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La d´ emonstration par Artin-Tate du th´ eor` eme de l’id´ eal principal

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

La d´ emonstration par Artin-Tate du th´ eor` eme de l’id´ eal principal

Daniel Ferrand Janvier 2011

Le th´eor`eme en question affirme que pour un groupe, disons fini,G, le transfert dans le groupeD(G) des commutateurs,V :G/D(G)−→D(G)/DD(G) est l’homomorphisme trivial. La d´emonstrationlin´earise la situation en passant aux alg`ebres de groups ZG, ce qui permet de ramener le transfert `a une trace ordinaire. Cette d´emonstration suit d’assez pr`es la m´ethode expos´ee par Artin et Tate1, aux pages 189

`

a 196 ; la principale diff´erence r´eside dans la d´efinition du ”splitting module” qui apparaˆıt ici comme un banal produit tensoriel au lieu d’ˆetre, auparavent, laborieusement construit `a partir d’un 2-cocycle ; d’ailleurs aucun 2-cocycle n’est plus utilis´e dans cette note.

1. SoientGun groupe etε:ZG→Zle morphisme tel queε(g) = 1pour toutg∈G; notonsI(G)l’id´eal bilat`ere noyau de ce morphisme ; il est librement engrendr´e, commeZ-module, par lesg−1. L’application cG:G−→I(G), g7→g−1 est le 1-cocycle universel; il induit un isomorphisme de groupes, not´ec˜G,

Gab=G/D(G)−→gI(G)/I(G)2. Enfin, si on pose S=P

g∈Gg, alors AnnZG(I(G))est le groupe engendr´e parS.

Pourg ethdansG, la relation dansZG,

gh−1 =g−1 +g(h−1)

montre que cG est un 1-cocycle. Par ailleurs, soit c: G→E un 1-cocycle `a valeurs dans un G-module E. CommeI(G) estZ-libre, de base les g−1, l’applicationc se prolonge en un morphisme de groupes additifs I(G) → E en envoyant g−1 sur c(g) ; c’est un morphisme de G-modules puisque l’image de h(g−1) = (hg−1)−(h−1) estc(hg)−c(h) =hc(g).

NotonsI=I(G). La relationgh−1 = (g−1)+(h−1)+(g−1)(h−1) montre quecGinduit un morphisme de groupes G→I/I2, visiblement surjectif.

Dans l’autre sens, consid´erons l’applicationI→Gabd´efinie sur les ´el´ements de la base parg−17→gab=g mod.D(G) ; elle est nulle sur I2 puisque l’image de (g−1)(h−1) = (gh−1)−(g−1)−(h−1) est (gh)ab(gab)−1(hab)−1= 1.

Il est enfin, clair que les deux applications ainsi d´efinies sont inverses l’une de l’autre.

Le second ingr´edient est un r´esultat d’alg`ebre commutative, genre lemme de Nakayama. Le choix des notations est li´e `a celles de Artin-Tate.

2. SoitG un groupe ab´elien fini d’ordren; on noteS =P

g∈Gg∈ZG. Soit B un ZG-module de type fini, muni d’une application ZG-lin´eaire surjective

B −→ I(G).

On suppose que le groupe B/I(G)B est fini d’ordreN. AlorsndiviseN, soitN=en, et on aeSB= 0.

Notons I =I(G). L’applicationZG-lin´eaire donn´ee B → I induit une application surjective B/IB → I/I2; commeG est ab´elien, l’application G→ I/I2 est un isomorphisme, donc le groupe I/I2 est fini d’ordren; ainsi, ndiviseN.

Le groupe ab´elien finiB/IB est somme directe de groupes cycliques d’ordree1, . . . , em; en relevant des g´en´erateurs de ces groupes on trouve des ´el´ements b1, . . . , bm dans B tels que eibi ∈ IB. Choisissons un syst`emebm+1, . . . , bs g´en´erateur du groupe IB (Il est de type fini, tout comme B et I), et posons em+1=· · ·=es= 1. On a donc les propri´et´es suivantes :

1) Les ´el´ements b1, . . . , bs engendrentB.

2) Pouri= 1, . . . , s, on aeibi ∈IB.

3)Qs

i=1ei =N.

1. E. Artin and J. Tate,Class Field Theory, Cours donn´e `a Princeton en 1951-52, Publi´e par Harvard Univ. Press (1961) ; le passage en question est recopi´e fid`element dans E. Weiss,Cohomology of Groups, Acad. Press, (1969)

1

(2)

D’apr`es 1) et 2), on peut ´ecrire, pour chaque i,eibi=Ps

j=1θijbj, avecθij ∈I. Comme l’anneauZGest commutatif, le d´eterminant de matrices `a coefficients dansZGest bien d´efini. Posonsγ= det(eiδij−θij) ; on aγB= 0, donc aussiγI = 0 puisqueIest un quotient deB; donc il existe un entierttel queγ=tS.

En utilisant l’ morphisme ε:ZG−→Z, qui est nul sur I, on voit, d’une part queε(γ) =tn, et d’autre part que

ε(γ) = det(ε(eiδij−θij)) =Y

ei=N =en.

Par suite,t=e, et on a bieneSB= 0.

3. Soit U un groupe tel que D(U) soit de type fini et que Uab = U/D(U) soit fini. Alors le transfert Uab−→D(U)ab est l’homomorphisme trivial.

En passant aux quotients par DD(U), on se ram`ene au cas o`u ce dernier groupe est trivial. Posons A =D(U) etG=Uab=U/A, de sorte que A est un groupe ab´elien de type fini, etG un groupe fini.

Notons que la suite exacte

(?) 1−→ A −→ U −→q G −→1

montre que la conjugaison a 7→uau−1, par un ´el´ement u∈ U, d´efinit un automorphisme de A qui ne d´epend que de l’image deudansG;Aest donc muni d’une structure deG-module, ce qui manque `a U. Pour la d´emonstration on ”remplace” cette suite exacte par une suite exacte deG-modules

1−→ A −→j B q

0

−→ I(G) −→0

o`uB est ce que Artin et Tate nomment le ”splitting module” associ´e `a la suite (?) ; leur d´efinition, peut aujourd’hui ˆetre simplifi´ee en

B = I(U)⊗ZUZG

L’homomorphisme q :U → Ginduit un homomorphisme de U-modulesI(q) : I(U) −→I(G), d’o`u un homomorphisme de G-modules

q0:B=I(U)⊗ZUZG −→ I(G).

Il reste `a d´efinir l’applicationG-lin´eairej:A→B, et `a v´erifier que son image est ´egale au noyau deq0. Le noyau du morphisme d’anneauxZ(q) :ZU −→ZGest le groupe engendr´e par les ´el´ements de la forme u(a−1), avecu∈U eta∈A; en effet, un ´el´ement du noyau est somme d’´el´ements du noyau de la forme Pnxx o`u les xparcourent une orbite uA ⊂ U; comme on a P

x∈uAnx = 0, cet ´el´ement s’´ecrit aussi u(P

a∈Anuaa) =u(P

a∈A,a6=1nua(a−1)).

On peut donc ´ecrire

(??) B =I(U)⊗ZUZG=I(U)/I(U)I(A) =I(U)⊗ZAZ.

Ce noyau est aussi celui de I(q) :I(U)−→I(G) ; c’est l’id´eal `a gauche deZU engendr´e par l’image de l’applicationI(A)−→I(U).

Montrons que l’application I(A)⊗ZAZ−→I(U)⊗ZAZest injective : on dispose d’une suite exacte de ZA-modules

0 −→ I(A) −→ ZA × I(U) −→ ZU −→ 0

Puisque Aop`ere librement par multiplication `a droite surU, leZA-moduleZU est libre ; la suite exacte pr´ec´edente est donc scind´ee ; elle le reste par tensorisation par leZA-moduleZ; cela montre l’injectivit´e annonc´ee. Bref, en tenant compte de (??), on a donc une suite exacte

0 −→ I(A)/I(A)2 −→ B q

0

−→ I(G) −→ 0

Notons la commutativit´e du carr´e suivant, o`u par abus de notation, on a ´ecritcU pour d´esigner le compos´e U −→cU I(U)−→I(U)/I(U)I(A) =B, et o`u ˜cA est un isomorphisme puisque Aest ab´elien

A //

˜ cA

U

cU

I(A)/I(A)2 //B

2

(3)

L’application cherch´eej:A−→Best la diagonale de ce carr´e. LaG-lin´earit´e dej m´erite d’ˆetre pr´ecis´ee : la structure deG-module surB =I(U)⊗ZU ZGprovient du produit `a droite dansI(U) ; soitg∈G, et soit u∈U un rel`evement deg; poura∈A, il faut donc v´erifier quej(ag) =j(u−1au) est ´egal `aj(a)g, c’est-`a-dire `a la classe dansB de (a−1)u; or, commeu−1auest dansA, on a, dansI(U),

(a−1)u−(u−1au−1) = (u−1)(u−1au−1)∈I(U)I(A);

d’o`u le r´esultat.

Notons les isomorphismes ´evidents :B/I(G)B=B⊗ZGZ=I(U)⊗ZUZ=I(U)/I(U)2; on en d´eduit que le cardinal deB/I(G)B est ´egal `a celui deU/D(U), c’est-`a-dire `a celui deG. On peut appliquer le

§2 `a l’applicationq0B→I(G), et avece= 1, de sorte que l’on en d´eduit la relationSB = 0.

3

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