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commun en nous servant des moyens qui leur étaient propres. »

Et

c'est là l'œuvre essentielle d'aujourd'hui.

La

guerre

nous

apprit la nécessité

de

la discipline, de l'unité

de commandement.

Si la génération qui a

vu

<lu Volksverein tenue à Berlin, en mars1904, un député rendait compte des travaux et du succès du Centre et faisait appel à une concentration toujours- plus grande des forces catholiques :

« Regardez au delà des Vosges, disait-il; voyez ce qui se passe en France. Comment se fait-il que là-bas les francs-maçons impo-sent leur volonté, quelescongrégationsreligieuses soient dissoutes, les religieux proscrits, les sœurs chassées des hôpitaux et des écoles et que les plus graves périls menacent encore la religion?

C'est que dans ce pays les catholiques ne sont pas organisés :

ils sont les premiers coupables. »

(1) « Des découvertes de Pasteur, une notion fondamentale se dégageait pour tous : nous sommes gouvernés, nourris, tués par le peuple incalculable des infiniment petits... La doctrine pasteurienne constate la loi du nombre, elle découvre les sources de la vie et les causes de la mort dans une infinité d'êtres très faibles qui deviennent tout-puissants par leur réunion, qui triom-phent des plus robustes organismes. » (E. de Vogué, Devant le

siècle, p. 278-280) Et c'est ainsi que l'organisme catholique fut mis à mal en France. Mais ce qui fut, hier, cause de défaite peut devenir, demain, cause de victoire.

et fait la guerre recule

devant

cette tâche, c'est qu'il faut désespérer de la France.

« Les troupes n'ontjamais fait défaut: seulement on.

n'a pas su les utiliser.

« Les

hommes

étaient courageux, ils auraient voulu, marcher. Ils ne

demandaient

qu'une chose, c'est qu'on.

les conduise

au combat. Et

ces

bonnes

volontés n'étaient pas

ou

presque pas utilisées » (1).

Ces constatations,

nous

l'avons dit,

ne doivent

ni

nous

rendre injustes

pour

le passé, ni détruire

dans

l'âme des catholiques l'espoir de meilleurs succès.

Cet espoir repose en partie sur cette conviction

de

plus en plus

unanime

: l'heure est

venue

de tenter

un grand

effort d'union catholique.

Cette conviction

commence

à se faire iour

méme^

parmi

des Français qui

ne

partagent pas notre foi

mais

qui

aiment

la patrie.

De

fait, tous les Français soucieux

du

salut de la civilisation et

de

la prospérité nationale devraient saluer,

comme un heureux

augure, l'organisation .

d'une catégorie de citoyens défenseurs nés de l'ordre et

amis

de la

grandeur

nationale. Ils devraient

appe-(1) Vuillermet, op. cit., 320-329; 330-331.

Cela ne veut pas dire que « le front unique » nous donnera:

une telle victoire que la paix définitive nous soit par assurée.

L'Église sera toujours attaquée, combattue, c'est son honneur-et une des marques auxquelles nous la reconnaissons pour-l'Église du Christ. Mais nous n'avons ni le droit de susciter ces persécutions par le manque d'union, ni celui de les faire tourner-à la défaite par notre indiscipline.

1er de tous leurs

vœux

la mobilisation

de

cette puissance d'ordre, unique,

que

les catholiques repré-sentent,

ne

fût-ce

qu'au

titre

d'un

nécessaire con-trepoids àlamobilisation despuissances de désordre :

« L'Église catholique est

une grande

école de

dis-cipline morale et de discipline sociale.

Nous sommes

:arrivés à

une époque

où, sous peine de décliner et de

périr, nous avons besoin par-dessus tout d'ordre et d'autorité, dans la famille, à l'école, à l'usine, dans

les administrations publiques. Partout, nous avons besoin d'une réaction énergique contre le grossier matérialisme

que

nous

voyons

s'épanouir de tous

€Ôtés autour de nous.

Le

pays n'a rien à perdre, et tout à gagner à laisser le.catholicisme apporter sa large contribution à la restauration de l'autorité et de la dis-cipline dans notre république ».

Ces paroles

ne

sont

pas d'un

catholique. Elles paraissaient

naguère dans La

Victoire sous la

plume de M.

G.

Hervé

(1) et il les éclairait

par

cette consi-dération d'ordre

immédiatement

pratique :

«

Nous sommes un pays

appelé à disparaître faute

(1) La Victoire, 11 octobre 1922.

M. Hervé ajoutait ces paroles de bon sens : «

On

a peine àcroire qu ilse trouvera

main-tenant, si près de la guerre, une majorité en ce payspour mettre la main au collet d'hommes et de femmes d'un patriotisme cer-tain, et les conduire à la frontière sous prétexte qu'ils sont une menace pour la société. Parle-t-on d'expulser ceux qui menacent ouvertement la République dune révolution violente? Parle-t-on

•d'expulser ceux qui prennent le mot

d

ordre à Moscou? De quel

droit empêcherions-nous, après tout, les catholiques de prier Dieu comme ils l'entendent, de se grouper en Congrégations ou

«n Associations comme n'importe quelles autres catégories de citoyens?...

« M. Caillaux a le cynisme de demander la reprise de la guerre

d'enfants : il n'y a plus guère

que V

Alsace, la Bretagne^

la Flandre, c'est-à-dire lesrégionscatholiques de

France où

la natalité soit encore à

peu

près suffisante; si tous nos départements ressemblaient à l'Yonne et

au

Var, qui sont à la fois les premiers de tous les dépar-tements

pour

leur déchristianisation complète, leur républicanisme intégral, et leur effroyable

dépopu-lation,

nous

serions, avant vingt ans,

un

peuple fini.

Le

catholicisme n'aurait-il d'autre mérite

que

d'en-rayer le fléau terrifiant de notre dépopulation, qu'il aurait le droit, dans ce pays, à quelque

ménagement

de la part de tous les patriotes, fussent-ils les plus impénitents des libres penseurs,

comme nous

le

sommes

tous en ce journal (1) ».

Or, il faut

que

tous les Français, libres penseurs

ou

non,

mais

soucieux de

mettre au

service

de

la cité les réserves

morales du

catholicisme, se le disent; les catholiques n'opposeront à l'armée

du

désordre «

une armée

de l'ordre » équipée

pour une

résistance valable,

que

s'ils arrivent à s'unir, à se

fédérer

pour

la défense de tous ces

grands

intérêts

spirituels qui sont la substance

même

de la civili-sation.

Pour

nous, catholiques, d'autres raisons

non moins

impérieuses

nous commandent de

faire cesser cette

contre les catholiques

qu'il baptise cléricaux pour les besoins de sa cause,

de demander de nouvelles brimades, de nouvelles persécutions contre eux, au

nom

de la liberté.

«Au nom

de la liberté, nous demandons qu'on laisse la paix aux catholiques. »

(1) Voir sur ce

même

sujet, àla cinquième partie,l'annexe VII :

c L'Union des catholiques et le journal Le Temps. »

dispersion de nos forces qui fut à l'origine de

nos malheurs

et

de ceux de

la patrie :

Quarante ans de

guerres intérieures, de luttes fratricides

dont

la patrie payait l'enjeu,

«

La

grandeur et la prospérité

du

pays, sa

sécu-rité, sa garantie contre les invasions possibles, l'in-térêt français,

pour

tout dire d'un

mot que

je charge

ici

pieusement

de son sens historique, de ses réser-ves de gloire et de ses possibilités magnifiques, tout cela apparut

comme

de pauvres petites choses

devant

ce «

grand œuvre

» l'exorcisme

du

péril noir.

Tant

d'énergies gaspillées, tant de richesses détournées,

un

si rapide et si profond recul sur l'échelle des valeurs européennes ! (1) »

Oui,

songeons

à tout cela et encore

aux

ruines