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Une d´emonstration du th´eor`eme de Brouwer via le lemme de non-r´etraction

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Une d´emonstration du th´eor`eme de Brouwer via le lemme de non-r´etraction

Ivan Nourdin 9 mars 2001

Mots-cl´es: point fixe, inversion locale, compacit´e, calcul d’int´egrale, con- nexit´e.

Commenc¸ons par ´enoncer le th´eor`eme de Brouwer :

Th´eor`eme (de Brouwer) SiC un ensemble convexe et compact deRn (n ≥ 1) et sif : C → C est une fonction continue, alorsf a au moins un point fixe.

Avant de le d´emontrer, montrons comment l’on peut simplifier ses hypoth`eses.

Tout d’abord, on peut supposer queCest la boule unit´e ferm´ee deRn : Lemme SoitC un ensemble convexe et compact deRn. NotonsBla boule unit´e ferm´ee deRn.

Si toute fonction continuef : B →Badmet un point fixe, alors toute fonc- tion continueg : C → Cadmet un point fixe.

Preuve. Soitg : C → C une fonction continue. Soit π : Rn → C la projection deRn surC qui existe bien et est continue grˆace au th´eor`eme de projection sur un convexe ferm´e dans un espace de Hilbert.C ´etant compact, il est born´e donc contenu dans une boule centr´ee en0et de rayon assez grand.

Quitte `a composergpar une homoth´etie, on peut supposer queCest contenu dansB. La fonctionf =g◦πest alors continue et appliqueBsur lui mˆeme : elle admet un point fixex. On ag◦π(x) = x ∈ C. Doncx = π(x)et y =π(x)est un point fixe deg.

Ensuite, on peut supposer quef est de classeC1 : Lemme On noteBla boule unit´e ferm´ee deRn.

Si toute fonctionf : B → B de classe C (a fortiori C1) admet un point fixe, alors toute fonction continueg : B →Badmet un point fixe.

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Preuve. Soitg : B → Bune fonction continue. Donnons-nous une suite de polynˆomes(Pn)telle que :

∀n∈ N : kg−Pnk ≤ 1 n.

Pourn ≥ 1, la fonction polynˆomialePn n’a aucune raison d’appliquer B sur lui mˆeme. Par contre, la fonction polynˆomialeQnd´efinie par :

Qn(x) = Pn(x) 1 + n1

applique bienBsur lui-mˆeme et v´erifie en outre : kQn−gk =

n

n+ 1Pn −g

= n

n+ 1

Pn

1 + 1 n

g

≤ n n+ 1

kPn−gk+ 1

nkgk

≤ n n+ 1

2 n

= 2

n+ 1 →0.

Par hypoth`ese, il existe une suite(xn)deBtelle que :

∀n ∈N : Qn(xn) = xn

et v´erifiant donc :

∀n ∈N : kg(xn)−xnk ≤ 1

n+ 1 (∗).

En extrayant une sous-suite convergente de(xn)et en passant `a la limite dans (∗), on obtient un point fixe deg.

On s’est donc ramen´e `a prouver le :

Th´eor`eme (de Brouwer, version faible) On noteBla boule unit´e deRn. Toute fonctionf :B →Bde classeC1admet au moins un point fixe.

Il existe plusieurs d´emonstrations de ce r´esultat. Nous avons choisi d’exposer celle reposant sur le :

Lemme (de non-r´etraction) Si l’on note B (resp. S) la boule unit´e ferm´ee (resp. la sph`ere unit´e) de Rn (n ≥ 1), alors il n’existe pas de fonction f : B →S de classeC1telle quef|S =idS.

Avant de d´emontrer ce lemme, montrons comment il permet de conclure.

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Preuve de la version faible du th´eor`eme de Brouwer. L’id´ee est toute simple ! Sif : B → Best une fonction de classeC1 n’admettant aucun point fixe, on peut construire une fonctiong : B → S toujours de classeC1 v´erifiant g|S = idS en proc´edant comme suit. Six∈ B,xetf(x)sont deux points distincts deB. On peut donc consid´erer l’unique droiteDx passant par ces deux points qui coupeS en exactement deux points oppos´es. Si l’on noteAx le point d’intersection le plus pr`es dex, il est facile de voir que la fonction g :B → B,x 7→Ax est de classeC1(l’´ecrire avec une formule) et v´erifie par constructiong|S = idS. Ceci est en contradiction avec le lemme de non r´etraction !

D´emonstration du lemme de non-r´etraction. Raisonnons par l’absurde et donnons-nous une fonctionf :B →S de classeC1 v´erifiantf|S = idS. Sit ∈ [0,1], on pose :

ft =tf + (1−t)idB, et :

k(t) = Z

B

detdft(x)dx.

Il y a plusieurs ´etapes dans la d´emonstration.

Premi`ere ´etape. On montre quek : [0,1]→Rest une fonction polynˆomiale.

C’est facile car, `axfix´e,t →ft(x)est polynˆomiale et donc aussik.

Deuxi`eme ´etape. On montre que, pourt ∈h

0,2(M1+1)i

et pour toutx ∈B, on a detdft(x) > 0.

SoitM = supx∈Bkdf(x)k < +∞. Sit ∈ h

0,2(M1+1) i

, on a : kdft −idk =tkdf −idk ≤ t(kdfk+kidk)≤ 1

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et dft est inversible d’o`u det dft 6= 0. L’application t 7→ det dft ´etant continue et detdf0 = det id = 1 > 0, on a alors, grˆace au th´eor`eme des valeurs interm´ediaires :

∀t ∈

0, 1 2M + 1

: detdft >0.

Troisi`eme ´etape. On montre que, pour t ∈ h

0,2(M1+1)i

, ft est un C1- diff´eomorphisme deB sur lui-mˆeme.

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Grˆace `a un corollaire imm´ediat du th´eor`eme d’inversion locale, il suffit de montrer que, pourt ∈ h

0,2(M1+1) i

,ftest une bijection deB sur lui-mˆeme.

Soit donct ∈ h

0,2(M1+1)i .

Commenc¸ons par montrer l’injectivit´e deft. Soientx, y ∈B tels queft(x) = ft(y). On a alors, grˆace `a l’in´egalit´e des accroissements finis :

kx−yk =k(ft(x)−x)−(ft(y)−y)k ≤ 1

2 kx−yk etx =y.

Montrons la surjectivit´e deft. On va utiliser un argument de connexit´e : on montrera queft(B)est `a la fois ouvert et ferm´e dansB. L’ouverture est une simple application du th´eor`eme d’inversion locale. La fermeture est moins imm´ediate. Soit(yn)une suite deft(B)qui converge versy ∈B. Donnons- nous une suite(xn)de B v´erifiantyn = ft(xn). Extrayons de(xn)une sous-suite convergeant vers un ´el´ementx ∈B. On a alorsy = ft(x). Reste

`a voir quex ∈B. Raisonnons par l’absurde et supposons que x ∈ S. On a alors y = ft(x) = x et y ∈ S, ce qui est absurde ! Donc x ∈B et y =ft(x)∈ ft(B).

Quatri`eme ´etape. On montre quekest une fonction constante sur[0,1].

k ´etant une fonction polynˆomiale par la premi`ere ´etape, il suffit de montrer que k est constante sur

h

0,2(M+1)1 i

. C’est vrai grˆace `a la troisi`eme ´etape puisque l’on peut alors effectuer le changement de variablex →ft(x)dans l’int´egrale d´efinissantk(t)et obtenir quek(t)est ´egal au volume Vol(B)de B.

Cinqui`eme ´etape. On conclut en aboutissant `a une absurdit´e.

Commekest constante, on a Vol(B) = k(0) = k(1) = R

Bdetdf(x)dx.

Or Imdf est inclus dans un hyperplan deRncomme on le voit en diff´erentiant l’´egalit´e :

∀x∈ B : kf(x)k2 = 1.

Ainsik(1) = 0, c’est absurde ! Bibliographie

Nicolas Bonnault, Jean-Franc¸ois Burnol et Philippe Roche - Analyse : exer- cices corrig´es pos´es `a l’oral des concours - Dunod, 1987.

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