HAL Id: jpa-00206848
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Submitted on 1 Jan 1969
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Formes de raies en présence d’échange dans les cristaux magnétiquement dilués. Application au rubis
J.P. Gayda, C. Blanchard
To cite this version:
J.P. Gayda, C. Blanchard. Formes de raies en présence d’échange dans les cristaux mag- nétiquement dilués. Application au rubis. Journal de Physique, 1969, 30 (10), pp.827-837.
�10.1051/jphys:019690030010082700�. �jpa-00206848�
FORMES DE RAIES EN
PRÉSENCE D’ÉCHANGE
DANS LES CRISTAUX
MAGNÉTIQUEMENT DILUÉS
APPLICATION
AU RUBISPar
J.
P. GAYDA et C.BLANCHARD,
Laboratoire de Paramagnétisme des Solides, Faculté des Sciences de Poitiers.
(Reçu
le 18 décembre 1968, révisé le 27 mai1969.)
Résumé. 2014 L’étude des formes de raies dans les cristaux
magnétiquement
dilués est déve-loppée
en tenantcompte
des interactionsd’échange
entre les ions, enadoptant
le modèlesimplifié
suivant : les raies étudiées sont dues essentiellement aux ionséloignés
les uns des autres,faiblement liés par les interactions
d’échange.
Les ions fortement liés se comportent commedes centres d’un
type
différent et contribuent peu à l’intensité des raies étudiées. Par contre, il est nécessaire de tenircompte
de leurs interactions avec les ionséloignés
lors de l’évaluation descaractéristiques
de la forme de raie(largeur,
intensité aucentre...).
La mesure de cescaractéristiques
en fonction de la concentration en ions permet d’atteindre l’ordre degrandeur
de la
portée
des interactionsd’échange
dans le cristal. Cette méthode a étéappliquée
au rubispour des concentrations en ions chrome variant de 0,05
%
à 1,8%.
Abstract. 2014 This article
develops
a lineshape study
inmagnetically
dilutedcrystals, taking
account of theexchange
interaction between ions. In the model used, isolated ions withnegligible exchange
interaction,give
theonly significant
contribution to the lineintensity ;
the other ions, with
large exchange
interaction, behave like centers of a different nature, and therefore, contributeonly
veryweakly
to theintensity
of the studied line. However, their interactions with isolated ions canmodify
the line characteristics(width,
centerintensity...).
Through
the measurement of the line characteristics versus ions concentration, we can obtaina distance
caracterising
theexchange
interactionefficiency.
This method isapplied
inruby
with 0.05
%
to 1.8%
Cr3+ ions concentration.Introduction. - Dans les cristaux
magnétiques
nondilu6s,
lapresence
d’interactionsd’6change
se traduitpar un rétrécissement des raies
dipolaires.
Les theories de Van Vleck[1]
etPryce
et Stevens[2]
rendentcompte
de cerétrécissement,
et Anderson et Weiss[3]
proposent
une m6thode de mesure de1’6change
utili-sant ce
phénomène.
Dans les
systemes dilu6s,
les effets sont tres différents.Entre les ions
6loign6s (dits
« isol6s»), 1’echange
esttrop faible par
rapport
aux interactionsdipolaires
pour intervenir dans la forme de la raie. Par contre, les interactionspeuvent
etre tres fortes entre des ionsproches.
Lesagglomérats
form6s d’ions ainsi lies secomportent
alors comme des centresparamagnétiques
d’un type different :
paires, triades,
etc. Ces centresont leur spectre propre, en
general
distinct duspectre
de 1’ion isol6. Ils ne contribuent donc pas a l’intensiti de la raieprincipale
dueuniquement
aux ions isol6s.D’autre part, leur contribution a la
largeur
«dipo-
laire » de cette raie est r6duite du fait que ce sont des
centres r6sonnant a une
frequence
nettement diff6rente.Nous avons discute et
d6velopp6
les theories d’An- derson[4], [5],
Grant etStrandberg [6]
et Kittel etAbrahams
[7]
6tablies pour lessystemes
dilu6s etmontre comment il etait
possible,
apartir
d’études de formes desraies,
des mesures de leurlargeur
et del’intensit6 au centre, de determiner la
port6e
de1’6change
dans un cristal dilu6. Cette m6thode a étéappliqu6e
au rubis.I. Thdorie
générale.-
1.1. PORTÉE DES INTERACTIONSD’ECHANGE. - Nous
adoptons
le schemasimplifi6
suivant : considerons 1’hamiltonien des
systemes
dedeux
spins Sj
etSk :
Le
premier
termerepr6sente 1’energie
Zeeman. Le deuxiemerepr6sente
l’interactiond’6change
entre lesdeux
spins.
Le troisieme est le terme de structure fine(du
aucouplage spin-orbite
et auchamp
cristallin ettraduit sous forme d’une fonction du
spin).
Le dernierrepr6sente
l’interactiondipolaire.
Le calcul des etats propres est en
general complique;
il se
simplifie
dans deux cas limites que nous caract6- riserons en introduisant ladistance ro
pourlaquelle
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019690030010082700
l’interaction
d’échange
a meme ordre degrandeur
que la somme des termes de structure fine et decouplage dipolaire.
ler cas : Les ions sont a une distance très
supirieure
a ro.- Le
couplage d’6change
décroissant avec la distancebeaucoup plus rapidement
que les autresinteractions,
il peut etre trait6 comme une
perturbation
du pro- blèmeclassique
d’ionscouples
par interactiondipolaire.
Ce sont ces ions « isoles »
qui
donnent lespectre
deR.P.E. normal.
2e cas : La distance entre les ions est très
infirieure
a ro.-
js i I Sk
devientpreponderant
etimpose
ses 6tatspropres. Les termes de structure fine et
dipolaire
sontalors des
perturbations
de cesysteme couple.
Les deuxions forment une
paire
dont le spectre est tres different duspectre
des ions isol6s.On peut donc consid6rer ro comme une mesure de la
port6e
des interactionsd’echange.
Notreapproxima-
tion consiste essentiellement a classer tous les
couples
d’ions dans l’un ou 1’autre des cas
simples envisages
suivant que leur distance est
siip6rieure
ou inferieurea ro.
I.2. INTENSITE DU SIGNAL. - L’intensité
intégrée S
du
signal
de resonance estproportionnelle
au nombred’ions
qui
ycontribuent,
c’est-h-dire ici au nombre d’ions isol6s. Pour uner6partition al6atoire,
on a donc :ou c est la concentration totale en ions et z le nombre de sites
pouvant
etreoccup6s
dans lasphere
de rayon ro.L’intensit6 du
signal
passe par un maximum pour :L’6tude de l’intensit6 du
signal
en fonction de la concentration doit donc permettre de determiner z et par suite ro.La mesure de l’intensit6
int6gr6e
dusignal
est engeneral
peuprecise
compte tenu de la difficult6 d’éva- luer la contribution des ailes de la raie. Il est int6ressant d’étudier dequelle
maniere ladistance ro
et la formationd’agglom6rats
interviennent dans laforme
de la raie.I . 3. FORME DE RAIE. - Mithode. - Deux formalismes
ont
permis jusqu’A present
d’aborder leprobleme
dela forme de la raie dans les
systemes magn6tiques
dilu6s :
1)
La theoriestatistique d6velopp6e
parMarge-
nau
[8], [9]
pour les gaz estreprise
par Anderson[4], [5]
dans le cas de faibles concentrations et d’un
spin 1/2.
Grant et
Strandberg [6]
6tendent cette theorie au casd’un
spin quelconque
et des fortes concentrations.Toutefois,
pourjustifier
le passage par un maximum de l’intensit6 au centre de la raie du rubis en fonction de laconcentration,
ilssupposent
que le nombred’agglomérats
dans le reseau estsuperieur
a la valeurpr6vue
par uner6partition
al6atoire des ions(facteur
de «
clustering » P) [10].
Nous verronsqu’il
estpossible d’expliquer
1’existence d’un maximum meme dans lecas d’une
r6partition
al6atoire.2)
Kittel et Abrahams[7] adaptent
la theorie desmoments
developpee
par Van Vleck[1].
Leur calculne tient pas
compte
de la formationd’agglomérats.
Par
suite,
elle ne semble devoirs’appliquer qu’aux
6chantillons ou
1’echange
est faible. Nous utilisons iciun formalisme
analogue,
mais nous tenonscompte
de lapresence d’agglomerats;
nos resultatss’appliqueront
donc aux 6chantillons a fort
echange.
Nous pourrons caract6riser la forme de la raie en
6tudiant le
rapport
p== (04 )/3
w2>2
en fonctionde la concentration
« n> d6signe
le moment d’or-dre
n).
Nous serons amenes adistinguer
deux cas :le
premier
est celui ou tres peu d’ions sontengages
dansdes
agglomérats,
c’est-a-dire :Les moments de la raie sont alors calcul6s a
partir
des interactions
dipolaires
entre ions isolés. C’est le casdes concentrations faibles. Le second cas est celui ou la condition
(4)
n’estplus v6rifi6e,
il est n6cessaire de tenir compte des interactionsdipolaires
dues aux ionsqui
sontengages
dans desagglomerats.
C’est le casdes concentrations 6lev6es.
I.4. CAS DES FAIBLES CONCENTRATIONS. - Nous
appliquons
le formalisme de Kittel et Abrahams[7].
La
probabilite d’occupation
d’un site par un ion isol6est ici de l’ordre de c et le second moment s’écrit :
03B8jk repr6sente 1’angle
du vecteur rik(joignant
lessites j
etk)
avec lechamp magn6tique
et rjk leurdistance;
lasomme E
doit etre 6tendue a tous les sitesk
du reseau pouvant etre
occup6s
par des ions parama-gn6tiques
isolés.Nous modifions donc la theorie
originale
de Kittelet Abrahams
[7]
en eliminant les sites interieurs a lasphere
decentre j
et de rayon ro. Ce rayon serasuppose
assez
grand
pour que la distribution de sitespuisse
etre consid6r6e comme
continue;
dans cetteapproxi-
mation on peut relier z
A ro :
où vest le volume par site. On obtient alors :
Le
quatrieme
moment donne par1’6quation (24)
de 1’article de Van Vleck
[1]
peut s’6crire :ou l’indice «
prime » signifie
que le site estoccupe.
- E B4k,
estcalcul6, apres
extension de la somme kra tous les sites affectés de leur
probabilite d’occupation,
par
integration
sur une distribution continue.- E B1k’. B1l’
est évalué en prenant la valeurkl, 11
approchée (EBJk’) 2.
Encomptant
ainsi la contri-k’
bution de sites I’ confondus avec les sites
k’,
on ne doitpas
changer
sensiblement l’ordre degrandeur
du r6sul-tat compte tenu de la non-existence de termes liant k’
et I’ et de la faible concentration.
- On montre dans
l’appendice
I que le dernierterme est alors
n6gligeable.
D’oii
1’expression approch6e
durapport :
le
rapport
p est de l’ordre de l’unit6. Enfait,
cettecondition n’est pas
compatible
avec la condition(4)
caract6risant les faibles concentrations. Le resultat obtenu permet toutefois de
pr6voir
1’evolution des formes de raies vers une formegaussienne (pour laquelle
p =1)
lors de l’accroissement de la concen-p devient tres
superieur
al’unit6,
cequi
est compa- tible avec la forme lorentzienne a « cut-off » d6finiesous forme normalis6e par :
ou m est 1’6cart;h la
pulsation
derésonance, 03B4
lalargeur
a
mi-hauteur;
oc, lapulsation
au « cut-off », est tressup6rieure à 03B4 /2.
Cette forme est d’ailleurs confirmée par les resultats d’Anderson
[5].
Le calcul dans ce cas des caract6ris-tiques
de la raie(largeur, position
du « cut-off»)
estpossible
apartir
de la connaissance des moments.En effet :
03B4 et oc seront determines au moyen de
(13)
et(14)
etdes valeurs calcul6es des second et
quatrieme
moments.Une relation telle que
(15) peut
servir de test pour la forme de raie. Eneffet,
la formule(A. 7)
donnee dans1’appendice
IIpermet
de calculer tous les moments de la raie dans le cas de faibles concentrations. En cal-culant (w6 >
pour S =1/2, 3/2, 5/2,
d’une part au moyen de(A. 7),
d’autrepart
au moyen de(15),
nousavons obtenu dans les cas les moins favorables : (ù6
)A.7)
N1,5
w6)(15). 16
Notons
d’ailleurs, qu’une
fois admise la formelorentzienne,le
sixiememoment n’a que peu d’influencesur les ailes de la raie.
Exprimons
en effet le rapport du terme d’ordre 6 au terme d’ordre 4 dans led6velop-
pement en s6rie entiere de la transform6e de Fourier de la raie :
ou u est la variable de la transform6e de Fourier. Les ailes de la raie
(regions
to >oc)
sont conditionn6esprincipalement
par laregion
u- I
de la transformeea
de
Fourier;
lerapport (17)
reste donctoujours
inferieura
0,02
dans cetteregion.
Largeur
et intensiti au centre. - Lalargeur
à mi-hau-teur 8 est calculee a
partir
de(13), (14)
et(A. 7) :
les
quantites b2, b4,
g1, ql sont d6finies dans1’ap- pendice
II.L’intensité au centre
I,,
s’en d6duit en 6crivant que l’intensit6 totale de la raie estproportionnelle
a laconcentration en ions isol6s. On obtient
alors,
comptetenu de
(12)
et du fait que a >8/2 :
ou
Io
est une constantequi depend
duspin,
mais estind6pendante
de la concentration. Ce resultat est cohé-rent avec celui obtenu par Anderson
[5]
pour unspin
S== 1/2.
I . 5. CAS DES CONCENTRATIONS ELEVEES. - La condi- tion
(4)
n’estplus
v6rifi6e et il est n6cessaire de tenir compte des interactionsdipolaires
dues aux ionsqui
sont
engages
dans lesagglomerats.
D’autrepart,
laprobabilite d’occupation
d’un site par un ion isol6 devient notablement inferieure a c. Nous discuteronsle cas des
agglomérats
acouplage antiferromagnétique ( J
>0,
avec les conventions designe
de la for-mule
(1)).
A 1’etatfondamental,
lesagglomérats
ontalors un
spin
nul ouplus
rarement1/2 (agglomérats
d’un nombre
impair
d’ions despin impair).
Les 6ner-gies
des niveaux aspin
élevé sont au moins de l’ordrede
J.
On pourra donc consid6rer deux cas extremes :entre deux ions distants de ro et
J’
celle entrepremiers
voisins.
a) T jlk.
- Lesagglomérats
sont alors tous à1’6tat fondamental de
spin
nul oupetit.
Dans cetteapproximation,
la contributiondipolaire
due auxagglomérats
est faible devant celle des ions isol6s. Nous pouvons ici encore calculer les moments par les for- mules de Van Vleck[1],
en admettantqu’ils
ne sontdus
qu’aux
ions isolés.Cependant,
en raison de la forteconcentration,
nous devons revoir la discussion de laprobabilite d’occupation
dechaque
site par un ion isol6. D’une manieregénérale,
le second moment estdonne par :
où
p(k)
est laprobabilite d’occupation
du site k parun ion
isol6,
lesite j
6tant lui-memeoccupe
par un ion isole.Pour r ro,
p(k)
est nulpuisque 1’ion j est
isol6.Pour r > ro, nous obtiendrons
p (k)
en traçant lasphere Sj
decentre j
et de rayon ro(dont
tous les sitesFIG. 1. - Determination de la
probabilité d’occupation
du site k,
p(k)
=c(l - c)z’(Tjk) lorsque
rjk2yo.
z’ (r jk)
estproportionnel
au volumeindique
engrise.
sauf j
sontinoccup6s)
et lasphere Sk
de centre k etde rayon ro
(fig. 1) :
:ou
z’ (rjk)
est le nombre de sites interieursh Sk
et ext6-rieurs a
Sj.
Lafigure
1 donne :Supposant
commepr6c6demment
le rayon ro assezgrand
pour que la distribution de sitespuisse
6treCODsid6r6e comme
continue,
on obtient :fonction
f(u)
est tabul6e dansI’appendice
III.Le
rapport
p= ( (04 >/3
W2>2 peut
ici encore6tre 6valu6 a
partir
de1’expression (8).
On obtientpour le
terme E k’ Bi 3k, apres
extension de la somme ak’
tous les sites et
integration
sur une distribution continue :fonction
g(u)
est tabul6e dans1’appendice
III.Les deux autres termes sont 6valu6s de la meme maniere que dans le cas des faibles concentrations et
l’on obtient :
Lorsque
l’onapplique
cette formule a des casconcrets
(z
et Sfixes),
ons’aperqoit qu’il
existe unintervalle de concentrations pour
lequel
le secondterme est inferieur a
l’unite;
cet intervalle se situe à des concentrations d’autantplus
faibles que1’6change
est
plus
fort. Parexemple,
pour le rubis(S
=3/2),
nous verrons que z -
100;
le second terme de(26)
passe par un maximum
6gal
a0,8
pour une concen-tration de l’ordre de 10-2 et reste inferieur a 1’unite pour c
compris
entre 5 X 10-3 et 2 X 10-2. Dans l’intervalle de concentrations ainsid6fini,
la raie est sensiblementgaussienne (0,8
p1,8). Compte
tenu de cette
forme,
onpeut
d6duire lalargeur
ami-hauteur 03B4 du second
moment (w2 > :
ou
W2 >
est obtenu apartir
de1’expression (24).
Pour z
donne,
elle passe par un maximum en fonc- tion de la concentration. Apartir
de1’abaque
donneFIG. 2. - Courbes
theoriques
donnant, en fonction dunombre z de sites contenus dans une
sphere
de rayon yo, les concentrations cqui correspondent
aux maxima dela
largeur 8
et de l’intensit6 au centreIc
c de la raie(cf. expressions (27)
et(28)
dans letexte).
sur la
figure 2,
on peut obtenir pourchaque
valeurde z la valeur de la concentration
correspondant
aumaximum de a.
L’intensité au centre peut se mettre sous la forme :
La
figure
2 donne en fonction de z la valeur des concentrations pourlesquelles I,
est maximum.b) T >> J’lk.
- Lesagglomérats peuvent
alorsoccuper tous les niveaux
d’energie
et il convient de tenir compte de leur contribution. Nous calculerons le secondmoment
m2B
du auxagglomérats
enappli-
quant la theorie de Van Vleck
[1]
pour les interactionsentre centres dont les
frequences
de resonance sont tres differentes. On sait que, dans ce cas, un facteur4/9
doit etre
applique
a la formulecorrespondant
a desspins identiques.
m2>a peut
se mettre sous la forme d’une somme de contributions dues aux differents typesd’agglomerats (paires, triades, etc.) :
S’
repr6sente
lespin
resultant dechaque agglom6rat et S’(S’
+1) B
la valeur moyenne deS’ (S’
+1 )
pour tous les
agglomérats
de n ions. La sommeE’
est6tendue a tous les
agglomérats
de ce type. k Dans le cas des hautestemperatures,
le calculd6velopp6
dansl’appendice
IV donne :où E
est 6tendue a tous les ionsengages
dans desk
agglomerats.
Le
couplage
entre ions a donc pour effet de reduire par un facteur4/9
leur contribution au second moment.Apres
extension de la somme a tous les sites affect6s de leurprobabilite d’occupation,
on obtient finalement1’expression complete
du second moment :soit en
integrant
sur une distribution continue de sites :L’expression
duquatrieme
moment donnee par Van Vleck[1]
pour le cas de deuxsystemes
despins
non
identiques
est difficile a 6valuer. On peut notercependant qu’elle
fait intervenir les interactionsdipo-
laires entre les ions isol6s et les
agglomérats.
Les coeffi-cients contiennent
[S’ (S’
+1)]2
dont la valeur moyenne estgrande
pour desagglomérats importants.
On
pr6voit
donc uneaugmentation rapide
du qua- tri6me moment avec laconcentration,
et, parsuite,
une extension des ailes et un rétrécissement
apparent
de la raie.Ce
phénomène
peut aussi etrepr6vu
apartir
dumodele de rétrécissement par
6change propose
parAnderson et Weiss
[3].
L’hamiltoniend’échange qui
tient
compte
des interactions entre ionsd’agglom6rats
ne commute pas avec 1’hamiltonien d6crivant les interactions
dipolaires
entre ions isol6s et ionsd’agglo-
m6rats. Cela se traduit par une diminution
apparente
des effetsdipolaires
dus auxagglomérats
et une exten-sion des ailes de la raie
lorsque 1’6change
est tressuperieur
aux interactionsdipolaires.
On peut donc
s’attendre,
au moins dans un domainede concentrations interm6diaire ou le nombre d’ions isol6s est encore notable
( ( 1- c) z N 0,5),
à uncomportement
des formes de raiesdependant
peu des interactions avec lesagglomPrats.
Dans cedomaine,
les
expressions (27)
et(28)
de lalargeur
et de l’intensit6au centre, obtenues pour les basses
temperatures,
doivent donc
pouvoir s’appliquer.
I . 6. MESURE DE z ET DE ro. - Des discussions
prece- dentes,
il r6sulte que l’observation de 1’evolution de la forme de raie en fonction de laconcentration, compar6e
aux valeurs de p donn6es par
(9)
et(26),
doit permettre d’obtenir un ordre degrandeur
de z, donc de ro. Cette valeur peut etre confirmée etpr6cis6e
d’unepart
enmesurant 1’intensite
int6gr6e
dusignal qui
passe par1
un maximum pour c =
1 + z,
d’autre part en ana-lysant
les resultats obtenus pour leslargeurs
et inten-site au centre des raies.
II. Portde de
I’dchange
dans le rubis. - II .1. APPLI-CATION DE LA THEORIE. - Pour 6valuer la
port6e
desinteractions
d’6change
entre les ions Cr3+ dansA1203,
nous avons
applique
les resultatsth6oriques precedents
a la raie de
résonance (-1, + or
Les calculs ont2’
2
ete effectués pour une orientation de 1’axe
optique
ducristal suivant le
champ magnetique.
Lesvaleurs g,
et ql sont donn6es dansl’appendice
II. D’autre part :Le facteur
S(S
+1) qui figure
dans1’expression
du second moment a ete
remplac6
par la fonctionF(S) qui
tient compte de 1’existence d’une structure fine r6solue[11] :
:Nous avons calcul6 les
largeurs
entrepoints
d’in-flexion
a,, 2 plus
accessibles a la mesure.Aux
faibles
concentrations(raie
de Lorentz à « cut-off »),1’expression (18)
donne :Aux concentrations élevées :
- pour une raie de Gauss sans interaction avec les
agglomérats (not6e G1 ) :
- pour une raie de Gauss avec interaction de tous
les
agglomérats (not6e G2) :
Sur la
figure 3,
sontrepr6sent6es
la fonction donnee par(35)
et les fonctions Gl pour z =75,100,115,150.
Les fonctions G2 sont
repr6sent6es
sur lafigure
4pour z =
100, 150, 185,
200. Les valeursde ro
corres-pondantes
sont donn6es dans le tableau I oufigurent,
FIG. 3. -
Largeurs
entrepoints
d’inflexion des raies du rubis pour differentes concentrations. Enpointilles figurent
les courbes donnant leslargeurs theoriques
calculees pour une forme lorentzienne a « cut-off »
(cf.
expression (35)
dans letexte)
et les courbes Gl(cf.
expression (36)
dans le texte) d6finies dans1’hypothese
d’une forme
gaussienne
dueuniquement
aux inter-actions entre ions isoles.
FIG. 4. -
Largeurs
entrepoints
d’inflexion des raies du rubis pour differentes concentrations. Enpointilles figurent
les courbes G2(cf. expression (37)
dans letexte)
d6finies dans1’hypothese
d’une forme gaus-sienne due aux interactions entre tous les ions (y
compris
ceux desagglomerats) .
TABLEAU I
d’une part les valeurs calcul6es a
partir
de(6),
d’autrepart les valeurs r6elles calcul6es a
partir
des donn6escristallographiques.
II.2. RESULTATS EXPERIMENTAUX ET INTERPRETA-
TION
(mesure
dero) .
-a) Échantillons.
- Les rubis etudies sont des cristaux laserprepares
par la m6thodede Verneuil par les
Etablissements Hrand-Djevahirjan.
Les concentrations sont les suivantes :
Les d6riv6es des raies de resonance ont ete obtenues a la
temperature
ambiante a l’aide d’un spectro-graphe
3 cm stabilise enfrequence.
Les valeurs dechamp
sont mesurees parcomparaison
avec la reso-nance des protons de 1’eau.
b)
Formes etlargeurs
de raie. - Les formes des raiesexperimentales
ont eteanalys6es
de la maniere sui-vante.
Chaque
raieeXpérimentale
estreportee
sur ungraphique
ou est trac6e une courbegaussienne
etalon.En choisissant convenablement les 6chelles sur les axes
des abscisses H
(gauss)
et desordonnees y (unites
arbi-traires),
nous faisons coincider les extrema de la courbeeXpérimentale
et ceux de la courbe etalon. Pourchaque
valeur
de y,
nous mesurons 1’ecart AH entre les deux courbes dans laregion
des ailes( fig. 5), puis
noustraqons sur un autre
graphique
y en fonction de AH.Dans cette
representation,
unegaussienne
estrepre-
FIG. 5. -
fcart
des d6riv6es des raiesexpérimentales
du rubis par
rapport
a la loi de Gauss. Les d6riv6es des raies ont ete normalisees de mani6re que les extrema coincident avec ceux d’une courbe de Gauss etalon(voir
le texte pourconstruction).
LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 30. N° 10. OCTOBRE 1969.
sentee par I’axe des
ordonn6es,
une lorentzienne par la courbe en trait fort( fig. 5).
Sur la
figure 6,
on peut voir les variations en fonction de laconcentration,
de la valeur de AHprise
pour uneamplitude 6gale
au1/10
de1’amplitude
maximale.FIG. 6. -
fcart
a la loi de Gauss en fonction de la concen-tration des raies
experimentales
au1/10
deF amplitude
maximale,d’apres
lafigure
5.Expérimentalement,
les raies sontgaussiennes (AH - 0)
aux faibles concentrations(c 10-3),
elles se
rapprochent
de la forme lorentzienne dans le domaine 10-3 c 5 X 10-3 et tendent à nouveaupour les concentrations
sup6rieures
vers une formegaussienne.
Nous avons
report6
sur lafigure
3 la loiexp6rimen-
tale des variations de la
largeur
entrepoints
d’inflexionen fonction de la
concentration;
nous notons que cette courbepr6sente
un maximum pour c N 10-2.La forme
gaussienne
et lalargeur
r6siduelle des raies du rubis aux faibles concentrations ont etejustifi6es
par 1’existence de deformations locales de la maille[12]
etd’interactions entre l’ion Cr3+ et les nombreux noyaux voisins 27 Al
spin 5, 2
abondance naturelle 100%
,[10], [13]. 25 )
I
Pour comparer les resultats
expérimentaux
auxvaleurs
théoriques,
nous avons, dans le domaine des faiblesconcentrations,
obtenu lalargeur théorique
par convolution entre les fonctions de Lorentz calcul6es dans le cas d’interactions entre ions isol6s et la fonction de Gaussrepr6sentant
les causes r6siduellesd’elargis-
sement
( fig. 3).
Le calcul utilise lesabaques
donnespar Farach et Teitelbaum
[17].
Aux concentrations
6lev6es, l’interprétation
des r6sul-tats
expérimentaux peut
s’effectuer apartir
des r6sul-tats
th6oriques
traduits par les courbes Gl et G2( fig.
3 et4).
Le passage par la forme lorentzienne et le retour a la formegaussienne
pour des concentrations 6lev6es peuvent etreexpliqu6s
dans le cadre de la theorie de1’elargissement
du aux seuls ions isol6s.Nous avons vu que cette theorie
s’appliquait
directe-ment aux
temperatures
suffisamment basses pour que53
tous les
agglomérats
soient a 1’6tat fondamental. Ce n’est certainement pas le cas dans nosexperiences
àtemperature
ordinaire. Eneffet,
les mesuresd’integrales d’6change J
apartir
des spectresoptiques, pi6zospec- troscopiques
et R.P.E.[14], [15], [16]
donnent les resultats suivants :Jlk
est de l’ordre de 300 oK pour lespremiers voisins,
distants de2,73 Á,
d6croit tresvite avec la distance
jusqu’A
3A (N 10 OK), puis
d6croit
plus
lentement ensuite. Ces valeurs deJ
sontinferieures a kT pour
pratiquement
tous lesagglom6-
rats.
Cependant,
elles sont suffisamment 6lev6es pourjustifier
une diminution notable du role desagglom6-
rats par 1’effet de « retrecissement » du modele d’An- derson et Weiss
[3] (cf. §
I . 5b).
Eneffet,
la conditionde validite de ce modele est
Jjgp » Ho (champ
deresonance),
cequi
estpratiquement
vrai pour tous lesLa fonction Gl trac6e pour z = 115
(r, - 8,6 A)
permet alors de
justifier
les valeursexperimentales
voisines du maximum. En
fait,
cettevaleur,
obtenuedans
1’hypothese
d’une contribution nulle desagglo- merats,
estprobablement
trop faible. Pour obtenir zavec
precision,
il faudrait connaitre la contributionexacte des
agglomérats,
compte tenu de 1’effet de retrecissement. La theorie actuelle ne permet pas de lefaire,
mais permet de chiffrer le maximum de cettecontribution en utilisant les courbes G2
qui
corres-pondent
a une contribution de tous lesagglomérats
sans tenir
compte
de 1’effet de rétrécissement. La courbe G2qui justifierait
alors les valeursexperimen-
tales est obtenue pour z = 185
(ro N
10A) ( fig. 4).
Cette
analyse
montre donc que ro est voisin de 9A.
Cette valeur est
compatible
avec les conditions d’evo- lution de la forme de raie en fonction de la concen-tration,
et avec les resultats obtenus par mesure des intensites au centre et des intensitesint6gr6es.
c)
lntensité au centre. - La mesure relative des inten- sit6s au centre de la raied’absorption
a ete effectuéeFIG. 7. - Courbe
experimentale
de 1’intensite au centre des raiesd’absorption
en fonction de la concentration.par
comparaison
avec la raie du DPPH dont lalargeur
est tres inferieure aux
largeurs
des raies du rubis. Les resultats sontrepr6sent6s
sur lafigure
7. Ils ne permet-tent pas d’obtenir des
renseignements quantitatifs precis,
mais on peut constater ici encore lapresence
d’un
palier
pour des concentrations de l’ordre de10-2,
soit des valeurs de z de l’ordre de 100
(fig. 2).
d)
lntensitéintégrée
dusignal.
- Nous avons renoncéa
1’integration
directe dusignal
en raison del’impr6-
cision des resultats. On peut remarquer
cependant
que les rubis nos6,
7 et 8 donnent des raies de formespratiquement identiques.
La variation relative de l’intensit6int6gr6e
s’obtient alors en 6crivantqu’elle
est
proportionnelle
auproduit
de 1’intensite au centre par lalargeur
entrepoints
d’inflexion. Les resultats pour les rubis6,
7 et 8 montrentqu’elle
passe par un maximum pour c N 10-2.II .3. DISCUSSION ET PORTEE DE L’ECHANGE. - L’une des
hypotheses
de notre modele est que lesagglomérats
ne contribuent pas a l’intensit6 de la raie. Dans le
rubis,
cette
hypothese
est certainement v6rifi6e pour lespaires.
En
effet,
les raies despaires
despin
resultant S = 1 1 1 et S = 3 sont treséloignées
de la raie 2 2des ions
isol6s,
car elles sontd6plac6es
par la forte interaction de structure fine. Pour S =2,
les raiesne sont
d6plac6es
que par l’interactiondipolaire;
cependant,
pour des ions distants de l’ordre de 9A,
seules les raies
Mg == ± 1 -->- 0
ont desdeplacements
inferieurs a la
largeur
de raieexp6rimentale.
En defi-nitive, 5/6
de l’intensit6 des raies depaires
sont al’ extérieur de la raie
principale.
D’autre part, la valeur de r, a ete d6finie comme
6tant la distance pour
laquelle J
est de l’ordre duplus grand
des termes ne commutant pas avec le termeZeeman
(structure
fine etdipolaire).
Pour un rubisdont 1’axe
optique
estdirig6
suivant lechamp magn6- tique,
le terme de structure fine peut s’6crire :D,
constante de structurefine,
a une valeurimpor-
tante devant le terme
dipolaire [18] :
On peut donc s’attendre a une valeur de
J
de cetordre pour deux ions distants de 9
A.
Ce resultat estcoherent avec les valeurs de
J
obtenues par etude despaires (J N 0,5
cm-l- pour une distance de5,73 A [16]).
Conclusion. - Notre etude a montre
1’importance
que
pouvait
avoir dans lessystemes
dilu6s 1’existence d’uncouplage
par interactionsd’6change
entre desions
proches
sur la forme de la raieprincipale
et sescaractéristiques.
11 a etepossible
d’en d6duire unem6thode de mesure de la
port6e
de ces interactionsdont les resultats obtenus pour le rubis sont coh6rents
avec les valeurs donn6es par mesure sur les
signaux de paires.
Soulignons
par ailleursqu’il
n’a pas ete n6cessaire d’introduire un facteur de «clustering »
dans notremodele dans
lequel
lar6partition
des ions a ete sup-posee
al6atoire. Cettehypothese parait
vraisemblable compte tenu des resultatsexpérimentaux
obtenus dansles etudes
[19], [20].
Remerciements. - Ce travail a ete effectue a la Faculte des Sciences de Poitiers sous la direction de M.
J.
Herv6. Certainspoints
ont pu etred6velopp6s grace
a des conversations fructueuses avecM. J.
Conardde l’Institut
d’Electronique d’Orsay.
Nous remercions MM. P. W. Anderson et M. H. L.
Pryce qui
nous ont aimablementcommunique
des resultats non encore
publi6s,
ainsi que la Societe HrandDjevahirdjan qui
nous a fourni les cristaux.Les calculs
num6riques
ont ete effectu6s sur l’ordi-nateur IBM 1620 du Centre
d’Analyse num6rique
dela Faculte des Sciences de Poitiers.
Y
APPENDICE I
EVALUATION
DU TERME terme peut s’6crire aussi :Une
majoration de E Bill Bkl 11
est obtenue enprenant rj k, = 0 et 1’on obtient alors :
On pourra
donc,
dans1’expression (8), negliger
enAPPENDICE II
MOMENT D’ORDRE m DU AUX INTERACTIONS DIPO- LAIRES DANS LE CAS DE FAIBLES CONCENTRATIONS. -
Dans le cas des faibles
concentrations,
le momentd’ordre m peut, ainsi que le remarquent Kittel et Abrahams
[7],
etre obtenu de la maniere suivante :on le calcule pour un ion isol6 donne soumis aux inter- actions de tous les autres, le moment total 6tant obtenu par somme sur tous les ions isol6s.
On fait ainsi
l’hypothese
que, lors du calcul des interactions de tous les ions sur un centredetermine,
les interactions entre ces ions sont
n6gligeables.
Cettehypothese
est vraisemblable dans le cas de faibles concentrations.L’hamiltonien
dipolaire
pour deuxions j
et k peuts’écrire,
z 6tant la direction duchamp magnetique :
Chaque
transitionsubit, du
fait de cecouplage,
undeplacement qui peut
s’écrire sous la forme :ou 1 est un indice numerotant la transition consid6r6e et ql est un coefficient
num6rique
nedependant
que des nombresquantiques
des 6tats entrelesquels
s’effec-tue cette transition. gl
designant
laprobabilite
de latransition
1,
le moment d’ordre m pour lecouple j, k
est :et le moment total est :
E indique
une somme effectuée sur tous les sites ext6-k
rieurs a une
sphere
de rayon ro centr6een j,
etf,
laprobabilite d’occupation
d’un site par un ion contri- buant a l’intensite de la raie.Dans
1’approximation
d’une distribution continue de centres, on obtient :et v est le volume par site.
Les valeurs de g, et qr ont ete calcul6es par Grant
et
Strandberg [10] pour
unspin
S= 3
et une structurefine,
l’axe du cristal 6tant orient6 suivant lechamp
5
magn6tique.
Nous avons fait le calcul pour unspin 5
1
2 pour la raie
principale 2, - 2 .
Les valeurs sontdonn6es dans le tableau II ou sont notes les 6tats entre
lesquels
s’effectuent les transitions.TABLEAU II
TABLEAU II
(suite)
Dans ce