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Théorie moléculaire de la polarisation rotatoire magnétique. Calcul de la constante de Verdet

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Academic year: 2022

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HAL Id: jpa-00205266

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Théorie moléculaire de la polarisation rotatoire magnétique. Calcul de la constante de Verdet

R. de Mallemann

To cite this version:

R. de Mallemann. Théorie moléculaire de la polarisation rotatoire magnétique. Calcul de la constante

de Verdet. J. Phys. Radium, 1926, 7 (10), pp.295-315. �10.1051/jphysrad:01926007010029500�. �jpa-

00205266�

(2)

THÉORIE MOLECULAIRE DE LA POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE.

CALCUL DE LA CONSTANTE DE VERDET par M. R. DE MALLEMANN.

Sommaire. 2014 Les théories classiques de la polarisation rotatoire magnétique expriment la constante de Verdet en fonction de la quantité 03BB dn/d03BB; la formule de H. Becquerel est de ce type. Cette formule n’est valable que pour un système de molécules isotropes; elle

se présente d’autre part sous une forme trop générale pour la commodité des applications numériques. La théorie « moléculaire » permet de préciser l’influence de la structure ou

simplement de la symétrie de la molécule sur la rotation magnélique; celle-ci s’exprime par une combinaison invariante des paramètres fondamentaux qui interprètent la réfrac- tion, la biréfringence électrique et la diffusion de la lumière. Une corrélation est établie ainsi entre ces différents phénomènes. L’élimination des paramètres moléculaires est

immédiate, quand on envisage seulement l’anisotropie moyenne de la molécule, sans particulariser l’effet propre de chaque atome ou électron; on obtient, dans ce cas, une relation simple entre la constante de Verdet, l’indice de réfraction et la constante de Kerr ou celle de l’effet Tyndall. Cette relation renferme une seule quantité inaccessible à

l’expérience directe, le nombre p des électrons efficaces; en évaluant ce nombre d’après les théories actuelles sur la structure atomique, les constantes de Verdet sont entière- ment calculables. Le calcul numérique a été fait pour un assez grand nombre de liquides, principalement organiques. L’accord est complet dans le cas du cyclohexane; il est, en général, bon pour les corps gras et cycliques à liaisons simples, quand on remplace le nombre théorique p, par p 2014 4. L’existence de doubles liaisons réduit notablement la valeur de p; l’étude de la série aromatique et de la

«

dégénérescence » du noyau benzé- nique est très suggestive à cet égard. L’hypothèse restrictive de l’équivalence de tous les électrons est certainement peu rigoureuse ; il semble plus exact de considérer la molécule

comme un système d’atomes, individuellement isotropes (la biréfringence atomique

n’étant cependant pas toujours négligeable). La constante de Verdet s’exprime, dans ce

cas, en fonction des réfractions atomiques; la théorie conduit ainsi à une loi d’additivité, analogue à celle qui a été établie expérimentalement par Perkin, mais avec un facteur correctif

La loi de dispersion exprimée par la relation théorique est en bon accord avec les résultats expérimentaux, dans le spectre visible. La dispersion rotatoire magnétique est reliée, d’autre part, à la dispersion de biréfringence électrique; le rapport des deux disper-

sions doit être égal au rapport correspondant des longueurs d’onde,. ce que l’expérience

vérifie. Enfin, la variation de la rotation magnétique du sulfure de carbone avec la température est également bien représentée par l’expression théorique.

Les rotations magnétiques négatives et la dispersion anomale de certains corps parais- sent liées à la présence, dans leurs molécules, d’un ou plusieurs atomes paramagnétiques

créant un champ moléculaire local, négatif. L’existence de tels champs n’est plus aujourd’hui une simple hypothèse

«

ad hoc » ; elle s’est imposée dans l’étude expérimen- tale directe du paramagnétisme.

,

1.

-

INTRODUCTION.

i. - Les théories électromagnétiques de la polarisation rotatoire magnétique sont bien

connues. Il nous paraît superflu d’en faire ici l’historique détaillé. L’action du champ magnétique sur une charge électrique en mouvement crée une force électromagnétique, géné-

ratrice d’un o effet Hall o; l’introduction de cette force dans les équations de Maxwell- Lorentz, dédouble la vibration rectiligne incidente en deux vibrations circulaires inverses,

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01926007010029500

(3)

qui se propagent avec des vitesses différentes. Dans le langage de la théorie des électrons,

-

cette force a pour expression w âe], v étant la vitesse d’un électron, et Oc, l’intensité du

champ magnétique intérieur. La rotation.est proportionnelle à l’ïnteiisité du champ.

Les anciennes théories mécaniques ou électromagnétiques, satisfaisantes au point de

vue formel, étaient néanmoins d’une utilité restreinte pour le classement des faits expéri- mentaux ; les paramètres inconnus, introduits par les hypothèses de base, subsistaient dans les formules finales : celles-ci interprétaient bien l’allure générale du phénomène, mais il

était impossible de le calculer à partir de grandeurs accessibles à l’expérience. Un progrès important fut réalisé à ce point de yue par H. Becquerel, qui réussit à exprimer la constante de Verdet en fonction de la dispersion ~de réfraction et d’une constante caractéristique de

l’effet Zeeman. La théorie synthétique des électrons précisa la relation de Becquerel, en

rattachant la valeur du coefficient expérimental au rapport ellni de la charge à la masse de l’électron (Lcrentz, Siertsema). La formule de] Becquerel n’est cependant pas commode, car

elle exige le tracé d’une courbe de dispersion. D’autre part, cette formule est certainement

incomplète; la théorie électronique « classique » envisage, en effet, la iliolécu-

laire des corps d’une manière globale, sans particulariser ses différentes propriétés spéci- fiques ; or, dans une même molécule, ces propriétés ne peuvent pas être indépendantes,

et cette corrélation doit se retrouver dans leurs effets extérieurs accessibles à l’observation.

La « molécule » se présente ainsi comme un élément de coordination, impliquant l’existence de relations numériques entre des phénomènes en apparence tout à fait distincts (1). Nous montrerons, dans le présent travail, que la théorie moléculaire permet de compléter la

relation de Becquerel, en reliant la constante de Verdet àla constante de Kerr ou au rapport

de dépolarisation dans l’effet Tyndall (2) ; en outre, l’expression du pouvoir rotatoire magné- tique est obtenue sous une forme plus explicite, particulièrement commode pour une com-

paraison expérimentale détaillée (3).-

Il.

-

THHORIE.

2. Calcul de la constante de Verdet. - Nous n’envisagerons, dans ce qui suit, que les corps isotropes, formés de molécules pouvant être anisotropes, c’est-à-dire, pratique- ment, les fluides. Chaque molécule renferme un nombre déterminé p d’électrons, occupant

des positions fixes, ou moyennement fixes. Sous l’influence de l’agitation thermique, chaque

molécule est susceptible de se déplacer et de tourner autour de son centre de gravité; elle

pourra donc, en l’absence de toute force directrice extérieure (champ électrique ou magné- tique), prendre indifféremment toutes les orientations possibles; les propriétés macrosco- piques du milieu résulteront ainsi d’un effet de moyenne.

Les propriétés microscopiques spécifiques de la molécule seront rapportées à trois axes

(1) Nous rappellerons, dans cet ordre d’idées, la relation obtenue par Gans [Zts, f. Phys., t.17 (1923) p. 353] entre la constante de Kerr et le rapport de dépolarisation de la lumièra diffusée. Gans avait cru

nécessaire de rejeter la théorie moléculaire et parvint à cette relation par des raisonnements d’ordre ther- modynamique, contradiction assez curieuse mais apparente. Nous avons, en effet, montré que la formule de Gans était, dans tous les cas, une conséquence directe de la théorie moléculaire; nous avions établi

.-

d’abord une relation plug simple, valable dans le cas des gaz, et nous avons retrouvé ensuite la formule de Gans en nous basant sur la théorie moléculaire de la diffusion dans les liquides, développée par Ramana- than Rendus, t. 180 ,1925), p. 2035]. M. Rocard était parvenu simultanément aux mêmes

résultats.

°

e) Coîîîptes Rendus, t. ~~’! (1925), p. 1 139.

,

(3) Nous devons signaler ici un mémoire de Gans [Ann. der Phys., t 65 (1921), p. 119J qui se termine

par une étude théorique du pouvoir rotatoire magnétique des molécules gazeuses, considérées comme aniso- tropes. Gans calcule une expression théorique de la constante de Verdet et cherchE’ à en déduire la valeur de certains paramètres définissant la « forme » de ces molécules. Toutefois, en examinant ses formules, on

remarque que la méthode d’intégration statistique rapide, appliquée dans le cas de la rotation magnétique, conduirait, pour la réfraction spécifique et la constante de lierr, à des valeurs inexactes, d’ailleurs diffé- rentes de celles qu’il a utilisées dans la première partie de son travail 1/ensemble est donc contradictoire,

et les conclusions de Gans ne sont pas fondées. La contradiction disparait seulement pour des molécules iso-

tropes, auquel cas il aurait pu parvenir directement à la formule particulière que nous indiquons plus

loin.

(4)

Ox’O,y’Oa’, invariablement liés à chaque molécule individuelle: nous choisirons pour ce

’trièdre moléculaire, les axes de la molécule. Quand un champ magnétique

rieur Je agit sur le corps, les électrons sont soumis à une force électromagnétique, fonction

de leur vitesse. Cette vitesse se composera, en général, de deux parties : 1? un terme perma- nent, correspondant au mouvement normal de l’électron à l’intérieur d’un atome; 2° un

terme additionnel, dû, par exemple, aux perturbations résultant de la propagation d’une

onde lumineuse. Une analyse exacte impliquerait ici la connaissance de la structure magné- -tique des atomes, ce qui dépasserait le cadre que nous nous sommes fixé. Nous admettrons donc que l’effet général du champ magnétique peut être exprimé synthétiquement par la superposition de deux effet séparés : l.°

°

un effet d’orientation de la molécule entière, résultant de sa polarisation magnétique ou diamagnétique ; une force perturbatrice de la

-

in

forme agissant sur chaque électron individuel, v désignant la vitesse communiquée

r

à cet électron par le champ électrique h’ de l’onde lumineuse. Les accents indiquent que les d3ux champs magnétique et électrique considérés sont les champs intérieurs, diffé-

rents en général des champs extérieurs Je et ~z.

Les équations du mouvement d’un électron, par rapport au trièdre moléculaire 0x’ y’z’

seront donc de la forme :

s désignant le petit déplacement de l’électron autour de sa position moyenne ; e, sa charge,

et V, la vitesse de la lumière dans le vide.

Les axes choisis constituent un système à la condition que e (négatif) soit pris

en valeur absolue.

En substituant dans les équations (1) des fonctions sinusoïdales de temps, nous obtenons

trois équations linéaires par rapport aux composantes zc, v, w du déplacement s.

Le déterminant de ces équations renferme des termes en àe,2; ces termes sont négli- geables par rapport à ceux de la diagonale principale, quand on se limite à une région du

spectre, assez éloignée des fréquences d’absorption (1).

En résolvant le système d’équations, nous obtenons, à cette approximation :

en posant

+

La contribution de la molécule considérée à la polarisation diélectrique a du milieu

s’obtiendra en multipliant chacune des expressions précédentes par e~, le symbole ~ indi- quant la sommation à tous les électrons de la molécule.

(t) En effet, limitons-nous à la réâion : ), ~ 4.1.0-3, i,o ~ 3.10. Les différences ni (mo2

-

ro2) seront de l’ordre de 10i. Pour que Ce, soit 1000 fois plus petit, il suffit que soit inférieur à 105 unités, ce qui est toujours le cas des champs actuellement réalisables. Les termes que nous négligeons ici correspondent

aux variations des fréquences propres, sous l’action du champ magnétique, c’est-à-dire aux phénomènes

connexes de l’effet Zeeman. Nous avons d’ailleurs omis les termes amortissants, dans les équations (1),

ce qui exclut à priori la zone d’absorption sélective. Il serait assez facile de compléter la théorie sur ce

point.

(5)

Nous rapporterons cette polarisation à trois axes fixes, Ox, Oy, Oz, ce trièdre (dextror- sum) étant orienté de manière que l’axe d,~ coïncide avec la direction du champ magnétique

extérieur 5e. Nous ne considérons ici que la propagation d’une onde lumineuse plane, dans

la direction du champ magnétique, ce qui revient à poser : -.

.D’autre part, nous pouvons, en première approximation, négliger l’orientation molécu- laire sous l’action du champ magnétique ; il est, en effet, facile de voir que l’effet propre de cette orientation moléculaire est du second ordre, par rapport au phénomène que nous étudions (1). L’intégration statistique est aisée (1). Il vient en définitive :

En portant ces valeurs dans les équations ordinaires de propagation, nous obtenons la

,

condition :

en posant :.

Le terme en 4$ conduit à l’expression ordinaire de la réfraction spécifique (3); le terme

en G donne la rotation magnétique par unité de longueur.

La perméabilité, jj. étant toujours voisine de 1 (sauf pour les corps ferromagnétiques,

exclus ici), nous pourrons poser (nous examinerons plus loin les cas où cette

identification ne paraît plus légitime).

Nous désignerons par A la rotation rapportée au champ unité, autrement dit la constante de Verdet (évaluée ici en radians). Il vient :

d’où :

v désignant le nombre d’Avogadro

(1) Cette orientation est la cause du phénomène de la biréfringence magnétique [LANczvix, Le Radium (1910)], observé dans une direction perpendiculaire au champ (transversale). Elle se traduit dans les équations par des termes en Ce’ et ~~~3, qui, dans le cas de l’observation longitudinale, correspondraient â

une petite modification du pouvoir rotatoire magnétique. Cet effet est tout à fait négligeable par rapport à

ceux du premier ordre, sauf peut-être pour des champs très intenses et des corps de grande perméabilité magnétique. °

°

(2) Pour les notations et les calculs, voir Ann. de Phys., 9e série, t. 22 (1924).

(:3) Nous avons admis ici l’exactitude de la loi de Lorentz, mais une grande partie des résultats qui

suivent sont indépendants de la loi du champ intérieur et il est inutile de compliquer l’écriture par un

coefficient c.

(6)

On peut encore mettre cette expression sous la forme :

lA ])1 représentant la rotation moléculaire

d

*

On obtient enfin l’expression suivante, indépendarcte de la loi particulière du champ inté2,-ieui-, en introduisant la valeur correspondante de la réfraction spécifique :

3. Conséquences générales. - Il La rotation est proportionnelle au champ ma,qné- tique Je et dirigée dans le sens du courant niagnétisant. La première partie de la phrase exprime la loi expérimentale de Verdet; quant à la seconde, on sait qu’elle est conforme

aux faits pour la grande majorité des corps, mais qu’il existe aussi des rotations de sens

inverse.

.

Ces exceptions seront discutées plus loin.

2° La quantité [AI n/(n2 -~- 2)’ est l’invariant de rotation rnagnét1.que,. elle doit conserver

la même valeur dans les changements d’état physique et être additive pour des molécules

indépendantes d’espèces différentes. La diminution de la constante de Verdet avec l’élévation de température est qualitativement d’accord avec ce résultat, qui sera précisé numéri- quement dans la suite. Quant à la relation d’additivité, elle diffère assez peu de la loi expéri-

mentale ètablie par Perkin, suivant laquelle les grandeurs additives seraient simplement

les [AI. Il serait intéressant de chercher si la loi théorique conduit à un accord plus serré

avec les valeurs expérimentales.

La dispersion sera examinée plus loin (1). Avant. de commencer une vérification détaillée de la théorie, nous transformerons les expressions (5), de manière à éliminer les

paramètres inconnus A, B, C.

4. Expression de la constante de Verdet, en fonction de l’indice de réfraction et la constante de Kerr. - Les expressions de l’invariant de réfraction ou réfractivité, de l’invariant de Kerr et de l’invariant de Verdet (z) sont respectivement de la forme (3).

Nous supposons ici que la molécule ne renferme pas de moment permanent p, c’est-à-

dire qu’elle suit à peu près la loi de Maxwell K - n2. Dans le cas contraire, l’expression

donnée ci-dessus pour la constante de Kerr n’est plus valable ; nous pourrions expliciter

(i) Dans le cas des mëlrrnrtes, il faut, bien entendu, multiplier chaque terme de la somme par la concen- tration massique correspondante; dans le cas des combinaisons, il suffit de remplacer [:1] par

M désignant la masse d’un atome ou d’un radical.

(’) Pour les deux premières formules, voir, par exemple, Ann. de loc. cit , et Bull. Soc. franc.

Phys., no 227 (1926), p. 28 S.

P) On sait que l’énergie de polarisation moléculaire est une forme quadratique du champ électrique h,

dont les coefficients principaux sont A, B, C. Les grandeurs physiques qui dépendent de cette énergie

doivent nécessairement s’exprimer par des invarianls de cette forme. On voit de suite que les deux inva- riants fondamentaux, linéaire et quadratique, correspondent respectivement à la réfractivité et à la rotation

~

magnétique, ta.ndis que la biréfringence résulte d’une combinaison de ces deux invariants. Il était donc.

facile de prévoir une relation entre ces trois grandeurs.

(7)

celle-ci en fonction de 1,j., mais il est préférable d’exprimer dans ce cas l’anisotropie par la constante de l’effet Tyndall, qui est indépendante de ce moment Eu. La relation est indiquée plus loin.

0

Les sommations 1 doivent être effectuées pour tous les électrons optiquement effi-

caces de la molécule ; admettons d’abord que ces électrons puissent être considérés comme

équ ivalents (au point de vue de leur liaison). Soit 1), le nombre de ces électrons efficaces;

nous pourrons ici substituer au symbole la lettre p, d’où, en tenant compte de l’identité

et, en explicitant :

Le second mernbre de cette 1"elation que des grandeurs connues ou acces-

.

sibles à L’expérience. La constante de Verdet est ainsi coni])Iètemeiit calculable à

Calculons, par exemple, l’expression (9) pour la raie D du sodium et la température de

200 C :

Il est facile de voir que le rapport du terme en r au terme qui le précède n’atteint pas même pour des molécules très anisotropes. On pourra donc, dans la plupart des cas,

négliger cette correction d’anisotropie; il en résulte, pour la constante de Verdet, l’expres- sion très simple (2) :

2’ Examinons maintenant le cas où l’on tiendrait compte de la différence dans les liai-

sons électroniques. L’hypothèse de leur équivalence, qui revient à considérer un électron moyen, ne peut être qu’une approximation assez grossière, étant donné les différences notables entre les réfractivités atorniques. Nous nous rapprocherons davantage de la réalité

en partageant les p électrons de la molécule en un certain nombre de groupes, les PK élec- trons de chaque groupe étant seulement considérés comme équivalents. Chacun de ces

groupes interviendra par une contribution de forme analogue à celle des expressions (5).

La correction d’anisotropie serait toutefois moins explicite. En supposant chacun des groupes isotropes et en négligeant leurs réactions l1lutuelles, on aurait simplement :

(1) Dans le cas des gaz, cette formule s’écrirait plus simplement :

(2) Quand on néglige l’anisotropie des molécules, il est facile de déduire directement les relations (1!)

de la formule de Becquerel.

(8)

En considérant, par exemple, comme équivalents électrons d’un même atome, la réfraclivité atoyrzzlzce correspondante sera :

par suite :

et la constante de Verdet 1noléculaire s’exprimera en fonction des carrés des réfra~tivités

atomiques. Il serait donc possible de calculer, en fonction de celles-ci, les invariants ato-

miqltes de rotation înagiiétiqïie :

grandeurs additives.

Cette relation ne s’appliquerait toutefois rigoureusement qu’aux molécules

en effet, même en supposant nulle la biréfringence des atomes libres, la correction due à

l’anisotropie moléculaire subsisterait dans le cas général. (On sait que la biréfringence de la

molécule peut s’interpréter par les réactions mutuelles d’un système d’atomes, séparément isotropes) (i). La considération des réactions mutuelles des atomes ou électrons dans la molécule ne modifie pas la forme générale des expressions de A; ce calcul, plus complet, exigerait toutefois la particularisation, dans chaque cas, du modèle moléculaire, ce qui

sortirait du cadre de cette étude générale (2).

~. Expression de la constante de Verdet en fonction de 1’indice de réfraction ét de la dépolarisationde diffusion. - Dans le cas général, la molécule peut êtrel)olai)-e

c’est-à-dire renfermer un moment élecl1"ique permanent; la constante de Kerr est fonction

de ce moment; on pourrait éliminer celui-ci du terme correctif, en l’exprimant au moyen de la constante diélectrique K. Toutefois, l’expression de l’anisotropie est alors assez compli- quée (3) et, de plus, incertaine; on sait, en effet, que la relation entre p. et K (Debye), ne

s’accorde pas, en général, avec les résultats expérimentaux, tout au moins dans le cas d’un

champ intérieur isotrope (formule de Lorentz). Il est donc préférable de chercher une rela- tion indépendante de la loi de ce champ intérieur. On obtient une relation valable dans tous les cas en substituant, à la constante de Kerr, le de dépolarisation de la lumière

diffusée (effet Tyndall). En conservant les notations qui précèdent, ce rapport p a pour valeur en lumière polarisée :

en posant :

fi désignant le coefficient de compressibilité cubique du corps.

(t) RAMANATHAN, Proc. Soc. (1925).

(2) Bull. Soc. franc. Phys., ne 227 (1926), p. 2,SS.

(3) On trouve, en effet, pour le rapport de dépolarisation p d’une molécule polaire, il axe principal, la

valeur suivante : 1

en posant :

(9)

Nous pouvons donc exprimer la somme ü2 des carrés des anisotropies en fonction de p

et porter cette valeur dans les relations (7) et (8), ce qui donne :

,

est pour la raie D, à C :

Cette formule est très commode pour calculer l’ordre de grandeur de la correction d’aniso-

tropie. Considérons, par exemple, le nÍtroÓenzéne pour lequel :

Le premier terme du crochet est égal à 102,1.10-’, et le second terme, à 3,21. 10~; la eorrection, dans ce cas, est de l’ordre de 3 pour 100; on voit qu’elle est toujours relative-

ment faible, même pour des molécules ayant une constante de Kerr énorme. (Ces constantes

de grandeur exceptionnelle devant être attribuées, en majeure partie, à l’orientation du moment p.). Il en résulte que la relation (11), qui négïige l’anisotropie, doit donner, dans

tous les cas, une valeur assez approchée de la constante de

Dans le cas des gaz, l’expression (16) peut encore être simplifiée ; en écrivant zi (n -1)2 à

C2

__

2 M /M B

la place de et 2013 au lieu de R T, ce qui q donne, à

=

2, 24 .10 :

B /

On doit remarquer que, pour les gaz, le terme correctif est susceptible de prendre une importance relative beaucoup plus grande que dans le cas des liquides. En effet, le rapport

p peut atteindre 0,1 (COI) et même 0,15 (CS~); la correction serait ici de 20 à 30 pour 100.

III.

-

VÉRIFICATIONS NUMÉRIQUES.

6.

-

L’expression obtenue pour la constante de Verdet renferme une seule grandeur inaccessible à l’expérience directe, le nombre 1) des électrons efficaces. Il est donc possible

d’évaluer ce nombre p en substituant dans les formules (9), (16) ou (II), les valeurs expéri-

mentales de A. D’autre part, ce même nombrep peut être obtenu, d’une manière entièrement

différente, à partir des théories actuelles sur la structure des atomes. Bien que ce procédé

d’évaluation soit encore à un certain degré hypothétique, il semble justifié par des faits

nombreux, tout àfait indépendants, a priori, de ceux de la polarisation rotatoire magnétique.

Un accord, même approximatif, de nos formules avec les postulats de la théorie. atomique moderne, serait donc particulièrement suggestif.

Considérons, par exemple, le cyclohexane. Il a été très soigneusement étudié par Per- kin (1), tant au point de vue magnétique qu’au point de vue des autres grandeurs (indice, densité), figurant dans la formule (ii). On sait, de plus, que ses molécules sont quasi- isotropes, sa constante de Kerr étant excessivement petite, en sorte que le second membre (1) Nous désignons par p’ la valeur du rapport de dépolarisation en lumii>re naturelle; d’après la relation p == -1"’" P , on l’introduirait dans les formules (16), (1 i) et (18) en remplaçant le facteur

:S - 4 p

.

+p .i-4p b - 7 p

Les nombres utilisés sont ceux indiqués par W.-H. Martin : J. phys. Glaem., t. 28 (1924), p. 1284.

(~) W.-H. PERKIN, Trans. Gherrc. Soc., t. 77 (1900), p. 372. Les pouvoirs rotatoires magnétiques observés, indiqués dans les tableaux qui suivent, sont extraits du grand travail de Perkin, publié dans les Trans.

Chem. Soc., t. 45 (i884), t. 50(1889), t. 59 (i896), etc. Ils ont été recalculés ici en radians, en prenant pour

valeur de la constante de l’eau, le nombre de Rodgers et Watson : 1,31. 10-2.

(10)

de (9) est ici absolument négligeable. Enfin, sa structure symétrique paraît favorable à la validité de notre hypothèse restrictive sur l’équivalence de tous les électrons. La for- mule (11) semble donc devoir s’appliquer, avec une bonne approximation, dans ce cas par-

ticulier. Les données, d’après Perkin, sont les suivantes :

Le nombre expérimental de Perkin est 11= 3,~0 .

L’accord estexcellent, dans ce cas particulier, en prenant le nornbre p des électrons efficaces égal â la somme na des nonlbres d’électrons de valence de tous les atOJJtes de la molécule.

Nous avons choisi comme premier exemple le cyclohexane, parce qu’il constitue une

vérification particulièrement nette de la théorie. Ce fait tient vraisemblablement, comme

nous l’avons dit, à la structure spéciale de ce carbure d’hydrogène.

Dans les cas de corps à constitution moins symétrique, nous ne pouvons nous attendre,

a priori, à une pareille concordance. Nous devons remarquer, en effet, qît-’il coriti,a-

dictoire de trouver, en général, un nombre 1) différent de ln, jJourvu que ce soit

in férieu~° à lU. Ceci pour une double raison : i° dans le groupement des atomes en molécules, certaines liaisons électroniques peuvent subir des modifications profondes (1); si la rigidité

de ces liaisons est notablement accrue par rapport à celle qui caractérise l’état de l’atome

libre, les électrons correspondants n’auront plus, dans la molécule, qu’un effet optique négligeable; 21 la mobilité de certains électrons peut être, au contraire, fortement augmentée

et cette augmentation agira d’une manière particulièrement sensible sur la valeur de 1~. En

un mot, notre postulat de l’équivalence dynamique de tous les électrons efficaces n’est certainement pas général et rigoureux. Or, il est facile de voir que la constante A calculée dans cette hypothèse sera miniJJtunt pour un nombre » donné, toute différence entre les termes de la somme ~ ne pouvant qu’accroître cette somme.

Nous examinerons plus loin la formule de seconde approximation (t4), qui tient compte, dans une certaine mesure, de ces différences. Calculons auparavant la constante de Verdet d’un certain nombre de corps, d’après les formules simples (9) et (ii). D’après les

remarques qui précèdent, nous pourrions, dans chaque cas, choisir le nombre p conduisant

au meilleur accord possible entre la théorie et l’expérience. Ce procédé d’ajustement empiri-

que ne nous satisfaisant pas, nous avons pu dégager, de l’ensemble de nos résultats numé-

riques, certaines règles pour le choix du nombre 1). Considérons, par exemple, le sulfure de

carbone. Il renferme in,

=

4 + 12 = 1.6 électrons de valence. Pour des raisons qui ressor-

tiront dans la suite, nous sommes conduits à prendre : p = m - 4

=

12.

Dans le cas considéré, l’anisotropie moléculaire n’est pas négligeable. Le corps suivant la loi de Maxwell, nous pouvons utiliser la formule (10) :

.

Le nombre de Lord Rayleigh, observé à 18° C est : A = 12,18. iO-G.

(i) Le fait est certain dans le cas des doubles et triples liaisons du carbone; on sait que celles-ci se manifestent par une contribution propre dans l’expression de la réfractivité moléculaire; la mobilité de cer-

tains électrons est donc augmentée dans la combinaison. D’autre part, si, pour certaines classes de corps, les réfractivités atomiques sont à peu près additives, ces mêmes réfractivités n’ont pas toujours les mêmes valeurs, pour un atome donné, dans toutes les combinaisons où figure cet atome.

(2) On remarquera que, dans le cas de cette molécule non polaire eL fortement anistrope,la correction

de biréfringence est encore inférieure à 10 pour 9 00.

(11)

1

7. Série grasse.

-

La constante de Verdet du sulfure de carbone est donc très exacte- ment obtenue en fonction de son indice et de sa constante de Kerr, à la condition d’attribuer à la molécule le nombre p - 2-n - 4 d’électrons efficaces.

A priori, ce choix peut paraître arbitrdire, mais il rentre néanmoins dans une règle générale, qui est la suivante : tous les or’gan£ques de la série ,grasse, ne con-

TABLEAU 1.

-

Série graisse.

tenant pas d’atomes de carbone doubleluent liés erztre eux, les valeur-s théoriques des cons-

tantes de Veidet sont généralement en bon accord avec les valeurs expérimentales, si le nombre

m des électrons de valence des atomes de la moléeule est uni(orl1lément diminué de 4, autre-

ment dit, si, tous ces corps, on yose : la = ni

-

4.

Le tableau 1 montre le degré d’exactitude de cette règle. Les constantes A sont calculées

à partir de la formule (1 i), dans laquelle on néglige la biréfringence. Nous savons que l’erreux

commise en négligeant l’anisotropie ne dépasse pas 10 pour 100 (liquides) et est, en géné-

ral, beaucoup moindre.

(12)

L’examen du tableau I conduit d’abord à une remarque importante. La réduction uni-

forme p = »i

-

4 étant admise, les substitutions correspondent exacternent à la variation du noinbre d’électrons que laisse>?aie>it prévoir les théories de structure atoniiqîle.

Par exemple, la substitution d’un élément halogène à un hydrogène détermine un dépla-

cement de 7 - 1 -- 6 électrons; pour un atome d’azote, le nombre d’électrons varie de 5;

pour un atome d’oxygène, de 6, etc... D’autre part, l’accord, excellent pour les carbures ainsi que pour leurs dérivés halogénés ou nitrés, est moins bon dans le cas des alcools et surtout des acides et des amines, c’est-à-dire des corps de caractère ionique ; ce fait ne saurait surprendre, car ces corps sont relativement conducteurs, ce qui implique la présence d’élec-

trons très mobiles, à liaisons lâches.

TABLEAU II.

---

Série aromal,ilue.

Les quatre derniers corps du tableau 1 renferment deux carbones â liaison étltylénique;

le désaccord devient manifeste (sauf dans le cas de l’amylène), et la règle précédente ne s’applique plus. Tout se passe comme si la ~ double liaison en question augmentait le’

no mbre m --p des électrons « dissimulés » ; la concordance est rétablie en

ou m - 8. Le cas de ces doubles liaisons mérite donc un examen spécial; les exemples disponibles dans la série grasse sont malheureusement trop peu nombreux.

La liaison éthylénique est, au contraire, un caractère essentiel de la série aromatique,

dont l’étude est, à ce point de vue, très. suggestive.

8. Série aromatique. - Le noyau benzénique possède trois doubles liaisons éthylé- niques ; d’après ce qui précède, nous pouvions nous attendre à une réduction plus impor-

tante du nombre p. L’expérience confirme cette prévision. Avant de chercher à interpréter

le fait, nous indiquerons le résultat général : le radical l)hényle se comporte comme s’il ren-

(13)

15 électrons efficaces, c’est-à-dire la moitié du nombre normal d’élec- trons du benzène).

Ce nombre donne, pour le benzène, une valeur un peu forte, mais la correction d’aniso-

tropie (!,5 pour 100 environ), la ramènerait très près du nombre expérimental; d’autre partr les résultats trouvés pour le diphényle, le diphénylméthane, le triphénylméthane et la benzophénone confirment nettement cette valeur du phényle.

Tous les nombres du tableau II ont été calculés en prenant uniformément i5 électrons pour le phényle et les nombres normaux pour les autres radicaux ou atomes. On voit que l’accord est encore bon dans le cas des dérivés directs du benzène, mais qu’il devient,

en général, très médiocre dans le cas des dérivés à chaînes latérales. Ces chaînes sembleraient intervenir ainsi avec un facteur de réduction propre, p - in - 4, comme dans la série grasse.

L’écart devient toutefois considérable danis le cas des amines et du phénol ; cette discordance, qui se manifestait déjà pour les amines de la série grasse s’exagère ici énormément. Les amines aromatiques possèdent des constantes de Verdet d’une grandeur anormale; il semble

que l’adjonction d’un groupe NH2 ou d’un groupe OH à un noyau benzénique (et probable- ment, d’une manière générale, la fixation d’un de ces groupes au voisinage d’une liaison éthylénique) modifie beaucoup la mobilité de certains électrons.

TABLEAU tII.

-

Série cyclique (et terpénique).

9. Série cyclique et « mixte o.

-

Il est intéressant de compléter cette revue des

substances organiques, par l’examen de la série cyclique.

On sait que les corps cycliques, malgré leur noyau hexagonal, diffèrent, par leurs pro-

priétés, des dérivés aromatiques, et se rapprochent, au contraire, des corps de la série grasse.

Le calcul de leur constante de Verdet montre que ce rapprochement est confirmé par la

disposition de leurs électrons.

Les corps utilisables sont ici peu nombreux, mais néanmoins la ,conclusion n’est pas

douteuse.

Le cyclohexane excepté, les corps cycliques sont caractérisés, comme les corps gras, par un

nombre p - m - 4 d’électrons optiques. Le cas particulier du cyclohexane est le seul pour

lequel on trouve exactementp -- m (dans l’hypothèse de l’équivalence de tous les électrons) ;

nous rattachons ce fait, comme nous l’avons dit, à la symétrie spéciale du corps en

question.

Nous citerons enfin deux dérivés cc mixtes, en ce sens qu’ils possèdent un noyau

hexagonal avec deux doubles liaisons seulement ; si notre manière d’envisager le noyau

benzénique est exacte, nous devons les traiter comme renfermant les 2/3 de ce noyau, c’est à-

dire attribuer au radical correspondant : 15 + i5/3

=

20 électrons.

°

(14)

Ces corps, très complètement étudiés par Perkin, ont les constitutions réprésentées

ci-dessous :

A. Diméthyl à 2 : 4 dihydrobenzène :

B. j.5 Dichloro Il diméthyl â 2 : 4 dihydrobenzène :

Les constantes calculées et observées sont les suivantes :

L’expérience confirme donc notre hypothèse ; la disparition d’une do2cble liaison dans le noyau benzénique augmente d’un tiers le nombre p des électrons efficaces. Il en résulte que la réduction de 15 unités, liée à l’existence du noyau benzénique, doit être attribuée à ses

trois doubles liaisons. Autrement dit, les électrons attachés aux doubles liaisons éthylé- niques se comportent d’une manière tout à fait spéciale et ne peuvent être assimilés à ceux

des liaisons simples ; nous essaierons de préciser numériquement cette conséquence.

10. Calcul de A en fonction des réfractivités atomiques. - D’après ce qui précède,

nous pourrions considérer la diminution du nombre des électrons efficaces comme fictive, et l’attribuer aux différences de mobilité de ces électrons dans la molécule. Revenons donc à la formule en.! RKi /PK; il est clair que si la molécule renferme un petit nombre d’élec- trons très réfringents (de grande mobilité), la somme précédente dépassera beaucoup la

valeur calculée dans l’hypothèse d’une réfractivité uniformément répartie sur chacun d~

électrons. Comme il nous est impossible actuellement d’analyser séparément la contribution.

propre de chaque électron, nous procéderons comme nous l’avons suggéré plus haut; chaque

terme en RK représentera la réfractivité d’un atome, dont les »K électrons sont considérés

comme équivalents. Les réfractivités atomiques RK seront celles qui ont été indiquées par Brühl. (Dans le calcul de la réfractivité moléculaire, la répartition des électrons est indiffé- rente, car la somme ~ RK est indépendante de cette répartition; il n’en est plus de même ici,

où cette répartition joue un rôle important).

Considérons d’abord le cas de l’hexane. Nous aurons :

donc :

ce qui est exactement le nombre expérimental. Ainsi, pour l’hexane, quand on tient compte

(15)

de la différence de réfractivité du carbone et de l’hydrogène, l’accord entre la théorie et

l’expérience est excellent, sans qu’il soit nécessaire de réduire le nombre normal des électrons.

Examinons maintenant le cas du noyau benzénique; nous savons que, pour celui-ci, le

nombre noe doit être réduit environ de moitié. Il est facile de voir qu’une réduction de cette

importance ne peut résulter de la seule différence des réfractivités atomiques ; d’autre part,

comme l’expérience nous l’a montré, chacune des doubles liaisons est la cause indépendante

du tier’s de la réduction totale: Il est donc nécessaire d’examiner la constitution électronique

de la double liaison du carbone. Dans le cas de la réfraction silr ple, il suffit, comme on sait,

d’attribuer à chaque double liaison une certaine réfractivité atomique correspondant à un

atome fictif, mais, dans le cas de la rotation magnétique, cette méthode globale n’est pas

applicable; il faut connaitre, de plus, le nombre PK d’électrons qui interviennent dans cette contribution supplémentaire. On peut faire, à ce sujet, deux hypothèses opposées :

1° La double liaison du carbone serait formée par 4 électrons très mobiles ; la réfrac-

tivité correspondante s’ajouterait à la réfractivité normale de ces 4 électrons. Le calcul montre que la valeur de 1~1 ainsi obtenue est encore très inférieure au nombre expérimental.

~° La double liaison correspondrait, au contraire, à 4 électrons fortement liés ; leur

mobilité individuelle, notablement réduite, n’interviendrait plus sensiblement dans la réfractivité totale (au moins dans le spectre visible). Dans ce cas. pour répondre à la loi expérimentale d’additivité et de majoration des réfractivités moléculaires, nous devons

admettre qu’une liaison plus rigide de 2 électrons d’un atome de carbone est corrélative d’un accroissement de mobilité des deux autres. La secondehypothése paraît plus vraisemblable ;

elle s’accorde mieux avec la stabilité du noyau benzénique et elle conduit, pour la constante de Verdet, à un nombre voisin de la valeur expérimentale. Nous aurions, en effet, dans cette

seconde hypothèse :

Benzène.

donc :

le nombre expérimental étant : 8,’~8.10-6.

La grande rotation magnétique du noyau benzénique peut donc être interprétée par la différence des réfractivités atomiques de C et de H, et par l’immobilité optique relative des 12 électrons de double liaison.

Il est toutefois nécessaire de faire remarquer que, pour la série grasse, la différence des réfractivités atomiques habituellelnent admises ne suffit pas à expliquer, dans tous les

cas, la diminution du nombre des électrons « moyens » . Par exemple, dans le tétrachlorure

,

de carbone, la contribution du carbone à la réfractivité totale est petite; la molécule CCI4

devrait se comporter approximativement comme une association de 4 atomes de Cl, ce qui correspondrait bien à p ~ ~ ~ "l = ~8 électrons, mais réduirait à zéro la part du carbone

dans la réfractivité moléculaire. D’un autre côté, en tenant compte de la différence des réfractivités de C et de H, la valeur de 1~ calculée pour le cyclohexane deviendrait supérieure

au nombre expérimental. Il semble donc que la considération des réfractivités atomiques

soit encore insuffisante; il serait, en outre, nécessaire de différencier, dans certains cas, les

liaisons des électrons dans l’atome.

(16)

il. Hydrogène. - Il existe enfin un cas dans lequell’équivalence rigoureuse de tous les électrons de la molécule ne semble pas douteuse : c’est celui de La constante de Verdet de la molécule H2 peut se déduire simplement de la formule (18) ; (la correction d’anisotropie est ici négligeable). On trouve, à 0°C et 760 mm Hg n -- 1

=

1384.10-1, p == 2,

La mesure exacte de la rotation magnétique d’un gaz est une opération difficile; il

semble néanmoins qu’on puisse accepter les résultats très soignés de Siertsema. Celui-ci

trouve, pour H2 et la raie D, ~1 = ~ ,6. 10-9 environ.

On doit remarquer que le nombre de Siertsema est déduit d’observations sur~ le gaz qui sont ensuite ramences à 0° C et 760 mm Hg, en admettant la proportionnalité

de la constante de Verdet à la pression. Théoriquement, cette loi n’est vraie que pour les

gaz faiblernent comprimés; en effet, dans ce cas, la quantité (n

-

1)ld étant constante,

A doit varier proportionnellement à n - 1, c’est-à-dire à la pression, autrement dit las constante de Verdet l’no/éculaire doit être indépendante de la pression. Pour un gaz fortement comprimé, l’approximation n ‘ I etc n’est plus suffisante; il y a lieu de tenir.

,

d

"

compte de variation du facteur + )2jn et des écarts à la loi de Mariotte. Dans le cas

de l’hydrogène, cette correction serait toutefois insuffisante pour annuler l’écart de Lu pour 100.entre les valeurs calculées et observées.

Le cas de l’oxygène qui se présente d’une manière tout à fait spéciale, sera examiné plus ioin (1).

12. Variation de la constante de Verdet avec la température. - La formule générale (5) montre que l’expression A (~c’ + 2)- doit être indépendante de l’état physique ;

le champ intérieur intervient ici sous la forme de Lorentz (c = i l13), mais on peut, dans

tous les cas, remplacer l’expression précédente par A nd/(n2 -1 i)2, clui ne dépend pas de la loi

particulière de ce champ intérieur. (Il suffit d’écrire la formule de réfraction avec le coeffi- cient spécifique 6, qui s’élimine.) La loi de variation de la constante de Verdet avec la tei)ipé-

°

. ratul’e, la ou les changements d’état physique, est donc générale, sans restriction relative à t équivalence des différents électrons ou atonIes (2) (ce qui n’est pas le cas de la loi de dispel’siolt, comme nous le verrons plus loin).

(1) Nous pourrions étendre cette comparaison des valeurs théoriques et expérimentales de A aux corps

inorganiques, mais, pour ceux-ci, l’hypothèse de l’équivalence des électrons ne peut être à priori qu’une

très grossière approximation et, d’autre part, les réfractivités atomiques sont mal connues. Nous avons vérifié que, dans l’hypothèse de l’équivalence, le nombne p était presque toujours inférieur à sa valeur

normale. Pour l’eau, considérée comme formée de molécules simples, il serait compris entre 3 et s ; cette anomalie indiquerait donc l’existence d’associations moléculaires, comme on l’admettaitdéjà pour d’autres

,

raisons Dans la plupart des cas, ce nombre p n’est pas très éloigné de la valeur que lui attribuent les

théories de structure atomique. Les corps simples présentent un intérêt spécial; par exemple, nous trouvons d’après les mesures de Becquerel : pour le soufre fondu, p == 4 (au lieu de 6 par atome) ; pour le piiosphore fondu, p - 4, (au lieu de 5), mais ici encore les molécules sont certainement polymérisées. Le cas des corps monoatomiques (gaz rares, vapeur du mercure), théoriquement capital, n’a pas encore été soumis à l’expé- rience. Citonsencore : l’acide dont la conaaute de Verdet est très petite (environ la moitié de celle cle l’eau), qui conduit assez exactement au nombre normal, p

=

2!~; le chlorure d’ammonium, étudié

à partir de sa solution aqueuse, qui donne p

=

8, soit un seul électron pour le radical comme semblait

l’indiquer sa valence, etc.

(2) Au facteur n près, cette relation serait identique à celle que nous avions indiquée ailleurs de Phys., loc. cit.] pour la rotation naturelle d’un corps actif. Dans ce dernier cas, néanmoins, il ne parait plus possible d’admettre la parfaite rigidité des molécules; les déformations moléculaires, même très petites, modifieraient notablement la grandeur du pouvoir rotatoire, sans être sensibles dans les phénomènes de réfraction ou de rotation magnétique. Ceux-ci définissant, par convention, le premier ordre,les phénomènes ede l’activité optique sont du troisième ordre et au-dessus (le second ordre correspondant à la biréfringence),

comme le montre la méthode d’approximations successives. [Yoir de Phys., loc. cit. et C. R., t. 18i

(1925 , p. 298].

Références

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