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Soit G un groupe fini de caractères irréductibles χ

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE

Sous-groupes distingués et caractères

Leçons : 107, 109, 101, 103, 104, 106

[Ulm], partie 17.3 [Pey], partie VIII.1.3 Théorème

Soit G un groupe fini de caractères irréductibles χ

1

, . . . , χ

m

. Alors les sous-groupes distingués de G sont les

\

j∈J

Ker χ

j

, où J ⊂ [[ 1, m ]] .

On commence par montrer le lemme qui suit.

Lemme

Soit ρ : G → GL ( V ) une représentation de G de caractère χ.

Alors Ker χ = Ker ρ.

Démonstration du lemme :

Soit g ∈ G, par Lagrange, ρ ( g ) est d’ordre fini divisant #G, donc est diagonalisable ; on peut même dire que ses valeurs propres, qu’on nomme λ

j

, où j ∈ [[ 1, dim V ]] , sont des racines de l’unité et donc de module 1.

On en déduit χ ( g ) =

dimV i=1

λ

j

, ce qui fournit : | χ ( g )| 6

dimV j=1

λ

j

= dim V = χ ( e ) . Mais le cas d’égalité dans cette inégalité triangulaire est λ

1

= . . . = λ

dimV

. Ainsi : χ ( g ) = χ ( e ) ⇔ λ

1

= . . . = λ

dimV

= 1 ⇔ ρ ( g ) = Id

V

⇔ g ∈ Ker ρ.

Démonstration du théorème : Étape 1 : Soit H / G.

On considère l’action par translation à gauche de G sur G / H dont on note ϕ : G →

SG

/

H

le mor- phisme structurel.

Soit alors χ le caractère associé à la représentation par permutations ρ

ϕ

: G → GL ( V ) , où V est un

C-espace vectoriel de dimension #

G / H .

Le lemme précédent nous donne que : Ker χ = Ker ρ

ϕ

= Ker ϕ = H.

Les sous-groupes distingués de G sont donc les noyaux des caractères de G.

Étape 2 : On va exprimer les noyaux des caractères de G en fonction des noyaux des caractères irréduc- tibles de G.

Soit χ un caractère de G, associé à la représentation ρ : G → GL ( V ) .

On décompose alors V en somme directe de sous-représentations irréductibles : V =

s M

i=1

V

i

⊕ . . . ⊕ V

i

| {z }

aifois

, avec V

1

, . . . , V

s

représentations irréductibles “distinctes” de G, de caractères associés χ

1

, . . . , χ

s

. On a alors : g ∈ Ker χ ⇔ g ∈ Ker ρ ⇔ ∀ i ∈ [[ 1, s ]] , g ∈ Ker ρ

V

i

⇔ ∀ i ∈ [[ 1, s ]] , g ∈ Ker χ

i

. Donc Ker χ =

s

\

i=1

Ker χ

i

.

On va appliquer ce résultat à D

6

. Commençons par déterminer sa table de caractères.

Étape 1 : On va chercher d’abord tous ses caractères irréductibles de degré 1 ; ce sont les morphismes de groupes de D

6

C

.

Nécessairement, si χ est un caractère de degré 1 de D

6

, on a : χ ( s )

2

= χ ( e ) = 1 et donc χ ( s ) = ± 1.

Mais aussi, χ ( sr )

2

= 1 et donc χ ( s ) χ ( r ) χ ( s ) χ ( r ) = 1, d’où χ ( r ) = ± 1.

Il y a donc 4 candidats possibles pour être une représentation parmi ces applications, il resterait à vérifier que ce sont bien des morphismes de groupes de D

6

C

.

1

1. Kaa vous suggère d’avoir confiance...

Florian L

EMONNIER

1

Diffusion à titre gratuit uniquement.

ENS Rennes – Université Rennes 1

(2)

DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE

Étape 2 : Les autres caractères de D

6

sont nécessairement de degré supérieur ou égal à 2.

La relation reliant degrés des caractères irréductibles et cardinal du groupe, ∑

i∈I

n

2i

= #G, nous indique qu’il nous reste à trouver 2 caractères irréductibles de degré 2.

On aura alors la table de D

6

.

Étape 3 : On pose ω = e

3

, et pour h ∈ { 1, 2 } : ρ

h

r

k

=

ω

hk

0 0 ω

−hk

et ρ

h

sr

k

=

0 ω

−hk

ω

hk

0

. On devrait vérifier que ρ

h

: D

6

→ GL

C2

est bien un morphisme de groupes, ie, une représentation.

On note alors χ

h

, pour h ∈ { 1, 2 } , le caractère de ρ

h

. On a : # D

6

h χ

h

, χ

h

i =

5 k=0

χ

h

r

k2

+ χ

h

sr

k2

=

5 k=0

ω

hk

+ ω

−hk 2

=

5 k=0

ω

2hk

+ 2 × 6 +

5 k=0

ω

−2hk

= 12 + 4

1 + j + j

2

= 12.

Donc χ

1

et χ

2

sont bien irréductibles.

Voici la table des caractères irréductibles de D

6

.

r

k

sr

k

ψ

1

1 1

ψ

2

1 − 1

ψ

3

(− 1 )

k

(− 1 )

k

ψ

4

(− 1 )

k

(− 1 )

k+1

χ

1

2 cos

kπ 3

0

χ

2

2 cos

2kπ 3

0

Les sous-groupes distingués de D

6

sont donc : D

6

, h r i , h s, r

2

i , h sr, r

2

i , { e } , h r

3

i et h r

2

i (intersection des noyaux de ψ

2

et ψ

3

).

Références

[Ulm] F. U

LMER

– Théorie des groupes, Ellipses, 2012.

[Pey] G. P

EYRÉ

– L’algèbre discrète de la transformée de Fourier, Ellipses, 2004.

Florian L

EMONNIER

2

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ENS Rennes – Université Rennes 1

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