite échelle et l’élevage intensif à grande échelle.

Dans le système intensif, les porcs sont constamment gardés dans les enclos et par classes d’âge (porcs à l’engraissement, verrats, truies gestantes, truie avec sa portée). Dans ce système, les bâtiments représentent beaucoup plus qu’un simple abri. L’investissement requis pour ce système est lourd, car il faut aménager des infrastructures d’élevages adéquats dont les bâtiments, acheter ou préparer les aliments en fonction des besoins des animaux et appliquer un bon programme de prophylaxie sanitaire et médicale. Ici, les déchets de nourriture des ménages ou les déchets agricoles ne suffiront plus pour nourrir le troupeau pour une

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croissance plus rapide des porcs. Ce type d’élevage vise à créer une source importante de revenus pour l’éleveur et sa famille. Les animaux (porcelets ou porcs en fin d’engraissement) ne représentent plus un fonds d’épargne mais sont vendus sur le marché.

3.1.3. Reproduction

3.1.3.1 Age de mise à la reproduction 3.1.3.1.1 Le verrat

Le verrat peut être livré à la reproduction à l'âge de 8 mois. On compte un verrat pour quinze à vingt truies. Le verrat peut être utilisé en saillie naturelle 2 à 3 fois par semaine. Ce mode de saillie est utilisé dans les élevages gérant de petit effectif. Le renouvellement des reproducteurs doit faire l'objet d'un planning annuel. Tous les futurs reproducteurs introduits dans l'élevage doivent subir une période de quarantaine (Bastianelli et al., 2009).

3.1.3.1.2 La truie

Les cochettes peuvent être mises à la reproduction à partir de 7,5 à 8 mois de manière à mettre bas vers l'âge d'un an (Bastianelli et al., 2009). La puberté se situe vers l’âge de 6 mois, à un poids de 90-120 kg. De très nombreux facteurs peuvent influencer son apparition, parmi lesquels la race, l’alimentation, les conditions de logement et le contact avec les congénères (femelles et verrats) (IFIP, 2013). Un âge à la puberté de 160 jours et de 165 jours ont été rapportés respectivement pour le porc Ibérique et les croisés Large White-Landrace avec un poids respectif de 93 kg et 108 kg (GonzalezAnover et al., 2010). La maturité sexuelle seule ne suffit pas ; il faudra également tenir compte de la maturité corporelle. Ainsi, le poids optimal à la première saillie se situe entre 136 et 145 kg pour les races exotiques (PIC, 2015). Chez le porc local, l’âge à la puberté se situe entre 210 à 250 jours (Logtene et al., 2009; Nwakpu et Onu,

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2011) et à un poids compris entre 20 à 22 kg à la maturité corporelle (Youssao et al., 2004). L’exposition quotidienne à un verrat mature et actif (12 mois d’âge) constitue le moyen le plus efficace de stimuler la puberté d’un groupe de cochettes âgées de 24 à 26 semaines. Mais la stimulation de la puberté réussie peut être obtenue par une exposition plus tôt (130-150 jours) aux verrats des truies à croissance rapide (720-830g/jour) (Filha et al., 2009). L'âge au premier œstrus, le poids corporel et le gain moyen quotidien des truies influencent leur performance reproductrice ultérieure. Ainsi, les truies accouplées à un poids supérieur à 150 kg ont une portée en seconde insémination plus élevée que les truies accouplées à un poids inférieur à 150 kg (Roongsitthichai et al., 2013).

Dans les élevages où l'on pratique un sevrage à 35 jours, les truies en bon état reviennent en chaleur dans la semaine suivant leur séparation avec la portée. Ce délai peut être allongé lorsque les mères sont très amaigries soit par une portée nombreuse, soit, le plus souvent par une alimentation insuffisante durant l'allaitement. Lorsque le sevrage est pratiqué plus précocement (< 20 jours), le délai de « retour en chaleur » peut normalement atteindre deux semaines. La reprise du cycle sexuel est favorisée par la proximité du mâle et dans de nombreuses porcheries, des loges collectives situées en face de celles des verrats sont réservées aux truies dont les portées viennent d'être sevrées. Il a été prouvé que l'odeur du mâle stimule l'activité sexuelle des femelles.

La reproduction est la première fonction atteinte lorsqu'une dégradation des conditions de vie des animaux même discrète, apparaît. Si une anomalie est constatée (retard à la reprise des chaleurs après sevrage), il importe d'abord d'essayer d'en comprendre les causes, parfois simples (maigreur exagérée de truies épuisées, infection génitale, etc.). Le recours aux moyens médicaux (hormones) n'est réellement efficace que sur des animaux normaux et en bon état de santé.

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3.1.3.2 L'accouplement

Pour augmenter le taux de fertilité, l’accouplement doit avoir lieu peu de temps avant la ponte ovulaire car la durée de vie de l'ovule est de 2 à 3 heures. Cela suppose que l’éleveur dispose de la technicité appropriée pour détecter les chaleurs. Le cycle sexuel est continu et dure en moyenne 21 jours avec des variations de 17 à 25 jours chez la truie (Helke et al., 2015). Lors des chaleurs, on observe un rougissement et un gonflement de la vulve, de l'agitation, une perte d'appétit et des chevauchements entre les truies. Chez la truie locale, le gonflement de la vulve est minime et la vulve paraît généralement sombre contrairement à la couleur rouge observée chez les races exotiques (Aladi et al., 2008). Pour une bonne détection des chaleurs, la présence d'un verrat est indispensable deux fois par jour dans les quatre jours suivant le sevrage avec 12 heures d’écart entre les deux passages (Feller et al., 2004). Contrairement à d’autres espèces, ce n’est pas le mâle qui détecte la femelle en chaleurs, mais la truie qui se montre réceptive. Il convient donc de respecter le comportement naturel de la truie. Cependant, le verrat suscite l’expression d’un comportement récepteur et favorable car la truie répond fortement aux stimuli émis par le verrat. Ces stimuli sont sonores, olfactifs et visuels. Ils excitent la femelle et l’incitent à montrer plus clairement les signes de chaleurs. Le contact entre les animaux se fera de groin à groin et 10 à 15 minutes suffisent. Ce contact entre la truie et le verrat permet à la truie de renifler à sa guise la salive du verrat qui contient une grande quantité de messagers chimiques (phéromones) (Feller et al., 2004). Ces phéromones excitent la truie, accroissent les signes de chaleurs et déclenchent une forte réponse : l’immobilisation (Feller et al., 2004).

L’ovulation arrive 30 à 40 heures après le début du réflexe d’immobilité au verrat. On procède généralement à la saillie, 12 heures après le début des chaleurs. La pratique de la double saillie est recommandée pour obtenir des bons résultats de fécondité et prolificité. Deux solutions peuvent être envisagées :

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Première solution

 première saillie dès que la truie accepte le verrat ;

 seconde saillie au maximum vingt-quatre heures plus tard.

Seconde solution

 première saillie au plus tard 12 heures après l'immobilité au verrat ;

 deuxième saillie douze heures après la première ;

 troisième saillie peut être effectuée si la truie est toujours en chaleur (Bastianelli et al., 2009).

3.1.3.3 La gestation

La gestation se caractérise par le non-retour des chaleurs 18 à 24 jours après la saillie. Le non-retour des chaleurs est facilement détectable par l’exposition journalière au verrat pendant cette période. Le diagnostic de la gestation peut être aussi réalisé par échographie. L’échographie permet un diagnostic exact à plus de 90% à partir de la 4ème semaine. Le contrôle des retours des chaleurs est une opération indispensable, même si la gestation est contrôlée par échographie car la majorité des retours sont cyclés et se manifestent avant l’échographie et des retours sont possibles à tous les stades de la gestation suite à un arrêt de la gestation. La gestation dure 115 jours, soit 3 mois, 3 semaines et 3 jours (IFIP, 2013). Elle peut varier de quelques jours d’un élevage à l’autre selon l’âge des truies, le type génétique et la taille de la portée (IFIP, 2013). Les gestations sont plus courtes chez les cochettes et plus longues chez certaines races pures et en cas de petites portées. Les durées de gestation inférieures à 113 jours augmentent le taux de mort-nés et les porcelets ne sont généralement pas viables avant 110 jours de gestation (IFIP, 2013). Le premier mois de gestation est critique car c'est le moment de plus grande mortalité embryonnaire. Il faut donc éviter de transporter les truies durant cette période (Bastianelli et al., 2009). Il faut faire attention à l’alimentation de la truie pendant la gestation car les truies trop grasses ont tendance à produire des porcelets sevrés à coût plus élevé,

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présentent une lactation réduite, une performance de mise bas moindre, un taux de mort-nés plus élevé, un taux de mortalité plus élevé des truies et un taux de rétention plus faible (PIC, 2015).

La gestation peut être interrompue avant terme et les fœtus rejetés à l'extérieur : c'est l'avortement. Il faut savoir que les truies peuvent manger fœtus et enveloppes, et que certains avortements peuvent donc échapper à l'éleveur. Les grandes maladies infectieuses : peste, salmonelloses, etc. peuvent provoquer l'avortement. Mais ce ne sont pas les seules causes. Les aliments avariés, moisis, peuvent faire avorter. Les carences en vitamine A, en calcium, peuvent provoquer des avortements à répétition. Enfin, il est toujours possible de voir apparaître un avortement accidentel, consécutif à une bagarre entre truies, à une chute sur sol glissant, ou à tout autre choc (CTA, 1995).

3.1.3.4 La parturition

Deux semaines avant la mise bas, les truies doivent être vermifugées. Ces vermifugations permettent d’éviter le rejet d’excréments contaminés dans la maternité. Une semaine avant la mise bas, on réalise un lavage des truies et un déparasitage externe juste avant l'entrée en maternité. Il est nécessaire de réduire progressivement la ration alimentaire et de surveiller l'abreuvement des truies pour éviter les problèmes de constipation. Une mise bas normale dure trois à quatre heures. Il est indispensable de la surveiller discrètement car la présence de l'homme l'allonge très souvent. S'il y a interruption lors de la mise bas, il faut injecter 1 ml d'ocytocine en intramusculaire. Si un quart d'heure après ce traitement on n'observe pas de nouveau porcelet, il faut fouiller la truie (mains propres, gant de fouille et gel antiseptique) (Bastianelli et al., 2009).

Dès leur naissance, les porcelets sont assez fragiles pour pouvoir se déplacer, bien que leur démarche soit mal assurée. Ils cherchent à se rapprocher de la truie pour se réchauffer et téter. C'est pour eux un danger d'écrasement. C'est

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pourquoi, même en climat tropical, il est utile, de disposer d’une source d'infrarouges dans le coin à porcelets. La lumière et la chaleur les attirent et peuvent leur sauver la vie, particulièrement pendant les mises bas nocturnes que l'on ne peut surveiller, mais qui sont les plus fréquentes (CTA, 1995).

Les accidents de parturition peuvent être une déchirure de la vulve avec formation d'un hématome, particulièrement chez la primipare. C'est un accident bénin, qui guérit spontanément sous réserve qu'on assure une bonne hygiène de la plaie pour éviter l'infection secondaire.

3.1.3.5 Lactation et élevage des porcelets

La lactation débute par une sécrétion de colostrum dont la consommation par les nouveau-nés est indispensable. D'ailleurs, les porcelets l'absorbent avidement et rapidement ; la sécrétion lactée s'installe. Un bon déroulement de la lactation a un impact évident sur les porcelets (survie et poids au sevrage), mais aussi sur les performances de reproduction ultérieures des truies (fertilité, taille de la portée) (IFIP, 2013). L’hyperprolificité, par l’accroissement de la taille de la portée a accru les sollicitations exercées par la portée sur la truie et des capacités laitières de cette dernière s’avèrent plus déterminantes que jamais. La production du lait par la truie est influencée par le numéro de lactation, la taille de la portée, l’alimentation et l’environnement (IFIP, 2013). Ainsi, Le volume de la production lactée est inférieur de 25% en première lactation et sous l’influence de la tétée, la production de lait augmente avec le nombre de porcelets. Des fortes températures diminuent l’appétit de la truie et la production laitière (IFIP, 2013).

Les soins suivants sont réalisés aux porcelets après la mise basse :

 si besoin, débarrasser des enveloppes et réanimer les porcelets ;

 désinfecter le cordon ombilical avec un antiseptique ;

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 sectionner les canines (lésions des tétines et des queues) et couper les queues (caudophagie) ;

 si besoin, égaliser les portées et procéder à des adoptions ;

 pratiquer une injection de fer à 4-5 jours ;

 castrer les porcelets aux environs de 10 jours.

3.1.3.6 Le sevrage

Le porcelet ayant acquis la possibilité de s'alimenter normalement, sans le lait de sa mère, va pouvoir être séparé de celle-ci. Cette séparation constitue à plusieurs titres une agression. Agression d'abord psychologique, car la présence de la mère, les tétées, constituent une ambiance familiale conviviale. La séparation est d'autant plus durement ressentie que le sevrage est plus précoce. Agression ensuite au plan nutritionnel par la suppression brutale du lait maternel. Pour cette raison encore, un sevrage précoce conduira à un stress plus grand, puisque la part du lait maternel dans l'alimentation est d'autant plus forte que l'animal est plus jeune. En zone tropicale, le sevrage est recommandé à 7 semaines. Dans les élevages en liberté, le sevrage se fait autour de 70 jours chez les porcs locaux (Youssao et al., 2002). Mais le risque de chaleur de lactation augmente en cas de lactations longues et chez certains types génétiques sensibles au stress. Tout événement diminuant l’intensité de la tétée peut déclencher la reprise des cycles.

3.1.3.7 Modalités du sevrage

Le sevrage est réalisé en enlevant la truie du box de maternité et en laissant les porcelets pendant une semaine, de façon à ne pas les dépayser. Les deux premiers jours, leur aliment est toujours celui dont ils bénéficiaient auparavant.

A partir du troisième jour on y mélangera de l'aliment porcelets tel qu'ils le consommeront plus tard. Chaque jour le taux d'incorporation sera plus élevé. A la fin de la semaine, les porcelets seront prêts à être enlevés à leur tour pour la

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formation des lots d'engraissement. La loge, une fois vidée, sera nettoyée soigneusement, puis désinfectée. Dans la mesure du possible un vide sanitaire de 15 jours sera maintenu.

3.1.3.8 Choix des reproducteurs

Conformation

Les reproducteurs seront choisis en fonction de leur conformation, la meilleure.

Pour produire de la viande, les animaux longs, avec un squelette solide, une très belle musculature dorsale et des jambons seront recherchés. Le squelette sera jugé facilement au niveau des membres. Ils doivent être forts, avec de bons aplombs et des articulations larges, d’où, une grande importance à l'examen des jarrets est nécessaire. Les jarrets droits donnent l'illusion d'un jambon plus développé. Par contre, ils rendent la démarche moins souple et la course plus difficile. Ainsi les postérieurs s'engageant moins sous le corps, et surtout, ils peuvent handicaper un verrat lourd pour le cabrer au moment de la saillie. Des jarrets larges, formant, de profil, un angle net, gage de la souplesse de l'articulation seront donc recherchés. En raison de la lutte contre la chaleur, le choix se portera sur des animaux ayant une cage thoracique bien développée plutôt qu'une poitrine réduite.

Etat sanitaire

Les reproducteurs choisis, tant mâles que femelles, doivent être en parfait état de santé. Ils ne doivent pas être issus d'élevages où ont sévi des maladies contagieuses, où le parasitisme est notoirement intense. Ils risqueraient d'apporter, soit des germes, soit des parasites. En outre, ils pourraient être rendus peu résistants par des séquelles de maladies guéries, mais ayant laissé dans leur organisme des lésions. Or, les reproducteurs sont appelés à de rude épreuve. Une bonne santé est nécessaire. Les reproducteurs doivent être vaccinés et

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déparasités. Pour introduire un reproducteur dans un troupeau, il convient de le mettre d’abord en quarantaine.

Tares

Les reproducteurs ne devront pas être porteurs de tares. Il existe des tares diverses qui se conduisent génétiquement comme des caractères dominants : le défaut génétique, dès qu'il existe, même à l'état hétérozygote, s'exprime par un défaut morphologique visible. Pour ce faire, l’animal porteur de tares doit être éliminé. Certaines tares génétiques se conduisent de façon récessive et ne se montrent à l'observateur que sur les animaux homozygotes. Les animaux tarés doivent être éliminés, il en sera de même pour leurs parents.

Caractère

La manipulation de reproducteurs calmes est toujours facile. On éliminera les animaux ayant une tendance naturelle à la méchanceté.

Performances d'élevage

 Performances de croissance

Un reproducteur doit assurer dans sa descendance les caractères favorables que l'on recherche dans l'élevage. Ces caractères pourront être d'abord évalués sur les animaux eux-mêmes. Selon Youssao (2015), le choix des reproducteurs peut se faire à partir des performances propres de l’animal (performance-test), des performances des descendants (progeny-test), des performances des collatéraux (frères et sœurs) ou des performances des ascendants (père et mère). Le choix des reproducteurs dépend donc des objectifs et des critères de sélection (Youssao, 2015). Les mâles non sélectionnés seront automatiquement castrés.

Dans tous les cas, les animaux sélectionnés seront séparés des non sélectionnés.

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