Dimanche 8 Octobre 1893.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le journal.

Septième Année. — N°81.

P r i x d u n u m é r o 10 c e n t i m e s

Dimanche 8 Octobre 1893.

B u r e a u x : R u e d e la S e r r e , 27.

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L'Exposition de Chicago

par Charles Hourlet

Horloger-Technicien, à C O U V E T (Suisse) Délégué officiel à l'exposition </e Chicago.-

H o r l o g e r i e . (Suite) lJièces compliquée*.

Iilles forment sans contredit, par leur quan- tité et leur variété, le gros noyau de notre ex- position, et sauf quelques exceptions dans la vitrine de Glashiitte et une de Paris nous lais- sent sans rivaux à l'étranger.

On m'avait dit que les Américains devaient en l'aire, mais je n'ai rien trouvé ; j ' a i appris qu'une fabrique a renoncé, après essais, à faire un chronographe simple.

Sans les fantaisies dont je parlerai plus loin, les pièces compliquées comprennent:

Les quantièmes, les chronographes, les compteurs, les rattrapantes, les répétitions à 1/4 ou à minutes, les grandes sonneries, etc., ou l'ensemble de plusieurs de ces complica- tions.

Les secondes indépendantes avec leurs deux barillets et rouages spéciaux, simple arrêt, ont l'ait place aux chronographes ; j'en trouve ce- pendant dans les vitrines de Patek, / e n t i e r frères, W i r t h et Bachmann à Genève, une de ce dernier à douille aiguille, dont une l'ait l'onction de rattrapacte, le remontoir pour les deux barillets est celui de Sylvain Mairetavec ses doubles rochets et cncliquelages, celui de la pièce Patek est différent, les deux barillets se re- montent dans le même sens et en même temps, il faut pour cela des ressorts faibles et que celui du rouage de seconde puisse se décrocher en haut.

Le remontoir double est simplifié dans une pièce seconde indépendante exposée par P. Droz en ce sens qu'il est à celui habituel, comme un remontoir couvert est à un dit en vue : il permet la suppression d'un grand nombre de vis.

Les chronographes simples sont représentés par bien des mécanismes en vue et sous le cadran, ce dernier plus rarement ; ces méca- nismes sont appliqués sur des calibres connus ou des mouvements spéciaux où la grande moyenne décentrée facilite la pose de l'axe du centre.

Les mécanismes varient entre eux par la manière dont le mouvement est transmis à cet axe, depuis la roue do seconde, par la roue intermédiaire, dont le diamètre varie et dont

le déplacement se fait latéralement en restant en prise avec la roue de seconde ou se déga- geant des deux à la fois ; soit que le mouvement se prenne sur la tige de petite moyenne avec un déplacement haut à bas d'un mobile ou l'inclinaison d'un axe.

L a vitrine de Woii et Cio contient un double chronographe et celle de P. L. Droz un type avec une poussette spéciale permettant la re- mise en marche à volonté avant de ramener l'aiguille sur midi, on peut tenir compte ainsi de l'interruption d'une observation.

Dans les chronographes à 3 roues dont tou- tes ou deuxseuloment so<;t à denture fine, sui- vant la position et le déplacement de celle intermédiaire, j'ai vu qu'on évite difficilement au départ : soit un petit saut, soit un recul cor- rigé par un ressort d'arrêt, mais il est remplacé alors par une hésitation.

Un défaut constaté aussi est le départ ou l'arrêt se remarquant avant que le sautoir n'ait accusé le déplacement de l'étoile.

Quoiqu'il y ait une quarantaine de chrono- graphes simples exposés dans 12 vitrines dif- férentes, néanmoins le cours est aux chrono- graphes avec compteurs de minutes, indispen- sables pour des observations d'une certaine durée.

Le compteur tourne en sens inverse de la seconde, comme dans les pièces double face de Droz & O ou dans le même sens ; il est soit à entraînement ou à saut instantané au moment ou le tour de la seconde s achève.

Il y a parmi c^s derniers des mécanismes ingénieux et variés, pour s'assurer du fonc- tionnement, sans charger trop brusquement la seconde, ou permettre le retour sur midi des deux aiguilles, lors même que le mécanisme de transmission est en prise ; plusieurs de ces mécanismes ont été inventés par l'exposant lui-môme et sont brevetés.

La présence d'une complication qui m'a frappé par la quantité de pièces qui en sont pourvues, est celle de l'aiguille rattrapante, ici aussi les mécanismes varient beaucoup ; les uns sont on vue, les autres cachés sous le cadran, et partout on s'est ingénié à éviter la surcharge due à l'arrêt de la rattrapante.

La vitrine de Piguet, Guillaume & Cie, en con- tient avec un mécanisme dit isolateur, fait spé- cialement pour cela.

Comme curiosité je citerai une pièce ayant deux aiguilles rattrapantes, fonctionnant par deux poussettes distinctes, l'idée est ingénieuse mais l'exécution de la pièce ne m'a pas permis d'en croire les fonctions bien sures.

Ces pièces en général doivent être d'une exécution irréprochable, ne pouvant être mises pour des retouches dans les mains du premier horloger venu.

A ces dernières pièces et probablement pour faciliter la disposition des mécanismes au centre, le cadran des heures et minutes estex- centré, comme dans les double tours d'heures et fait symétrie avec ceux du compteur et de la trotteuse de même grandeur.

Comme complémjnt des pièces à chrono- graphe, compteur et rattrapante, on a ajouté le 1/4 ou 1/5 de seconde, appelée foudroyante ou diablotine qui oblige à l'emploi de deux barillets.

J'avais toujours considéré jnsqu'ici cette petite aiguille comme un luxe inutile parce que, à l'arrêt, elle ne correspond pas avec la grande au cpntre, mais dans la pièce à isola- teur citée plus haut, on obtient cette coïnci- dence, t ' E n outre, ces montres iront généralement

pas de seconde trotteuse permettant d'obser- ver leur marche quand les grandes aiguilles sont arrêtées.

J'ai dit, généralement, parce que clans la vi- trine de Jurgcnsen du Locle, je trouve un chronographe, compteur, rattrapante avec le 1/5 de seconde et la trotteuse, ces 2 dernières aiguilles sont sur un même centre, celle 1/5 ajustée à canon sur le pivot de seconde.

Le mécanisme de ce 1/5 de seconde qui n'a qu'un barilkt, est breveté par la maison, le rouage qui fait fonctionner le 1/5, part de la seconde seulement.

(A suivre.)

L'horlogerie suisse à Chicago, jugée par un journal américain.

Nos lecteurs liront avec plaisir, les appréciations d'un journal américain,

The Chicago Dispatch, sur l'horlogerie suisse exposée à Chicago.

L'article que nous transcrivons in-cx- tenso, est du 24 août dernier, antérieur, par conséquent, au verdict du jury, que son auteur semble avoir prévu.

Revenant sur les récompenses obtenues

par l'horlogerie suisse à Chicago, nous

devons ajouter aux commentaires que

nous y avons consacrés dans notre der-

350 LA FÉDÉRATION HORLOGERE SUISSE nier numéro, que l'énorme proportion

' des récompenses attribuées aux exposants suisses, .est un fait absolument unique et qu'il résulte de renseignements pris à bonne source,queles distinctions obtenues par les exposants d'autres branches de l'activité humaine, seraient en nombre relatif très inférieur.

Cette constatation nous permet d'attri- buer une importance toute particulière au succès de notre exposition horlo- gère.

Ceci dit, nous donnons la parole au journal américain.

Le temps c'est de l'argent.

Pourvu qu'on ait toujours l'heure exacte.

Les horlogers suisses, les plus grands concurrents que rencon- trent les manufactures américai- nes. — Le commencement de l'art horloger en Suisse. — Son développement continu pendant plus de 400 ans. — Exposition de pièces de luxe et d'usage à la foire universelle. — Les mai- sons exposantes.

En examinant les objets exposés dans la section des manufactures, à la foire universelle, peu de visiteurs ne prendront pas le plus vif intérêt à la grande collec- tion de montres provenant des premières maisons d'horlogerie du monde.

Sans doute, le plus grand nombre de personnes éprouvent, en regardant les montres de poche, le désir d'en posséder une, plus que de posséder tout autre objet de parure.

A notre époque, la montre est devenue plutôt une nécessité qu'un ornement, et sa valeur dépend davantage de la con- fiance qu'on peut avoir en son exactitude que de sa beauté.

On trouve dans les montres suisses ces deux qualités combinées au plus haut degré, et c'est là que le fabricat améri- cain rencontre la concurrence la plus redoutable.

Dans leurs expositions à Chicago, les fabricants de ces deux grandes contrées horlogères ont exhibé leurs plus beaux produits, et les juges auront la tâche dé- licate de prononcer entr'eux.

Ceux qui ont examiné ces différents produits sans parti pris et sans autre but que d'exprimer leur opinion personnelle, s o n t p r e s q u e u n a n i m e s d a n s l e u r préférence, p o u r les m o n t r e s de fa- b r i c a t i o n é t r a n g è r e .

Ce verdict, ils l'on rendu après avoir considéré soigneusement les mérites res- pectifs de ces expositions et, quoique les Américains croient qu'aucun autre pays du monde n'est capable de donner des résultats .pareils aux leurs, ils déploient dans ce jugement, cet esprit de justice si caractéristique de la race, car ils ne peu- vent ignorer le fait, que la Suisse étant dans l'industrie horlogère depuis plus

longtemps et donnant aux plus petits dé- tails de la fabrication, une atlenlion sys- tématique et des soins plus minutieux, tient le drapeau de la perfection en l'art horloger.

Ils admettent, que l'Amérique possède quelques-uns des meilleurs horlogers du monde, mais leur préoccupation de pro- duire de grandes quantités dépasse leur désir d'atteindre à la perfection pour chacun des articles qu'ils produisent.

L'horlogerie en Suisse.

On suppose que les montres ont fait leur première apparition dans l'année 1480 environ, quoique ce ne soit que vers la fin du dix-septième siècle lorsque les spiraux furent employés pour la pre- mière fois, que la fabrication fit quelques réels progrès.

En 1587 Charles Cusin lança l'indus- trie horlogère à Genève, et en 1680 un nommé Daniel Jean Richard l'implanta au Locle en Suisse. Plus tard l'industrie s'étendit jusqu'à Neuchâtel et d'autres places reconnues maintenant comme les premiers centres de la fabrication des plus fines montres du monde.

Tout ceci pour montrer que dès la pé- riode la plus reculée, l'art de l'horloger a passé de père en fils, pendant des générations, de sorte que les plus jeunes générations sont nées et élevées dans cette industrie et rendues capables, dès leur jeunesse, de comprendre tous les éléments requis pour la fabrication d'une montre possédant les plus hauts mé- rites.

L'industrie s'est développée en propor- tion de l'immense demande, de sorte que de nos jours plus de 50.000 ouvriers sont occupés à la fabrication des 6.000.000 de montres suisses qui se vendent annuel- lement.

Pendant les trois siècles passés, l'hor- logerie s'est constamment développées en Suisse en production, perfection, goût, richesse artistique et qualité.

Neuf écoles d'horlogerie ont été établies desquelles les meilleurs horlogers parmi les élèves sont choisis pour la fabrique, et les bulletins distribues aux observa- toires du gouvernement, donnent lieu à des rapports qui sont uneéloquente démons- tration de l'extrême perfection à laquelle la montre suisse est parvenue.

Pendant toutes ces années-ci, la même avance a été maintenue, de telle sorte qu'au jour présent, les variétés des mon- tres suisses déploient un nombre pres- que illimité en grandeurs et genres.

Montres de toute confiance.

Près de l'extrémité sud du bâtiment des ma- nufactures et sur Je côté ouest de l'aile princi- pale est logée l'exposition des montres suisses, laquelle a attiré autant d'attention que n'im- porte quelle autre dans ce grand bâtiment.

Dans trois vitrines en face de l'aile princi- pale, sont exposés les productions de trois des fabriques de montres les mieux connues dans le monde. Ce sont Paul D. Nardin, successeur de Ulysses Nardin, Locle; J. Alfred Jûrgensen, Locle et Borel & Courvoisier, Ne.uehàtel.

Le premier est un fabricant de montres simples et compliquées et de chronomètres, et la vitrine contenant ses produits donne d'a- bondantes preuves que les montres étalées là sont dignes de représenter le pays d'où elles viennent.

P a r m i ces montres il s'en trouva une qui attire une grande attention de la part des vi- siteurs à cause de sa grande valeur et de son travail. La boite de cette pièce est un remar- quable ouvrage d'art, étant gravée à la main dans un style renaissance. D'un côté est re- présenté le travail et de l'autre l'industrie.

Il a fallu le travail d'une année d'un ouvrier babile pour graver la boite de cette montre dont la valeur est de 2.000 dollars.

M. Nardin a obtenu le grand prix d'exposi- tion de P a r i s en 1889 et quatre premiers prix de l'observatoire de Neuchâtel pour la préci- sion du mouvement.

M. Jûrgensen a fabriqué une montre qui a été reconnue comme classique depuis soixante ans. La collection contient des chronomètres, montre simples et compliquées de toutes sortes et grandeurs, répétitions et montres de préci- sion.

La place qu'occupe ces montres est sans égale et ce fait est apprécié par les Américains depuis des années.

Un des secrets de ce fabricant consiste en ce qu'aucune montre ne sort du comptoir s a n s être parfaite de toutes manières.

Borel & Courvoisier exposent une collection de montres de fantaisie avec, boites émaillées.

Plusieurs de ces montres sont de la plus petite taille et toutefois réglées si parfaitement, qu'elles présentent toute sécurité pour la bonne marche.

Cette exposition est d'un intérêt tout spécial pour les dames et a attiré une très grande at- tention. Cette maison nous montre aussi une montre à calendrier perpétuel, laquelle une fois réglée tous les quatre ans donnera le changement des jours et Jes dates du mois avec une régularité parfaite.

Les montres exposées dans les trois vitrines ci-dessus mentionnées représentent une valeur de 65.000 dollars. Ceci donne une idée de la valeur des montres suisses.

Articles exposés par cCautres fabricants.

L. Rozat, de La Chaux-de-Fonds, est expo- sant de petites montres dont les boites sont émailléesou incrustées de diamants. Il fabrique aussi de plus grandes montres pour messieurs, et des montres à ancre brevetées, marchant huit jours sans être remontées; étant extrême- ment bien terminées, leur marche est garantie parfaite.

Son comptoir fut établi en 1830 et il possède une douzaine de médailles reçues dans les grandes expositions.

E. Clémence-Bcurret deChaux-de-Fonds,fa- brique une spéi ialité de petites montres parmi lesquelles, la plus petite qu'on ait jamis faite dans le monde. Cette petite pièce est sertie dans une bague, et a dit-on une marche par- faite.

Une autre est placée dans le corps d'un papillon utilise comme épingle ou talisman.

Ce petit bijou est évalué à 750 dollars.

Une autre boite de montre forme une galerie de peinture, contenant quatorze tableaux. Ces petites boites s'ajustent si parfaitement les unes dans les autres que la montre est à peine plus grande que la grandeur ordi- naire.

Paul Matthey-Doret du Locle et Piguet, Guil- laume et C'e, au Sentier, exposent aussi des montres fines de toutes formes et grandeurs.

Parmi celles-ci se trouvent des répétitions, chronographes, rattrapantes et d'autres mo- dèles compliqués.

Le dernier de ces exposants nous montre une montre rattrapante avec isolateur d'un modèle particulier, qui a attiré beuui-oup l'at- tention.

LA FÉDÉRATION HORLOGERE SUISSE 351

Droz Jcannot fils, fabrique de beaux chro- nomètres destinés spécialement au marché américain. Une particularité de son exposition est le mouvement tourbillon, par le moyen duquel l'échappement tourne complètement autour, l'idée étant de surmonter la difficulté des changements de positions. Son comptoir est aux Brenets.

Jeanneret et Kocher, de la Chaux-de-Fonds ont un assortiment de montres compliquées parmi lesquelles des grandes sonneries, répé- titions à minutes, calendrier perpétuel, chro- nomètres réglés à l'observatoire, montre bi- jou et petits remontoirs.

P a r m i toutes ces différentes montres, s'en trouve une exposée par M. Brunncr-Gabus, du Locle, dont toutes les.vis sont des rubis, donnant ainsi un exemple de ce qui peut être fait avec les pierreries.

Albert Jeanneret & frères, de St-Imier, sont fabricants de montres avec boites finement émaillées et possesseurs de médailles d'or à P a r i s en 1889.

Z. Perrenoud & fils, et Ch. Couleru-Meuri, de Chaux-de-Fonds, sont des exposants dis- tingués.

Baume & C'" exposent un Tourbillon qui a obtenu le bulletin de l'observatoire royal de K e w (Angleterre), comme une pièce parfaite.

P a r m i les autres exposants se trouvent Maurice Ditisheim, de Chaux-de-Fonds, Gin- drat-Delachaux, Droz & Cio, Albert Ditis- hem, St-Imier, et Grazely, La Ferrière.

Les récompenses à l'Exposition de Chicago

Faisant suite à notre communication du 3 octobre courant, nous donnons ci-dessous les noms de maisons suisses qui, d'après un

nouveau télégramme, ont aussi obtenu des récompenses à l'exposition de Chicago ;

A d h é m a r Chopard, guiilociseleur, Bienne.

A. Glatou, bijoutier, Genève.

J. Ferrero, graveur-joailler, Genève.

Ad. Kreuzer, Glasmaler, Zurich.

Ed. Pernod, distillateur, Couvet.

Jaques Lecouitre, fabricant de rasoirs, au Sentier.

Gotthardbahngesellschft (fur die Plane die- ser Eisenbahnhnie).

Société de la farine lactée, Vevey.

Nous indiquions deux fabricants de mon- tres de contrôle, l'un à Bâle, l'autre à Neuchâtel le premier ayant obtenue ue récompense. Nous apprenons que le second, M. F. Châtelain, — fabrique d'instruments de précision, à Neu- châtel, — a exposé hors concours. Cela est d'autant plus regrettable qu'il eût certainement obtenu une récompense.

Erratum. — Dans nctre dernier numéro, MM. C. & Leisenhcimer frères, à Genève, sont indiqués, par erreur, comme fabricants de res- sorts. C'est fabricant d'aiguilles de montres qu'il faut lire.

Exposition universelle d'Anvers.

L'enquête entreprise par le Vorort de l'Union suisse du commerce et de l'industrie, à la de- mande de la Division du commerce du Dépar- tement des aiïaires étrangères, au sujet de la participation éventuelle des industries suisses à l'exposition d'Anvers en 1894, a donné un résultat parfaitement négatif.

Les motifs de l'indifférence manifestée à l'égard de cette exposition comme de toutes les expositions internationales qui auront lieu

l'année prochaine sont essentiellement les sui- vants : L a lassitude croissante provenant de la succession à des intervalles trop rapprochés des expositions universelles ; l'organisation, en 1896, d'une exposition nationale à Genève, qui devra présenter un tableau fidèle et com- plet de notre production : abstaction faite de tout autre motif, nos industries considèrent leur participation à cette entreprise comme un devoir patriotique, et concentrent aujour- d'hui tous leurs efforts das ce b u t ; de plus, le fait que l'industrie française jouit sur le m a r - ché belge, malgré le revirement opéré p a r la France dans sa politique douanière, d'une si- tuation aussi favorable qu'auparavant, etc.

Dans ces conditions, il no peut naturelle- ment pas être question de l'établissement d'une section suisse à l'exposition universelle d'Anvers.

En ce qui concerne le canton de Neuchâtel, le secrétariat de la Chambre cantonale du commerce, de l'industrie et du travail, avait, en avril dernier, adressé p a r la voie de la presse une circulaire a u x intéressés, les priant de lui annoncer leur participation éventuelle.

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