Int´egration et probabilit´es TD1 – Espaces mesur´es
2012-2013
1 – Petites questions
1) Est-ce que l’ensemble des ouverts deRest une tribu?
2) SiFetGsont deux tribus, est-ce queF∪Gest toujours une tribu?
3) Si on noteλla mesure de Lebesgue, on sait queλ({x}) =0pour toutx∈R. Donc:
λ(R) =λ [
x∈R
{x}
!
=X
x∈R
λ({x}) =X
x∈R
0=0.
o O! O`u est le probl`eme ??
2 – Tribus, mesures
Exercice 1(Pr´eliminaires). Soit(an)n>0 une suite de r´eels. On d´efinit les deux nombres suiv- ants dansR=R∪{±∞}:
lim sup
n→∞ an= lim
n→∞
sup
k>n
ak
et lim inf
n→∞ an = lim
n→∞
inf
k>nak .
1. V´erifier que ces deux d´efinitions ont bien un sens.
2. V´erifier les assertions suivantes :
• lim sup
n→∞ an < α⇒ ∃n>0,∀k>n,ak < α.
• ∃n>0,∀k>n,ak < α ⇒lim sup
n→∞ an 6α.
• lim sup
n→∞ an > α⇒ ∀n>0,∃k>n,ak > α.
• ∀n>0,∃k>n,ak > α ⇒lim sup
n→∞ an >α.
´Ecrire des assertions similaires faisant intervenirlim inf
n→∞ an. 3. V´erifier queanconverge versl∈Rsi et seulement silim sup
n→∞ an =lim inf
n→∞ an=l.
Pour des questions, demande de pr´ecisions ou explications,
n’h´esitez pas
`a m’envoyer un mail `a igor.kortchemski@ens.fr , ou bien `a venir me voir au bureau V4.Exercice 2(lim inf etlim supde suites d’ensembles mesurables).
1. On consid`ere un ensembleE, et(An)n>1 une suite de sous-ensembles deE. SiA⊆E, on note1A sa fonction caract´eristique (1A(x) =1six∈Aet1A(x) =0sinon).
(a) Que repr´esentent les ensembles suivants, [
n>1
\
k>n
Ak , \
n>1
[
k>n
Ak?
Le premier est not´e lim infn→∞An, le second lim supn→∞An. Relier les fonctions caract´eristiques1lim infn→∞An,1lim supn→∞An aux fonctions1An,n>1.
(b) Calculerlim infAnetlim supAnlorsqueAn= [sin(n) −1, sin(n) +1].
On suppose dans les questions (b) et (c) que(E, A, µ)est un espace mesur´e (µest une mesure positive) et que(An)n>1est une suite d’´el´ements deA.
(c) Montrer que
µ lim inf
n→∞ An
6lim inf
n→∞ µ(An), et que siµ(∪n>1An)<∞, alors
µ
lim sup
n→∞ An
>lim sup
n→∞ µ(An). Qu’est-ce qui se passe siµ(∪n>1An) =∞?
(d) (Lemme de Borel-Cantelli.) On suppose queP
n>1µ(An)<∞. Montrer que µ
lim sup
n→∞ An
=0.
2. (Une application du lemme de Borel-Cantelli.) Soit ε > 0. Montrer que pour presque- toutx ∈ [0, 1](pour la mesure de Lebesgue), il n’existe qu’un nombre fini de rationnels p/qavecpetqpremiers entre eux tels que
x− p q
< 1 q2+ε,
i.e.presque toutxest “mal approchable par des rationnels `a l’ordre2+ε”.
Exercice 3(Op´erations sur les tribus).
• SoitFune tribu deΩetBun ´el´ement deF. Montrer que l’ensembleFB:= {A∩B,A∈F}
est une tribu deB.
• Soit (X×Y,F) un espace-produit mesur´e et π : X×Y −→ X la projection canonique.
L’ensembleFX :={π(F),F∈F}est-il une tribu ?
• On consid`ere surN, pour chaquen>0, la tribuFn =σ({0},{1}, . . . ,{n}). Montrer que la suite de tribus(Fn,n>0)est croissante mais queS
n>0Fnn’est pas une tribu.
Indication:On pourra raisonner par l’absurde et utiliser le sous-ensemble2N.
• (Partiel 2010) Soit(E,A)un espace mesurable. SoitCune famille de parties deE, et soit B ∈ σ(C). Michel dit: alors n´ecessairement, il existe une famille d´enombrableD ⊂ C telle queB∈σ(D). A-t-il raison?
Exercice 4(Mesure surZ). Existe-t-il une mesure de masse finie sur (Z,P(Z)) invariante par translation ?
Exercice 5.
1. Montrer que pour tout > 0, il existeOun ouvert dense deRde mesure (de Lebesgue) λ(O)6.
2. En d´eduire que pour tout > 0, il existeF un ferm´e d’int´erieur vide tel que pour tout A∈B(R):
λ(A∩F)>λ(A) −.
Exercice 6(Ensembles de Cantor).
Soit(dn,n>0)une suite d’´el´ements de]0, 1[, et soitK0 = [0, 1]. On d´efinit une suite(Kn,n >
0) de la fac¸on suivante : connaissantKn, qui est une r´eunion d’intervalles ferm´es disjoints, on d´efinitKn+1 en retirant dans chacun des intervalles deKn un intervalle ouvert centr´e au centre de chaque intervalle, de longueurdnfois celle de l’intervalle. On poseK=T
n>0Kn. 1. Montrer queK est un compact non d´enombrable d’int´erieur vide dont tous les points
sont d’accumulation.
2. Calculer la mesure de Lebesgue deK.
3. On noteK3 l’ensemble de Cantor obtenu en posantdn = 13 pour toutn. V´erifier que K3 =
X
n>1
an
3n ; (an)∈{0, 2}N
et qu’il est mesure de Lebesgue nulle.
Exercice 7. Prouver queB(R2) =B(R)⊗B(R).
3 – ` A pr´eparer pour la prochaine fois
Exercice 8. Soit(Ω,F,µ)un espace mesur´e tel queµ(Ω) =1. SoientA,B⊂P(Ω)deux sous- ensembles de P(Ω) constitu´e d’ensembles mesurables. On suppose queAet B sont stables par intersections finies et que pour tousA∈A,B∈B:
µ(A∩B) =µ(A)·µ(B).
Montrer que pour tousU∈σ(A)etV ∈σ(B)on a:
µ(U∩V) =µ(U)·µ(V).
4 – Compl´ements (hors TD)
Exercice 9(“Cardinal” d’une tribu). Le but de l’exercice est de montrer qu’il n’existe pas de tribuA infinie d´enombrable. Soit (E,A) un espace mesurable. On d´efinit, pour toutx ∈ E, l’atome de la tribuAengendr´e parxpar,
x˙ = \
{A∈A:x∈A}
A.
1. Montrer que les atomes deAforment une partition deE.
2. Montrer que si A est au plus d´enombrable alors A contient ses atomes et que chaque
´el´ement deAs’´ecrit comme une r´eunion au plus d´enombrable d’atomes.
3. Conclure.
4. Donner une nouvelle d´emonstration de la derni`ere question de l’exercice 4.
Exercice 10 (Support). Soit µ une mesure bor´elienne sur Rn (ou plus g´en´eralement sur un espace m´etrique s´eparable localement compact). On pose
S:={x ∈Rn,µ(B(x,r))>0, pour toutr >0}.
Montrer queS est ferm´e, queµ(Rn\S) = 0, et que µ(S\F) = µ(Rn\F) > 0pour tout ferm´eF strictement contenu dansS. (On appelleSle support de la mesureµ.)
Exercice 11(?– Mesure atomique). Soit (X,F,µ)un espace mesur´e. Un ensemble A ∈ Fest un atome pourµsi0< µ(A) <∞et pour toutB ⊂ Amesurable,µ(B) =0ouµ(B) =µ(A).
Soit (X,F,µ)un espace mesur´e avec µ(X) = 1 et tel queµ n’ait pas d’atomes. Montrer que l’image deµest[0, 1](c’est-`a-dire que pour toutt∈[0, 1], il existeA∈Ftel queµ(A) =t).
Exercice 12(Un probl`eme d’additivit´e).
On note l∞ = {a = (an)n∈N ∈ RN,||a||∞ := supn∈Nan < ∞}, l’ensemble des suites r´eelles born´ees.
1. Montrer que(l∞,||.||∞)est un espace vectoriel norm´e complet.
On admet (th´eor`eme de Hahn-Banach) qu’il existe une forme lin´eaire F : l∞ −→ R continue qui satisfait les deux propri´et´es suivantes : Soita= (an)n∈N∈l∞
• F(a)6||a||∞,
• Silimn→∞an=αexiste alorsF(a) =α.
2. SoitA ⊂ N et 1A ∈ l∞ d´efinie par
1A(n) =1, sin∈A,
0sinon . SiP(A) = F(1A), montrer que
• P(∅) =0, P(N) =1,
• P(Ac) =1−P(A),
• P(A∪B) =P(A) +P(B)siA∩B=∅. 3. Montrer quePn’est pas une mesure.
Exercice 13(?). Est-ce queB(X×Y) =B(X)⊗B(Y)pour tous espaces m´etriquesX,Y?