Arts plastiques et culture commune
Contrairement à d’autres arts comme la musique ou l’on estime nécessaire un apprentissage technique rigoureux, avec des étapes bien définies, les arts plastiques semblent accessibles à tous sans préalable.
On peut alors se poser la question de ce que serait la culture commune des élèves au niveau plastique, sans l’enseignement des arts plastiques. A l’évidence, du côté de la pratique, nous serions, dans le meilleur des cas, dans la reproduction de stéréotypes qui vont du « traditionnel » éléphant ou lapin (pour les filles), volcan (pour les garçons), au personnage de série télévisée animée ; en passant par l’illustratif, sans oublier le coloriage hallucinogène vendu dans les galeries marchandes; le pire des cas serait l’absence totale de pratique et une approche de l’image uniquement consumériste. Du côté culturel, nous serions principalement dans le contemplatif, le « joli » (selon les critères de l’audimat), le clinquant, ou l’image aurait principalement une fonction « décorative » , marchande, où les choix se feraient sur la base de la rentabilité (voir le tri qui se produit déjà via internet).
La culture commune en arts plastiques, c’est aussi le lieu ; la salle d’arts plastiques est un lieu spécifique qui induit des attitudes et des pratiques, un lieu ou l’expression de chacun est affichée et commentée, un lieu ou sont visibles des documents iconographiques qui font référence, c’est lieu que les élèves s’approprient, une sorte de petit musée vivant.
La culture commune, c’est aussi la personnalité de l’enseignant, qui est souvent perçu comme un élément perturbateur dans le système scolaire, un élément qui doit permettre, à l’image de l’art lui même, regards différents, dépassements, provocations …
La culture commune de chaque élève en arts plastiques en fin de collège doit permettre :
- une aisance dans son expression personnelle (être capable de traduire une idée, un concept en production plastique personnelle, de bâtir un projet, d’expérimenter)
- de mettre son corps en œuvre pour produire une œuvre,
- une aisance dans une expression plastique collective, le plaisir de « construire » ensemble un projet
- une aisance dans l’utilisation des médias les plus courants (dessin, peinture, photo, vidéo, infographie, volume …)
- de faire un lien entre sa production personnelle et les œuvres des artistes, donc posséder une connaissance de base des principaux courants artistiques, des époques et des artistes les plus emblématiques.
- De connaître les différents statuts de l’image, avoir conscience de ce qu’est un stéréotype - D’analyser et de critiquer ce qui a été fait autant par soi que par les autres, de prendre des
« risques », de se remettre en cause, de s’évaluer, de percevoir l’écart entre le projet initial de chacun et sa réalisation, de verbaliser.
Au niveau du bac, elle permet
- De réinvestir tous les acquis du collège pour approfondir la connaissance des œuvres des grandes périodes : art préhistorique, égyptien, grec, moyen age, renaissance….art
contemporain, œuvres d’autres civilisations et pays
- De bien connaître les techniques de base, en en développant principalement une
- de réfléchir aux modes de présentation des œuvres et aux enjeux de la présentation dans un espace donné (architectural, société…)
- de faire un lien entre les différents domaines artistiques - d’ utiliser ses connaissances artistiques pour communiquer - de donner un sens à sa création
Il s’agit également de définir en quoi les savoirs plastiques s'insèrent réellement dans un ensemble qui va former le jeune...ces savoirs qu'il va pouvoir réutiliser dans n'importe quelle situation(s)
disciplinaire(s) ou en dehors de l'école ; on pourrait ainsi réfléchir à une culture commune construite véritablement dans les programmes et qui permettrait, sans avoir la nécessité de dispositifs particulier, de construire un apprentissage autour de problématiques communes comme, par exemple : l'ESPACE (math, EPS, H-G, AP ,Français…) ; la COULEUR ( pys-chimie, techno, Fr, H-G, AP, SVT… ) , l'IMAGE (ttes disciplines) ; l’ENVIRONNEMENT….
SNES – secteur contenus – groupe enseignements artistiques Hélène DAVIT
Le 25/01/2005