« Quelques exemples suffiront
pour
établir,aux yeux de
touthomme
loyal, la légitimité de notre attitude.Nous
voulons,pour
les enfants catholiques, des écolesoù
leurfoi naissante ne soit pas étouffée,où
les leçons entendues et lesexemples
reçusne
fassentque
pro-longer et fortifier, loin de les interrompre et de les détruire, les enseignements et la formationdu
foyer domestique.Jamais
nous n'essayerons d'yamener par
contrainte les enfants deceux
qui sont étrangers à notre croyance.«
Nous demandons
que, loin d'êtrecondamnées
àun douloureux
exil, lesâmes
résolues à gravir lessommets
de la perfection trouvent sur la terre de leur patrie lespieux
asilesoù
s'abriteront leurs prières et leurs immolations.Nous
tenons en haute estime le rôle social des religieux;nous
croyonsqu'un
peuplea
besoindu
bienfait de leurs exemples et de la sauve-garde de leurs vertus.Mais
se fassemoine
qui en sen-tira l'attrait! en élevant des monastères et des cou-vents,nous
n'aurons pas la tyrannique pensée d'y faire entrerceux
qui ont librement orienté leur vie dansune
autre direction.((
Nous
estimonsque
la jouissance, etmême
la propriété des Églises, bâtiespar
la libéralité des catho-liques, doiventnous
être légalement assurées,nous
n'obligerons personne ày
partager, contre son gré,nos
cérémonies et nos prières.« Les catholiques souscriraient à leur déchéance en se laissant frustrer-des avantages sociaux qui doivent constituer le patrimoine
commun
de tous les citoyens honnêtes, et le fait de réclamer leur part de liberté, de liberté religieuseavant
tout, n'impliqueaucun
empiétement
surun domaine
étranger.«
En
veillantà ceque
vos droits ne soient ni périmés, ni violés,vous
accomplirezun
devoir. Ilne nous
est pas loisible, en effet, de renoncer, sans péché, à servirDieu
etNotre- Seigneur Jésus-Christcomme
ils veulent rêtre, par les actes intérieurs et extérieurs, privés et publicsque comporte
le plein accomplissement de laloi chrétienne. Sila
mauvaise
volonté deshommes met
obstacle
au développement
régulier et complet de votre vie surnaturelle,vous
n'échapperez à toute responsabilité qu'à condition de ne pas volontairement consentirau
servage, d'employer votre énergie à briser les obstacles, et' à reconquérir la sainte et nécessaire liberté des enfants de Dieu.« Voilà pourquoi, N. T. G. F.,
Nous vous mettons en
garde contreun faux
libéralisme, aussi funesteau
bien social qu'au bien religieux, qui consisterait à rechercher dans de continuelles concessions etune
abdication déshonorante les conditions de l'union civique et de la paix nationale. L'union féconde et durable,nous
la trouverons dans la justice qui con-sacre tous les droits etcomporte
l'octroi de toutesles saines libertés.
((
L'œuvre
de réparation et de libération à laquellenous vous
convions,par
quelsmoyens
lapourrez-vous
réaliser?Nous
allonsmaintenant vous
proposerceux dont
l'emploiNous
paraît à la fois le plusoppor-tun
et le plus efficace.* *
Un exaimn
de conscience.«
Étudiant
les conditions de la.paix religieuse,un
publiciste écrivait, il
y
apeu
demois
:«
Au lendemain
de la guerre de 1870-71, jlaFrance
«officielle se
voua
avecune
ferveursombre
àTanti-« cléricalisme. Elle entra en religion laïque.
Durant
tune quarantaine d'années, leGouvernement
eut«
comme
mobile politique essentiel la destructiondu
«catholicisme en
France
» (1).Du
succès rapide et étonnant de cettecampagne
d'irréligion dansun pays
catholique, les causes sont
nombreuses
et il n'est pas l'heure d'en dresser l'inventaire complet. Il convient pourtant, N. T. G. F.,pour
notre instruction, denous demander
si les victimes, c'est-à-dire les catholiques, n'ont pas contribué par leurs erreurs, sinonpar
leursfautes,
au triomphe
trop facile de leurs adversaires,beaucoup moins nombreux, mais autrement
habiles.*
«Lesrécriminations etlesplaintesn'ontpas
manqué
dans
nos rangs : elles étaient trop justifiées.Tous
leséchos se sont
renvoyé
les vibrantes protestations de nos consciences opprimées; et ces protestations étaient elles-mêmesun
devoir.Mais Nous Nous
permettrons d'émettreun
doute : ces doléances verbales,véhé-mentes
parfois, et d'une sincériténon
douteuse,n'auraient-elles pas
gagné
en efficacité si elles avaient reçu lecomplément
et l'appui d'une action plus(1) Gaétan Bernoville, Sur la paix religieuse, p. 137,
vigoureuse et
mieux
organisée?Au
lieu de fairevainement
appelau
sentiment d'équité de législateurs qui réalisaient, avecune
persévérance digne d'une meilleure cause, les divers articles d'unprogramme
soigneusement élaboré, n'eût-il pas été plus logique et plus sûr de travailler à remettre
à
desmains
plus honnêtes le pouvoirdont
ils faisaientun
si déplorableabus? Gomment
les catholiques se sont-ils obstinés à solliciter d'adversaires bien résolus à la leur refuserune
libertéqu'un
usage plus intelligent et plus hardi de leurs droits civiques leur eûtsûrement
assurée?« Plusieurs qualités leur ont
manqué
dont, grâceà
Dieu,nous
paraissonsmieux
pourvus; plusieurs sophismes ont eu prise sureux dont
nos esprits connaissentmoins
la séduction.* *
«
Timides
plus qu'il ne convenait, individualistes à l'excès, les catholiques se sont troplongtemps
et tropcomplètement
tenus à l'écart des fonctions publiques;voués
avec ardeur à Vaction religieuse et sociale, ils ontméconnu
V importance et l'absoluenéces-sitédel'action civique.
Combien, parmi
eux, ont apportédans
l'exercice de leurs droits de citoyensune
con-sciencemal
éclairée!Manquant
d'organisation etde
discipline, ils n'ont pas utilisé,
pour
agir surl'opinion,, la puissance de l'association etles multiples ressourcesde la presse.
«
Hâtons-nous
de l'ajouter, leur tactique défec-tueuse peutinvoquer
plus d'une excuse.En cherchant
dans leurs défaites d'utiles enseignements,gardons-nous
decondamner
nos devanciers et remercions la divine Providence qui offre à notrebonne
volonté des circonstances plus favorables.«
Un grand
évoque, le cardinal Pie, écrivait, ily
a
plus d'un demi-siècle déjà : «Le
chrétien n'estpas
<(
un
être qui s'isole en lui-même, qui se séquestre« en
un
oratoire indistinctementfermé
à tousles-« bruits