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Article pp.443-450 du Vol.25 n°145-146 (2007)

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Texte intégral

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Bibliographie générale de Fernand Dumont, œuvres, études et réception De Fernand HARVEY, Hugo-Séguin NOËL,

Marie-Josée VERRAULT

Par Nicolas DESURMONT

Sociologue à l’Université Laval pendant plusieurs décennies, Fernand Dumont est un des rares intellectuels québécois à s’être illustré autant dans le milieu universitaire que politique. Sa réflexion, universelle, dépasse l’étude de la société québécoise pour s’intéresser à l’anthropologie des sciences humaines, à la théorie de la culture, à la théologie, etc. Etudiant dans ses séminaires, je m’étais promis d’écrire un livre sur lui puisqu’il n’existait alors qu’une monographie, en anglais de surcroît, dont la qualité, me disaient certains adeptes de sa pensée, laissait à désirer1. La majorité des monographies sur l’œuvre et la vie de Dumont est malheureusement posthume. L’idée a fait son chemin si bien qu’au moment de mes études de maîtrise j’ai commencé à lire l’œuvre entière de Dumont, allant le rencontrer dans son bureau, curieusement au même endroit où m’avait donné rendez- vous son fils quelques années plus tôt. François Dumont, en théoricien de la littérature et philosophie qu’il est, a d’ailleurs dirigé l’édition des œuvres poétiques complètes de son père2. Finalement j’ai proposé l’article pour l’ouvrage collectif de Simon Langlois, article qui, pour des raisons que j’oublie, sera plutôt soumis à la revue Nuit Blanche et qui paraîtra en 1995.

J’avais alors assisté au dernier séminaire de Dumont et m’étais dit que tout au moins je devais publier une contribution sur ce grand intellectuel que j’ai si souvent croisé à Sillery puisque nous habitions dans le même quartier.

La bibliographie générale de Fernand Dumont publié par les Editions de l’IQRC (Institut québecois de recherche sur la culture) et édité sur l’internet3 également comprend l’ensemble des références bibliographiques consacrés aux articles et numéros de revues sur Dumont, aux ouvrages qu’il a écrits, bref à la réception critique de son œuvre depuis son premier recueil de poésie en 1952 jusqu’aux travaux récents posthumes. Puis elle comprend également l’ensemble des articles, comptes-rendus et ouvrages de Dumont.

1. Michael Weinstein, Cultural critique. Fernand Dumont and New Quebec sociology, Montréal, New World Perspectives, 1985.

2. Poèmes et mémoires, présentation de François Dumont, Tome V, Presses de l’université de Laval, Québec, à paraître.

3. http://chaire_fernand_dumont.ucs.inrs.ca/projet.html

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Au-delà de l’intellectuel que fut Fernand Dumont, nous devons admettre que Dumont, n’était pas en définitive un sociologue sinon un professeur de sociologie et un essayiste ayant consacré une partie importante de son œuvre à la sociologie. Les écrits de Dumont ont été lus par des critiques littéraires, des philosophes, des pédagogues, des criminologiques, des sociologues évidemment, des théologiens, des politicologues, etc. Retrancher Dumont dans la sociologie serait ne pas reconnaître la qualité d’un esprit ouvert et curieux. Vouloir l’éjecter des autres disciplines qu’il a fréquentées en esprit curieux serait le jalouser. Dumont, né à Montmorency en 1927, n’était pas un intellectuel commun vu son éclectisme.

Il grandit à Montmorency non loin de Québec et fréquente le Séminaire de Québec. Dans son Récit d’une immigration, parution posthume4, raconte son travail d’ouvrier à la Dominion textile où son père travaillait lui-même. Il me semble ici partager, l’opinion de plusieurs que cette immigration n’en fut pas vraiment une puisque Dumont n’y a travaillé que durant l’été comme il est très fréquent aujourd’hui pour bien des étudiants de travailler l’été soit à planter des arbres, à faire les vendanges ou faire du porte à porte, tout autant de tâche qui sont potentiellement tout autant humiliantes. Certes Dumont n’a pas grandi à Sillery dans la maison d’un intellectuel mais saurait t-on néanmoins vraiment parler d’une immigration.

Dumont, développe assez tôt une activité intellectuelle proportionnelle aux capacités que l’on a en bas âge. Il collabore et dirige la Nouvelle Abeille, le journal du Petit Séminaire de Québec, un journal étudiant fort connu déjà des historiens pour avoir notamment fait paraître des chansons d’étudiants de l’historien Charles Honoré Laverdière quelques décennies plus tôt. C’est au petite Séminaire qu’il rencontre l’un des auteurs avec lesquels il collabore le plus Yves Martin et l’un des ses amis et fidèles collaborateurs et collègue dominicain Jean-Paul Montminy. En 1949 il s’inscrit à la Facultés des sciences sociales fondé par un autre dominicain Georges-Henri Lévesque, à une époque où, on le sait, des idées novatrices annonçant la Révolution tranquille (une importante série de réformes politique et culturelle qu a marqué le Québec des années 1960) circulent. Il publie dans les journaux étudiants Carabin et Vie étudiante de manière très active des articles consacrés à la théologie, à l’éducation, des critiques de spectacle et dans les revues universitaires Hermès et Pédagogie et orientation. Ainsi il publie tout

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au long de sa jeune vie étudiante avant ses études de deuxièmes cycle 4 articles en 1947, 10 en 1948, 26 en 1949, 17 en 1950. Ces articles sont référencés dans la section 1.1.1 de la bibliographie. Elle montre de manière explicite que les intérêts futurs de Dumont apparaissent déjà vers le début de la vingtaine : théologie, littérature ; on s’étonne en revanche de le voir comme critique musical en outre du fait que sa pensée sociologique est alors plus le fait d’un étudiant sensible à la cause des étudiants que d’un commentateur des sociologues de son temps. La partie 1.1.2 fait état des mémoires et thèses de Dumont. On remarquera que sa thèse soutenue en Sorbonne 1967 sous la direction du Georges Gougenheim, médecin et épistémologue réputé, et publiée en 1970 sous le titre de Dialectique de l’objet économique aux Editions Anthropos est postérieure à son embauche comme professeur à l’Université Laval. C’était une époque où l’on embauchait les professeurs plus souvent sur la base de travaux, ce fut le cas également de Claude Javeau, Raymond Boudon et Pierre Bourdieu.

La section 1.2 fait la liste des ouvrages de Dumont, un dans les années 1950,trois dans les années 1960 dont le Lieu de l’homme la culture comme distance et mémoire publiées en 1968 et qui a fait l’objet de quatre rééditions, cinq dans les années 1070, trois dans les années 1980 et sept dans les années 1990 dont la réédition des œuvres poétiques de 1952 et 1995 en 1996.

La section 1.3 fait état des directions et codirections d’ouvrages scientifiques régulièrement entre 1962 et 1994 et ce de manière régulière avec Yves Martin, Jean Hamelin et Jean-Paul Montminy. A moins de 40 ans Dumont avait déjà dirigé trois ouvrages collectifs, ce qui nous ramène à critiquer l’affirmation des universitaires affirmant que l’on peut seulement faire quelque chose de valable que lorsque l’on est vieux. La liste des articles de revues scientifiques, culturelles et générales comprend 158 articles depuis 1951 et 1997. Les domaines sont variés et impliquent l’économie, la théologie, la sociologie évidemment, l’histoire. Dumont publie beaucoup dans les revues Maintenant et Recherches sociographiques (qu’il cofonde d‘ailleurs). On ne note en revanche que des revues françaises et québécoises ce qui laissent à penser que Dumont s’est surtout fait connaître au Québec ou sinon tout au moins depuis le Québec, n’étant connu en Europe surtout que par ses collègues (Claude Javeau, Edgard Morin, etc.) et quelques spécialistes mais malheureusement très peu des étudiants, trop sollicités, on peut l’imaginer, par la prolifique tradition française depuis Auguste Comte, Emile Durkheim jusqu’à Bourdieu, Touraine, Raymond Boudon, etc.

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La section 1.5 dresse la nomenclature des contributions à des ouvrages collectifs et à des actes de colloques. Les contributions de Dumont à des hommages sont particulièrement nombreux : Marcel Rioux, Maurice Lemire, Léon Dion, Louis-Albert Vachon et Lionel Groulx. La section 1.6 fait état des avant-propos, préfaces et comptes-rendus d‘ouvrages depuis 1960 à 1994. On dénombre seulement 31 comptes rendus. De nombreux articles de journaux et de magazines sont répertoriés à la section 1.7 faisant état de 41 textes dans Le Devoir, journal publié à Montréal, trois dans le Soleil, journal publié à Québec, un dans la Presse publié également à Montréal. Les publications plus nombreuses dans Le Devoir montre l’engagement franchement intellectuel de Dumont vu la réputation de ce journal comme celle d’une tribune d’expression pour les intellectuels. Il y publie des articles entre 1953 à 1997. La section 1.8 recense les rapports, tapuscrits et communications. La partie 2 est consacrée aux études sur l’œuvre de Dumont que ce soit dans les dictionnaires et encyclopédie (section 2.1), les ouvrages et numéros spéciaux de revues (sections 2.2), lesquels se sont multipliés à partir de 1995. On fera remarquer le paradoxe qui fait que le premier ouvrage sur Dumont ait été publié par un anglophone, Michael Weinstein5. En outre les numéros spéciaux de revues sur Dumont ne sont que posthumes. En revanche de nombreux articles et textes scientifiques sont publiés à partir de 1972 bien que ce soit surtout avec l’hommage dirigé par Yves Martin et Simon Langlois6 que les articles sur Dumont se multiplient autant en sociologie générale, qu’en histoire, en théologie et sur l’engagement intellectuel de Dumont. On notera aussi des comptes-rendus nombreux du recueil de poésie de Dumont paru en 1952, l’Ange du matin.

C’est son ouvrage posthume Récit d’une immigration qui fut le plus recensé avec 14 comptes-rendus. De nombreux mémoires de maîtrise et thèse sont aussi consacrés à son œuvre à partir de 1988 tous au Québec sauf la thèse de Maxime Blanchard, André Malraux et Fernand Dumont, modèles de l’intellectuel engagé soutenue à Harvard en langue et littératures romanes en 2002. De nombreux comptes-rendus et hommages au sociologue sont listés.

Suivent les documents audio-visuels (section 2.8) dont La télévision est là (1967) réalisé avec Marshall McLuhan, Abraham Moles et André Sainte- Marie qui place Dumont à la hauteur de ces intellectuels importants de son temps. Le documentaire de « Fernand Dumont 1 » est sûrement l’une des traces autobiographiques les plus intéressantes produites du vivant de

5. WEINTEIN Michael, « Culture critique : Fernand Dumont and New Quebec », Philips international journal of comparative sociology, New York, Sage, 1988.

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Dumont. La partie 3 de l’ouvrage reprend par classement thématique les œuvres de Dumont déjà répertoriées. Cela permet de constater que les premiers écrits de Dumont en matière de théorie de la culture datent de 1952, en épistémologie des sciences humaines de 1959, en sociologie de l’économie de 1951, en idéologie et mémoire sociale de 1963 (contemporain de l’influence qu’il subit de Maurice Halbwachs trop longtemps omise par les Québécois commentateurs des théories de Dumont sur la mémoire collective), en histoire, politique et société québécoise de 1956, sur la question de l’éducation de 1962, sur la question linguistique de 1973, en politique québécoise et sur la question nationale de 1958, en théologie, religion et Eglise du Québec de 1955, sur la situation de l’Eglise du Québec de 1961, sur l’engagement intellectuel et sur son itinéraire intellectuel de 1969. L’ouvrage se poursuit par le dossier de presse de Fernand Dumont, c’est-à-dire le rayonnement institutionnel et intellectuel par l’étude de la réception de son œuvre. Cette partie inclue aussi les mémoires et thèses qu’il a dirigés. Parmi ces étudiants plusieurs deviendront de futurs collaborateurs comme Jean-Paul Montminy et Nicole Gagnon (maîtrise dirigée en 1962), Fernand Harvey (maîtrise en 1971 et doctorat en 1976) et Jean Lamarre en 1992. Les rapports de commissions, rapports institutionnels et programme de recherche sont également mentionnés. L’ouvrage se termine par les repères biographiques depuis sa naissance emblématique le 24 juin 1927 jusqu’à son décès le 1 mai 1997.

Cet ouvrage qui précède de peu la publication des œuvres complètes de Fernand Dumont aux Presses de l’Université Laval, en cinq tomes, contribuera nous l’espérons à mieux faire connaître la pensée de Dumont en donnant un outil bibliographique munis d’un index et fort bien construit tout en étant exhaustif.

Fernand Harvey, Hugo-Séguin Noël et Marie-Josée Verrault, Bibliographie générale de Fernard Dumont, œuvres, études et réception, Québec, Les Editions de l’IQRC, 2007.

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