UNIVERSITE DENIS DIDEROT 1999–2000
Premier cycle M.T. 242
Devoir no 4
I. On note Ed l’espace vectoriel euclidien Rd muni du produit scalaire h·, ·i habituel, d´efini pour deux vecteurs x, y de Rd par :
hx , yi=
d
X
l=1
xlyl,
o`u l’on a ´ecrit les vecteurs x et y dans la base canonique el, soit x = Pd
l=1xlel et y = Pd
l=1ylel. Pour n entier ≥ 1 et i et j entiers allant de 0 `a n (i < j), on se donne n(n+ 1)/2 nombres r´eels (positifs) Di,j.
Question
Peut-on trouver n+ 1 points p0, . . . , pn dans un espace euclidien Ed tels que les distances mutuelles de ces points soient, pour tous les entiers i et j (avec i < j) entre 0 et n, d´etermin´ees par les ´egalit´es :
d(pi, pj) =kpi−pjk= Di,j.
1). Montrer que si l’on peut trouver n+ 1 pointsp0, . . . , pn de Ed tels que d(pi, pj) = Di,j pour i < j entre 0 et n, la matrice r´eelle A (attention ! les indices i et j qui d´eterminent la place des coefficients de A vont de 1 `a n, il s’agit donc d’une matrice `a n colonnes etn lignes) :
A =−
...
· · · 12(D2i,j −D2i,0−D2j,0) · · · ...
est, dans la base canonique de En, la matrice d’une forme bilin´eaire sym´etrique positive (pas forc´ement d´efinie).
2). Soit L une matrice `a n colonnes et m lignes. Montrer que la matrice tL L est, dans la base canonique de En, la matrice d’une forme bilin´eaire sym´etrique positive, non n´ecessairement d´efinie (donner un exemple justifiant ce dernier point).
3). Soit A la matrice dans la base canonique d’une forme bilin´eaire positive (non n´ecessairement d´efinie) sur En. Montrer qu’il existe une matrice ∆ diagonale de rang r :
∆ =
1 0 · · · 0 0 · · · 0 0 1 · · · 0 0 · · · 0 0 0 . .. 0 0 · · · 0 0 0 · · · 1 0 · · · 0 0 0 · · · 0 0 · · · 0 0 0 · · · 0 0 . .. 0 0 0 · · · 0 0 · · · 0
et une matrice inversible P telle que tP A P = ∆. En d´eduire qu’il existe une matrice L
`
a ncolonnes et r lignes telle que tL L = A.
4). Soient n≥1 entier et Di,j pour i, j entiers (0≤i < j ≤n) n(n+ 1)/2 nombres r´eels positifs. Montrer que l’on peut trouver n+ 1 points p0, . . . , pn dans En (mais pas dans Ed pour d ≤n−1) tels que les distances mutuelles de ces points soient, pour tous les entiers i et j (0≤i < j ≤n), d´etermin´ees par les ´egalit´es :
d(pi, pj) =kpi−pjk= Di,j si et seulement si :
(∗) la matrice A introduite au 1) est d´efinie positive.
Dire ce qui se passe lorsque cette matrice est positive de rang r < n.
Observer que si l’on ne peut trouver dans En des pointsp0, . . . , pn dont les distances mutuelles soient d´etermin´ees par les Di,j, alors on ne peut trouver ces points dans aucun autre espace Ed.
5). Soit α r´eel >0, on d´efinit les nombres :
♠ D0,1 = D0,2 = D0,3 = 1, D1,2 = D1,3 = D2,3 =α.
a). Dire (choisir la m´ethode que vous pr´ef´erez) pour quels α on peut, pour tout triplet d’entiers r, s, t avec 0 ≤ r < s < t ≤ 3, trouver trois points pr, ps, pt de E2 tels que d(pr, ps) = Dr,s, d(ps, pt) = Ds,t et d(pr, pt) = Dr,t.
b). Donner une valeur α pour laquelle on peut trouver quatre points de E3 dont les distances mutuelles sont d´etermin´ees par ♠, puis donner une autre valeur de α qui r´eponde au a)., mais pour laquelle on ne peut trouver quatre points de E3 dont les distances mutuelles sont d´etermin´ees par ♠.
c). Pour quels α peut-on trouver quatre points de E2 tels que leurs distances mutuelles soient d´etermin´ees par ♠ ? Des dessins !
A ne pas r´ediger. Pour la beaut´e de l’art.
Montrer que la condition (∗) ´equivaut `a (en notante∗i la base duale de la base canoniqueeideRn+1) : (∗∗) la matrice (n+1)×(n+1) not´ee D2 qui a pour coefficients diagonaux 0 et pour autres coefficients (pouri6=jentre 0 etn) D2i,j est la matrice d’une forme bilin´eaire sym´etrique d´efinie n´egative sur le sous-espace vectoriel ker(e∗0+e∗1+···+e∗n).
II. Soit M une matrice r´eelle inversible.
1). Utilisant le I.2) et un th´eor`eme du cours, montrer qu’il existe une matrice or- thogonale O1 et une matrice diagonale Γ (`a coefficients diagonaux strictement positifs) telle que :
tM M =tO1Γ O1.
2). En d´eduire qu’il existe une unique matrice sym´etrique d´efinie positive B telle que :
B2 = B B =tM M.
3). Montrer qu’il existe une unique matrice orthogonale O2 telle que : M = O2B.