D´epartement MIDO - L3 - Ann´ee 2017-2018 Topologie et Analyse fonctionnelle.
Partiel du 16 Mars 2018. Dur´ee : deux heures.
• Les t´el´ephones portables, calculatrices et documents sont interdits.
• La qualit´e de la r´edaction, la clart´e et la pr´ecision des raisonnements inter- viendront de fa¸con importante dans l’appr´eciation des copies.
• Dans ce sujet, on ne consid`ere que desIR-espaces vectoriels, des espaces de fonctions `a valeurs r´eelles, et des espaces de suites r´eelles.
• Certaines questions peuvent sembler difficiles, mais on peut admettre les r´esultats d’une ou plusieurs questions pour passer `a la suite.
Exercice 1 :
Soit (E,k · k) un espace vectoriel norm´e. On note L(E) l’espace des applica- tions lin´eaires continues de E dans lui-mˆeme.
1. Rappeler une d´efinition de la norme d’une application lin´eaire continue T ∈ L(E), qu’on note kTkL(E).
2. Montrer que si (T, S)∈ L(E)2, alors
kT ◦SkL(E)≤ kTkL(E)kSkL(E).
3. Supposons queE 6={0} et qu’il existe u, v ∈ L(E) telles que u◦v−v◦u=IE
avec IE l’application identit´e de E. On note v0 = IE, et, pour tout entier n ≥1, on notevn=v◦ · · · ◦v la compos´ee de n copies de v.
(a) Montrer que pour tout entier n≥0,
u◦vn+1−vn+1◦u= (n+ 1)vn.
(b) En d´eduire l’existence d’un entier n0 ≥0 tel que vn0 = 0.
Indication : utiliser la norme k · kL(E) et prendren0 assez grand.
(c) En utilisant les r´esultats des deux questions pr´ec´edentes, montrer que pour tout entier n ∈ [0, n0], vn = 0 (on pourra proc´eder par r´ecurrence descendante sur n). Que peut-on en conclure ?
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Exercice 2 : Soit 1≤p < +∞, et Ω un ouvert de IRdmuni de la mesure de Lebesgue.
1. Soient h : Ω → IR mesurable, H ∈ Lp(Ω), et (hn)n∈IN une suite `a valeurs dans Lp(Ω) telle que
(i) hn(x) →
n→+∞h(x) p.p. sur Ω,
(ii) ∀n∈IN,|hn(x)| ≤H(x) p.p. sur Ω.
(a) Montrer que h appartient `a Lp(Ω).
(b) Prouver quehn →
n→+∞hdansLp(Ω).On utilisera sans la d´emontrer l’in´egalit´e suivante : ∀(a, b)∈IR2 , |a−b|p ≤2p−1(|a|p+|b|p).
(c) Cette conclusion demeurerait-elle vraie si l’on prenait p= +∞? 2. Application. Soient f ∈ Lp(Ω), g ∈ L∞(Ω), (fn)n∈IN une suite `a va-
leurs dans Lp(Ω) et (gn)n∈IN une suite `a valeurs dans L∞(Ω), telles que
(j) fn →
n→+∞f dans Lp(Ω), (jj) gn →
n→+∞g p.p. sur Ω,
(jjj) ∃C ≥0,∀n∈IN,kgnk∞≤C.
(a) Prouver `a l’aide de la question 1. que (gn−g)f →
n→+∞0 dansLp(Ω).
(b) En d´eduire que fngn →
n→+∞f g dans Lp(Ω).
Exercice 3 :
On dit qu’un espace vectoriel norm´e (E,k · k) est uniform´ement convexe lorsque, pour tout >0, il existe δ >0 tel que, pour tous x, y dans E :
(kxk ≤1 et kyk ≤1 et kx−yk ≥)⇒
x+y 2
≤1−δ .
1. Dessiner la boule unit´e de IR2 pour la norme k · k2 et dire, d’apr`es ce dessin, si (IR2,k·k2) est ou non uniform´ement convexe (on ne demande pas de justifier). Mˆeme question pour (IR2,k · k∞).
2. L’espaceE = l2(IN), muni de sa norme naturellekak2 = (P
n≥0a2n)1/2, est-il uniform´ement convexe ? Mˆeme question pour l’espace de Banach c0(IN) des suites r´eelles a = (an)n≥0 qui convergent vers 0, muni de la norme kakc0 = sup{|an| ; n ≥ 0}. Ici, contrairement `a la question pr´ec´edente, on demande des preuves.
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3. Soituune forme lin´eaire continue sur un espace de Banach uniform´e- ment convexe (E,k · k). On noterakuk∗ la norme deu dans L(E, IR).
(a) Justifier l’existence d’une suite (xk)k≥0 d’´el´ements de E telle que kxkk= 1 et u(xk)→ kuk∗ quand k → ∞.
(b) Montrer que (xk) est une suite de Cauchy dansE.
(c) En d´eduire l’existence d’un vecteur x ∈ E tel que kxk = 1 et u(x) = kuk∗.
4. On d´efinit la forme lin´eaireusur l’espace de Banach (c0(IN),k·kc0), par la formule u(a) =P
n≥02−nan. Montrer queu est continue mais qu’il n’existe pas de vecteur a ∈ c0(IN) tel que kakc0 = 1 et u(a) = kuk∗. Commenter ce r´esultat.
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