Cote de l'argent

Dix-huitième Année. — N° 103 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

P A

Dimanche 27 Décembre 1903.

Bureaux : R u e de la S e r r e , 58

LUEDEK ORMEEE

S U I S S E ^w.

ABONNEMENTS

Un an Six mois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr. 3»—

Union postale » 12»— » 6»—

On s'abonne a tous les bureaux de poste. Paraissant le Jeudi et le Dimansbe à la BbaDZ-dB-FoBdx

ANNON6ES

suisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annouces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

L'exposition des maisons ouvrières Cet automne une Exposition de Maisons ouvrières a eu lieu au Grand Palais des Champs-Elysées et un Congrès de Jardins ouvriers a eu lieu pour la première fois à Paris, le 25 octobre. A peu près à la même date, en Angleterre, on inaugurait la Cité- Jardin dont les j o u r n a u x coopératifs an- glais ont tant parlé.

On voit que la préoccupation de procu- rer aux ouvriers des demeures non-seule- ment hygiéniques mais agréables, non seu- lement où on puisse vivre mais où il fasse bon de vivre, est actuelle et générale. En- tre toutes les préoccupations d'ordre social, il n'en est pas qui fasse plus d'honneur à notre temps et dont les conséquences puis- sent être plus heureuses. J'estime que le logement a plus d'importance au point de vue social et moral que la nourriture elle- même et à plus forte raison que le vête- ment. Et voici pourquoi. C'est qu'en som- me un homme ou une femme peuvent rester dignes et même heureux en ne man- geant que du pain noir et en ne portant que des habits râpés, tandis qu'il est im- possible que l'homme ou surtout la femme puissent conserver un peu de joie et gar- der le respect d'eux-mêmes dans la pro- miscuité immonde de ces antres où grouil- lent aujourd'hui des millions de créatures à ligure humaine des deux sexes et de tout âge. Il faut savoir qu'il y a dans chaque grande ville des milliers de familles qui n'ont q u ' u n e seule pièce pour se loger, une seule pièce pour manger et pour dormir, pour faire la cuisine et pour laver le linge ou pour y prendre un bain quoditien, comme les ouvriers mineurs, une seule chambre pour les garçons et pour les ulles, pour les petits enfants et pour leur mère en couches, pour les bien portants et pour les malades tant qu'ils ne sont pas à l'hô- pital, pour les vivants et pour les morts tant que le cadavre n'a pas été emporté.

Quand on sait cela, c'est avec plus d'in- térêt et d'émotion que l'on visite l'Exposi- tion des Maisons ouvrières ou que l'on écoute, dans un Congrès, le récit des ex- périences ingénieuses faites pour assurer

aux ouvriers la jouissance ou la propriété d'un coin de terre ou d'un jardin, si pos- sible, contigu à la maison.

L'Exposition, installée au Grand Palais, n'était pas tout à fait ce que nous atten- dions un peu naïvement en y entrant, une espèce de Cité modèle avec des maisons de grandeur naturelle — ni même une ville de Lilliput avec des maisons sur échelle réduite. Il n'y avait, à vrai dire, que cinq maisons de grandeur naturelle, dont l'une exposée par la Construction coopérative, association de production créée récemment par la Chambre consultative. Il y en avait une fort agréable, exposée par la Société d'E- pargne et de Retraites. Et une tout à fait originale qui tournait sur un pivot de façon à suivre le soleil ou l'ombre dans sa révo- lution quotidienne. Elle était nommée très pitloresquement la Villa Tournesol. Le prospectus assure « qu'une femme ( la bonne) sullit à la faire t o u r n e r » . Malgré cette affirmation, je plains la bonne qui aura ce petit travail dans son service et je crois qu'elle ne tardera pas à chercher une autre maison moins ingénieusement tru- quée.

Quant aux autres maisons ouvrières — au nombre de plusieurs centaines — elle n'existaient que sous forme de plans et de dessins dans les galeries supérieures où les initiés seidement ont été les chercher.

Malheureusement, s'il est relativement facile de dessiner et même de bâtir des maisons ouvrières confortables et hygiéni- ques, il est beaucoup plus dilïicile de les rendre accessibles à la bourse des ouvriers.

Il faut bien, en effet, ne fut-ce que par décence, quatre pièces: dont une grande qui puisse servir à la fois de cuisine, salle à manger et salon, une chambre pour le père et la mère, une pour les garçons et une pour les tilles. Or, pour construire une maison dans ces conditions, sans mê- me lui demander de tourner avec le soleil, on ne peut guère compter moins de 5000 francs et encore sans y comprendre le prix du terrain; mettons 1000 francs en plus, si l'on veut un jardinet. Or, rien que l'intérêt à 4 % de (1000 francs représente 240 francs, et avec les frais accessoires

inévitables — impôts, réparations, assu- rance contre les risques de non-location ou d'insolvabilité des locataires — cela va à 300 francs par an. Q u a n d on sait que la moyenne du salaire en France (sans même y comprendre les ouvriers agricoles) est de 4 fr. 20 ou 1200 francs par an (en sup- posant un travail continu sans autre chô- mage que celui des dimanches et fêtes), on voit que ce loyer absorbera presque le quart du revenu. C'est trop. Aucun riche n'y met autant.

Et si l'on veut aller plus loin et rendre l'ouvrier propriétaire de sa maison — ce qui est le but de presque toutes les socié- tés de construction ou d'épargne — il faut encore ajouter au prix du loyer une som- me à peu près égale pour l'amortissement du capital.

Et si l'on veut assurer l'ouvrier-proprié- laire contre le risque de mort qui laisserait la maison, non encore payée, sur les bras de sa veuve ou de ses enfants, il faut en- core ajouter quelques pièces de vingt francs.

De telle sorte que, tout calculé, la mai- son exposée par la Société d'Epargne, revient à 000 francs par an. Evidemment on ne peut plus compter ici sur une clien- tèle ouvrière, mais seulement sur celle des gros employés ou petits bourgeois.

L'impression plutôt mélancolique que l'on emportait de celle Exposition, c'est donc que la question du logement pour la classe ouvrière est fort loin d'être séso- lue. Et tant qu'on n'aura pas trouvé le moyen de loger convenablement une fa- mille ouvrière pour 200 francs par an, elle ne le sera pas.

Mais elle le sera le jour où l'on appli- quera à la construction des maisons les procédés industriels, du j o u r où on les fera

«à la mécanique». Et pourquoi serait-il plus difficile de faire des maisons à la mé- canique que de faire des automobiles?

Parce qu'elles sont en pierre ! et que la maison de pierre c'est la routine, c'est l'immobilité, c'est une survivance de la caverne de l'homme préhistorique. Lais- sons la pierre aux tombeaux et cherchons quelque autre matière — fer, bois, carton,

676 LA F E D E R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E aluminium, verre (dépoli si l'on veut) —

n'importe laquelle, pourvu qu'elle soit gaie, solide et économique.

Ou bien encore le problème de la mai- son à b o n marché sera résolu si les ouvriers qui en ont besoin la bâtissent eux-mêmes, à leurs heures de loisir, en formant une sorte d'association coopérative momentanée des ouvriers d u bâtiment. L'idée n'est pas si folle qu'elle en a l'air. La preuve c'est qu'elle est déjà réalisée. Il y a, près de Saint-Louis, aux Klats-Unis, toute une petite ville que des ouvriers sont en train de bâtir pour leur propre compte. Ils auront donc payé leur maison non en ar- gent, mais en travail surnuméraire.

(L'Emancipation). Cit. G I D E .

La neutralité politique des syndicats ouvriers

On écrit de Lausanne au Journal de Genève que l'Union ouvrière de Lausanne, qui groupe les syndicats ouvriers de la ville, vient de p r e n d r e une importante et grave décision.

Depuis longtemps deux courants s'y ma- nifestaient : un grand nombre de ses mem- bres travailleurs voyaient de mauvais œil la prépondérance q u ' y avaient prise les politiciens, plus préoccupés d'amener l'eau sur leur moulin d'avocats ou d'agents d'af- faires que des véritables intérêts ouvriers ; ils estimaient que l'effort de l'Union ouvrière doit porter moins sur les luttes politiques que sur les questions économiques, et que les syndicats devaient observer, au point de vue des partis politiques, une absolue neutralité.

Car l'Union ouvrière jusqu'ici était, à Lausanne, le centre de la vie socialiste lausannoise : elle dirigeait le mouvement politique, présentait les candidats au Con- seil communal, au Grand Conseil, au Con- seil national, payait les frais de propagande électorale et politique. O r , ces frais absor- baient la presque totalité de ses ressources, si bien qu'elle se trouvait dans l'impossi- bilité de soutenir efficacement les mouve- ments de résistance ou de grève.

Au nombre de ses adhérents se trouvent des ouvriers q u e ne hante pas le désir de conquérir les pouvoirs publics, et qui sont surtout préoccupés d'améliorer leur situa- tion matérielle. Une fraction importante de l'Union ouvrière a donc demandé que l'ac- tion politique socialiste soit séparée du mouvement économique, et qu'à l'avenir ce soit our celui-ci q u e portent les efforts des syndicats.

Comme on le conçoit, le clan des politi- ciens a fait une vive opposittion à ces ten- dances. Les discussions ont été longues et passionnées. Finalement dans une as- semblée plénière, qui a eu lieu récemment, l'Union ouvrière de Lausanne, par 159 voix contre 83 s'est prononcée pour la sépa- ration des deux mouvements, politique et économique, et en faveur de la neutralité politique des syndicats.

Cette décision n'entraîne nullement la disparition du parti socialiste lausannois ; seulement, il rend nécessaire la création d'une organisation nouvelle du parti, en dehors des cadres des syndicats et de l'Union ouvrière.

D'ailleurs le dernier mot ne serait pas d i t : les politiciens vont en appeler, dit-on;

ils organiseraient u n referendum.

L'agio sur l'or en Italie

M. Luzzalti a donné au Sénat une intéressante explication de la disparition de l'agio sur l'or en Italie. Il a dit que le phénomène était du à deux causes principales : les épargnes des emigrants italiens à l'étranger et l'argent des congrégations françaises, qui, depuis deux ans, afflue en Italip.

Grâce à ces deux ressources, les banques ont pu renforcer leurs réserves d'or, au point qu'aujour- d'hui, les billets de banque ont été presque cou- verts par les réserves métalliques et que les bil- lets de la Banque de France perdent au change vingt centimes pour chaque billet de 100 fruncs.

Les progrès de la bijouterie allemande en France

Nous avons déjà eu l'occasion de publier des informations de source allemande, proclamant que l'industrie de la bijouterie allemande luttait de plus en plus victorieu- sement contre la vente des produits fran- çais. Aujourd'hui on constate que la bijou- terie allemande menace la bijouterie fran- çaise sur son propre marché.

Le Moniteur de la bijouterie et de l'hor- logerie, consacre à cette question, un arti- cle dans lequel, après avoir constaté que certaines bibliothèques parisiennes ne sont fréquentées que par des Allemands, qui compilent et copient du matin au soir, les livres et les albums nouveaux et envoient des dessins aux maisons d'Allemagne qui font leur choix, continue comme suit :

L'Allemagne nous emprunte la main-d'œu- vre, aussi bien que nos modèles. A Pforzheim et à Hanau, on compte un grand nombre d'ou- vriers français, et à leur contact les ouvriers allemands se forment. Quelques-uns de ces der- niers ont fait de très grands progrès. Il faut avoir le courage de reconnaître que la fabrica- tion allemande s'est beaucoup améliorée. Cer- tains articles égalent les nôtres. Quelques-uns, dit-on, leur sont supérieurs.

Puur les méthodes commerciales, les Alle- mands ont sur nous une supériorité incontes- table. Ils ont là toutes les qualités qui nous manquent — surtout de l'esprit d'entreprise, de la ténacité, et une complaisance à toute épreuve à l'égard du client.

La France est inondée de placiers et de pros- pectus allemands. Pour mieux lutter contre leurs concurrents français, ils offrent des prix plus bas, des conditions plus avantageuses. Ils courent ainsi des risques, qui se traduisent souvent par des pertes. Ils les supportent avec bonne humeur, parce que c'est pour eux le moyen de s'implanter dans le pays. Ils sont d'ailleurs très bien secon- dés par leurs banques.

M. Marret a prédit la concurrence allemande, il y a vingt ans. Si vraiment, il a été le seul à deviner ce danger, ses collègues vivaient dans une singulière ignorance de ce qui se passait en Allemagne — et aussi du caractère allemand.

Les Allemands ont établi à Pforzheim et à Hanau de grandes usines. Ils n'entreprennent jamais rien à la légère. S'étant mis dans la tète de développer leur bijouterie, ils devaient avec le temps réussir.

Dés le début, ils nous empruntèrent nos mo- dèles. Leurs premiers essais furent faibles. Il leur fallu se résigner à admettre que leurs ou- vriers ne valaient pas les nôtres: Alors, il< firent venir des ouvriers français. A cette époque, ils s'en procuraient assez difficilement. Aujourd'hui que les souvenirs de 1870 sont sinon effacés, du moins singulièrement atténués, ils en trouvent autant qu'ils veulent.

J'ai dit que les Allemands étaient des auda- cieux. Cette qualité leur vient de leurs victoires de 1870.

Avant celle guerre, Bismarck et quelques au- tres savaient à merveille que l'organisation mili- taire allemande était supérieure à la nôtre. Mais les Allemands l'ignoraient. Pour eux, la France était encore le pays de Napoléon : ce souvenir écrasant, si lointain qu'il fui, leur inspirait de la crainte. Aussi la victoire leur donna-t-elle un orgueil sans limites. Ils avaient enfin obtenu la grande revanche qu'ils avaient désirée et prépa- rée, pendant près d'un siècle. Leurs efforts

étaient récompensés. Cela ne pouvait que les confirmer dans l'idée si éminemment allemande qu'avec du travail et de l'opiniâtreté on arrive à tout.

Puisqu'ils avaient battu les soldats français, pourquoi ne battraient-ils pas les industriels fran- çais? C'est animés de tels sentiments que les Allemands entreprirent cette longue série d'ef- forts, qui les a amenés à nous faire concurrence pour la bijouterie, industrie si éminemment française, dans notre pays même.

Nos industriels, grisés par une longue période de succès faciles, par l'aisance avec laquelle ils gagnaient de l'argent, par les éloges que tout le monde leur décernait, avaient contracté un état d'esprit assez semblable à celui de nos officiers, avant la guerre de 1870. A part quelques-uns plus perspicaces ou mieux renseignés que les autres, nos généraux étaient en effet convaincus que la guerre ne serait qu'une promenade jus- qu'à Berlin : Ils riaient des prétentions mili- taires des Allemands.

Nos industriels avaient pris l'habitude de con- sidérer que l'art est une fleur particulière à notre sol et ne pouvait fleurir ailleurs. Dire à la très grande majorité des Français que les Allemands pouvaient être des concurrents dangereux pour la bijouterie, c'est comme si on leur eut dit qu'ils pourraient faire pousser aux environs de Berlin, nos grands crus de Bourgogne.

C'est une loi à peu près inéluctable de l'his- toire des peuples, comme d'ailleurs de celle des familles et des industries, que toute longue pé- riode de prospérité soit suivie d'une période de décadence. Dans la prospérité, on s'endort faci- lement, on la considère comme un don du ciel, et on ne voit pas du tout pourquoi il retirerait ce qu'il a si généreusement accordé.

Mais pendant ce temps, d'autres luttent pour mériter à leur tour, cette prospérité qu'ils con- voitent, et toujours ils finissent par l'obtenir — quitte à la perdre plus tard à leur tour. Cette loi es! d'ailleurs la condition et la garantie du pro- grès-

Les Chambres de commerce

Les chambres de commerce à l'étranger, dit le Handels-Museum, sont une institution d'origine, austro-hongroise. C'est en 1870 que s'ouvrit à' Constantinople la première chambre de com- merce d'Autriche-Hongrie, bientôt suivie de créa- tions analogues à Alexandrie, à Paris et à Lon- dres. Cette année même, au printemps, l'empire austro-hongrois vient d'en ouvrir une nouvelle à Melbourne.

Dès 1872, les Anglais suivirent cet exemple en inaugurant la chambre de commerce anglaise de Paris, qui est devenue le modèle du genre et s'est acquis un grand renom. Dans la suite, les Anglais ont dépassé de beaucoup les Autrichiens;

ils ont fondé trente chambres de commerce à l'étranger, sans parler d'une centaine d'autres dans les colonies britanniques.

Actuellement, les Etats-Unis ont des chambres de commerce à Paris, Bruxelles, Londres et Berlin, et se proposent d'en créer à Sydney et à Shanghaï. Les premières datent de plus de vingt ans.

Plus que les Etats-Unis, la France, bien qu'elle ait commencé un peu lard, a développé cette institution. Elle entrelient 29 chambres de com- merce à l'étranger, dont trois se trouvent en Orient, à Constantinople, Smyrne et Alexandrie;

les autres sont réparties dans le monde entier.

La France a l'intention d'en fonder de nouvelles pour favoriser les progrès du commerce français, en Extrême-Orient et dans l'Amérique du sud.

Parmi les autres pays d'Europe, la Hollande compte sept chambres de commerce à l'étranger dont une récemment ouverte à Smyrne; l'Espa- gne en a Irois, l'Italie et la Belgique chacune deux. L'Allemagne n'en a qu'une, à Bruxelles, qui, au demeurant donne pleine satisfaction à tous les commerçants allemands. Depuis assez peu de temps, la Russie également a deux cham- bres de commerce, à Paris et Alexandrie.

Quelques grandes places du commerce inter- national , telles que Paris, Constantinople, Lon- dres, etc., sont le siège de plusieurs chambres de commerce étrangères. C'esl ainsi qu'à Lon- dres, on trouve celles des Etats-Unis, de l'Au- triche-Hongrie, de Belgique, de France, des Pays-Bas, d'Italie et d'Espagne.

Jusqu'ici, la Russie ne comptait pas de cham- bre de commerce à l'intérieur. Elle va en créer une à Saint-Pétersbourg, et le conseil municipal de Kiew s'occupe d'en fonder une autre.

LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE ⁶⁷⁷

Les rebuts de la poste en France

Le nombre des objets de correspondance de toute nature qui, pour une cause quelconque, n'ont pas été remis à leurs destinataires et ont été versés en rebut, l'année dernière, s'est élevé à 2.436.225, dit le Monde économique.

Au point de vue des motifs de non-distribution, ce chiffre se décompose comme suit :

Inconnu 1.385.669 Parti sans laisser d'adresse . . . 285.284

Refusé . 191.548

Adresse incomplète 118.190 Destinataire décédé 61.132 Nom commun à plusieurs per-

sonnes (omission du prénom) . 40.755 Objets non réclamés à la poste

restante 353.647 Ces objets n'ont pu être renvoyés a u x expédi-

teurs ou a u x destinataires que dans la proportion de 65°/o; il dépendrait du public que cette pro- portion fût plus importante, en indiquant dans les lettres le nom et l'adresse de l'expéditeur.

Il est rappelé que les objets de correspondance de toute nature s u r la suscription desquels se trouvent indiqués, soit par un timbre, soit par une mention manuscrite, les noms et les domi- ciles des expéditeurs, sont renvoyés à ces der- niers, immédiatement et directement sans tran- siter par le service des rebuts.

Paris sans pain

La grève de l'alimentation a commencé offi- ciellement mercredi matin. Le public ne s'en est guère aperçu, et pour cause. Dans les restaurants les épiceries, les charcuteries, le personnel est au complet, et il n'y a pas davantage de grève des confiseurs.

En revanche, les boulangers ont cessé le tra- vail dans un grand nombre de boulangeries.

Quoiqu'il en soit, plusieurs centaines de bou- langers se sont réunis à la Bourse du travail.

Les bijoutiers, en grève depuis un mois, et les chômeurs des divers corps de métiers s'étaient

joins à eux. Il en est .résulté un meeting nom- breux et mouvementé, au cours duquel de viru- lents discours ont été prononcés, réclamant tous la suppression des bureaux de placement.

D'après les dernières nouvelles, la grève gé- nérale fera fiasco.

Nouvelle édition du tarif de poche postal

Le tarif de poche postal pour la Suisse et l'é- tranger a été édité à nouveau dans les trois lan- gues nationales pour le 1e r courant. On peut se le procurer, au prix de 40 cts., auprès des offices de poste.

Cartes postales illustrées

Plusieurs administrations, entre autres celles de France et de Grande-Bretagne, ont autorisé récemment la circulation, dans leur service inté- rieur, de cartes postales illustrées dont le recto est divisé en deux parties, séparées p a r un trait vertical et dont l'une, celle de gauche, qui ne peut excéder la moitié du recto, est destinée à recevoir la correspondance, tandis que celle de droite est réservée à l'adresse du destinataire.

En vue de donner satisfaction à un désir qui lui a été exprimé l'administration des postes suisses consent à ce que les cartes illustrées conditionnées de cette façon qui parviendraient de l'étranger en Suisse, qu'elles portent ou non de la correspondance au recto et quelle que soit leur provenance, soient jusqu'à nouvel ordre r e - mises a u x destinataires sans perception de taxe, à condition qu'elles n'aient pas été frappées du timbre « 7'» par l'office d'origine, qu'elles soient régulièrement affranchies a u x tarifs des cartes postales et qu'elles remplissent les autres condi- tions imposées à celte catégorie d'envois.

De même, les cartes de l'espèce consignées en Suisse à destination de la Suisse, de la France et, sauf avis contraire, de la Grande-Bretagne et de l'Irlande peuvent, jusqu'à nouvel ordre, éga- lement être admises à la circulation comme cartes postales.

Nouvelles diverses

L e s c h e m i n s d e f e r - d e l ' E u r o p e . — L'Of- ficiel \ieni de publier le tableau des longueurs

actuelles des voies ferrées dans les différents pays d'Europe, avec diverses indications accessoires dont nous ne reproduirons que le nombre de ki- lomètres par 10,000 habitants. Ces chiffres s'ap- pliquent à la date du 1e r janvier 1903.

Donc au commencement de l'année courante, la longueur des chemins de fer livrés à l'exploi- tation était: Allemagne, y compris l'Alsace- Lorroine, 53,700 kilomètres ; Autriche-Hongrie, 3 8 , 0 4 1 ; Belgique 6,629; Danemark, 3,105; Es- pagne, 13,770; F r a n c e , 44,654; Grande Bretagne et Irlande, 35,591 ; Grèce, 1,035; Italie. 15,942;

Luxembourg, 4 4 6 ; Norwège, 2,344; Pays-Ras, 2 , 8 4 5 : Portugal, 2,409: Roumanie, 3.177; R u s - sie et Finlande, 52,339; Serbie, 5 7 8 : Suède, 12,177 ; Suisse, 3,997 ; Turquie, Bulgarie et Rou- mélie, 3,142; Malte, Jersey et Man, 110.

Le nombre de kilomètres par 10,000 habitants e s t : en Allemagne, 9 , 5 ; en Autriche-Hongrie, 8 , 1 ; en Belgique, 9 , 9 ; en Danemark, 1 2 , 7 : en Espagne, 7 , 7 ; en France, 1 1 , 5 ; en Grande-Bre- tagne et Irlande, 8 , 6 ; en Grèce, 4 , 3 ; en Italie, 4,9; en Luxembourg 19,6 ; en Norwège, 1 0 , 6 : en Hollande, 5 , 5 ; en Portugal, 4 , 4 ; en Rouma- nie, 5 , 4 ; en Russie et Finlande, 4 , 5 ; en Serbie, 2 , 3 ; en Suède, 2 3 , 9 ; en Suisse, 1 2 ; en Tur- quie, etc., 3 , 1 .

La longueur totale des voies ferrées d'Europe est de 296,051 kilomètres.

Cote de l'argent

du aG Décembre i go3

Argent fin en grenailles . . f r . 98.— le kilo.

A r g e n t fin l a m i n é , devant servir de base pour le calcul des titres de l'argent des boites de montres fr. 100.— le tili . Change sur P a r i s . fr. 100.13'/*

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