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POUR L'UNITÉ DES FORGES eATflOLIQUES
Préface de
Ms'
Gibier,évêque
de Versailles.Introduction de Ms'
Giray, évêque
de Cahors.LES LEÇONS d'uN DEMI-SIiÈCLE d'hISTOIRE
:-: :-: :-: :•: française :-: :-: :-: :-:
les a unions catholiques diocesaines »
:-; :-: >: et leur avenir :-: :-: :-:
« l'union des catholiques » EN ITALIE
:-: :-: Allemagne, Amérique, etc. :-.* :-:
l'organisation des forces catholiques
:-: :-: et les derniers papes >: :-:
VERS « l'internationale CATHOLIQUE »
J.
DE GIGORD,
ÉDITEUR, 15,RUE
CASSETTE, PARIS.1924
<
l'HEURE DU
SAJfGî(Dramesocial),préfacede M. Georges Goyau, de l'Académie Française, 10® édition. -^ Paris,de Gigord 3^ »
AMES NOUVELLES/
10^ édition,préface deM.RenéBazin, de l'Académie Française [Couronné par VAcadémie Française et par le Comité de littératurespiritualiste).—
Paris, de Gigord 6 »
LE TRAIN ROUGE
: 4^ édition.—
Paris, Beauchesne,117, rue de Rennes 7 »
DE L'ART A LA
FOI : 4^ édition.—
Paris,G.Beauchesne. 3 »LE CHEMCf-DES-DAMES
(Carnet d'un Territorial), 4^ édi- tion.—
Paris, Bloud et Gay, 3, rue Garancière 4 »L'UNIQUE
(Drame social), en collaboration avec R. Plus.—
Paris, Lethielleux, 22, rue Cassette 4 »CAVALIERS DE FRANCE!
(Préface du général Cherfils);4e édition.
—
Librairie Académique Perrin, Paris,35, quai des Grands-Augustins , 7 »
POUR LA
JUSTICE SCOLAIRE; la R. P. S.—
Action Populaire, "Editions Spes", 17, rue Soufïlot, Paris.. 6 »
CROIRE, nouvelle édition, préface de M. Georges Goyau, de l'Académie Française.
—
Paris, Bloud et Gay,3, rue Garancière 6 »
L'UNION CATHOLIQUE
IMPRIMATUR
J.
DÉLIES
^' g'
E.
ROUFFIAC
Tolosœ, 28/9/1923.
POUR L'UNITÉ DES FORGES CATHOLIQUES
Préface de M^^^ Gibier,
évêque
de^ Versailles.Introduction de N[^
Giray, évêque
de Cahors.LES LEÇONS d'un DEMI-SIÈGLE d'hISTOIRE
:-: :-: :-: :•: française :-: :-: :-: :-:
les (c unions catholiques diocesaines »
:-: :-: :-: et leur avenir :-: :-: :-:
« l'union des catholiques » en ITALIE
:-: :-: Allemagne, Amérique, etc. :-: :-:
l'organisation des forces catholiques
:-: :-: et les derniers papes :-: :-:
vers « l'internationale catholique »
J.
DE GIGORD,
ÉDITEUR, 15,RUE
CASSETTE, PARIS.1924
pour tous pays.
r
pré'fage
Par
MgrGIBIER, Évêque
de Versailles.LE GODE DE L'ORGANISATION DIOCÉSAINE
L'organisation diocésaine, telle
que nous venons de
larésumer dans une
récentebrochure
(1), estune
desgrandes
préoccupationsde
notre charge épis- copale et, depuis dix-septans que nous sommes à
Versailles,
nous
travaillons sans relâche à réaliser cette organisation. Publications, articles, tracts^communiqués,
déplacements, congrès, journées, rien n'a été négligé et tout a été faitdans
ce but,auquel nous attachons une importance
capitale.Cent
et cent fois,nous en avons
parlé, soitau
clergé, soitaux
fidèles, etnous
regrettonsseulement de
n'en avoir parlé ni assezsouvent
niavec
assezde
force etde
conviction conquérante...Il est très difficile
de
modifier et d'améliorer la(1) Le code d^Organisation diocésaine, petite brochure de- 120 pages, est en vente, au prix de 1 fr. 50, dansles bureaux de- l'Action sociale de Seine-et-Oise, 5 his, -rue d'Anjou, Versailles..
Le
même
sujet est étudié et traité à fond dans notre volume : Programme d'Organisation etd'Action catholique, chez Lethielleux,.édit., rue Cassette, Paris.
manière de
penser et d'agir deshonnêtes
gens.Nous n'avons
ni l'ambition ni l'espoirde
les convaincre tous. Puissions-nousdu moins
les faire réfléchir et suggérerà
quelques-uns des pensées salutaires et des déterminations opportunes!Nous
accomplis-sons
un
devoirde
conscience.Que Dieu nous
éclaireet
nous
aide!I
La nécessité de l'organisation diocésaine.
L'autre jour, le 3
novembre
1922,au lendemain-
•de
son grand voyage dans
l'Amérique,du
Sud,M^r
Baudrillard, s'adressant à la jeunessede T
Ins- titut catholiquede
Paris, s'est écrié :ce
Nous
tous, peuples latins,nous sommes
rongéspar un mal
redoutable quimet
en péril les plusbeaux dons
de notre nature. C'est Tindividùalisme,un
indi- vidualisme outrancier et néfaste.a Si à nos qualités
nous
joignions, nous. Français, l'esprit de discipline et d'organisation, d'unemanière
habituelle etnon
par à-coups,nous
serionsun
super-peuple,
une
supernation. »Même dans
notre vie catholique françaisenous sommes
les esclavesde
la tristemode du chacun pour
soi, quinous empêche de nous
solidariseravec
la corporation religieuseà laquelle
nous appartenons;
nous soinmes
les esclavesd'un
individualisme invé- téré, quinous exténue
depuis plusd'un
siècle et quianéantit
en quelque
sortenos
forces religieusesen
les réduisant à l'état
de
dispersion etde
poussière.Quoi donc?
Est-ceque
TÉglisede France
a besoin d'être organisée?Expliquons-nous
: l'organisationfondamentale, canonique
et hiérarchiquede
l'Églisede France
n'estpas
à inventer. Elle existe et elles'emboîte
dans
l'organisation généralede
l'Église catholique qui seramène
à ceci :Les
fidèlesne
fontqu'un
avec leurs curés; les curés ne fontqu'un
avec leurs évêques, les évèquesne
font qu'un avec lePape, qui ne
faitqu'un avec
Jésus-Christdont
il est le vicaire...Il
ne
s'agitnullement de
toucher à cette organi- sationfondamentale, canonique
et hiérarchique,divinement
instituéepar
le Christ. Il s'agit seule-ment de
la rendre efficaceen
l'adaptantaux
besoinsnouveaux
de la religionen
France...Que
l'Églisede France
ait besoind'une
organisa- tion nouvelle, cela résulted'abord de
la carence etde
la défaillance de VEtat. Autrefois l'État respectait, assistait et protégeait la religion.Aujourd'hui
l'État, se déclare indifférent,
quand
ilne
semontre pas
hostile à l'égard
de
l'Église. Lisons l'article2 de
la loide
Séparationdu
9décembre 1905
: «La Répu-
blique
ne
reconnaît,ne
salarie,ne subventionne aucun
culte. »Le moins qu'on
puisse dire, c'estque
l'État français se désintéresse de la question reli- gieuse.
Comment remédier
à cette défaillancede
l'Étatqui
s'abstient, qui se dérobe, qui retireson budget,
sa collaboration,souvent même
sa bienveillance?Une
organisation nouvelle estabsolument
nécessairepour
faire ceque
l'Étatne
fait plus,pour
tenir la placeque
l'Étataabandonnée, pour donner
à l'Églisede France
les appuishumains que
l'État a cesséde
lui
donner
etdont
ellene
saurait se passer.Que
l'Églisede France
ait besoin d'une organi- sation nouvelle, cela résulte,en second
lieu,de
la rupture de Vunité religieuse. Autrefois, l'unité reli-^gieuse existait partout,
dans
la famille,dans
la profession,dans
la cité,dans
la nation.La
pluspetiteparoisse était
une
force organisée et vivante,un mécanisme dont chaque
paroissien étaitun
roûa:ge,un
seultroupeau
sousun
seul pasteur.Cet heureux
passé est, hélas! depuislongtemps
disparu et cene
sont ni les lamentations ni les malédictions qui le feront revivre...Que
l'Églisede France
ait,besoind'une
organisa- tion nouvelle, cela résulte, enfin, deV
isolement des Pasteurs.On
s'estaccoutumé, en
France, à consi- dérer le prêtrecomme un homme
séparéde
ses entourspar une
cloison artificielle,comme un
fonc- tionnaire chargésimplement de
fournir l'exercicedu
culte àceux de
ses paroissiens qui le réclament.Ce concept de
la vie sacerdotale faitvéritablement
pitié, tant il est médiocre, tant il contredit à
fond
laGomment remédier
à l'isolement desPasteurs?
Une
organisation nouvelle estabsolument
nécessairepour
assurerau
clergé la collaboration des laïques, touten sauvegardant
les règlesimmuables de
la sainte hiérarchie, c'est-à-dire la subordination desfidèles à la direction
de
leurs chefs spirituels.II
La structure de l'organisation DIOCÉSAINfe §
L'organisation diocésaine est nécessaire.
Nous
ajoutons qu'elle est possible.
Comment
la réaliser?Le
plusbeau
des projets n'est rien sans le dispositif qui le réalisera. Voicidonc comment nous concevons
la structure
de
l'organisation diocésaine.L'Église
de
France,en
ces dernières années, a \subi
une grande
défaite. Elle a toutperdu
: sa situa- ; tion officielle, son budget, ses propriétés, ses écoles, ses congrégations. Or, lemouvement
instinctifde
toutearmée battue
estun mouvement de
con- centration.Nous
l'avons déjà dit et la chose n'est pas plus claire,mais
aussi claireque
le jour.Tout
l'avenir
de
l'Églisede France
est là,dans
la con- centration des forces religieuses SLutour des Pasteurs.C'est
une
questionde
vieou de
mort. L'Églisede France
doit segrouper
tout entière sur lecœur
et
dans
lamain de
ses chefs spirituels.Je
dis tout entière, c'est-à-dire les laïques unisà
leur clergé
dans
la conservation et le développe-ment de
la vie catholique...Soyons
unis et organisésautour de
l'évêquedans
le diocèse,autour du doyen dans
lecanton,autour du
curédans
laparoisse.L'organisation diocésaine a
son
centredans
la ville épiscopale.L'évêque
a prèsde
luiun
conseilou Bureau
diocésaincomposé de
prêtres etde
laïquesqu'il choisit
lui-même
etavec
lesquels il délibère sur les orientations et les impulsions qui sont àdonner à
tous lescantons
et à toutes les paroissesdu
diocèse.Les
cinqCommissions du Bureau
diocésain s'oc-cupent respectivement
desœuvres de
religion etde
piété, desœuvres d'enseignement
et d'éducation, desœuvres de
presse etde propagande, des œuvres de
persévérance etde
jeunesse, desœuvres
chari-tables et sociales. .
Le Bureau
diocésain adeux
assemblées géné- ralespar an
et les réunions particulières desCom-
missions.
L'Évêque
etson Bureau
diocésainont
plusieurs organes d'exécution,^avud
lesquels ily
a lieude
citer la Direction diocésaine
de l'Enseignement
libre
pour
les écoles, la Direction diocésaine desŒuvres de
jeunesse et surtout l'Action socialede
Seine-et-Oisepour
lesœuvres
charitables et sociales..Cette dernière Association, déclarée
Conformément
à laloidu
l^rjuillet 1901,fondée
le9novembre
1912,a rendu pendant
la guerred'éminents
services et continue, après la guerre,de
se tenir à la disposi- tionde
tous les besoins.L'organisation religieuse diocésaine, qui a son centre
dans
la ville épiscopale,rayonne dans
lecanton
sous la directiondu
doyen,avec
leComité
cantonal qui délibère et le Secrétariat cantonal quiexécute.
Le Comité
cantonal estcomposé de
tous les curésdu canton
etd'un homme ou deux
prisdans chaque
paroisse. Il se réunit
autant que
possible trimes- triellement et s'ingénieà
lancerou
à organiser lesoeuvres cantonales, paroissiales
ou
interparoissiales.Le Doyen
etson Comité
cantonalpossèdent
égale-ment un organe
d'exécution qui s'appelle cheznous
le Secrétariat cantonal, c'est-à-dire
un Bureau
reli-gieux et social qui
ne
fait ni politique niaumône
et
dont
la fonction principale estde
rendre des services à tout le canton.Le
Secrétariat cantonal aun
siègeouvert
à toutle
monde, un
gérantbénévole ou
appointé,un
budgetcomposé
des apportsde chaque
paroisise et des sub- ventions desœuvres.
Il est le centre qui relie et le
moteur
quimet
enbranle toutes les activités bienfaisantes
du
canton,soit qu'il agisse sur place
par
ses propresmoyens,
soit qu'il s'adresse
aux Commissions
d'exécutiondu Bureau
diocésain,avec
lesquelles il se tient en contactpermanent.
L'organisation religieuse diocésaine a
son
centredans
la ville épiscopale etson rayonnement dans
le canton. Elle
va
plus loin et elle s'étendjusque dans
la plushumble
paroisse,où nous trouvons
le curé qui dirige, leComité
paroissialou
interparoissial- qui délibère etle Correspondantlocalquiexécute...Aidé de
sonComité
paroissial, leCuré groupe dans
sa paroisse les différentes catégories qui s'ap- pellent legroupement
deshommes,
legroupement
des
femmes
chrétiennes, legroupement
des jeunesfilles, le
groupement
des jeunesgens
et il rattache cesgroupements locaux à
laFédération
cantonaleet à la
Fédération
diocésaine.Aidé de son Comité
paroissial, leCuré groupe dans
sa paroissenon seulement
les catégories,mais
les professions et les intérêts : syndicats, mutualités, achats
en commun,
caissesde
crédit, associations scolaires, sectionsde combattants,
cerclesde
fer- mières, etc., et tous cesgroupements
particuliers,illes affilie
par
lecanton
etpar
le diocèseaux grandes
organisations nationales qui,
en
s'incorporant les associations isolées, leurcommuniquent
la vie de.l'ensemble et la force
du
tout...Voilà tout. C'est simple, c'est logique, c'est pra- tique.
Sur
le papier, ce plan généralpeut
paraîtrecompliqué; en
réalité, il s'applique assez facilementet, grâce à l'impulsion
du
zèle etdu dévouement,
toutmarche comme de soi-même, avec une
vitesse sanscesse accélérée etun rendement de
centpour
un.D'ailleurs,
T
organisation diocésaineprend tout son développement
et touteson ampleur au
fur età mesure
qu'elle s'affirme et se manifeste. Ilvaut mieux
produire la vieque
d'en décrire les lois.Ce ne
sontpas
le^ alchimistes,mais
les réalisateurs quimènent
lemonde
:dans
les journées diocésaines,dans
les congrèscantonaux ou
intercantonaux,dans
les journées cantonales,dans
les manifestations .paroissialesou
interparoissiales,du
centreaux
extrémités, les forces religieuses se rencontrent et se tiennent, se concentrent et
s'augmentent en
s'exerçant...
III
Le rendement de l'organisation diocésaine.
L'organisation diocésaine est nécessaire et pos-
sible. Il
nous
reste à dire qu'elle est féconde.Après
avoir étudié sa nécessité et sa structure, constatonsson rendement.
L'organisation diocésaine est
en même temps
religieuse, bienfaisante et apologétique, et ce triple caractère explique son
rendement
certain.L'organisation diocésaine est religieuse, essentiel-
lement
religieuse.Donc,
elle reste étrangère àtoute
politique stérile et divisante.La
religion est à tous, la religion estpour
tous.Le
catholicisme est trop largepour pouvoir
entrerdans un
parti, toujoursvariable et plus
ou moins
étroit; il est assezample pour embrasser
tous les partis de liberté, d'ordre etde justice. L'organisation diocésaine n'est inféodée à
aucun
parti,ne
s'occupepas
de laforme du
pouvoir,ne
semêle jamais aux
agitations électo- rales...Parce
qu'elle est religieusedans
ses principes, l'organisation diocésaine est bienfaisantedans
son action. Jésus-Christ a passéen
faisant le bien.Sa
divine religion s'ingénie à faire lamême
chose.C'est
dans
l'ordre.Les
prêtres, ministresde
Jésus- Christ, et les catholiques, disciplesde
Jésus-Christ, s'unissent et s'organisentpour marcher
plus sûre-ment
et plus efficacement .sur les tracesde
leur divin Maître.Qui
pourraity
trouver à redire?...L'organisation diocésaine est essentiellement reli- gieuse, chrétienne, évangélique et bienfaisante.
Elle n'est
pas seulement
la manifestation,mais
encore ladémonstration de
notre foi.Éminemment adaptée à
la naturehumaine
et à la mentalitéde
notretemps
etde
notre pays, elle estpar
excellence apologétiquedans
ses résultats.Notre
organisation diocésaine est faite surtoutde
services rendus. C'est laméthode conquérante
qui réussit toujours et partout. Recueillons ces quelques parolesdu
Catholique d'action :«
La
meilleuremanière
decombattre
quelqu'un,c'est de lui faire
du
bien...Tu
voudrais tesmains
défends-la surtout à force de
bonnes
œuvres. Situ
supportesque Timpie
ait plus de zèleque
toipour
les intérêts matériels,
on
se,méfiera de toiquand
tuviendras à parler des intérêts de Tâme... »
En
résumé, le meilleurmoyen
d'évangéliser leshommes,
c'estde
leur porter le trést)r de la religionenveloppé dans
lesœuvres de
charité,de
justice etde prévoyance, enveloppé dans
des servicesrendus.
Ce moyen,
qui a toujours réussi, est particulière-^ment adapté
à la mentalité actuelle. Sinous vou-
ionsque
notre organisation diocésaine soitmoins
discutée et plus opérante, présentons-la sous l'aspect . séducteur
de nos
services rendus, plutôtque
sousl'angle aigu
de nos
droits revendiqués.Tandis que
la plupart
de
noscontemporains
résistentaux
atti-^rances
de
la vérité, ilsne
sontpresque jamais
insen-sibles
aux
attirances de la bonté...Pour
plaiderune
cause et la gagner, l'éloquence des faits et des chiffres, l'éloquencedu
dossier doit s'ajouter à l'éloquencepurement
verbale.La
cause religieuse, la cause catholiquene manque p^s
d'ora- teurs et d'écrivains qui ladéfendent
merveilleuse-ment par
la parole etpar
laplume.
Il fautautre
chose. Il fautun
dossier.Quel
est-il?Ce
sontnos
services rendus. Il est probable, disons
mieux,
ilest certain
que
l'Églisede France
n'auraitpas
besoin<ie
beaucoup
parler et qu'elle s'imposeraitimmé-
diatement
à la confiancede
tous le jour où,dans chaque
diocèse, l'organisation religieuse donnerait tout sonrendement
charitable et social.Ge ne
sontpas
là des théories.Ce
sont des faits.L'organisation diocésaine a
un
passé quimontre
sonrendement
réalisé.Depuis
plusde
dix ans,nous
la
voyons
fonctionner sousnos
yeux.Que de
ser-vices n'a-t-elle
pas
rendus, soit avant, soitpendant,
soit après la guerre?...
Dès
lesannées
qui précédèrent la guerre, de1908 à
1914, notre organisation diocésainedonnait
des signes de vieque nous n'avons
point oubliés : con- férencesdans
tous les coinsdu
diocèse,groupements
paroissiaux partout multipliés et imposants; jour- nées et congrèsdans bon nombre de
cantons,initiatives heureuses et fécondes prises
par
quelques-uns
denos
Secrétariatscantonaux,
en particulierpar ceux de
Versailles,de
Saint-Germain-en-Laye,de Mantes, d'Écouen, de
Luzarches,de Chevreuse
et surtout de Corbeil...Puis vint la guerre
avec
ses angoisses, sesj'uines et sesannées
câlamiteuses.Les dévouements
indi- viduels étaient insuffisants; seule, l'organisation diocésaine, en concentrant des énergies dispersées,put
suffireau soulagement de
tantde
détresses.Dans chaque
paroisseou
àpeu
près, lecorrespondant
local, et,
dans chaque canton ou
àpeu
près, le secré- taire cantonal se tienten
contactpermanent avec
l'Action sociale de Seine-et-Oise qui
développe
sesservices et qui étend
son
influence à lamesure
des circonstances etde
tous les besoins.Ce
sont les envoisaux combattants
etaux
pri-sonniers
par
expéditions collectivesou
colis indivi- duels.C'est la
correspondance avec
les soldatsdu
frontou en
captivité qui leurapporte
tout à la fois le réconfort et la consolation et relève leurcourage avec
leur moral.Ce
sont lesdémarches
faitesen vue de
rechercherles traces des disparus
dont
lemystère
des derniers jours brise tant de cœurs.C'est l'aide
aux pauvres
femme;s, en particulieraux
famillesnombreuses, par
leplacement
et letravail à domicile.
Ce
sont les consultations juridiques et médicales qui diriment les cas embarrassants, soutiennent lespauvres
santés etsauvent
la vie des tout petits.C'est la relève
de
l'or et la participationaux emprunts pour
la défense nationale.Ce
sont les conférences patriotiques faites partoutpour
prêcher la patience, soutenir les populations et préparer la victoire finale., C'est la répartition
de
secoursaux
orphelinsde
la guerre, les
marrainages
américains, les alloca- tionsaux veuves
etaux
ascendants, l'assistanceen
argent eten
natureaux
réfugiésdu
nord,du Pas-
de-Calais,
de
l'Aisne, de laSomme, de
laMarne, de
la Belgique. -
Ce
sont lesrenseignements
sansnombre
et lesconstitutions
de
dossiersde
secoursimmédiat, de
pension, d'allocation, etc.Ce
sont les sacsde
graines potagèresenvoyés
soit sur le front, soitdans
lecamp
retranchéde
Paris.C'est le
développement
et la création d'établis^sements, d'orphelinats, d'internats professionnels^
pour
les orphelins, les enfantsabandonnés,
lesapprentis...
Si incomplètes
que
soient ces indications, ellesnous
révèlent suffîsaniment les millions quiont
été dépensés, les services quiont
été rendus, les soula-gements
d'ordre matériel et spirituel qui ont été procuréspar
l'organisation diocésaine,du
plushumble hameau à
la ville épiscopale,pendant
la période tragiquede
lagrande
guerre...Notre
organisation Cbt antérieure à la guerre etelle lui survit. Elle fonctionne
même avec
plusde
féconditéque
jamais,- car elle a fait sespreuves
etelle a conquis la ccnfiance de tous,
même
despou-
voirs publics. Elle a pris sa place
dans
l'Assistance publique,dans
lesComités départementaux des
mutilés et desveuves
de guerre, des Pupillesde
la nation,de
l'enseignement technique,etc. Nous
n'en faisons
pas
étalage,mais nous en som.mes heureux
etnous tenons à
remercier lesAdministra-
tions d'avoir bienvoulu
faire appelà
notremodeste concours
età notredévouement
aussi loyal qu'absolu.Aujourd'hui
donc,avec
son autorité agrandie et incontestée, notre organisation diocésaine continuede
vivre et d'agir. Ellerend
des services d'ordre religieux et d'ordre profane...Elle a
un
avenir qui fait pressentir sonrendement
possible,
he
jour viendra-t-iloù
elleépanouira
toute sa virtualité en ce diocèse etdans
tousnos
diocèses deFrance? Pourquoi
pas?...A
ses soldats de l'armée d'Italie,Bonaparte
disait :« Il
ne
fautpas vous
le dissimuler,vous
n'avez rien fait, puisqu'ilvous
reste encore à faire. » Ainsi se doit dire l'apôtre.A l'œuvre par
l'organisationdu
diocèse!Ne
regardons pas en arrière le travail fait et bien fait; regardonsen avant
le travail à faire et àmieux
faire!Et comme
a ditRené Bazin
:<(
N'ayez
paspeur
des échecs, lepremier
est néces-saire, car il exerce la volonté.
Le second peut
êtreutile. Si
vous vous
relevezdu
troisième,vous
êtesun homme, vous
êtescomme
le raisin, qui n'estjamais
sibon que
s'ilmûrit
sur les cailloux. »Et
puis, souhaitonsque
l'organisation diocésaine se réalisedans
tous les diocèses de France!Dans une
forêt il
y
a l'arbre sur lequel est construit le nid, et,pour
sauver le nid, il faut protéger l'arbre et sur-veiller la forêt.
Le
nid, c'est la paroisse; l'arbre c'est le diocèse, et la forêt c'est l'Églisede
France...Pourquoi, sous la souveraine autorité et l'efficace direction
de
l'épiscopat français,ne
verrions-nous pas apparaîtreune
puissante et bienfaisante fédé- ration catholique et nationale,composée de
quatre-vingt-six
bureaux
diocésains etdans
laquelle,du sommet
àlabase,toutsetiendraitet agirait ensemble, depuisTévêque,
chef et.maître dans
son diocèse, jusqu'àl'humble
etdévoué
laïque,correspondant
local
dans
le dernier deshameaux,
et tout cela au-dessus eten
dehorsde
toute politique, rienque dans
l'intérêtde
la religion et desâmes
etpour
le biende tous?
En
vérité,avec une
telle^organisation, ily
aurait,sans trop tarder, en France,
du nouveau dans
l'ordre
du
salut religieux,moral
et social,dans
l'ordredu perfectionnement
desâmes, de
la famille,de
la profession,de
la cité tout entière.Dans
lesannées
qui suivirentnos
défaites de 1870,un
jourque
lejeune
président delaLigue
despatriotes, Déroulède, insistaitpour
associer à l'unede
ses entreprises levieux Renan,
sceptique et désabusé,Renan
lui dit : «Jeune homme,
laFrance
semeurt.
Ne
troublezpas
son agonie. »Renan
estmort en doutant
dela vitalité française.Il a cru
que
les nouvelles générations vivraientde l'ombre d'une ombre
etmourraient
d'inanition morale. Il s'estheureusement trompé. La France veut
vivre et voiciqu'au
soleil de la victoire,malgré
les
nuages
inévitables qui passent et repassentdans
le ciel, renaissent
du beau
et fertile sol deFrance
les
œuvres
indispensablesau relèvement du pays
et garantes de son avenir. Il
importe que
les catho-liques soient à la tête
de
cemouvement
de résurrec-tion et
de
vie : Curent bonis operibus praeesse qui credunt Deo. Jlimporte que
les catholiques soient organisés. L'organisation diocésaine, qui est Vœuvre
des œuvres, doit
donc
êtreen
tête denos
projetscomme de nos
réalisations. Faisons-luidonner
tout sonrendement
possible. Ily va de
laRestau-
ration
de
la patriepar
laRestauration de
la reli-gion! (1)
f Charles^
Evêque de Versailles.
(1) L'organisation des forces catholiques estunequestion impor- tante, mais combien délicate surtout ence qui concerne lecontact entre la Religionet la Politique!
L'exposé de mes idées sur ce sujet brûlant se trouve très
nettement tracé dansdeux de mes volumes :
1° Agirsur notre peuple, pp. 116 à 145. Lethiellsux, Paris; 20 Patrie, chez Téqui,Paris, pp. 312 à381.
(Versailles, 2 janvier 1924).
CAHORS Par
Ms'OIRAY, Évêque
de Cahors*7
L'UNION CATHOLIQUE
Cahors, le 29 septembre 1923, en la fête de saint Michel, Archange.
Cher et Vénéré Père,
Vous m'avez communiqué
lemanuscrit de
l'ou-vrage que vous
allez publier surV Union
catholique, etvous me demandez
quelques lignes d'introduc- tion; c'estme donner par
làune
nouvellepreuve
de confiance : je latrouve même
excessive etquelque peu
embarrassante. Mais, c'estévidemment
à titrede
Quercinoisque vous
faites cettedémarche
auprès<ie votre évêque; et,
par
ailleurs,vous avez
tant et si bien travaillé,dans
votre diocèse d'origine, à cetteœuvre
primordiale,sichèreàvotrecœur
d'apôtreet à
mon âme de
pasteur,que
jevous
doisun témoignage
publicde ma
reconnaissanceou
plu- tôtde
notreunanime
reconnaissance cadurcienne :le voici sous la
forme
d'une adhésion trèssympa-
thiqueaux
idées directrices etaux méthodes
expé- rimentalesde
votre plan fédéral, car votrelivre, qui se présente delui-même,
n'a besoind'aucune
lettre liminaire et,moins
encore,d'aucune recomman*»
dation,
pour
s'imposer à rattention des esprits avisés et réfléchis,vraiment
soucieux des graves intérêtsde
la Religion, de l'Église etde
la France.Il
me
suffira,pour repondre
à votre désir,de
« diresimplement
ceque nous avons
tentédans
leQuercy
», à l'effet depromouvoir,
cheznous
aussi et trèsmodestement,
cette organisation diocésainedes
forces catholiques. Mais,que
pourrais-je ici raconterque vous ne
sachiez déjàvous-même? N'avez-vous
pas étémon
collaborateurdans
la réalisation pro- gressive de ceIvaste projet? Plusieurs fois à
Roc- Amadour
et à Cahors,pendant
la missiondu Carême
dernier,vous
êtes intervenu efficacementpour encourager
cemouvement, pour
l'accélérerdans
la ville épiscopale et le faireaboutir enfin,pour
le
propager
ensuitedans
le Quercy.Les
résultats ainsiobtenus
sont très satisfaisants; ils seront dura- bles etsaintement
contagieux :41 n'y a qu'àmarcher dans
la voie qui s'ouvre etque nous avons
frayée, côteà
côte,vous comme
pionnier, etmoi comme
guide, sinon
comme promoteur.
De
fait, je dois reconnaître que,dans
l'espèce,l'initiative n'appartient
pas
à l'évêque actuel,mais
à sonvénéré
prédécesseur,devenu
notremétro-
politain. C'est bien
M^^
Cézérac qui a lancé l'idéepremière
en 1913, lorsde
sonCongrès
eucharistique diocésaintenu
àRoc-Amadour.
Donc,
le 8 juinde
cette année-là,une
conférence fut donnée, sous la présidence de M^'' l'évêquede
.Cahors, entouré de sesdeux
collèguesde
Tulle etde Clermont,
par M.
lecomte
d'Antinde
Vaillac, qui traitamagnifiquement
deV Union
catholiquepour en
déterminer la notion exacte,avec
l'esprit quil'anime, les buts qu'elle sepropose
et lesmoyens
qu'elle
emploie pour
réussir.Vous, mon
Père, qui déclarez, dès ledébut
de votre travail, qu'il sera «avant
toutdocumentaire
»,vous
liriezsûrement avec
intérêt cetexposé
lumi-neux
et très suggestif.Je ne
puisque
lerésumer
àgrands
traits.Comme
vous, l'orateurcommence par proclamer
bienhaut —
afinde
prévenirou
dedissipertouteéquivoque
irialveillanteque
«l'Union
catholique
ne
faitpas
depolitique et setientau-dessus de tous les partis »; puis,une
fois cepremier
pointéclairci, il rappelle, sans
y
insister^—
caron ne démontre pas
l'évidence—
le devoirurgent
descatholiques de s'organiser et
de
se défendre.Par
là se devine déjà
nettement V
esprit caractéristique de cetteUnion
placée d'abord sur leterrain religieux et sous la directionde
la hiérarchie ecclésiastique, et destinéeà grouper
entreeux
lesbons
catholiques des paroisses et des cantons,en vue
de laFédération
diocésaine et nationale.Par
là aussi apparaîtau grand
jour l'objectifenvisagé
pratiquement,
et l'on entrevoit,à
la lumière des principes et des faits, ceque
doit êtrel'Œuvre
elle-même, à l'époqueoù nous sommes, en France
et sous le
régime de
la loide
Séparation.Il s'agit
donc d'une œuvre
confessionnelleavant
tout,
à
plusieurs degrés, bienordonnée
et disciplinée,OÙ
l'activité catholique s'exerceen
étroite liaisonavec un Comité
paroissiaPà la base; mais, au-dessus,il
y
a leComité
cantonal, et leComité
centralau
chef-lieu
du département,
tandisqu'au sommet —
pour
servir de guide etde
lien—
ily
a l'évêqueavec
ses directives autorisées et ses interventions pério- diques.
A
cepremier but
poursuivigraduellement par V Union
catholique s'en adjointun
autrecomplé- mentaire
etcoordonnateur
: c'est la collaboration effective des laïcsavec
les prêtres,non pas
certespour
empiéter sur les attributionsdu
clergé et les fonctionsdu
ministère pastoralen
s'arrogeantun
droit d'ingérence
ou
de contrôle,non
pas dès lorspour
conduire les curésou
les juger et les gênerdans
l'exercice
du
zèle,mais pour
travailleravec eux de
concert, enamis respectueux
et déférents,comme
auxiliaires dociles et bénévoles, et donc,
pour
les seconder, les suppléerau
besoinou
les secourir, afinde
favoriser leur tâche bienfaisante.Enfin, le troisième
but que veut
atteindre l'Union
catholique, c'est
d'amener
les catholiques àprendre un peu mieux
consciencede
leur responsabilité à l'endroit des intérêts religieuxdu
pays,pour
lesy mêler hardiment, pour
leur inculquerune
mentalité catholique et sociale,pour
en faire des soutiens con-vaincus
et de véritables défenseurs de leurs droits, sisouvent méconnus
etimpunément
violés,par
suitede
leurs abstentions et de leurs compromissions.Le mot de Louis
Veuillot à l'unde
sesamis
quin'avait
pas
le fiercourage du grand
lutteur reste toujours vrai à notreépoque
d'aveulissement :«
Vous
croyez, disait-il, qu'ilvous
estpermis de
n'être chrétienque dans
la vie privée : c'est l'essencedu
poison révolutionnaire. »Les
pusillanimes qui raisonnentou
déraisonnent ainsi oublientque
l'Église est,par
définition,une
société spirituelle, « l'assemblée des pasteurs et des fidèles », et
que personne
n'a le droitde
se can-tonner dans
l'isolement :nous sommes
tous lesmem-
bres
de
ce corps mystique,nous devons
tous adhérer et coopérer à la viecommune
de la corporation.Mais
l'éducationdu
peuple, à ce point de vue, està
reprendrepar
la base; et il faut,pour
instruire lesfidèles et les appliquer à la restauration de l'ordre social chrétien,^ constituer d'abord des élites bien formées,
pour
avoir ainsi des entraîneurs, suscep- tiblesde
devenir des chefsde
file et de section, quisoientanimés de
laflamme
apostolique et décidésà, faire
autour d'eux une
discrètepropagande,
afin degagner
lamasse
indifférente et d'étendre lerègne
de Jésus-Christ.C'est grâce à ces recruteurs et à ces agents
de
liaison
que
lesgroupements
catholiquessontpossibles et salutaires : alors, ce sont desmesses d'hommes avec sermons
appropriésaux
besoinsde
l'auditoire;puis ce seront des réunions fréquentes
du
bureau, des assemblées populaires et régionales, des cercles d'étude, des conférences apologétiques, etc..Les
moyens
àemployer dans
le senséducateur
sontmul-
tiples et variables; ils sont
souvent
conditionnéspar
les occupations professionnellesou
les nécessités locales, si bienque
les modalitésde V Union
catho- liquepeuvent changer d'un pays
à l'autre,comme
les
programmes ou
les règlements adoptés,pourvu que
subsiste l'action catholiqueelle-même avec son
organisation diocésaine.Conclusion : ce qui importe, c'est.
— dans
ce cadreet.
avec
cet ebprit—
c'estde
segrouper
entre catho- liquespour
agird'un commun
accord,avec
confiance et persévérance,dans
l'espoir certainde
réussir etde
rendre service à la cause de la religion et de la patrie.Voilà,
mon
Père, des consignes qui concordent, ceme
semble, d'assez prèsavec
les idées et lesméthodes que vous
préconisez. Aussi bien, ces fortes paroles furentacclamées par
la fouleen
1913,et M^'' Cézérac les enregistra
pour
les sanctionner officiellement :«
Un
jour viendra, dit-il à ses auditeurs,où
jevous demanderai
de mettre en pratique les instructions reçues, et jecompte
sur vouslNous ne
voulons pas êtrer armée
des pleureurs et des résignés,nous
vou- lons être l'armée des conquérants. Mais,pour
cette action militante, il faut desâmes
pénétrées deT Eu-
charistie : il faut être des chrétiens en
dedans
parla vie surnaturelle; il faut aussi,
pour
régénérer là France, être des chrétiensdu
dehors par la vie apos- tolique. »A
cet appel, les meilleurs Quercinois répondirent aussitôt, et d'autres étaient prêts à les suivrequand
l'organisation diocésaine, à peine ébauchée,futarrêtée et
compromise par
ledrame
sanglant qui se pro-'longea plus
de
quatre ans...Nous
avions le devoir de reprendreen sous-œuvre
le plan primitif
pour en
essayerTexécution
inter-rompue par
lagrande
guerre et.Dieu
aidant,avec
le concours
de mon
clergé et le vôtre,mon vénéré
Père, voicique
la « végétation naissante » d'ily
adix
ans sereforme
sur la terredu
Quercy,avec une
vigueur nouvelle,mais vous
savezque
le sol aride des Caussesne
produit tropsouvent que
des reje- tons épars et lents à se développer : ilnous
faut tendre à lesrapprocher pour en
faireà
lalongue
lin faisceau
compact
et infrangible.•
«
Lorsqu'un
arbre est seul, écrivaitTauteur —
bien inspiré ce jour-là—
des Paroles d'un croyant, il est battu des vents et dépouillé de ses feuilles; et ses branches,au
lieu de s'élever, s'abaissentcomme
sielles cherchaient la terre.
«
Lorsqu'une
plante est seule,ne trouvant
pointd'abri contre l'ardeur
du
soleil, elle languit et se dessèche et meurt.a
Lorsque l'homme
est seul, levent
de lapuissancele courbe vers la terre, et l'ardeur de la convoitise des grands de ce
monde
absorbe lasève quile nourrit.«
Ne
soyezdonc
pointcomme
la plante etcomme
l'arbre qui sont seuls;
mais
unissez-vous lesuns aux
autres et
appuyez-
vous, et abritez-vous mutuellement.« Tandis
que vous
serez tous désunis, etque chacun
ne songera qu'à soi,vous
n'aurez rien à espérerque
souffrance, et malheur, et oppression...
- «