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→ ν¯nub¯b
dans l’experience D0 auprès du TeVatron
C. Ochando
To cite this version:
Septembre 2008
UNIVERSITÉ PARIS XI
UFR SCIENTIFIQUE D'ORSAY
THÈSE
présentée
pour obtenir le grade de
DOCTEUR EN SCIENCES
DE L'UNIVERSITÉ PARIS XI ORSAY
par
Christophe O hando
Re her he du boson de Higgs dans le anal
ZH → ννb¯b
ave le déte teur DØ auprès du TeVatron.
Soutenue le 29 septembre 2008 devant la ommission d'examen omposée de :
M. A. DJOUADI
Mme. F. GIANOTTI
M. J.-F. GRIVAZ Dire teur de thèse
M. L. ROLANDI Rapporteur
M. T. WYATT Rapporteur
Remer iements 9
Introdu tion 15
1 Théorie 17
1.1 De l'importan e des symétries en physique . . . 18
1.1.1 Dénitions . . . 18
1.1.2 Notions de Groupes. . . 19
1.1.3 Classi ationdes symétries . . . 19
1.1.4 Le groupe de Poin aré . . . 20
1.1.5 L'invarian e de jauge omme prin ipe fondateur . . . 20
1.1.6 Brisure de symétries . . . 21
1.2 LeModèle Standard de la physique des parti ules . . . 21
1.2.1 Panorama général . . . 21
1.2.2 Lagrangien du MS . . . 23
a) Le se teur fermionique . . . 23
b) Le se teur bosonique . . . 24
) L'harmonie brisée oula générationdes masses . . . 25
d) Le as des fermions . . . 27
e) Matri e de mélange. . . 28
f) Bilan . . . 28
1.3 Splendeurs etinsusan es du Modèle Standard . . . 28
1.3.1 Splendeurs etsu ès . . . 28
1.3.2 Un modèle imparfait . . . 30
1.3.3 Vers une nouvellephysique? . . . 32
1.4 Interlude phénoménologique :les ollisions
p¯
p
. . . 321.4.1 Liberté asymptotique, onnement et fragmentation . . . 32
1.4.2 Collisionshadroniques . . . 33
1.4.3 Corre tions d'ordresupérieur . . . 34
1.5 Bosonde Higgs: état de l'art . . . 35
1.5.1 Contraintes théoriques . . . 35 1.5.2 Limites expérimentales . . . 37 a) Contraintes dire tes . . . 38 b) Contraintes indire tes . . . 39 1.5.3 Bilan . . . 41 1.5.4 Désintégrations . . . 41
a) Désintégration en deux fermions . . . 41
b) Désintégration en deux bosons ve teurs lourds . . . 42
) Désintégration en
γγ
,γZ
,gg
. . . 421.5.5 Produ tionaux ollisionneurshadroniques . . . 43
a) Produ tionasso iée à un boson
W
ouZ
. . . 43b) Fusion gluon-gluon . . . 43 ) Autres modes . . . 44 d) Résumé . . . 44 1.5.6 Stratégie d'analyse . . . 44 2 Dispositif Expérimental 47 2.1 Introdu tion . . . 48 2.2 LeTeVatron . . . 49 2.2.1 Généralités . . . 49 2.2.2 L'a élérateur . . . 51 a) Lasour e de protons . . . 51 b) Lasour e d'anti-protons . . . 54 ) Le TeVatron. . . 57 d) Périodes de fon tionnement . . . 58 2.3 Ledéte teur DØ . . . 60 2.3.1 Généralités . . . 61 2.3.2 Le traje tographe interne. . . 62 a) Le SMT . . . 62 b) Le CFT . . . 65 ) L'aimant solénoïdal. . . 66
2.3.3 Lesdéte teurs de pieds de gerbes . . . 66
2.3.4 Le alorimètre . . . 69
a) Quelques notionsde alorimétrie . . . 69
b) Présentation générale du alorimètrede DØ . . . 72
) Le alorimètre entral . . . 72
d) Les alorimètres avant . . . 73
e) Déte teur inter ryostat etdéte teurs sans absorbeur . . . 74
f) Performan e du alorimètre . . . 75
2.3.5 Le spe tromètreà muons . . . 77
a) Le déte teur entral . . . 78
b) Lesdéte teurs avant . . . 78
) Lesaimantstoroïdaux . . . 80
d) Le blindage . . . 80
2.3.6 Le déte teur de protonsà l'avant . . . 80
2.3.7 Lesmoniteurs de luminosité . . . 80
2.3.8 Le système de dé len hement auRun IIa . . . 82
a) Le Niveau 1 . . . 83
b) Le Niveau 2 . . . 84
) Le Niveau 3 . . . 85
2.3.9 Le système de dé len hement auRun IIb . . . 85
2.4 Quelquesmots sur lesgénérateurs . . . 86
3 Objets Physiques : Re onstru ti on & Identi ation 89 3.1 Chaînede re onstru tion . . . 90
3.2 Re onstru tion et identi ationdes objets physiques . . . 90
3.2.1 Lestra es . . . 90
3.2.2 Lesvertex . . . 91
3.2.3 Lesmuons . . . 92
b) Critères d'isolation . . . 93
) Qualitéde latra e . . . 93
d) Corre tions de la simulation . . . 93
3.2.4 Lesobjets alorimétriques . . . 94
a) L'algorithme de Simple Cone de rayon
R
. . . 95b) Lesobjets éle tromagnétiques . . . 95
) Lesjets . . . 97
d) L'énergie transverse manquante . . . 100
3.2.5 L'étiquetage des jets issus de hadrons beaux . . . 101
a) Généralités . . . 101
b) Des riptiondes algorithmes . . . 101
) Combinaison des algorithmesdans un réseau de neurones . . . . 103
3.2.6 Critères d'étiquetabilité . . . 106
3.2.7 Méthode d'étiquetage . . . 106
3.3 Qualitédes données . . . 107
4 Corre tion des jets issus de la simulation 109 4.1 E helle absolued'énergie des jets . . . 110
4.1.1 Introdu tion . . . 110 4.1.2 Lots de données . . . 111 4.1.3 Energie sous-ja ente . . . 111 4.1.4 Réponse du alorimètre. . . 112 a) Réponse absolue . . . 113 b) Uniformisationen
η
. . . 1154.1.5 Fra tiond'énergie dans eten dehors du ne . . . 117
4.1.6 Corre tions naleset in ertitudes asso iées . . . 118
4.1.7 E helle d'énergie des jetspour leRun IIb . . . 118
4.2 Corre tion des jets issus de la simulation . . . 120
4.2.1 Méthode générale . . . 120
4.2.2 Lots de données et séle tion . . . 122
a) Lots de données. . . 122
b) Séle tion . . . 122
) Traitement spé ique de la simulation . . . 123
4.2.3 L'observable
∆S
. . . 1244.2.4 La méthode S.S.R. auRun IIa. . . 126
a) Pro édure . . . 126
b) Extrapolationaux régions non- entrales . . . 135
) Véri ations . . . 143
d) In ertitudes Systématiques. . . 143
e) Remapping . . . 144
f) Résumé etdis ussion . . . 144
4.2.5 Quelques mots sur le Run IIb . . . 154
4.2.6 Vers une orre tion des jets de quarkset de gluons... . . 155
a) Miseen équation du problème . . . 156
b) Résultats . . . 157
5 Dé len hement sur les topologi es à jets et énergie transverse manquante 161 5.1 Historique . . . 162
5.2 Optimisationdes onditions de dé len hement du Niveau 3 . . . 163
5.2.1 Signaux étudiés . . . 163
a) Mesure de l'e a ité . . . 165
b) Mesure du taux de dé len hement. . . 166
) Variablesutilisées. . . 168
5.2.3 Présentation des onditionsde dé len hement pour le Run IIb . . . 169
5.2.4 Con eption du Niveau 3 . . . 173
a) Niveau 3 Dijet . . . 173
b) Niveau 3 Monojet . . . 178
) Niveau 3 Multijet. . . 181
5.2.5 Résumé etrésultats . . . 182
5.3 Simulationde la réponse du système de dé len hement . . . 185
5.3.1 Simulationau Run IIa . . . 185
a) Niveau 1. . . 185
b) Niveaux 2 et3 . . . 185
5.3.2 Simulationau Run IIb . . . 187
5.3.3 Niveau 1 . . . 188
a) Lots de données et Séle tion . . . 188
b) Méthode . . . 188
) Mesure des e a ités. . . 189
d) Véri ations du Niveau 1 . . . 192
5.3.4 Niveaux 2 et3. . . 194
a) Véri ations de la paramétrisation nale . . . 194
5.3.5 Performan es sur un signal Higgs . . . 199
5.4 Con lusion . . . 199
6 Re her he du boson de Higgs 201 6.1 Lots de données . . . 204
6.1.1 Conditions de dé len hement . . . 204
6.1.2 Critères de qualité des données . . . 205
6.2 Bruitsde fond . . . 205
6.2.1 Bruitde fondQCD . . . 205
6.2.2 Bruitsde fonddu Modèle Standard . . . 206
a) Généralités . . . 206
b) Génération . . . 206
6.3 Signal . . . 213
6.4 Objets utilisés ettraitementde lasimulation . . . 213
6.4.1 Objets . . . 213
6.4.2 Traitement spé ique de la simulation . . . 214
6.5 Séle tion . . . 214
6.5.1 Stratégie globale . . . 215
6.5.2 Pré-séle tion. . . 215
6.5.3 Séle tion . . . 218
6.5.4 Etiquetabilité . . . 220
6.6 Lotde ontrle des fonds physiques . . . 223
6.6.1 Séle tion . . . 223
6.6.2 Résultats . . . 223
6.7 Estimationdu fond QCD . . . 223
6.8 Lotde signal . . . 227
6.8.1 Séle tion et Résultats. . . 227
6.8.2 Identi ationdes jetsissus de quarks b . . . 227
6.9.1 Introdu tion . . . 238
6.9.2 Constru tionde l'arbre . . . 238
6.9.3 Stimulation . . . 239
6.9.4 Lots de données et variables . . . 239
6.9.5 Optimisationde lastimulation. . . 240
6.9.6 Résultats . . . 242
6.10 In ertitudes systématiques . . . 242
6.11 Résultatsnaux . . . 249
6.11.1 Méthode Statistique . . . 249
6.11.2 Limites supérieures sur la produ tiondu boson de Higgs . . . 249
6.12 Con lusion etperspe tives . . . 252
Con lusion 257 A Optimisation du Niveau 3 DIJET - Signaux Squarks et Sbottoms 259 A.1 Sbottoms . . . 259
A.2 Squarks . . . 262
B Niveau 1 du système de dé len hement - Cal ul de probabilités 265 B.1 Exemple simple . . . 265
B.2 Généralisationet dénitions . . . 265
B.3 Niveaux 1 DIJET etMONOJET . . . 266
"Monde de merde!"
GeorgesAbitbol, La Classe Améri aine
A l'époque où j'ai lan é en l'air ette piè e de 2 fran s, sur e parking quasi vide, devant
le bâtiment des ins riptions, an que le hasard hoisisse à ma pla e le futur de mes études
supérieures, jen'imaginaissûrement pas quelesort mejouerait un sivilaintour...Laphysique
qu'elle avait hoisi la piè e! Pas une thèse, pas en ore, ertes, mais nalement, 'était tout
omme... Une vie àpileou fa e? Enquelque sorte...
Qu'ilest bienloindésormaisletempsoùj'é umaislesban sde etteUniversitétoulousaine,
m'émerveillantdes subtilitésde larelativitérestreintedu père Albert (aaah,l'exer i edu train
dansletunnel...)oubataillantave ette hue équationdeS hrödinger...En estempsre ulés,
je n'imaginaispas non plus que des années plus tard je devais ren ontrer toutes es personnes
lors de mes pérégrinations de l'autre té de l'atlantique, i i ou ailleurs, et que les autres, les
ompagnons de route de longue date, me suivraient sur les hemins sineux que j'ai pourtant
souvent empruntés durant ette thèse. C'est à toutes es personnes qui, au détour d'une bière
oud'un whisky,d'un rire,d'une idée,àla tabled'un resto,dans un ouloiretjusquedans mon
bureau, qui ont rendu es dernières années tellement plus belles et plus ri hes que je voudrais
onsa rer es quelques lignes.
Commeleveut latradition,je tiens àremer ieren premierlieuGuyWormserpour m'avoir
a ueilliàbord du VaisseauAmiralde laphysiquedes parti ulesauCNRS,leLaboratoirede
l'A élérateur Linéaire d'Orsay, pour y ee tuer ette thèse. Mer i aussi d'avoir a epté d'en
être le présidentdu jury.
Jeremer ieégalementFabiolaGianottietAbdhelakDjouadipourleurparti ipationaujury
de thèse. Mes remer iementsvonttout spé ialement àGigiRolandi etTerryWyatt pour avoir
a epté d'examiner es travaux, pour leur le ture attentive et leurs remarques sur le ontenu
de e manus rit. J'en prote au passage pour remer ier Marine, Samuel, Niko, Anne-Fleur et
Véronique pour leur ons ien ieuse rele ture du pavé qu'est ette thèse.
Celle- i ne serait que peu de hoses sans la dire tion de Jean-François Grivaz, sa rigueur,
ses onseils, son inépuisable savoir, son expérien e, son sens physique et bien évidemment son
fouet. Mondos en portepeut-être en orelesstigmates...Jesaisqueje tedois beau oup. Mer i.
Je voudrais aussi remer ier les membres du groupe DØ du LAL pour m'avoirtant apporté
durant estroisannéesdethèse.Mer idon àMi helJaréetLaurentDudu Duotpourvotre
gentillesse, votre toujours grande disponibilité pour répondre à mes questions plus ou moins
pertinentes, votre aide lorsdes nombreuses traques des bugs de DØ, et vos en ouragements
durant es derniers mois. Mer i à toi Dudu d'avoir résolu (presque) tous mes problèmes
informatiques. Mer i aussi pour tous les petits mots de soutien, glissés ça et là, parfois même
sur la ma hine àbig-bang, onverra bien si ALPGEN aura le derniermot!;)
Mer i aussi aux membres de passage dans le groupe, Pierre Petro et Mar Hohlfeld ainsi
qu'à Steve Muanza. Mer i d'avoir si souvent partagé ton immense savoir sur les insondables
méandres des générateurs!
Et puis il y a vous deux bien sûr, Nikola Makove et Samuel Calvet, ollègues de bureau
devenus augrédu temps de véritablesamis. Mer i àtoiNiko!Commetune esse ras sûrement
jamais de le répéter jusqu'à la n de tes jours, un pan entier de ette thèse te doit beau oup.
Ave le re ul, je ne peux ependant m'empê her de penser qu'hériter de S.S.R fut un adeau
pour lemoins empoisonné...;) Néanmoins, sans tes onseils,ta disponibilité,ta bonne humeur
permanente et ta grande gueule, es trois ans n'auraient pas été les mêmes! Mer i également
à toi Sam', de m'avoir supporté durant ette dernière année, d'avoir enduré mes petits délires
quotidiens sans jamais (trop) râler, de m'avoir fait onan e et de t'être peu à peu ouvert.
J'ai vraiment eu de la han e de partager e bureau ave toi, e me bien, sensible et
sub-til.Jelaisseentretesmainsexpertesmespetitstriggers .Jesaisquetusaurasenfairebonusage!
Ces trois années n'auraient pas été aussi enri hissantes, aussi intenses et drles aussi, si je
n'avais pas ren ontré tous es thésards et post-do s de DØ, au premier rang desque ls l'équipe
ommando ommissioning de l'été 2006 : l'intrépide Florent La roix, mon a olyte de trigger ,
toujours dé alé (la légende voulant qu'il n'arrive au labo qu'en début d'après-midi...;)), de
bonnehumeur,ave ettepointed'humourtoujoursbienvenue,l'impassibleBertrandMartindit
Latour(ouf!),lemexi ain,inoubliable ompèred'es apadeno turnedanslesfrigosdu Wilson
Hall,ThomasMillet,ledernierfanvivantde PierreRi hard,adorateuravertidelaChèvreetde
l'Equipe,etpuis Sam',biensûr, monmaîtreàpenserdurant ettepériode,l'hommed'Espigoule
auxdeux philosophies,qui ode ommeilvit.Jen'oublieévidemmentpas notredruide,notre
guide, Vin ent Si ardi,roides sau isses aufromage, gloutondes petites boules jaunes lemon
heads,in arnationdelanesseetdelasubtilité(...oupas!).Mer iaussiaupluspolyglottedes
stagiaires (elfe,nain et klingon, ex usez du peu!),François Nieder orn, désormais sur ATLAS
sous le fouet attentif de Dudu. Bon ourage pour la suite! On se re roisera sûrement très
vite!;)Jevoudraiségalementremer ierMarine Mi haut pourson amitiéetsagentillesse, ainsi
que Fabri eCouder , àl'ironie toujours dévastatri e!
Je souhaiterais adresser un remer iement tout parti ulierà madéroutante ettoujours
sur-prenante ousine, Anne-Fleur Barfuss, toi qui sais mieux que qui onque ombien e monde
soure d'un ruel manque de théâtre! Que de hemin par ouru tout de même depuis notre
première onversationen ontrolroom, durant près de 12h de shift,en e rudehiver2006...
Je te remer ie vraiment pour ton amitié, ta réativité, pour toutes nos onversations sur tout
et n'importe quoi et le reste aussi, pour ette féérie que tu essaies haque jour un peu plus
d'insuer à lavie. Mer i d'être e que tues!
Mer i nalement à Fabri e Tissandier, Mar Es alier, Jérémie Lelou h etbon ourage aux
petits nouveaux que j'aieu leplaisirde toyerbrièvement,Betty Calpas etDavid Jamin.
Une pensée tout à fait spé iale va à Mi rosoft (je ne ferai pas ça tous les jours...) pour la
réation de MSN Messe nger qui nous a permis de si souvent ommuniquer ensemble,
s'entre-aider,dé ompresser, s'en ourager, parfoismêmeàdes milliersde kilomètreslesunsdes autres!
Durant es années passées au sein de la ollaborationDØ, j'ai eu le plaisiret la han e de
toyer, d'apprendre et de travailler auprès de grands physi iens. Mer i don au trio Aurelio
Juste,JanStark etMar o Verzo hipour toutesvosexpli ations, votre pédagogie,votre
dispo-nibilité, vos réponses à toutes mes questions, vos mémorables oups de gueule (surtout Janet
Mar o!), votre engagement et votre dévouement onstant ( 'est le moins qu'on puisse dire...)
à laréussite de ette manip'!Je tiens de plus àremer ier la ommunautéfrançaise de DØ qui
ettes onseils, ArnaudDuperrinpour m'avoirfait dé ouvrirlesjoies etlesproblématiques des
triggers durant l'été 2006, pour tes en ouragements onstants et pour avoir si bien ÷uvré à la
re onnaissan e de notre travail, Eri Kajfasz hez qui bonne humeur, fran he rigolade, travail
etrigueurpeuventrimerensembleave bonheur( 'estpromisEri ,lapro hainefoisquejeserai
ton dire teur de ampagne,tugagneras l'éle tion!J'te jure!;)), SlavaShary pour tes fameuses
soirées vodkalorsdes réunions de ollaboration,agrémentées de tadésormais élèbreliqueur à
96,Christophe Royonpour ton inniegentillesse,sans oublier GéraldGrenier,Frédéri Déliot
et GregorioBernardi.
Mer i également à elles et eux roisés lors de mes nombreux voyages du té de F
ermi-lab : Sabine Lammers pour ton amitié (See you soon in Geneva!), Krisztian Peters et Remi
Mommsenà qui ledernier hapitre de ette thèse doit beau oup, Ernest Aguilo, Dan Duggan,
Alexander Kup o, Ri k Jesik, Per Jonsson.
Je serais arrivé bien plus tt tous les matins si, avant d'atteindre mon bureau, je n'avais
pas eu à arpenter e long ouloir du bâtiment 200 peuplé de ette foule de physi iens que je
tiensàremer ieri i:CarolineCollard, epetitbonheurde femme,pourton amitié,tonsourire
etta joie,tes petits mots de soutien réguliers, Laurent Serinet MathieuPlamondon, l'infernal
duodes mousta hus,XavierGarridopour tabonnehumeur ommuni ativeettes innombrables
délires, Ni olas Leroy et Louis Fayard, mon parain de thèse, pour tes nombreux onseils et
en ouragementsdurant estrois années. J'aiaussi unepenséepour ManuTurlay,leBeatles du
LAL,DimitrisVarou has, FanyDudziaketPaulineBernat. Bon ourage àvous 4pour lasuite
(et n) de vosthèses!
Mer i aussi à Niko et Mathieu Bongrand, inoubliablesmembres des Experts du LAL. Nos
dossiers seront-ils dévoilés un jour?;)
Enoutre,jesouhaiteexprimertousmesremer iementsàLaurentSimardpour sagentillesse
et pour m'avoirpermis d'enseigner auMaster 1 de Physique et Appli ationsde l'Université.
Ungrandmer ienn àAnnieHuguetetSabineRayaumeduservi e Missions,pour m'avoir
sisouvent fa ilitéles hoses pour mes voyages auxquatre oins du monde(et souvent àF
ermi-lab...) ainsi qu'àGeneviève Gilbert, lerayon du Soleil permanent du labo!
A e stade, il m'est né essaire de manifester mon immense gratitude à elles et eux qui
m'ont permis de survivre lors des longues soirées solitaires où mon frigo était désespérément
vide : Dao Peng et Maï Ling, du traiteur hinois d'Orsay, Sodebo et Père Dodu pour m'avoir
permis d'immortaliserlare ette de lapizza- ordonbleu,désormais élèbreauxquatre oinsdu
monde.Commentne paségalementremer ierlesrestaurantsde laroute59:B.K.,leLone Star
etson éternelFive Star FiletMignon, leRo k Bottom et son BBQ Ribs& Chi ken Combo,
sans oublier le Lorenzo et son menu si vous êtes 7, vous ommandez pour 7 ainsi que le On
the Border et ses déli ieuses frozen Margarita.
A bien y penser, la formidable aventure qu'a été ette thèse est née durant ette folle
année de l'ex-DEA Champs, Parti ules, Matière, promotion 2004-2005, uvée ex eptionnelle
s'il en est... Il m'est en eet impossible d'oublier ette bande de fous furieux omposée d'Iro
Koletsou, ArmandTeal' Fifasson, MathieuBongrand, hez qui lafenêtre est toujours restée
ouverte, Marion Arthaud, la si omplexe mais pourtant tou hante Giulia Superina, reine de
la Chaumière, William Guyard, Rémy(stérieux) Braive, Vin ent Rotival,le meilleur d'entre
nous,MarineAubert, JustineSerrano,Mehdi Banahaetlelibérateurd'Ingrid,Ni olasBernal.
Di iled'tertoutes es imagesde matête :les oursesde bobsleigh en bran ardàl'IPN,les
soirées qui n'ont pas existé, la des ente en rafting de l'Yvette, l'aménagement de notre salle
de DEA, la très folklorique visite du GANIL et du CERN, et j'en passe! Mer i à vous pour
Mer i aux olo s de m'avoir si souvent a ueillis dans leur appart' sur Paris, et d'en avoir
fait ma deuxième maison!Mer i à Iro pour tes déli ieux o ktails, nos p'tites pauses aulabo,
ta bonne humeur etta folie, à Mathieu pour ton soutien durant es derniers mois, pour notre
duo Fred et Jamy etpour tous lestru s pour lesquels on est sur la même longueur d'ondeet
àVin ent,même sionne s'est pas beau oup vu durant es trois années, lesp'tites soirées hez
toiarrosées de bières belges étaienttoujours un plaisir!
Je n'oublie évidemment pas tous les ami(e)s roisé(e)s lors de l'é ole d'été du CERN en
RépubliqueT hèqu e, de etteespè e de grosse beuverie quefurent lesJournées Jeunes
Cher- heurs en 2006 à la Ro helle (qui possède, je ne le répèterai jamais assez, le meilleur aviste
de Fran e!) ouà Moriond :pêle-mêle,Stephanie Baoni, RaphaëlGranier de Cassagna ,
Au-guste Besson, Julien Quéva et Florent Robinet, deux é happés du DEA, Jérémy Le Du, Rob
Lambert, ertainementleme leplusdéjantédelaplanète,NadiaDavidson,Andrée
Robi haud-Véronneau et tous lesautres!
Les mois et les années ont passé mais vous êtes restés à mes tés malgré mon manque
hronique de disponibilité, mes absen es répétées et tout le reste, preuve s'il en était en ore
besoin, qu'en dépit de toutes nos diéren es, e qui nous unit est plus fort que eux qui nous
sépare. Jesuis vraiment er de ompter parmimes ami(e)sune telle diversité de ultures, une
telle ri hesse de par ours de vie. Vous avez tous ontribué,à votre façon, à façonnerpeu àpeu
elui que je suis aujourd'hui, et je ne vous en serai jamais assez re onnaissant. Mes pensées
s'envolaient souvent vers vous lorsque le moralan hait...
Mer i don aux Toulousains de Paul Sab', Yanni k, le bobogeek et Céline, Ni o Pi he,
Vin e et Hug, mes a olytes de l'Amphi Le Châtelier et du RU 2! Je m'en voudrais d'omettre
lesToulousains de très longue dateque jene voismalheureusementpas assez, Ni oetFabri e!
Mer i à la joyeuse bande du BG : Aline Mako, Mathieu Misd, JP Sin, Matt et
Au-rélie, Jihène Djidji, Mi kaël Chaoti , Sylvain et tous les autres. Mer i de m'avoir tant fait
dé ouvrir, appré ier et partager votre loufoque de monde et de m'y avoir a epté, malgré le
fossé quine nous destinaitmême pas à nous ren ontrer!
J'ai une pensée spé iale pour Hélène, maglobetrotteuse préférée, professeur de français et
linguiste en Chine,en Suèdeouen Pologne! On ne se voit plus beau oup tous les deux, par la
for edes hoses,mais turestes unedes personnes quime onnaîtetme omprend lemieux. Tu
as toujourssu trouverles mots pour me remonter le moral.Mer i pour tout!
Di ile de pas remer ieraussi toutel'équipede l'Humaetdu Festivaldu Livrede Jeuness e
tant toutes es es apades hors du temps en votre ompagnie ont jalonné es dernières années
ave bonheur, et ont souvent été un oin de fenêtre ouvert vers un autre ailleurs. Di ile de
ne pas penser à toutes es soirées à refaire le monde jusqu'à pas d'heure, un verre de whisky
hasseur àlamain, àdisserter sur es vertespelouses et athédralesde tubes en ompagnie
d'un marionnettiste, à toutes es personnes qui ont des rêves plein la tête et de la générosité
à revendre ou à tous es sourires émerveillés de gamins devant les prouesses d'un alligraphe.
Mer i don àRoselyne,Fran ette, Pablo,Aude, Sylvie,Jean-Mar , Chloé,Fabien,Stéphane &
Xavier,Guilhem,l'hommequitue ave une tasse à afé, Vivie,Bri e,Flora,Camille,Amélie,
Katia,Yvonettous lesautresqueje nepeuxpas iter i i!Mer ipour tout e quevous réalisez
haque année!Jevoudraisremer ier toutparti ulièrementBrunoetHélènepourleur profonde
et sin ère amitié,pour leur soutien et pour m'avoirfait l'immense honneur d'être leparain de
leur petite Charlotte! J'espère que je ne vous dé evrai pas! Et puis je te promets Bruno, j'y
pense à ton CD...;)
J'aimeraisaussi remer ier mapetite s÷ur,Laure. C'estpeu de direque nos interminables
onversations sur le devenir du monde m'ont manqué es dernières années, même si je ne l'ai
de be intempestives... A tout bientt autour d'un plateaude fromagesde hez Nivesse!
Je ne trouverai sûrement pas de mots assez justes et forts pour dire ombien je voudrais
remer iermon pèreetmamèrepourleur in onditionnelamour,leursoutien onstantdansmes
hoix et dans la traje toire pour le moins hasardeuse qu'a emprunté mon par ours, bien loin
dessentiers balisésqu'auraientpu m'orird'autressolutions...Jenesuis quetrop ons ientdes
sa ri es et des eorts que vous avez onsenti tout au long de es années pour me permettre
d'arriverjusqu'i ietde me onsa rer àl'essentiel,l'espritlibre ettranquille.Jeréalisequesi je
peux é rire es quelques lignes i i, 'est en grande partie grâ e à vous et à la liberté que vous
m'aveztoujours donnée.J'espère que e manus ritvousmontrera ombientout e in'étaitpas
vain et que vous pourrez être er du hemin par ouru par e petit garçon qui ne voulait pas
des endre des genoux de son papa...
Mer i également à mon frère, Guillaume, hantre de la mauvaise foi, et à Marie (et ma
hon hon!!!)pour toutleur soutieneten parti ulierpour es dîners presqueparfaits durant
es dernières années, quifurent autantde bouées d'airfraisdans lesmoments di iles.Mer i
à toute la famille,des on les aux tantes, en passant par les ousins, ousines et lesp'tits
nou-veaux! Une pensée aussi, à elles et eux qui ne sont plus là...
Et puis il y a toi Marine, toiqui partage mavie ave tantde bonheur, toiqui m'a a epté
telquejesuis,ave tout eque ela omporte,toiquim'atellementsoutenu,aidé,porté parfois
durant es derniers mois, ette thèse te doit tant... toi qui me donne tellement d'amour et de
joie etde tout le reste aussi et plus en ore, toiqui me donnetoujours plus haque jour l'envie
de fermer mes mains pour retenir la vie, ette eau que les jeunes gens laissent ouler, sans le
savoir, entre leurs doigts ouverts 1
,toi... Juste toi.Moi.Nous.
Mer i aussi à toutetapetitefamille,Fran ine, Jean-Lu ,Morgane,Valentine, Yves-Nelson,
Maritanie,Lu ie, Maïeus,... de m'avoirsi vitea epté etaimé!
Je vais désormais m'envoler vers d'autres ieux, du té de Genève, mais je ne m'inquiète
pas trop pour nous tous puisqu'il est dit qu'on se retrouvera, un jour, ailleurs, où le regard ne
porte pas, et qu'on se re onnaîtra... et nos sourires en diront plus long que les mots les mieux
hoisis... Un jour, les amis... Demain...
Où leregard ne porte pas, G.Abolin et O.Pont
1
La vérité, 'est une agonie qui n'en nit pas.
La vérité de e monde, 'est la mort.
Il faut hoisir, mourir ou mentir.
Je n'ai jamais pu me tuer moi.
Céline,Voyage au bout de la nuit
La ompréhension a tuelledes phénomènes régissantle mondesubatomique s'appuie sur le
mariage de la physique quantique et de la relativité restreinte dans un édi e théorique bâti
au ours du XXe siè le : le Modèle Standard de la physique des parti ules. Fort de son
pou-voir prédi tif et appuyé par toutes les onrmations expérimentales qu'il a reçu aux énergies
a essibles auprès des ollisionneurs, il s'est imposé omme étant la meilleure des ription des
onstituantsélémentaires de laNature et de leurs intera tions.
Malgré tous ses su ès, le Modèle Standard n'est pas parfait et plusieurs piè es semblent
manquer au puzzle. En parti ulier, l'origine de la masse des parti ules reste pour l'instant
in onnue. Imaginé dans les années 60, le mé anisme de Higgs est une solution élégante à e
problème.Il introduit ependantune nouvelleparti ule, appeléebosonde Higgs,dontlamasse
est un paramètre libre. Cher hé ardemment depuis sa prédi tion, il n'a pas en ore été mis à
jour expérimentalement. Sa re her he dans le anal
ZH → ννb¯b
est l'objet de ette thèse,l'état nal étant onstitué de deux quarks b et d'énergie transverse manquante. Le premier
hapitre soulignera l'importan e des symétries en physique, essentielles pour mettre en pla e
le Modèle Standard. Les motivationspour l'existen e du boson de Higgs seront expli itées,de
même queles ontraintes a tuellessur sa masse, provenant àla fois d'arguments théoriques et
de mesures expérimentales. Un panaroma des moyens de produ tionet des désintégrations du
bosondeHiggsseranalementprésenté. Ilpermettradejustierle hoixde e analparti ulier.
Cettere her he aétéee tuéeàl'aidede l'expérien eDØ,un desdéte teurs hargés
d'ana-lyserles ollisionsprotons-antiprotons de l'a élérateurTeVatron, dontl'énergiedans le entre
de masseest de 1.96TeV.La haînede fon tionnementglobaledu TeVatronsera détaillée dans
ledeuxième hapitre,de laprodu tiondes fais eaux de protonsetd'antiprotonsà leur miseen
ollision, en passant par les étapes d'a élération menant à l'énergie souhaitée. Il en sera fait
de même ave les diérents sous-déte teu rs de l'expérien e DØ. La re onstru tion et
l'identi- ation des objets physiques né essaires à la re onstitution des ollisions seront quant à elles
dé rites dans letroisième hapitre.
Un boson de Higgs de masse inférieure à 135 GeV
2
se désintégrant préférentiellement en
une paire de quarks b,une déterminationpré ise de l'énergiedes jets est ru iale pour e type
de re her he . Le quatrième hapitre de ette thèse sera onsa rée à l'é helle d'énergie des jets
2
Dans emanus rit,lesmassesdesparti ules(resp.lesimpulsions)serontdonnéesenGeVaulieudeGeV/
2
et tout parti ulièrement à la méthode développée pour tenir ompte des diéren es observées
pour l'é helle d'énergie, la résolution en énergie et l'e a ité de re onstru tion et
d'identi a-tionentre lesjetssimuléset euxprovenantdesdonnées. Lasimulationdu déte teurne permet
pas eneetde reproduire orre tementlesdonnéesenregistrées etilaété né essaire d'y
appor-ter des orre tions.En outre, une pro édure permettant de orriger diéremmentles jetsissus
de quarks des jets issus de gluons est proposée.
Latopologieà jetseténergietransverse manquanten'est pasutile quepour lare her he du
bosonde Higgs.On laren ontre notammentdanslessignauxpréditspardes théories her hant
àdépasser leModèleStandardetellené essitedes onditionsde dé len hementspé iques.En
eet, toutes les ollisionsqui ont lieuau TeVatron ne sont pas intéressantes et la re her he de
es phénomènesraresexigede trier lesévénements.Le inquième hapitres'atta heraàdé rire
les problématiques liées à es onditions de dé len hement. Il s'attardera en parti ulier sur le
travailee tuédurantl'été2006sur leuroptimisationen vuedelapériodede prisesdedonnées
de très haute luminosité du TeVatron, appelée Run IIb . L'outil développé pour reproduire la
réponse du système de dé len hement, non in luse dans la haîne de simulation de DØ, sera
égalementdé rit.Il permetnotammentd'émulerl'e a ité de dé len hement danslesdonnées
simulées.
Tous les instruments mis en pla e et détaillés jusqu'alors seront ensuite appliqués à la
re her he du boson de Higgs ee tuée. Cette analyse a été ee tuée ave un lot de données
orrespondant à2.1fb
−1
.Cette étudefera l'objetdu sixième etdernier hapitrede ette thèse.
Lesméthodesde modélisationainsiqueleste hniquesderédu tiondes diérentsbruitsdefond
seront exposée s. La dis rimination nale au moyen d'une analyse multivariable sera dé rite
avantquelesrésultats nauxne soientprésentés. Lamise en perspe tivede ette analyse dans
le adre global de la re her he du boson de Higgs au TeVatron viendra on lure e travail de
Cadre Théorique
Puisque es mystères nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs.
Jean Co teau, Les Mariés de la tour Eiel
Sommaire
1.1 De l'importan e des symétries en physique . . . 18
1.1.1 Dénitions . . . 18
1.1.2 Notionsde Groupes . . . 19
1.1.3 Classi ationdes symétries . . . 19
1.1.4 Le groupede Poin aré . . . 20
1.1.5 L'invarian e de jauge omme prin ipe fondateur. . . 20
1.1.6 Brisure desymétries . . . 21
1.2 Le Modèle Standard de la physique des parti ules . . . 21
1.2.1 Panorama général . . . 21
1.2.2 Lagrangien du MS . . . 23
1.3 Splendeurs et insusan es du Modèle Standard . . . 28
1.3.1 Splendeurset su ès . . . 28
1.3.2 Unmodèleimparfait . . . 30
1.3.3 Versune nouvelle physique?. . . 32
1.4 Interlude phénoménologique : les ollisions
p¯
p
. . . 321.4.1 Liberté asymptotique, onnement et fragmentation . . . 32
1.4.2 Collisionshadroniques . . . 33
1.4.3 Corre tions d'ordre supérieur . . . 34
1.5 Boson de Higgs : état de l'art . . . 35
1.5.1 Contraintes théoriques . . . 35
1.5.2 Limitesexpérimentales. . . 37
1.5.3 Bilan. . . 41
1.5.4 Désintégrations . . . 41
1.5.5 Produ tion aux ollisionneurshadroniques . . . 43
Ce hapitre introduit les notions théoriques né essaires à la ompréhension des re her hes
présentéesdans e manus ritdethèse.Lapremièrepartiesera onsa réeàlanotiondesymétrie
eten souligneral'importan edanslaphysiqueengénéralainsiquedanslaformulationmoderne
de la physique des parti ules. LeModèle Standarddé rivantles parti uleset leursintera tions
danslemondesubatomiqueseraensuitedétaillé.Sessu èsetsesinsusan esserontégalement
mentionnés. En parti ulier, le mé anisme ommunément admis pour la génération des masses
des parti ules sera dé rit. Les propriétés de la parti ule qui en dé oulent, le boson de Higgs,
serontprésentées en détail.
1.1 De l'i mportan e des symétries en physique
Jusqu'à ré emment, le rle fondamental des symétries dans la nature des lois physiques a
été négligéou simplementignoré. Souvent, elles n'ont été utilisées que de manière des riptive.
En voi iquelques exemples. Dans la période dite des s ien es modernes, elle des mé ènes du
XVII
e
siè le, Christian Huygens utilise par exemple la notion de symétrie dans son Traité de
la lumière (1690) pour expliquer (et prédire!) les propriétés optiques des matériaux
biréfrin-gents.En outre,les himistesetles ristallographesdes XVIII
e
etXIX
e
siè les feront un usage
abondant des symétries an de lassier les ristaux et de dénombrer les modes des réseaux
et les groupes d'espa e. Enn, en 1894, Pierre Curie hangea quelque peu la façon de voir les
symétries en physique [1℄. A partir de l'étude des propriétés des hamps éle tromagnétiques,
il établit notammentle prin ipe(qui porte son nom) selon lequel un phénomène est au moins
aussi symétrique que sa ause.
Il n'estévidemmentpas possiblei ide traiterl'historique ompletdel'utilisationdes
symé-tries dans l'histoire des s ien es. Il serait ependant injuste de ne pas iter l'apport des deux
génies, morts pré o ément, que furent Evariste Galois et Niels Abel. Les études menées par
es deux mathémati iens du XIX
e
siè le sur la résolution des équations algébriques donneront
naissan e à lanotion de groupe,fondamentale ommenous le verrons dans la suite.
Il n'estpasinutilederemarquer nonplus quelessymétriesn'ontquasimentjamaisété
utili-sées,àderaresetimportantes ex eptionsprès,pour dé ouvrirlesloisphysiquesfondamentales.
Ces dernières ont en eet souvent été mises à jour de manière empirique, que e soit pour
la loi de onservation de l'énergie ou les équations de Maxwell par exemple. Ave le re ul, il
est intéressant de onstater que toutes es lois dé oulent quasi-obligatoirement des symétries
sous-ja entes auxthéories physiqueset de quelques prin ipesfondamentaux
1
′
2 [3℄.
Ces quelquesremarques faites,plongeonsnousdésormais dansle oeurdu sujet, à
ommen- er par quelques dénitions etnotions utiles.
1.1.1 Dénitions
En géométrie, une gure est dite symétrique si elle est invariante sous un ertain nombre
de transformations. Ainsi, un arré est invariant sous l'a tion des rotations d'angle 0,
π/2
,π
,3
π/2
ainsi que par les réexions par rapport aux diagonaleset aux médiatri es. De même, enphysique, une loiest dite symétrique, par rapport à une transformationdonnée, sila formede
l'équation qui exprime ette loi est invariante par l'a tion de ette transformation (rotation,
translation), et ... Le prin ipe fondamental de la dynamique,
P
i
F
~
i
= m × d
2
~r/dt
2
, est ainsi invariantepar rapport aurenverse ment du temps(t → −t
).1
prin ipesquantique,demoindrea tion, ausalité,lo alité,et ... 2
A esujet, lele teurintéressépourra onsulterlaréféren e[2℄danslaquelle ladémonstrationestfaiteque
laloi fondamentale deladynamique deNewton est une onséquen ede l'invarian egaliléenne et duprin ipe
Notons quela notion de symétrie est équivalenteà elle de non-observabilité ou
d'indistin-guabilité. Le fait qu'il n'y ait pas d'origne absolue de l'espa e nous amène à postuler que la
positionabsolue d'unpointn'est pas observable. Chaquepoint de l'espa e étantindistinguable
d'un autre par une translation d'espa e, il est alors légitime de penser que nos lois physiques
sont invariantes par translation.
Une des propriétés remarquables des symétriesest en outre l'existen e de quantités
onser-vées qui leur sont asso iées, ommel'a démontré Emmy Noether en 1918
3
[4℄. La onservation
de l'énergiepour un système isolé est en fait la onséquen e d'invarian e par translation dans
le temps. De même, la onservation de l'impulsion est déduitede l'invarian e par translations
spatiales,évoquéepré édémment.Citonsnalementquel'invarian eparrotationsdansl'espa e
amène àla loide onservation du moment inétique.
1.1.2 Notions de Groupes
Il n'est pas i i question de traiter la théorie des groupes en détail, sujet bien trop vaste et
dépassantlargementle adrede ettethèse.Cependant,nousallonsintroduirequelquesnotions
utiles.
L'ensembledes symétries d'unsystème oud'unethéorieformeunestru ture mathématique
appelée groupe. Pour un physi ien, e dernier est un ensemble de transformations (rotations,
translations, transformations de Galilée ou de Lorentz, et ...) ainsi qu'une table de
omposi-tions entre es transformations. Cette table doit vérier lespropriétés suivantes :
la omposition de deux transformations (aussi appelées éléments du groupe) doit être
une transformation,
ilexiste un élément neutre,
pour tout élément du groupe, il existe un élément symétrique (appelé aussi élément
inverse),
laloi de ompositiondu groupe est asso iative.
Enoutre, siles élémentsdu groupe ommutententre eux, onditque legroupe est ommutatif
ouabélien 4
.
En fait, plus que les symétries elles-mêmes, on s'intéresse tout parti ulièrement à leurs
eets sur lessystèmesphysiques quenousétudions. Nousappelleronsalorsreprésentation d'un
groupe, l'a tion des transformations sur un système. Parmi les représentations d'un groupe,
un intérêt spé ial sera a ordé à elles agissant linéairement sur les quantités physiques : les
représentations linéaires. Ces dernières nous permettront par exemple de représente r l'a tion
des symétries par des matri es.
1.1.3 Classi ation des symétries
Il est possible de distinguer les symétriesde plusieurs manières :
les symétries peuvent être dis rètes (renversement du temps, réexion par rapport à un
axe) ou ontinues (rotation). Cette distin tion amène à onsidérer deux grandes lasses
de groupes: lesgroupesdis rets et lesgroupes ontinus(aussi appelés groupesde Lie).
unesymétriepeutenoutrenepasdépendredel'espa e-temps.Elleestalorsditeglobale.
Dans le as ontraire, elleest dite lo ale.
enn, une symétrie peut agir sur l'espa e-temps. Tel est le as des rotations ou
transla-tions d'espa e ainsi que des transformations spé iales de Lorentz par exemple. De telles
symétries sont qualiées de symétries externes
5
. Cependant, une symétrie peut
égale-3
Plus exa tement, 'est dansles as dessymétries diteglobales que e théorèmeest appli able.Voirplus
loin. 4
Cesgroupesportentlenom deNielsAbel. 5
ment agirde manièreplus abstraite sur les objets physiques eux-mêmes. Nous parlerons
alors de symétrieinterne.Un des as lesplusremarquables est lasymétriede jauge, dont
nous parlerons abondammentdans la suite.
1.1.4 Le groupe de Poin aré
LeModèleStandarddelaphysiquedesparti ules(voirse tion1.2)estunethéoriequantique
relativiste. L'espa e physique onsidéré est don elui de Minkowski.Le grouped'isométrie de
et espa e est le groupe de Poin aré.Il admet omme sous-groupes le groupe des translations
d'espa e-temps ainsiquelegroupede Lorentz.Il ontientaussi lestransformationsdis rètesde
renverse ment du temps T, ainsi que des réexions d'espa e (aussi appelées parité P). Toutes
les théories omposant le Modèle Standard étant relativistes, elles devront être invariantes, au
minimum,sous legroupede Poin aré.
Lesreprésentationsde egroupesontétiquetéespardeuxquantitésfondamentales:lamasse
(nombre réel positif) et le spin (entier ou demi-entier). En fait, depuis les travaux d'Eugène
Wigner, 'est ainsi que l'on dénit une parti ule libre : 'est une représentation du groupe de
Poin aré. Enrajoutantde nouvelles ontraintes de symétrie àla théorie(et don , de nouvelles
quantités onservées), nous pourrons étoer la arte d'identité d'une parti ule de nouveaux
nombres quantiques : harge éle trique, de ouleur, nombre baryonique, leptonique, et ...
1.1.5 L'invarian e de jauge omme prin ipe fondateur
Les symétries que nous avons évoquée s jusqu'i i ne permettent pas de servir de base à la
onstru tiond'unmodèlede laphysiquedesparti ules.Pour ela,ilnous fautfaireappelàune
symétrie interne appelée symétrie de jauge. Considérons le as du Lagrangien
L
D
dé rivant lehamp de parti ules de spin 1/2 :
L
D
= ¯
ψ(iγ
µ
∂
µ
− m)ψ
(1.1)où
ψ
est unbi-spineur 6et
γ
µ
sontlesmatri esde Dira .Celagrangienest, demanièreévidente,
invariant sous la transformation globale de phase du hamp
ψ
:ψ → ψ
′
= e
−iα
ψ
. L'ensemble
de es transformations formele groupe abélien U(1)
7
. Cette symétrie globale engendre, par le
théorème de Noether, une quantité onservée : la harge éle trique.
En revan he, e lagrangien n'est pas invariant par rapport à une symétrie lo ale de U(1).
Qu'arriverait-ilsi nous imposionsque e soit le as? C'estla question ques'est posée Weyl [5℄
et qui sera ensuite généralisée par Yang et Mills [6℄. Considérons un hamp de matière
ψ
quenous voulons rendre invariant sous une transformation de jauge lo ale :
ψ → Sψ
, où S estun fa teur de phase dans le as d'une transformation abélienne, et une matri e unitaire dans
le as des transformationsnon-abéliennes. S dépend des oordonnées d'espa e-temps. An de
garantir l'invarian e de jauge lo ale, il est né essaire d'étendre la notion de dérivée
d'espa e-temps usuelle
∂
µ
a e que l'on appelle désormais la dérivée ovarianteD
µ
. Cette pro édureimplique l'ajout de nouveaux hamps ve toriels
A
a
µ
appelés hampsde jauge :∂
µ
→ D
µ
= ∂
µ
− igT
a
A
a
µ
(1.2)où
g
est une onstante de ouplage,T
a
sont les générateurs du groupe de symétrie onsidéré,
et
a
l'indi e du a-ième générateur. Nous ne développerons pas i i tous les al uls, mais il est possible de montrer que laforme générale du lagrangien de Yang-Millspeut alors s'é rire :L = −
1
4
F
µν
a
F
aµν
+ ¯
ψ(iγ
µ
D
µ
− m)ψ
(1.3)6
Un spineurestunobjetàdeux omposantesqui engendrentlesreprésentationsdugroupeSU(2).C'est le
groupedesmatri esunitairesdedéterminant1et dedimension2. 7
Nous avons été i i obligés d'introduire le terme
F
an de dé rire la dynamique du hamp de jauge. Il s'exprime ommesuit :F
µν
a
= ∂
µ
A
a
ν
− ∂
ν
A
a
µ
+ gf
abc
A
b
µ
A
c
ν
(1.4)ave
f
abc
les onstantes de stru ture du groupe ( omplètement antisymétriques) dénies parl'algèbre de Lie :
[T
a
, T
b
] = iF
c
ab
T
c
. Notons que le dernier terme non-linéaire deF
a
µν
est absent dans le as abélien.Ledéveloppement ompletde elagrangienferaitnaître,outrelestermes inétiquesasso iés
aux hampsde matière
ψ
etaux hampsde jaugeA
a
µ
, des termesd'intera tions entreψ
etA
a
µ
,ainsi que des termes d'auto- ouplage entre es mêmes
A
a
µ
. Ces derniers sont de masse nulle. Il est tout àfait remarquablede onstater que dans ette onstru tiontoutes lesintera tions ontétéxées uniquementparlefaitd'imposerl'invarian ede jaugelo ale.C'est leprin ipegénéral
des théories de Yang-Mills : rendre lo ale une symétrie globale an d'engendrer la dynamique
d'un système.Ce prin ipeaété leguidede la onstru tiondu Modèle Standard de laphysique
des parti ules.
Notonsnalementquedansle asdel'Ele tro-DynamiqueQuantique(aussiappeléeQED
8 )[7℄,
le groupe de jauge est U(1). Il n'a qu'un seul générateur (lenombre 1!)et la harge éle trique
e
est la onstante de ouplage. Cette théorie dé rit l'intera tion entre les parti ules hargées éle triquement (éle trons, positrons, et ...) etle hamp de jaugeA
µ
appeléi i photon. Du faitde la stru ture abélienne du groupe U(1), il n'y apas de terme d'auto-intera tion du photon.
1.1.6 Brisure de symétries
Les symétries uniquement peuvent-elles vraimentdéterminer presque entièrement la
dyna-mique d'un système? Sitelétaitle as, eladevrait nous être évident. Or, e n'estpas le as...
A ela, plusieurs réponses sont possibles.
Parexemple,sil'énergietotaled'unsystèmeisolé est onservée, iln'enest pasfor émentde
même lorsquele système est en intera tion ave l'environnement.La symétrieintialeest violée
en raison d'un ouplage ave l'environnement extérieur. On parle alors de brisure expli ite de
la symétrie.
Enoutre,ilexistedes problèmespossèdantunesymétriesansqueses solutionslapossèdent.
Ainsi, un gaz porté à haute température peut avoir toutes les symétries des équations qui
dé riventlemouvementdesparti ules,alorsqu'ilpeutsetrouveràplusbassetempératuredans
un état qui n'est invariantquesous l'a tiond'un sous-groupe du groupe de symétries omplet.
Ce phénomène est appelé brisurespontanée de lasymétrie. Il en existe de nombreux exemples
dans divers domaines de la physique : aimantation spontanée d'un orps ferromagnétique
en-dessousdesatempératuredeCurie, ristauxliquides,et ...Pourtous essystèmes,lessymétries
existantes sont a héesetne nousparaissentpas évidentes...Cette notionde brisurespontanée
joue un rle majeuren physique. Nous en verrons un exemple dans lase tion 1.2.2 ).
1.2 Le Modèle Standard de la physique des parti ules
1.2.1 Panorama général
Le Modèle Standard (MS) est l'édi ethéorique quidé rit les intera tions entre les
onsti-tuantsfondamentauxde la matière,appelés parti ules. Celles- i peuvent être lassées en deux
grandes atégories, distinguées par lavaleur de leur spin.
8
Les parti ules ayant un spin demi-entier obéissent à la statistique de Fermi-Dira et sont
don soumises au prin ipe d'ex lusion de Pauli : il leur est interdit de se retrouver dans le
même état quantique. Ces parti ules sont appelées fermions et omposent e que l'on appelle
ommunémentlamatière.Ellespeuventelles-mêmesêtrediviséesendeux atégories:lesquarks
etles leptons.Lesquarkssont aunombre de 6.En plusdes quarksu( up) etd ( down )formant
lamatièreordinaire(protons, neutrons),ilfauten ajouterquatre, dé ouverts dansladeuxième
moitié du XX
e
siè le. Le quark s ( strange) fut dé ouvert en 1947 ave la déte tion des kaons
(K). Au ours de e qui sera appelée la révolution de Novembre, un quatrième quark, le
( harm), fut mis à jour ave la dé ouverte de la parti ule
J/ψ
9
[8℄ [9℄. Quelques années plus
tard (en 1977),ilsera suivipar la dé ouverte de labeauté (quark b)dansla parti ule
Υ
[11℄.Il faudra attendre lan du XX
e
siè leet ladé ouverte du quark top par lesexpérien es DØet
CDF [12, 13℄ en 1995 pour ompléter le tableau. Cependant, omme nous le verrons dans la
se tion 1.4, les quarks n'existent pas à l'état libre. Ils doivent don s'assembler pour former
des parti ules ompositesappelées baryons ( omposéesde troisquarks) oumésons( omposées
d'un quark et d'un anti-quark). A l'heure a tuelle, seuls es états ont été observés, bien que
d'autres soient théoriquement possibles omme le pentaquark. Les leptons, l'autre lasse de
fermions, sont également au nombre de six. Dé ouve rt à la n du XIX
e
siè le, l'éle tron fut
en faitla première parti ule élémentaire mise à jour.Il futsuivi par les autres leptons hargés
éle triquement:lemuonen1937([14℄)etletauen1975([15℄).A estroisparti ulessontasso iés
respe tivement trois neutrinos : éle tronique (1953), muonique (1962)et tauique (2000).
Les quarks et leptons sont nalement regroupés au sein de trois familles (aussi appelées
générations), en fon tion de la masse des parti ules mais aussi de leur omportement vis-à-vis
de l'intera tionfaible.Lapremière familleest omposée de l'éle tron, du neutrino éle tronique
etdesquarksuetd.Ils formentlamatièreordinaire.Lesdeuxautresfamillesne sontprésentes
quedans les rayons osmiquesetlorsde ollisionsdansdes a élérateurs de parti ules. Notons
nalement qu'à ha une de es parti ules est asso iée une anti-parti ule ayant exa tement
lesmêmespropriétés(masse,spin,...) maisdes nombresquantiques opposés ( hargeéle trique,
nombreleptonique,baryonique,et ...).L'organisationdestroisfamillesdefermionsestrésumée
dans le tableau1.1.
Leptons Quarks
Nom Masse (GeV) Charge Nom Masse (GeV) Charge
1ère éle tron
e
−
0.511.10−3
-1 u (1.5 à 3.10)−3
2/3 génération neutrinoν
e
<2.10−6
0 d (3,5 à 6.10)−3
-1/3 2ème muonµ
−
0.106 -1 1.27 2/3 génération neutrinoν
µ
<0.19.10−3
0 s 104.10−3
-1/3 3ème tauτ
−
1.777 -1 t 172.4 2/3 génération neutrinoν
τ
<18.10−3
0 b 4.2 -1/3Tab.1.1 Tableauré apitulati f desfermionsduModèleStandard[16℄.Lesanti-parti ules
orrespon-dantesont des hargesopposées.
Lesparti ulesélémentairesayantun spinentiersontappeléesbosonsetobéissentàla
statis-tiquede Bose-Einstein.Danslavisionmodernedelaphysiquedesparti ules,lesbosonssontles
médiateurs des quatre intera tions fondamentales. Ainsi,la répulsion entre deux éle trons est
dé rite par l'é hange de photons entre es deux fermions. Le photon est ainsi le boson (dit de
jauge) de l'intera tion éle tromagnétique. Celle- i est responsable des phénomènes
d'aimanta-tionparexempleetplusgénéralementdesintera tionsentreparti ules hargéeséle triquement.
9
Notonsquel'existen eduquark harméavaitétépréditequelquesannéesplustt parGlashow,Iliopoulos
L'intera tion faiblese manifestenotammantdans la désintégration radioa tive
β
dans laquelleun neutron se transforme en proton. Trois bosons de jauge y sont asso iés : les
W
±
et le
Z
0
.
L'intera tion forte est responsable de la ohésion des noyaux atomiques et des hadrons
10 . Elle
est véhi ulée par 8 bosons appelés gluons. L'intera tion gravitationnelle est négligeable aux
énergies a tuellement atteignables par les ollisionneurs. Elle ne ommen e à jouer un rle
si-gni atif qu'àl'é helle d'énergie dite de Plan k (
≈
1019
GeV).Elle est a tuellementdé ritepar
la relativitégénérale etreste pour l'instant impossibleà formaliser de manièresatisfaisanteen
théorie quantique. Elle n'est don pas in luse dans le Modèle Standard. L'éventuel boson qui
luiserait asso ié, le graviton, serait de spin 2.
Un dernier élément vient lore l'édi e du Modèle Standard : le boson de Higgs. C'est un
bosons alairede spin0.Nonen oredé ouvert, sare her heauTeVatronestlesujetdelathèse
présentée dans e manus rit. De plus amples détails sur ses propriétés et la né essité de son
existen eserontdonnésdanslasuitede e hapitre.Letableau1.2résumelesdiérentsbosons
du Modèle Standard.
Nom Spin Charge Masse (GeV)
photon(
γ
) 1 0 0W
±
1±
1 80.403Z
0
1 0 91.188 gluons (g) 1 0 0 BosonHiggs (H) 0 0 >114.4 95% C.L.Tab. 1.2 Tableau ré apitulati fdesbosonsdu Modèle Standard[16℄.C.L. signieConden e Level.
1.2.2 Lagrangien du MS
Après es onsidérationsqualitativesetgénérales,ilestdésormaistempsdedonnerquelques
détails quantitatifs.
Le Modèle Standardest une théoriequantiquedes hampsbasée surlestravauxde Yang et
Mills.Le lagrangien qui ledé rit est bâti sur l'invarian ede jauge lo ale des groupes [17, 18℄ :
SU (3)
c
⊗ SU(2)
L
⊗ U(1)
Y
(1.5)où:
SU (3)
c
est le groupe non-abélien de la hromodyanique quantique ( QCD 11) dé rivant
l'intera tion forte. La mention réfère à la harge de ouleur des parti ules sensibles à
ette intera tion.
SU (2)
L
etU (1)
Y
sontlesgroupesd'isospinetd'hyper harge, respe tivement.Leproduit dire t de es deux groupes a servi à l'uni ationéle tro-faible. L (pour Left ) désigne lesdoublets de fermionsgau hes ausens de la hiralité.Ce on ept, ainsi que elui
d'hyper- harge, seront détaillés dans leparagraphe suivant.
a) Le se teur fermionique
Les fermionssont ara térisés par leur omportementsous l'a tion des groupesde jauge du
Modèle Standard.
L'intera tion faible ne onserve pas l'opération de onjugaison de harge C qui transforme
uneparti uleensonanti-parti ule.Ellene onservepasnonpluslaparitéP 12
.Andeprendreen
10
Leshadronssontlesparti ules ompositessoumisesàl'intera tionforte:baryonset mésons. 11
pourQuantumChromoDynami senanglais. 12
ompte edernierpoint,noussommesamenésàdistinguerlesfermionsde hiralité diérente.
Ceux- iontun omportementdiérentsousl'a tiondugroupe
SU (2)
L
:lesfermionsde hiralité gau he (L
) sont des doublets alors que eux de hiralité droite (R
) sont des singlets. Nous pouvons alors é rire lestrois famillessous la forme[19℄:L
1
=
µ
ν
e
e
−
¶
L
, e
−
R
,
Q
1
=
µ
u
d
¶
L
, u
R
, d
R
(1.6)L
2
=
µ
ν
µ
µ
−
¶
L
, µ
−
R
,
Q
2
=
µ
c
s
¶
L
, c
R
, s
R
(1.7)L
3
=
µ
ν
τ
τ
−
¶
L
, τ
−
R
,
Q
3
=
µ
t
b
¶
L
, t
R
, b
R
(1.8)Dans la suite, onnotera
e
−
R
,µ
−
R
,τ
−
R
ommee
R
1
,e
R
2
ete
R
3
, respe tivement. De même, on noterau
R
,c
R
,t
R
ommeu
R
1
,u
R
2
,u
R
3
,etd
R
,s
R
,b
R
ommed
R
1
,d
R
2
,d
R
3
.Dans e modèle,lesneutrinos (resp.anti-neutrinos)n'ontpas de masse( equiest ontredit
par les expérien es ré entes) etleur omposantedroite (resp. gau he) n'apparaît pas. Ces
pro-blèmesn'ayantpas d'importan epour equenous voulonsdis uter i i,nous nous ontenterons
de les ignorer. Enoutre, par sou i de larté, nous avons omis l'indi e que devraient porter les
quarks. Ils existent en eet sous trois formes diérentes, orrespondant à trois valeurs de la
harge de ouleurde l'intera tionforte.
Par ailleurs, l'invarian e sous l'a tion du groupe abélien
U (1)
Y
implique la onservationd'une quantité notée
Y
et appelée hyper harge. Elle est reliée à la harge éle triqueQ
etl'isospin faible
T
3
par la relationde Gell-Mann etNishijima :Y = 2 × (Q − T
3
)
(1.9)Les valeurs prises par l'hyper hargesont :
Y
L
i
=-1,Y
e
Ri
=-2,Y
Q
i
=1/3,Y
u
Ri
=4/3 etY
d
Ri
=-2/3,ave i=1, 2ou3.Qui plus est,lesquarkssontdes tripletsde
SU (3)
c
tandisquelesleptons sont des singlets de ouleur. Ces onsidérationsamènent àla relation:X
f
Y
f
=
X
f
Q
f
= 0.
(1.10)Celle iassure l'annulationdes anomalies hirales pour haque génération
14 .
b) Le se teur bosonique
Comme nous l'avons vu dans la se tion 1.1.5, imposer l'invarian e de jauge lo ale oblige à
redénir la dérivée usuelle
∂
µ
etfait naître de nouveaux hamps : lesbosons de jauge. Dans le as du Modèle Standard, la dérivée oviaranteD
µ
ainsi obtenue s'é rit :D
µ
= ∂
µ
− ig
s
T
a
G
µ
a
− ig
2
J
a
W
µ
a
− ig
1
Y
q
2
B
µ
(1.11)ave :
• G
a
µ
les gluons médiateurs de l'intera tion forte,g
s
la onstante de ouplage de etteintera tion et
T
a
les générateursdu groupeSU (3)
c
(a=1,...,8).• W
a
µ
les trois bosons de jauge du groupeSU (2)
L
,g
2
sa onstante de ouplage etJ
a
lesgénérateurs de e mêmegroupe(a=1,2 ou3).
13
Pourdesparti ulesdemassenulle,l'héli ité,dénie ommelaproje tionduspinsurl'impulsion,s'identie
àla hiralité. 14
Notonsaussique elapréservelarenormalisabiltédelathéorieéle tro-faible.Ce on eptseraexpliquéplus
• B
µ
est leboson de jauge asso ié augroupeU (1)
Y
etg
1
sa onstantede ouplage.Cette dérivée dénit les ouplages entre les hamps fermioniques
ψ
etles hamps de jaugeV
µ
:−g
i
ψV
¯
µ
γ
µ
ψ
.
En outre, leterme inétique
L
g
asso iéà es bosons prend la formesuivante:L
g
= −
1
4
G
a
µν
G
µν
a
−
1
4
W
a
µν
W
a
µν
−
1
4
B
µν
B
µν
(1.12) ave :B
µν
= ∂
µ
B
a
ν
− ∂
ν
B
µ
a
.G
a
µν
etW
a
µν
ontla même forme que leterme expli ité dansl'équa-tion 1.4. De par la stru ture non-abélienne des groupes
SU (2)
L
etSU (3)
c
, on s'attend à des ouplages entre lesbosons de jauge.Dans de telles onditions, le lagrangien
L
SM
du Modèle Standard s'é rit alors :L
SM
= L
g
+ ¯
L
i
iD
µ
γ
µ
L
i
+ ¯
e
R
i
iD
µ
γ
µ
e
R
i
+ ¯
Q
i
iD
µ
γ
µ
Q
i
+ ¯
u
R
i
iD
µ
γ
µ
u
R
i
+ ¯
d
R
i
iD
µ
γ
µ
d
R
i
= L
g
+ L
f
Á e stade, e lagrangien ne ontient pas de termes de masse. Si les gluons et le photon
sont ee tivement de masse nulle, il n'en est pas de même pour les fermions oules bosons de
l'intera tion faible. Ces derniers ont en eet été mis en éviden e par la ollaboration UA1 en
1983 [20, 21℄ et leurs masses respe tives appro hent les 100 GeV (voir tableau 1.2). Il nous
faudra don remédier à e problème.
L'ajout de termes du type
−m
f
ψψ
¯
pour les fermions ne posent au un problème ar ilssontinvariantsdupointde vuede
SU (3)
c
.Enrevan he, ilsbrisentexpli itementlasymétriedeSU (2)
L
.Deplus,destermesdutype1
2
M
2
V
W
µ
W
µ
pourlesbosonsdejaugenesontpasinvariants lo alement sous l'a tiondeSU (2)
L
⊗ U(1)
Y
.En soi, la brisure de symétrie expli ite ausée par l'ajout de es termes pourrait n'avoir
qu'une importan e mineure. Cependant, elarend la théorienon-renormalisable.Résumons en
quelques mots l'idée de renormalisation. Dans les al uls ee tués en théorique quantique des
hamps, des intégralesinnies apparaissent inévitablement. La pro édure dite de
renormalisa-tionseproposed'absorber esinnisparuneredénitiondes onstantesde ouplage,desmasses
et des hamps. Cela a notamment pour onséquen e d'introduire le on ept de onstante de
ouplage ee tive, qui dépend alors d'une é helle d'énergie dite de renormalisation. Nous
re-parlerons brièvementde e on ept dans lase tion 1.4.
Finalement,unethéorieest diterenormalisablesilenombrede paramètresee tifsàutiliser
est ni. Une théorie non-renormalisable n'est physiquement pas viable. Dans le as qui nous
intéresse, il nous faut don trouver un moyen de donner des masses aux parti ules tout en
onservant notre symétrie de jauge. C'est le sujetdu pro hain paragraphe.
) L'harmonie brisée ou la génération des masses
La solutionauproblèmeévoquéauparagraphe pré édent aété imaginée àlan des années
60, indépendamment par Peter Higgs [22℄, Robert Broutet FrançoisEnglert [23℄ ainsi quepar
GeraldStanfordGuralnik,CarlRi hardHagenetThomasWalterBannermanKibble[24℄.Ilest
ommunémentappelédanslalittératuremé anismede Higgs.Nousallonsi inous on entrer
plusparti ulièrementsurle asdesbosonsdejaugeetoublierpourlemomentlegroupe
SU (3)
c
.Il nous faut donner une masse aux bosons
W
etZ
, tout en gardant une masse nulle pour lephoton.
L'idée onsiste à introduire dans le lagrangien du Modèle Standard un doublet de hamps
s alaires omplexes
Φ
du groupeSU (2)
:Φ =
µ
Φ
+
Φ
0
Le doublet de hamps hoisi a une hyper harge égale à 1 et il est dé rit par le lagrangien
suivant :
L
H
= (D
µ
Φ)
†
(D
µ
Φ) − µ
2
Φ
†
Φ + λ(Φ
†
Φ)
2
(1.13)Lepremier termeest leterme inétiqued'un hamp s alaire,lesdeux autres termesformentle
potentiel s alaire le plus général possible invariant sous
SU (2)
L
et renormalisable. I i,µ
2
est
négatif et
λ
est positif. Lagure 1.1 montre la formeque prend e potientieldans un espa e àdeux dimensions. Dans lalittérature, il est souvent qualié de hapeau mexi ain.
Fig. 1.1 Exemplede potentiel en formede hapeau mexi ain utilisé danslemé anismede Higgs.
Ave
µ
2
<0, la omposante neutre du doublet va développer une valeur moyenne non nulle
dans la vide,notée vev 15 :
< Φ >
0
=
µ
0
v
√
2
¶
avev =
r
−µ
2
2λ
Cette vev n'a pas la symétrie de
SU (2)
L
ni deU
Y
. Nous nous retrouvons don dans le as où le lagrangien est symétrique par rapport àSU (2)
L
⊗ U(1)
Y
, mais pas l'état du vide prédit par e lagrangien.Cependant,lavev est invariantesous l'a tiondu groupeU (1)
em
.Nousavons don brisé spontanément l'invarian e de jaugeSU (2)
L
⊗ U(1)
Y
enU (1)
em
, legroupe de jaugede l'éle tromagnétisme.
Ce nouveau potentielbrisant lasymétrieayantété ajouté, ils'agit désormaisde développer
la théorie au voisinage du minimum de e potentiel pour en examiner l'eet sur les bosons
présents dans notre lagrangien. Aupremier ordre,le doubletde hamps s alairesdevient :
Φ = e
(
v
i
θ
a
(x)τ
a
)
Ã
0
v+h(x)
√
2
!
= U (x)
Ã
0
v+h(x)
√
2
!
(1.14)où nous avons introdruit
θ
a
(x)
eth(x)
, des hamps qui s'annulent dans le vide.τ
a
sont lesmatri es de Pauli (a=1, 2 ou 3). Les hamps
θ
a
(x)
sont des bosons de Goldstone de massenulle apparaissant après avoir brisé une symétrie ontinue [25℄.
U (x)
est une matri e unitaire représentantunetransformationdejaugedeSU (2)
.Enxantlajauge(ditejaugeunitaire),ilest possible d'éliminerlesmodesde Goldstone. Sinous ré-introduisonsdésormais l'expression 1.14dans l'équation 1.13, et que nous dénissons de nouveaux hamps au moyen de ombinaisons
15