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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00239022

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00239022

Submitted on 1 Jan 1889

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Sur la dispersion rotatoire magnétique

P. Joubin

To cite this version:

P. Joubin. Sur la dispersion rotatoire magnétique. J. Phys. Theor. Appl., 1889, 8 (1), pp.53-69.

�10.1051/jphystap:01889008005300�. �jpa-00239022�

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SUR LA DISPERSION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE;

PAR M. P. JOUBIN.

Soit une vibration rectiligne polarisée faisant partie d’une onde plane tombant sur un milieu réfringent. Si ce milieu n’est soumis à aucune force extérieure agissant sur la distribution intérieure de

l’éther, telle qu’une force magnétique, cette vibration va passer

sans altération, sauf un changement dans sa vitesse de propaga-

tion, et à sa sortie restera polarisée dans le même plan. A la place

de cette vibration recuîligne, nous pouvons, comme Fresnel, sub-

stituer dès l’entrée dans le corps transparent deux vibrations cir- culaires de sens contraire, de même période et d’amplitude moitié moindre, ayant la même vitesse de propagation que la vibration

primitive.

Si maintenant ]’une d’elles, par une cause quelconque, subit

un changement de phase par rapport à l’autre, la vibration recti-

ligne résultante aura tourné à la sortie d’un certain angle en rela-

tion avec cette perte de phase par rapport à sa position primitive.

L’expérience de Faraday a montré que l’influence d’un champ magnétique pouvait être la cause de ce changement de phase ; il

ne reste plus qu’à calculer sa grandeur.

Les forces magnétiques peuvent agir : io sur la vitesse de pro-

pagation ; sur la période de la vibration, c’est-à-dire sur tous

les éléments qui la caractérisent. Et aucun fait ne peut a priori

permettre de supposer que ce soit plutôt sur l’un que sur l’autre de ces éléments, puisque nous ne constatons qu’un effet résultant.

Cependant, on a toujours admis jusqu’ici, par analogie avec ce qui se passe pour le quartz dans la théorie de Fresnel, que la vi-

tesse de propagation était seule affectée, que la période de la vibra- tion avant ou pendant l’aimantation n’avait pas changé. Cette analogie n’est pourtant rien moins qu’évidente; car un corps transparent, placé dans un champ magnétique, possède vraisem- blablement, par ce fait même, un mouvement propre complète-

ment différent de l’état vibratoire lumineux, mouvement de rota-

tion dans les idées d’Ampère.

Peut-être est-ce à ce point de départ, qui semble inexact, qu’il

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01889008005300

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faut attribuer le désaccord constant des formules que l’on a don- nées pour représenter la dispersion rotatoire magnétique, et des expériences pourtant Créquenl111ent reprises par un grand nombre

de savants. Il suffit de citer les beaux travaux de Wiedenianri, de Verdet, qui ont porté sur les formules de Neumann et de Maxwell,

et les recherches plus récentes de 31. H. Becquerel et de ~1. van

Schail~. pour être convaincu que les formules théoriques ou empi- riques sont à peu près aussi mal vérifiées par l’ensemhle des phé-

nomène, ou du moins que les écarts sont bien plus grands que la précision que l’on peut atteindre dans ces mesures.

C’est ce qui m’a engagé à reprendre le même sujet, en changeant

seulement l’hypothèse fondamentale, c’est-a-dire en admettant que la vitesse eu la période de la vibration qui traverse le milieu

aimanté changent à la fois. On peut en déduire alors une nouvelle formule démontrée par l~l. Mascaret, dans son Cours du Collège de

France.

Le calcul étant un peu long, j’en donnerai seulement le résultat.

En appelant

p la rotation pour la longueur d’onde X~ ;

~ 1 a force magnétique;

e l’épaisseur du milieu ;

n son indice pour la même longueur d’onde; p

x et 3 les coefficients de variation de la vitesse et de la période,

c’est-à-dire des nombres tels que l’on ait

on trouve

en posant.

Si nous supposions que la période ne variait pas, il suffirait de

faire ~ = o, e’est-à-c~ire Y = i , et l’on aurait

j

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J’ai, d’ailleurs, donné une autre démonstration de cette for- mule (i), qui consiste à la déduire des équations différentielles du

mouvement vibratoire mises sous la forme

(:e sont celles de Neumann, sauf que le coefficient 1/1, au lieu d’être une cons tan te, v ari e en sens inverse de la longueur d’onde.

Nous écrirons dorénavant la formule (i) de la façon suivante : -.

d’ . 1 .,) dn C

1 d

in désignant la quantité - ~~ ~n ~ et et y étant les deux constantes

qui caractériseront chaque corps. Il est remarquable tout d’abord

que, si on l’applique aux expériences de Verdet, de M. Il. Bec-

querel et de M. van Schaik, elle les représente à très peu près au degré d’approximation des mesures, sauf pour le verre, dans l’ultra-

violet ; mais on sait que ce corps absorbe fortement cette région

du spectre et que les observations sont par là rendues dif’ficiles.

De plus, la constante y est négative pour tous les corps qui ont

une rotation négative, comme les sels de fer; positive pour ceux

qui omt une rotation positive, résultat fort important. En somme,

ces comparaisons donnent une probabilité à la théorie, mais ne permettent pas de trancher définitivement en sa faveur. Il était donc nécessaire d’instituer de nouvelles expériences en s’attachant à écarter le plus possible les nombreuses causes d’erreur, parmi lesquelles la principale est la variation du champ dans le courant

d’une observation.

L’appareil magnétique dont je me suis servi est un gros élec- tro-aimant vertical appartenant à l’École Polytechnique, que MM. Cornu et Potier avaient eu l’obligeance de mettre à ma disposition. Les pièces polaires de fer doux ont de larges sur-

faces (environ 200~~), entre lesquelles se produit le champ ma- gnétique ; par suite de cette étendue, on peut le regarder à cer-

taine distance des bords comme absolument uniforme. Le courant

lui était fourni par 3o accumulateurs Jullien, qui donnent un

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56

courant très sensiblement constant tant qu’ils sont suffisamment

chargés.

A la vérité, il n’était pas indispensable, comme on le verra, de

connaître la valeur de ce champ, cette grandeur s’éliminant d’elle- même dans le cours des expériences. Cependant sa mesure offrait

assez d’intérêt, en dehors de son utilité immédiate pour le but que je me proposais, pour être effectuée. J’ai donc entrepris de

déterminer la valeur du champ de l’électro-aimant en fonction : -.

~ ° du courant excitateur, 2" de la distance des pôles. On mesurait

la rotation du plan de polarisation de la lumière correspondant à la

raie D, dans le sulfure de carbone que renfermaient de petites cuves

fermées par des lames de verre non trempé et étudiées à l’avance.

L’erreur commise est comprise entre à pour les champs les plus

faibles et 1 pour les plus forts, ce qui fait à peu près io unités

C.G.S. pour les premiers ( 50o C.G.S.) et 5o unités pour les der- niers ( 750u C.G.S.). Les résultats sont compris dans le Tableau

suivant, qui permet d’avoir la valeur du champ pour une des valeurs du courant en ampères, et de la distance des pôles con-

tenus dans la première colonne verticale et la première ligne hori-

zontale :

Les courbes i et 2 résument ce Tableau; la ~fi~~. i donne les

valeurs du champ en fonction du courant, la fLg~. 2 les mêmes quantités en fonction de la distance des pôles. Les premières se

laissent bien traduire par la formule connue de Frôlich

.

Quant aux secondes, je n’ai pu trouver une formule simple sa-

.

tisfaisant à tous les cas. Tant que la distance des pôles est plus

(6)

57

grande que 5em et le courant plus petit que i5~~, on a sensi-

blement

Fig. r.

En dehors de ces limites, le produit H d croît beaucoup avec d.

Fig.2.

Ainsi, à 40amp, il est de 3 iooo pour d --- 20cm, et de i 3 oou pour

d

.=

1 cm, 7. La saturation commence de plus en plus tôt quand les

(7)

58

pôles se rapprochent. Ainsi,

1

dans les courbes de la lig. r , les points oit elles deviennent concaves sont sensiblement sur la droite AB; le courant de saturation est de J 2amp ~oor ~ - 20 et

de 5amp pour d - ~ ~’137’ 5

Mesure de la rotation.

*

Dans les travaux qui ont été faits jusque ce j o nr, les expé-

riences n’ont guère porté que sur le spectre visible, c’est-à-dire dans un intervalle si petit, par rapport au spectre total, que, la concordance entre l’ol~servaLion et une formule fut-elle parfaite,

il serait absolument impossible de l’appliquer au spectre ultra- violet. Seul, M. van Schaik a houssé jusqu’à la raie 1V~, et encore

les observations dans cette région n’offraient-elles plus guère de précision par suite de l’énorme absorption de ces rayons par les substances employées.

Je me suis proposé pour bu t d’étudier le phénomène non seu-

lement dans la partie visible, mais encore jusqu’aux régions les plus reculées du spectre. C’est, en effet, pour les petites lon-

gueurs d’onde que les rotations son L le plus grandes et, par suite que les écarts avec une formule déterminée doivent atteindre les

plus grandes valeurs : c’est là pour ainsi dire la pierre de touche

des théories; il en est de même de la mesure des indices ultra-

violets pour les théories de la dispersion.

Pour atteindre ce but, il a donc été nécessaire de varier les mé- thodes suivant que l’on opérait dans le spectre visible ou dans le spectre invisible.

10 Spectre visible. - C’est celui qui s’étend de la raie C à la raie G de la lumière solaire, ou de la raie 1 à la raie 7 du cadmium.

On opérait, en eiet, soit avec la lumière solaire, soit avec la

lumière électrique, fournie par un grand régulateur de la marine absorbant 3 chevaux environ. Dans ce dernier cas, pour avoir des

repères fixes dans le spectre, on faisait éclater devant l’appareil dispersif des étincelles d’induction entre deux pointes de cad-

mium.

Sans insister longuement sur l’appareil optique, dont il est facile

d’imaginer la disposition, il se composait : 1 Il d’une lentille à long

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59

foyer faisant converger sur la fâce antérieure de 1 électro-aimant

l’image fixe du soleil ou du charbon positif; du polariseur;

3° de la matière en expérience ; 40 de l’analyseur mobile dans un

cercle gradué donnant la minute; 5° du spectroscope, dans lequel

on avait remplacé la lunette ordinaire par une petite lunette gros- sissant cinq fois et munie dans le plan focal d’une fente très

étroite (i-1") limitant le chax~np ; en avan t du collimateur se trou-

vait une lentille cylindrique en verre, de lem de foyer, faisant con-

verger les rayons parallèles en une ligne brillante sur la fente élargie. La dispersion était obtenue par un seul prisme de flint

blanc de 6o’.

Les liquides mis en expérience sont renfermées dans des tubes de 1 (~m de diamètre et de 6~m environ de longueur, tels que les

emploie M. Gernez dans ses études récentes de polarisation

rotatoire.

Quand toutes les précautions sont bien prises et l’appareil bien réglé, ce qui exige des soins assez minutieux, on obtient dans la lunette ~~n spectre d’un grand éclat, et la bande d’interférence

produite par la rotation du plan de polarisation est assez nette

pour qu’il soit inutile, dans le cas des liquides, d’ajouter à cette

rotation la rotation naturelle d’une lame de quartz. Au contraire.

ponr les solides, la trempe inévitable des verres rend cette addi- tion indispensable. Dans ce cas, on opérait par renversement du courant en substituant en même temps au quartz employé un

quartz de sens contraire, de façon à augmenter toujours la rota- tion ; la seosibilité est alors toujours la même, et il suffisait de retrancher de la rotation totale la somme des rotations des deux quartz pour avoir la rotation propre de la matière.

Bien entendu, on avait commencé par étudier le pouvoir rota-

toire des plaques de verre qui fermaient les tubes les liquides

étaient contenus, et on le retranchait à chaque observation pour

chaque valeur du courant et pour chaque longueur d’onde ; dans

les limites des erreurs d’expérience, il varie très sensiblelnent en

raison inverse du carré de la longueur d’onde.

Voici donc la disposition et la marche d’une expérience. Deux

tubes de même longueur contenant, l’un du sulfure de carbone,

l’autre de la créosote, étaient situés côte à côte sur un même sup-

port pouvant glisser dans une coulisse et placés dans le chainp

magnétique. Le réticule de la lunette étant pointé sur une raie dé-

(9)

60

terminée et l’électro-aimant excisé par un courant connu,

y

on pla- çait le premier tube, au moyen de la coulisse, bien normalement

au faisceau luniineux ; on amenait la bande d’extinction sur le ré- ticule et on levait la position de l’anal~rseur. Aussitôt après, le

deuxième tube était poussé à la place du premier et l’on faisait les mêmes lectures; cette manoeuvre, répétée plusieurs fois, se faisait rapidement. En arrivant à la raie extrême, le courant n’avait

jamais sa valeur initiale, tout en en différant peu; mais le rapport des rotations des deux substances était directement comparable

pour chaque raie dans toute l’étendue du spectre. On élimine ainsi complètement l’influence de la variation du champ d’où pro- venaient les erreurs les plus considérables.

Pour les liquides, l’erreur relative a toujours été comprise

entre ~~o et 772013 Pour les solides, l’iWuence de la trempe rend

cette approximation presque impossible à atteindre; l’erreur ne dépasse cependant pas £. J’ai, d’aille urs, dit plus haut quelle

modification on avait apportée à la méthode pour la rendre plus précise.

Enfin, pour pouvoir comparer les résultats expérimentaux à la théorie, il fallait mesurer les indices des corps ; cette opération

se faisait au moven d’un goniomètre de Brunner donnant les 5".

Très simple pour les solides, cette mesure devient très délicate

pour les liquides, par suite des variations de la température. Au

lieu de prendre, comme Verdet, la moyenne d’expériences faites

à des températures à peu près équidistantes de la température

moyenne, j’ai préféré calculer le coefficient de variation de l’in- dice pour chaque raie et ramener tous ces indices à la même tem- pérature. A cet effet, le prisme de 60~, construit par Brunner, per-

mettait l’introduction d’un thermomètre sur lequel on évaluait

facilement le :s~ de degré ; au commencement et à la fin de chaque pointé relatif a une raie, on lisait la température. On a pu ramener ainsi tous les indices à la température de 25° et les relier par une formule à trois termes de la forme

Les différences n’ont jamais dépassé une unité du quatrième ordre

décimal.

Les expériences ont porté sur deux liquides : le sulfure de car-

(10)

bone et la créosote, et sur quatre échantillons de verre que je dé- signerai par 1, y 2, 3 et 4. Le n" 1 est en flint jaune; le no 2 en

crown blanc; le n" 3 est un parallélépipède de flint lourd jau-

nâtre donné par Faraday à M. Deville et intéressant à ce titre : c’est le plus réfringent et le plus lourd d = 5e-, 325) ; le n° 4

enfin est un flint lourd blanc.

Étude des résultats.

-

Il ne s’agit plus maintenant que de comparer les rotations trouvées à la formule théorique

D’après le principe même de la méthode, c’est le rapport des rotations de deux corps (de deux liquides, par exemple) qui est

déterminé directement pour chaque raie, c’est-à-dire la quantité

C

en posant K =

-

c , CI et les lettres accentuées se

-

rapportant au deuxième corps. Il y entre trois constantes; il faudra donc trois observations pour les déterminer. On prendra les valeurs de (0 re-

latives à trois raies ; on en tirera les valeurs de K, y et y’ et l’on

calculera les rapports ta pour les autres raies. C’est ainsi qu’on

trouve les nombres suivants :

1 ° Sulfure de carbone et créosote :

sulfure de carbone, créosote,

Comparaison des résultats :

(11)

62

~~’ Rapport des rotations dans les verres i et 2 :

3° Pour les matières 3 et 4 :

Je rappelle d’ailleurs que les longueurs d’onde des différentes raies sont :

- -

On peut donc considérer l’accord comoe absolu, surtout si

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l’on tient compte des difficultés qui proviennen t de la trempe.

Quant à la façon dont varient ces coefficients y avec les diff(--

rcntes matières, les expériences sont trop peu nombreuses pour

qu’on puisse en rien tirer de général. Cependant, pour les solides,

si l’on compare les valeurs de y à leur densité, on voit que Y va

en croissant à mesure que la densité diminue, et sensiblement en

raison inverse du carré de la densité.

Ils varient aussi en raison inverse de la dispersion r~, - r~, et

de la quanti té ~’ ~ nz . 72

Spectre ultra-violet.

--

La coïncidence entre l’expérience et

la théorie est jusqu’à présent complète dans toute l’étendue du

spectre visible ; la seule critique que l’on puisse faire, et que nous

avons faite à propos des autres théories, c’est que les deux limites extrêmes sont bien rapprochées et qu’il n est pas étonnant qu’une

formule qui contient trois constantes se trouve d’accord avec des

expériences aussi peu étendues. Pour lever les derniers doutes, le

seul moyen est de prolonger les observations au delà de la raie Cx.

La lumière solaire, de même que la lumière électrique, est

limitée trop rapideinent à la raie S (i, --_ 31) ; il faut donc avoir

recours aux spectres discontinus de vapeurs incandescentes, telles

que celle du cadmium ; la dernière radiation transmissible à tra- vers le spath a pour longueur d’onde )B~== 2i,/}ai. Mais il est

alors nécessaire de changer totalement la méthode d’observation.

J’ai écarté tout d’ahord l’emploi d’un oculaire fluorescent, à

cause de son peu de sensibilité dans les régions très réfrangibles.

et de son incommodité quand on opère sur des radiations séparées, qui, une fois éteintes, laissent I’oeil sans points de repère. Seuls

les procédés photographiques, avec la sensibilité extrême qu’ils

ont atteinte, pouvaient être employés. Leur usage rend l’expé-

rience plus sûre, mais bien plus pénible ; on ne peut, en effet.

opérer que par tâtonnements successifs, et chaque tâtonnement

(13)

64

exige une manipulation complète. J’ai employé exclusivement le

procède au gélatinobromure d’argent, qui permet de réduire considérablement le temps de pose.

L’appareil magnétique n’a subi aucune modification ; quant au système optique, il a été entièrement transformé de la façon sui-

vante : La source lumineuse était produite par des étincelles

jaillissant entre deux fortes pointes de cadmium, reliées à une

grosse bobine de Ruhmkorff, d’environ Im de long, alimentée par

1 o accumulateurs donnant I5amp environ. Quand les pointes sont

suffisamment rapprochées, les étincelles deviennent continues et ont un éclat qui égale presque la lumière de l’arc électrique. Cette

source était placée au foyer d’une lentille de quartz de 8’- de distance focale; les rayons en sortaient en faisceaux parallèles et

tombaient sur le polariseur, formé d’un gros canon de spath dont

ou arrêtait l’image ordinaire; le baume de Canada des nicols éteint

en effet les radiations plus réfrangibles que la raie i2 du

Cd(~==:3a,~); c’est ce polariseur qui était mobile dans un

cercle gradué. Au delà de l’appareil magnétique et placé dans une

chambre absolument noire se trouvait le goniomètre de Brùinner ;

le collimateur en était enlevé, le prisme de verre remplacé par un

prisme de spath servant à disperser et à analyser la lumière; enfin,

la grande lunette était remplacée par une plus petite, analogue à

celle dont t il a été question plus haut, mais à lentille de quartz et à oculaire photographique : on mettait directement au point sur

l’étincelle pour augmenter l’intensité des images qui apparais-

saient sur la plaque CO1T11112 de petites taches noires et rondes.

Après de longs tâtonnements, on avait choisi comme corps à étudier le sel gemme, dont le pouvoir rotatoire magnétique est

très grand (les ~ de celui du sulfure de carbone) et qui laisse éga-

lement bien passer toutes les radiations. On plaçait dans le champ

un gros canon de sel gemme très transparent, de jcm de long.

Il fallait donc : -.

r ° Mesurer les rotations de ce corps dans le spectre visible;

2’~ Mesurer les indices dans la méme région.

On en déduisait le n0111bre "V de la formule

(14)

3° Mesurer ses indices dans le spectre ultra-violet.

En supposant exacte la formule précédente et en l’appliquant à

toutes les longueurs d’onde, on en déduit les rotations présumées.

4° Les comparer aux rotations véritables.

La mesure des rotations dans le spectre visible se fait comme pour les autres corps ; de même pour les indices. On trouve

et les pôles étant écartés de 81- environ, le courant étant de 2Üarup

et le champ de ~~oo C. G. S., on déduit de la formule précédente

Comparaison :

Il s’agissait ensuite de déterminer les indices du sel gemme dans l’ultra-violet. Le goniomètre de Brunner, ayant déjà servi pour les recherches de M. Mascart, était tout disposé pour cet usage. Je n’insisterai pas sur cette partie des expériences, qui, tou t en étan t

fort pénibles et fort longues, demandent surtout de la patience ;

on trouvera le détail des précautions à prendre dans les Mémoires de 1VI. ~Iascart et de M. Cornu. On place derrière la fente du col- limateur un porte-étincelles à pointes de cadmium et l’on photo- graphie sur de petites plaques de verre ou de papier chacune des raies successivement, jusqu’à la raie 26. En étudiant micrométri- quement chacun des clichés au moyen d’une règle de Gambey,

donnant le ~ de millimètre, on peut calculer les déviations des

différentes raies et ensuite leurs indices, qui sont inscrits dans le

Tableau suivant, en face des longueurs d’onde correspondantes.

(15)

66

La courbe suivante représente les indices en fonction de la lon-

gueur d’onde ; on voit avec quelle rapidité ils croissent dans la ré-

gion la plus réfrangible.

Mais il est surtout important de représenter les indices par une

formule qui permette de calculer ~ ’ Celle qui convient le mieux d ,

est celle de 1B1. Wüllner,

P, Q et )B~ étant trois constantes à déterminer.

En prenant comme repères les raies 19 et 18, on obtient pour les constantes

ce qui donne les nombres places dans La quatrième colonne du

Tableau précèdent.

(16)

67 Mais il est plus simple encore, si l’on veut calculer simplement

1

.

di-t d f. l b

.

d

la quantité £ , de fractionner la courbe en quatre parties et de représenter chacune d’elles par une hyperbole, à condition de ne

pas former la dérivée d’z aux points de raccord de ces courbes.

i-x

Fig. 3.

Ceci fait, on peut calculer les rotations du sel gemme et les comparer à l’expérience. A cet effet, l’appareil étant disposé

comme il a été dit plus haut, le canon de sel gemme est placé

dans le champ, et à sa suite une lame de quartz de o35, des-

tinée à resserrer la bande. Sa rotation propre est calculée d’aprés

MlB1. Soret et Sarrazin. La lunett,e est tournée de façon qu’une raie

connue vient au milieu de son champ, le prisme étant au minimum

de déviation. On détermine la position présumée du polariseur qui doit éteindre la raie par le calcul suivant.

Supposons, par exemple, qu’il s’agisse de la raie 18 :

(17)

68

La position du polariseur doit être 2280, le courant étant égal

à 20.amp. Une première expérience donne 2270, une autre 226~ 3o~

une troisième ~28°, etc. La moyenne définitive est 227°’, corres- pondant à

La même vérification a été faite pour quelques autres raies.

La raie §3 est une raie intermédiaire aux raies 23 et 24 qui

m’avaient servi dans la mesure des indices.

Fig.4.

La précision des mesures est variable ; elle passe par un maxi-

mum pour la raie 18 ; une rotation de Iode part et d’autre de la

(18)

69

position d’extinction fait réapparaître l’image sur le cliché. ~’er-

reur relative est donc de TÓO environ. Pour la raie 9, elle est due pour la raie 24, de ~4 environ. (~’est, je crois, tout ce qu’on

peut demander à la méthode.

Enfin, on peut construire une courbe en prenant pour abscisses les longueurs d’onde et pour ordonnées les rotations (jig. 4).

Cette courbe, presque droite d’abord, monte brusquement à partir de la raie 12, bien plus vite que celle qui représente le pou- voir rotatoire du quartz.

En résumé, je crois avoir montré d’ une façon très nette : 10 Que les théories jusqu’ici proposées conduisent à des for- mules représentan t d’une façon inexacte les résultats expérirmen-

taux ;

2° Qu’une nouvelle formule s’accorde relativement bien ave,~

les recherches faites ~jusqm’à pi,ésent

3° Qu’elle semble rigoureusement vérifiée par des expériences plus précises et plus étendues, au cours desquelles j’ai été condui t

à étudier la dispersion du sel gemme jusque l’extrémité du spectre ultra-violet du cadmium, et à mesurer la rotation électro-magné- tique du même corps jusque dans ces régions très réfrangibles du

spectre.

SUR LE LIGAMENT LUMINEUX DES PASSAGES DES SATELLITES DE JUPITER;

PAR M. CH. ANDRÉ.

En 1882 (1), j’ai montré que le phénomène du ligament noir,

que l’on observe dans les passages de Vénus ou de Mercure, n’était point un fait isoié ; qu’en particulier on le retrouvait dans les

éclipses de Soleil par la Lune, et qu’on l’observait, sur le fond lu-

mineux du Soleil, aux environs du contact du bord obscur de la Lune eu du bord relativement obscur des taches solaires.

L’effet de la diffraction dans les instruments d’Opuique n’est évi-

(’ ) Cii. IINDRE, Sur ut nouveau cas de ligament nuir ( Corr~~ntes rendus des

seances de l’Acadélnie des Sciences, t. XCIV, p. if4oi).

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