SUPPLÉMENT AU N° 682 6 JUIN 2009 L ’ U N I V E R S I T E S Y N D I C A L I S T E C L A S S I Q U E M O D E R N E T E C H N I Q U E SNES (FSU)S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRE
Décidément ce mois de juin 2009 ne ressemble pas aux autres.
Alors que débutent les premières épreuves du baccalauréat, que sont programmés les conseils de classes qui vont déterminer les passages ou non des élèves dans les classes supérieures, les orientations vers les différentes voies et séries du lycée, que se déroulent dans les rectorats les opérations d’affectation des enseignants pour la rentrée prochaine, le ministère marque cette fin d’année scolaire par une avalanche de décla- rations et remises de rapports.
La violence d’abord, fait l’objet de toutes les surenchères gouvernemen- tales en cette période préélectorale, avec des propositions tout aussi spectaculaires qu’inapplicables et bien loin de la réalité quotidienne des collèges et lycées.
La réforme du lycée ensuite, revient sur le devant de l’actualité avec la remise du rapport de Richard Descoings qui, s’appuyant sur les remon- tées de la consultation, prend de larges distances avec les projets de la fin d’année 2008, sans pour autant s’engager sur des propositions concrètes.
Le dossier de la formation des maîtres et de leur recrutement au niveau master s’accélère, avec la fin des groupes de travail sur la formation, les concours, l’année de stage, la revalorisation des carrières.
Enfin, mais la publicité gouvernementale est bien moindre sur le sujet, le budget 2010 se prépare avec l’objectif de 34 000 nouvelles suppressions d’emplois dans la fonction publique d’État, dont 18 000 pour l’instant programmées pour la seule Éducation nationale après les 13 500 mises en œuvre pour la rentrée 2009. Le gouvernement persiste à imposer une Révision Générale des Politiques Publiques, traduite en externalisations, suppressions, restructurations, qui affaiblissent les services rendus aux usagers et détériorent les conditions de travail des personnels.
Dans le même temps les résistances se poursuivent, en particulier dans le cadre unitaire interprofessionnel, la plateforme intersyndicale portée depuis janvier a été déclinée très concrètement pour la prochaine journée d’action du 13 juin : suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires et du bouclier fiscal, annulation des suppressions d’emploi dans la fonction publique pour 2009 et 2010, conditionnement des aides publiques accordées aux entreprises, plan ambitieux pour la jeunesse, exigence de négociations salariales dans le public et le privé...
Les huit organisations syndicales ont formulé des exigences concrètes et immédiates en direction du patronat et du gouvernement.
Leur avenir dépend du succès de cette cinquième journée d’action.
C’est pourquoi le SNES appelle les personnels du second degré à participer massivement aux manifestations organi- sées dans chaque département et à donner toute leur visibi- lité aux questions éducatives le 13 juin pour alerter sur les conséquences de la politique éducative, des suppressions de postes, et préparer dès maintenant les actions de rentrée.
S O M M A I R E
Affiche 13 juin 2-7
Affiche, Violences en milieu scolaire 3-6
Affiche, Pour un lycée démocratique 4-5
Tract 13 juin 8
L’ U S
COURRIER DE S1 N U M É R O 8
SAMEDI 13 JUIN
MANIFESTONS DANS TOUTE LA FRANCE
L’Université Syndicaliste, supplément au n° 682 du 6 juin 2009, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements
de second degré (FSU), 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris cedex 13
Directeur de la publication : Serge Chatelain Compogravure : C.A.G., Paris Imprimerie : RPN, 93 Livry-Gargan N° CP 0113 S 06386 - ISSN n° 0751-5839
Claudie Martens Cosecrétaire
générale
POUR UN LYCÉE DÉMOCRATIQUE, POUR UNE VÉRITABLE RÉFORME
Après le rejet du projet Darcos et Gaudemar sur la réforme du lycée,
deux rapports différents :AVEC LE MON MÉTIER A DU
Des mesures rejetées par la profession :
•le transfert de l’orientation et de ses personnels aux Régions (rejeté en 2003) ;
•la réduction du nombre d’épreuves terminales au baccalauréat et l’extension du contrôle en cours de formation (rejetées en 2005) ;
•une redéfinition du métier d’enseignant (rejetée en 2007) ;
•la semestrialisation des enseignements en Seconde dont l’architecture proposée ressemble
étrangement à celle du projet Gaudemar (rejetée en 2008).
Des préconisations pour un nouveau débat :
•maintien des trois voies de formation ;
•la voie technologique : un vecteur de démocratisation ;
•nécessité urgente de rénovation des STI ;
•rejet de la semestrialisation ;
•laisser le temps du débat avant une réforme en profondeur.
Mais :
•peu de propositions concrètes ;
•une conception passéiste des pratiques ;
•impasse sur les moyens humains et matériels.
"
maintenir le baccalauréat comme premiergrade universitaire ;
"
maintenir la définition hebdomadairedes services des personnels ;
"
réduire les effectifs des classes ;"
remettre les contenus au cœurde la réflexion ;
"
élaborer une réflexion pertinente sur leshoraires ;
"
proposer des situations d’apprentissagediversifiées aux élèves ;
"
s’attaquer réellement à la difficulté scolairequi doit être traitée prioritairement par l’enseignant « dans le cours » ;
"
faire de la classe de Seconde une véritableclasse de détermination ;
"
maintenir et diversifier les sériesde l’enseignement général ;
"
renforcer les séries technologiques ;"
multiplier les passerelles entre les sérieset les voies de formation ;
"
renforcer le travail intercatégorielet interdisciplinaire.
Aucune réforme n’est possible dans le contexte de suppressions massives de postes.
LES REVENDICATIONS DU SNES
RAPPORT APPARU
*RAPPORT DESCOINGS
**Député UMP, rapporteur de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l’Assemblée nationale
*Chargé de mission par le président de la République
PROPOSITIONS DE DARCOS ET SARKOZY
•
Renforcement des dispositifs de vidéo- surveillance.•
Installation de portiques de détection d’armes.•
Habilitation despersonnels de direction et d’encadrement à fouiller les sacs des élèves.
•
Création d’« Équipes mobiles d’agents » sous l’autorité des recteurs.•
Diagnostic de sécurité pour les 184 établissements les plus sensibles.•
L’intrusion dans un établissement scolaire ne sera plus une infraction mais un délit.•
Violences commises sur un agent de l’Éducation nationale : circonstances aggravantes.LA RÉALITÉ DE LA VIOLENCE EN MILIEU SCOLAIRE
D’après l’enquête Sivis :
•
1,3 % des faits de violence grave dans les établissements scolaires concernent le port d’une arme (y compris par destination).•
Les violences verbales représentent près de 40 % des incidents graves.•
Les atteintes aux biens représentent plus de 16 %.•
Un quart des incidents graves provoqués par des élèves est sanctionné par un conseil de discipline.« Il n’y a pas d’augmentation globale de la violence à l’école, mais une augmentation inégale, statistiquement concentrée sur les lieux d’exclusion sociale.
L’essentiel consiste en petites violences répétées qui ne font pas l’actualité mais sapent le moral de tous... »
(Éric Debarbieux, président de
l’Observatoire international des violences scolaires)
CE QUE VEUT LE SNES
Le gouvernement doit cesser ses effets de manche
médiatiques et doit organiser enfin avec l’ensemble des représentants de la communauté éducative une réelle concertation sur l’ensemble de la problématique de la violence en milieu scolaire.
L’ÉDUCATION :
une valeur
SÛRE !
À LA SURENCHÈRE SÉCURIT AIRE ET À LA DÉMAGOGIE !
À quelques jours des élections européennes, N. Sarkozy a détaillé, après X. Darcos, une série de mesures contre la violence à l’école. En focalisant sur les agressions les plus spectaculaires, le gouvernement alimente
la peur et ne combat pas la réalité des violences en milieu scolaire.
VIOLENCES EN MILIEU SCOLAIRE
CE QUE DIT LE SNES
•
Les agressions avec arme sont inacceptables mais sontmarginales.
•
Il faut s’attaquer à la réalité de la violence au quotidien : incivilités, bagarres, agressions verbales, vols ou dégradations de biens...•
Des mesures inadaptées contre les formes les plus extrêmes de violence. Une source de tensions supplémentaires avec les élèves.•
Des équipes pluriprofessionnelles complètes et bien formées, avec du temps pour se concerter et faire vivre la confiance, le respect, la réussite.•
La politique éducative dugouvernement renforce les facteurs de violence : suppressions massives de postes, suppression de la carte scolaire, creusement des inégalités, détérioration des conditions de travail.
Plus d’informations et les éléments du débat sur le site du SNES :
http://www.snes.edu
NON
É D U Q U E R :
E N F I N U N E A C T I O N
Q U I R A P P O RT E
À L A S O C I É T É
EMPLOI - SALAIRES - SERVICES PUBLICS - ÉDUCATION
SAMEDI 13 JUIN
MANIFESTONS DANS TOUTE LA FRANCE
POUR la suppression du bouclier fiscal et de la défiscalisation des heures
supplémentaires.
POUR le conditionnement de toute aide publique aux entreprises à des mesures en faveur de l’emploi et des salaires.
POUR un véritable plan en faveur de la jeunesse articulant des mesures pour la formation et pour l’emploi.
POUR le relèvement du SMIC, des minima sociaux, des pensions et retraites.
POUR l’annulation des suppressions d’emploi dans la fonction publique
en 2009 et celles prévues au budget 2010 (34 000 pour la fonction publique d’État).
POUR un projet ambitieux pour l'école et la réussite de tous les élèves à partir d’un débat public transparent et démocratique.
POUR l’ouverture de négociations salariales dans la fonction publique.
POUR une formation des maîtres de haut niveau.
AVEC LE MON MÉTIER A DU
" "
"
"
"
"
"
"
17 000
Dans le cadre de la préparation du budget 2010, le gouvernement vise- rait 17 000 suppressions de postes dans l’Éducation s’ajoutant aux 13 500 de 2009. Rappelons que, depuis 2003, 30 000 emplois ont été supprimés dans les collèges et les lycées. On hésite à qualifier cette volonté : irresponsabilité, aveugle- ment, dogmatisme... Les premières victimes en sont les élèves, en parti- culier les plus fragiles. Les secondes, les jeunes qui se préparent aux concours de l’enseignement, les non- titulaires qui se retrouvent sans emploi.
La rentrée scolaire se prépare sur fond de suppressions de postes et de mul- tiplication d’heures supplémentaires, avec des conséquences lourdes sur l’avenir de certains établissements et sur les affectations des personnels.
De nombreux lycées découvrent avec stupeur qu’ils seraient volontaires pour expérimenter une réforme rejetée par tous. La « reconquête du mois de juin » se met en œuvre à marche for- cée. Les conditions d’entrée dans le métier, en particulier l’année de stage, sont gravement menacées par l’ac- tuel projet de réforme de la formation des maîtres.
Poursuivre l’action pour une école d e q u a l i t é e s t p l u s q u e j a m a i s d’actualité !
PUBLIC PRIVÉ
P O U R S U I V R E DA N S L ’ U N I T É
Après le 29 janvier, le 19 mars, le 1
erMai et le 26 mai
MANIFESTONS LE
13 JUIN
dans toute la France
17 000
‹ le rétablissement des emplois à la rentrée 2009, d’autres bases pour le budget 2010
‹ un projet ambitieux pour l'école et la réussite de tous les élèves à partir d’un débat public transparent et démocratique
‹ des mesures immédiates et l’ouverture de vraies négociations sur la revalorisation de nos métiers
‹ une formation des maîtres de haut niveau
DANS L’ÉDUCATION EXIGEONS
POURla suppression du bouclier fiscal et de la défiscalisation des heures supplémentaires.
POURle conditionnement de toute aide publique aux entreprises à des mesures en faveur de l’emploi et des salaires.
POURun véritable plan en faveur de la jeunesse
articulant des mesures pour la formation et pour l’emploi.
POURle relèvement du SMIC, des minima sociaux, des pensions et retraites.