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PROBLÈME 1 — CLASSIQUE

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(1)

Lycée Ste-Marie Fénelon – la Plaine Monceau Classe de MP

Année 2017-2018 Mathématiques

Devoir surveillé n 6 — concours blanc

du lundi 8 janvier 2018 Durée : 4 heures Calculatrice autorisée

Instructions générales : Les candidats sont priés

• de vérifier que le sujet dont ils disposent comporte bien 9 pages ;

• de traiter leur sujet :

? classique, composé des problèmes1et 3;

? corsé, composé des problèmes2 et4.

Merci d’indiquer clairement sur la première page de la première copie si vous traitez le sujet classique ou le sujet corsé.

Enfin, les candidats sont invités à porter une attention particulière à la rédaction : les copies illisibles ou mal présentées seront pénalisées.

Remarque importante :

Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à prendre.

Bon courage !

(2)

PROBLÈME 1 — CLASSIQUE

Première partie : convergence de séries par transformation d’Abel

1. On considère une suite de réels (an)n, une suite de complexes (bn)n et on note pour tout entier naturel n : Sn=

n

X

k=0

akbk etBn=

n

X

k=0

bk.

En remarquant que, pour k ≥1, bk =Bk−Bk−1, démontrer que, pour tout entier naturel n non nul, Sn =

n−1

X

k=0

(ak−ak+1)Bk+anBn (transformation d’Abel).

2. On suppose que la suite (Bn)n est bornée et que la suite(an)n est décroissante de limite nulle.

(a) Démontrer que la sérieX

k≥0

ak−ak+1 converge.

(b) En déduire que la sérieX

n≥0

anbn converge.

(c) En appliquant le résultat précédent au cas oùbn= (−1)n, donner une démonstration du théorème des séries alternées, après l’avoir énoncé.

3. Exemple.

Dans cette question, θest un réel différent de2kπ(k∈Z)etα∈R. (a) Calculer pournentier naturel non nul,

n

X

k=1

eikθ. (b) Discuter en fonction du réelαla nature de la sérieX

n≥1

einθ nα . 4. Soit la série de fonction X

n≥1

un où pourxréel etnentier naturel non nul,un(x) =sin(nx)

√n . Démontrer que cette série de fonctions converge simplement en tout point deR.

On pourra utiliser sans démonstration le fait qu’une série de complexesX

unconverge si et seulement si les deux séries ayant pour termes généraux les parties réelles et parties imaginaires (c’est-à-direX

Re(un)etX

Im(un)) convergent.

On notera U sa fonction somme : pour tout réelx,U(x) =

+∞

X

n=1

sin(nx)

√n .

Deuxième partie : convergence uniforme de séries

5. On considère une suite de réels (an)n et (fn)n une suite de fonctions définies sur une partieAdeCet à valeurs dansC.

On pose, pour tout z∈Aet pour tout entier natureln, Fn(z) =

n

X

k=0

fk(z).

On suppose que la suite (an)n est décroissante de limite nulle et qu’il existeM ∈R+ tel que pour toutz∈Aet tout n∈N,|Fn(z)| ≤M (on dira que la suite(Fn)n est uniformément bornée).

(a) Démontrer que la suite(anFn)nconverge uniformément surAet que la série de fonctionsX

k≥0

(ak−ak+1)Fk converge normalement sur A.

(b) À l’aide d’une transformation d’Abel, en déduire que la série de fonctionsX

anfn converge uniformément surA.

6. Exemple.

Pour xréel etnentier naturel non nul,un(x) = sin(nx)

√n .

(3)

(a) Démontrer que pour toutx∈R, 1−eix=−2isinx 2

eix2. Démontrer que la série de fonctionsX

n≥1

unconverge uniformément sur tout intervalle[a,2π−a]oùa∈]0, π[.

En déduire que sa sommeU est continue sur l’intervalle]0,2π[.

(b) Pourpentier naturel, on considère la série de fonctions X

n≥1

vn où pour xréel etnentier naturel non nul, vn(x) = sin(nx) sin(px)

√n . Démontrer que, pour tout entier naturel p, la série de fonctions X

vn converge uniformément sur l’intervalle[0, π[.

On pourra, par exemple, utiliser sans démonstration, que : pour toutx∈[0, π], 2

π ≤ sinx 2

.

Troisième partie : convergence uniforme d’une série entière

7. SiX

n≥0

anznest une série entière de la variable complexe de rayonR >0, rappeler le résultat du cours concernant la convergence uniforme de cette série.

8. On considère la série de la variable complexe X

n≥1

zn

√n de rayon1.

(a) On note D = {z ∈ C,|z| < 1}. Démontrer que la série de la variable réelle X

n≥1

xn

√n ne converge pas uniformément sur]−1,1[( en particulier la sérieX

n≥1

zn

√n ne converge pas uniformément surD).

(b) On pourra confondre un point deR2et son affixe.

Pour α∈ i 0,π

2 h

, on note Dα l’ensemble des complexes z tels que |z| ≤ 1 et dont la partie réelle vérifie Re(z)≤cosα.

Représenter soigneusement l’ensembleDα dans un repère orthonormé du plan.

(c) Démontrer queDα est une partie fermée et bornée deC. On pourra écrire :

Dα = {(x, y)∈R2, x2+y2≤1} ∩ {(x, y)∈R2, x≤cosα}.

M. Cochet :nous démontrerons au chapitre 20 queDαest une partie compacte deC(c’est pour le moment admis).

(d) On note pourz∈Cet nentier naturel,Fn(z) =

n

X

k=0

zk.

Démontrer que pour toutz∈Dα et tout entier natureln, six=Re(z):

|Fn(z)| ≤ 2

1−x ≤ 2

1−cosα.

(e) Démontrer que la série entièreX zn

√n converge uniformément sur tous les compactsDα (pourα∈i

0,π 2 h

).

(4)

PROBLÈME 2 — CORSÉ

Le but de ce problème est d’étudier l’existence d’une fonction de classe C deRdans C, dont on a fixéa priori les valeurs des dérivées successives en0.

On noteWl’ensemble des fonctions de classeCdeRdansCnulles en dehors d’un segment (qui dépend de la fonction considérée dans W).

On notera n

k

ouCnk les coefficients binomiaux.

I Intervention des séries entières

Soit(un)n∈Nune suite complexe. On cherche dans cette partie des fonctionsf ∈ C(R,C), qui sont somme d’une série entière sur un intervalle]−δ, δ[pour au moins un réelδ >0 et vérifiant∀n∈N,f(n)(0) =un.

I.A- Sif(x) =

+∞

X

n=0

anxnpour toutx∈]−δ, δ[, avecδ >0, donner une expression def(k)(x)sur]−δ, δ[, et en déduire f(k)(0)en fonction deak pour toutk >0.

I.B - Dans les exemples suivants, proposer une solutionf, en précisant une valeur deδconvenable : I.B.1) ∀n∈N,un= 2n.

I.B.2) Pour toutn∈Npair,un= (−1)n/2n!, et pour toutnimpair,un= 0.

I.C - Pour la suite(un)nn∈Ndéfinie par ∀n∈N, un = (2n)!, montrer qu’aucune fonction du type considéré dans cette partie n’est solution du problème.

II Le théorème de Borel

II.A - Une fonction en cloche

Soitgla fonction de RdansRdéfinie parg(x) = (

ex(x−1)1 six∈]0,1[

0 sinon II.A.1)

a) Montrer que pour tout naturel pil existe un polynômeQp∈R[X] tel que

∀x∈]0,1[, g(p)(x) = Qp(x)

(x(x−1))2pex(x−1)1 . Pour tout entierp≥1, exprimerQp en fonction deQp−1 etQ0p−1.

b) En déduire que, pour tout entier naturelpnon nul,Qp est de degré3p−2.

c) Écrire enpythonun algorithme d’argument un entier p renvoyant la valeur deQp en fonction d’une indéterminée X. On méditera les lignes de commande ci-dessous :

from numpy.polynomial import Polynomial

P1 = Polynomial([1,3,0,5]) ] construit le polynôme 5Xb3 + 3X+ 1 P2 = Polynomial(3) ] construit le polynôme constant de valeur 3 P3 = P1.deriv()

II.A.2)

c) Montrer que pour tout entier naturelp lim

x→0+g(p)(x) = lim

x→1g(p)(x) = 0.

b) En déduire queg∈ W.

II.B - Une fonction en plateau

(5)

Soithla fonction de RdansRdéfinie, pour tout réel x, parh(x) = R1

x−1g(t)dt R1

0 g(t)dt . II.B.1) Montrer quehest de classeCsurR, constante sur]− ∞,1]et sur[2,+∞[.

II.B.2) Soitϕla fonction deRdansRdéfinie parϕ(x) =h(2x)h(−2x)pour tout réelx.

a) Montrer queϕest de classeCsurRet queϕ(p)(0) = 0 pour toutp≥1.

b) Montrer queϕest nulle en dehors de[−1,1]et tracer sommairement l’allure de son graphe.

c) Justifier pour tout entier naturelpnon nul l’existence du réel λp = max

k∈{0,...,p−1} max

x∈[−1,1]

ϕ(k)(x)

.

II.C - Le théorème de Borel

Soit(un)nn∈Nune suite complexe. On définit pour tout entier naturelnune fonctiongn par

∀x∈R, g0(x) =ϕ(x) et sin≥1, gn(x) = xn

n!ϕ(βnx).

oùβn = max(1,4n|unn).

II.C.1)

a) Montrer que pour tout entier natureln, la fonction gn est de classeCsurR. b) Montrer quegn est nulle hors du segment

− 1 βn

, 1 βn

. II.C.2) Soitnet j des entiers naturels tels quej < n.

a) Montrer que

∀x∈R, gn(j)(x) =

j

X

i=0

j i

βniϕ(i)nx) xn−j+i (n−j+i)!. b) En déduire quegn(j)(0) = 0.

c) Montrer que, pour tout réelxtel que |x| ≥ 1 βn

, on agn(j)(x) = 0.

d) Montrer que, pour tout réelxtel que|x| ≤ 1

βn, on a

ung(j)(x)

≤ 2−(n+1). II.C.3) Déduire des questions précédentes que pournet j dansN:

g(j)n (0) =

( 0 sij6=n 1 sij=n.

II.C.4) En considérant σ =

+∞

X

n=0

ungn, montrer qu’il existe une fonction f de classe C sur R telle que ∀j ∈ N, f(j)(0) =uj (théorème de Borel).

(6)

PROBLÈME 3 — CLASSIQUE

Dans tout le problème,nest un entier naturel supérieur ou égal à2. Cet entier est quelconque sauf dans la partie I, où il est égal à2.

On noteMn(R)l’algèbre des matrices carrées d’ordrenà coefficients réels,(Ei,j)sa base canonique (1≤i≤net 1≤j ≤n) etInsa matrice unité (tous les coefficients deEi,j sont nuls, sauf celui situé à laieligne et à lajecolonne, qui vaut1).

On noteR[X]l’algèbre des polynômes à coefficients réels.

Dans tout le problème, A est une matrice quelconque de Mn(R) et u l’endomorphisme de Rn canoniquement associé à la matriceA.

Pour toutP =

d

X

k=0

akXk ∈R[X], on note P(A) =

d

X

k=0

akAk. L’ensemble des matricesP(A)pour tout P ∈R[X]

est notéR[A].

On dit queP annuleAlorsqueP(A) = 0, ce qui équivaut àP(u) = 0. On appelle polynôme minimal de la matrice Ale polynôme minimal de l’endomorphisme u; c’est donc le polynôme unitaire de plus petit degré qui annuleA.

On noteφAl’application de Mn(R)dansMn(R)définie par : φA(M) = AM−M A.

L’objet du problèmeest d’étudier des propriétés des éléments propres deφA. Les parties I et II étudient la diagonali- sabilité deφA. (La partie III, non traitée ici, en étudie les vecteurs propres.)Les deux parties sont indépendantes.

Partie I. Étude du cas n = 2

Dans toute cette partie, on prendran= 2.

1. Vérifier que l’applicationφA est linéaire et queI2 et Aappartiennent àKerφA. Dans la suite de cette partie, on poseA= a b

c d

!

∈ M2(R).

2. Donner la matrice deφA dans la base(E1,1, E2,2, E1,2, E2,1)deM2(R).

Dans la suite de cette partie, on suppose queφA6= 0(c’est-à-dire que A6=λI2 pour toutλ∈R).

3. Donner le polynôme caractéristique deφA sous forme factorisée.

4. En déduire queφAest diagonalisable si et seulement si(d−a)2+ 4bc >0.

5. Démontrer queφA est diagonalisable si et seulement siA est diagonalisable.

Partie II. Étude du cas général

On notec= (c1, . . . , cn)la base canonique deRn.

6. On suppose dans cette question queAest diagonalisable.

On note e= (e1, . . . , en)une base de vecteurs propres deu(défini au début du problème) et, pour tout entieri tel que 1≤i≤n,λi la valeur propre associée au vecteurei. On note alorsP la matrice de passage de la basec

à la base eetD=

λ1 0 . . . 0 0 . .. . .. ... ... . .. . .. 0 0 . . . 0 λn

 .

Enfin, pour tout couple (i, j)d’entiers tels que1≤i≤net 1≤j≤n, on pose : Bi,j=P Ei,jP−1

(7)

(a) Exprimer, pour tout couple(i, j), la matriceDEi,j−Ei,jDen fonction de la matriceEi,j et des réelsλi et λj.

(b) Démontrer que, pour tout couple(i, j),Bi,j est un vecteur propre deφA. (c) En déduire queφAest diagonalisable.

7. On suppose dans cette question queφA est diagonalisable en tant qu’endomorphisme deMn(R).

On note(Pi,j)1≤i≤n

1≤j≤n

une base de vecteurs propres deφAet, pour tout couple(i, j),λi,j la valeur propre associée à Pi,j.

(a) Dans cette question, on considèreA comme une matrice à coefficients complexes (A∈ Mn(R)⊂ Mn(C)) et φAcomme un endomorphisme de Mn(C)(défini parφA(M) =AM−M Apour toutM ∈ Mn(C)).

i. Justifier que toutes les valeurs propres deφAsont réelles.

ii. Soitz∈C. Justifier que siz est une valeur propre deA, alorsz est aussi une valeur propre detA.

iii. Soit z ∈ C. On suppose que z et z sont deux valeurs propres de la matrice A. On considère alors X ∈ Mn,1(C)(X 6= 0) etY ∈ Mn,1(C)(Y 6= 0) tels queAX=zX et tAY =zY.

En calculantφA(XtY), démontrer quez−z est une valeur propre deφA. (b) En déduire que la matriceA a au moins une valeur propre réelle.

On noteλune valeur propre réelle deAetX ∈ Mn,1(R)(X 6= 0) une matrice colonne telle queAX=λX.

(c) Démontrer que, pour tout couple(i, j), il existe un réelµi,j, que l’on exprimera en fonction deλetλi,j, tel queAPi,jX =µi,jPi,jX.

(d) En déduire queAest diagonalisable.

(8)

PROBLÈME 4 — CORSÉ

Notations

Soitnun entier naturel non nul etMn(C)l’espace vectoriel des matrices carrées d’ordrenà coefficients complexes.

On noteOn la matrice nulle etInla matrice identité deMn(C). Latrace d’une matriceU deMn(C)est notée tr (U).

On dit que deux matrices U et V de Mn(C) commutent lorsque U V = V U. Une matrice N de Mn(C) est dite nilpotente lorsqu’il existe un entierk >0 pour lequelNk =On. Dans tout le problème, on considère une matriceA deMn(C)et on notef l’endomorphisme deCn canoniquement associé, c’est-à-dire l’endomorphisme dont la matrice dans la base canonique de Cn est A. Le polynôme caractéristique de A est noté P et les valeurs propres complexes distinctes deAsont notéesλ12, . . . ,λr. Pour touti∈ {1, . . . , r}on note :

• αi l’ordre de multiplicité de la valeur propreλi, c’est-à-dire l’ordre de multiplicité de la racineλi du polynômeP;

• Pi le polynôme défini parPi(X) = (X−λi)αi;

• Fi le sous-espace vectoriel deCn défini parFi= Ker ((f−λiIdCn)αi);

• fi l’endomorphisme de Fi obtenu par restriction de f àFi.

La partie B, à l’exception de la question 11), est indépendante de la partie A.

A. Décomposition de Dunford

1) Justifier que l’espace vectoriel Cn est somme directe des espacesFi: Cn =

r

M

i=1

Fi.

2) En considérant une base deCn adaptée à la somme directe précédente, montrer que pour touti∈ {1, . . . , r}, le polynôme caractéristique de fi estPi. (On pourra d’abord établir quePi est un polynôme annulateur defi.) 3) Montrer qu’il existe une matrice inversibleP deMn(C)telle queA0=P−1AP soit une matrice définie par blocs

de la forme suivante :

A0 =

λ1Iα1+N1 0 · · · 0 0 . .. . .. ... ... . .. . .. 0 0 · · · 0 λrIαr+Nr

oùNi∈ Mαi(C)est nilpotente pour touti∈ {1, . . . , r}.

4) En déduire que la matrice A s’écrit sous la forme A =D+N, oùD est une matrice diagonalisable et N une matrice nilpotente de Mn(C)qui commutent.

Les matricesD etN vérifiant ces conditions constituent ladécomposition de Dunford de la matriceA.

Dans toute la suite du problème, on admettra queDetNsont des polynômes enA:∃(Q1, Q2)∈C[X]2,D=Q1(A), N =Q2(A). La question qui suit a pour objectif de prouver queD etN sont uniques.

4bis) a) Démontrer que deux endomorphismes uet v d’unC-espace vectorielE sont diagonalisables et commutent si et seulement siuetvsontco-diagonalisables, c’est-à-dire si et seulement si il existe une baseBdeEtelle que les matrices [u]Bet [v]B deuet vrespectivement sont toutes les deux diagonales.

b) En déduire l’unicité de la décomposition de Dunford.

Dans toute la suite du problème, on admettra l’unicité de cette décomposition, c’est-à-dire queDetNsont déterminées de façon unique parA.

Un exemple pourn= 3 :

5) Calculer la décomposition de Dunford deA=

3 −1 1

2 0 1

1 −1 2

.

(9)

B. Commutation et conjugaison

Pour toute matriceB et toute matrice inversibleP de Mn(C), on note commB etconjP les endomorphismes de Mn(C)définis par :

∀X ∈ Mn(C),

( commB(X) = BX−XB conjP(X) = P XP−1.

Le but de cette partie est de démontrer queAest diagonalisable si et seulement sicommAest diagonalisable.

6) SoitP une matrice inversible deMn(C). CalculerconjP−1◦commA◦conjP.

Pour tousi, j dans {1, . . . , n}, on note Ei,j la matrice de Mn(C)dont tous les coefficients sont nuls, sauf celui situé à l’intersection de lai-ème ligne et de laj-ème colonne qui est égal à1.

7) SiAest une matrice diagonale, montrer que pour tousietjdans{1, . . . , n},commAadmetEi,j comme vecteur propre. Déterminer l’ensemble des valeurs propres decommA.

8) En déduire que si Aest diagonalisable,commA l’est aussi.

9) Montrer que si A est nilpotente, commA l’est également, c’est-à-dire qu’il existe un entier k > 0 pour lequel (commA)k est l’endomorphisme nul deMn(C).

10) Montrer que siA est nilpotente, et sicommA est l’endomorphisme nul, alorsAest la matrice nulle.

D’après la partieA., l’endomorphismecommAadmet une décomposition de Dunford de la formecommA=d+n, où les endomorphismes diagonalisabledet nilpotentncommutent :dn=nd.

11) Déterminer la décomposition de Dunford decommA à l’aide de celle deAet conclure.

(10)

Lycée Ste-Marie Fénelon – la Plaine Monceau Classe de MP

Année 2017-2018 Mathématiques

Devoir surveillé n 6 – concours blanc – éléments de correction

PROBLÈME 1 — CLASSIQUE

d’après CCP 2014 MP maths 1

Partie 1 : convergence de séries par transformation d’Abel

1. Soitn∈N. Déjà Sn =

n

X

k=0

akbk = a0b0+

n

X

k=1

ak(Bk−Bk−1) = a0b0+

n

X

k=1

akBk

n

X

k=1

akBk−1. Dans la dernière somme, on effectue le changement d’indicej=k−1:

Sn = a0b0+

n

X

k=1

akBk

n−1

X

j=0

aj+1Bj = a0b0+

n−1

X

k=1

(ak−ak+1)Bk+anBn−a1B0

= a0b0+

n−1

X

k=0

(ak−ak+1)Bk−(a0−a1)B0+anBn−a1b0

d’où Sn =

n−1

X

k=0

(ak−ak+1)Bk+anBn .

2. (a) Par théorème, la suite (an)n étant convergente, la série X

k≥0

ak−ak+1 est également convergente (c’est même une CNS). Cette propriété se démontre en revenant aux sommes partielles et par télescopage.

(b) Vérifions que la suite(Sn)n des sommes partielles est convergente.

D’après la question précédente, pour toutn∈N, on aSn=

n−1

X

k=0

(ak−ak+1)Bk+anBn.

• Le second termeanBn tend vers0 car produit d’une suite convergente vers0et d’une suite bornée.

• Le premier terme est une somme partielle de la série de terme général (ak−ak+1)×Bk. Notons M >0 un majorant de la suite(|Bn|)n.

Alors pour toutk ∈N, |(ak −ak+1)Bk| ≤ |ak−ak+1| ×M = (ak−ak+1)×M car (ak)k est une suite décroissante.

Ainsi(ak−ak+1)Bk est dominée par le terme général d’une série absolument convergente.

Donc par comparaison de SATP(ak−ak+1)×Bk est lui même le terme général d’une série absolument convergente.

Finalement la série X

n

anbn est bien convergente .

(c) • Le critère spécial des séries alternées (CSSA) stipule que si (an)n∈N est une suite décroissante de limite nulle, alors X

n≥0

(−1)nan est une série convergente.

• Démontrons le CSSA à l’aide du procédé sommatoire d’Abel. Posons bn = (−1)n. Tout d’abord la suite (Bn)n =

n

X

k=0

(−1)k

!

n

est bornée car : ∀n∈N,Bn ∈ {1,0}.

(11)

Ainsi d’après le résultat de la question précédente, la série X

n

(−1)nan est bien convergente . 3. Exemple.

(a) Calculons une somme des termes d’une suite géométrique de raisone 6= 1:

n

X

k=1

eikθ = e1−einθ

1−e = eeinθ2 eiθ2

(−2i) sin(nθ2)

(−2i) sin(θ2) = ei(n+1)θ2sin(nθ2) sin(θ2) .

(b) Examinons la convergence deX

n

einθ

nα selonα.

• Si α >1 , alors la série de terme général einθ

nα est absolument convergente donc convergente .

• Si α≤0 , alors le module du terme général ne tend pas vers0donc la série est grossièrement divergente .

• Soit α∈]0,1]. On va montrer que la série est convergente par application du résultat de la question 2.(b).

Notons que le fait que la série commence àn= 1 à la place den= 0n’a pas d’incidence.

La suite 1

n

n

est clairement décroissante et tend vers0. D’après la question 3.(a) :

n

X

k=1

e

≤ 1 sin(θ2)

donc la suite des sommes partielles est bornée.

D’après la question 2.(b) : la série X

n≥1

einθ

nα est convergente . 4. Soitx∈R. Posonszn=einx

n12 .

• Lorsque x∈R\2πZ, la question 3.(b) précédente assure la convergence de la série de terme général zn et le rappel de l’énoncé prouve que la sérieX

=(zn) =Xsin(nx)

√n est convergente.

• Lorsque x∈2πZil vientun(x) = 0, ce qui est bien le terme général d’une série convergente.

Il s’ensuit que la série de fonctions X

un converge simplement surR.

Partie 2 : convergence uniforme de séries

5. (a) • Prouvons que la suite(anFn)n converge uniformément vers la fonction nulle surA.

Pour tout z ∈ A, il vient |anFn(z)| ≤ |an| ×M. Ainsi kanFnkA ≤ |an| ×M. On en déduit que (anFn)n converge uniformément vers la fonction nulle surA.

• Remarquons que pour toutk,|ak−ak+1|=ak−ak+1par décroissance de (an)n. Ainsi, pour toutz∈A, il vient|(ak−ak+1)Fn(z)| ≤(ak−ak+1)×M.

On en déduit quek(ak−ak+1)FnkA ≤(ak−ak+1)×M.

Or par télescopage et convergence de (an)n, la série P(ak −ak+1)×M est convergente. Ainsi par comparaison de SATP, la série de fonctions X

k≥0

(ak−ak+1)Fk converge normalement surA. (b) D’après la formule d’Abel démontrée à la question 1. :

n

X

k=0

akfk =

n−1

X

k=0

(ak−ak+1)Fk+anFn.

Chaque fonctionakfkest continue surA. Par ailleurs d’après la question précédente la sérieX

(ak−ak+1)Fk converge normalement donc uniformément, et la suite (anFn)n converge uniformément.

Ainsi la série de fonctions X

anfn converge uniformément surA .

(12)

6. (a) • On factorise 1−eix pareix2 pour obtenir : 1−eix=−2isinx 2

eix2 .

• La suite 1

√n

n≥1

est décroissante et de limite nulle. Soit a∈]0, π[ et x∈ [a,2π−a]. Notons tout de suite queeix6= 1carx∈R\2πZ. Alors pour toutn∈N :

n

X

k=1

sin(kx)

=

=

n

X

k=1

eikx

!

n

X

k=1

eikx

= |sin nx2

|

|sin x2

| ≤ 1

|sin x2

| = 1 sin|x|

2

.

Or x∈[a,2π−a]donc x 2 ∈ha

2, π−a 2 i

. Par ailleurs par hypothèse sura:0< a

2 ≤π

2 ≤π−a

2 < π. Ainsi 0 < sina

2

= sin π−a

2

≤ sinx 2

= sinx

2

.

On a ainsi : ∀n ∈N, ∀x ∈[a,2π−a],

n

X

k=1

sin(kx)

≤ 1

sin a2. Par conséquent la série de fonctions Pun est uniformément bornée.

Ainsi, d’après la 5.(b), la série de fonctions X

un converge uniformément sur le segment[a,2π−a].

• Les fonctionsun sont continues surRet X

un converge uniformément sur tout[a,2π−a] oùa∈]0, π[.

Ceci nous assure de la continuité de la limite sur le domaine de convergence. Ainsi U est continue sur tous les segments[a,2π−a] poura∈]0, π[.

Finalement U est continue sur la réunion de ces segments, qui forme l’intervalle]0,2π[tout entier . (b) D’après la question 5.(b), il suffit de démontrer que la suite des sommes partielles

n

X

k=1

sin(kx) sin(px) est uniformément bornée sur[0, π].

D’après les calculs de la question 6.(a) : ∀x∈]0, π],An(x) =

n

X

k=1

sin(kx) sin(px)

=

sin nx2 sin(px) sin x2

. Pour x∈]0, π], on a d’après l’énoncé 0 < x

π ≤sinx 2

ce qui, par décroissance de la fonction inverse sur ]0,+∞[donne0< 1

sin x2≤ π x.

Ainsi∀n∈N,∀x∈]0, π],An(x)≤|sin(px)|π

x . Or il est bien connu que|sin(t)| ≤ |t|pour toutt réel.

Donc∀n∈N,∀x∈]0, π],An(x)≤p|x|π

x =pπ. Ceci reste vrai pourx= 0car la somme est nulle.

Ainsi la somme partielle est uniformément bornée. De plus 1

√n

n

est décroissante de limite nulle donc, d’après la question 5.(b), la série de fonctions X

n≥0

vn converge uniformément sur[0, π] .

Partie 3 : convergence uniforme d’une série entière

7. D’après le cours : la série entière converge uniformément sur tout disque fermé de centre0 inclus dans le disque ouvertD(0, R), c’est-à-dire qu’on a convergence uniforme sur toutD(0, r) ={z∈C/|z| ≤r} avecr∈]0, R[ . 8. (a) Supposons que la série entièreX xn

√n converge uniformément sur]−1,1[et notonsf la fonction somme.

Alors la suite de fonctionsSn:x7→

n

X

k=1

xk

k converge uniformément vers f sur]−1,1[. De plus1est dans l’adhérence de]−1,1[et la limite quandxtend vers1 deSn(x)existe (dansR) et vautLn=

n

X

k=1

√1 k.

(13)

D’après le théorème de la double limite, la suite (Ln)n est convergente. Mais ceci est absurde car la série X

n

√1

n est divergente.

Par conséquent la série entière X

n≥0

xn

√n ne converge pas uniformément sur ]−1,1[.

(b) L’ensemble Dα est le disque fermé de centre0 de rayon1privé d’une « calotte » . Je vous laisse effectuer un dessin soigneux !

(c) • L’écriture proposée de Dα ne pose pas de problème. Notons également que dansR2(en dimension finie, donc), toutes normes sont équivalentes.

• Posonsϕ1: (

R2→R

(x, y)7→x2+y2 etϕ2: (

R2→R (x, y)7→x .

D’après les théorèmes généraux, les fonctions ϕ1 et ϕ2 sont clairement continues sur R2. De plus les ensembles ]− ∞,1] et ]− ∞,cos(α)] sont deux fermés de R. Donc les images réciproques par ϕ1 et ϕ2

sont des fermés deR2 par théorèmes (image réciproque d’un fermé par une application continue).

Une intersection (quelconque) de fermés est fermée donc

Dα−11 (]− ∞,1])∩ϕ−12 (]− ∞,cos(α)])est fermé .

• L’ensembleDαest un fermé d’après ce qui précède, et borné (par1en norme euclidienne). En dimension finie, un fermé borné est un compact. Finalement Dαest un compact .

(d) Soitz∈Dα etn∈N. Alors<(z)<1doncz6= 1. Par conséquent

|Fn(z)| =

1×1−zn+1 1−z

= |1−zn+1|

|1−z| ≤ 1 +|z|n+1

|1−z| ≤ 2

|1−z|.

Il reste à minorer le dénominateur par1−x. On a|1−z|2= (1−x)2+y2≥(1−x)2>0carx≤cos(α)<1.

Donc|1−z| ≥ |1−x|= 1−x≥1−cos(α)>0 (toujours carx≤cos(α)<1).

Par passage à l’inverse : 1

|1−z| ≤ 1

1−x≤ 1 1−cos(α). On en déduit que : |Fn(z)| ≤ 2

1−x ≤ 2 1−cos(α) . (e) Soitα∈]0, π/2[.

D’une part la suite 1

n

n≥1

est décroissante et de limite nulle.

D’autre part d’après la question 8.(d) la suite des sommes partielles

n

X

k=1

zk

!

n

est uniformément bornée surDα.

Par conséquent, d’après la question 5.(b) : la série entière X

n≥0

zn

√n converge uniformément surDα.

(14)

PROBLÈME 2 — CORSÉ

d’après Centrale 2011 PC maths 1 – parties 1 et 2 sur 4

Partie I : intervention de séries entières

I.A C’est un résultat du cours concernant les séries entières sur l’ouvert de convergence :

∀k∈N, ∀x∈]−δ, δ[, f(k)(x) =

+∞

X

n=k

n(n−1)· · ·(n−k+ 1)anxn−k et f(k)(0) = k!ak . I.B Exemples

I.B.1) Supposons que f existe. Alors pour toutn, an = un n! = 2n

n!. Sur un ouvert à déterminerf(x) =

+∞

X

n=0

2nxn n!

d’où f(x) =e2x. Le rayon de convergence de cette série entière est +∞ donc la fonction trouvée est solution sur n’importe quel intervalle]−δ, δ[avecδ >0.

I.B.2) Même principe. Sif existe alorsf(x) =

+∞

X

p=0

(−1)p(2p)!x2p

(2p)! =

+∞

X

p=0

(−x2)p donc f(x) = 1

1 +x2 . La règle de d’Alembert mène à un rayon de convergence égal à 1, ainsi δ∈]0,1[.

I.C La solution éventuelle est la somme de la série entière

+∞

X

n=0

(2n)!xn

n! . Pourx6= 0, notonsvn= (2n)!xn

n! . Pour tout n, vn 6= 0 et |vn+1|

|vn| = 2(2n+ 1)|x|n→+∞−→ +∞. D’après la règle de d’Alembert, la série diverge. Finalement le rayon de convergence de la série entière est nul. Il est donc impossible de trouver de δ >0 .

II : le théorème de Borel

II.A Une fonction en cloche.

II.A.1) a) Notons F : x 7→ 1

x(x−1), de sorte que g = eF. La restriction de g à ]0,1[ est composée de deux fonctions de classeC sur des intervalles correspondants. Ainsig est de classeCsur]0,1[.

Montrons la formule par récurrence surp. Soitx∈]0,1[. Pourp= 0, on ag(0)(x) =g(x) = eF(x)

(x(x−1))2×0Q0(x) avecQ0(x) = 1. Ceci initialise la récurrence.

Supposons la formule vraie à un rang p donné. Alors en dérivant g(p)(x) obtenu par l’hypothèse de récurrence, il vient :

g(p+1)(x) = (g(p))0(x) = Q0p(x)(x(x−1))2p−Qp(x)2p(x(x−1))2p−1(2x−1)

(x(x−1))4p eF(x)+R(x)

avecR(x) = Qp(x)

(x(x−1))2peF(x)F0(x)et F0(x) = −(2x−1)

(x(x−1))2. En regroupant :

g(p+1)(x) = eF(x)Q0p(x)(x(x−1))2−2pQp(x)(2x−1)(x(x−1))−(2x−1)Qp(x)

(x(x−1))2p+2 .

On obtient bien g(p+1)(x) = Qp+1(x)

(x(x−1))2(p+1)eF(x) oùQp+1 est la fonction polynôme définie par : Qp+1(x) = Q0p(x)x2(x−1)2−(2x−1)Qp(x) (2px(x−1) + 1).

D’où pourpentierp≥1:

Qp(x) = Q0p−1(x)x2(x−1)2−(2x−1)Qp−1(x) (2(p−1)x(x−1) + 1).

(15)

b) Montrons par récurrence surpqueQp est de degré3p−2sip≥1.

• Pourp= 1, on obtientQ1(x) =−(2x−1). Ainsideg(Q1) = 1 = 3×1−2. D’où l’initialisation.

• Supposons queQp est de degré3p−2. Le polynôme Qp+1 est d’après l’hypothèse de récurrence la somme de deux polynômes, l’un de degré(3p−2)−1+4 = 3p+1et l’autre de degré3p−2+3 = 3p+1.

Notonsaple coefficient dominant deQp, alors les coefficients dominants des deux polynômes consti- tuantQp+1sontap×(3p+ 1)et−4(p−1)ap; et puisque3p+ 16= 4(p−1), ces deux coefficients ne peuvent pas se compenser.

Ainsideg(Qp+1) = 3p+ 1 = 3(p+ 1)−2. La formule est vraie au rangp+ 1.

Finalement pour toutp≥1, le polynômeQp est de degré3p−2 . c) Une procédure pythonpossible :

from numpy.polynomial import Polynomial X = Polynomial([0,1])

def Q(p):

if p==1:

return Polynomial(1) q = Polynomial(1) for k in range(1,p+1):

q = q.deriv() * X * X * (X-1) * (X-1) - (2*X-1) * q * ( 2*(k-1)*X*(X-1) +1 ) return q

II.A.2) La fonctionF :x7→ 1

x(x−1) est croissante sur 0,12

, décroissante sur1 2,1

, et de limite−∞en0+et en 1.

a) Remarquons queg(p)(x) =F(x)2peF(x)×Q(x). D’une part par croissances comparées : lim

x→0+eF(x)F(x)2p = lim

X→−∞eXXr = 0.

D’autre part,Qp étant une fonction polynôme, elle admet une limite finie en0. Par conséquent lim

x→0+g(p)(x) = 0 et de même lim

x→1g(p)(x) = 0. b) Utilisons le théorème de prolongementC1 d’une fonction :

sif est continue sur[a, b]et de classeC1 sur]a, b]

et si f0 admet une limite finie ena, alorsf est de classeC1 sur[a, b].

On applique ce théorème à la restriction de g à [0,1/2]. La fonction g est continue sur [0,1/2] car lim

x→0+g(x) = 0etg(0) = 0; la fonction gest de classeC1 sur]0,1/2]; et enfin lim

x→0+g0(x) = 0.

La fonctiong est nulle à gauche de0, et estgest continue en0. Elle est de plus dérivable à droite et à gauche en0 avecgg0(0) =gd0(0) = 0. Ainsig est dérivable en 0 avecg0(0) = 0. D’après le théorème, la fonctiong est bien de classeC1sur]− ∞,1/2].

Ce même théorème et cette même démarche s’appliquent successivement à g0, g00, . . . , g(k), etc. On prouve ainsi queg est classeCsur]− ∞,1/2]. Avec la même étude en1, on obtient finalement queg est de classeC surRet nulle en dehors de[0,1].

Ceci permet d’affirmer que g∈ W . II.B Une fonction en plateau

II.B.1) La fonction g est continue, positive et non identiquement nulle sur [0,1]. Ainsi son intégrale sur [0,1]

est strictement positive. Notons K = Z 1

0

g(t)dt. La fonction g est de classe C sur R d’après la ques- tion II.A.2)(b), donc elle admet au moins une primitiveGsurRqui est elle-même de classeC d’après le théorème fondamental du calcul intégral (TFCI). De plus

∀x∈R, h(x) = G(1)−G(x−1)

K ,

(16)

ce qui prouve que hest de classeC surR. Prenons en particulierG:x7→

Z x 0

g(t)dt. Commegest nulle à l’extérieur de [0,1]:

• Si x≤1, alorsx−1≤0et h(x) =K/K = 1.

• Si x≥2,x−1≥1et h(x) = (K−K)/K= 0.

Ainsi hest constante de valeur1 sur]− ∞,1]et nulle sur[2,+∞[.

De plus pour tout x,h0(x) =−g(x−1). Par positivité deg : hest strictement décroissante sur[0,1]. II.B.2) Posonsϕ(x) =h(2x)h(−2x).

a) Par composition et produit, ϕest de classeC surR. En outre d’après la formule de Leibniz :

∀n∈N,∀x∈R, ϕ(n)(x) =

n

X

k=0

n k

2kh(k)(2x)(−2)n−kh(n−k)(−2x).

Or hest constante sur]− ∞,1], donc toutes ses dérivées successives sont égales à 0sur cet intervalle.

En particulier : ∀p∈N,h(p)(0) = 0. Il vient finalement : ∀n∈N, ϕ(n)(0) = 0. b) Par construction la fonctionϕest paire.

• Pour x≥1, on a2x≥2 d’oùh(2x) = 0 puisϕ(x) = 0. Par parité : six≤ −1, alorsϕ(x) = 0. Ainsi ϕest nulle en-dehors de[−1,1].

• Si x ∈ [0,1/2] alors 2x ∈ [0,1] donc h(2x) = 1, de plus −2x ∈ [−1,0] donc h(−2x) = 1. Par conséquent ϕest constante de valeur1 sur[0,1/2].

• Si x∈[1/2,1]alorsϕ(x) =h(2x)donc ϕest décroissante sur[1/2,1].

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

–1 –0.5 0.5 1

c) La fonction ϕ(k)

est continue sur le segment [0,1] et à valeurs réelles. Elle est donc bornée sur ce segment (et les bornes sont atteintes). D’où l’existence de max

x∈[0,1]

ϕ(k)(x)

= sup

[0,1]

ϕ(k)

. Enfinλp est le plus grand depréels, donc λexiste dansR.

II.C Le théorème de Borel.

II.C.1) a) La fonctiongn s’obtient par produit et composition de fonctions de classeCsurR. Ainsi la fonction gn est de classeC surR.

b) Si|X| ≥1, alorsϕ(X) = 0d’après la question II.B.2)b). Par conséquent si|βnx| ≥1 alorsgn(x) = 0. II.C.2) Considéronsn∈Net j∈Navecj < n.

a) Appliquons la formule de Leibniz. Notonsf1:x7→ϕ(βnx)et f2:x7→xn. Pouri≤j < nil vient :

∀x∈R, f1(i)(x) = βniϕ(i)nx) ∧ f2(j−i)(x) = n(n−1)· · ·(n−(j−i) + 1)xn−(j−i). En appliquant la formule de Leibniz et en divisant parn!il vient :

∀x∈R, gn(j)(x) =

j

X

i=0

j i

βniϕ(i)nx) xn−j+i (n−j+i)! .

(17)

b) Pour tout entier p ≥1, ϕ(p)(0) = 0 d’après la question II.B.2)a). Donc dans la formule ci-dessus, il ne reste que le terme pouri = 0. Par suite : g(j)n (0) =βn0ϕ(0) 0n−j

(n−j)! = 0car n−j >0. On a bien démontré que gn(j)(0) = 0 .

c) Soit |x| > 1

βn. La fonctiongn est nulle sur un intervalle ouvert de centre x. Ainsi toutes ses dérivées sont égales à 0 en ce point. Le résultat reste vrai en± 1

βn

par continuité de toutes les dérivées. D’où comme attendu si |x| ≥ 1

βn

, alorsg(j)n (x) = 0.

d) Soit|βnx| ≤1. Comme(n−j+i)!≥1 etj≤n−1 nous avons :

|g(j)n (x)| ≤

j

X

i=0

j i

βin sup

y∈[0,1]

(i)(y)|

1 βn

n−j+i

≤ λnβj−nn

j

X

i=0

j i

.

En outren−j≥1et 1≤βn donc1≤βn ≤βnn−j puisβnj−n ≤βn−1. Enfin, par définition deβn, nous avons4n|unn≤βn. Finalement :

|ungn(j)(x)| ≤ |unn 1 βn

2j ≤ 2j

4n ≤ 2n−1 22n d’où comme attendu |ung(j)n (x)| ≤ 2−n−1.

II.C.3) Nous avons déjà vu en II.C.2)b)quegn(j)(0) = 0sij < n.

Pour j ≥ nla formule de Leibniz s’applique encore mais pour j > nla dérivée d’ordre j de x7→ xn est nulle. Ainsi :

∀j≥n, ∀x∈R, gn(j)(x) =

j

X

i=j−n

j i

βniϕ(i)nx) xn−j+i (n−j+i)!

avec la conventionx0= 1pour toutx.

Pour j=n, cette formule donnegn(n)(0) =ϕ(0)1

1 = 1. Pourj > n, les termes de cette somme sont nuls.

Finalement pour tousj et n,gn(j)(0) =δn,j . II.C.4) Afin de démontrer que la somme σ de P

ungn est de classe C, utilisons le corollaire du théorème de dérivation terme à terme. Notons pour cette questionfn:x7→ungn(x).

• Ces fonctions sont de classeCsurRet à valeurs dansC.

• Fixons j dansNet prenons n≥j. D’après la majoration du II.C.2)d):

∀x∈R, |fn(j)(x)| ≤ 1

2n+1 donc fn(j)

R

≤ 1

2n+1 pour toutn≥j.

Ceci nous donne pour j= 0la convergence simple de la série X fn.

• . . . et pour j ≥ 1 nous obtenons fn(j)

R

≤ 1

2n+1, ainsi les séries des dérivées successives convergent normalement donc uniformément sur R.

D’après le théorème de dérivations successives terme à terme, la fonction σest de classeC surR et :

∀j ∈N, ∀x∈R, σ(j)(x) =

+∞

X

n=0

ungn(j)(x).

En particulier :

∀j∈N, σ(j)(0) =

+∞

X

n=0

ung(j)n (0) =uj×1

et enfin σ(j)(0) =uj pour toutj .

(18)

PROBLÈME 3 — CLASSIQUE

d’après CCP 2012 MP parties I et II (sur 4)

Partie I. Étude du cas n = 2

1. Avec des notations évidentes :φA(λM+µN) =λφA(M) +µφA(N). Ainsi φA est linéaire . On vérifie sans détour que In etAsont dansKer (φA).

2. Sans détour : φA(E1,1) = 0 −b

c 0

, φA(E2,2) = 0 b

−c 0

, φA(E1,2) = −c ad

0 c

, φA(E2,1) = b 0

da −b

.

Ainsi la matrice de φA dans la base(E1,1, E2,2, E1,2, E21)est U =

0 0 −c b

0 0 c −b

−b b a−d 0 c −c 0 d−a

. On remarque

au passage queφA est nul si et seulement sib=c= 0et a=d, c’est-à-direA=λI2.

3. Pour le calcul de χφA(X), on effectue les opérations suivantes : C1 ← C1+C2, factoriser par X la première colonne, L2←L2−L1, développer par rapport à la première colonne. Il s’ensuit que :

χφA(X) = X

X −2c 2b

(a−d) 0

c 0 X+ (a−d) .

En développant par la règle de Sarrus, on obtient après simplification : χφA(X) =X2

X2− (a−d)2+ 4bc . 4. • Si (a−d)2+ 4bc <0, alorsφA admet deux valeurs propres non réelles, donc n’est pasR-diagonalisable.

• Si (a−d)2+ 4bc= 0, alorsχφA(X) =X4, doncφA est diagonalisable si et seulement siφA = 0, ce qui n’est pas vrai par hypothèse.

• Si (a−d)2+ 4bc >0, alors φA admet deux valeurs propres réelles non nulles de multiplicité 1, et 0 comme valeur propre double. Donc dim(KerφA) = 2. Ainsi φA est diagonalisable si et seulement si KerφA est de dimension 2. Or I2 et A appartiennent à KerφA et sont linéairement indépendantes par hypothèse. Donc dim(KerφA)≥2 puisdim(KerφA) = 2. Il s’ensuit queφA est bien diagonalisable.

En conclusion : siA6=I2 alorsφAest diagonalisable si et seulement si(d−a)2+ 4bc >0. 5. Sans détour :χA(X) =X−(a+d)X+ad−bc, de discriminant égal à(d−a)2+ 4bc.

• Si (d−a)2+ 4bc <0, alors pas de valeur propre réelle ! AinsiAn’est pasR-diagonalisable.

• Si (d−a)2+ 4bc= 0, alors A admet une seule valeur propre λd’ordre 2 donc n’est pas diagonalisable. En effet, si elle l’était elle serait semblable àλI2donc égale àλI2 ce qui n’est pas par hypothèse.

• Si (d−a)2+ 4bc >0, alorsAadmet deux valeurs propres réelles distinstes donc est diagonalisable.

On constate qu’effectivement φA est diagonalisable si et seulement siA l’est .

Partie II. Étude du cas général

C’est un exercice classique :Aest diagonalisable si et seulementφAest diagonalisable. La partie directe est assez immédiate, par contre la partie réciproque nécessite pas mal d’étapes et quelques astuces difficiles à inventer.

6. (a) NotonsD=

n

X

`=1

λ`E`,`. Alors :

DEi,j−Ei,jD =

n

X

`=1

λ`(E`,`Ei,j−Ei,jE`,`) =

n

X

`=1

λ``,iE`,j−δj,`Ei,`) = λiEi,j−λjEi,j = (λi−λj)Ei,j .

(19)

(b) Ceci s’écrit encoreP−1AP Ei,j−Ei,jP−1AP = (λi−λj)Ei,j, donc en multipliant à gauche parP et à droite par P−1 il vient ABi,j−Bi,jA= (λi−λj)Bi,j. FinalementφA(Bi,j) = (λi−λj)Bi,j. Or chaqueBi,j est non-nulle, donc les matricesBi,j sont des valeurs propres de φA.

(c) Comme l’application M 7→ P M P−1 est un automorphisme de Mn(R), les n2 matrices Bi,j forment une base de Mn(R)en tant qu’image d’une base par un automorphisme. Ainsi les matrices Bi,j forment une base de vecteurs propres pourφA, ce qui fait que φA est diagonalisable .

7. (a) i. Comme l’application linéaireφAest diagonalisable en tant qu’endomorphisme de Mn(R): toutes les valeurs propres deφA sont réelles .

ii. Les matricesAet tA ont même polynôme caractéristique, donc Aet tA ont même spectre .

iii. Sans détour : φA(XtY) =AXtY −XtY A=AXtY −Xtt(tAY) =zXtY −XztY = (z−z)XtY. Or si M =XtY alors il vient (avec des notations évidentes)mi,j=xiyj. En outreXetY sont non nuls, donc l’un au moins des coefficients deXtY est non nul. AinsiXtY 6= 0et z−zest bien valeur propre de φA . (b) SiAadmet une valeur propre complexe non réellezalors,Aétant réelle (donc de polynôme caractéristique à coefficients réels) le nombre complexe z est également valeur propre deA. La question précédente peut donc s’appliquer : il en découle queφA admet une valeur propre imaginaire pure, ce qui n’est pas possible puisque par hypothèse φAest R-diagonalisable.

Finalement : siφAest R-diagonalisable alors toutes les valeurs propres deAsont réelles . (c) Des égalitésAPi,j−Pi,jA=λi,jPi,j etAX=λX, on tire APi,jX =Pi,jAX+λi,jPi,jX. Ainsi :

APi,jX = (λ+λi,j)Pi,jX .

(d) La question précédente nous fournitn2 vecteurs Vi,j =Pi,jX tels queAVi,j = (λ+λi,j)Vi,j. Ces vecteurs sont trop nombreux pour former une base de vecteurs propres deRn! En outre nous ne savons pas si cette famille est génératrice de Rn.

Par conséquent nous allons prouver que (Pi,jX)i,j une famille génératrice de Rn, puis nous en extrairons une base de Rn.

Pour ce faire, prouvons que l’application linéaire θ:Mn(R)→Rn définie parθ(M) =M X est surjective.

Considérons Y ∈Rn. Si Y est nul alors M = 0convient. Supposons maintenant que Y 6= 0. On complète alorsXetY en des baseBetB0deRnqui commencent parXetY respectivement. Considérons l’application linéaire qui transformeB enB0. Sa matriceM dans la base canonique vérifie alorsY =M X.

Nous venons au passage de démontrer le lemme suivant :

Lemme :le groupeGLn(R)est transitif sur les couples de vecteurs, c’est-à-dire que si deux vecteursX et Y sont fixés alors il existe un élémentM deGLn(R)tel que M X=Y.

Revenons à nos moutons. Comme(Pi,j)1≤i,j≤nest une base deMn(R), son image par l’application surjective θest une famille génératrice deRn. Ainsi(Pi,jX)1≤i,j≤nengendreRn. De cette famille génératrice composée de vecteurs propres de A (ils sont bien non-nuls), on extrait une base de Rn. Il s’ensuit que la matrice

A est bien diagonalisable .

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