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2 Noyau et image d’une application lin´ eaire

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(1)

L.E.G.T.A. Le Chesnoy TB2−2011-2012

D. Blotti`ere Math´ematiques

Chapitre X

Applications lin´ eaires

Table des mati` eres

1 D´efinitions et propri´et´es ´el´ementaires 2

2 Noyau et image d’une application lin´eaire 4

3 Matrices versus applications lin´eaires : un exemple 5

3.1 Matrice associ´ee `a une application lin´eaire relativement aux basesE etF . . . 5 3.2 Application lin´eaire associ´ee `a une matrice relativement aux basesE etF . . . 6 3.3 Lien entre les deux constructions pr´ec´edentes . . . 7 4 Matrices versus applications lin´eaires : cas g´en´eral 7

5 Applications lin´eaires et th´eorie de la dimension 10

6 Rang d’une application lin´eaire et rang d’une matrice 10 6.1 Rang d’une application lin´eaire . . . 10 6.2 Rang d’une matrice . . . 11 6.3 Rang d’une application lin´eaire versus rang d’une matrice . . . 11

(2)

Notation :Le symboleKd´esigneRouC.

1 D´ efinitions et propri´ et´ es ´ el´ ementaires

D´efinition (application lin´eaire)

SoientE et F deuxK-espaces vectoriels. Une applicationϕ:E→F est dite lin´eaire si

∀u1, u2∈E, ∀λ1, λ2∈K, ϕ(λ1u12u2) =λ1ϕ(u1)+λ2ϕ(u2) (ϕrespecte les combinaisons lin´eaires).

Remarque 1 :On conserve les notations de la d´efinition pr´ec´edente. On peut d´emontrer queϕ:E →F est lin´eaire si et seulement si les deux propri´et´es suivantes sont v´erifi´ees.

∀u1, u2∈E, ϕ(u1+u2) =ϕ(u1) +ϕ(u2) (ϕrespecte l’addition) et

∀u∈E, ∀λ∈K, ϕ(λ u) =λ ϕ(u) (ϕrespecte la multiplication par un scalaire)

Exemple 1 : Montrer que l’application

f: R3→R2;

 x y z

7→

x+y−z x+z

est lin´eaire.

Th´eor`eme 1 (application lin´eaire canoniquement associ´ee `a une matrice)

Soientn, p∈N. SoitAest une matricen×p`a coefficients dansK(i.e.A∈ Mn,p(K)). On d´efinit l’application ϕA canoniquement associ´ee `aApar :

ϕA: Rp→Rn ;

 x1

... xp

7→A

 x1

... xp

.

L’applicationϕAest lin´eaire.

Preuve du th´eor`eme 1

Th´eor`eme 2 (image du neutre par une application lin´eaire)

SoientE et F deuxK-espaces vectoriels. Soitϕ: E→F une application. Alors on a : ϕlin´eaire =⇒ ϕ(0E) = 0F.

Preuve du th´eor`eme 2

Exemple 2 :Soitϕl’application d´efinie par :

ϕ:R3→R2;

 x y z

7→

x+y x+z+ 1

.

Commeϕ(0R3) = 0

1

6= 0R2, l’applicationϕn’est pas lin´eaire.

D´efinition (endomorphisme et isomorphisme) 1. SoitE unK-espace vectoriel.

Un endormorphisme deE est une application lin´eaire deE dansE.

2. Soient E etF deuxK-espaces vectoriels. Soitϕ:E→F une application.

On dit queϕest un isomorphisme deE dansF si ϕest lin´eaire et bijective.

(3)

Notations

1. Soient E etF deuxK-espaces vectoriels. On pose

L(E, F) = ensemble des applications lin´eaires deE dansF . 2. SoitE unK-espace vectoriel. On pose

L(E) = ensemble des endomorphismes deE.

Th´eor`eme 3 (op´erations sur les applications lin´eaires) SoientE,F etGtroisK-espaces vectoriels.

1. Soient f, g∈ L(E, F). Alors l’application

f+g: E→F ; u7→f(u) +g(u) est lin´eaire, i.e.f +g∈ L(E, F).

2. Soitf ∈ L(E, F) et soitλ∈K. Alors l’application

λ f:E→F ; u7→λ f(u) est lin´eaire, i.e.λ f ∈ L(E, F).

3. Soitf ∈ L(E, F) et soitg∈ L(F, G). Alors l’application

g◦f:E→G; u7→g(f(u)) est lin´eaire, i.e.g◦f ∈ L(E, G).

4. Soitf ∈ L(E, F) bijective, i.e.f est un isomorphisme deE dansF. Alors l’application f−1:F →E; v7→l’unique solution de l’´equationf(u) =v d’inconnueu∈E est lin´eaire, i.e.f−1∈ L(F, E).

Preuve de la propri´et´e 3. du th´eor`eme 3 Exemple 3 : Soitϕl’application d´efinie par :

ϕ: R2→R2; x

y

7→

x−y x+y

.

1. Montrer queϕest l’application lin´eaire canoniquement associ´ee `a une matriceA∈ M2(R).

2. Montrer queϕest un isomorphisme deR2 dansR2. 3. D´eterminer l’applicationϕ−1.

4. Montrer queϕ−1est l’application lin´eaire canoniquement associ´ee `a une matriceB∈ M2(R).

5. Quel lien unitAetB?

Th´eor`eme 4 (structure canonique deK-espace vectoriel surL(E, F))

SoientE et F deuxK-espaces vectoriels. L’ensembleL(E, F) muni des deux applications a:L(E, F)× L(E, F)→ L(E, F) ; (f, g)7→f +g

et

m: K× L(E, F)→ L(E, F) ; (λ, f)7→λ f (qui sont bien d´efinies d’apr`es le th´eor`eme 3) est unK-espace vectoriel.

Exemple 4

1. L’ensembleL(R2, R3[X]) poss`ede une structure canonique deR-espace vectoriel.

2. Plus g´en´eralement, le th´eor`eme 4 permet de construire de nouveaux espaces vectoriels `a partir de ceux d´ej`a introduits auparavant (commeRn, Rn[X],F(I,R),S(N,R)).

(4)

2 Noyau et image d’une application lin´ eaire

D´efinition (noyau et image d’une application lin´eaire)

SoientE et F deuxK-espaces vectoriels. Soitϕ : E→F une application lin´eaire.

1. Le noyau Ker(ϕ) est le sous-ensemble deEd´efini par :

Ker(ϕ) ={u∈E : ϕ(u) = 0F}.

2. L’image deϕest le sous-ensemble deF d´efini par :

Im(ϕ) ={ϕ(u) : u∈E}.

Th´eor`eme 5 (noyau et injectivit´e, image et surjectivit´e)

SoientE et F deuxK-espaces vectoriels. Soitϕ : E→F une application lin´eaire.

1. L’applicationϕest injective si et seulement si Ker(ϕ) ={0E}.

2. L’applicationϕest surjective si et seulement si Im(ϕ) =F.

Preuve du th´eor`eme 5

Th´eor`eme 6 (structures du noyau et de l’image)

SoientE et F deuxK-espaces vectoriels. Soitϕ : E→F une application lin´eaire.

1. Ker(ϕ) est un sous-espace vectoriel deE.

2. Im(ϕ) est un sous-espace vectoriel deF. Preuve du th´eor`eme 6

Exemple 5 : SoitA=

1 2 1

1 0 −1

1 2 1

.Soit

ϕA: R3→R3;

 x y z

7→A

 x y z

l’application lin´eaire canoniquement associ´ee `a A.

1. D´eterminer une base du noyau deϕA. Qu’en d´eduire quant `a l’injectivit´e deϕA? 2. D´eterminer une base de l’image deϕA. Qu’en d´eduire quant `a la surjectivit´e deϕA?

Remarque 2 :SoientE etF deuxK-espaces vectoriels. Soitϕ :E→F une application lin´eaire. D´eterminer le noyau deϕrevient `a r´esoudre l’´equation

ϕ(u) = 0F

d’inconnueu∈E.

Quand E = Rp et F = Rn (p, n ∈ N), d´eterminer le noyau de ϕ revient `a r´esoudre un syst`eme lin´eaire homog`ene, comme on l’a vu dans l’exemple 5.

Mais d´eterminer un noyau, en g´en´eral, peut conduire `a r´esoudre des ´equations d’autres natures, comme des

´

equations diff´erentielles par exemple.

Th´eor`eme 7 (famille g´en´eratrice de l’image)

Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie. Soit (e1, e2. . . , ep) une famille g´en´eratrice finie de E (par exemple une base deE). SoitF unK-espace vectoriel. Soitϕ:E→F une application lin´eaire.

Alors (ϕ(e1), ϕ(e2), . . . , ϕ(ep)) est une famille g´en´eratrice de Im(ϕ), i.e. : Im(ϕ) = Vect(ϕ(e1), ϕ(e2), . . . , ϕ(ep)).

Preuve du th´eor`eme 7

(5)

♥ Remarque 3 (noyau et image d’une application lin´eaire canoniquement associ´ee `a une matrice) Soientn, p∈N. SoitA∈ Mn,p. Soit

ϕA:Rp→Rn;

 x1

... xp

7→A

 x1

... xp

l’application lin´eaire canoniquement associ´ee `a A.

1. Ker(ϕA) est l’ensemble solution du syst`eme lin´eaire homog`eneA

 x1

... xp

= 0Rn d’inconnue

 x1

... xp

∈Rp. 2. On note (e1, e2, . . . , ep) la base canonique deRp. D’apr`es le th´eor`eme 7, on a :

Im(ϕA) = Vect(ϕ(e1), ϕ(e2), . . . , ϕ(ep)).

Comme pour touti∈J1, pK:

ϕ(ei) =i-`eme colonne deA on voit que :

Im(ϕA) est le sous-espace vectoriel deRn engendr´e par les vecteurs colonnes de la matriceA.

Par exemple, si A =

1 1 0 0 1 1 1 1 0

 alors Im(ϕA) = Vect

 1 0 1

,

 1 1 1

,

 0 1 0

. On peut en d´eduire

que

 1 0 1

,

 0 1 0

est une base de Im(ϕA), en extrayant une base de la famille g´en´eratrice de Im(ϕA) pr´ec´edemment obtenue.

Exemple 6 : Soitϕ:R2[X]→R2[X] ; P 7→P0. 1. Montrer queϕest bien d´efinie.

2. Montrer queϕest lin´eaire.

3. D´eterminer une base de Ker(ϕ).

4. D´eterminer une base de Im(ϕ).

3 Matrices versus applications lin´ eaires : un exemple

Notations :On noteE= (e1, e2, e3) la base canonique deR3 etF= (f1, f2) la base canonique deR2.

3.1 Matrice associ´ ee ` a une application lin´ eaire relativement aux bases E et F

Notation :Dans cette section, on noteϕl’application lin´eaire d´efinie par :

ϕ:R3→R2;

 x y z

7→

x+ 2y+z

−x+y+ 7z

.

On commence par calculer les coordonn´ees deϕ(e1), ϕ(e2), ϕ(e3) dans la baseF.

ϕ(e1) = 1

−1

= 1 f1+ −1 f2

ϕ(e2) = 2

1

= 2 f1+ 1 f2

ϕ(e3) = 1

7

= 1 f1+ 7 f2.

(6)

D´efinition (matrice de ϕrelativement aux bases E et F)

La matrice deϕrelativement aux basesE etF, not´ee Mat(ϕ,E,F), est la matrice 2×3 dont lai-`eme colonne est form´ee des coordonn´ees deϕ(ei) dans la baseF (i∈J1,3K). On a donc :

Mat(ϕ,E,F) =

1 2 1

−1 1 7

.

Th´eor`eme 8 (la connaissance de Mat(ϕ,E,F)permet de retrouver ϕ) Soitu∈R3 et soit

 x y z

 ses coordonn´ees dans la baseE. Alors les coordonn´ees deϕ(u) dans la base F sont donn´ees par Mat(ϕ,E,F)

 x y z

.

Preuve du th´eor`eme 8

Exemple 7 :Les coordonn´ees de ϕ(e1+ 3e2−e3) sont :

Mat(ϕ,E,F)

 1 3

−1

=

1 2 1

−1 1 7

 1 3

−1

= 6

−5

.

Par suite,ϕ(e1+ 3e2−e3) = 6 f1+ −5 f2.

3.2 Application lin´ eaire associ´ ee ` a une matrice relativement aux bases E et F

Notation :Soit la matrice A=

1 2 3 4 5 6

.

Propri´et´e/D´efinition (application lin´eaire associ´ee `a A relativement aux basesE et F) L’application

App(A,E,F) : R3 → R2

ude coordonn´ees

 x y z

 dansE 7→ ϕ(u) de coordonn´eesA

 x y z

 dansF est lin´eaire. On la nomme application lin´eaire associ´ee `a la matrice Arelativement aux basesE etF.

Remarque 4 :En fait, l’application App(A,E,F) introduite ici n’est autre que l’application not´ee ϕA dans ce qui pr´ec`ede.

Exemple 8 :On se propose de calculer App(A,E,F)(2e1+ 3e2−e3). Les coordonn´ees de 2e1+ 3e2−e3 dans la baseE sont

 2 3

−1

. Par d´efinition les coordonn´ees de App(A,E,F)(2e1+ 3e2−e3) dans la baseF sont :

A

 2 3

−1

=

1 2 3 4 5 6

 2 3

−1

= 5

17

.

On a donc : App(A,E,F)(2e1+ 3e2−e3) = 5 f1+ 17 f2.

(7)

3.3 Lien entre les deux constructions pr´ ec´ edentes

La construction

ϕ∈ L(R3,R2);Mat(ϕ,E,F)∈ M2,3(R) se g´en´eralise `a toutes les applications lin´eaires deR2 dansR3.

De mˆeme, la construction

A∈ M2,3(R);App(A,E,F)∈ L(R3,R2) se g´en´eralise `a toutes les matrices deM2,3(R).

Ces g´en´eralisations seront expliqu´ees dans la section suivante. Nous verrons aussi que :

∀ϕ∈ L(R3,R2), App(Mat(ϕ,E,F),E,F) =ϕ et

∀A∈ M2,3(R), Mat(App(A,E,F),E,F) =A.

Autrement dit, une fois des bases deR3 et deR2 fix´ees, les applications lin´eaires de R3dansR2correspondent de fa¸con binuivoque aux matrices 2×3.

L’objectif de la section 4 est de g´en´eraliser et d’approfondir ce lien t´enu entre applications lin´eaires et matrices, entrevu dans cette situation particuli`ere.

4 Matrices versus applications lin´ eaires : cas g´ en´ eral

Notations

• E d´esigne unK-espace vectoriel de dimension finiep∈N.

• E = (e1, . . . , ep) est une base deE.

• F d´esigne unK-espace vectoriel de dimension finien∈N.

• F = (f1, . . . , fn) est une base deF.

D´efinition (matrice d’une application lin´eaire relativement `a des bases) Soitϕ:E→F une application lin´eaire.

La matrice deϕrelativement aux basesE et F, not´ee Mat(ϕ,E,F), est la matricen×pdont lai-`eme colonne est form´ee des coordonn´ees deϕ(ei) dans la baseF (i∈J1, pK).

Sch´ematiquement, on a :

Mat(ϕ,E,F) =

ϕ(e1) ϕ(e2) ϕ(ep)

∗ ∗ . . . ∗

∗ ∗ . . . ∗

... ... ...

∗ ∗ . . . ∗

 / f1 / f2

... / fn

Exemple 9

1. Soitϕl’application lin´eaire d´efinie par :

ϕ:R3→R2;

 x y z

7→

x+y+z x−y−z

.

Calculer Mat(ϕ, CanR3, CanR2).

2. Soitϕl’application lin´eaire (cf. exemple 6) d´efinie par :

ϕ: R2[X]→R2[X] ; P 7→P0. Calculer Mat(ϕ, CanR2[X]).

(8)

3. Soitϕl’application lin´eaire d´efinie par : ϕ:R2→R2;

x y

7→

x+ 3y 2x+ 2y

.

(a) Montrer queF =

f1= 1

1

, f2= 1

0

est une base deR2 et calculer Mat(ϕ, CanR2,F).

(b) Montrer queG=

g1= 1

1

, g2= 3

−2

est une base deR2et calculer Mat(ϕ,G).

Th´eor`eme 9 (la connaissance de Mat(ϕ,E,F)permet de retrouver ϕ) Soitϕ:E→F une application lin´eaire.

Soitu∈E et soit

 x1

... xp

 ses coordonn´ees dans la baseE. Alors les coordonn´ees

 y1

... yn

 deϕ(u) dans la base F sont donn´ees par :

 y1

... yn

= Mat(ϕ,E,F)

 x1

... xp

.

Preuve du th´eor`eme 9 :Analogue `a celle du th´eor`eme 8.

Propri´et´e/D´efinition (application lin´eaire associ´ee `a une matrice relativement aux basesE et F) SoitA∈ Mn,p(K). L’application

App(A,E,F) : E → F

ude coordonn´ees

 x1

... xp

 dansE 7→ ϕ(u) de coordonn´eesA

 x1

... xp

 dansF est lin´eaire. On la nomme application lin´eaire associ´ee `a la matrice Arelativement aux basesE etF.

Preuve du caract`ere lin´eaire de App(A,E,F) Exemple 10 :SoitA=

1 1 0 0 1 2

.Expliciter l’application lin´eaire App(A, CanR2[X], CanR2) :R2[X]→R2.

Th´eor`eme 10 (Mat(·,E,F)et App(·,E,F) sont des bijections r´eciproques l’une de l’autre) Les applications

Mat(·,E,F) :L(E, F)→ Mn,p(K) ; ϕ7→Mat(ϕ,E,F) et App(·,E,F) :Mn,p(K)→ L(E, F) ; A7→App(A,E,F) sont des bijections r´eciproques l’une de l’autre, i.e. :

∀ϕ∈ L(E, F), App(Mat(ϕ,E,F),E,F) =ϕ et

∀A∈ Mn,p(K), Mat(App(A,E,F),E,F) =A.

Remarque 5 : D’apr`es le th´eor`eme 10, on peut identifier application lin´eaires deE dans F et matrices de taillen×p, une fois que l’on a choisi une base de Eet une base deF.

(9)

♥ Th´eor`eme 11 (applications lin´eaires, matrices et op´erations sur icelles) 1. Addition

(a) ∀ϕ, ψ ∈ L(E, F), Mat(ϕ+ψ,E,F) = Mat(ϕ,E,F) + Mat(ψ,E,F).

(b) ∀A, B∈ Mn,p(K), App(A+B,E,F) = App(A,E,F) + App(B,E,F).

2. Multiplication par un scalaire

(a) ∀ϕ ∈ L(E, F), ∀λ∈K, Mat(λ ϕ,E,F) =λMat(ϕ,E,F).

(b) ∀A∈ Mn,p(K), ∀λ∈K, App(λ A,E,F) =λApp(A,E,F).

3. Compos´ee d’applications lin´eaires et produit matriciel

SoitGunK-espace vectoriel de dimensionm∈N et soitG= (g1, . . . , gm) une base deG.

(a) ∀ϕ∈ L(E, F), ∀ψ∈ L(F, G), Mat(ψ◦ϕ,E,G) = Mat(ψ,F,G) ×Mat(ϕ,E,F).

(b) ∀A∈ Mn,p(K), ∀B∈ Mm,n(K), App(B×A,E,G) = App(B,F,G)◦ App(A,E,F).

4. Isomorphisme et application inversible

On suppose ici quep=n, i.e. queE etF ont mˆeme dimension. La matrice Mat(ϕ,E,F) est donc carr´ee.

(a) Soitϕ∈ L(E, F). On a :

ϕisomorphisme ⇐⇒ Mat(ϕ,E,F) inversible.

De plus, siϕest un isomorphisme, on a :

Mat(ϕ−1,F,E) = (Mat(ϕ,E,F))−1. (b) SoitA∈ Mn,p(K). On a :

A inversible ⇐⇒ App(A,E,F) isomorphisme.

De plus, siAest inversible, on a :

App(A−1,F,E) = (App(A,E,F))−1.

Remarque 6

1. Grˆace aux propri´et´es 1. et 2., on peut pr´eciser la conclusion du th´eor`eme 10 : les applications Mat(·,E,F) et App(·,E,F) sont des isomorphismes r´eciproques l’un de l’autre.

2. La propri´et´e 3. est fondamentale. Elle motive la d´efinition du produit matriciel pr´ec´edemment introduite.

Exemple 11

1. Soient les applications lin´eaires ϕ:R3→R2;

 x y z

7→

x+y+z 2x−3y−z

et ψ:R2→R2; x

y

7→

x−y x+ 2y

.

Calculer Mat(ψ◦ϕ, CanR3, CanR2).

2. Soitϕl’application lin´eaire d´efinie par : ϕ:R2→R2;

x y

7→

2x−3y x+ 2y

. (a) Prouver que Mat(ϕ, CanR2, CanR2) est inversible et calculer son inverse.

(b) En d´eduire queϕest un isomorphisme.

(c) Identifier Mat(ϕ−1, CanR2, CanR2), puis expliciterϕ−1.

(10)

5 Applications lin´ eaires et th´ eorie de la dimension

Th´eor`eme 12 (th´eor`eme du rang)

SoitE unK-espace vectoriel de dimension finie. Soit F unK-espace vectoriel. Soitϕ: E→F une application lin´eaire.

On la relation fondamentale :

dim(Ker(ϕ)) + dim(Im(ϕ)) = dim(E).

Exemple 12 :Soitϕ:R2[X]→R3 l’application d´efinie par :

ϕ:R2[X]→R3; P 7→

 P(−1)

P(0) P(1)

.

1. Montrer queϕest lin´eaire.

2. Montrer que Ker(ϕ) ={0R2[X]}.

3. En d´eduire que Im(ϕ) =R3, grˆace au th´eor`eme du rang.

4. Que peut-on alors dire deϕ?

Th´eor`eme 13 (crit`ere d’isomorphie en dimension finie) SoientE et F deuxK-espace vectoriels de dimension finie, tels que :

dim(E) = dim(F).

Alors pour toute application lin´eaireϕ:E→F, on a :

ϕinjectif ⇐⇒ ϕsurjectif

⇐⇒ ϕbijectif.

♥ Preuve du th´eor`eme 13

Exemple 13 :Soitϕ:R2[X]→R3 l’application d´efinie par :

ϕ:R2[X]→R3; P 7→

 P(0) P0(0) P00(0)

.

1. Montrer queϕest lin´eaire.

2. D´eterminer Im(ϕ).

3. En d´eduire queϕest un isomorphisme.

6 Rang d’une application lin´ eaire et rang d’une matrice

6.1 Rang d’une application lin´ eaire

D´efinition (rang d’une application lin´eaire) : Soient E et F deux K-espaces vectoriels. Soit ϕ:E →F une application lin´eaire.

On suppose que Im(ϕ) est de dimension finie (hypoth`ese qui est v´erifi´ee siE ouF est de dimension finie).

On d´efinit le rang deϕ, not´e rg(ϕ), par :

rg(ϕ) = dim(Im(ϕ)).

Remarque 7 : On se replace dans le contexte de l’´enonc´e du th´eor`eme du rang. Ce th´eor`eme se reformule comme suit :

dim(Ker(ϕ)) + rg(ϕ) = dim(E) d’o`u le nom attribu´e `a ce th´eor`eme.

(11)

6.2 Rang d’une matrice

D´efinition (rang d’un matrice) :Soient n, p∈N. SoitA∈ Mn,p(K).

Le rang de la matriceA, not´e rg(A), est d´efini comme ´etant le rang du syst`eme lin´eaire :

A

 x1

... xp

= 0Rn.

Remarque 8 :On rappelle que le rang d’un syst`eme lin´eaire se calcule en l’´echelonnant, `a l’aide de l’algorithme du pivot de Gauß.

Exemple 14 :Montrer que le rang de la matrice A=

1 1 0 2 1 1 3 1 2

vaut 2.

Th´eor`eme 14 (propri´et´es du rang d’une matrice) 1. Soient n, p∈N. SoitA∈ Mn,p(K).

(a) On a les deux in´egalit´es suivantes :

rg(A)≤n et rg(A)≤p.

(b) On a :

rg(A) = rg(tA) o`u tAd´esigne la transpos´ee de A.

2. Soitn∈N. SoitAune matrice carr´ee de taillen×n. Alors on a le crit`ere d’inversibilit´e suivant : Ainversible ⇐⇒ rg(A) =n.

Remarque 9 : La propri´et´e 1.(b) du pr´ec´edent th´eor`eme a la cons´equence suivante. Pour calculer le rang d’une matrice, on peut aussi effectuer des op´erations ´el´ementaires sur les colonnes.

Exemple 15 :Calculer le rang de la matrice

1 2 1 0

2 1 1 2

3 0 1 4

4 1 1 4

5 3 1 3

 .

6.3 Rang d’une application lin´ eaire versus rang d’une matrice

Th´eor`eme 15 (lien entre rang d’application lin´eaire et rang de matrice)

SoitE unK-espace vectoriel de dimension p∈N et soitE = (e1, . . . , ep) une base de E. Soit F unK-espace vectoriel de dimensionn∈N et soitF= (f1, . . . , fn) une base deF. Soitϕ:E→F une application lin´eaire.

Alors on a :

rg(ϕ) = rg(Mat(ϕ,E,F)).

Exemple 16 :D´eterminer le rang de l’application lin´eaire

ϕ:R4→R5;

x + 2y + z

2x + y + z + 2t

3x + z + 4t

4x + y + z + 4t

5x + 3y + z + 3t

 .

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