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Intelligence financière et statistique zipfienne : deux outils au service de la prise de position des marchés financiers. Application au cas des entreprises vietnamiennes non financières

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Academic year: 2021

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(1)

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https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01424130

Submitted on 2 Jan 2017

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Intelligence financière et statistique zipfienne : deux

outils au service de la prise de position des marchés

financiers. Application au cas des entreprises

vietnamiennes non financières

Tran Dong Dang

To cite this version:

Tran Dong Dang. Intelligence financière et statistique zipfienne : deux outils au service de la prise de position des marchés financiers. Application au cas des entreprises vietnamiennes non financières. Sciences de l’information et de la communication. Université de Toulon, 2015. Français. �NNT : 2015TOUL0003�. �tel-01424130�

(2)

ÉCOLE DOCTORALE 509

Laboratoire I3M - EA3820

THÈSE

présentée par :

Tran Dong DANG

soutenue le : 30 Novembre 2015

pour obtenir le grade de Docteur

Spécialité : Sciences de l’Information et de la Communication

Intelligence financière et statistique zipfienne : deux outils au

service de la prise de position sur les marchés financiers

Application au cas des entreprises vietnamiennes non

financières

THÈSE dirigée par :

Professeur Eric BOUTIN Directeur de thèse, Professeur, laboratoire I3M - Université de Toulon

JURY :

Monsieur BOUTIN Eric Professeur, laboratoire I3M - Université de Toulon, Directeur de thèse

Monsieur VU Manh Chien Maître de conférence, HDR - Université de Commerce du Vietnam, Rapporteur

Monsieur BRATOSIN Stefan Professeur, laboratoire CORHIS – Université Paul Valéry Montpellier 3, Rapporteur

Monsieur NGUYEN Hoang Maître de conférences, HDR - Université de Commerce du Vietnam, Examinateur

(3)

:

« Une armée est victorieuse si elle cherche à vaincre avant de combattre ; elle est vaincue si elle cherche à combattre avant de vaincre. »

(4)

A fils, Hoang.

(5)

REMERCIEMENTS

Au cours de cette recherche doctorale, j’ai pu bénéficier du précieux soutien de nombreuses personnes qui m’ont accompagné dans la réalisation de ce travail.

Je tiens d’abord à remercier très sincèrement Monsieur ERIC BOUTIN, mon directeur de

thèse, pour les encouragements et les précieux conseils qu’il m’a dispensés au cours de ma

recherche. Sans lui, cette expérience tellement enrichissante n’aurait pas vu le jour. Grâce à lui, ce travail a pu finalement aboutir.

J’exprime ma gratitude au directeur du laboratoire I3M, Monsieur MICHELLE DURAMPART qui m’a facilité mon travail.

Je remercie tout particulièrement Messieurs STEFAN BRATOSIN, VU MANH CHIEN, NGUYEN HOANG, pour avoir accepté de faire partie du jury de soutenance.

Une pensée affective toute particulièrement et un grand merci à Monsieur HUNG TRAN et à

Madame CLAUDINE TRAN qui m’ont encouragé et aidé tout au long de cette thèse.

Je remercie aussi mes camarades du laboratoire I3M (Mohamed, Maher, Safa, Nourredine…) pour leur convivialité, leur sympathie et le plaisir tiré de nos échanges, ainsi que tous mes amis pour leur soutien durant mes études en France.

Je ne saurais pas clore mes remerciements sans mentionner les personnes qui me sont chères et à qui je dédie cette thèse, ma famille : mes parents, mes beaux parents, ma sœur, mon épouse et mon fils pour leurs encouragements et leur soutien inconditionnel tout au long de ces dernières années.

(6)

Sommaire

Introduction générale ... 12

1 L'objet et le contexte de recherche ... 12

2 La méthode heuristique et le champ thématique de notre recherche ... 19

3 La problématique scientifique et les hypothèses soumises à une vérification empirique ... 23

L ... 27

L ... 29

Partie I : Intelligence économique et intelligence financière : prolégomènes et état des connaissances ... 33

C I M ... 33

Section 1: Fonctions et logiques des marchés financiers : approche synthétique ... 33

1 Les fonctions essentielles des marchés financiers ... 33

2 La structuration des marchés financiers ... 34

L ... 39

L MEDAF C A set Pricing Model-CAPM) ... 42

4.1 Formulation générale du MEDAF-CAPM ... 43

L MEDAF-CAPM ... 44

Section II: Finance comportementale : une approche dynamique sur les marchés financiers .... 47

L ... 48

2 Les principaux biais comportementaux dans la décision financière des investisseurs ... 56

2.1 Les biais affectifs ... 57

2.2 Les biais cognitifs ... 60

S III L L ... 69

L V ... 69

L ... 71

L V ... 72

Section IV: Les sociétés ... 74

L ... 74

L ... 76

(7)

L ... 79

L euilles ... 80

5.1 La gestion passive ... 80

5.2 La gestion active ... 80

5.3 La gestion alternative ... 81

5.4 La gestion extra- financière ... 82

L ... 84

7 Les aspects comportementaux de la gestion de portefeuille ... 86

Section V: Conclusion ... 87

Chapitre II: Intelligence économique et intelligence financière : les nouvelles méthodes heuristiques ... 88

Section I: Investissement et information financière : problématique générale ... 88

D ... 89

T ... 90

3 Sphère financière et demande sociale ... 94

Section II: Information, intelligence stratégique et intelligence économique ... 100

1 Hiérarchisation catégorielle et différenciation heuristique ... 101

2 Connaissance, Intelligence compétitive et intelligence économique ... 103

I ... 106

Section III: Intelligence économique : débats et différenciations conceptuelles ... 109

I ... 109

2 Intelligence économique : incertitudes sémantiques et imprécisions terminologiques ... 111

3 Intelligence économique : évolution des principaux paradigmes ... 114

S IV D actuel ... 135

L ... 136

L A ... 137

L V tnam ... 139

Partie II - Contribution : Développement d'un système de renseignement pour investisseurs institutionnels Vietnamiens - Expérimentation - Le retour d'expérience - Synthèse ... 144

Chapitre III: contribution théorique vers un changement paradigmatique ... 144

Section I: Rappel des modèles antérieurs ... 146

M ... 146

(8)

1 L : la prise en compte des conflits

... 162

1.3 Les différentes a ... 168

2 Modèle de la prise de décision de Simon dans ... 179

2.1 Rappel de la rationalité limité et l'application dans le monde financier ... 179

2.2 La vision de Simon sur la prise de décision et ses applications pour les investisseurs institutionnels ... 181

2.3 Le processus de la prise de décision de Simon ... 188

2.4 Contraintes de modèle de Simon dans le contexte actuel ... 192

3 Cycle de renseignement U ... 198

3.1 Le cycle de renseignement ... 198

3.2 Limites et critique du modèle classique ... 203

Section II: Changement paradigmatique ... 206

1 Prise en compte des éléments extra financiers (image) ... 206

1.1 La responsabilité sociétale - développement durable ... 206

1.2 La mesure de la performance aux yeux des investisseurs ... 210

1.3 Le concept d'image et celui de la réputation - la perception différente dans les yeux des investisseurs ... 229

L ... 240

1.5 Intelligence financière : La place de l'intelligence économique dans la finance ... 243

1.5.1 La définition de l'intelligence financière ... 243

1.5.2 La place de l'intelligence financière dans le contexte actuel ... 246

2 Gestion de l'imprévisible ... et les statistiques zipfiennes ... 249

2.1 Pensées de la gestion de risque ... 249

2.1.1 Des erreurs dans les prévisions financières ... 249

2.1.2 Méthode de la gestion de l'imprévisible proposée par Nassim Nicolas Taleb ... 264

2.1.2.1 La méthode de la gestion des risques dans le monde financier d'efficience- Médiocristan... 264

2.1.2.2 La méthode de la gestion des risques dans le monde incertain ... 265

2.1.2.3 Proposition de la gestion des risques imprévisibles de Taleb ... 272

2.2 Gestion de l'imprévisible : une nouvelle approche de la gestion de risque dans le contexte d'économie mondial ... 274

2.2.1 Les éléments extérieurs influençant sur le processus de décision des investisseurs dans le cadre de finance comportementale ... 274

(9)

2.2.2.1 De la statistique Gaussienne à la statistique zipfienne ... 276

2.2.2.2 La polarité : les méthodes de détection des bulles spéculatives avant leurs éclatements ... 280

Section III: Intelligence financière et la force de situation ... 286

1 Approche traditionnel de la prise de décision rationnelle: L'application de l'analyse des matrices stratégiques dans l'évaluation d'investissement ... 286

1.1 Contexte ... 286

L 288

1.2.1 Rappel de l'analyse stratégique d'entreprise ... 288

L ... 290

1.3 Les contraintes cette approche dans le contexte actuel ... 295

2 L'intelligence financière : Un système de renseignement financier pour les investisseurs institutionnels ... 296

2.1 Le processus de réflexion des investisseurs institutionnels ... 296

2.2 Les composants d'un système d'intelligence financière ou d'un système de renseignement d'investissement ... 299

2.2.1 Méthode globale de l'exploitation d'information dans le cycle de renseignement financier ... 299

2.2.1.1 Acquisition ... 300

2.2.1.2 Conception ... 312

2.2.1.3 Décision ... 336

2.2.2 Modèle d'aide à la décision d'investissement ... 343

2.2.2.1 Un nouveau modèle d'évaluation de façon rationnelle ... 343

2.2.2.1.1 Approche de PRIMA ... 346

2.2.2.1.2 Méthode d'aide à la décision de l'intelligence financière (MADIF) ... 348

2.2.2.1.2.1 Définition de la méthode d'aide à la décision de l'intelligence financière ... 348

2.2.2.1.2.2 Le processus de la méthode d'aide à la décision de l'intelligence financière 366 2.2.3 Comment prévoir le futur dans un contexte non-linéaire ... 388

3 La force de situation ... 394

Section IV: Conclusion ... 400

Chapitre IV: contribution empirique : le cycle de l'intelligence financière ... 407

Section I: Retour d'expérience sur une enquête conduite auprès d'investisseurs vietnamiens 407 1 Contexte de recherche ... 407

1.1 Le marché financier Vietnamien dans le contexte de la transition ... 407

(10)

1.3 L ... 428

2 Question de départ et hypothèse ... 429

3 Retour de l'expérience sur une enquête conduite auprès d'investisseurs vietnamiens ... 429

3.1 La validité interne et externe ... 430

3.2 Entretien semi-directif ... 430

3.3 Locuteurs ... 431

3.4 Guide d'entretien ... 432

3.5 Les conditions matérielles de l'entretien ... 433

3.6 Le déroulement de l'entretien ... 433

3.7 Traitement et analyse de données ... 434

4 Résultats des pratiques des investisseurs institutionnels Vietnamiens et synthèse ... 437

4.1 L'évaluation de l'attrait financier de l'entreprise cible ... 437

S ... 437

4.1.2 Tableau de bord: une vision claire sur la performance financière de l'entreprise ... 441

4.2 L'évaluation de l'image et de la réputation de l'entreprise cible ... 445

4.2.1 La perception pour l'image/la réputation de l'entreprise cible ... 445

4.2.2 L'évaluation de l'image et de la réputation de l'entreprise cible ... 448

4.3 La pratique de la prise de décisions d'investissement ... 450

4.3.1 La prise de décision d'investissement rationnelle ... 450

4.3.2 La prise de décision d'investissement irrationnelle ... 453

4.4 Synthèse ... 456

Section II: Notre méthode : Le cycle de renseignement - Applications dans une entreprise Aquacole Vietnamienne ... 458

R reprise cible issues de la première phase . 460 1.1 Comprendre les trajectoires stratégiques de l'entreprise cible ... 460

L ... 462

2 Investigation ... 464

2.1 Les définitions du besoin d'information des investisseurs sous forme de check-list ... 464

2.1.1 Stratégie C ... 464 L environnements ... 465 L ... 466 I ... 482

(11)

L ... 488

L ... 489

2.2 Rechercher et collecter d'information ... 490

2.3 Qualification et validation des informations collectées ... 497

2.4 Diffusion sur une plateforme ... 501

2.5 étude de cas sur une entreprise Vietnamienne ... 503

3 Conception ... 519

3.1 Détection des signaux faibles : applications... 521

3.1.1 Détection individuelle d'un signal faible : un exemple sur la société par action de Vinh Hoan ... 521

3.1.2 Fiabilisation d'un signal faible nouveau ... 523

3.1.3 Conclusion ... 526

3.2 Analyse et validation pour la création du sens ... 527

3.2.1 Interprétation: Le déroulement de la séance de travail collectif - Exploitation des signaux faibles - création collective de sens : applications ... 530

A A scénarios hypothétiques ... 533

3.3 Diffusion avec proposition de scénarios les plus plausibles... 538

3.3.1 Identification des ruptures : Préparation des signaux faibles pour les séances de création collective de sens: application ... 538

3.3.1.1 Modèle de la prise de décision de façon rationnelle ... 538

3.3.1.2 Modèle de la gestion de l'imprévisible -L'approche de Taleb ... 540

3.3.1.3 Synthèse ... 542

4 Décision ... 543

4.1 Proposition de décision ... 544

4.1.1 Collecter toutes les hypothèses de scénarios possibles... 544

4.1.2 Analyse et proposition : L ... 547

4.1.3 Synthèse pour décision ... 551

P C cible et celui des conditions de son environnement ... 552

4.2 Résistance à l'imprévisible : L'approche de l'art de la guerre ... 555

4.3 Décision finale ... 558

Section III: Écart entre notre méthode et celle des investisseurs institutionnels Vietnamiens .. 558

(12)

Table de Figure ... 591 Tableaux ... 593 Annexe ... 594

(13)

Introduction générale

1 L'objet et le contexte de recherche

Après la Seconde guerre mondiale, le développement de la sphère financière a entraîné des évolutions majeures et irréversibles dans la structuration des marchés et dans les comportements des acteurs économiques. En parallèle, les évolutions technologiques, notamment dans le domaine de l’informatique, ont permis et favorisé une accélération des capacités d’anticipation, de traitement et d’analyse des données financières à l’échelle mondiale. Dans ce domaine, à partir des années soixante et soixante-dix, de nombreux auteurs ont étendu leurs réflexions à d’autres recherches thématiques, telles que les mathématiques et la psychologie. En outre, ces échanges croissants ont amené les entreprises cotées sur les marchés financiers à rechercher des ressources en capital non seulement auprès des investisseurs domestiques mais aussi des investisseurs étrangers, dans un double but de

rapidité et d’efficacité. Dans ce contexte, l’ouverture et l’intensification des échanges

permettent désormais aux détenteurs de capitaux d’obtenir, d’une manière croissante, des opportunités d’investissement en achetant ou en vendant des titres sur des marchés financiers internationalisés.

La globalisation financière est ainsi devenue une nouvelle logique guidée par la prise en compte des composantes géographiques de l’économie mondiale. Cependant, les évolutions souvent chaotiques des marchés financiers, notamment les bulles spéculatives et les crises

financières des années récentes, ont mis en avant la réalité cruciale des problèmes d’asymétrie

et les impossibilités concrètes d’obtenir des évaluations fiables et réalistes de nombreux actifs. Il en est fréquemment résulté une perte de confiance des investisseurs et des destructions de valeurs incommensurables et sans précédent. De surcroît, les phénomènes psychologiques exercent des impacts profonds sur les décisions des protagonistes de la sphère financière. Avec l’avènement de société d’information et la démocratisation de la communication, les investisseurs ne se conforment plus, d’une manière systématique, aux logiques

conventionnelles des décisions d’investissement. En effet, la globalisation financière, en

intégrant les facteurs psychologiques, place les investisseurs dans des environnements turbulents et incertains, avec des menaces de caractère imprévisible. Aussi, les contraintes et les dangers de la globalisation financière1 sont-ils devenus un défi majeur pour tous les investisseurs, d’autant plus que les Etats et les institutions financières 2ont montré leur

impuissance et les limites de la régulation lors des crises majeures des vingt dernières années.

1 La globalisation financière (ou mondialisation financière) désigne la constitution d'un marché régional

intégrant des financements extérieurs. Ce volet financier de la Mondialisation comporte trois dimensions : géographique (mobilité des capitaux d'un pays à un autre), fonctionnelle (le marché de capitaux était

compartimenté : marché monétaire, marché boursier, etc.) et temporelle (les marchés fonctionnent aujourd'hui 24/24 H et en temps réel).

(14)

En outre, l’ouverture au commerce international et l’extension du libre-échange, stimulée par la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires, a instauré une globalisation générale des échanges entre les nations et les entreprises. Ce vaste processus offre aux pays émergents ou en développement d’immenses opportunités commerciales et leur permet en outre d’obtenir de nouvelles sources de financement.

Cependant, la mondialisation implique une concurrence acerbe entre les pays et une exposition accrue aux turbulences extérieures, ainsi qu’une complexité croissante des relations entre les entreprises et les Etats nations. Dès lors, décrypter les tendances majeures qui influent sur la mondialisation des marchés devient un enjeu majeur pour les investisseurs, afin de garantir la cohérence et la rationalité de leurs prises de décision.

Afin de prendre de « bonnes positions » sur les marchés financiers, les investisseurs doivent disposer d’informations pertinentes sur les entreprises dans lesquelles ils souhaitent investir. Dans un contexte mondialisé, le développement des technologies de l’information et de la

communication permet désormais aux investisseurs de rechercher et d’accéder à des

informations plus facilement que lors des décennies antérieures. Cependant, ils doivent également se confronter à la surabondance d’informations, aux risques de désinformations ou

à des manques d’informations pertinentes lors des prises de décision d’investissement. Cela

incite les investisseurs à s’interroger sur des méthodes plus adéquates leur permettant d’accéder aux informations pertinentes et de gérer les risques informationnels dans un contexte mondialisé. A cet égard, la littérature met à disposition de nombreuses approches conventionnelles qui permettent aux investisseurs potentiels d’évaluer rationnellement les entreprises cibles à l’aide de différents indicateurs. Il s’agit usuellement d’indicateurs financiers, complétés par des paramètres non financiers. Cependant, ces indicateurs et ces paramètres ne reflètent pas toujours les performances réelles des entreprises, dans un environnement de plus en plus complexe en matière de prises de décision.

Face à de telles réalités, confrontés aux changements décisifs de l’environnement et à des sources d’incertitude multiples, les chercheurs ainsi que les détenteurs de capitaux rencontrent souvent des difficultés majeures dans l’analyse des décisions d’investissement. Dans la plupart des approches conventionnelles, les prévisionnistes et les analystes financiers utilisent des instruments statistiques afin de prévoir les tendances futures à partir d’extrapolations de

tendances passées. Ces instruments reposent sur l’hypothèse de normalité des lois statistiques,

ce qui autorise des logiques d’inférence statistique, de test et de corrélation.

Les institutions financières privées (appelées établissements financiers) sont en général tributaires d'une

(15)

Néanmoins, au cours des crises des années récentes, les résultats de ces projections ont été mis en défaut et ont inspiré des calculs erronés. Les crises financières récurrentes des vingt dernières années ont principalement résulté de chocs difficilement prévisibles, même si les raisonnements des investisseurs ont fait l’objet d’une rationalisation a posteriori. Aussi, les

investisseurs, à notre époque, ne peuvent-ils plus se contenter d’appliquer des stratégies

d’investissement à long terme issues des approches conventionnelles. Ils doivent anticiper en permanence pour s’adapter à un environnement sans cesse fluctuant et prendre ainsi « les

bonnes décisions » d’investissement aux « bons moments ».

Afin de pallier ces difficultés majeures, nous proposons de compléter les démarches

conventionnelles par une utilisation des paradigmes de l’intelligence économique 3appliqués

au domaine financier. Cette approche novatrice vise à définir un cycle de renseignement permettant l’identification des besoins en information et contribuant à l’analyse, à la validation et à la diffusion des informations disponibles sur les entreprises cibles. Nous considérons en effet que les prises de position sur les marchés financiers dépendent certes de critères financiers et non financiers, mais aussi d’éléments liés à l’image et à la réputation des entreprises, ces différents éléments étant d’ailleurs en interaction.

La première étape de cette investigation concerne la collecte de l’information. En effet, l’information disponible sur une entreprise est hétérogène : formelle ou informelle, éditée sur papier ou électronique, primaire ou secondaire, ouverte ou fermée, financière, sociétale, légale, économique, technologique… La recherche consiste, en premier lieu, à identifier, dans

le contexte socio-économique d’un pays émergent, quelles sont les sources d’information

disponibles sur les entreprises afin d’en dresser une typologie. En second lieu, il s’agit d’identifier, avec autant de précision que possible, des « indicateurs » de l’image ou de la performance d’une entreprise. Cette démarche de collecte d’information s’inscrit dans une

logique de surveillance continuelle afin de détecter des signaux faibles 4ou des éléments

permettant aux investisseurs de comprendre et d’anticiper les changements de tendance. Ces informations, une fois obtenues, doivent permettre la mise en place d’un tableau de bord comportant des indicateurs économiques, financiers et non financiers et reflétant ainsi une perception plus intuitive, correspondant à l’image ou à la réputation de l’entreprise cible. Les investisseurs disposeraient ainsi d’un modèle d’aide à la décision permettant de mieux appréhender les risques et les défis de la mondialisation et aussi ceux induits par l’« explosion de l’information ».

3L’intelligence économique peut être définie comme l’ensemble des actions de recherche, de traitement et de

diffusion (en vue de son exploitation) de l’information utile aux acteurs économiques.

4 Lesca définit ainsi le concept de « signal faible » : Information émise délibérément à l’attention d’un tiers (mais

(16)

Néanmoins, les modélisations de ce type, en cherchant à connaître le futur par des extrapolations de tendances passées, peuvent sembler elles aussi d’une portée heuristique limitée.

Dans son livre « Le Cygne noir – La Puissance de l’imprévisible », Nassim Nicolas Taleb

décrit un monde incertain gouverné par des phénomènes imprévisibles. Dans la sphère financière, il existe toujours des éléments extérieurs influençant, directement ou indirectement, les indicateurs et ratios, les paramètres technologiques ou scientifiques et les représentations sociétales. Comment pouvons- nous identifier tous ces éléments et les gérer de manière efficace dans un monde en mutation ? La réponse à cette question conduirait les

investisseurs à adopter une nouvelle logique de prise de décision au sein d’un contexte

économique globalisé, structurellement instable et en évolution rapide

En conformité avec les théorisations de Hayek (1937), les investisseurs communiquent et coordonnent leurs décisions à travers les prix du marché. Aussi, les investisseurs, dans un premier temps, observent-ils les prix du marché, puis, à partir de ces derniers, modifient leurs propres prévisions. Enfin, dans un deuxième temps, ils diffusent des informations anticipatives vers le marché sous forme de prix des titres, que ceux-ci soient rationnels ou irrationnels. Il en résulte que la détermination des prix des titres ne résulte pas uniquement de la rationalité des investisseurs qui transmettent des ordres, mais aussi et surtout de la confrontation de ces ordres entre eux. Autrement dit, la somme des rationalités limitées de chacun des investisseurs présents sur le marché amène une qualité de prix acceptable, la sous-évaluation des uns étant compensée par la sursous-évaluation des autres. Cela montre que le

fonctionnement des marchés demeure conforme à l’hypothèse d’ « efficience des marchés »5

que l’on qualifie également de« marchés théoriques ». Cependant, nonobstant le caractère dominant de l’hypothèse d’efficience des marchés depuis les années soixante-dix, de nombreuses recherches ont révélé des antinomies entre le fonctionnement théorique des

marchés et leur comportement réel6.Ces contradictions font en effet diverger les prix des titres

de leur valeur intrinsèque et interviennent durant des périodes d’instabilité avec une

information difficile à décrypter. Dans ces situations, les investisseurs se fient davantage aux

prévisions des autres investisseurs sur les prix des actifs plutôt qu’à l’évolution réelle des prix

des actifs, ce qui semblerait confirmer la pertinence de la théorie des bulles spéculatives. Dans ce cas et si la bulle est rationnelle, les marchés demeurent efficients même si tout arbitrage devient impossible.

5Un marché financier est dit efficient si et seulement si l’ensemble des informations concernant chaque actif

financier coté sur ce marché est immédiatement intégré dans le prix de cet actif

6Le marché réel d’un produit est mesuré par le volume des ventes et leur valeur effective au cours d’une période

(17)

Néanmoins, les changements de contexte économique et le développement rapide de l’information et de la communication mettent les investisseurs dans un environnement turbulent, au sein duquel les décisions d’investissement sont influencées, directement ou indirectement, par de nombreux phénomènes externes perçus comme « anormaux ». Dès lors, selon Taleb, si les prévisionnistes parviennent à anticiper les phénomènes dans un contexte « normal », ils sont souvent désarmés devant des phénomènes exogènes perçus comme « anormaux ».

En outre, les recherches de Tellock montrent les limites des prévisions des analystes financiers, limites révélées par les constations suivantes :

- Les taux d’erreur sont supérieurs aux espérances.

-Il est impossible de distinguer les prévisions émises par un chercheur qualifié de celles émises par un simple étudiant.

- Les prévisions d’experts reconnus ont parfois moins de pertinence que les intuitions de

simples individus sans compétence particulière.

- Il existerait une dissonance cognitive imputable aux excès de confiance des prévisionnistes. - Les prévisionnistes fondent leurs explications et leurs analyses essentiellement à partir des données du passé.

De ce constat, Taleb tire une conclusion importante sur la qualité des prévisions susceptibles de guider les prises de décision dans l’incertain, conclusion qu’il synthétise ainsi : «Je ne

parviendrai jamais à connaître l’inconnu puisque par définition, il est inconnu. Cependant, je peux toujours deviner la façon dont il pourrait m’affecter, et essayer de fonder mes décisions

sur cette prescience».

Dans le cadre de cette logique, les investisseurs doivent se concentrer sur les conséquences d’un événement extrême plutôt que sur sa probabilité lors d’une prise de décision, afin d’en atténuer les retombées. En conformité avec ces raisonnements, l’auteur recense trois raisons essentielles qui restreignent la portée des analyses prévisionnelles:

1) L’arrogance épistémique7ou excès de confiance et la cécité par rapport au futur.

7L’arrogance épistémique : Taleb explique les deux situations suivantes par notre croyance irraisonnée dans les

prévisions : 1) Une surestimation de ce que nous savons ou la propension à croire que nous savons beaucoup plus que nous ne savons en réalité. A cet égard, le dépassement parfois invraisemblable de nos prévisions budgétaires et de délai concernant les projets d’une certaine envergure en est une démonstration éclatante. – 2)

(18)

2) La notion platonicienne des catégories, qui conduit à des réductions abusives, voire à des duperies, surtout de la part d’universitaires diplômés, dans des disciplines affectées par une carence ou une absence d’experts.

3) Des outils de déduction défectueux, surtout ceux dont l’utilisation est privilégiée par le

Médiocristan8, inaptes à considérer l’existence des Cygnes Noirs.

A partir de ces constatations, la reconnaissance de l’anomie des marchés a imposé la remise

en question de certaines hypothèses de la « finance rationnelle » en suscitant l’exploration de

théories alternatives visant à inspirer de nouveaux modèles de prise de décision.

Phénomène désormais établi, les lois statistiques observées dans le domaine de la prévision financière ne sont pas « normales » et ne convergent pas obligatoirement vers les « lois

normales » du monde incertain. Il est donc hasardeux d’utiliser sans discernement les

techniques statistiques reposant sur la normalité des lois comme le font les prévisionnistes.

Sur le fondement de ces constats, notre recherche propose une démarche novatrice à travers des « lois zipfiennes », lois d’une utilisation fréquente en science de l’information et de la communication, afin de renforcer la cohérence dans les processus de prise de décision dans l’incertain. Ces lois, par un grand nombre d’observations, parviennent à intégrer des valeurs très élevées, aberrantes au sens de la statistique traditionnelle. Cela implique que le concept d’écart-type n’a plus de sens, du fait de l’existence de disparités entre les observations normales et les observations extrêmes. Or, c’est précisément dans ces valeurs « aberrantes » que se situent les ruptures, les crises ou les paliers. Dans un tel contexte, les lois statistiques gaussiennes sont caduques et nécessitent un complet renouvellement.

Notre travail de recherche vise à introduire les paradigmes de l’intelligence financière9et

l’utilisation des lois zipfiennes comme des outils d’aide à la décision dans les processus d’investissement. Cette démarche pourrait permettre une meilleure adaptation aux contraintes de la mondialisation économique et financière, en exploitant les technologies de l’information et de la communication, dans le but de mieux gérer les incertitudes sur les marchés financiers.

Nous proposons de compléter les méthodes conventionnelles des prévisionnistes dans le domaine financier par les approches et techniques utilisées en sciences de l’information et de la communication. Cette recherche pluridisciplinaire vise à transposer, dans le domaine

8Médiocristan : est le lieu où l’on doit subir la tyrannie du collectif, du routinier, de l’évident et du prévu. Voir le

glossaire - Dans « Le Cygne Noir : la puissance de l’imprévisible ».

9L’intelligence financière est considérée comme l’ensemble des actions de collecte, de traitement et de mise en

relation de données financières, d’une obtention difficile, afin de promouvoir une information pertinente susceptible d’aider les investisseurs sur des enjeux stratégiques majeurs.

(19)

financier, les paradigmes de l’intelligence financière et les techniques de gestion de l’imprévisible. Dans ce but, nous tenterons d’abord d’identifier des sources d’informations pertinentes et les facteurs essentiels de succès identifiés par un système de renseignement afin de guider les prises de décision des investisseurs en situation d’incertitude. Ce travail fera ensuite l’objet d’une étude empirique conduite auprès d’institutions financières vietnamiennes.

A cet égard, jusqu’au milieu des années quatre-vingt, dans un contexte d’après-guerre, le Vietnam apparaissait comme une économie fermée, régulée et protégée, sans activité

concurrentielle. Après le Doi Moi 10, à partir de 1986, à la suite de réformes multiples visant à

engager le pays dans une transition vers l’économie de marché, des transformations

structurelles décisives sont intervenues. L’économie vietnamienne, dans un contexte nouveau d’ouverture et de libéralisation, a connu une forte croissance, avec d’impressionnantes

performances dans la plupart des secteurs productifs. Cette croissance a résulté d’une

ouverture rapide et soutenue aux échanges internationaux, dans le contexte d’un essor rapide des activités marchandes. Etape décisive, l’adhésion du Vietnam en 2006 à l’Organisation

Mondiale du Commerce (OMC) a confirmé le caractère irréversible de l’ouverture et de

l’internationalisation de l’économie vietnamienne, avec l’apparition de contraintes majeures en matière de concurrence et de compétitivité. Conséquence de l’intégration dans l’économie mondialisée, l’intelligence financière est devenue une nécessité pour les investisseurs institutionnels sur des marchés de capitaux en émergence rapide. Dans le cadre de cette recherche, nous souhaitons démontrer le potentiel conceptuel et opérationnel de l’intelligence financière pour les investisseurs institutionnels.

Notre recherche se fixe comme objectif heuristique d’apporter des réponses à deux questions

essentielles pour des investisseurs confrontés aux défis de l’internationalisation et de la

mondialisation, dans le contexte d’une économie vietnamienne en transition.

1) Comment proposer aux opérateurs des marchés financiers un modèle novateur de prise de décision en situation d’incertitude, ainsi qu’un système de renseignement

pertinent en complément des approches conventionnelles ?

2) Quelle serait l’utilité opérationnelle de ce modèle, dans le contexte socio-économique spécifique d’un marché émergent, contexte auquel se trouvent confrontés les

investisseurs vietnamiens ?

10Doi moi : « nouveau (m i) changer (đ i) » ou « renouveau » en vietnamien, désigne l’ensemble des réformes

(20)

2 La méthode heuristique et le champ thématique de notre recherche

Dans le contexte d’une économie mondialisée, les chercheurs et les praticiens de la finance rencontrent des difficultés majeures dans la définition et la conception de méthodes d’évaluation des investissements. A cet égard, Desbrieres et Broye ont recensé treize méthodes d’évaluation des investissements regroupées en trois catégories :

- Les multiples et les multiplicateurs sectoriels - Les critères patrimoniaux

- La valeur actualisée nette des flux.

Les méthodes d’évaluations des investissements sont alors fondées sur les hypothèses de théorie financière néoclassique et de la théorie de la rationalité limitée, au sens de Simon : - Toutes les informations sont intégrées parfaitement dans le prix des actifs sur le marché financier.

- Les agents économiques sont rationnels et leurs préférences peuvent être identifiées et quantifiées.

- Les agents cherchent à maximiser l’utilité des biens consommés, tandis que les entreprises

cherchent à maximiser leur profit.

- Les phénomènes économiques peuvent et doivent être étudiés à l’aide des mêmes méthodes

que les phénomènes physiques.

Cependant, cette approche est sujette à critique car elle ignore des aspects essentiels de la réalité des comportements humains, outre les biais normatifs souvent contestables de l’économie néoclassique. Par ailleurs, ces approches reposent sur des modèles mathématiques complexes souvent éloignés des réalités et des dynamiques de l’économie réelle. De surcroît, les analystes et les prévisionnistes utilisent souvent les lois statistiques gaussiennes, ce qui a conduit à des projections souvent mises en défaut par le caractère imprévisible des chocs qui ont conduit aux crises financières.

Partant de ce constat, notre recherche vise à concevoir un modèle novateur de l’investissement boursier, en utilisant et en appliquant les approches de l’intelligence économique à la sphère financière et à la gestion de l’imprévisible.

Lors de l’évaluation d’une entreprise cible en situation d’incertitude, l’une des préoccupations

majeures des chercheurs est de mieux décrypter l’environnement de cette entreprise cible, tant

sur ses marchés d’activités et que sur les marchés financiers où s’effectue sa cotation. Il incombe donc aux investisseurs de s’adapter efficacement aux mutations du contexte

international, d’une part en anticipant les risques et les menaces susceptibles d’influer sur les

critères d’évaluation de ladite unité et, d’autre part, en prenant en considération les opportunités révélées par les critères de sélection des investissements.

(21)

A cet égard, plusieurs contributions en science du management ont mis en avant des méthodes de surveillance de l’environnement permettant à l’entreprise une adaptation anticipative

(Aguilar, 1967). Au demeurant, la nécessité de capter les signaux faibles de l’environnement

annonciateurs de surprises stratégiques a été clairement mentionnée par Ansoff (1975).

Ultérieurement, Chedia Dhaouhi (2008) devait définir les bases d’un système d’intelligence

économique permettant aux entreprises de s’adapter aux changements incessants de l’environnement, par un meilleur pilotage stratégique. Un tel système devrait aider les dirigeants de l’entreprise à agir de façon proactive, déterminée et pertinente pour influencer favorablement l’environnement, afin d’acquérir des avantages concurrentiels et de pérenniser l’amélioration de leur position stratégique. Ces constats justifient l’utilisation de l’intelligence économique dans le domaine financier afin de permettre aux investisseurs de mieux décrypter l’environnement de l’entreprise cible.

Néanmoins, à ce jour, une revue de la littérature ne révèle que peu de liens entre l’intelligence économique et la finance du point de vue de l’investisseur en bourse. Cette absence est surprenante dans la mesure où de nombreuses composantes de la finance concernent directement les champs couverts par l’intelligence économique. Ce constat justifie pleinement une tentative de transposition des approches de l’intelligence économique à la sphère financière.

Dans le cadre de notre recherche, nous pensons que l’utilisation des paradigmes de

l’intelligence économique dans le domaine financier peut permettre la conception de systèmes de renseignement susceptibles d’aider efficacement les investisseurs dans leurs prises de décision en situation d’incertitude. Cette grille systémique leur permettrait d’acquérir une liberté d’action résultant d’une conjonction entre « réactivité »11, « pré-activité 12» et « proactivité »13. La finalité serait alors de réduire sensiblement les risques et de maîtriser les

contraintes environnementales de la cible, en anticipant des menaces potentielles et en détectant des opportunités d’investissement susceptibles d’améliorer les performances de leurs portefeuilles.

En outre, le système d’intelligence économique proposé sera complété par l’utilisation de la

statistique zipfienne, considérée comme un outil d’aide à la décision permettant aux

investisseurs de détecter des risques susceptibles de provoquer des chocs difficilement prévisibles et susceptibles de générer des crises financières.

En effet, dans le domaine financier, les approches en termes d’intelligence économique et

celles que permettent la statistique zipfienne s’appuient sur trois champs fondamentaux, à

11Réactivité : capacité et rapidité de réaction des investisseurs au contexte économique changeant. 12Préactivité: capacité à prendre en considération les changements prévisibles et à s’y préparer (Ane

(22)

savoir les sciences de l’information et de la communication, les sciences économiques et le management stratégique.

Dans ces conditions, notre recherche revêt une dimension pluridisciplinaire et délibérément transversale sur plusieurs champs thématiques, ce que nous pouvons ainsi synthétiser.

1) Lors d’une première étape, nous axons notre problématique sur les sciences de l’information et de la communication, afin de trouver une solution adéquate aux défis des investisseurs dans un contexte économique mondialisé et fluctuant. Dans ce cadre, nous

cherchons à appréhender les paradigmes de l’intelligence économique permettant d’identifier

des concepts opérationnels et des méthodes d’anticipation des risques susceptibles de peser sur l’entreprise cible. Nous appliquons ensuite ces concepts à la sphère financière, afin d’obtenir les éléments d’un système spécifique d’intelligence financière. Ce système devrait permettre aux investisseurs de réagir rapidement et efficacement aux changements incessants de l’environnement. Dans ce but, nous nous référons aux travaux concernant :

- Les sources d’informations disponibles sur les entreprises cibles,

- Les systèmes d’informations utiles pour l’investisseur,

- La modélisation des comportements des utilisateurs – acteurs et leur interaction dans un processus d’intelligence financière.

Nous déterminons ces thèmes de recherche dans la continuité des acquis de l’intelligence économique. En outre, nous intégrons d’autres acquis en sciences de l’information et de la communication, portant sur les techniques modernes de gestion de l’imprévisible, afin d’obtenir un outil modélisé et opérationnel d’anticipation des risques à destination des investisseurs.

2) Lors d’une deuxième étape, nous resituons notre recherche dans le cadre théorique des

sciences économiques, par une utilisation des instruments conventionnels de l’analyse et de la

prévision financières. Cette investigation nous procure une vision d’ensemble des méthodes d’évaluation des investissements et de leurs limites dans un contexte économique mondialisé. A partir de là, nous pouvons prendre en considération des indicateurs financiers inspirés des

théories néoclassiques14.Nous intégrons en outre, dans notre démarche heuristique, certains

acquis des recherches sur la rationalité limitée15et sur les bulles spéculatives16. Ces thèmes de

14L’école néoclassique est un terme générique utilisé pour désigner plusieurs courants économiques qui étudient

la formation des prix, de la production et de la distribution des revenus à travers le mécanisme d'offre et de demande sur un marché. L'hypothèse de maximisation de l'utilité qui sous-tend ses calculs économiques la rattachent au courant marginaliste né à la fin du XIXe siècle. Des trois fondateurs du marginalisme à savoir Léon Walras, Carl Menger et William Stanley Jevons, le premier nommé est celui qui a la plus forte influence sur l'école néoclassique actuelle.

15 La rationalité limitée est un concept utilisé en sociologie et en micro-économie. Il porte sur l'étude du

(23)

recherche sont censés nous permettre de mieux comprendre les aspects psychologiques de la finance, notamment le comportement des investisseurs lors des prises de décision. Ces apports tiennent compte en effet de la complexité et de la turbulence de l’environnement de l’entreprise cible, ainsi que du caractère souvent imprévisible des risques. Egalement, ces thématiques se fondent sur la reconnaissance des facteurs de risque tels que la dissonance cognitive sur les marchés financiers, par une intégration des aspects psychologiques de la finance, aspects qui influent indéniablement sur les prises de décision. Pour cela, nous utilisons les instruments des analyses conventionnelles de l’analyse statistique, afin de valider ou d’infirmer les hypothèses formulées. Toutefois, ces instruments se fondent principalement sur des modèles de séries temporelles ou sur des méthodes d’estimation semi-paramétrique davantage que sur des modèles structurels. En effet, la prédominance des modèles de séries temporelles milite en faveur d’approches de nature descriptive intégrant les analyses de l’espérance conditionnelle, de la variance (ou de la volatilité) des variables étudiées, avec des applications empirico-statistiques aux séries financières (Nelson-1991, Bollerslev, Chou et

Kroner-1992 et, pour l’ensemble de ces techniques, cf.Gourierroux-1992).

Au début des années soixante-dix, les modélisations des séries temporelles en finance se

limitaient au modèle linaire gaussien. Cependant, cette logique s’est fréquemment heurtée à

des problèmes de non-linéarité d’une importance cruciale dans les estimations financières,

notamment du fait de l’instabilité de l’économie mondiale. Pour surmonter ce handicap, nous avons estimé utile de nous référer aux modélisations en termes d’asymétrie ainsi qu’aux « effets de grappes » analysés par Mandelbrot. Ces modèles ont permis un renouvellement épistémologique permettant d’intégrer les asymétries d’information, ainsi que les phénomènes de seuil et de volatilité.

Dans son ouvrage, « Le Cygne Noir : la puissance de l’imprévisible », Nassim Nicolas Taleb

a démontré les carences d’une logique gaussienne dans le contexte de la mondialisation, lorsque les lois statistiques observées dans le domaine de la prévision financière ne sont pas « normales » et ne convergent aucunement vers les lois « normales ». Dans un tel contexte, l’appareillage statistique gaussien conventionnel est caduc et doit être renouvelé.

3) Enfin, lors d’une troisième étape, nous avons focalisé notre attention sur les modèles qui

visent à intégrer les apports de l’intelligence économique et financière aux processus

décisionnels en matière d’investissement. A cet égard, les fonctions d’intelligence économique et financière utilisent les multiples champs thématiques des sciences de gestion tels que le management stratégique, le marketing, le commerce international, la gestion des ressources humaines, les ratios financiers, la finance d’entreprise et les systèmes d’informations. En complément, nous avons utilisé les résultats de recherches sur l’image de l’entreprise cible, qui essaient de caractériser son image, son good will ou sa réputation par

économique a un comportement rationnel, mais que sa rationalité est limitée en termes de capacité cognitive et d'information disponible. Dès lors, l'acteur va généralement s'arrêter au premier choix qu'il jugera satisfaisant.

16Les bulles spéculatives : selon Philippe Gilet (2006), une bulle spéculative est un phénomène consistant, pour

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des indicateurs fondés sur des informations crédibles et accessibles. Nous avons pu ainsi aboutir à la conviction que l’intelligence économique peut être intégrée dans divers domaines de recherche tels que les sciences de l’informatique, les mathématiques, les sciences sociales, juridiques et politiques ou la psychologie sociale.

La caractéristique majeure de notre recherche réside dans le fait qu’elle s’intéresse à une combinaison de trois approches complémentaires dans le but de guider les décisions d’investissement dans un contexte mondialisé, évolutif et instable : l’analyse financière s’inscrivant dans le cadre de l’analyse stratégique, l’intelligence économique et la gestion de l’imprévisible.

Dès lors, l’ambition heuristique de notre travail vise la pluridisciplinarité et la transversalité, sur la base d’expérimentations concernant une économie en émergence rapide comme celle du Viêt Nam.

Ainsi l’analyse financière, combinée aux paradigmes de l’intelligence économique, peut nous permettre d’identifier des signaux faibles précurseurs d’un éventuel changement de tendance, comme par exemple la chute des cours des titres boursiers au Vietnam pendant la crise financière en 2008.

Aussi, le sujet de notre recherche répond-il aux préoccupations de plus en plus cruciales des investisseurs institutionnels et des gouvernements de pays émergents, afin de les aider à limiter les conséquences négatives de menaces réelles mais difficilement prévisibles.

3 La problématique scientifique et les hypothèses soumises à une

vérification empirique

Les investisseurs recherchent des opportunités d’investissement sur des marchés financiers fortement perturbés par l’adversité du contexte mondialisé. Il est donc indispensable qu’ils puissent disposer d’informations et de repères significatifs. Pour cela et afin de prendre rationnellement position sur les marchés, ils doivent pouvoir analyser objectivement les données financières passées afin de filtrer des informations adéquates dans les délais nécessaires.

Néanmoins, dans un monde globalisé les informations, notamment financières, sont transformées très rapidement. Avec les nouvelles technologies, les informations ne sont plus diffusées dans un seul pays mais partout dans le monde. Au sein de ce monde instable, les investisseurs sont souvent confrontés à des informations contradictoires et aussi à des phénomènes de surinformation. Pour ne pas perdre d’opportunités d'investissement, les

(25)

investisseurs sont tenus de réagir rapidement et de s'adapter à des contextes financiers en renouvellement constant. Pour prendre une « bonne décision », les investisseurs doivent non seulement prendre en considération les opportunités offertes par certains titres mais aussi les risques qu’ils peuvent véhiculer. Ils doivent par conséquent se préparer aux changements imprévisibles pour ne pas se laisser surprendre par d’éventuelles conséquences indésirables. Ainsi, doivent-ils avoir la capacité de définir les informations nécessaires, de les collecter, de les traiter, de les analyser, de les archiver et enfin de disposer des renseignements synthétiques pertinents au bon moment. Ces étapes correspondent bien à un cycle de

renseignement que l’on peut trouver facilement dans les paradigmes de l’intelligence

économique.

Par cette approche, le but de notre recherche est de guider les attentes des décideurs en proposant une méthodologie adéquate pour les choix d’investissement par une utilisation des concepts de l’intelligence financière.

Néanmoins, apparaissent plusieurs difficultés majeures dans la mise en place en place d’un processus d’intelligence financière comme outil d’aide à la décision.

La première difficulté est d’introduire les approches systémiques de l’intelligence économique dans les processus d’investissement. Normalement, il existe deux processus de décision bien connus des investisseurs : le « top-down » et le « bottom-up ».

Par référence au top-down, le décideur doit sélectionner en premier un niveau sectoriel ou géographique, avant de descendre à un niveau inférieur (une branche ou un sous-sectoriel, par exemple). En second lieu, il doit percevoir les meilleures cibles au sein de la branche ou du sous-secteur et enfin décider du choix des meilleurs titres.

Au contraire, un processus de bottom-up débute par des choix de titres qui en s’agrégeant,

deviennent finalement des choix sectoriels puis géographiques.

Ces deux types de processus sont des processus de base qui se déclinent suivant plusieurs variantes. En réalité, les investisseurs institutionnels ne se réfèrent jamais à un seul processus décisionnel, du fait de l’existence de multiples contraintes induites par le temps, la diversité des choix et les changements dans les réglementations. Ces contraintes limitent la liberté de choix des décideurs qui ne peuvent librement choisir les titres qu’ils souhaiteraient. Tenant compte de ces réalités, les paradigmes de l’intelligence économique permettent aux

(26)

investisseurs de parvenir à des solutions par l’anticipation (ou la détection anticipée des événements et des changements réglementaires), ainsi que par l’amélioration des connaissances

Néanmoins, la diversité des situations au niveau des secteurs, des branches ou des sous-secteurs rend l’utilisation des paradigmes et des démarches systémiques de l’intelligence économique des plus ardues. En effet, au sein de chaque secteur ou de chaque branche, les critères décisionnels doivent être hiérarchisés afin de tenir compte de la spécificité des activités. Les critères de décision ne peuvent en aucun cas être identiques sur des marchés financiers souvent compartimentés. Dès lors, la prise de décision doit souvent revêtir un caractère collectif par l’instauration éventuelle d’une instance ou d’un comité de décision. La deuxième difficulté, en conformité avec la théorie de l’agence, découle du caractère asymétrique des informations disponibles entre les investisseurs et les dirigeants ou les managers. Ainsi, les éventuels conflits entre les différentes « parties prenantes » (salariés, actionnaires, institutions fiscales et parafiscales…) de la cible peuvent avoir des conséquences sur sa performance. Les dirigeants ou managers accèdent prioritairement à ces informations, contrairement aux investisseurs. Cette situation implique des risques potentiels et imprévisibles pour ces derniers.

La troisième difficulté résulte des limites des recommandations des analystes financiers qui incitent souvent les investisseurs à prendre des décisions irrationnelles. Même quand les prix des titres s’éloignent durablement de leurs valeurs fondamentales, le retour aux prix d’équilibre est inéluctable à long terme. De tels phénomènes ne peuvent qu’amenuiser la confiance des investisseurs à l’égard des analystes.

Après que les investisseurs aient défini la composition d’un portefeuille optimal, ils

acquièrent les titres correspondants. Ils surveillent en conséquence les performances des entreprises cibles afin de minimiser les risques éventuels et de prévoir les menaces potentielles. Dans un monde stable, les caractéristiques incertaines de l’environnement sont censées prévisibles par le recours aux paradigmes néoclassiques et aux analyses financières conventionnelles. Néanmoins, les crises récentes ont montré les limites des analyses prévisionnelles fondées essentiellement sur des extrapolations de tendances passées. Les phénomènes financiers sont en effet souvent imprévisibles et échappent aux lois statistiques. Dès lors, la gestion des risques requiert des outils prenant en compte l’imprévisible afin d’éviter des surprises majeures devant des changements drastiques de l’environnement.

(27)

Sur des marchés émergents comme celui du Vietnam, les investisseurs doivent pouvoir disposer de modèles de prise de décision novateurs, opérationnels et pertinents dont la définition constitue l’axe majeur de notre recherche.

Cette préoccupation nous amène à exprimer les questions suivantes.

Comment proposer aux investisseurs institutionnels vietnamiens des modèles de prise de décision en situation d’incertitude et des systèmes de renseignement opérationnels, en

complément des approches conventionnelles de l’analyse financière ?

Comment intégrer dans cette démarche les paradigmes de l’intelligence économique ?

Comment anticiper des menaces, imprévisibles par essence, dans le cadre d’une gestion rationnelle de portefeuille ?

Comment transposer cette démarche dans le contexte spécifique d’un marché émergent

comme celui du Vietnam ?

Pour répondre à cette problématique, notre démarche heuristique comportera les étapes suivantes :

- Sélectionner une définition du système d’intelligence financière.

- Etablir un système de renseignement afférent aux prises de décision en situation d’incertitude.

- Identifier les facteurs de succès d’un tel système de renseignement, en utilisant les paradigmes de l’intelligence économique et de la gestion de l’imprévisible par une application à la sphère financière.

- Mettre en œuvre, d’une manière opérationnelle et pragmatique, un tel système de

renseignement.

- Elaborer un modèle de prise de décision en situation d’incertitude destiné aux

investisseurs institutionnels dans le contexte d’un marché émergent comme celui du

Vietnam.

En conséquence, notre recherche se fonde sur les hypothèses suivantes :

Hypothèse n°1 : Il est possible de caractériser l’image d’une entreprise et sa réputation par des

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Hypothèse n°2 : Il est possible de construire, à partir d’informations disponibles et crédibles, un tableau de bord permettant de mesurer l’attrait financier d’une entreprise vietnamienne. Hypothèse n°3 : Il existe une interaction entre les indicateurs financiers et les indicateurs d’image

4 Le cadre méthodologique de notre recherche et le contexte

d expérimentation

A, Définition du cadre méthodologique de la recherche

Notre recherche se fonde sur une procédure d’investigation, sous la forme d’une enquête exploratoire de type qualitatif. Le recours à une démarche de ce type est justifié par la complexité des phénomènes étudiés et les difficultés d’accès à des données chiffrées qui par ailleurs ne font pas l’objet d’un consensus.

Notre recherche vise à répondre à deux questions principales :

Comment procèdent les investisseurs institutionnels, confrontés à une situation

d’incertitude, pour parvenir à une gestion rationnelle et rentable de leurs portefeuilles ?

Quelle peut être la pertinence de ce nouveau mode opératoire en matière de prise de décision ?

D’après une revue de la littérature permettant de rappeler certains paradigmes théoriques essentiels, cette démarche d’investigation se structure en 5 étapes comme la figure suivante :

Figure 1 : Démarche d’investigation

1ère étape: Elaboration d’un guide d’entretien semi-directif pour le diagnostic de l’état de réalisation de FCS au sein des investisseurs institutionnels

2ère étape: Enquêter la prise de décision d’investissement auprès de 5 investisseurs institutionnels

3ère étape: Identifier les facteurs de choix d’investissement et les FCS observés sur le terrain

4ère étape: Elaboration du système de renseignement d’investissement pour la prise de décision

5ère étape:Illustration du système de renseignement d’investissement à travers une étude de cas portant sur une entreprise cotée en bourse Vietnamien.

(29)

Lors d’une première étape, nous définirons les éléments d’une application des paradigmes de l’intelligence financière aux décisions d’investissement en situation d’incertitude, à partir des principaux apports de la littérature afférente aux systèmes de renseignement et d’information. Pour ce faire, nous élaborons un guide d’entretien semi-directif pour le diagnostic de l’état de réalisation de FCS au sein des investisseurs institutionnels.

Lors d’une deuxième étape, notre démarche d’investigation comportera une enquête exploratoire de type qualitatif sur la base d’études centrées sur le comportement concret des

investisseurs. Ces études de cas permettront l’utilisation concrète des paradigmes de

l’intelligence économique et des techniques de gestion appliquées aux décisions d’investissement en situation d’incertitude.

Lors d’une troisième étape, nous essaierons d’identifier la liste de facteurs de succès du système de renseignement sélectionné à partir de l’enquête mentionnée ci-dessus. Cela nous permettra de hiérarchiser les critères utilisés dans le cadre des recherches exploratoires. La quatrième étape correspondra à une phase d’élaboration de notre système de renseignement pour la prise de décision.

Lors d’une cinquième étape, nous entreprendrons alors de mesurer son impact sur les décisions concrètes des investisseurs à travers une étude de cas portant sur une entreprise cotée en bourse Vietnamienne.

B. Le contexte d’expérimentation

Nous avons choisi le contexte vietnamien comme objet d’expérimentation de notre modèle de prise de décision d’investissement en situation d’incertitude. Il faut noter que les investisseurs doivent procéder à trois phases différentes dans leur processus d’investissement. Tout d’abord, ils effectuent une phase de présélection d’une entreprise cible à analyser. Cette phase les aide à s’assurer que l’entreprise cible est conforme à leur stratégie d’investissement et leur plan de charge. D’ailleurs, elle leur fournit les informations intéressantes concernant l’entreprise cible et ses domaines d’activités stratégiques pour que les investisseurs puissent les utiliser dans la phase suivante. Cette phase a lieu rapidement. Dans la deuxième phase, les investisseurs effectuent une analyse approfondie grâce à leur équipe d'investissement pour prendre la décision d'investissement finale sur l'entreprise cible. La dernière phase leur permettra de clôturer leur prise de décision.

Dans notre thèse, nous nous focalisons sur la deuxième et la troisième phase pour mettre en œuvre notre modèle d’aide à la décision d’investissement – le cycle de renseignement financier dans le contexte changeant. A cet égard, notre modèle comporte deux cycles de renseignements différenciés et complémentaires.

Le premier cycle de renseignement concerne l’identification et la détection d’opportunités permettant à l’investisseur de sélectionner une entreprise potentielle en vue d’une opération rentable.

(30)

Le deuxième cycle de renseignement intervient après l’acquisition de titres sur le marché boursier et concerne l’instruction des risques et d’éventuelles conséquences indésirables. Rappelons que deux cycles de renseignement sont développés sur la même approche avec les mêmes étapes.

L’identification empirique des facteurs essentiels de succès permettra de guider les choix d’investissement et de suggérer les meilleures prises de position sur le marché. Dans ce but, nous aurons recours à des entretiens avec des investisseurs institutionnels sélectionnés.

Depuis 1988, la politique de libéralisation et d’ouverture aux investissements étrangers a permis à l’économie vietnamienne d’accéder à des sources internationales de financement. L’adhésion pleine et entière du pays à l’OMC en 2006 a confirmé le caractère irréversible de cette orientation. De ce fait, les structures organisationnelles du marché financier vietnamien doivent s’adapter aux réglementations internationales en vigueur. En outre, les investisseurs vietnamiens sont sérieusement concurrencés par des investisseurs étrangers qui disposent d’une expérience et de moyens supérieurs. A ces difficultés, il convient d’ajouter les effets dépressifs des crises financières internationales sur un marché périphérique et insuffisamment structuré comme celui du Vietnam.

Dans ce contexte, l’accès à l’information est devenu une nécessité cruciale, ce qui implique que les investisseurs puissent disposer d’instruments d’anticipation des menaces potentielles, malgré le caractère souvent imprévisible de ces phénomènes.

5 L articulation de nos travaux et le plan de notre ouvrage

Notre ouvrage comporte quarte chapitres regroupés en deux parties.

- La première partie synthétise l’état de l’art ou état des connaissances.

- La seconde partie présente l’essentiel de nos contributions afférentes à l’élaboration

d’un système de renseignement opérationnel et les résultats d’études empiriques dans le contexte spécifique du Vietnam.

La thèse est structurée comme suit :

INTRODUCTION GENERALE PARTIE I :

ETAT DE L’ART

Revue de la littérature et développement du cadre conceptuel de la recherche

Chapitre I :

Marchés financiers et

- Etat des connaissances afférentes à la prévision et à l’analyse financière.

(31)

dynamique de l’investissement

de rationalité limitée et de bulles spéculative

- La finance comportementale et la dynamique de la prise de décision des investisseurs institutionnels.

Chapitre II :

Intelligence économique et intelligence financière : les

nouvelles méthodes

heuristiques

- Analyse synthétique de la littérature et présentation des paradigmes de la recherche.

- Etat des connaissances afférentes aux apports de l’intelligence économique en matière financière.

PARTIE II : Développement d'un système de renseignement pour investisseurs institutionnels Vietnamiens – Expérimentation – Le retour d’expérience - Synthèse

- Constitution du système de renseignement sur les

marchés financiers en situation d’incertitude.

Chapitre III :

Contribution théorique vers

un changement

paradigmatique

- Rappel des modèles antérieurs

- Etat de l’art permettant de caractériser le concept

de l’image/de la réputation

- Etat des connaissances permettant la transition d’une logique gaussienne à une logique zipfienne

- Elaboration du cadre conceptuel de l’outil de

décision dans l’approche de l’intelligence financière. - Etat des connaissances permettant de développer

une méthode de la gestion de l’imprévisible

- Elaboration d’un modèle de prise de décision et

d’hypothèses de recherche sur les marchés financiers en situation d’incertitude.

- Présentation d’un état d’esprit asiatique dans la

gestion de l’imprévisible

Chapitre IV :

Contribution empirique : le

cycle de renseignement

financier

- Une vue générale sur le marché financier Vietnamien

- Recensement et classification des informations disponibles dans le contexte du Vietnam.

- Analyses descriptives et analyses explicatives des impacts des facteurs clés de succès sur la décision d’investissement auprès des investisseurs institutionnels sélectionnés.

- Synthèse des résultats de l'expérimentation au sein des investisseurs institutionnels Vietnamiens

Figure

Figure 1 :  Démarche d’investigation
Tableau 1 : les articulations de notre recherche
Figure 3 : les marchés organisés ou réglementés et les marchés de gré à gré.
Figure 4 : Les Assets Managers et les marchés financiers
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