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Submitted on 1 Jan 1879
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Pouvoir rotatoire magnétique des liquides et de leurs vapeurs
E. Bichat
To cite this version:
E. Bichat. Pouvoir rotatoire magnétique des liquides et de leurs vapeurs. J. Phys. Theor. Appl.,
1879, 8 (1), pp.204-208. �10.1051/jphystap:018790080020401�. �jpa-00237509�
204
du
rapport R n2(n22013I) pour le même corps ou pour les corps d’une
même famille chimique.
Dans la
présente Note j’ai principalement
voulu faire res-sortir ce
dernier point; quant
aux nombreseux-mêmes,
ilspourront
êtrelégèrement
modifiés par mes recherches ulté- rieures.J’ai trouvé
également
des résultats très-intéressants avec divers gaz, notamment avecl’oxygène,
maisje
crois devoirattendre,
pour
publier
cesnombres, qu’ils
soient contrôlés par les moyensd’amplification
dontje dispose maintenant,
etqui
me con-duironfi, je l’espère,
à uneapproximation plus grande
dans les me-sures.
POUVOIR ROTATOIRE MAGNÉTIQUE DES LIQUIDES ET DE LEURS VAPEURS;
PAR M. E. BICHAT.
En étudiant le
pouvoir
rotatoiremagnétique
desliquides
pour destempératures
successivementcroissante, j’ai
reconnuqu’il
vaen diminuant suivant une loi assez
simple.
Si l’onreprésente
par aola rotation à
zéro,
larotation z,
à t° est donnée par une ro tation de la forme exl = ao 2013 at bt2. Enparticulier
pour le sulfure de car-bone,
si la rotation à 0° est1’,
la rotation à 10 seraTant
qu’il s’agit
detempératures éloignées
dupoint
d’ébullition duliquide,
lepouvoir
rotatoire diminue comme ladensité ; mais,
dans le
voisinage
de cepoint d’ébullition,
la diminution du pou- voir rotatoire estbeaucoup plus grande
que celle quepouvait
faireprévoir
le calcul basé sur la connaissance des densités.Pour étudier les
liquides
aux différentestempératures,
on lesplace
dans un tube à doubleenveloppe
que l’on chauffe au moyen d’une rampe de becs de gaz. Onpeut ainsi, pendant
untemps
suf- fisammentlong,
maintenir latempérature
constante. Ce tubeest
disposé
entre lespôles
d’un électro-aimant construitpar Ruhm-
korff. La seule difficulté tient à ce que l’inte nsité du courant de la
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018790080020401
pile change pendant l’expérience qui,
par sa naturemême,
durelongtemps.
Pour en tenircompte,
on munit les électro-aimants d’armatures d’un diamètreégal
à celui desbobines; puis
on in-stalle dans une direction faisant avec l’axe de l’électro-aimant un
angle
d’environ45°
unpolarimètre
àpénombres,
au moyenduquel
on observe un morceau de flint
placé
contre l’une des armatures.Le
pouvoir
rotatoiredéveloppé
dans ce morceau de flint est tou-jours proportionnel
à l’actionmagnétique,
et, parsuite, peut
servirà tenir
compte
des variations de cette dernière.Si l’on admet que le
pouvoir
rotatoiremagnétique
est molécu-laire,
on pourra,grâce
à la relation établieprécédemment,
calcu-ler la rotation
imprimée
auplan
depolarisation
par la vapeur de sulfure de carbone à unetempérature
eu à unepression
données.On trouve ainsi que
si,
comme cela arriva dans une de mesexpé-
riences,
lepouvoir
rotatoire duliquide
est 80° à latempérature zéro,
celui de la vapeur à latempérature 7o’
et à lapression 740mm
sera de II’. Il fautdonc,
pourpouvoir
mettre en évidencecette valeur de la rotation du
plan
depolarisation
pour les vapeurs de sulfure decarbone, disposer
unappareil
donnant avec leliquide
une rotation d’environ
78°
à latempérature
ordinaire. Onpeut
y arriver de deux manièresdifférentes,
ou bien enaugmentant
lapuissance
desappareils
propres àdévelopper
lepouvoir rotatoire,
ou bien en
forçant
le rayon de lumière à traverserplusieurs
fois letube contenant la vapeur. C’est ce dernier
procédé
quej’ai
toutd’abord
employé; mais,
soit défaut deparallélisme
desglaces
fer-mant
l’appareil,
soit pour une autre cause,je
n’aijamais
pu obtenird’image
bien nette au delà de deuxréflexions;
c’est-à-direaprès
que le rayon de lumière avait traversé trois fois la colonne de va-
peur. J’ai reconnu bientôt
qu’avec
lesappareils
ordinaires la ro-tation,
mémeaprès
deuxréflexions,
esttrop
faible pourqu’on puisse l’apprécier.
J’ai alors fait construire par M. E. Ducretetun
appareil
secomposan t
de deux tubes en laiton concen-triques,
de3m ,60
delongueur.
Le tube intérieur est fermé par desglaces parallèles
etporte
deux tubulures munies de robinetsqui
permettent de le mettre en communication avec l’extérieur. Dans
l’espace
annulairecompris
entre les deuxtubes,
onpeut
faire cir- culer soit un courant d’eauchaude,
soit un courantd’huile,
soit uncourant de vapeur. Sur une
longueur
de3m,
le tubeporte
une206
série de bobines recouvertes d’un fil de
o’ll,003
de diamètre. L’ex-périence
montre que, dans cesconditions,
l’action du courant sur lesglaces
est nulle. Le courant traversant le fil étai t fourni parquatre-vingts grands
élémen ts deBunsen, séparés
enquatre
groupes devingt éléments,
ces groupes étant réunis par lespôles
de même nom. C’est avec ce tube que l’on obtenait la rotation dont il était
question
tout à l’heure.La vapeur devait donc donner
1 l’ ou, après
deuxréflexions,
33’.Or elle donna
toujours
une rotationbeaucoup plus
faible. Des me-sures très-concordantes
permettent
de luiassigner
la valeur de 6’.De ces résultats on
peut
tirer les conclusions suivantes :i° La diminution du
pouvoir
rotatoiremagnétique
desliquides
se
fait,
pour destempératures
voisines dupoint d’ébullition, beaucoup plus rapidement
que la diminution de ladensité ;
et,vraisemblablement,
suivant la formulethéorique
n2(n2 - 1), où
71désigne
l’indice deréfraction,
formule établie par M. H.Becque- rel ( 1 ).
2.° Cette diminution est
beaucoup plus rapide quand
on passe duliquide
à sa vapeur.Si,
dans ce cas encore, on admet la formulethéorique
donnée par M. H.Becquerel,
on trouve4’ pour
la ro-tation de la vapeur. Ce nombre concorde suffisamment avec celui
qui
a été fourni parl’expérience
pour que l’onpuisse regarder
cette formule comme
représentant
exactement la marche duphé-
nomène.
Cette valeur obtenue pour la rotation de la vapeur de sulfure de carbone a d’ailleurs été vérifiée par une autre
expérience.
On in-troduit dans le tube un peu de sulfure de carbone
liquide ; puis, après
avoir chassé l’airqu’il contient,
on fait passer dans la doubleenveloppe
un courant de vapeur d’eau. On obtient ainsi de la vapeur à lapression
de 3320mJU. Dans cesconditions,
la vapeur,d’après
la relation donnée par M.Becquerel,
devrait fournir unerotation d’environ il.
L’expérience
donne15’,
nombre un peutrop fort; mais,
si l’on tientcompte
des difficultés inhérentes à cegenre
d’expériences,
on pourra admettre que ces nombres sont suf- fisamment concordants.Il est inutile
d’ajouter
que danschaque
cas on tenaitcompte
des (1) Voir Journal de Physique, t. V, p. 233.variations d’intensité du courant pour la
comparaison
des résul-tats obtenus.
Les
expériences
queje
viens de décrire ont été commencées il y après
d’un andéjà.
La rotation des vapeurs a été mise en évi- dence et montrée par moi àplusieurs
personnes àNancy
dès le mois dejuillet I878.
Au mois d’octobresuivant,
desexpériences
ana-logues
étaient faites àStrasbourg
avec unappareil disposé
commecelui que
je
viens de décrire. Cesexpériences
ont étépubliées
toutrécemment
(1).
Les auteurs de ce travail ontconstaté,
sanspouvoir
le mesurer, le
pouvoir
rotatoiremagnétique
des vapeurs de sulfure decarbone,
del’hydrogène
sulfuré et de l’acide sulfureux.Bien que la forme extérieure de
l’appareil
utilisé par lesphysi-
ciens alleinands soit
identique
avec celle del’appareil
quej’ai
em-ployé,
il y acependant,
aufond,
une différencequi
meparaît
ca-pitale.
Le tubequi
me sert est enlai ton,
tandis que celuiqui
existe à
Strasbourg
est en fer. Ce dernierappareil
constitue doncun
grand
électro-aimant creux dans l’intérieurduquel
sont ren-fermés les gaz
qu’il s’agit
d’étudier.Pour montrer l’inconvénient
qu’une pareille disposition présente, je
citerail’expérience
suivante. Un tubeplein
de sulfure de carboneest
placé
entre lespôles
d’unélectro-aimant;
il donne une rotationde z o° 30’. En inuroduisant ce même tube dans l’intérieur de l’un des deux électro-aimants creux du même
appareil,
et enlançant
dans cet électro-aimant
unique
tout le courant de lapile,
on n’ob-serve aucune rotation
appréciable.
Il est vrai que,
lorsque
le tube en fer de l’électro-aimant estplus mince,
l’action n’est pascomplètement annulée,
mais elle est tou-jours
considérablement diminuée.Ainsi,
une bobine creuse deOm,20 de
longueur
contenant un tubeplein
de sulfure de carbone donne une rotation de 5°. Si dans la bobine et autour du tube ondispose
uncylindre
en fer deom ,0025 d’épaisseur,
la rotation n’estplus
que de I°.Ces
expériences
ne sont d’ailleursqu’une
confirmation de la théorie des aimants creux que M. Bertin a donnée il y après
devingt
an sdéj à (2).
(1) Annalen der Physik und Chemie, t. VI, p. 332; mars I879.
(2) Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. LVIII, p. go.
208
Malgré
ces conditionsdéfavorables,
les auteurs allemandsdonnent pour la vapeur de sulfure de carbone une rotation de
0°,5
pour un courant fourni parsoixante-quatre
éléments Bunsen.Cela est
complétement
en désaccord avec mesexpériences.
F. KOHLRAUSCH. 2014 Das electrische Leitungsvermögen der wässerigen Lösun- gen, etc. (Sur le pouvoir conducteur électrique des dissolutions aqueuses, etc.);
Annalen der Physik und Chemie, nouvelle série, t. VI, p. I; I879.
Ce Mémoire fait suite à d’autres travaux
publiés déjà
par l’au-teur sur le même
sujet.
Il contient ungrand
nombre de faits in-téressants ;
maisje
ne veuxindiquer
ici quequelques
résultatsremarquables
obtenus notamment en recherchant l’influence exercéepar la température
sur lepouvoir
conducteur desliquides.
Le
premier
de ces résultats est relatif à la lessive concentrée de soude. Cettelessive, qui,
à latempérature
de -10°,
conduit assezmal, acquiert,
sous l’action de lachaleur,
unpouvoir
conducteurqui
croît d’une manièrerégulière
et avec une énormerapidité,
detelle sorte que ce
liquide,
à latempérature
de +80°,
conduit centfois mieux
qu’à
latempérature
de - io’.La dissolution de bisulfate de
potasse
se conduit d’unefaçon complétement
différente. Sonpouvoir
conducteur croît avec uneextrême lenteur avec la
température.
Ilaugmente cependant jus- qu’à
latempérature
dedo°,
pourlaquelle
il est maximum. Apartir
de ce
point,
il reste à peuprès
constantlorsque
latempérature
s’élève.
Enfin,
en étudiant les dissolutions de sulfate desoude, qui,
comme on le
sait, présentent
à latempérature
de 33° uneparti-
cularité
remarquable,
tenant à laproportion plus
ou moins consi- dérable d’eau decristallisation,
l’auteur n’a rien trouvé departi-
culier relativement au
pouvoir
conducteur. Cela semble montrerque l’eau de cristallisation ne