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Contribution à l'étude des rapports pathologiques entre l'utérus et l'œil

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Thesis

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Contribution à l'étude des rapports pathologiques entre l'utérus et l'œil

GEORGIEFF, Dontcho

GEORGIEFF, Dontcho. Contribution à l'étude des rapports pathologiques entre l'utérus et l'œil. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1899

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:27322

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:27322

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CONTRIBUTION A L'ÉTUDE

DES

· Rauuorts uathologinnos ontro l'utBrns nt l'lEU

PAR

DONTCHO GEORGIEFF

(de Bulgarie).

THÈSE INAUGURALE

présentée à la ~Faculté de Médecine de Genève pour obtenir le grade de Docteur en Médecine.

- - - -.. 1)•----

GENÈVE

IMPRIMERIE J. STUDER, ROND-POINT DE PLAINPALAIS, 3 1899

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La Faculté de Médecine autorise tirnpression de la présente thèse, . sans prétendt·e par là exprirner

d~opinion sur les propositions qui y sont énoncées.

Genève, le 24 Juin 1899.

Le Doyen,

Ad. D'ESPINE.

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A V

ANT~PROPOS

La question que nous avons choisie pour sujet de notre thèse, nous paraît d'une importance incontestable.

L'auto-infection, en général, et spécialement d'origine utérine, grâce au développement de la microbiologie et de Ja gynécologie_, tend à prendre de plus en plus une large part à la pathogénie des affections oculaires. La corré- lation de cause à effet entre l'œil et l'utérus a été signalée par les plus anciens observateurs, mais la propagation du processus morbide laissait toujours le champ ouvert aux hy- pothèses les plus contradictoires. La théorie qui invoque l'in- fection semble avoir mis un terme au désaccord en donnant une explication scientifique et rationnelle. Nous pouvons prévoir par là toute l'importance de cette question au point de vue thérapeutique.

En entreprenant ce travail, nous ne nous dissimulons pas les difficultés qu'il présente, aussi nous avons cherché

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-~-

à nous guider d'après les expériences et les explications d'auteurs dont rautorité est reconnue. Nous avons voulu aussi, en publiant ce travail, appuyer la th-éorie qui fait des microbes ou de leur toxine, la cause d'un grand nombre d'affections oculaires et prouver une fois de plus combien sont fréquents les troubles visuels d'origine utérine.

Nous tenons ici à remercier cordialement notre maitre, lVI. le professeur HALTENHOFF, de nous a voir donné l'idée première du sujet de notre thèse et de nous avoir permis de recueillir, dans les registres de sa clinique, les ob- servations que nous publions ; nous lui témoignons ici toute notre· reconnaissance pour les précieux conseils qu'il n'a cessé de nous prodiguer.

Pour faciliter la compréhension du sujet, nous l'avons subdivisé de la manière suivante :

1. - Historique.

2. - Menstruation normale.

3. - Puberté et Ménopause.

~. - Grossesse et Accouchement.

5. - Etat puerpéral.

6. - Menstruation anormale et état inflammatoire de l'utérus.

7. ---:- Pathogénie.

- - - - · 9 · - - - -

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PREMIÈRE PAR1,IE

Historique.

La participati~n de l'utérus normal ou pathologique aux différents troubles des organes même les plus éloignés, est connue depuis longtemps. L'~phorisme d'Hippocrate : (( Propter uterum mulier tota morbus est » est resté clas- sique. Plus tard les observations ont permis de spécifier le rôle de l'utérus dans la genèse de certaines maladies de l'organe visuel ; et nous trouvons dans la littérature médi- cale de date relativement ancienne, un grand nombre d'observations dispersées manquant souvent de précision, mais tendant toujours à démontrer la corrélation existant entre l'état des organes génitaux et les affections de l'œil.

Les théories les plus diverses ont été émises pour expliquer ces phénomènes morbides. Pour les uns, c'est le plexus utérin qui agit par action réflexe ; pour les autres, c'est l'hystérie qui est en cause, ou aussi la congestion passive.

Salo Cohn, en 1890, a eu le mérite d'avoir réuni les obser- vations publiées jusqu'alors et de les avoir classées en es- sayant de leur donner une interprétation en rapport avec

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- 6 -

nos connaissances pathologiques. Il a donné par là une véritable impulsion à l'étude des rapports entre l'uté.rus et ses annexes et les troubles visuels.

D'après Cohn, deux facteurs jouaient le rôle principal dans la pathogénie des affections oculaires d'origine utérine:

la congestion et l'anémie par voie réflexe. Cette théorie comptait beaucoup de partisans~ lorsqu'un nouvel élément introduit dans l'explication des faits a permis de donner aux processus morbides une autre interprétation.

Trousseau, au mois de juin 1890, communiqua à la So- ciété française d'ophtalmologie une observation très dé- taillée d'irido-choroïdite avec hypopion d'origine utérine avec poussées menstruelles. En faisant la ponction, il a examiné le contenu, l'a inoculé et reconnu le pus vulgaire.

Dès lors, il expliqua l'apparition de l'iritis par l'infection, les microbes ayant été transportés par voie métastatique.

Nous le voyons, c'est un champ nouveau ouvert à l'observation. En effet, un grand nombre de travaux ont été publiés depuis, tendant à préciser le rôle exact de l'infection dans la production des maladies oculaires.

Jeandron, le premier, a fait un excellent travail à ce sujet, et les observations qu'il publie sont manifestement liées aux affections utérines; pour lui, les diathèses jouent un rôle de concours sinon nécessaire, du moins assez im- portant. Malgré cela, l'utérus, à lui seul, peut créer des maladies des yeux. Il faut naturellement une moindre résistance de l'organe pour que les microbes viennent s'y fixer.

Janot, en 1892, fit un travail sur la même question et arriva aux mêmes conclusions.

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MM. Vignes et Batuaud, en 1896, communiquèrent ù PAcadémie de Médecine un cas d'irido-choroïdite plastique double sous forme de poussées coïncidant avec les règles.

Ici le point de départ consistait en une endométrite chronique

;\ staphylocoques avec association d'un gros bacille indé- terminé. Ils ont fait la cautérisation ignée du globe~ des injections sous-cutanées d'iode, l'iridectomie, mais l'affection restait rebelle à ces moyens de traitement. La guérison a été amenée rapidement par curettage énergique du canal cervical elu col utérin.

La mème année, en 1896, Espinat relate un cas d'iritis métritique dont l'utérus était manifestement le point de départ.

En dernier lieu, lVI. Panas a fait un rapport sur l'auto-infection, dans lequel il nous donne une idée claire et précise de l'état actuel de la question. Le microbisme est incontestablement démontré dans ce travail; et non seulement les microbes, mais leul's toxines, comme tout dé- chet organique non éliminé, sont capables de produire des troubles visuels.

Les cas de panophtalmies ou de choroïdites que le doc- Leur Panas énumère, sont suivies d'autopsies et de re- cherches mieroscopiques, donnant une grande force de certitude à la théorie qu'il défend.

Nous ne voulons pas nous étendre plus longtemps sur ces théories, ne faisant ici que l'historique de la question ; nous les retrouverons à leur place dans le chapitre de la pathogénie.

~

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- - 8 -

SECONDE PARTIE

Menstruation normale.

La corrélation qui existe entre la menstruation et les différents troubles qui l'accompagnent, nous est démontrée par les nombreuses observations publiées jusqu'ici dans la littérature médicale. La menstruation nor- male, même celle qui apparait à des époques régulières et dans laquelle les pertes sanguines ne sont ni trop abon- dantes, ni trop faibles, peut être accompagnée de maux de tête, de malaises, de battements de cœur, etc.; elle réagit, en un mot, sur tout le système nerveux de la femme; il est donc facile de concevoir que l'organe visuel n'est pas exempt de cette perturbation fonctionnelle.

Avant de parler des affections menstruelles intéressant les différentes parties de l~œil, il est utile de savoir si la fonction de l'organe est atteinte; si, la vision, la ré- fraction sont intactes et si le champ vi~uel a la même étendue que dans l'intervalle entre les règles.

A ce sujet nous empruntons à Finkelstein les observations faites sur des femmes de 19 à 33 ans, dont voici le résultat :

1 o Pendant la période, il se produit généralement une diminution du champ visuel.

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2° Cette diminution commence deux. ou trois jours avant les pertes: elle atteint sa plus grande intensité le troisième ou quatrième jour de la menstruation et diminue peu à peu jusqu'au septième ou huitième jour de la période.

3° La .diminution diffère suivant les individus·; ordinai- rement elle est plus forte· dans les cas de malaise mentionné plus haul ou si une abondante perte de sang complique les règles.

4° La diminution du champ visuel existe, non seulement pour le blanc, mais aussi pour le vert, le rouge et le jaune;

~o Dans le 20

°/

0 des observations le sens des couleurs était atteint, pendant la durée citée ; par exemple, le vert était désigné comme jaune.

6° L'acuité visue1le centrale n~était que légèrement affai- blie et revenait à l'état normal a près la cessation des menstrues.

7° La réfraction restait intacte.

Nous voyons par là que la fonction de Porgane est assu- jettie à la menstruation, et que cette diminution peut être regardée comme physiologique.

Pour ce qui regarde les différentes parties de l'œil, nous pouvons citer les éruptions eczémateuses et herpétiques de la cornée, telles que nous les voyons aux lèvres et sur d'autres parties du corps, . dépendant de la menstrualion normale. Leurat, Janot et Duval en publient de nombreux cas dans leurs ouvrages. Duval fait remarquer qu'il est commun de voir paraître des orgeolets à cette époque.

Il parle d'une femme qui présentait à chaque époque menstruelle un orgeolet qu'elle faisait disparaitre en acti-

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- '10-

vant la menstruation en prenant de Paloès à la dose de 0,40 centigrammes par jour.

Chevallereau a constaté comme dépendant des règles l'hérnianopsie, phénomène par lequel la personne fixant un objet, perd de vue, la moitié du dit objet. Il a eu l'occa- sion d'examiner une femme présentant ce curieux symptôme, mais rophtalmoscope n'a pu relever aucune lésion du fond de l'œil.

L'influence funeste de la menstruation peut s'étendre aux autres parties de l'œil, comme, par exemple, à la rétine ou à la papille optique, mais leur affection en ce cas parait relativement rare; cependant plusieurs auteurs les ont constatées et l'on peut les étudier dans leurs ouvrages.

---~.ÇO,~'---

rrROJSIÈME PARTIE

Puberté et Ménopause.

La puberté est une étape de l'évolution sexuelle normale de la femme, mais qui s'établit souvent avec des phéno- mènes anormaux. La nouvelle fonction provoque dans l'or- ganisme de la femme des modifications assez importantes.

Rappelons que e'est à ce moment-là que se manifestent

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certaines névroses, parfois même des troubles graves dans le système nerveux et le système circulatoire; par exemple des congestions locales, des hémorragies, des douleurs dans dift'érentes parties du corps; l'œil, si riche en nerfs et en vaisseaux sanguins, en reçoit souvent le contre-coup.

Puech, Berger et d~~utres relatent des cas de troubles visuels, manifestement liés ù la puberté.

Les affections cutanées telle que l'acné, ont été souvent constatées au moment de la puberté; mais notre sujet étant limité, nous ne pouvons nous étendre sur ce point, si ce n'est pour démontrer lïnfluence des organes génitaux sm·

les parties qui en sont éloignées, comme l'organe visuel.

Quant ù la ménopause, c~est surtout l'iritis ou l'irido- choroïdite qui marque son apparition ; disons, cependant, que dans çe cas les règles ne sont pas supprimées tout d'un coup ; il y a toujours quelques inégularités dans

[~écoulement sanguin ; ou bien il est plus long et plus abondant que d'habitude, ou bien il disparaît pendant quel- que temps pour réapparaître ensuite, devenant de plus en plus faible jusqu'à la suppression complète des règles.

Il nous semble mème que ces irrégularités dans la dis- parition d'une fonction, à laquelle l'organisme s'est adapté, sont les causes des troubles qui les accompagnent.

Dans son traité sur les maladies des yeux, de Wecker dit à ce sujet :

((Des irido-choroïdites spontanées ne sont pas rares chez Ja femme à l'époque critique, alors que le flux menstruel commence à montrer des irrégularités. En efiet, on remar- que qu~il existe une certaine corrélation entre l'état du tractus uvéal et celui du système utérin~ car la constance

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avec la_quelle des affections morbides de la matrice et ses annexes, la suppression ou les irrégularités des flux men- struels, déterminent chez quelques femmes soit l'apparition, soit l'aggravation d'une iritis ou d~un choroïdite, est vrai- ment digne de remarque et l'on ne saurait rapporter ces phénomènes à une congestion passive_, comme après la

·brusque cessation d'un flux hémorroïdal. >>

Siche! dit dans son ouvrage :

(<Les oscillations du ·système vasculaire qui tiennent aux anomalies du flux menstruel, de la grossesse, de la lacta- tion ou à l'âge critique, prédisposent singu1ièrement les femmes aux· choroïdites. >>

QUA 1

1

RIÈME PARTIE

Grossesse et accouchement.

Parmi les nombreux troubles que détermine l'utérus gra- vide dans l'organisme, il y en a un certain nombre qui intéressent l'organe visuel.

Tous les auteurs s'accordent pour incriminer dans ce cas, soit l'altération de la constitution du sang, soit l'albu- minurie.

La maladie la plus fréquente est alors la rétinite albu- minurique.

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Un second groupe de troubles de la vue dus à l'albumi- nurie des femmes enceintes constitue l'amaurose urémique;

un trait caractéristique dans ces cas_, c'est le pronostic plus favorable que dans la rétinite albuminurique ordinaire.

Quant aux troubles visuels où ralbuminurie n'existe pas, ils sont assez nombreux et nous croyons que la cause en est dans le changement du sang. Ce sont les amblyopies qui peuvent quelquefois arriver à une amaurose totale.

L'ophtalmoscope montre dans ce cas une névrite optique et même une atrophie du nerf.

Les hémorragies dans la rétine sont également assez fré- quentes. Teillais a constaté quatre cas d'hémorragies intra- oculaires dans le cours de la grossesse chez des femmes qui n'avaient aucune lésion du cœur ou des vaisseaux.

Jobert signale cinq cas de polyopie; dans tous il y avait naissance de jumeaux.

Nous avons trouvé dans .différents ouvrages des obser- vations concernant l'hémianopsie, et chose à retenir dans tous ces cas, il y avait une métrorragie qui allait jusqu'à la syncope. Chevallereau croit qu'il faut attribuer à cette syn- cope le phénomène en question ; il en donne l'explication suivante : << Pendant la syncope qui succède à l'hémorragie le sa~g se coagule dans les branches de l'artère cérébrale qui sont distribuées à la portion de l'écorce cérébrale qui préside à la fonction visuelle, ou bien à la bandelette optique gauche. >>

Nous ne faisons que mentionner cette hypothèse qui, tout ingénieuse qu'elle soit, exige des preuves.

Samelsohn donne une autre explication de ce phénomène.

Pour lui, lorsque par suite d'une ·syncope le sang diminue

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dans la cavité cranienne, la lymphe et le liquide céphalo- rachidien comblent le vide qui s'est fait ; mais lorsque le pouls reprend son ampleur, la lymphe est chassée entre les gaines internes et externes du nerf optique qui communi- quent avec l'espace arachnoïdien ; le liquide ainsi accumulé autour du tronc des nerfs optiques les comprime, déter- minant ainsi la cécité.

Nous croyons que l'anémie du cerveau et une plus grande fluidité du sang expliquent mieux ce trouble visuel.

Les poussées glaucomateuses accompagnent quelquefois la grossesse et alors la guérison ne se fait souvent pas d'une manière eomplète après l'accouchement. M. Panas attribue ceJa à la stase sanguine.

Quant aux troubles visuels que l'on rencontre pendant l'accouchement, ils sont r.le peu d'importance et sont dus probablement à la congestion passive qui survient au mo- ment du travail dans l'organe visuel. Ordinairement ils dis- paraissent après la délivrance, ne laissant aucune suite.

CINQUIÈME PAR,TIE

Etat puerpéral.

Lorsque l'accouchement est suivi d'accidents infectieux:

(fièvre puerpérale), on voit parfois survenir des complica- tions oculaires, surtout l'irido-choroïdite et la panophtalmie.

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La pathogénie de ces affections était attribuée à la phlébite et à la lymphangite utérines que révélait l'autopsie; mais pourtant le processus de cette propagation restait impéné- trable. La bactériologie nous en a donné la clé.

M. le pr Panas, dans son rapport sur le rôle de Pauto- infection, relate deux cas d'ophtalmies purulentes métas- tatiques puerpérales. Dans le premier cas, il s'agit d'une femme dont un œil seul était atteint. A part la destruction de cet œil, la guérison s'ensuivit. On trouva le staphy- locoque aussi bien dans le pus de Pœil que dans le sang et dans le contenu d'une vésicule cutanée pemphigoïde, située au poignet.

La seconde observation concerne une femme nouvelle- ment accouchée qui eut une double panophtalmie et qui succomba au milieu d'accidents puerpéraux graves. Le pus de ces corps vitrés contenait des streptocoques.

L'observation ci-dessous appartient au même groupe de maladies.

OBSERVATION 1

'14 février 18R8. Reg. partie. N° 8408.

Choroïdite purulente métastatique après un avortement actif'.

Mme Louisa L., 35 ans, lingère.

Le commencement des troubles et des douleurs oculaires date du neuvième jour après un avortement actif (une mens- truation supprimée)~ Probablement qu'il y a eu de petites

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blessures. du col (d'après l'avis du médecin traitant) causées par un bout de seringue ou autre instrument. Elle a de la fièvre fréquente, de petits frissons, de la céphalalgie,· une toux sèche sans douleurs. Le

or

Haltenhoff, appelé auprès de Mme L., trouve un gonflement œdémateux des paupières de l'o. d., sécrétion muqueuse et larmoiement. Pas de gon- flement conjonctivo-palpébral, mais chémosis total séro- saüguin. Humeur aqueuse et iris troubles. Le lendemain, commencement de protrusion, globe dur, tissu orbitaire·

infiltré. Cornée trouble. Pupille invisible. Phlegmon en développement sur favant-hras droit, plaques d'embolies cutanées sur le tibia gauche ( escare circulaire). Arthrite du genou droit. Le 15 février T

==

39°, l'œil gauche est. très tendu, exophtalmie, infiltration annulaire jaune du pourtour cornéen. La fièvre continue, la langue est sèche et rouge, sauf sur les bords. Arthrite sterno-claviculaire à gauche. Le genou va mieux ; le foyer de l'avant-bras se dissipe, mais Je poignet gauche est légèrement pris. (Teint.

d'iode sur les articulations). Prend 1.50 gr. de quinine par jour.

16 février. Fièvre diminue, œil gauche est mou avec tumeur fluctuante entre les tendons droit supérieur et droit externe. Les paupières· sont dégonflées, la protrusion a diminué. OE_il droit. Les exsudats de la pupille empêchent l'examen de l'œil. Globe un peu mou. L'atropine dilate la pupille régulièrement. Pas de synéchies. 17 février. La vue est plus trouble, avec reflet gris jaunâtre du vitré.

A gauche la cornée est perforée un peu au-dessous du centre. Le pus fuse sous la conjonctive bulbaire. L'abat- tement est très grand( ·la fièvre est plus forte l'après

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midi, mais moins intense que les jours. précédents. Le pouls est fort (1 09° à 2 h.) T

==

40°f> à 5 h. L'œil gauche est dégonflé. '19 février. Depuis quelques jours les mouve- ments de l'œil droit sont très limités. La malade voit tout en blanc et ne reconnaît pas la direction de la fenêtre.

T0 38° à fi h. Délire la nuit depuis trois jours. Gonflement douloureux de l'épaule droite.

22 février. L'œil droit voit encore un peu de lumière, plus de chémosis; l'œil gauche s'affaisse, n'a plus trace de sen- sation lumineuse. Teint pâle, terreux, langue très sèche, sensorium normal, amaigrissement. Le 28, morte à son do- micile. Pas d'autopsie.

Dans cette observation, tous )es symptômes de l'infection existent. Un autre fait à remarquer : c'est que chaque fois que la choroïdite purulente ou panophtalmie puerpérale atteint les deux yeux la mort s'en suit toujours.

L'origine microbienne de ces affections est universelle- ment reconnue.

Axenfeld, qui signale l'origin.e embolique des localisations oculaires, dit que les embolies septiques en question émi- g-rent surtout dans la choroïde pour la panophtalmie unila- térale et dans la rétine, où l'on rencontre des hémorragies, pour celles qui sont bilatérales.

Les microbes constatés dans ces affections sont les sta- phylocoques et les streptocoques qui entrent dans l'orga- nisme par la muqueuse utérine lésée, sont charriés par le sang, s'arrêtent en grand nombre dans les capillaires de la choroïde et y déterminent l'inflammation suppurée.

- - - · 3 - - -

2

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- , 1 8 -

SIXIÈME PARTIE

Menstruation anormale et état inflammatoire de l'utérus.

Le bilan des troubles visuels tenant à la menstruation anormale et aux états pathologiques des organes génitaux intern-es est évidemment plus chargé que celui des varia- tions physiologiques (menstruation et ménopause). Nous possédons des observations assez nombreuses d'affections oculaires liées soit à la dysménorrhée, à l'aménorrhée, etc ..

soit à une inflammation de l'utérus et de ses annexes, cons- tatées par l'examen gynécologique.

Avant de parler des différents troubles dont il est ques- tion, remarquons ici que le rétrécissement du champ visuel que nous avons mentionné pour la menstruation normale est plus marqué dans ce cas. Ce symptôme est surtout lié à la dysménorrhée et à l'aménorrhée.

Mooren a vu, dans un cas d'aménorrhée, la kératite in- terstitielle et la choroïdite atrophique. Il n'est pas rare de voir se produire, dans les cas de ce genre, par une sorte de compensation des phénomènes congestifs et meme des hémorragies intraoculaires. ·

Dans une de nos observations il s'agit aussi de kératite interstitielle chez une femme dont les règles étaient sup- primées pendant trois mois.

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OBSERVATION II 11 avril 1888. Reg. Clin. 353.

G. Kératite interstitielle ponctuée (Descémétite)~ avec irrégularité des menstrues; ancienne hématocèle.

Mme

Marie L., 42 ans, cuisinière.

La maladie a commencé il y a trois s~maines par des douleurs péri~rbitaires, puis troub~e de la vue. A cinq en- fants, dernière grossesse il y a trois ans. Il y a eu rétention sanguine pendant trois jours. Pas de fausses couches. Elle n'a pas en ses règles pendant les mois de décembre, janvier, février; les règles reviennent régulièrement en mars et en avril. Quelquefois douleurs dans les reins et le bas-ventre. Pertes blanches. La partie supérieure de la cornée est nette, les 2

1

5 inférieurs sont troubles.

Pupille réagit bien. Pas de synéchies. Adressée à la poli- elinique du JY Vulliet pour examen gynécologique, on constate une ancienne hématocèle. Le 26 avril la vision était légèrement améliorée, l'œil gauche voyait les doigts à J~n60. Le 30 avril on lui fait la paracentèse. Le 1er mai et le 11 mai, on répète l'opération. Pendant l'intervalle on lui prescrit de l'atropine, puis de l'éseeine. Très bien guérie.

Dans cette observation qu'aucune autre cause n'explique, on est porté à croire que ce sont les irrégularités des règles qui ont créé la maladie. L'hématocèle en dépend souvent,· mais dans le cas contraire- nous croyons que· les deux causes ont contribué à la même maladie.

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L'iris et la choroïde, la rétine rn ème, sont parfois atteints dans la dysménorrhée. Les observations suivantes nous en donnent des exemples.

OBSERVATION III 10 octobre 1891. Reg. Clin. 982.

Iritis et dysménorrhée.

Bertha M., 40 ans, ménagère.

A eu sept enfants, deux sont morts. Une fausse couche à 14 jours. Les règles sont très abondantes et Irregu- lières; dysménorrhée et parfois pertes blanches. Son état général est mauvais. La vue a commencé à se troubler il y a .trois semaines ; elle souffre de douleurs de tête ; V==. œil gauche lett. XV à 5 m., œil droit lett. VII. Iritis à gauche.

8 décembre. lVlme lVI. a été opérée par Mue Dr Welt pour un prolapsus utérin. La pupille se dilate (atropine), mais il

·existe de nombreuses synéchies. I..'état général est tou- jours mauvais.

Le 20 février '1899 on continuait le traitement à l'atro- pine du côté gauche, lorsqu'il y a un mois il se produisit de la rougeur à l'œil droit, avec trouble visuel et injection ciliaire diffuse. V== d. d. c. le tt. XX diff. La pupille est rétrécie, il y aussi des synéchies visibles. C'est donc une nouvelle iritis qui s'est déclarée. On prescrit à nouveau le traitement ·à l'atropine.

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OBSERVATION IV

~4 octobre t89li. Reg. Clin. 992.

Névrorétinite et choroïdite maculaire avee irrégulai"ité des menstrues.

Marie B., 2t ans, domestique.

Elle souffre depuis trois jours de brouillard de l'œil droit, sans cause appréciable, avec des maux de tête. A toujours eu la vue mauvaise à gauche. Réglée à 19 ans ; d.epuis lors les menstrues sont irrégulières de date et de durée, avec pertes abondantes entre les règles, sans dou- . leurs. La santé est généralement bonne. Urine normale.

V==- o. dr.

+

36 lett. VII à 5 m.; o. g. lett. XXX. Les pupilles sont normales et régulières des deux côtés.

Dans l'œil gauche on distingue plusieurs anciens foyers d'atrophie choroïdienne, arrondis ou allongés, dans le voi- sinage de la papille jusqu~à la région maculaire. Dans rœil droit il y a un foyer semblable dans la macula, mais pas au centre. Opacités blanchâtres au bord frontal et nasal de la papille et dans la rétine avoisinante. La papille est rose pâle. Les deux veines principales de la rétine sont engor- gées. 26 octobre. Elle a pris du salicylate de soude 6,0 . pour '180,0. La vision est restée la même. On lui prescrit des pilules de sublimé.

Nous voyons dans ces observations qu'aucune autre cause que les règles ne peut expliquer l'apparition des troubles oculaires ; dans tous ces cas les règles sont do'üloureuses, irrégulières ou bien trop abondantes, il y a leucorrhée.

Colm remarque que dans la dysménorrhée confirmée on voit souvent Pirido-choroïdite à poussées glaucomateuses.

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-:-22-

Lorsqu'il s'agit d'une inflammation de l'utérus telle que la métrite ou l'endométrite ou d'inflammation de ses annexes, c'est encore l'iris et la choroïde qui sont frappés; nous en voyons la preuve dans les observations suivantes

OBSERVATION V i4 mai '1892. Reg. Clin. 497.

Cyclite séreuse ( (( Iritis séreuse )) ) . Julia D., 23 ans, ménagère.

Depuis trois jours rougeur et douleur des deux côtés ayant débuté à droite. Elle a eu une première grossesse ; l'enfant est mort peu après la naissance. Deuxième gros- sesse il y a 2 :1/ 2 mois, l'enfant est vivant. Les suites de la eouche ont été normales, mais elle est restée un mois au lit. On constate un trouble diffus de la cornée, la partie · postérieure présente des exsudats nombreux ponctués, plus

· nombreux à droite. Iris trouble. Synéchies nombreuses (atro- pine). Tn. V==- o. dr. 5/XXX~ o. g. :;/XV. ·Pas de cause diathésique. .Adressée à M11e Dr Welt pour examen gyné- cologique; elle diagnostique un utérus en rétroversion, volumineux, mou, probablement régression puerpérale im- parfaite ou gravidité. L'ovaire gauche est augmenté de vo- lume. Elle l'a prise en traitement à sa clinique.

18 mai, on prescrit atropine et pommade Hg. On constate T -:1. des deux côtés.

27 mai. L'injection a presque disparu. Les pupilles se dilatent régulièrement, plus de photophobie. La vue est sensiblement améliorée. V. o. dr. lett. XV. o. g. lett. VJI.

Elle continue son traitement chez M11e Dr Welt.

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OBSERVATION Vl 4 octobre Hm2. Heg. Clin. 389.

Clwroïdite disséminée (macula). Endométrite, ulcération du col, nftrofle.TJion. · Mme Lucie Z., 25 ans, repasseuse.

Depuis un aù elJ~ ·a des névralgies ù la face et au front droit. Depuis deux mois troubles visuels. Bien portante, elle a eu un enfant mort à 2 ans (tuberculose), une fausse couche ù deux mois. Faciès cachectique. Les pupilles se dilatent régulièrement. Y:::::::. o. dr. 1/8 ; o. g. E. V. norm.

A l'ophtalmoscope nombreux foyers de choroïdite disséminée de grandeurs différentes, occupant tout le fond de l'œil droit à la périphérie. Nombreux foyers maculaires ronds avec pigment au centre. A eu par moments une injection ciliaire à droite. Pas trace de synéchies. On lui prescrit des pilules de sublimé ('1 1/ 2 centig. par jour). Envoyée chez

lV111 e _Dt· Welt pour examen gynécologique, elle diagnostique

une légère endométrite, ulcération du col et rétroflexion utérine provoquée par une récente cicatrice. Paramétrite gauche. Est en traitement chez Mlle .o~· Welt.

Du 12 au 29 novembre on lui a fait des injections sous- conjonctivales de sublimé. Il est survenu une amélioration générale et visuelle. V== o. d. '1

/4-.

Opht. stat. id.

27 janvier 1893. Depuis quatre jours trouble visuel mar- qué à gauche. Vision o. g. lett. X à 5 m. 10 février. Le trouble visuel augmente à gauche. V== le tt. 5 /XV. Prescrit sirop de Gibert, ventouses sèches. 20 février : la vue a légèrement augmenté à gauche. Opht. stat. id.

(25)

--- ~4. -'-

Voici une autre observation où, à part le désordre utérin, il y a de réthylisme, qui a joué, croyons-nous, le rôle de èause prédisposante en affaiblissant la résistance organique.

OBSERVATION VII.

22 février 1893. Reg-. Clin. N° 154 ..

O. G, Irido-clwroï:dite.

La maladie oculaire a débuté il y a un mois avec do:uleur de tête. Cette femme est en traitement pour affection utérine chez le

nr

Bourcart. On constate un trouble diffus

9e

la cornée gauche. V== o. d. E. lett. ri/V; o. g. voit les mouvements des doigts à 1 m. 13 mars. La vue va en diminuant, aperçoit seulement les mouvements des mains. A l'éclairage latéral on voit, derrière le cristallin transparent, des opaci- tés sous forme d~exsudats rétror.ristalliniens.

13 avril. Pas de sensation lumineuse. A l'opht., fond non visible. T -1. 24. avriL Absence de réaction propre et consensuelle de la pupille. Le cristallin commence ù se troubler. Pas de rhumatisme, pas de syphilis, mais par contre éthylisme.

Voici l'avis du V'' Bourcart au point de vue de l'utérus : Latéro-rétroversion avec paramétrite. Utérus de moyenne grosseur, col petit, peu proéminent, déchirures avec brides

s~étendant à plusieurs centimètres dans les culs de sac laté- raux. Petite bride en arrière et à gauche. Corps de l'utérus douloureux, métrite et endométrite résultant de l'état pré,_

cédent.

(26)

OBSERVATION VIII.

ter novembre 18~2. Reg. Clin. 1069.

G. Iritis séreuse œvec endométrite, dr!chirure du col et antàofiexion.

Marie B., 30 ans, ménagère.

Depuis huit jours elle a remarqué de la rougeur de Pœil avec trouble visuel. Santé habituellement bonne. Ma-

riée~ a quatre enfants bien portants, le dernier a 18 mois, elle l'a nourri 15 mois. Les règles sont régulières et nor- males, a parfois des pertes blanches. Aucun symptôme spécifique. V== o. d. E. lett. VII; o. g. lett. XXX à 5 m.

On constate des troubles diffus de la cornée, consistant en nombreux exsudats ponctués rétro-cornéens. Iris trouble;

après trois gouttes· d'atropine, dilatation moyenne. Pas de synéchies T -1. Injection ciliaire intense. Photophobie. Opht.

fond .voilé mais visible. On voit aussi des opacités vitréennes en flocons fins, mobiles, très nombreux. On lui p-rescrit une pommade mercurielle et une potion à l'iodure de po- tassium. Le 5 novembre, la pupille se dilate au maximum.

Le 9 novembre, adressée ebez Mlle Dr Welt, qui eonstale une endométl'ite avec déchirure du col du côté gauche et un reste de paramétrite du mème côté. Antéflexion pro- voquée par des brides paramétriques.

30 avril. Dit se trouver bien de son traitement gynécolo- gique. Voit mieux (o. g. leU. XV). Prend du sirop de Gibert.

(27)

- 2 6 -

Pommade mercurielle pour frictions générales. Compresses chaudes. 19 décembre, légère amélioration visuelle.

25 janvier. Elle a habité longtemps une maison humide avec son enfant malade, s~est beaucoup fatiguée et tour- mentée. Depuis, la vision a diminué, la pupille gauche est plus large, 3 1/2 millimètres de diam. et réagit bien. Pu- pille droite 2 1/ 2 mm. D. Tn. G. T

+

L A la loupe on voit toute la Descémet parsemée de points d~exsudation:

mais en outre dans les couches profondes centrales il existe une infiltration blanchâtre de 3 millimètres de diamètre.

On a commencé le traitement déplétif à la pilocarpine. La vue s~est améliorée. Tn. d. d. c.

Comme nous le voyons, les iritis et les ehoroïdites sont assez fréquentes dans les inflammations utérines. La cor- · née pourtant n'est pas à l'abri de cette influence, et on trouve- parfois la kératite interstitielle ou parenchymateuse associée à une lésion utérine. Les observations que nous publions plus bas se rattachent à ,ce groupe.

OBSERVATION IX.

9 juin 1888. Reg. Clin. 593.

G. Kératite poncture (Depôts d'iritis séreuse). Kératite parenchymatettse ditfuse. Métrite chronique avec hyper- trophie du col. Jfaladie de Basedow (forme fruste).

Mme Suzanne R., 53 ans, ménagère.

Elle a depuis quatre semaines des douleurs dans l'œil et à la joue plusieurs fois par jour. Réglée à '17 ans. L~année

passée elle a eu des pertes chaque jour pendant quatorze

(28)

semaines, de juin en aoüt, en novembre pendant quinze jours, en janvier pendant quinze jours, en mars pendant dix- huit jours. Depuis, les pertes ·se sont arrêtées, mais les dou- leurs dans _les reins ont persisté. A toujours souffert d'un peu de leucorrhée intermittente. A en six enfants. En 187'1, sa dernière grossesse fut suivie d'un engorgement de la matrice (fut cautérisée par le Dr Gautier père). Depuis lors sa santé est toujours restée affaiblie. Elle a perdu l'odorat et mou- che beaucoup. Adressée pour examen gynécologique chez Mme Dr Saloz-Joudra, qui diagnostique le 12 juin une mé- trite chronique avec hypertrophie du col.

Le 22 juin il s'est développé un trouble diffus de la cor- née, l'épithélium est" légèrement chagriné. V== o. dr.

verre+ 36 lett. X; o. g. E. lett. XV. Pas de synéchies après deux gouttes d'atropine. T

.+

1/ 2 • Prescrit éserine.

Le 26, o. g. compte les doigts à 0,40 cm. Les ouver- tures des fentes palpébrales paraissent exagérées. Le pouls

== l 08 régulier. Tn. Pas de rétraction des paupières supé- rieures, mais le symptôme de Grafe existe; le cou n'a pas grossi. Il existe un peu d'hypertrophie diffuse de la thyroïde.

Depuis longtemps elle souffre quelquefois de suffocations et de palpitations. Ces jours derniers elle rend très peu d'urine, a de fortes douleurs de reins et de la faiblesse des jambes. Cessé KI, repos nécessaire. Elle est entrée à l'hô- pital Bulini, où son état s'est amélioré sensiblement.

Le 13 janvier 1896, JVIme R. se présente de nouveau à la clinique. Elle dit avoir eu bonne vue jusqu'au nouvel- an, mais a ressenti depuis lors UIIe diminution visuelle.

V==verre +24 o. dr. lett. XV; o. g. XXXV à 5 rn; Tn.

des deux côtés. Sensibilité à la lumière et larmoiement.

(29)

- 2 8 -

Prescrit atropine. Le 21 mars 1898 vue id., pouls 76, n'a pas les globes très saillants, symptômes de Basedovv dimi- nués. Pas de synéchies, mais il y a toujours des troubles cornéens, la malade manque de soins. Tn. des deux côtés.

Chez cette malade l'affection oculaire a été associée avec la maladie de Basedow et l'affection utérine. Il sera juste de croire que les deux maladies ont joué leur rôle dans la ge- nèse de l'affection oculaire, car, si l'utérus enflammé peut donner naissance à un trouble visuel, les produits chimi- ques de la glande thyroïde hypertrophiée peuvent aussi entrer en jeu.

OBSERVATION X 29 aoùt 1892. Reg. Clin. 855.

D. d. c. Kératite parenchymateuse dif{use ponctuée chro- nique (avec cyclite séreuse). Oophorite droite, endomitrite et ulcération du col (Syphilis héréditaire ?) .

Mme Pauline P., 39 ans, paysanne.

L'œil gauche est malade depuis deux mois, après avoir eu de grandes douleurs frontales; Depuis novembre 1891.

douleur et raideur dans le bras droit (rhumatisme chro- nique). Cet hiver, elle ne pouvait rien faire, pas même s'habiller. A eu une fausse couche il y a 15 ans, depuis lors a été toujours souffrante. Elle a deux enfants de '1'1 et 14 ans. Bien réglée, mais les règles sont très· doulou- reuses. Mauvais teint. ~n juin, a eu des chagrins de famille;

a eu très longtemps des maux de tête surtout du côté gauche.

La pupille se dilate régulièrement (atropine) Tn. Les

(30)

taches d'infiltration cornéenne sont dans les couches pro- fondes à divers niveaux et de diverses grandeurs. Peut- être aussi dépôts rétrocornéens. Y::::::::. 5 /VII il dr.; doigts comptés à g. à 3m50. Légère injection ciliaire de l'œil dr., dé- pôts rétrocornéens manifestes. Après atropine à gauche, syné- chies inféro-nasales. Trouble de la eornée étendu en foyers.

Prescrit Hg. en frictions locales, atropine, compresses chaudes. Teint. arom. chin. Puis potion KI.

HS septembre. Paracentèse g. Le 20 et 21, forts maux de tête. 26, à dr., la cornée s'est beaucoup troublée.

Compte les doigts à :3m. 0 .. g. à 1m25. Toujours très mau- vais teint. A eu des syncopes incomplètes. Le 1er octobre, on voit à droite trouble interstitiel diffus. Les bras vont mieux. Inappétence, langue charg-ée. Cessé KI. Prescrit quinine et arsenic. Dans l"'œil gauche lanoline hydrargy- rique à 1 °/0 bien tolérée. 'i'l octobre, O. g., épithélium dépoli, dépôts profonds, trouble diffus léger. Toujours teint jaunâtre, blême, expression souffrante. Examen du sang:

normal, urine: rien. Envoyée pour examen g·ynécologique ehez Mlle Dr Welt qui constate une inflammation chronique Je l'ovaire droit, de l'endométrite et une ulcération du col.

La malade part le 7 déeembre, améliorée : V== doigts à 111120 à dr.; 5m à gauche. A beaucoup souffert de l'œil droit. Prendra sirop de Gibert_, continuera atropine et les massages commencés avec lanoline hydrargyrique.

'14 janvier 1893. O. dr., opacités tendant à se scléroser, sont disposées en partie par stries d'apparence tendineuse_, vue id. L'œil gauche est amélioré V== ij7• Le 9 juin, O.

dr. voit les doigts à 2m; O. g. 1/6 . A droite existent encore des traces de synéchies. Le 19 mars 1894, la vision est amé-

(31)

·- ao

~

li orée à droite (doigts à 4m), 0. g. \ 12 . Etat général bon, a bien travaillé, bon teint, pas de rougeur des yeux, bon appétit. 20 mars. Après plusieurs doses d'atropine mydriase complète à droite. A gauche série de synéchies du côté nasal. Opacités cornéennes ont pris un caractère nettement sclérosé. 0. g., plusieurs foyers d~ atrophie cho- roïdienne périphérique en bas. L'examen des dents montre l'échancrure de Hutchinson nettement sur les incisives supérieures.

Cette observation mérite de nous arrêter, car nous sa- vons que beaucoup d~auteurs regardent la kératite paren- chymateuse d'Hutchinson, comme la manifestation tardive de Phérédo-syphilis. Mais pourtant, si dans la pluparl des cas elle est d: origine syphilitique, nous pensons que dans un grand nombre de kératites parenchymateuses l'étio- logie peut êlre différente. Ainsi pour Mooren, Panas, Hippel jun. et en partie Parinaud. Elle peut aussi être le résultat d'un état dyscrasique général, produit par un autre élément infectieux (par exemple tuberculose, malaria, rhumatisme).

Pflüger cite des kératites parenchymateuses dans -le coues de l'influenza. Quant aux déformations dentaires, Panas dit qu'elles peuvent manquer même lorsqu'il s'agit de syphilis, preuve qu'elles ne sont pas d'une importance décisive.

Si tel est l'état de la question, nous croyons justifiable . d'avoir mis cette observation sous cette rubrique, car en l'absence d'autres signes de syphilis, on peut penser que l'affection utérine a agi comme cause principale (auto- infection) et le rhumatisme comme cause prédisposante.

Si l'on admet la syphilis héréditaire, ce serait un cas d~ap-:

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parition très tardive de la kératite~ déterminée par l'endo- infection ab tttero loeso.

Les observations publiées ci-dessous concernent des femmes chez lesquelles l'examen gynécologique a démontré rexistence de tumeurs utérines. Nous ne saurions être très affirmatif sur le rapport étiologique de la tumeur utérine avec raffection oculaire, mais l'inflammation utérine qui accompagne si souvent les fibrômes rapproche ces cas des précédents. Peut-être un jour éclaircira-t-on le rôle de ces tumeurs dans la production de certains troubles visuels.

OBSERVATION XI

22 février 1893. Reg. Clin. l57.

G. Episclérite, E.rx:su,clats rétrocornéens. Polype muqueux elu col utérin.

Emilie W., ;37 ans, ménagère.

La vue s'est troublée depuis

H>

jours. N'a jamais souf- fert des yeux auparavant. Bien portante, sauf constipation fréquente. A un seul enfant de 12 ans. Pas de diathèse. Il y a 8 ans, elle a eu des coliques hépatiques, douleurs des reins. Toujours bien réglée jusqu'à l'automne dernier;

depuis lors très irrégulièrement. Leucorrhée, V== 0. d.

+

36 lett. r}/V; O. g.

+

36 lett. ;j/VII. Opht. d. d. c.

Hypérémie manifeste des nerfs optiques, surtout à gauche.

(33)

A la loupe : exsudation pointlllée très fine rétrocornéenne (cyclite séreuse). Aucune cause diathésique. Envoyée pour examen gynécologique ehez le D'' Bourcart qui diagnos- tique : un léger engorgement utérin et principalement un petit polype muqueux~ siégeant à la commissure droite du col utérin.

OBSERVATION XII 26 février 1894 .. Reg. Clin. 177.

D. d. c. Cataracte commençante. Ji'ibrômes multiples de l'utérus.

Mme Cécile C., 37 ans.

Elle s'est aperçue d~une faiblesse de la vue, surtout du côté droit, depuis un mois. L'année dernière a eu un érysipèle.

Mariée, pas cl~enfants. Elle a été soignée par le Dr Oltra- mare pour une hématocèle. V==- doigts à om 4.0 à dr.; à 3m à gauche. 20 avril, voit seulement les mouvements des mains avec O. dr.; doigts 5m à gauche. Prescrit homatro- pine. La cataracte en étoile, présente de nombreuses gout- telettes rappelant les exsudats de l'iritis séreuse. 29 avril, à dr., la cataracte est en maturescence. G. état id.

Le 4 août_, V== d. d. c. doigts à 3m. Reçue à la clinique le 17 septembre -1894, on lui fait une extraction linéaire simple, très régulière. Sortie le 29 septembre 1894. Le 10 octobre, V==- le tt. X VIII. Le fond de l'œil gauche est visible. La pupille de l'œil opéré est très· claire. A l'examen gynécologique le Dr Chenevière diagnostique des fibrômes multiples de l'utérus.

(34)

OBSERVATION XIII 1'1 juin 1877.· Reg. Clin. N° 156.

D. 0Pil perdu. G. Iridocyclite à rechutes.

Corps fibreux de l'utérus.

1\l'ne Jenny, 38 ans.

Souffre des yeux depuis ·1870. Opérée à l'œil droit (iridectomie), à Zurich~ par le prof. Horner. On y constate une tumeur fibreuse de Putérus (Jettre du prof. Horner).

L'œil gauche est resté bon. Elle a beaucoup cousu. Elle a fait une chute dans les escaliers, il y a cinq semaines;

bientôt après l'œil gauche se prit, puis s'améliora. Actuel- lement, il y a rechute.

Le '12 juin, on constate une dilatation inégale sous l'in- fluence de l'atropine; on fait des compresses chaudes.

Vers la fin de juin, elle s'est guérie, puis a eu une re- chute.

Le 23 juillet, l'iritis a été guérie, mais depuis la cessa- tion de l'atropine, il y a 8 jours, la malade a tous les jours un brouillard dans les yeux pendant quelques heures le matin.

Le 27 octobre. La vue est très troublée depuis quelques jours. Les règles manquent. Elle ne voit les doigts qu'à 8' seulement. Il n'y a pas d'autres symptômes que la vision de nombreux points noirs.

En novembre, on lui fait le traitement par mercure en frictions g·énérales.

(35)

Le 3 décembre_, elle voit les doigts à 'li et 12 pieds. Il n'y a plus d'injection ciliaire, ni de douleurs. Les synéchies sont larges, surtout en bas; les papilles sont à peine visi- bles; il y a un trouble diffus de la partie centrale de l'hu- meur vitrée. Elle voit encore des flocons noirs. Prend du KI.

Le 8 décembre, elle voit les doigts à 1.4 ou H5'; à l'éclairage focal, on distingue un trouble jaunâtre derrière le cristallin. Elle prend du fer dialysé.

Le 13 décembre, elle voit les doigts à·H)'.

Le 27 décembre, a l'o. trouble du corps vitré moins dense. Les papilles et les vaisseaux sont plus ou moins entrevus.

Le i3 février '1878. La vision diminue rapidement de- puis quelques jours, malgré l'absence de symptômes inflam- matoires et la continuation du traitement général au iode et fer. La malade ayant senti quelques légères douleurs dans l'œil, l'opération ne peut être renvoyée; elle est reçue à la clinique le 1.

a

février ; narcose chloroformique sans accident. Une large iridectomie est faite en bas, et légère- ment en dedans, où étaient les plus larges adhérences.

L'opération a très bien réussi. On suit le traitement à l'atropine. Plusieurs synéchies paraissent s'être déchirées du côté de la pupille artificielle qui est très large et franche.

Il n'y a pas de cyc1ite.

Le 18 février, elle voit les doigts ù 10 ou ·11. '. On fait la première injection de chlohydrate de pilocarpine 0,01.

La malade salive environ 1. h. 1/ 2 .

Le 19 février, on lui fait la deuxième injection 0,02 au bras ; il y a forte transpiration ; en 1. h. 1,1 2 , elle crache 215 gr. de salive.

(36)

Le 20 février, la troisième injection 0,02.

Le 2·1 février, la quatrième injection 0,03 amène des vomissements, la salive et la transpiration sont abondantes.

Le ~2 février, la cinquième injection de 0,0:3.

Le 25 février, la sixième injection de 0,05 produit ·la salivation avec sudation sans nausée. Toujours après, il y a aphonie complète.

Le 27 février, on fait la septième injection 0,02.

Le 1er mars, la huitième injection est de 0,03.

Le 2 mars, la neuvième injection.

Le 4. mars, elle voit les doigts à '1 5' et lit l'heure à ma montre facilement, mais est très· éblouie et mal à l'aise au grand jour. L'œil reste voilé par une membrane épaisse du corps vitré. T. norm.

Le 6 mars, on fait la douzième et dernière injection de pilocarpine.

Le 7 mars, elle est sortie avec une prescription d'une tisane diurétique.

Le 30 mars, elle lit les lettres no XII à 5'.

OBSERVATION XIV

~5 octobre 1892. Reg. Clin. N° '1055.

D. d. c. Iritis chronique. E.x:sudats rétrocornéens.

G. Rr!tinite maculai re. Epithélioma utérin.

Marie C., 36 ans, ménagère.

Depuis deux mois sa vue baisse des deux côtés, surtout à droite. Elle a déjà été soignée pour maux d'yeux. V==

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- 3 6 -

D. d. c. E. lett. X à 5 rn. Il existe des exsudats rétrocor- néens des deux côtés. Surtout dans l'œil droit. Synéchies nombreuses d. d. c. Tn. A eu un enfant avant son ma- riage. N'a pas d'éruption~ ni de maux de gorge, ni perte de cheveux; elle n'a auèun souvenir d'avoir eu rougeur des yeux. On lui prescrit du sirop de Gibert et de l'a- tropine.

Le 21 décembre, on diminue le traitement à l'atropine.

V== Stat. id.

Le 4 janvier 1893. V == lett. XV à dr. et XX à g. La pupille droite est en dilatation moyenne et ronde, avec de nombreuses synéchies fines. A gauche, sa dilatation ne porte que sur le 1/ 3 du pourtour papillaire du côté ex- terne ; le reste est retenu par une synéchie continue. Les dépôts rétrocornéens ont diminué, il y a larmoiement mar- qué surtout à gauche. Elle est obligée d'éviter le froid.

Le 20 février, on constate dans la macula gauche deux foyers pigmentés d'environ 1/ 4 de diamètre papillaire. La -malade raconte qu'avec cet œil, elle voit les lettres che-

vaucher sur la mème ligne (métamorphopsie). L'œil droit voit le tt. 5 /VII.

En mars, on lui fait des injections sous-conjonctivales de sublimé. L'injection ciliaire ayant recommencé à droite, elle reprend l'atropine.

Le 18 avril, elle a eu deux séries de douze injections au sublimé, mais il est survenu une aggravation avec in- flammation à droite. L'œil droit voit lett. XXX, l'œil gau- che le tt. XV. A droite, nombreux exsudats rétrocornéens, le , fond est difficile à voir.

(38)

Engagée à entrer à la clinique, elle y a été reçue le 2q, avril. On lui fait la paracentèse à l'œil droit; il y eut trois fois iss?e d'humeur aqueuse.

Le 25 avril, l'opération a été répétée.

Part le 29 avril. Vue == lett. XXX cliff.

Le 2 mai. Vue id.

Le 22 mai. Vue== o. dr. lett. L; o. gauche lett. VII.

Les exsudats rétrocornéens ont augmenté à droite.

On répète la paracentèse le 5 juin; elle ne voyait les doigts avec l'œil droit qu'à 3m50.

Le 9 juin, vue id. Elle part le 10 juin.

26 juin. A fait un séjour à la campagne, après lequel elle voit les doigts à ~ m. de l'œil droit.

Le 5 aoùt, on constate une amélioration visuelle sensibie.

Le ll octobre. V. == o. dr. le tt. XX ; o. gauche lett.

VII cliff.

Le 7 novembre, depuis huit jours diminution visuelle à droite avec maux de tète. Vision == o. dr. les doigts à 4 m.;

o. gauche XII cliff.

Le 2 octobre, l'œil droit voit les doigts à 2 m. 50; œil gauche VII.

Le D~' Chenevière a fait l'examen gynécologique et a cons- taté un épithélioma du col utérin. On l'a engagée à suivre un traitement de la matrice.

Dans ce cas_, le centre de la rétine était affec~é dans l'œil le moins malade. On voit que l'influence funeste des affections utérines s'étend à presque toutes les parties de l'œil.

Avant de terminer notre chapitre, mentionnons un autre groupe de troubles visuels, très intéressants, causés par

(39)

- 3 8 -

une lésion génitale, telle que l'atrophie utérine ou des dé- placements utérins. Ces troubles consistent en véritables amblyopies, soit en anesthésie ou hypéresthési~ de la rétine à la lumière, ou eneore en une variété d'asthénopie.

Nous constatons ce dernier symptôme dans l'observation suivante :

OBSERVATION XV 17 décembre 1886. Heg. Clin. H 27.

Asthénopie musculaire et nerveuse. Strabisme divergent dynamique. ilfyopie. Intolérance pour tout travail visuel.

Atrophie utérine.

Se plaint de ne pouvoir plus se servir de ses yeux pour aucune occupation.

La vision des deux côtés avec verre -7"

==

r>,.iV diff.

Opht. staphylôme 2/3 de diamètre papiilaire, régulier. Pas d'autres lésions. De près il est impossible de mesurer la di- vergence dynamique, à cause d'oscillations très douloureuses.

De loin à 4 1/2 rn. divergence corrigée par prisme 10°, pa- rallélisme des images. En approchant le doigt vers la ligne médiane, l'œil gauche dévie toujours en dehors à partir d'environ 10 cm.

A l'examen gynécologique on constate (Drs W elt et Gau- tier) r~trophie de tout l'utérus. La cavité est réduite à 0,0:3.

Nutrition générale très affaiblie. Elle est aussi anémique, 85 à 90

°/

0 ?'hémoglobine au Gowers.

Février 1887. A été dix-huit jours à l'hôpital Butini;

elle a perdu complètement ses règles il y a deux ans, quelques mois après avoir eu un accouchement normal.

(40)

Depuis lors ni douleurs, ni névralgies, mais elle souffre d'un grand amaigrissement, ne supporte pas du tout la lampe ni la couleur rouge.

Ce qui est particulier dans ce cas, c'est que la correction des anomalies de réfraction n'a aucune influence sur les symptômes asthénupiques·dont le siège parait plutôt central.

Forster, en étudiant ces troubles, qui ont souvent comme point de départ une inflammation chronique de l'utérus ou de ses annexes, la nomma kopiopie hystérique et en faisait une manifestation de la névrose générale, mais comme dans notre observation, d'autres auteurs l'ont constaté~ chez des femmes n'ayant aucun signe d'hystérie.

A}?adie, en 1884., la dénomma kopiopie utérine, car pour Jui elle était toujours associée à un état pathologique de rutérus.

Nous verrons dans le chapitre suivant que la pathogénie de cette forme d'asthénopie peut aussi s'expliquer autrement que par l'hystérie.

--~·*---

SEPTIÈME PA R1,IE

Pathogénie.

En abordant la ·question de la pathog·énie, nous voulons parler spécialement de l'auto-infection comme théorie nou- velle, mais pas encore généralement admise. Cependant

(41)

- 40 --

nous dirons quelques mots des théories plus anciennes qui.

malgré leur insuffisance, renferment quelque chose de vrai.' Dehenne, Freunrl et d'autres admettaient le réflexe du plexus utérin par l'intermédiaire du nerf sympathique.

Freund, qui a eu l'occasion de faire quelques nécropsies des malades atteintes de kopiopie utérine, a toujours trouvé tous les symptômes d'une inflammation chronique péri- utérine.

Il s'exprime ainsi à ce sujet :

<< Le début du processus morbide est marqué par l'hyper-

trophie du tissu cellulaire qui entoure le col utérin, hyper- trophie suivie bientôt de la période de rétraction.

(( Cette période de rétraction se propage de proehe en proche dans le tissu cellulaire voisin qui remplit le ligament large; il en résulte des déviations, des adhérences entre l'utérus et les organes adjacents, d'où un tiraillement des vaisseaux et des nerfs utérins qui, par réflexe, agissent sur Porgane visuel. >>

Cette explication parait très plausible, d'autant plus qu'il ne s'agit en aucune façon d'accidents oculaires inflamma- toires, mais de simples troubles nerveux et fonctionnels

siégeant certainement dans le centre.

Quant à l'hystérie, mise en avant par Forster~ nous pou- vons répondre qu'elle n'a jamais été constatée .chez les femmes présentant les symptômes de cette asthénopie, et que, par contre, _Charcot n'a jamais constaté ces symptômes kopio- piques chez les hystériques. Dans notre observation l'hystérie fait également défaut. Quant aux affections inflammatoires drs yeux liées à la menstruation ou à la ménopause, Salo Colm défend la théorie des congestions par action réflexe. Pour lui

(42)

au moment de la menstruation_, l'ovaire, centre de cette

fonction~ reçoit un apport de sang plus considérable, qui détermine une excitation sur les nerfs utéro-ovariens. Ceux- ci sont en connexion avec de nombreuses branches ner- veuses, aboutissant au plexus utérin et aux nerfs sacrés.

Les rameaux du sympathique y sont aussi en grand nom- bre. Cette association des organes génitaux avec le système nerveux sacré et le sympathique permet la transmission de l'excitation jusqu'aux points les plus éloignés de l'or-

ganisme~ et même jusqu'à l'organe visuel.

Abordons maintenant une autre théorie pour l'interpréta- tion des maladies oculaires d'origine utérine. Elle est ba- sée sur des recherches que nous allons exposer :

Depuis longtemps on a reconnu l'influence morbide sur Porgane visuel, des maladies générales, telles que les fiè- vres éruptives, le diabète, la fièvre récurrente, le rhuma- tisme, la syphilis, la diphtérie, etc.

Il était naturel de chercher à expliquer leur mode d'action, sur l'œil et nous croyons utile de signaler les résultats, du moins pour quelques-unes, qui nous serviront d'appui dans la théorie que nous soutenons.

Ainsi nous savons que dans la diphtérie, qui est ac- compagnée de troubles rénaux, de paralysies diverses et parfois de troubles visuels, les microbes spécifiques ne pénètrent pas dans la circulation et que leur action directe, par conséqùent, ne peut être admise; pa'r contre, d'après Roux et Yersin, ils fabriquent une toxine qui cause tous les désordres fonctionnels. L'inoculation de cette toxine, artificiellement préparée_, donne lieu en effet, à tous les symptômes habituels de la diphtérie.

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Rappelons un cas relaté par Haushalter et V illier, où il s'agit d'un malade qui avait une pneumonie du côté gauche accompagnée de trouble oculaire de l'œil du même côté; il fut atteint de panophtaJmie suppurée. A l'examen anatomique on trouva le pneumocoque pur dans le contenu de l'œil et le même microbe dans les foyers du poumon hépatisé.

Le rhumatisme aigu, qui est certainement une affection microbienne et qui peut attaquer les yeux, présente des analogies frappantes avec l'infection purulente.

Quant au diabète, c'est une maladie caractérisée par un ralentissement de la nutrition générale (Dieulafoy) qui per- met l'accumulation dans le sang de substances excrémen- tielles, de déchets de la vie qui sont une sorte de poison.

Sans multiplier les faits, une conclusion en découle, qui nous parait naturelle, c'est que les dites maladies agissent sur l'organe visuel, soit par les microbes directement, soit par leurs toxines, ou encore par les déchets organiques non éliminés du corps.

Nous croyons pouvoir appliquer cette manière de voir aux maladies oculaires qui ont pour point de départ les in- flammations des organes génitaux internes. Pour plus de clarté, nous citerons l'observation suivante des leçons de clinique ophtalmologique du pr Panas. Il s'agit d'une femme atteinte de cataracte; l'examen de l'urine ayant prouvé la présence· du sucre, elle fut soumise à un régime anti- diabétique. Quelques jours après s'est déclarée une broncho- pneumonie à la base gauche du poumon. La mort s'en est suivie. A l'examen anatomique on trouve le corps vitré et la rétine transformée en un magma purulent, contenant des sta-

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