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2. Activités menées et difficultés rencontrées

3.3. Résultats et discussion

3.3.2. Discussion

3.3.2.1. Profil des élevages enquêtés

Les éleveurs appartenant au groupe 1 sont en majorité non scolarisés et élèvent la race locale. Ce groupe décrit bien celui de l’élevage traditionnel basé sur la divagation des animaux et très proche de système traditionnel décrit par FAO au Burkina Faso pour l’élevage traditionnel de porc (FAO, 2012). Un type d’élevage similaire a été décrit au Sud Bénin par Youssao et al. (2008). Les mêmes auteurs ont décrit également de types similaires au groupe 2 et 3 où les animaux sont beaucoup plus élevés en claustration et l’usage des races améliorées seraient dû au niveau d’instruction de ces éleveurs qui cherchent à rentabiliser leur exploitation. La taille des exploitations montre toujours qu’il n’y a pas toujours d’éleveurs professionnels de porcs comme l’avait signalé Youssao et al. (2008).

3.3.2.2. Critères de choix des reproducteurs

Les éleveurs du groupe 1 disposent de bons critères de choix mais ignorent en majorité des critères importants comme l’absence de défaut génétique et le nombre de tétines. Cette ignorance serait due à leur niveau d’instruction et à la race utilisée pour le nombre de tétines puisque cette race donne souvent des portées situant entre 7 et 8 porcelets (Kouthinhouin et al., 2009; Youssao et al., 2009a; Youssao et al., 2009b). Mais les éleveurs ne peuvent pas perdre de vue qu’ils pourraient avoir des portées supérieures qui poseraient le problème d’allaitement en cas de tétines insuffisantes. De plus, le plus souvent, toutes les tétines présentes ne sont pas fonctionnelles. Les éleveurs de ce groupe utilisent des critères importants comme l’état de santé, la taille de la portée, la croissance des porcelets et le nombre de nés vivants pour le choix des truies. Cependant, la majorité ignore certains critères très importants comme l’intervalle sevrage-retour en chaleur, l’âge à la puberté et l’absence de défaut génétique et serait dû au manque de suivi dans les élevages. En effet, les performances n’étant pas

enregistrés dans les élevages, il serait très difficile aux éleveurs d’opérer des choix sur ces critères. Peu d’éleveurs tiennent compte des défauts génétiques lors du choix des reproducteurs (mâles ou femelles) et méritent d’être sensibilisés sur les effets des défauts génétiques sur la production car ces anomalies provoquent le plus souvent un mal‐être des animaux et une dépréciation des carcasses à l’abattoir induisant des pertes économiques (Riquet et al., 2011). Les mêmes critères que ceux utilisés dans le groupe 1 sont utilisés par les éleveurs des groupes 2 et 3. Mais ces éleveurs taillent plus d’importance à l’absence de défaut génétique et au nombre de tétines ce qui serait lié à niveau de connaissance et à la race élevée. En effet, ces éleveurs sont en majorité instruits et utilisent la race améliorée. Cela justifie également le fait que les éleveurs du groupe 2 tiennent beaucoup plus de l’intervalle sevrage-retour des chaleurs parce que ce groupe contient plus de personnes instruites que le groupe 1 et 3. La durée sevrage accouplement est trop longue dans les trois groupes et beaucoup plus dans le groupe 1 et mérite d’être améliorée puisque l’impact économique de cette situation est important compte tenu de l’augmentation du temps improductif. La raison qui justifie cette situation est le manque du professionnalisme des éleveurs puis qu’en temps normal les animaux devraient être sevrés plus tôt et ils reviendraient très vite en chaleurs. Ainsi, l’intervalle sevrage accouplement (ou apparition des chaleurs) rapporté dans les élevages exotiques varie de 3-7 jours (Iida et Koketsu, 2013; Lopes et al., 2014). L’état de santé est le critère le plus utilisé chez les deux sexes et dans tous les groupes et cela seraient dus aux dégâts causés par les pathologies en générale et la peste porcine africaine en particulier aux éleveurs.

3.3.2.3. Critères de réforme des reproducteurs

Les critères de réforme des mâles reproducteurs dans les trois groupes étaient l’âge, la perte de la libido et le changement de caractère. Ces critères sont moins utilisés dans le groupe 1 même si la différence avec les autres groupes n’est pas

significative ce qui signifie que les éleveurs de ce groupe disposent très peu de critères objectifs de réforme des verrats. L’âge à la réforme des verrats est de 2,14 et 2,25 ans respectivement dans les groupes 2 et 3 et non spécifié dans le groupe 1 parce que les éleveurs y taillent peu d’importance. Ces âges sont similaires à l’âge de 2,22 ans rapporté par Logtene et Kabore-Zoungrana (2009) au Tchad. Le principal critère de réforme des truies est le rang de mise bas. Ce critère a été rapporté par Logtene et Kabore-Zoungrana (2009) mais le rang de 3e mise bas rapporté par les même auteurs est plus bas que ceux signalés par les éleveurs du groupe 1 mais similaire à ceux du groupe 3. La réforme précoce à l’âge de 2 ans ou après la 3ème mise bas peut entrainer de perte à l’éleveur parce que les truies n’expriment pas tout leur potentiel avant cette période car la taille de la portée s’améliore quand le rang de mise bas augmente (Logtene et Kabore-Zoungrana, 2009). Ainsi, la portée croit de la 1ère à la 3ème mise bas puis diminue à partir de la 6ème mise bas (Quiniou, 2003). Selon le même auteur, les principaux critères de réformes des truies sont ceux liés aux performances et l’âge devient la majeure mais le rythme de reproduction précipite l’âge à la réforme. Cela justifierait le choix de rang de mise bas au lieu de l’âge par les éleveurs. Selon Buldgen et al. (1994), la réforme des reproductrices dans les élevages de ce type est rarement basée sur des critères objectifs tels que l'insuffisance des portées, le cannibalisme ou l'agalactie. En plus du critère rang de mise bas, les éleveurs des groupes 1 et 2 reforment les truies quand la portée et le poids à la naissance deviennent petits. Logtene et Kabore-Zoungrana (2009) ont rapporté le taux d’avortement aussi comme critère de réforme des truies alors qu’aucun éleveur ne l’a signalé dans cette étude. Cela pourrait être justifié par la rareté des maladies abortives dans la zone.

Conclusion

Ce stage de fin de formation nous a permis de développer des compétences dans le domaine du diagnostic et le traitement des pathologies bovines, porcines et aviaires. L’étude sur les critères de choix et de réforme des reproducteurs mâles et femelles a permis de décrire trois groupes d’éleveurs. Le premier groupe est composé des personnes non scolarisées élevant la race locale en divagation. Le groupe 2 est composé d’éleveurs scolarisés élevant la race améliorée et les croisés en claustration et le groupe 3 en moitié des personnes scolarisées utilisant les races améliorées et croisées en claustration. Les critères, plus utilisés pour le choix des jeunes mâles du groupe 1 étaient l’état de santé, la conformation, le caractère de l’animal, développement testiculaire et la croissance de l’animal. En plus de ces critères, les éleveurs des groupes 2 et 3 utilisent le nombre de tétines et l’absence de défaut génétique comme critères de choix des mâles. Quant aux femelles, les critères de choix les plus utilisés quel que soit le groupe sont l’état de santé, la taille de la portée et le nombre de nés vivants et la croissance. En plus de ces critères les éleveurs de groupe 2 et 3 tiennent compte de nombre de tétines et de l’absence de défauts génétiques. Les critères de réforme des verrats sont l’âge, le changement de caractères et la perte de libido. Le principal critère de réforme de la truie est le rang de mise bas.

A l’issue de ces résultats, il est nécessaire de sensibiliser les éleveurs par groupe sur les critères objectifs de choix et de réforme des reproducteurs.

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Annexe

Tableau VI : Distribution des élevages par type d’élevage ou groupe

Eleveurs Axe1 Axe2 Axe3 Groupes

59 1 0 0 1

60 1 0 0 1

61 2 2 0 2

62 0 2 0 2

63 1 0 0 1

65 1 0 0 1

66 1 0 0 1

67 0 2 0 2

68 1 0 0 1

69 0 0 0 3

70 3 0 3 3

71 0 0 3 3

72 0 0 0 1

73 0 0 0 3

74 0 0 0 2

75 0 0 3 3

76 0 0 3 3

77 0 0 0 2

78 3 0 3 3

79 0 2 2 2

80 0 0 3 3

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