entre lesquels se répartissent, de fait, les catholiques français.
Nous
ne croyons pas énoncerune
utopie.«
A
l'heure actuelle, il existe desgroupements
con-sidérables, consacrés à l'étude
ou
à lapropagande
exclusive de certaines réformes déterminées, quiéchappent aux
cadres de la politique de parti.On
connaît, par exemple,
une
puissanteUnion
des agri-*culteurs de France,
une
organisation de défenseviticole,
une
ligue navale, etc.'
«
Dans chacune
de ces organisations collaborent à la fois deshommes
de droite, degauche
etdu
centre,qui
demeurent
notoirement divisés par ailleurs surle terrain politique,
mais
rapprochés ^parune
idéecommune, un
intérêtcommun. Ensemble,
ils formulent leurs revendications auprès des pouvoirs publics,, déclarentsubordonner
respectivement leur adhésion, électorale àT
acceptation par leur propre candidat,, de certainsengagements
catégoriques conformesaux
exigences de leur
groupement. Pourquoi donc
les catholiques français, divisés sur le terrain politique,,ne
parviendraient-ils pas,eux
aussi, à constituer,en marge
des partis politiques,une
organisation exclusi-vement consacrée à la défense des intérêts religieuxdans
le
domaine
de l'action politique? Quelleque
soit Forien-tation à venir de la politique française, quelleque
soitmême
laforme
des institutions gouvernementales, l'union générale des catholiques de toutesnuances
aura sa raison d'être...pour promouvoir
la défense politique des libertés de l'Église,pour combattre
toutelégislation contraire
aux
intérêts catholiques,pour
exiger de
ceux
quiexercentou
quibriguent le pouvoir, l'acquiescementaux
revendications formelles des catholiques en matière de liberté religieuse, de liberté d'association, de liberté d'enseignement. »« Les catholiques constituent dans là nation
une
grande force éparse et diffuse. L'organisationdont nous
parlons rassemblerait, réaliserait cette force et la mettrait enmesure
de peser efficacement sur les législateurs et les gouvernants de la nation.«
De
l'autre côté de laManche
existe l'Union
des:catholiques de Grande-Bretagne, qui constitue l'orga-nisation active des forces catholiques en Angleterre,, qui dirige la
propagande
et l'action catholique contre les projets de loi opposésaux
intérêts de l'Église, qui formule (en certains cas) les revendications législa-tives et scolaires à l'acceptation desquellestout catho-liquesubordonnera
l'octroi de son suffrage,même au
candidat de son parti.Et
l'Union catholique des catholiques deGrande-Bretagne
estcomposée
indistinctement de catholiques appartenant à tous les partis politiques
du Royaume-Uni,
partisdont on
sait pourtant quel fut, durant surtout les quinze années qui précédèrent la guerre européenne,Tantagonisme vraiment
exaspéré.Le symbole
de cette féconde colla-boration des catholiques, diviséspar
la politique des partis et rassembléspour la défense politique de l'Eglise, futque r Union
catholique deGrande-Bretagne
eut à la foispour
présidentTune
des notabilitésdu
parti conservateur et unioniste, leduc
de Norfolk, etpour
vice-président l'une des notabilitésdu
parti libéral et radical, lemarquis
de Ripon... Tel est l'exempleque nous
voudrions proposer envue
de l'organisation des forces catholiques en France,pour
la défense politique des libertés de l'Église.«
L'une
des bénédictions divines que,pour
tous nosfrères catholiques,
nous
sollicitons avec confiancedu Sacré-Cœur
de Jésus-Christ est que, fortifiéspar
lerayonnement
de sonamour,
ilstriomphent
des causes funestes de division et que, défenseursgénéreux
de lavérité qui sauve, ils soient
consommés
dans l'unité ^k*
2°
Pour
l'Action catholique,par
M?^Gouraud.
Dans
sonvolume
:Pour
V Action catholique^publié,
en
1913, à l'Action populaire,M°^ Gouraud, évêque
deVannes,
consacraitdeux
longs chapitresau problème
desUnions
catholiques (1). Il faut lire(1) Voici l'analyse duchapitre
m
de la 11^ partie (pp. 178-206) :I.
—
Nécessité (TuJie union organisée des catholiques.Situation des catholiques menacés dans leur vie religieuse et
ces
deux
chapitres et les méditer; contentons-nousici d'en exposerles
grandes
lignes.Pourquoi
organiserdes Unions
catholiques? sedemande
M^^Gouraud.
« Les catholiques paraissent déjà organisés, puisque partout la paroisse existe,
groupant
les fidèles autourdu
prêtre, les paroisses sont groupées autour deTévê-que
qui gouverne le diocèse, pourquoi chercherune
autre organisation? «Pourquoi?
Les faits, « l'impuissance des catholiquesà
se défendre efficacement »,donnent une
réponsesuffisante. « Il s'est fait
comme une
sorte de fossé entre les fidèles et le clergé », et ce fut parfois notre faute... « Est-ceque
la personnalitédu
curé n'a pas absorbé l'activité paroissiale àun
tel pointque
tout se faisait par lui... etque
rien ne comptait en dehors de lui,même
le Conseil de fabrique? Or, cettemonopo-lisation est
devenue une
cause de faiblesse.Le
peuples'est désintéressé de la vie de paroisse à laquelle
on
l'avait
rendu
étranger » (pp. 188-189).Le remède?
Rétablir la collaboration entre le clergépersécutés.
—
Impuissance des catholiques à se défendre, vu la crise que subit partout la vie paroissiale, vu leur défaut d'union.—
Le remède est dans l'union des catholiques avec le clergé et des catholiques entr'eux : union urgente, sur le terrain religieux.II.
—
Organisationde V« Union catholique ».Membres de l'Union : une élite exerçant son influence par l'exemple et par l'action ; groupements de l'élite : union diocé-saine, cantonale, paroissiale
—
Comités et Unions.—
Centre des groupements : Le prêtre conformément àla hiérarchie de l'Église.Le chapitre IV (II® partie), pp. 206-241, a pour sujet : La vie
dans VUnion.
En
voicil'analyse : L'organisation doit êtrevivante—
lavie consistera d'abord à former les membres del'Union.—
Elle sera entretenue par ces organismes : 1° le Bureau diocésain;
2° les Congrès diocésains; 3° les Comités (comité paroissial et comité cantonal); 4°les Unions paroissiales, les Journées
parois-siales, les Congrès cantonaux.
et les fidèles en les
groupant
dansV Union
catholique sur le terrain exclusivement religieux.—
Faut-il,cependant, exclure totalement la politique de
F Union
catholique? se
demande Me^ Gouraud. La
politiquede parti, oui, « royalistes, impérialistes, républicains