HAL Id: jpa-00233351
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La structure de l’ionosphère et la propagation des ondes électriques courtes
Th V. Ionescu, C. Mihul
To cite this version:
Th V. Ionescu, C. Mihul. La structure de l’ionosphère et la propagation des ondes électriques courtes.
J. Phys. Radium, 1935, 6 (9), pp.388-396. �10.1051/jphysrad:0193500609038800�. �jpa-00233351�
LA
STRUCTURE
DEL’IONOSPHÈRE
ET LA PROPAGATION DES ONDESÉLECTRIQUES
COURTES(*)
Par TH. V. IONESCU et C. MIHUL.
Laboratoire de
Physique expérimentale
de l’Université delassy.
Sommaire. 2014 Pour expliquer les phénomènes observés lors de la propagation des ondes électriques
courtes nous proposons les hypothèses suivantes, relatives à la constitution des gaz ionisés de la haute
atmosphère :
a) Il n’y a pas d’équilibre thermique entre les électrons et les molécules du gaz;
b) L’intervalle de temps entre deux chocs succéssifs d’un électron contre les molécules, dans une
région donnée de l’ionosphère, est le même pour tous les électrons;
c) Cet intervalle de temps, qui augmente progressivement avec l’altitude, est du même ordre de grandeur que la période de l’onde électrique;
d) Il n’y a qu’une seule couche de gaz ionisé dont la densité électronique varie avec l’altitude d’une façon continue sans présenter plusieurs maxima et minima.
A l’aide de ces hypothèses nous avons étudié la réflexion des ondes
électriques
sous l’incidence normale et nous avons ainsi abouti à représenter les hauteurs où se produit la réflexion des ondes enfonction de leurs fréquences, par des courbes qui ressemblent d’une façon parfaite aux courbes expéri-
mentales.
Nous avons considéré aussi la propagation des ondes électriques sous une incidence oblique en mettant en évidence l’existence dans l’ionosphère, pour chaque onde, de couches par lesquelles l’énergie peut être transmise à grande distance sans absorption notable. Nous avons donné à ces couches le nom de
canaux ionosphériques.
Nous avons trouvé dans l’existence de ces canaux l’explication des échos à grande durée.
Nous avons retrouvé l’explication de la zone de silence et en même temps nous avons montré les raisons pour lesquelles, malgré ce désavantage, l’emploi des ondes courtes pour la transmission à grande
distance est indiqué
Nous avons considéré ensuite l’influence que peut exercer sur la propagation des ondes électriques le champ magnétique terrestre et nous avons trouvé que les résultats expérimentaux s’expliquent par l’effet Faraday dû à l’action de la composante horizontale du champ magnétique.
Nous avons fait enfin une discussion sommaire de nos hypothèses en confrontant quelques-unes de
leurs conséquences avec les phénomènes, observés dans la haute atmosphère, autres que la propagation
des ondes électriques.
~ . Introduction. - Pour
expliquer
lapropagation
des ondes
électriques
autour de la terre,Kennely
etHeaviside ont admis que les couches
supérieures
del’atmosphère
sont ionisées. Ces couches forment autour de la terre uneenveloppe qui depuis
a reçu le nomd’ionosphère. L’ionosphère
a surtout attiré 1 attention desphysiciens depuis qu’on
a commencé àutiliser,
dans la
radiocommunication,
les ondesplus
courtesque h
._-_ 100 m.On a été
frappé par
le faitqu’avec
ces ondes onpeut
franchir degrandes
distances avec unepuissance
d’émission toute
petite.
Deplus,
tandis que lessignaux portés
par ces ondes étaient facilement reçus àgrande distance,
même auxantipodes,
il y avait autour duposte
d’émission unerégion
où laréception
de cessignaux
étaitimpossible.
Cetterégion
a été dénommée la zone de silenceC).
Pour
expliquer
cesphénomènes
lesphysiciens
ontentrepris
l’étude del’ionosphère.
Les résultats lesplus
intéressants ont été obtenus par la méthode des échos (*) Comptes Rendus, 1934, 199, p. f301 et 1389; 1935, 200, p. 1301.
(l) Cf. R. MESNY. Les ondes électriques courtes. Ed. Presses
tjniv. de France. Paris,
ionosphériques.
Dans cette méthode on envoie unsignal
dans la direction verticale et on mesure l’inter- valle detemps à t qu’il
met pour monter à une auteur h où se fait la réflexion et en revenir à la terre. Leproduit
où c est la vitesse de la lumière dans levide,
donne la hauteur h. Si onregarde
les dia-grammes
représentant
les variations de A avec la fré- quence v de l’ondeélectrique,
on observe que ces cour- bes ont le même caractèregénéral.
D’abord du côté despetites fréquences,
on voit que h monte lentement et d’unefaçon
continue avec y tout en conservant unevaleur voisine de 100
km; puis,
pour unefréquence donnée,
il y a un sautbrusque
suivi par une secondeportion
continue de la courbe d’une hauteur moyenne de 150-200km; puis
vient un second saut et encore uneportion
continue à 250-4UUkm,
et ainsi de suite(1).
Les valeurs des
fréquences
pourlesquelles
ont lieu les sauts, le nombre de cesderniers,
ainsi que les hauteurs (1) Voir dans la figure 6 le diagramme de .1. P. SCHAFER et~V. 119. GOODALL (S. G.) reproduit d’après celui paru dans l’ana- lyse de leur travail dans « llochfrequenztechnlk und Elektro- 1934, 43. p. 137. Voir aussi l’analyse de travail de T. R. GILmLAND dans la même Revue, 1934, 44, p. 32,
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0193500609038800
389
moyennes de
chaque portion
continue de la courbe,présentent
des variations assezcompliquées, qui
sontfonctions de l’heure locale, de la saison et de la
posi-
tion
géographique
du lieu d’observation.Pour
interpréter
ces résultats on avait à saclisposi-
tion les
hypothèses
suivantes :a)
Il existe unéquilibre statistique
entre le nombredes électrons et celui des ions
positifs
formés sous l’ac-tion de la lumière solaire et le nombre des molécules formées par la réunion des
particules
de ces deuxcatégories ;
b)
Il existe aussi unéquilibre thermique
entre l’éner-gie cinétique
des électrons libres etl’énergie d’agita-
tion
thermique
des molécules gazeuses del’ionosphère ; c)
Lapression
du gaz dansl’atmosphère
décroîtconformément à la formule de
Laplace.
En
appliquant
ceshypothèses
on est arrivé à la con-clusion que l’intervalle de
temps ’(9
entre deux chocssuccessifs d’un électron contre les molécules du gaz est
grand
parrapport
à lapériode
l’ des ondesélectriques
courtes ; de sorte que pour ces ondes on nepeut
pas avoir une conductibilitéélectrique 7
notable. Seule est affectée la constantediélectrique
E, dont la valeur dansces conditions est donnée par la formule d’Eccles
où e et m sont la
charge électrique
et la masse del’électron et Nle nombre des électrons par cm3.
Quant
à la réflexion sous l’incidence normale, elle est
totale,
et a lieu à la hauteur où iV atteint la valeur suffisante pour annuler la constante
diélectrique
du gaz, savoir :Pour
expliquer
à l’aide de cette théorie lesphéno-
mènes observés il a fallu admettre que
l’atmosphère supérieure
est constituée parplusieurs
couches de gaz différentessuperposées
dans l’ordre de leursdensités ;
chacune de ces couches est ionisée. Il y a ainsi une cou-
che d’air avec le maximum d’ionisation à la hauteur
approximative
de 100km ; plus
haut une couche de H9ou de He avec le maximun d’ionisation à 250-300 km.
Pour les ondes
électriques
relativementlongues,
ladensité d’ionisation de la
première
couche est suffi- sante pour annuler la constantediélectrique
corres-pondant
à ces ondes etproduire
ainsi leur réflexion,Quand
1 décroît le niveau où se fait la réflexion monteen suivant la densité
d’ionisation, jusqu’au
moment oùl’on arrive à la hauteur à
laquelle
cette densité atteint la valeur maximum. Les ondesplus
courtes traversent cette couche et sont réfléchies par la seconde couche, où la densitéélectronique
estplus grande. L’expérience
a montré
cependant qu’il
y aplusieurs
sauts dans les courbes deréflexion,
de sortequ’il
a fallu admettre l’existence deplusieurs
couches ionisées(1).
Onparle
(1) Dans la figure 3 nous avons reproduit (la courbe S. G.) la densité électronique pour une journée d’hiver d’après SCHAFER eL
GOODALL (loc, cit., p. 138), qui l’ont déduit de leurs mesures des
échos ionosphériques.
maintenant de la stratification de
l’ionosphère.
Leshypothèses
nécessaires pourexpliquer
cette stratifica- tion ~lcl’ionosphère
se sont, entretemps, nlullip1i(;e.-:.
Pourtant cette idée (lp la structure stratifiée de
l’ionosphère
n’est pas en accord avec les autresphéno-
mènes observés : ainsi le
spectrc
du ciel nocturne n’a pas mis en évidence d’unefaçon
certaine laprésence
clans la haute
atmosphère
de Hz ou de He(*).
De mêmesi elle
explique
lesphénomènes
de la réflexion dessignaux envoyés verticalement,
ellen’apporte
pas uneexplication
de lagrande portée
des ondes courtes. Deplus
les niveaux deréflexion,
pour les couches ditesF, présentent,
du côté desgranctcs
ondes, uneportion qui
descendquand
X décroît, cequi
est contraire à cequ’on
devait avoir si la réflexion était totale et conforme à la formule d’Eccles. On a cherché à tourner la diffi- culté en introduisant une vitesse dessignaux
différentede celle de la
lumière,
comme c’est le cas pour les milieuxdispersifs. Pourtant, malgré
toutes ceshypo-
thèses, la théorie n’a pas
permis
de retrouver par le calcul la forme des courbesexpérimentales.
Entre
temps
on a observé unphénomène
nouveau.Quelquefois,
outre lesignal
réfléchi dansl’ionosphère
sous l’incidence
normale,
nommédepuis
écho ionos-phérique,
on recevait d’autres échos de durées beau- coupplus grandes.
Pour les uns, observéspremière-
ment en
Allemagne,
l’intervalle detemps
entre l’émis- sion et laréception
était de l’ordre d’un dixième deseconde,
tandis que pour les autres cet intervalle étaitbeaucoup plus grand.
On a observé des échos retardésjusqu’à quelques
minutes. Si on a puexpli-
quer les
premiers,
en admettantqu’ils
sont reçusaprès
avoir fait une ou
plusieurs
fois le tour de la terre, pour les autres on a dû admettre que la réflexion a lieu endehors de
l’atmosphère
terrestre.Comme on le voit, le
point
de vue où les chercheursse
placent
actuellement a l’inconvénientqu’il
fautintroduire des
hypothèses nouvelles, chaque
foisqu’un phénomène
nouveau vient d’être découvert.2. La constitution des gaz ionisés de la haute
atmosphère. -
Leshypothèses qui
sont à la base de notre théorie, ont étésuggérées
par les résultats de nosexpériences
sur les gaz ionisés exécutéespendant
les années 1 929-iw3 1(1).
Ceshypothèses
sont :a)
Iln’y
a pasd’équilibre thermique
entre les élce-trons et les molécules du gaz;
b)
L’intervalle dutemps ~
entre deux chocs succes-sifs d’un électron contre les molécules, dans un lieu donné de
l’ionosphère,
est le même pour tous lesélectrons ;
c)
V,qui augmente progressivement
avec l’altitudeh,
. est de même ordre de
grandeur
que lapériode
del’onde
électrique 7’;
a)
11n’y
aqu’une
seule couche de gaz ionisé dont (*) J. CABANNES. Juurn.1l de 1934 5, p. 601; J. DUFAY.Journal de Physique, 1034, 5, p. 52J..1. GAUZlT. de Phy- sique, 1934, 5, p. 521.
1 (1) Journal cie Pltyçique, i935, 6, p. 35,
la densité
électronique
.N variegénéralement
d’unefaçon
continue avec l’altitude sansprésenter plusieurs
maxima et minima. ,
Pour un tel gaz nous avons :
et
En utilisant la relation
E.1’ = 7z~2
entre la constantediélectrique imaginaire
du milieuc’1’
=== e -2jcr T
et sonindice de réfraction
iInaginaire n j
=n 2013jk,
oùj
=y20131,
on a pour l’indice de réfraction réel dumilieu n et son coefficient d’extinction k les
expressions :
et
Pour effectuer les calculs
numériques
nous avonsexprimé
1B’ en fonction de % enessayant plusieurs
fonctions
~’ ~ f (~). Puisque
de leurcomparaison
ilrésulte que la forme linéaire est souvent à peu
près
réalisée dans la
partie
inférieure del’ionosphère,
nous avons
pris
dans cequi
suit pour cette fonction 1V =d.’0,
en donnant à d la valeur3,35.1011.
Lesvaleurs
numériques
den etde k obtenues dans ces con-ditions sont
données, pour quelques longueurs d’ondes,
dans la
figure
1.Fig. 1.
3. Echos
ionosphériques.
- Unsignal envoyé
verticalement passera par desrégions où nj
varie d’unefaçon rapide;
il y subira des réflexions. Pour calculerces réflexions nous avons
supposé l’ionosphère
cons-tituée par des couches
superposées
pourlesquelles z
varie
quand
on passe d’une couche à une couche voi- sine d’unequantité
ô19toujours
la même. Les deux couches voisines ont lesindices nj’0
_ ~a --jk
etnj
(~ ~ + (Ii -~-- ~~).
Enpartant
de la for-mule, qui
donne le coefficient de réflexion de l’éner-gie, J
on a(1) La démonstration de cette formule se trouve dans note article du Journal de Physique (1935, 6, p. 35). Dans cet article ’-0 représentait le temps de séjour d’un électron entre les arma- tures du condensateur, tandis désigne la durée entre deux chocs.
Nous avons effectué les calculs
numériques
en substi-tuant dans cette formule
pour net kles
valeurs que nousavons obtenues par la méthode des
tangentes
à l’aidedes courbes
représentées
sur lafigure
1. Les valeurs de pourquelques À
sont données dans lafigure
2.On y voit que pour
chaque À
il y a desrégions
oùprend
des valeursnotables;
ce sont lesrégions
où ont lieu les réflexions. Dans notre calcul nous
n’avons tenu
compte
danschaque
cas que du maxi-mum
principal
et tout auplus
d’un maximum secon-e) En considérant cette formule d’une façon rigoureuse, on
voit que donne des valeurs proportionnelles au coefficient t de réflexion et non ce coefficient lui-même.
391 daire voisin du
premier
et situé au-dessous de celui-ci.Les
signaux
réfléchis par d’autresrégions
n’ont pas de chance d’être reçus, ceux desrégions situées plus
basFig. 2.
sont peu notables et par
trop étalés ;
ceux desrégions plus hautes,
mème s’ils sontpuissants,
doivent passer par larégion
degrande absorption
et enplus,
sur leurchemin de
retour,
vont être réfléchis par larégion
deréflexion
principale.
Fig. 3. - La courbe p représente la variation de la
densité
électronique avec l’altitude telle que nous l’avons admise dans cet article; la courbe S. G la densité électronique pour une journée d’hiver d’après Schafer et Goodall(loc. cil., p. 138);
la courbe BR, les altitudes réelles de la réflexion normale prin- cipale et ses branches R’ R’ celles de la réflexion secondaire ; les courbes AA et A’A’ les hauteurs apparentes des réflexions
principale et secondaire respectivement; enfin les courbes en
pointillé représentent les canaux ionosphériques.
Pour calculer les hauteurs des réflexions dans l’io-
nosphère
nous avonsessayé
diverses formes pour lafonction ’Z,;
=Q(h),
en choisissant la fonctionrepré’
sentée par la
courbe ?
de lafigure
3. Pour cette formede la
fonction ? (h)
les hauteursrespectives
sont don-nées par les courbes R de la même
figure,
pour les réflexionsprincipales,
et par leurs branchesf~’,
pour les réflexions secondaires.Enfin nous avons calculé la vitesse de
propagation
des
signaux
dansl’ionosphère
à l’aide de la formule de la vitesse de groupe Nous en donnonsles valeurs
numériques
pourquelques
~, dans lafigure
4.Fig. 4.
A l’aide de ces courbes nous avons effectué les calculs des hauteurs
apparentes
deréflexions,
données par la formule :Elles sont
représentées
par les courbes A et A’ de lafigure
3. Si on compare ces courbes avec les courbesexpérimentales
on constate une concordance par- faite(’).
Ainsi nous sommes arrivés à la
conclusion,
que les niveaux de réflexion varient avec lalongueur
d’onded’une
façon continue,
et que les discontinuités dans les courbesexpérimentales
sont dues aux variationsbrusques
subies par la vitesse de grouped’ondes, lorsque
lalongueur
d’ondeemployée
passe par les valeursparticulières
A2,etc., pour lesquelles
on a laréflexion totale. Ces cas
particuliers
seprésentent lorsque
la réflexionprincipale
a lieu à la hauteur où i1l est unmultiple
entier 1 de T. Dans ces conditions E et c sont toutes les deuxégales
à zéro. Pour le cas de la variation linéaire de al avec ’0, admise par nous, la suite de ceslongueurs
d’onde est donnée par la for- mule :(~) Voir les courbes de GILLILAXD (loc. cit.).
(2) En effet N -- d’l9 = d 1. 7’i - d. 1. Cette valeur de A
2
substituée dans la 1 -
nDtc2
= 0 nous donne (4).Puisque
la réflexion totale n’estqu’un
casparticu-
lier et que d’habitude la réflexion est
partielle,
ons’explique
d’abordpourquoi
lessignaux
reçus étaienten
général
d’une intensitéplus petite
que cellequ’on
s’attendait à avoir eu admettant des réflexion totales et ensuite pour
quelle
raison onpeut
observer en mêmetemps
dessignaux qui
ont subis leurs réflexions à des hauteurs différentes.4. Grande
portée
des ondesélectriques
courtes ;canaux
ionosphériques. -
Les courbes n de lafigure 1
nous montrent que0,
c’est-à-dire que les ondesenvoyées
sous une incidenceoblique
vont être réiléchies dans
l’ionosphère
par lephéno-
mène de
mirage.
En utilisantl’expression
de l’inva-riant
optique
pour le cas d’unesphère
d’indice n fonc- tion du rayon de lasphère : r
= ro+ h
à savoir :r.rc, sin i = sin
io
nous avons construitles
trajectoires
décrites dansl’ionosphère
par des fais-ceaux d’ondes faisant au
départ
du sol diversangles
d’incidence
io.
Cestrajectoires
sontreprésentées
par les courbes de lafigure
5. On y voitqu’à
mesure queio
Fig.5.
B
croît les sommets des
trajectoires
montentplus
hautpour
arriver, quand
onapproche
de l’incidence nor-male,
à la hauteur où se fait dans ces conditions la réflexionpartielle.
En mêmetemps
laportée
de cesondes
qui
était de l’ordre de 2000 km pour l’incidencerasante,
d’unefaçon générale,
décroît et devientégale
à zéro pour l’incidence normale. De cette
règle géné-
rale il faut
excepter
les ondesqui
ont les sommets deleurs
trajectoires
toutprès
des hauteurs où + = 17’.Ces hauteurs,
particulières
pourchaque
i,, corres-pondent
à des conditionsremarquables
pour la propa-gation
des ondesélectriques respectives,
savoir :dn/dh
- 0 et k = 0. Il s’ensuit que le rayon de courbure de latrajectoire
décrite par lesignal,
p
nl dit .
sini,
est ici trèsgrand;
il passe deux fois dh ipar la valeur de r. Un
signal
dont latrajectoire
auraitson sommet situé dans ce domaine va suivre cette couche à
l’infini,
c’est-à-dire ilpeut
faireplusieurs
foisle tour de la terre. Il ne
dépense
de sonénergie
que (1) ro est dans notre cas le rayon de la terre.celle
envoyée
parpetites quantités
vers la terre. Cescouches conspuent des véritables CallaU.T par où les
signaux
sonttransportés
agrandes
distances. Leursplaces
dansl’ionosphère
sontreprésentées
dans lafigure
;J par les courbps enpointillé.
On voit que leur nombreaugmente
à mesure que lalongueur
d’ondediminue. Les ondes
longues, dépourvues
de ces canaux,sont
incapables,
sil’énergie
d’émission n’est pas trèsgrande,
detransporter
lessignaux
àgrandes
distances.En mettant ainsi en évidence l’existence des canaux notre théorie
explique
lagrande portée
des ondes élec-triques
courtes.L’existence de
plusieurs
canaux pour les ondes courtes est une source de difficultésqui peuvent
appa- raître dans la radiocommunication. Comme lafigure 4
nous le montre, la vitesse des
signaux
varie d’un canalà un
autre,
de sortequ’aux postes
deréception
onrecevra
plusieurs signaux
au lieu d’un seul. Dans lapratique
cet inconvénient est écartélorsqu’on règle
d’une
façon
convenable l’incidence du faisceau d’ondesau
départ.
Ainsil’énergie
émise nepénètre
que dans un seul canal et en mêmetemps,
par sa concentration autour de cetteincidence,
est assurée une intensité deréception plus grande.
En considérant les
absorptions
subies par les ondessur leur
chemin,
nous avonsconclu,
que leplus
avan-tageux
est lepremier
canal. En effet, nous savons que les ondes subissentl’absorption
seulement dans leur passage par les zones entre les canaux. Or pour suivre le chemin dupremier canal,
elles ne doivent traverser que lapremière
zone,qui
est depetite
étendue. Deplus
dans cette zone li esttoujours plus petit
que dans les zones suivantes2, 3,
etc.5. Echos. -
Quand
unsignal
est émis en ondesnon
dirigées
ilpeut
donner dans l’endroit de son émis- sionplusieurs
échos :a)
Lessignaux
réfléchis normalement dans l’ionos-phère (échos ionosphériques ;
un ou deux suivant lesconditions) ;
b)
Unsignal
reçuaprès
avoir fait le tour de la terre(40000 km.)
par la voie dupremier
canal dans untemps t1
-4.101/v,
sec., suivi d’un secondsignal
d’une durée sec. reçu
après
avoir parcouru ce chemin deuxfois, puis
un troisième et ainsi de suite ;c)
De même une série designaux
reçusaprèg
avoirfait une ou
plusieurs
fois le tour de la terre par la voie du second canal. La durée de cessignaux
est soit~.10~/e~~
sec., soit desmultiples
entiers de t2, etc.Puisque toujours vi
> V2 > z~3 >...(voir
lafigure 4),
les
signaux
de différentes séries sont distincts.Quand
A et l’ordre de canal 1 sontpetits
ces vitessessont peu inférieures à la vitesse de la lumière c. Les durées des tels échos sont
égales
ài.~lÙ~>,/11
~
0,133
sec. ou à desmultiples
entiers de 0,13:i sec.Des tels échos ont été observés en
Allemagne
et ont étéinterprétés
d’unefaçon
exacte.Quand À
croit la vitesse dusignal
dans les canauxd’un ordre donné 1 décroît. Elle tend vers zéro
quand
393 on
approche
de lalongueur
d’onde limiteA,.
Avec lesondes voisines de
A~
onpeut
observer des échos àgrande
durée de l’ordre deplusieurs
secondes. Si l’ondeporteuse
est inférieure àAl’
la différence étant de l’ordre de~/10 000,
sa vitesse est de l’ordre dec/90;
la durée de l’écho est donc de l’ordre de 12 secondes.
Ces considérations sur les échos de
grande
durée nesont valables que si tout le
long
de son parcours l’onde rencontre les mêmes conditions d’ionisation. En réalité l’onde suit un canal dont lespropriétés
varient en fonc-tion de l’heure locale et de la latitude. Si un
signal
estentré dans le canal
supérieur (1 grand)
et suit la direc- tion de l’ionisationcroissante,
ilpeut
arriver que la densité d’ionisationatteigne
la valeurqui
annule dans2
ce canal la constante
diélectrique,
savoir N = ez~ZEn
conséquence
lesignal
subira la réflexion totale. En revenant il va êtreguidé
par le même canal et donnera lieu à l’endroit même d’émission à un écho degrande
intensité. Sa durée est fonction de la vitesse de
signal
le
long
du canalet elle est
égale
àPuisque v,
tend vers zéroquand
onapproche
du lieude
réflexion,
on aura un écho degrande
durée fonction de la variationplus
ou moinsrapide
de N auvoisinage
de l’endroit de réflexion. La distance entre le lieu d’observation et celui de la réflexion n’a pas d’influence que sur l’intensité de l’écho. C’est
l’origine principale
des échos à
grande
durée.6. Fonction
N = f (’~;);
zones de silence. - La forme linéaire de la fonctionf (V) qui
a été choisiecomme
s’approchant
de laréalité,
établit unrapport
défini entre les
longueurs
d’onde Si on considèremaintenant une autre
forme,
parexemple
N =on voit que les A
respectives
sontproportionnelles
àQuand p
1chaque
domainecompris
entre deux Avoisines se raccourcit pour
disparaître complètement
pour p = 0. 1 les domaines deviennent
plus larges.
Les courbesexpérimentales
connues montrent(1) On obtient cette formule en dérivant par rapport à À l’expression de n donnée par la formule (2) et en y substituant ensuite au lieu de s et de s les valeurs particulières propres
,o
aux canaux = 1 -
Nc 2 et f5 = 0.
aux canaux,e -- 1 -
’Tt m C2
(2) Cette relation est oblenue si on introduit dans l’expression
1 0 la nouvelle valeur de Ni savoir Ni = d. .lP . TIP.
soit des cas où
p ~ 1,
soit des cas > 1. Les pro-priétés
que nous avons établies pour le cas p -= 1 restent les mêmesquand
la valeurde p change ;
seule-ment la
grande portée
des ondespeut
être affectée. En effet pour obtenir unegrande portée
il faut que le rayon de courbure du chemin suivi par lesignal
prenne, dans une zone voisine du lieu où 1;; -
l, T,
unevaleur
plus grande
que r. Ceci arrive nécessairementquand p :== 1, puisque
dans ce cas le facteurd ri
atteintdh la valeur zéro.
Quand p
>1, dn 0 ;
le fonction-dh
;) 1 ’ dn
nement du canal est encore assuré tant que
dh
atteintdh
n
des valeurs absolues
plus petites que n .
Maissi,
parr
suite de la valeur
trop grande
de p,dn
restepartout
dh
n
plus petit
queles
ondes nepeuvent
suivre ce canal.r
Alors il faut chercher un autre canal
capable
d’un teltransport
ou bienchanger
lalongueur
d’onde.Tout ce que nous avons pu dire sur
l’ionosphère
serapporte
à sapartie inférieure,
où N croît avec l’alti-tude. Plus haut ~V passe nécessairement par un maxi-
mum. Dans ces conditions les ondes courtes
n’y
seront pas réfléchies sous l’incidencenormale,
ou sous desincidences voisines de
celle-ci,
à cause de l’ionisation insuffisante. Elles vonts’échapper
del’atmosphère
terrestre. Leur réflexion vers la terre n’est
possible
que pour de
grandes incidences,
de sorte que leposte
d’émission est entouré d’une zone de silence. Par suite de l’existence de ce
phénomène l’emploi
de ces ondesest
impossible
à l’intérieur de pays d’une étendue relativementpetite,
elles sontpourtant
degrande
utilité pour les transmissions à
grandes
distances àcause du fait que le coefficient d’extinction dans les
zones situées entre les canaux diminue à mesure que la
longueur
d’ondeemployée
décroît.7. L’influence du
champ magnétique
terrestre.-
Jusqu’à présent
nous n’avons pas tenucompte
del’influence
qu’exerce
sur lapropagation
des ondes élec-triques
lechamp magnétique
terrestre. Or cette influencese manifeste dans la
décomposition
des échos ionos-phériques.
Les résultats des observations faitesjusqu’à présent
sont suffisants pour en tirerquelques
remar-ques
générales,
savoir :a)
Lechamp magnétique
ne donne que deux compo- santes ;b)
Ce dédoublement estplus ample
auxgrandes
latitudes que dans la zone
tropicale;
r)
D’unefaçon générale,
les deuxcomposantes
ontle caractère d’ondes
polarisées
circulairement et desens de rotation
opposés.
Nous en avons conclu que nous sommes en
présence
de l’effet
Faraday,
dû à l’action de lacomposante
hori-zontale du
champ
terrestre. Dans cequi
suit nous dési-394
gnerons cette
composante
duchamp
par la lettre H et leproduit e H par
Prenons unsystème
de coor-ni
données
rectangulaires
où l’axe de z estparallèle
à ladirection de
propagation
de l’onde et l’axe des xparal-
lèle au vecteur
champ électrique
de l’onde :cos Ce
champ
estéquivalent
à deuxchamps
rotatifs.droit s i n w t et
gauche Ex=
1 Eo
cos sin wt. Le mouvement d’un électron est contrôlé par leséquations
différentielles : On aura pour lacomposante
droite :et
et pour la
composante gauche :
et
La résolution de ce
système d’équation
nousdonne,
pour un électron
qui
a subi le dernier choc au moment 0 etqui
avait à cet instant la vitesseles valeurs :
1:+, y +, z +
pour lacomposante
droite et x -, y -,z - pour la
composante gauche.
La densité du courant
électrique engendré
dans lemilieu par le mouvement des
électrons, qui
ont subile dernier choc entre 6 et
0 + dO,
est - si l’on tientcompte
de ce que l’intervalle detemps
entre deux chocsest
toujours égal
à £~; :et
L’intégration
de cesexpressions
entre 1-’0 et t nousdonne la densité du courant
produit
par tous les élec- trons.Puisque
les valeurs moyennes sontégales
àzéro,
ce courant est donnépar les expressions :
Ainsi on a au
lieu
deséquations (1)
et
Ces formules nous
permettent
de construire pour les deuxcomposantes
circulaires deux courbesreprésen-
tant les hauteurs
apparentes
de réflexion en fonction de lafréquence.
Ces courbes ressemblent à la courbe AA de lafigure
3.Dans ces courbes les sauts d’ordre 1 ont lieu aux
endroits où sont satisfaites les relations
(a)i -)-(~).~i=r/.27c
et
47ciVel/mtoi (wi +
_1,
pour lacomposante droiteet( W2-WH).
pour la
composante gauche.
Ils sont ainsidéplacés
parrapport
au lieuoccupé
en absence duchamp (wo.’0o==.I.27t
et -
1)
pour lapremière
courbe vers lesgrandes
ondes et pour la seconde vers lespetites.
Dans la
région tropicale,
où lacomposante
verticale duchamp
estpetite,
e-}- et 6+ diffèrent peu de __ et (1- de sorte que laséparation complète
des deuxcomposantes
395
n’a, lieu
qu’au voisinage
immédiat des sauts, où la vitesse du groupe est trèséloignée
de la vitesse de la lumière dans le vide. Elle est en mêmetemps
très dif-férente pour les deux
composantes.
On obtient ainsi des courbesanalogues
à celles obtenues par Berkner est Wells àHuancayo
au Pérou(fig 6) ‘’j.
Aux latitudes
plus grandes
les constantes diélec-triques
et les conductibilités diffèrentbeaucoup plus,
de sorte que la
séparation
des deux courbes devientcomplète.
Ons’explique
ainsi le caractère tout différent queprésentent
les courbesqu’Appleton
a obtenuesen
Angleterre (fig. 6) (2),
et lesparticularités
desdiverses courbes
expérimentales.
Fig. 6. Les courbes à gauche sont reproduites d’après celles de
Berkner et Wells (1) obtenues par eux à Huancayo au Pérou;
elles nous montrent l’effet du champ magnétique terrestre et la variation avec l’heure locale. Les courbes à droite en haut sont
reproduites d’après celles obtenues par Appleton (loc. cit. p. 619)
en Angleterre; elles nous montrent l’effet du champ magné- tique à ces latitudes. Les courbes en bas (S. G ) sont repro- duites d’après Schafer et Goolall (foc. cit. p. 138); elles
nous montrent le déplacement des sauts en fonction de l’heure, sans présenter l’effet du champ magnétique : la
courbe El MI FI l est obtenue à 10 h. 15’ environ et la courbe E2 M2 F~ deux heures plus tard.
En
représentant
la variation de la densité électroni- que dansl’ionosphère
par la fonction -cequ’on peut
admettre pour lepetit
domaine delongueurs
d’onde
comprenant
les deux sautsde
même ordre -on a en
première approximation /1 = hÎ ’ . e (p
% 1)
.
(J)2 - (J)1).
A l’aide de cette formule nous avons calculéen
partant
de laséparation
des sauts observée à Iluan-cayo, l’intensité que
possède
dans cetterégion
la com-posante
verticale duchamp magnétique
à l’altitudede
l’ionosphère.
Nous avons ainsi obtenu une valeurcomprise
entre0,1
et0,U7 Gauss,
valeur assezplausible
si l’on tient
compte
de laposition géographique
du lieud’observation.
(1) Terr. Magn. and. Atm. El., 1934, 39, p. 215.
(2) l’roc. Phys. Soc. 1933, 45, p. 6’73.
8.
Météorologie ionosphérique. -
Dans les Cha-pitres précédents
nous avons vuqu’il
existe des rela- tionssimples
entre leslongueurs
d’ondeA, et
la fonc-tion En connaissant les
Al
onpeut
déduire la formeapproximative
def’.
Bienplus,
le relevé d’une courbe de réflexion normale en fonction de),, permet d’établir, après
avoir effectué le calculcomplet,
la fonc-tion VT = De cette manière on
peut
évaluer la densité d ionisation et la durée du libre parcours des électrons aux différentes altitudes. Ces mesures, fdiles detemps
entemps,
ouvrent ainsi lapossibilité
deconnaître les variations de densité des électrons dans
l’ionosphère
enrapport
avec laposition
du soleil etavec la
saison,
par suite elles nousdirigent
vers unemétéorologie
del’ionosphère.
9. Discussion des
hypothèses
et de leurs con-séquences.
La théorie que nous venonsd’exposer explique
l’ensemble desphénomènes
observés dans le domaine de la radiocommunication. Par cela même leshypothèses qui
ont servi à l’édification de cette théorie ontprouvé
leur utilité.Parmi ces
hypothèses
laplus importante
est cellequi postule
la constance de ~. Mais il y a des cas où cette constance n’est pas absolumentrigoureuse.
Eneffet, quand s
estrigoureusement
constant, lessauts,
dans les courbes
représentant
les hauteursapparentes
de réflexion en fonction de v, doivent
apparaître
commede véritables discontinuités. Par contre,
quand
cettecondition n’est
plus satisfaite,
c’est-à-direlorsque ’0
n’est pas absolument
constant,
ces discontinuités dis-paraissent.
Si i3 s’écarte de la valeur moyenne de quan- tités infinimentpetites,
au lieu des discontinuités nous aurons desmaxima;
laperte
un peuplus grande
del’homogénéité
de ’0 donne à la courbel’aspect
d’uneéchelle et finalement la courbe AA
prend
la formesemblable à celle de la courbe Ji 11
(fig. 3).
De tellestransitions ont été observées. Si l’on
regarde
parexemple
les courbes obtenues par Berkner et Wells àHuancayo
au Pérou on en déduit que la constance de Ts’affirme de
plus
enplus
à mesure que l’heure localeapproche
de midi pour devenircomplète
vers 9-101- dumatin ;
cette constance se maintientjusqu’à
del’après-midi
et s’atténue ensuite pourdisparaître
finalement le soir. Goodall et Schafer
(2)
ont constaté que les sauts neprésentent
un caractère de disconti- nuités que dans lapartie
inférieure del’ionosphère
etqu’à
des hauteursplus grandes
on n’observe que la forme en échelle. Ces observations nousindiquent
que la constancerigoureuse
de est réaliséequand
l’iono-sphère
se trouve sous 1 action directe du soleil et lors- que la valeur de lapression
est encore assezgrande.
Nous
envisageons
maintenant la secondehypothèse d’après laquelle ’0
est du même ordre degrandeur
queT pour les ondes courtes
employées.
D’après
les auteursqui
ont étudié lapropagation
dans
l’ionosphère, ’0
est trèsgrand
parrapport
àT;
cesauteurs ont admis d’une
part
que les électrons sont enéquilibre thermique
avec les molécules et d’autrepart
que la
pression
du gaz dansl’ionosphère peut
êtrecalculée suivant la formule de
Laplace,
comme nousl’avons
déjà
dit ci-dessus.Si ces conditions étaient vraiment réalisées dans
l’ionosphère,
il serait difficile d’admettre la théorieexposée
dans ce travail. Mais le fait que les théories admisesjusqu’à présent
conduisent nécessairement à des réflexions totales pour les ondes réfléchies nor- malement dansl’ionosphère,
tandis quel’expérience
nous donne des réflexions
partielles
et àplusieurs niveaux,
prouve que les conditions mentionnées ci- dessus ne sont pas réalisées :G n’est pas très différent de Tpuisque
une réflexionpartielle
nepeut
êtreexpliquée
sansl’apparition
de laconductibilité,
et celle-G
ci est d’autant
plus grande
que lerapport "1
estplus
petit.
En écartant l’idée
d’équilibre thermique
et en admet-tant que, à ces
hauteurs,
les électrons ont des vitessescomparables
à celle de lalumière,
nous avons obtenupour ’0
des valeursqui
sont encoretrop grandes
parrapport
à T. Pourqu’on
obtienne des durées ’0 et T du même ordre degrandeur.,
il faut admettre que la pres- sion estbeaucoup plus grande
que celleexigée par la
formule de
Laplace.
Ainsi dans le cas de l’ionisation que nous avonsadmise,
la réflexion normale pour A == 75 m a lieu à la hauteur de 220 Km. Et si la vitesse des électrons estapproximativement
3.101o cm/sec, lapression
doit êtreplus grande
que3.10-6 mm Hg
pour
qu’on
ait i5 m T.On est conduit aussi à admettre des
pressions plus grandes
que celles données par la loi deLaplace
si l’onconsidère d’autres
phénomènes physiques qui
ont lieudans
l’ionosphère :
les aurores boréales(1)
et la lu-mière du ciel nocturne.
Donc, il faut absolument admettre que la vitesse des électrons ainsi que la
pression
sontbeaucoup plus grandes
que celles admisesjusqu’à présent.
De cettemanière on
peut
tourner les difficultés soulevées par la deuxièmehypothèse
mais on ne lève pas celle que soulève lapremière hypothèse d’après laquelle ’0
nesuivrait pas les lois du hasard.
On
pourrait peut-être
écarter aussi cette dernière difficulté enrenonçant
à l’idée du choc des électrons contre les molécules. Mais dans ce cas il faudrait con-sidérer -o comme l’intervalle de
temps qui sépare
deuxinstants successifs
auxquels
l’électronperd
del’énergie
enlevée aux ondes
électriques.
Cet intervalle serait ainsi fonction duchamp électrique qui règne
à ceshauteurs.
Le rôle du gaz serait dans ce cas de déterminer la loi
d’après laquelle
lechamp électrique
varie dans l’iono-sphère.
Ceproblème
estintéressant,
maiscomplexe ;
il est nécessaire de l’étudier à l’aide de la nouvelle
mécanique quantique.
En ce
qui
concerne l’existence dans la haute atmos-phère
des électrons àgrande vitesse,
il est évidentqu’ils
ne sont pas dus à l’ionisation par la lumièreultra-violette ; probablement
ils viennent directement du soleil avec une vitesse voisine de celle de lalumière,
ou bien c’est l’ionisation de l’air par les rayons X
(:2) qui
en est responsable.
(t) A. DAUVILLIER..Iournal de Physique, 1934, 5, p. 398.
(2) Ernst A. W. MULLER. Naiure, 1935, 135, p. 187.
Manuscrit reçu le 16 mai 1935.