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EDUCATION MUSICALE ET CULTURE COMMUNE On pourrait articuler la définition d’une culture commune en éducation musicale autour de six axes : 1) Culture commune à tous les élèves

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EDUCATION MUSICALE ET CULTURE COMMUNE

On pourrait articuler la définition d’une culture commune en éducation musicale autour de six axes :

1) Culture commune à tous les élèves : on connait bien aujourd’hui les catégories socio-professionnelles des familles faisant pratiquer la musique à leurs enfants. L’obligation d’un enseignement musical basé sur une pratique musicale dans le cadre scolaire est ainsi primordial, pour lutter contre les inégalités d’accès à la pratique et à la culture musicale. Supprimer cette obligation scolaire signifierait que l’enseignement de la musique serait pris en charge dans certains quartiers par des structures extra-scolaires et que dans d’autres contextes sociaux, culturels, voire confessionnels, elle ne serait pas prise en charge du tout. Ce serait renforcer un peu plus le tri social.

2) Culture commune et cultures communautaires :

Les jeunes vivent dans un univers « hypermusicalisé ». Les musiques qu’ils écoutent ou qu’ils pratiquent sont l’expression d’une identité : identité d’un quartier, d’un groupe ethnique, identification à un artiste médiatisé, refus de la musique des parents…

En travaillant sur des pratiques musicales diversifiées, sur la « matière musicale », l’éducation musicale permet progressivement de donner des clés d’écoute aux élèves et leur permet de faire des choix, de comparer, d’accéder à un esprit critique et à une posture différente par rapport à certaines pratiques « communautaires » et de dépasser certains modèles.

3) Culture commune par le sens des contenus d’enseignement basés sur « le plaisir musical partagé », privilégiant la pratique collective et l’expérimentation et permettant de tisser des liens avec les autres disciplines. Particulièrement importante au moment de l’adolescence, cette discipline permet un travail sur le corps, sur l’énergie, sur la voix parlée et chantée. Par l’engagement personnel intime qui est demandé aux élèves, elle joue un grand rôle dans la construction de la personne. Elle permet de construire du commun, des expériences musicales communes dont les effets positifs ne sont plus à démontrer en terme de rapport aux autres et au monde, de respect de soi et des autres, d’implication individuelle et collective.

4) Culture commune fondée sur des programmes précisant des savoirs, savoirs-faire, compétences à acquérir qui constituent un véritable « socle commun » disciplinaire, la « culture commune » se construisant, se développant à partir de ce « socle commun », en diversifiant les pratiques musicales, les problématiques abordées, les œuvres écoutées et analysées.

Au travers des programmes et des pratiques musicales, construire une culture commune c’est plus largement permettre aux élèves d’avoir une pratique musicale vocale et instrumentale, d’expérimenter, de créer, d’entrer dans différentes cultures musicales du passé et du présent, de travailler sur les continuités et les ruptures, sur la place de la musique dans les différentes sociétés. C’est aussi apprendre à maîtriser un vocabulaire approprié, des éléments du langage musical, avoir écouté, analysé et être capable de reconnaître et de situer dans les différentes périodes de l’histoire et les différents pays des œuvres « phare » du patrimoine, non limitées à une culture savante « classique » et intégrant musiques « extra-européennes », jazz, rock, actuelles, traditionnelles, contemporaines etc…

5) Culture commune enrichie par des prolongements ou des éclairages qui peuvent être donnés au cours par le biais de dispositifs artistiques divers (chorales, ensembles instrumentaux), et des projets permettant notamment de rencontrer et de travailler avec des artistes, des partenaires extérieurs, d’aller au concert…

6) Culture commune et entrée dans les apprentissages

L’éducation musicale permet à certains élèves une meilleure entrée dans d’autres apprentissages et permet parfois de valoriser des élèves en difficulté dans certaines disciplines et de les raccrocher au système scolaire, en travaillant notamment sur l’estime de soi.

Snes- secteur contenus – groupe enseignements artistiques Sandrine Charrier

Printemps 2005

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