Un jour un charmant jeune homme tomba amoureux d'une belle jeune fille. Ce qui devait arriver, arriva. Le jeune homme amena la jeune fille dans son studio, la soiree fut bonne et un peu arrosee, et au moment o0 I'excitation etait presque a. son comble, le jeune homme dut renoncer au plaisir qui s'annon?ait intense, car une cephalee importante s'etait declaree. Courtois, il declara que son emotion etait tenement forte qu'elle avait declenche un mal de tete. La soiree fut remise, mais Iors de la tentative suivante et par la suite, la situation ne fut pas differente. A chaque fois une cephalee violente se declara, la peur aidant, la conclusion etait bloquee. Le medecin de famille fut consulte, il confirma
I'impression du couple, il s'agissait bien d'un probleme psychologique. Rendez- vous rut pris chez un psychotherapeute, un an de traitement ne changea rien I'affaire. Apres un an, les relations amoureuses n'etaient guere plus faciles, un rapport complet sans douleur etait parfois possible, mais le plus souvent, soit au moment des preliminaires, soit au moment de I'orgasme, une cephalee des plus intenses se declarait, aussi un comportement d'evitement s'installa. Lassee, la jeune femme mena?a de se separer et le jeune homme se decida & consulter un centre des cephalees. Le specialiste proposa un traitement d'indomethacine 50 mg au moment du d;ner, il n'y eut plus de cephalees Iors des rapports suivants. Le diagnostic etait des plus simples, il s'agissait d'une cephalee associee a I'activit# sexuelle, comme decrite sous chiffre 4.6 de la classification de I'IHS, il n'y avait rien de psychologique.
Un homme dans la cinquantaine etait suivi pour un etat depressif depuis de nombreuses annees. II se plaignait notamment de fatigue et de
cephalees matinales, au reveil. Dans ses antecedents on pouvait noter un cancer ORL ayant necessit6 un traitement de radiotherapie une bonne dizaine d'annees plus t6t.
Uetat depressif fut mis sur le compte de la peur de la recidive, le mal de tete decrit comme psychosomatique. Apres des annees de traitements varies, notamment antidepresseurs, le patient fut oriente vers un centre specialise en vue d'un bilan. II fut decide de pratiquer une polysomnographie qui mit en evidence un syndrome des apnees du sommeil severe (SAS), le laboratoire montra une hypothyrdfdie dramatique secondaire a la radiotherapie. Le SAS expliquait tes cephalees et etait lui-meme dO a I'hypothyrdfdie qui etait egalement a I'origine de la depression et de la fatigue. Un traitement a I'Eltroxine fit disparattre I'ensemble de la symptomatologie.
Ces cas ont en commun ~. la fois la banalite des symptemes et celle du diagnostic. Celui-ci n'a cependant pas ete evident d'emblee pour des praticiens aux competences professionnelles reconnues. Ces diagnostics sont certainement sous-evalues car ils sont probablement beaucoup plus frequents que ce que I'on imagine.
Douleur et Analgesie a decide de donner de I'espace & une nouvelle rubrique, un espace pour les cas qui semblent complexes et pourtant sont
simples, peu connus et pourtant frequents, soit celle du Cas Clinique. Celle-ci se
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fera sous la supervision des Docteurs Milton L. Cohen et Jesus E Arroyo, tous deux rhumatologues, ainsi que geriatre pour le second. Le premier est australien et chef du service de rhumatologie du St-Vincent's Hospital de Sydney, le second medecin-chef de service adjoint & I'H6pital Universitaire de Geriatrie de Geneve.
Tous deux sont egalement responsables dans leurs institutions respectives d'une consultation de la douleur.
Cette nouvelle rubrique a pour but de developper en quelques lignes I'histoire clinique de ces cas, des diagnostics auxquels on ne pense pas toujours d'emblee, compliques parfois par des r~ponses therapeutiques egalement inhabi- tuelles ou complexes.
Ces sp6cialistes recevront avec plaisir toute proposition de publication dans ce domaine, et feront tousles commentaires qui s'imposent.
La rubrique Cas Clinique debute dans ce numero par la presentation d'un Syndrome algique ilio-costal.
R Rosatti
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