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Les renforcements de la propagation des ondes longues
en coïncidence avec les évanouissements des ondes
courtes; leur observation par l’enregistrement des
parasites atmosphériques
R. Bureau
To cite this version:
LES RENFORCEMENTS DE LA PROPAGATION DES ONDES LONGUES
EN
COÏNCIDENCE
AVEC LESÉVANOUISSEMENTS
DES ONDESCOURTES;
LEUR OBSERVATION PAR L’ENREGISTREMENT DES PARASITESATMOSPHÉRIQUES
Par M. R. BUREAU.
Conférence faite devant la Société Française de
Physique,
le 13janvier
1939.Sommaire. 2014 Les parasites atmosphériques de la radio constituent un système naturel d’émissions
per-manentes à grande portée travaillant sur l’ensemble de la gamme des fréquences et réparties d’une manière
régulière à travers le globe. L’auteur montre comment les enregistrements des atmosphériques permettent d’utiliser ce système d’émissions pour l’étude de l’ionosphère et en particulier pour l’étude de la propagation
des ondes longues ou très longues.
C’est ainsi que les atmosphériques ont permis de découvrir l’action sur les ondes longues des perturbations
ionosphériques à début brusque provoquées par les éruptions chromosphériques. Alors que ces perturbations
entraînent un évanouissement des ondes courtes, elles provoquent un renforcement brutal des ondes longues,
tout au moins de 7 000 à 16 000 m. Pour les ondes plus longues, l’action disparaît. L’auteur décrit l’allure du
phénomène, les conditions de son apparition, sa répartition dans le temps et donne un certain nombre
d’enre-gistrements.
1. Le
système
naturel d’émissionspermanentes.
L’étude de
l’ionosphère
nécessitel’usage
d’émissions auxiliaires. Lessignaux
émis du sol etrenvoyés
parl’ionosphère
sont observés et mesurés à leur retour.C’est une lourde
sujétion
que la nécessité depour-voir à ces émissions. Les commodités
qu’on
yren-contre sont contrebalancées par les servitudes
qu’on
assume.
Or,
il existe unsystème
mondial d’émissionsnaturelles
auquel
onpeut
faireappel
pour l’étude del’ionosphère.
Il est constitué par les sources de para-sitesatmosphériques.
Il fonctionne en permanence ;les sources sont
réparties
dans le monde entier et leurs émissions couvrent toute la gamme defréquences ;
leurpuissance
leur octroie desportées
considérables. Bien connu et bienutilisé,
il vientcompléter
utile-ment les émissions réalisées conformément à des pro-grammesprécis.
Les sources
d’atmosphériques
travaillent elles aussi suivant un programmequi,
pour n’être pas soumis ànotre
volonté,
n’en est pas moinscohérent,
bien ordonnéet riche en ressources.
Voyons
ce que nous en connais-sons actuellement.Nous pouvons atteindre ces émissions naturelles de
deux
manières ;
soit en étudiant unedécharge
et ensuivant ses déformations au cours de la
propagation ;
soit par une recherche
statistique
portant
sur unnombre très
grand
dedécharges.
C’est la seconde méthodequi
va retenir notre attention.Il est bien
prouvé
aujourd’hui
que l’immense majo-rité desdécharges
naturelles naît dans lesrégions
ora-geuses de
l’atmosphère.
Leurportée
peut
atteindresur des ondes et sur des
trajets
favorablesplusieurs
milliers de kilomètres. En un lieu
quelconque
de lasurface de la
terre,
onreçoit
à tout instant un ensembled’atmosphériques,
provenant
dedécharges plus
oumoins
éloignées.
Leurgrand
nombre les rendparti-culièrement accessibles à une étude
statistique ;
l’onpeut,
enparticulier,
définir deuxgrandeurs
statis-tiques :
le nombred’atmosphériques
reçus dansl’unité de
temps
et la direction des fluxd’atmosphé-riques.
Le nombre
d’atmosphériques
reçus par unité detemps
est unegrandeur
relative,
car elledépend
de la sensibilité durécepteur ;
mais pour une sensibilitéfixe elle est une
grandeur parfaitement
définie ;
mieux encore, il est tout à fait
légitime
de comparer deuxenregistrements
recueillis avec des sensibilitésdifférentes,
car la forme des courbes varie très peuquand
on passe d’une sensibilité à une autre. Cettegrandeur
seprête
très facilement àl’enregistrement
et les résultats sont des
plus réguliers parmi
ceux quedonnent les
phénomènes
naturels. Ilsreprésentent
une double histoire : celle de l’évolution des sources
et celle de
l’ionosphère
dans la mesure où elles inter-viennent pour favoriser lapropagation
lointaine desdécharges.
Le
faux
d’atmosphériques
est l’ensemble desatmo-sphériques
reçus en unpoint
etprovenant
d’unfoyer ;
lefoyer
étant lui-même uneagglomération
géogra-phique
de sources couvrant une aireplus
ou moinsétendue,
où lesdécharges
sont nombreusespendant
despériodes plus
ou moinslongues.
Les
foyers
d’atmosphériques
coïncident avec lesfoyers
d’orages.
A l’échellemondiale,
leurrépartition
est d’une
grande simplicité qui
tient au mode defor-mation des orages. Ils se
développent
toujours
là oùl’instabilité verticale de
l’atmosphère
est considérable. Elle est due à une décroissance accentuée de latem-pérature
avec l’altitude(gradients
verticaux detem-pérature
avoisinant oudépassant
legradient
adiaba-tique). Or,
legradient
verticalthermique s’accentue,
soit par l’échauffement du sol des continents sousl’action
solaire,
soit par le rafraîchissement des hautesrégions
del’atmosphère
à la suite d’unapport
demasse d’air froid. L’échauffement du sol des continents
est d’autant
plus
intense que l’action solaire a pumieux se
développer
sur lescontinents ;
il en résulteun
triple
effet de lalatitude,
de la saison et de l’heure. Laprésence
de l’humidité accentue assez fortementl’instabilité pour
qu’on puisse
la considérer comme unFig. 1. -
a) Pourcentage des jours d’orage d’avril à septembre. (Extrait de Geophysical Memoirs, vol. III, 1923, 26.)
b) Pourcentage des jours d’orage d’octobre à mars. (Extrait de Geophysical Jlemoirs, vol. III, 1923, 26.)
élément
indispensable
à la formation des orages. Larépartition
mondiale desjournées d’orages
estillustrée par la
figure
1 due aumétéorologiste anglais
Brooks. On y trouve deux cartes, l’une pour le
se-mestre
d’hiver,
l’autre pour le semestre d’été.En
hiver,
troisgrands
centresd’orages
prédo-minent,
lepremier
surl’Amérique
duSud,
le second surl’Afrique
duSud,
le troisième sur les Indesnéer-landaises,
la Nouvelle-Guinée et le nord de l’Australie. Enété,
lesfoyers
passent
dansl’hémisphère
nordpour la
plupart ;
on les trouve :a)
surl’Amérique
cen-trale,
les Antilles et le sud-est desÉtats-Unis ;
b)
surl’Afrique équatoriale ;
c)
sur le sud-est de l’Asie etl’Insulinde ; d)
surl’Europe.
En été comme en hiver ces
grands
groupements
d’orage
se retrouvent comme lesprincipaux foyers
d’atmosphériques
tels que les décèle laradiogonio-métrie. La
figure
2 donne le résultat d’une étudesta-tistique
de la documentationgoniométrique.
CeLa
répartition
continentale desfoyers
est diversifiée par l’action del’atmosphère
libre et la translation desgrandes
masses d’airqui
vient accentuer ou affaiblirl’instabilité. L’arrivée de masses d’air
polaire
l’accen-tue. C’est ainsi que
s’explique
l’action très violente de certains fronts froidsqui
sontsusceptibles
nonseule-ment de déchaîner la fureur des
grands foyers
conti-nentaux,
mais aussi la formationpassagère
defoyers
importants
en dehors desfoyers
continentaux etmême sur les océans.
Variables avec la
géographie,
lasaison, l’heure,
lesgrands
mouvements del’atmosphère,
lesfoyers
seraientdéjà
suffisants pour entraîner unegrande
richesse
d’aspect
desenregistrements.
Maisl’iono-sphère
vientapporter
un autreenrichissement,
carla
portée
des ondes varie avec lalongueur d’onde,
lasaison,
l’heure et avec l’état del’ionosphère.
Parmi ce
complexe
d’actionsdiverses,
on retrouvefinalement une ordonnance harmonieuse. Il se trouve
qu’elle
l’est surtout sur les ondes voisines de 11 000 m.Cette circonstance tient au fait que c’est sur cette
onde que se
séparent
le mieux lesportées
dejour
etles
portées
de nuit.2. Les effets de la
propagation.
A)
Le maximum nocturne. - Le nombremoyen
d’atmosphériques
recueillis par unité detemps
sur sur27,5
kc ~sec
(11000
m)
accusependant
l’hiver unmaximum nocturne d’une
régularité
absolue(fig.
3)
donnant aux courbesl’aspect
de créneaux. Sur lafigure 3,
l’on voit pour la mêmepériode
de l’hiver(fin
janvier,
débutfévrier)
pendant cinq
annéessuc-cessives la
répétition
des mêmesimages (les
maximanocturnes sont hachurés pour les mettre mieux en
évidence).
Legoniomètre qui
met en évidence les fluxmontre que deux flux
prédominent
dans ce maximumnocturne ;
l’un méridional au début de la nuitqui
Fig. 2. - Sources nocturnes du mois de mars.
L’emplacement des principaux foyers d’atmosphériques AlA2, B et C est donné :
a) Par les directions inscrites sur le goniomètre (arcs de grand cercle en traits pleins ou en traits épais interrompus).
b) Par les arcs de grand cercle du coucher du soleil au moment où les sources américaines commencent à apparaître en France
Fig. 3. -
Diagrammes de la variation diurne en hiver.
Courbes
donnant le nombre moyen d’atmosphériques par minute.correspond
auxfoyers
africains,
l’autre occidentaldans les deux derniers tiers de la nuit
correspondant
aux
foyers
américains. Ces derniersfoyers
nedeviennent,
eneffet,
audibles en Francequ’au
moment où letrajet
des ondes est entièrement nocturne cequi
se
produit quand
la nuit tombe sur lesfoyers.
Pendantle jour
enhiver,
laportée
est inférieure à la distance desprincipaux foyers,
cequi explique
que les courbessoient alors très basses.
Sur des ondes
beaucoup plus longues
12kc /sec
(25
000m)
lesportées
de nuit restent encoreplus
considérables que celles de
jour,
mais la différence est moins sensible parce que lejour
affaiblit la propaga-tion dans desproportions plus
réduitesqu’il
ne le faitpour l’onde de 11 000 m. D’autre
part,
lesmodifica-tions de
portée
au lever et au coucher du soleil ne sontpas brutales comme sur 11 000 m, mais se manifestent
progressivement.
Le dessinpériodique quotidien
des courbes s’en trouveadouci ;
l’alluregénérale
estplus
molle.
On s’en rend
particulièrement
compte
ensuper-posant deux courbes relevées au même lieu l’une sur
11 000 m, l’autre sur 25 000 m
(fig. 4).
Cettesuper-position
révèle d’autrepart
le mode de formation du maximum nocturne sur 11 000 m et donne la preuvequ’il
n’est pas dû à laproduction
d’unplus
grand
nombre
d’atmosphériques,
mais ausimple
fait
qu’on
les recueille dans unplus
vasterayon. En
effet,
les deux courbes se suivent étroitementpendant
lanuit ;
mais au soiret au
matin,
l’on voit se creuser sur cellecorrespondant
à l’onde de 11 000 m deprofonds
fossésqui sculptent
un maximumvigoureux
alors que la courbecorrespon-dant
à l’onde de 25 000 m sepoursuit
sansà-coups
et montre que lesfoyers
n’ont pas cessé de demeurer actifs.Une démonstration
analogue
est donnée par lasuperposition
de courbes relatives cette fois à la même onde maisenregistrées
à de trèsgrandes
distances(plus
de 2 000km,
parexemple
sur lafigure
5).
En la localité la
plus occidentale,
lemaxi-mum nocturne se
poursuit
encore alors que la chute de la courbe estdéjà
accom-plie
en l’autre localité. Laparfaite
identitédes courbes
pendant
la nuit montre quel’une et l’autre sont dues aux mêmes
foyers
assez
éloignés
pour que leurs émissionsn’aient pas une
portée
suffisante pouratteindre
l’enregistreur
dès quel’iono-sphère
est éclairée sur letrajet
des ondes.L’enregistrement
du maximum nocturne et surtout des circonstances de sonappa-rition et de sa
disparition
est donc enquelque
sorte unenregistrement
indirect del’ionosphère.
En
été,
le maximum nocturne existetoujours (fig. 6),
mais n’estplus seul ;
carapparaît
à ce moment un maximum
d’après-midi
dû à l’action defoyers
conti- nentauxproches
etqui reproduit
surtout la variation diurne de ces
foyers.
Onsait,
eneffet,
que le maximum defréquence
des orages a lieu sur les continents aux environs de 16 h dutemps
local. Le maximumd’après-
midiqui,
ens’adjoignant
aumaximum nocturne transforme ainsi la variation diurne est bien dû à
desfoyers
d’atmosphériques
continentaux comme le montre une nouvelle fois legoniomètre
(fig. 7) ;
presque tous lesfoyers
d’après-midi se rencontrent, eneffet,
dansle~
secteur oriental.Fig. 4. - Influence de la longueur d’onde sur les atmosphériques
Ils se
répartissent
surl’Europe jusqu’à
des distancesqui
peuvent
atteindre 1 500 à 2 000 km tandis que lesfoyers
nocturnes se localisent à des distances deplusieurs
mil liers de kilomètres.B)
Les crevasses au coucher et au lever du soleil. - Cesfoyers européens
dévoilent un nouvel effet de lapropagation qui
n’est bienapparent
que pour des distancescomprises
entre 1 000 et 2 000 kmFig. 5. -
Enregistrement de l’intensité des parasites
atmosphé-riques à Saint-Cyr et Tamanrasset (enregistreurs accordés sur
27kc/sec).
Fig. 6. - Double maximum diurne
en été.
Les parties hachurées correspondent aux enregistrements nocturnes, les
parties en pointillé aux enregistrements de l’après-midi et celles en blanc à la matinée.
Fig. 7. -
Exemple de foyer oriental l’après-midi.
Enregistrement photographique de la direction des atmosphé-riques en coordonnées polaires. L’heure est proportionnelle au
rayon vecteur, la direction de l’atmosphérique est repérée par son
angle avec le Nord géographique. La densité des atmosphériques à chaque instant pour une certaine direction est fonction de la densité des parties noircies. On distingue sur
leTdiagramme trois groupes de flux :
a) A l’ouest de 23 h à 5 h (foyer américain) ;
b) Au sud de 20 h 30 à 4 h (foyer africain) ;
c) A J’est de 10 h à 21 h (foyers européens). Ces
foyers orientaux correspondent à deux zones
orageu-ses qui se sont développées au cours de l’après-midi.
et sur des ondes de l’ordre de 11 000 m.
Au coucher et au lever du
soleil,
il y apour ces distances et sur cette onde une
absorption importante
des ondes commesi la limite
du
jour
et de la nuit formaitun écran
presqu’opaque.
C’estunique-ment ainsi
qu’on
peut
expliquer
lesprofonps
et brefs minimaqui découpent
les courbesd’enregistrements
et y creusentde véritables crevasses. La
figure
8 endonne un
exemple
pour le coucher dusoleil affectant un flux méridional. La
figure
9 donnel’exemple plus
rare desdeux crevasses du soir et du matin
(en
général
eneif et,
on ne voitguère
la cre-vasse dumatin,
car son bordpostérieur
a
disparu
du fait que lefoyer
matinal esttrop
lointain pour resterperceptible
dans lejour.
Dans le cas de lafigure
9 il y avaitexceptionnellement
une source matinaleimportante
sur la Tunisie à 1 500 kmde Paris).
C)
Les renforcements à début brus-que. - Lafigure
10 donnel’exemple
d’un troisième effet de la
propagation,
quelques jours chaque
année. Il se manifeste avec unetelle violence
qu’on
serait tentéde l’attribuer à undéfaut de fonctionnement de
l’enregistreur
si on nel’observait simultanément en des lieux très
éloignés.
La
figure
10 montre que simultanément à Paris(Saint-Cyr)
et àTunis,
dansl’après-midi
du 4 février1933,
le niveau desatmosphériques
s’est élevébru-talement,
dépassant
plusieurs
fois le niveau antérieuret que le retour à cet état antérieur s’est
produit
progressivement
en une heure environ. Cephénomène
qui
n’est que laréplique
sur les ondeslongues
desévanouissements à début
brusques
dont aparlé
M.
Jouaust,
va maintenant être étudié en détail.3. Les
perturbations
ionosphériques
à débutbrusque.
La documentation
qui
m’a servi à étudier l’actionsur les ondes
longues
desperturbations
ionosphé-riques
à débutbrusque
repose sur trois sériesd’enre-gistrements :
à Paris(Saint-Cyr),
Tunis et Rabat. AParis,
deux ondes donnent lieu à unenregistrement
permanent :
27kc /sec
(11
000m)
et 12kc /sec
(25
000m).
Ce dernierenregistrement
a étéremplacé
en 1938 par unenregistrement
sur 17 kc/sec
(17
000m).
A
Tunis,
une seule onde : 27kc /sec
(11 000 m).
Agrabat,
deux ondes : 30kc /sec (10
000m)
et 40kc /sec
(7
500m).
a)
Etenduegéographique. -
Lapremière
con-clusion est relative à l’étendue
géographique
duphé-nomène. On l’observe aux trois localités en
même ’
temps
et avec une simultanéitéparfaite.
Ceci révèle1’ig’. 8. - Crevasse dta soir.
On remarque une brusque disparition des atmosphériques du
secteur Sud se traduisant par une bande blanche étroite,
paral-lèle aux circonférences horaires, immédiatement après le coucher du soleil, entre 18 h et 18 h 30.
Fig. 9. -~ Crovasses du matin et du soir.
déjà
unphénomène
ionosphérique
très étendu eL dont le domainedépasse
debeaucoup
la surface dutriangle
Paris,
Tunis,
Rabat.b)
Localisation dansl’hémisphère
éclairé.-La seconde est relative aux heures. Le
phénomène
n’est pour
ainsi
direjamais
constaté la nuit.(Nous
signalerons
plus
loin uneexception jusqu’ici unique.)
Ces deux . constatations
géographique
et horaire mènent tout naturellement à la conclusionqu’on
setrouve en
présente
d’uneperturbation
affectant toute i lapartie
éclairée del’ionosphère
etattribuable,
parsuite,
à unreflet
durayonnement
ultraviolet du soleil.c)
Simultanéité avec les évanouissements.-Or,
nous savonsqu’il
en est bien ainsid’après
l’étude des évanouissements à débutbrusque
sur ondescourtes : les heures de renforcements
d’atmosphé-riques
et celles des évanouissementsconcordent,
eneffet,
de telle manièrequ’il
ne fait aucun doutequ’on
assiste là à deux manifestations du même événement.
Sans
répéter
ici lespublications
anuérieures,
ni surtoutFig’. 10. - Renforcement à début
hrusque obser~-é simultanément
à Paris (Saint-Cyr) et à Tunis.
Le renforcement cummence vers 15 h par une montée soudaine
et rectilibne de la courbe qui s’abaisse ensuite, mais plus
lente--
Fia. 11. - Renforcement à début brusque
observé simultanément sur 1~ 000 m (27 kc/s)
à Paris (Saint-Cyr) et 10 000 m (30 kc/s) à
Rabat ; non visible sur 25 000 m (12 kr,/s)
à Paris.
les tableaux mensuels dressés par le Comité
français
deRadiotélé-graphie
scientifique, signalons
sim-plement
que lap 1 u p a r t
des év anouissements observés en Francecorrespondent
àquelques
minutesprès (ordre
deprécision
del’obser-vation)
avec des renforcementsd’atmosphériques ;
que, parcontre,
les renforcements sont nettement
plus
nombreux que lesévanouisse-ments, ce
qui
peut
tenirsimplement
au fait que la surveillance desrenforcements est sans lacune
(enre-.
gistrements
en troislocalités)
maisque celle des évanouissements se
limite aux heures de
grand
traficradiotélégraphique ;
et que d’ailleurson a souvent retrouvé des
évanouis-sements observés en divers pays aux
moments -où,.,.des
ren-forcements
d’atmos-phériques
étaientsignalés
en France eten
Afrique
du Nordalors
qu’aucun
éva-nouissementn’était
signalé
en France. Le tableau Ireproduit
quelques-uns
de ces évanouissements ob-servés en 1938.d)
Influence de lalongueur
d’onde.-L’influence de la lon-gueur d’onde est trèsimportante.
Lesren-forcements très vi-goureux sur 11000 m
sont presque
toujours
inexistants sur
25
000
m. Aux castrès rares où le
ren-forcement se
mani-Fig. 12. -
Exemple de renforcement de grande amplitude visible même sur l’onde de
feste aussi sur 25 000 m, il est
beaucoup plus
faible que sur 11 000. Près d’une annéed’enregistrement
sur 17 000 m montre
qu’en général
les renforcementsont
déjà
disparu
sur cette onde. Parcontre,
quelques
enregistre
ments sur 15 000 m ont donné desren-forcements aussi
vigoureux
que sur 11 000. Du côtédes ondes
plus
courtes la documentation se limite à l’onde de 7 500 m. On y rencontre des renforcements aussivigoureux
que sur 11000 m. Mais certainsjours
l’onde de 7 500 mparaît beaucoup
moinssen-sible. Les
figures
11 à 15 donnent desexemples
où l’on observera à la fois la simultanéité des renforce-ments en deux stationséloignées
et leur absence sur25 000 m.
La raison de cette variation des actions de
l’iono-sphère
tout lelong
duspectre
mérite au moins unessai
d’explication.
Il sera facilité par lesrenseigne-ments
qu’on possède
par ailleurs sur la nature de l’anomalieionosphérique.
Elle se localise à unealti-tude inférieure à la
région
E dans lesparties
désignées
sous le nom de
région
D et seprésente
sous la formed’une ionisation brutale dans une couche
limitée,
cequi
entraîne ungradient
vertical élevé de l’ionisation.Or,
à cettealtitude,
lapression
est encoretrop
consi-dérable pourpermettre
la réfractionionique
des ondescourtes ;
celles-ci la traversent pour subirplus
hautcette
réfraction ;
mais elles subissent alors dans larégion
D uneabsorption
anormalequi
peut
allerjus-qu’à
l’évanouissement total.Par
contre,
les ondeslongues
trouvent dans cetterégion
D et dans la couche degradient
d’ionisation élevé un véritable miroir ety subissent une véritable réflexion
métallique,
cequi
explique
leur renforcement. Si lalongueur
d’ondes’allonge
encore, lerenfor-cement
disparaît
soit parce que ces ondes bénéficientdéjà
entemps
normal d’uncoefficient de réflexion
élevé,
soitplutôt
parce que l’altitude àlaquelle
ellessont
renvoyées
vers le solest
plus
basse que lacou-che D. Si cette dernière
hypothèse
seconfirme,
l’é-tude détaillée du
spectre
au moment des
pertur-bations
ionosphériques
à débutbrusque
(étude
quepermet
lamultiplication
desenregistreurs)
donneraune documentation sur
l’altitude à
laquelle
seproduit
l’ionisationanor-male de lâ
région
D.e)
Répartition
suivantles
heures,
lesannées,
les jours.
- Larépartition
des
perturbations
à débutbrusque
au cours desheures,
des saisons et des annéesapparaît
dans le tableau II. Onn’y
trouveraguère
d’indication nette d’unerépartition périodique
soitdiurne,
soit annuelle. Parcontre,
le nombre depertur-bations croit
régulièrement
depuis
1934. Lesenregis-trements des années anté-rieures sont moins
complets,
Fig. 13. - Renforcements successifssur un même diagramme. Remarquer à 1355 un renforcement
de force 3, à 1445 un sec;ond renforcement plus important (force 5) et à 1803 un faible renforcement
Fig, r 14. - Trois renforcements très nets] se succèdent sur 10 000 (27 kc /sec) et 11 000 m
° ~
(30 kc /sec) ; rien n’apparaît sur 25 000 m (12 ltc /sec).
Fig. 15. - Le renforcement de 1544 très visible
sur 11 000 m (27 kc /sec) et 10 000 m (30 kc /sec)
fo-ooj !-)
4
m mE
-mais sont
cependant
suffisants pour montrer que le nombre deperturbations
à débutbrusque plus
faibleen 1932 et 1933 est
plus
élevé en 1929 et 1930. Ceci esten accord avec l’observation des évanouissements à
début
brusque
et confirmel’hypothèse
d’une liaisonavec l’activité solaire (1928 étant le dernier maximum et
1939 étant le maximum
sui-vant
prévu).
f ) Aspect
provisoire
duphénomène
L’étude détaillée des renforcements à débutbrusque
- lesfigures
ci-dessus en sont des
exemples,
- montre
que les courbes
reprennent
après
laperturba-iont c’est-àdire au bout
d’en-viron une heure le niveau
antérieur ou tout au moins
Fig. 16. -
Renforce-le niveau que donnerait une ment au moment du
évolution sans accident de la coucher du soleil.
courbe. C’est un
avantage
desenregistrements
que de montrer d’une manière trèsparlante
le retour aux conditions normales. Les consé-quences en sontimportantes,
car ellesprouvent
unerapide
recombinaison desions,
preuve nouvelle de la localisation de laperturbation
dans lesparties
lesplus
basses del’ionosphère.
TABLEAU II. -Répartition
mensuelle des anomalies.1 1 1 1 1 1 1 1
g) Récepteur
dans la nuit;trajets
partielle-ment dans le jour. ~-- Ilarrivejparfois que’des
éva-nouissements sont observés enFrance,
quelque
temps
avant ou
après
le coucher du soleil.Quand
c’est avantle lever du
soleil,
ils’agit
toujours
d’évanouissements affectant des émetteursd’Extrême-Orient,
c’est-à-direconcernant les
trajets
déjà
enmajeure
partie
diurnes.coucher du soleil sont relatifs à des liaisons avec
l’Amérique,
donc affectent encore destrajets
engrande
partie
diurne.Or,
les renforcementsd’atmosphériques
ne débordent pour ainsi dire
jamais, les
heures dejour.
Il
parait
y avoir là une anomaliequi
vaut uneexpli-cation : avant le lever du
soleil,
il n’existe pas enFrance de source
d’atmosphérique
orientalelointaine ;
les seules sources se trouvent en
Europe
ou enMédi-terranée.
Après
le coucher dusoleil,
lesprincipales
sources
d’atmosphériques
se trouvent vers le sud etnon vers l’ouest.
Cependant,
ilpeut
y avoir desexcep-tions. Je n’en ai relevé
jusqu’ici qu’une,
d’ailleurs trèsnette,
le 7 décembre 1938(fig. 16).
li)
Essai degénéralisation. Récepteur
trèssensible. - On
peut
se demander si les renforcementsà début
brusque
ne sont pasl’aspect
exceptionnelle-ment
vigoureux
d’unphénomène
assezfréquent.
J’aicherché,
en recourant à desenregistreurs
d’atmosphé-riques
extrêmementsensibles,
à voir si les courbes nerévéleront pas des renforcements
plus
nombreux.L’expérience
n’a pas encore étépoursuivie
trèslong-temps.
Mais onpeut
déjà
dire que certainsjours,
maiscertains
jours
seulement,
elle faitapparaître
uneagi-tation de
l’ionosphère
seprésentant
sous les formesd’ionisation
répétées
de larégion
D. Lafigure
17 endonne un
exemple.
Alorsqu’à
Casablanca deuxrenfor-cements seulement se manifestent à 9 h et à
14,30
h,
la courbe d’unenregistreur
très sensible de Paris(Mont-Valérien)
révèle surtout entre 12 et 14 h touteune série de renforcements de faible
amplitude.
Par
contre,
pendant
lesjournées
calmes,
unren-forcement de la sensibilité des
enregistreurs
ne semblepas faire
apparaître
lephénomène.
i)
Essai degénéralisation.
Affaiblissementnocturne. - On
peut
rechercher une autregénéra-lisation. Les
exemples
qui précèdent
laissent penserFig. 17. - Enregistrement
dp sensibilité différente.
Fig, 18. - Affaiblissement nocturne sur ondes de 7 500 m à
17 000 m.
que la
part
del’ionosphère
dans le dessin des courbesd’atmosphériques
estpeut-être
encoreplus
considé-rablequ’on
ne serait tenté de le penser tout d’abord. Une extension desenregistrements
à la fois ensur-face et le
long
duspectre
pourra seule donner uneréponse ;
mais dèsmaintenant,
il existe desphéno-mènes bien curieux
quoiqu’assez
rares. Je meconten-terai de
l’exemple
suivant(fig. 18).
Il concerne un affaiblissement nocturne et d’assez
longue
durée observé sur toutes les ondes de 7 500 à 17 000 m. Le début en est brutal et c’est àParis,
sur11000 m
qu’il
a été leplus vigoureux.
Cetaffaiblisse-ment
apparaissant
au cours d’une montéerapide
dela
courbe,
onpeut
se demander si elle n’est pas uneapparence et s’il ne
s’agit
pas en réalité d’unrenfor-cement tellement
vigoureux
qu’il
paralyse
l’enregis-treur sous le nombre inhabituel des
atmosphériques
donnant ce que
j’ai appelé
une courbe en miroir. Maiscet incident n’intervient alors
jamais
simultanémentsur des
appareils
de sensibilités différentes. Onpeut
donc conclure
qu’il s’agit
bien d’un Affaiblissement brutal.D’ailleurs,
de toutemanière,
il s’estproduit
un événement anormal dont la cause est encore incon-nue. J’ai recherché s’il lui
correspondait
uneindica-tion dans les courbes
magnétiques
de Paris(Chambon-la-Forêt).
Or,
dans cettepériode
les courbes sontrestées tout à fait calmes. On ne saurait évidemment
songer à une action du