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Submitted on 1 Jan 1900
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Nouvelle méthode de mesure des durées infinitésimales.
- application à la disparition de la biréfringence électro-optique et de la polarisation rotatoire
magnétique
H. Abraam, J. Lemoine
To cite this version:
H. Abraam, J. Lemoine. Nouvelle méthode de mesure des durées infinitésimales. - application à la disparition de la biréfringence électro-optique et de la polarisation rotatoire magnétique. J. Phys.
Theor. Appl., 1900, 9 (1), pp.262-269. �10.1051/jphystap:019000090026201�. �jpa-00240442�
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qu’un déplacement de 180’)
-50°
.-1300 suffit à montrer le double phénomène dans toute sa netteté.
Il resterait à déterminer les orientations du faisceau réfléchi les
plus favorables à l’observation ; mais ce problème est assez complexe
et mérite d’être traité à part.
Ce qui précède suffit à montrer que, même dans les particularités "
des instruments qui, au 1>uemier abord, paraissent des imperfections fàcheuses, on trouve des ressources utilisables pour d’autres genres
d’expériences. L’étude approfondie des appareils, dans leurs pro-
priétés géométriques, apporte, le plus souvent, quelque particularité susceptible de rendre des services inattendus.
NOUVELLE MÉTHODE DE MESURE DES DURÉES INFINITÉSIMALES. - APPLI- CATION A LA DISPARITION DE LA BIRÉFRINGENCE ÉLECTRO-OPTIQUE ET DE
LA POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE ;
Par MM. H. ABRAIIAM et J. LEMOINE.
Les temps que nous envisagerons étant toujours de l’ordre du cent-1nillionième de seconde, nous représenterons, pour la comiiiodité de l’écriture, le 1nillioniè1ne de seconcle par le symbole ;~5.
Il est nécessaire de montrer d’abord que les procédés usuels pour l’étude des phénomènes de très courte durée se trouvent en défaut quand il s’agit, par exemple,
.de déceler une durée de 1 1000 de p.S.
La photographie sur plaque mobile est absolument insuffisante. En admettant même que l’on puisse faire porter la plaque par un boulet de canon animé d’une vitesse de 1.000 mètres à la seconde, le dépla-
cement ne serait que de 1 micron en 100U de ILS.
La méthode du miroir tournant, qui dépasse actuellement toutes les autres, n’atteint que bien difficilement cette limite. Prenons
comme exemple le miroir qui a été employé par Foucault dans ses
célèbres expériences sur la vitesse de la lumière. Il faisait 800 tours
.
à la seconde. Le rayon réfléchi, qui en faisait 1.6U0, avançait de 2"
d’angle en 1 de pS. Mais, ce miroir n’ayant que 14 millimètres de
diamètre, il ne pouvait séparer que les 10’’. Le 1 1000 de ~.S se trouve
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019000090026201
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donc encore au-dessous de ce que l’on pourrait déceler, mais non
mesurer avec quelque précision au moyen du miroir de Foucault.
A vrai dire, on pourrait réaliser une plus grande vitesse de rotation,
tout en employant un miroir de plus grand diamètre ; mais il semble impossible, actuellement, d’obtenir une sensibilité 10 fois plus grande qu’avec le miroir de Foucault.
La méthode que nous allons exposer repose sur un principe entiè-
rement différent, qui est le suivant :
Une dz~oée infinitésimale pe ut être déterminée par la Jnesure de
l’espace que parcourt la lunlière pendant cette durée elle-même.
Si l’on veut encore mesurer le 1 de ~.5, l’espace que devra par- courir la lumière est de 30 centimètres, il peut se déterminer avec une extrème précision; il n’y a, pour ainsi dire, aucune limite à la
sensibilité de la méthode. C’est, d’ailleurs, ainsi que la mesure des
longueurs d’onde fournit déjà la durée des vibrations lumineuses, qui n’est pourtant que d’un cinq cent millionième de ILS.
Pour préciser la mise en oeuvre de la méthode, nous allons l’appli-
quer à l’étude de l’ex tinction du phénomène de Kerr et de la polari-
sation rotatoire mag nétique.
ÉTUDE DE LA DISPARITION RAPIDE DU PHÉNOMÈNE DE KEHR.
’
Pour produire le phénomène de Kerr, nous employons le conden-
sateur plan K (flg. 1), formé de deux lames de cuivre parallèles, im-
~
FIG. 1.
mergées dans une cuve remplie de sulfure de carbone. Pour charger
le condensateur, on le met en communication avec les pôles P d’un
transformateur à haut voltage. Le condensateur se décharge en E,
da ns un déflagrateur auquel il est réuni par un circuit très court
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(longueur, J24 centimètres), coupé en R par une résistance liquide. Ces dispositions sont choisies dans le but d’obtenir une décharge très
amortie.
L’étincelle E, fractionnée par le soufllage (1), est très éclatante et
sert de source lumineuse. Elle est placée au foyer d’une première
lentille L~,~ qui fournit un faisceau cylindrique traversant la cuve. La distance de l’étincelle au milieu de la cuve est de ~0 centimètres, c’est-à-dire que le flux lumineux
~traverse la elive - 1 » de ;~.5
’seu-
lement après la product.ion de l’étincelle.
D’autre part, E se trouve encore placée au foyer de la lentille I~2.
Le faisceau cylindrique qui sort df cette lentille est envoyé en arrière
à une distance variable à volonté, puis ramené vers la cuve au moyen
des miroirs lV12, M.. La lentille L3 reçoit ce faisceau de retour et les miroirs 1VI~" MI, le font pénétrer dans la cuve.
La mesure optique est faite par la méthode photométrique. A cet
effet la cuve de sulfure de carbone se trouve placée entre un nicol polariseur N,, incliné à 43° sur les faces du condensateur et un analy-
seur formé d’un biréfringent B et d’un nicol 1~2 à l’extinction. Pour
mesurer la biréfringence, on amène à l’égalité les deux images que
l’on observe avec le viseur V. La rotation du nicol mesure la diffé-
rence de phase moyenne pendant le passage de la lumière dans le condensateur de Kerr.
Pour simplifier le raisonnement, supposons, pour un moment, que l’étincelle soit exactement instantanée. Si le miroir M, est écarté latéralement, l’ouverture de la cuve est démasquée, et la mesure des
la biréfringence donnera la valeur du phél10mène de Kerr, presque à l’instant de l’étincelle.
Remettons le miroir M, en place, la lumière de l’étincelle part dans une direction opposée à celle de la cuve et se trouve ensuite ren- voyée vers celle-ci par les miroirs M. Le flux lumineux arrive donc dans le sulfure de carbone après avoir parcouru le chemin supplé-
mentaire EM2M3M4E, que nous faisons varier à volonté en éloi-
gnant ou rapprochant l’ensemble des deux miroirs M2MI. Si l’espace
parcouru ainsi est de 3 mètres, nous obtiendrons une nouvelle valeur de la biréfringence, après
inun intervalle de temps égal
Mà ~ 100 de ~.S. En
(1) I3. AE;~atmn, Jou/’nal de Physique, 3d série, t. 1’Ilf, p. 3G6 1899.
265 écartant progressivement M,M,, on obtiendra des points aussi rap-
prochés que l’on voudra de la courbe du phénomène de Kerr en
fonction du temps.
Nous avons opéré, par cette méthode, dans des conditions très
variées ; mais nous ne citerons ici que les résultats d’une seule expé- rience, correspondant à la décharge la plus rapide.
La comparaison de ces mesures montre que le phénomène élec- tro-optique est réduit de moitié, au bout d’un temps correspondant à
un retard de 80 centimètres et, par suite, égal â ~ de ;~5. Après 100 de ~,5, la biréfringence a disparu.
Pour interpréter correctement l’expérience, représentons par la courbe C, la variation du champ électrique dans le condensateur et par C2 la variation de l’intensité lumineuse de l’étincelle en fonction du temps. Dans la première mesure, ces deux courbes empiètent
nettement l’une sur l’antre (~’c f. 2). Quand on retarde le flux lumineux,
FIG. 2, 3 et 4.
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