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COURRIER DE S1

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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SUPPLÉMENT AU N° 680 18 AVRIL 2009 L ’ U N I V E R S I T E S Y N D I C A L I S T E C L A S S I Q U E M O D E R N E T E C H N I Q U E SNES (FSU)S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRE

Comment s’y retrouver dans le discours du gouvernement sur la réforme du recrutement et de la formation des enseignants ?

Pressés de toutes parts par les critiques et les fermes oppositions des différentes parties concernées – universitaires, syndicats enseignants-étudiants –, les deux ministres, Xavier Darcos et Valérie Pécresse n’ont cessé de prétendre maintenir leur calendrier tout en différant certaines mesures. Les objections faites par les syndicats de la FSU, notamment le SNES, les mobilisations ont contraint le gouvernement à de nets reculs.

Ainsi, les concours 2010 seront-ils maintenus en l’état, les lauréats ne seront pas contraints d’avoir le M2 pour être titularisés. Ainsi, l’année de stage post-concours, initialement prévue sans aucune décharge, le sera-t-elle pour un tiers de service.

Nous sommes cependant encore bien loin du compte ; le SNES, avec la FSU, demande l’abandon du projet actuel au profit d’une autre réforme où les enseignants seraient recrutés au master, fortement valorisés, dotés d’une formation disciplinaire et professionnelle améliorée.

L’élévation du niveau de recrutement des enseignants et CPE, nécessaire à l’accompagnement du processus de démocratisation du second degré, à l’appréhension de l’évolution des connaissances, à la possibilité d’une formation continue fructueuse, est une nécessité. Elle nécessite du temps, des réflexions approfondies, la mise en place de prérecrutements, un budget à la hauteur.

Cette élévation du niveau de recrutement au master rend encore plus urgente et impérieuse la nécessité d’engager la revalorisation de nos métiers.

Par les publications, en informant sur les évolutions de la réforme, ses dangers, en diffusant largement nos propositions et en les mettant en débat, en pesant sur le gouvernement, le SNES entend participer à la construction d’une réforme ambitieuse de la formation des maîtres.

S O M M A I R E

Élever le niveau de recrutement 2

Un projet bâclé 3 Les prérecrutements

4

Pour des dispositifs ambitieux d’aide aux études universitaires

5

Affiche formation des maîtres 6-11 Tract aux collègues

7 Affiche action

8-9 Tract aux parents

10

Revaloriser nos métiers, une urgence 12

La professionnalisation 13 Concours

14 Mastérisation et précarité

15 Tract formation des maîtres

16

L’ U S

COURRIER DE S1 N U M É R O 7

FORMATION DES MAÎTRES

L’Université Syndicaliste, supplément au n° 680 du 18 avril 2009, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements

de second degré (FSU), 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris cedex 13

Directeur de la publication : Serge Chatelain Compogravure : C.A.G., Paris Imprimerie : RPN, 93 Livry-Gargan N° CP 0113 S 06386 - ISSN n° 0751-5839

26 MAI - 13 JUIN

de nouveaux rendez-vous d’actions

AFFICHES ET TRACTS DANS CE NUMÉRO et sur WWW.SNES.EDU

Frédérique Rolet Cosecrétaire

générale

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2 Courrier de S1n° 7 - supplément à L’USn° 680 du 18 avril 2009

Notre projet d’école

Pour le SNES, l’École doit permettre la réussite de tous les jeunes, quelles que soient leurs origines familiales ou sociales, les amener le plus loin possible dans leurs études, en fonction de leurs choix et de leurs résultats scolaires. Parvenir à cet objectif implique de démocratiser l’enseignement par l’élévation continue du niveau de culture et de qualification de l’ensemble de la nation. En effet, l’évolution des connaissances, les débats et les enjeux économiques, sociaux, politiques qui enga- gent les futurs citoyens à des choix complexes imposent aux générations futures d’être plus quali- fiées.

Des qualifications qui ont évolué

La création des baccalauréats professionnels et des IUT, la création, même controversée, des licences professionnelles, ont permis une élévation générale des qualifications répondant aux progrès des connaissances et des techniques. Les objectifs d’amener 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat ou celui d’amener 50 % au niveau de la licence (Bac +3) correspondent bien à cette nécessité.

Paradoxalement (car il s’agit bien d’un paradoxe), la qualification des enseignants certifiés et agrégés n’a pas évolué depuis 1950. Peut-on en rester là ? Aujourd’hui les certifiés sont recrutés à la licence,

c’est-à-dire, dans le cadre du LMD, au niveau du premier diplôme universitaire après le baccalauréat.

Un point d’appui pour une nouvelle étape de démo- cratisation de l’enseignement est bien d’élever la qualification disciplinaire des enseignants, en l’articu- lant avec une meilleure formation professionnelle.

Souvenons-nous que les recrutements d’enseignants avant la licence ont progressivement été éteints en même temps que l’on élargissait l’accès au baccalau- réat et qu’on entamait un processus de démocratisa- tion de l’enseignement secondaire. C’est parce que le SNES considère qu’enseigner est un métier de haute responsabilité sociale, que l’enseignant est un concepteur capable d’adapter ses pratiques aux apprentissages des élèves, à leur hétérogénéité, que son niveau de recrutement, et donc son statut, doivent le placer parmi les plus élevés de la fonction publique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui avec un recrutement à la licence. En outre, une élévation du niveau de recrutement des enseignants amenant l’en- semble des étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement (enseignants, CPE, CO-Psy) au niveau du master peut et doit constituer un point d’appui pour une autre démocratisation : celle de l’enseignement supérieur. Pour y parvenir, il est indis- pensable que l’allongement de la durée des études soit facilité, notamment par divers dispositifs comme des prérecrutements, des bourses ou des allocations qui permettent à tous les étudiants de mener leurs études jusqu’à leur terme sans que l’origine sociale soit un handicap. L’élévation du niveau de recrute- ment des enseignants et CPE doit donc aussi contri- buer à l’élévation générale des qualifications. Dans ce cadre, les nouveaux masters mis en place doivent être d’égale valeur avec les masters existants, c’est- à-dire d’un niveau disciplinaire solide et en lien avec la recherche.

Il s’agit bien, par l’élévation du niveau de recrute- ment des enseignants, CPE et CO-Psy, d’avancer vers notre volonté d’élévation des qualifications pour prendre en compte non seulement les évolu- tions des connaissances, mais aussi les évolutions sociales. Néanmoins, une simple élévation du niveau de recrutement ne peut suffire sans une solide formation professionnelle. Au cours des pages suivantes, vous trouverez les propositions du SNES pour une formation initiale de qualité. Il faut amener les collègues à s’emparer du débat au sein des établissements et peser pour imposer nos propositions.

Élever le niveau de recrutement : une nécessité

©Clément Martin

(3)

L

e ministre a donc décidé de « mastériser » la for- mation des maîtres et de recruter désormais les enseignants et CPE au niveau master. Pourtant, loin de répondre aux objectifs d’une meilleure formation professionnelle, de démocratisation de l’accès aux études supérieures, d’un lien plus étroit entre forma- tion des maîtres et recherche ou d’une revalorisa- tion pour tous les personnels, les projets du ministère apparaissent comme étant pilotés par les contraintes budgétaires et une tentative de redéfinition de nos métiers. Le SNES demande l’abandon de cette réforme au profit d’une tout autre alliant une élévation du niveau de recrutement au master et une réelle formation professionnelle.

La disparition d’une réelle formation initiale pendant l’année de stage et l’affectation envisagée des lauréats de concours pour un service à 2/3 temps, complétée par une « formation continuée », délivrée sur la base du compagnonnage, dégra- dera les conditions d’entrée dans le métier des enseignants et CPE, qui ne pourront plus, faute de temps et d’accompagnement, réfléchir à leurs pratiques et au sens de leur métier. Les stagiaires seront alors dans la recherche de solutions immé- diates et de « trucs et astuces » permettant de gérer le quotidien. On s’éloigne bien de l’idée d’en- seignants concepteurs que défend le SNES. Cette mesure est en elle-même inacceptable et démontre la logique du projet du ministère. Pour toute formation et dans la lignée du rapport Sili- cani, le ministère envisage donc de transférer toute la formation en amont du concours, pendant les masters, qui serait au final limitée à deux stages de 108 heures maximum : observation et pratique accompagnée en M1, et stage en responsabilité en M2. Outre le fait que cette « formation » est large- ment insuffisante, le ministère se place dans une contradiction qu’il ne veut pas voir : les concours restent ouverts à n’importe quel étudiant inscrit en M2, ou titulaire de n’importe quel master. Des lauréats de concours pourraient donc se retrouver devant des élèves, pour un service presque complet, sans jamais avoir eu de formation profes- sionnelle, ni de contact avec le métier. De plus, les masters incluant les stages risquent de voir leur niveau d’exigence disciplinaire abaissé par rapport à ceux déjà existants. Pour le SNES, même si des éléments préprofessionnalisants peuvent être inté- grés dans les masters, cela ne peut se faire au détriment des exigences disciplinaires.

Ensuite, la dimension sociale est insuffisamment prise en compte. La plus grosse « aide » prévue est en fait la rémunération, à hauteur de 3 000 euros, des

« stages en responsabilité » pendant l’année de M2 ; s’y ajoute un dispositif de bourses complémentaires variant de 1 600 à 2 500 euros. Devant les critiques exprimées, en particulier par le SNES, sur la faiblesse du dispositif d’aides sociales, le ministère s’est dit ouvert à une discussion sur les emplois d’AED qu’il compte réserver aux étudiants préparant les concours. Le SNES est porteur de propositions concernant cette catégorie qui visent à s’approcher d’un statut rénové d’étudiants-surveillants sur le modèle des anciens MI/SE. L’objectif est bien de rendre compatible un emploi de surveillance avec la poursuite d’études. Pour autant, toutes ces mesures ne sauraient remplacer la mise en place de prérecru- tements, alors qu’un dispositif de ce type est une nécessité absolue, ne serait-ce que pour assurer un vivier de candidats suffisant pour passer les concours et donc attirer les étudiants vers les métiers de l’en- seignement (enseignants, CPE, CO-Psy). Indépen- damment de la question de l’élévation du niveau de recrutement, le SNES revendique le recours à ce type de dispositif qui a fait ses preuves, notamment pour assurer la diversité sociale dans nos professions.

Une formation professionnelle réduite à peau de chagrin, des aides sociales insuffisantes, l’absence de prérecrutements, une articulation entre le master et le concours qui surcharge la dernière année d’étude...

Courrier de S1n° 7 - supplément à L’USn° 680 du 18 avril 2009 3

Un projet bâclé, qui demande à être complètement repensé

©Daniel Maunoury

(4)

4 Courrier de S1n° 7 - supplément à L’USn° 680 du 18 avril 2009

La revendication de prérecrutements est à nouveau d’actualité dans le contexte actuel de la réforme Darcos de la formation des maîtres. En effet, la « mas- térisation », c’est-à-dire prolonger le cursus de deux années d’études, créera inévitablement une ségré- gation sociale dans les recrutements d’enseignants et de CPE si des mesures telles que les prérecrute- ments ne sont pas instaurées. Le SNES revendique la mise en place de véritables prérecrutements sur cri- tères universitaires. Ces derniers auraient ainsi un triple objectif :

– réguler les flux et assurer un vivier de candidats aux concours de l’enseignement et CPE. Notre système a besoin de milliers de jeunes profes- seurs en quelques années pour compenser les départs à la retraite ;

– assurer la continuité et la cohérence des forma- tions préprofessionnelles ;

– démocratiser les métiers de l’enseignement (enseignants, CPE, CO-Psy).

Le dernier objectif est en effet majeur. Les étudiants prérecrutés seraient salariés et ils auraient des droits sociaux tels que la protection sociale ou la prise en compte des années d’étude pour la carrière et la retraite. Il s’agit donc bien de créer un véritable statut d’élève-professeur sur le modèle des IPES.

Rappelons que les IPES (Instituts de Préparation à l’Enseignement Secondaire) ont été créés en 1957 afin de faire face au « baby-boom ». On entrait aux IPES par concours à Bac + 1, puis il restait deux ans d’Université pour préparer la licence et une autre année pour passer le CAPES. Un engagement décennal était la seule contrepartie du traitement perçu. Les IPES ont fonctionné jusqu’en 1978. Leur disparition a coïncidé avec la réduction massive des postes au CAPES à la fin des années 1970, mais ils ont indubitablement joué un rôle considérable dans la démocratisation de l’accès au CAPES. En effet, le recrutement sur critères de mérite universitaire (et non pas sur critères sociaux) n’a pas empêché que les IPES bénéficient très largement aux étudiants issus des milieux populaires, devenant de fait un instrument de démocratisation.

Le SNES est attaché à la mise en place de prére- crutements massifs dès le cursus licence et au- delà. Les étudiants seraient prérecrutés par concours constitué d’épreuves disciplinaires et ils devront suivre un cursus préprofessionnalisant dans la discipline du concours envisagé au sein des UFR. Ils s’engageront en contrepartie à rester sur une période de cinq ans au service de l’État. Pour autant, et c’est une des leçons de l’expérience des IPES, il est important de veiller à ce que les prére- crutements n’enferment pas les étudiants et permettent à un certain nombre d’entre eux de poursuivre des études (possibilité de préparer l’agrégation ou de faire un doctorat). Par ailleurs,

les prérecrutements sur critère universitaire ne sont pas contradictoires avec un effet de rattrapage des inégalités géographiques, notamment aux Antilles, Guyane et Polynésie française où des dispositifs spécifiques devront être mis en place. Il ne s’agit pas, avec les prérecrutements, de créer une filière unique de recrutement d’enseignants et de CPE. En ce sens, la mise en place de prérecrutements ne doit pas diminuer les chances des autres candidats de réussir le concours.

En plus des prérecrutements, il faut développer sous toutes leurs formes les aides attribuées sur critères sociaux. Ces mesures accompagnant les prérecrutements sont nécessaires, d’une part pour attirer un plus grand nombre d’étudiants dans les cursus menant aux métiers de l’éducation et, d’autre part pour assurer la diversité sociale dans nos professions.

Ne pas créer de filière ne diminue pas les chances des autres de réussir.

Les prérecrutements

IPESIENNE

– Comment es-tu entrée dans la voie des IPES ? Comment ont- ils facilité ton cursus ?

J’ai 56 ans, je suis prof d’anglais depuis 1976. Jeune étudiante de province sans beaucoup de sous, j’ai été acceptée en hypokhâgne au lycée Lakanal, après mon bac, et j’ai obtenu une chambre à la Résidence universitaire d’Antony. Mes parents ont financé ma première année d’études, merci à eux, mais la somme allouée ne laissait pas grand-chose pour les achats de livres, les envies boulimiques de cinéma, de théâtre, et les voyages à Londres souhaités... Chercher un « job », c’était renoncer aux classes prépas, par exemple, à un cursus lourd. J’aurais eu plus d’argent, mais plus le temps de bosser à fond, plus le temps pour me cultiver, débattre, participer à la vie collective. Les profs de prépa m’ont parlé des IPES. J’ai bossé (c’était un concours), j’ai réussi, je suis restée en prépa et, sans entrer à Normale Sup, j’ai eu le temps de me préparer aux concours d’enseignement dans les meilleures conditions.

– Comment expliquer le succès des IPES ?

C’est une vraie « opportunité » comme on dit aujourd’hui. En 1972, c’était beaucoup plus que le SMIC, ce qui permettait de consacrer tout son temps aux études, avec la certitude d’un revenu régulier pendant trois ans. D’autant mieux pour moi que mon loyer n’était pas élevé à la résidence Jean Zay (qui, soit dit en passant, a besoin de travaux et non de destruction aujourd’hui quand on sait ce qu’elle apporte aux jeunes d’origine modeste elle aussi).

– Que représentaient pour toi les IPES ?

En y repensant, mon sentiment était double à l’époque : d’abord une grande tranquillité, pas l’angoisse financière quasi quoti- dienne que j’ai vue maintes fois chez mes copains de l’époque, mais aussi cette autre « angoisse », comique aujourd’hui : il fallait signer pour ... dix ans avec l’Éducation nationale, donc si je changeais de projet, je devrais rembourser...

Comment faire ? Ne m’étais-je pas engagée pour trop longtemps, etc. ? On ne rit pas, j’y suis encore !

Pour l’anecdote, c’est aussi dans le cadre des IPES que j’ai rencontré les militants du SNES, présents et actifs.

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A

vec la FSU, le SNES revendique une démocrati- sation des études supérieures. Élargir considéra- blement l’accès des jeunes à l’enseignement supé- rieur et assurer la diversité sociale en favorisant l’accès des jeunes d’origine ouvrière et populaire aux études, c’est une nécessité. L’élévation indis- pensable des qualifications et la concurrence qui en résulte entre les besoins du privé, des services publics comme de la fonction publique renforcent cette nécessité de faire accéder le plus grand nombre de jeunes au niveau du master, et tout particulièrement aux carrières enseignantes. Les dispositifs d’aide aux études doivent donc conjuguer plusieurs aspects : logement, protection sociale, culture et loisirs, financement des études et autonomie. Il faut en assurer les financements publics.

C’est dans ce cadre notamment et parce que cela répond en même temps aux besoins du système éducatif que le SNES défend l’existence d’un statut d’étudiant-surveillant rénové avec des recrutements qui doivent privilégier les critères sociaux. Il faut donc revoir en profondeur les conditions qui sont faites aux assistants d’édu- cation en matière de recrutement, de temps de travail et de rémunération. L’exercice des fonc- tions de surveillance doit être impérativement compatible avec les études, ce qui n’est absolu- ment pas le cas aujourd’hui. Les fonctions de surveillance ne sont pas un métier et les « vies scolaires » ne peuvent être considérées comme une « variable d’ajustement » dans les politiques de l’emploi.

Le SNES avance donc des revendications pour améliorer la situation des assistants d’éducation, notamment abandon du recrutement local par les chefs d’établissement, réduction des obligations

de service, durée des contrats... Notre congrès de Perpignan les a précisées et nous intervenons auprès du ministère en ce sens.

En lien avec le recrutement des enseignants et CPE au master, le ministère proposerait un certain nombre d’évolutions pour les AED mais les réser- veraient à ceux et celles qui se destineraient aux carrières enseignantes.

Ces premières réponses pourraient constituer un réel point d’appui pour avancer sur nos demandes, sous réserve que cela n’aboutisse pas à figer deux statuts d’AED, générateurs d’injustices et d’inéga- lités. Le ministère reconnaît donc de fait que que la situation faite aux AED ne permet pas vraiment l’accès aux études. Cela nous donne des argu- ments supplémentaires dans la bataille syndicale qu’il faut mener pour reconstruire un véritable statut d’étudiant-surveillant. Par ailleurs, cela ne saurait se substituer à notre exigence de prérecru- tements.

Pour des dispositifs ambitieux d’aide aux études universitaires

Pour un statut d’étudiant surveillant rénové Améliorer la situation des AED

• un recrutement rectoral pour 3 ans renouvelables sur critères sociaux ;

• un temps de travail annuel et hebdomadaire réduit (28 heures hebdo maximum) ;

• un emploi du temps aménagé et compatible avec les études ;

• une définition plus claire des missions ;

• une augmentation du crédit obligatoire d’heures de formation ;

• le respect du droit à formation et à congés pour examens et concours ;

• une revalorisation salariale.

©Thierry Nectoux

(6)

17 000

TRACT AUX COLLÈGUES

D’après nos informations, le gouver- nement viserait 17 000 suppressions de postes dans l’Éducation au budget 2010 s’ajoutant aux 13 500 de 2009.

Rappelons que depuis 2003 30 000 emplois ont été supprimés dans le collèges et les lycées. On hésite à qualifier cette volonté : irresponsabi- lité, aveuglement, dogmatisme... Les premières victimes en sont les élèves, en particulier les plus fragiles. Les secondes, les jeunes qui se préparent aux concours de l’enseignement, les non-titulaires qui se retrouvent sans emploi.

La rentrée scolaire se prépare sur fond de suppressions de postes et de mul- tiplication d’heures supplémentaires avec des conséquences lourdes sur l’avenir de certains établissements et sur les affectations des personnels.

De nombreux lycées découvrent avec stupeur qu’ils seraient volontaires pour expérimenter une réforme rejetée par tous. La « reconquête du mois de juin » se met en œuvre à marche for- cée. Les conditions d’entrée dans le métier, en particulier l’année de stage, sont gravement menacées par l’ac- tuel projet de réforme de la formation des maîtres.

Poursuivre l’action pour une école d e q u a l i t é e s t p l u s q u e j a m a i s d’actualité !

PUBLIC PRIVÉ

Deux nouveaux rendez-vous :

26 mai - 13 juin

Plus que jamais l’enseignement et la formation des jeunes constituent un investissement pour l’avenir.

Le 26 mai et le 13 juin, réaffirmons-le !

17 000

défendre l’emploi public et privé

lutter contre la précarité

exiger des rémunérations qui assurent la

progression du pouvoir d’achat et a minima son maintien

défendre le cadre collectif et solidaire de la protection sociale

développer les services publics pour

qu’il répondent mieux aux besoins sociaux et améliorer le statut de leurs personnels

POUR

le rétablissement des emplois à la rentrée 2009, d’autres bases pour le budget 2010

des mesures immédiates et l’ouverture de vraies négociations sur la revalorisation de nos métiers

un projet ambitieux pour l'école et la réussite de tous les élèves à partir d’un débat public transparent et démocratique

EXIGEONS

DANS L’ÉDUCATION

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La crise frappe aujourd’hui durement les salariés, qui n’en sont nullement responsables, avec comme première victime la jeunesse. Ses effets sont dévastateurs, mais ils le sont un peu moins en France que dans la plupart des autres pays, grâce aux « amortisseurs » que constituent nos acquis : protection sociale solidaire, retraites par répartition et bien sûr services publics. Pourtant, au lieu de renforcer ces services publics, le gouvernement fait le choix de les affaiblir en persistant à réduire massivement les emplois.

Dans l’Éducation, après les 13 500 emplois supprimés en 2009, 17 000 nouvelles suppressions sont programmées pour 2010. Les premières victimes en sont les élèves, en particulier les plus fragiles ; les secondes, les jeunes en fin de

formation qui se préparent aux concours de l’enseignement, les non-titulaires qui se retrouvent sans emploi.

Le cri d’alerte qu’ensemble, parents, lycéens, étudiants, enseignants nous avons lancé à travers des milliers d’initiatives au cours de cette année scolaire est plus que jamais d’actualité. La préparation de la rentrée 2009, comme les réformes conduites à marche forcée et la préparation du budget 2010 sont porteurs de véritables régressions dans une société déjà minée par les inégalités.

À l’opposé, la situation appelle une politique éducative ambitieuse qui construise de la confiance en mettant au cœur des choix la réussite de tous les jeunes et qui mobilise l’engagement des personnels.

Le saviez vous ?

Les services publicscontribuent aujourd’hui pour plus des deux tiers à la réduction des inégalités dans notre pays dont 36,5 % pour la seule éducation, bien au- delà des impôts et des prestations sociales.

(source INSEE à propos de la redistribution des richesses)

Le diplômereste la meilleure protection contre le chômage même s’il ne s’agit pas d’une garantie. La période de chômage et de précarité à la fin des études diminue avec

l’augmentation du niveau de qualification.

30 000c’est le nombre d’emplois supprimés dans les lycées et collèges de 2003 à 2009.

Plus qu’un coût, l’école constitue une chance et un investissement

pour l’avenir de notre pays.

TRACT AUX PARENTS

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ÉDUQUER :

UNE ACTION

QUI RAPPORTE À LA SOCIÉTÉ !

ENFIN

L’éducation : une valeur sûre

Les 26 mai et 13 juin

Faites-le savoir

(9)

T1

Avant LMD Après LMD Projet initial du gouvernement

Projet actuel du gouvernement

Propositions du SNES

Admission

T1 T1 T1

T1

M1 PLC1 M1 M1

Maîtrise PLC1

Licence

DEUG

Licence Licence Licence Licence

T1 Prépa concours

Master disciplinaire pouvant inclure des éléments pré- professionnalisants M2 incluant

“Formation initiale”

(stage 108 h) et concours

M2 incluant

“Formation initiale”

(stage 108 h) et concours Stage

certifié CPE

Stage certifié

CPE Prépa

agreg ou M2 Prépa

agreg

Stage avec service réduit à 4-6 heures

Stage agrégés Stage

agrégés

Stage avec service réduit d’un tiers Stage

avec service à temps plein

Prérecrutements à toutes les étapes du cursus universitaire

Dispositifs d’aides sociales sous toutes les formes (bourses, allocations, étudiants-surveillants...)

Formation des maîtres : projet contre projet

Pour une vraie réforme de la formation et du recrutement, imposons :

des prérecrutements ;

une réelle formation pendant l'année de stage, avec un temps de service de

4-6 heures pour les enseignants stagiaires et de 12 heures pour les CPE ;

des aides sociales en nombre.

Pour suivre l’actualité de la réforme, rendez-vous sur le site :

www.snes.edu

rubrique « agir », « groupes de travail »

(10)

12 Courrier de S1n° 7 - supplément à L’USn° 680 du 18 avril 2009

En réponse à l’exigence formulée par le SNES et réitérée à plusieurs reprises, un groupe de travail ministériel sur la revalorisation se réunit parallèle- ment aux groupes qui travaillent sur les questions du recrutement et de la formation des enseignants.

Pour le SNES, la revalorisation de nos métiers est une nécessité et ne saurait être plus longtemps différée. Nous n’avons cessé ces trois dernières années dans nos mobilisations et interventions d’en faire un des dossiers revendicatifs prioritaires du SNES.

Des mesures de revalorisation salariale pour tous sont nécessaires tout en tirant en même temps les conséquences indiciaires de l’élévation du niveau de recrutement au master.

Nos objectifs

– une grille indiciaire et cohérente sur l’ensemble de la car- rière des nouveaux recrutés ;

– une dynamique de rapprochement progressif de cette grille pour les personnels déjà recrutés ;

– une prise en compte pour les personnels actuellement en fin de carrière de cette élévation des rémunérations.

Nous voulons de véritables mesures de remise à niveau de nos rémunérations et de nos carrières, la prise en compte de l’évolution de nos métiers et la reconnais- sance des fonctions et tâches qui les caractérisent, le règlement des contentieux catégoriels.

Les mesures doivent permettre de résorber réelle- ment le décrochage salarial qu’elles ont subi. Les faits sont têtus Le traitement brut d’un certifié qui débute représentait 2,1 SMIC en 1981 ; il est au niveau de 1,2 SMIC aujourd’hui. En 2006, le salaire moyen d’un enseignant ne représente que 66 % de celui d’un cadre de la fonction publique et 61 % de celui d’un cadre du privé. En euros constants, le onzième échelon d’un certifié équivaut au neuvième de 1981 !

Tirer les conséquences de l’élévation du niveau de recrutement

Pour construire une nouvelle grille indiciaire cohé- rente sur l’ensemble de la carrière des nouveaux recrutés, notre congrès national a retenu la référence

de l’agrégation revalorisée soit un classement indi- ciaire entre 518 et 963 (actuellement la grille de la classe normale des agrégés en onze échelons se situe entre les indices 371 et 821). Cela revient donc à revaloriser l’ensemble de la carrière en intégrant dans une carrière normale les indices terminaux de la hors-classe (échelle lettre A).

Remettre à niveau nos rémunérations Des mesures immédiates d’ajustement indiciaire pour les débuts de carrière (jusqu’au 7eéchelon).

Élargir les contingents d’accès à la hors-classe : notre objectif est qu’aucun collègue ne parte à la retraite sans avoir atteint les échelons terminaux de la hors-classe du corps auquel il appartient tout en accélérant l’ensemble de la carrière des personnels en place.

Accélérer les rythmes d’avancement pour une carrière plus rapide : aller vers une carrière parcourue en 20 ans pour tous (rythme actuel du grand choix).

Créer une dynamique de rapprochement des situations

Afin de construire une dynamique de rapproche- ment entre actuels et futurs recrutés, de nouvelles améliorations des carrières doivent être obtenues pour l’ensemble des collègues : débouché sur l’échelle-lettre A pour les certifiés ; sur l’échelle- lettre B pour les agrégés et les chaires supérieures.

Parallèlement, la place des agrégés est à renforcer.

Nous considérons qu’il est nécessaire de privilégier les recrutements d’agrégés dans l’ensemble des concours, que les agrégations doivent être enfin créées dans toutes les disciplines et spécialités, et que la promotion interne doit être assurée. La liste d’aptitude au corps des agrégés doit être considé- rablement élargie.

Tenir compte des évolutions des métiers, plus complexes et sans cesse plus exigeants Nos demandes portent à la fois sur la revalorisation des indemnités existantes (ISOE, ISSR, indemnité ZEP...) et sur l’amélioration des conditions d’em- ploi, de service et de travail.

Les orientations ministérielles

Revaloriser nos métiers, une urgence,

un engagement présidentiel à faire respecter

Le cabinet du ministre choisit de traiter surtout les débuts de carrière en lien avec la « mastérisation ». Il argue des comparaisons des situations salariales des enseignants en Europe qui, selon lui, marquent un hiatus à ce seul moment de la carrière ! (ce qui est tout à fait contestable, comme l’est tout autant l’étude d’Eric Maurin, annexée au rapport Pochard). Pour les personnels en place, le ministère voudrait privilégier des mesures salariales liées à l’évolution du système éducatif. Sans exclure quelques mesures de portée générale, il voudrait donc surtout privilégier le « fonc-

tionnel » et des mesures ciblées. Ces choix s’ils étaient confirmés ne sauraient répondre à notre exigence. L’engagement présidentiel de revaloriser la condition enseignante n’a de sens qu’en dégageant des crédits supplémentaires au-delà de ceux prévus aujourd’hui, crédits qui découlent de la moitié des

« économies » budgétaires obtenues par le non- remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Le SNES ne rentrera pas dans la logique d’un troc qui consisterait à « payer » la revalorisation par des suppressions d’emploi.

(11)

Courrier de S1n° 7 - supplément à L’USn° 680 du 18 avril 2009 13

Le SNES a toujours revendiqué une formation conçue sur l’ensemble du cursus universitaire, menant aux métiers de l’enseignement (ensei- gnants, CPE, CO-Psy). Un haut niveau de connais- sances disciplinaires en lien avec un parcours préprofessionnalisant constituerait une formation qui fait des enseignants de véritables concepteurs de leur métier, libres de leurs pratiques.

Cependant, rappelons que, si pour le SNES, le parcours préprofessionnalisant s’avère nécessaire, il ne doit pas pour autant enfermer les étudiants dans une seule voie : les masters doivent ainsi rendre possible la poursuite d’études (autres que l’enseignement, comme la recherche par exemple).

Le parcours préprofessionnalisant ne doit pas être un prérequis pour se présenter à un concours.

N’importe quel master doit permettre l’inscription, quel que soit le concours.

Préprofessionnalisation

On entend par préprofessionnalisation un ensemble de connaissances nécessaires à une future forma- tion professionnelle, ayant lieu après le concours.

La préprofessionnalisation n’est jamais proposée de manière isolée mais toujours adossée progressi- vement à une formation disciplinaire en lien avec les métiers de l’enseignement (enseignants, CPE, CO-Psy).

Par formation progressive, il faut entendre un cursus universitaire d’abord disciplinaire puis inté- grant des modules préprofessionnalisants jusqu’au master, la formation professionnelle initiale étant assurée au cours de l’année de stage, après la réussite au concours.

Ces derniers pourraient être des modules d’histoire de la discipline, d’épistémologie, de didactique, etc. Ils pourraient aussi intégrer une réflexion sur la place de la discipline dans le système éducatif, sur l’architecture générale de l’enseignement des programmes scolaires. Si les stages peuvent éven- tuellement faire partie de la préprofessionnalisation, ils ne peuvent empiéter sur la formation discipli- naire et constituer le cœur de la préprofessionnali- sation. En effet, ces masters doivent être « d’égale valeur » avec ceux déjà existants, notamment être en lien avec la recherche et offrir des possibilités de poursuite d’études (doctorats, ...).

L’année de stage

La formation professionnelle ne peut intervenir qu’après la réussite au concours, dans le cadre d’une année de stage conçue comme une année pleine et entière de formation.

Celle-ci doit être ancrée dans la discipline d’ensei- gnement ou le métier de CPE ; elle doit également s’articuler autour des sciences de l’éducation afin de suivre l’état de la recherche dans ce domaine.

N’oublions pas que l’année de stage est, pour le lauréat, un temps pour se construire professionnel- lement et cela passe par une nécessaire alternance

entre théorie et pratique qui favoriserait un retour réflexif sur ses pratiques.

Il s’avère donc indispensable que l’année de forma- tion soit construite selon le principe des trois tiers : 1/3 en responsabilité devant les classes (4- 6 heures), 1/3 du temps en formation, et 1/3 du temps consacré à la réflexion et au travail personnel (préparation de cours, corrections de copies, lectures, etc.).

Enfin, la formation initiale doit répondre aux besoins spécifiques des stagiaires, sans infantilisa- tion ni multiplication des évaluations. Elle doit être organisée dans le cadre d’IUFM rénovés et s’ap- puyant sur le potentiel et l’expérience qu’ils ont développés. Nous demandons également que le professeur stagiaire soit nommé sur le service du tuteur.

T1 + T2 (Titulaire 1re année, 2e année)

L’entrée dans le métier doit se faire de manière progressive avec un allègement du temps de service – un service à mi-temps la première année, à deux tiers-temps la deuxième année. Lors des premières années, les enseignants débutants doivent bénéficier de compléments de formation qui répondent aux besoins et aux attentes des néotitulaires.

Formation continue

Néanmoins la formation professionnelle après le concours ne saurait se limiter à la seule année de stage. La formation continue doit permettre aux enseignants de mettre à jour leurs connaissances et doit pour cela être développée.

La professionnalisation

Ce que le SNES

refuse

revendique

:

des masters disciplinaires, ouverts sur la recherche, n’enfermant pas les étudiants et pouvant contenir des éléments

de professionnalisation

des prérecrutements assurant un vivier suffisant de candidats et la diversité sociale de nos professions

des concours nationaux ouverts

à tout candidat justifiant de l'obtention d'un master

une année pleine et entière de formation en « alternance » après la réussite aux concours

ERRATUM 4 pages spécial Formation des maîtres, L’US Magsupplément à L’US680

(12)

Projet de nouveaux concours

C O N C O U R S

Les propositions du SNES

Les projets du ministère

14 Courrier de S1n° 7 - supplément à L’USn° 680 du 18 avril 2009

Pour le SNES, le recrutement par concours reste la voie normale d’accès à un emploi de la fonction publique. Outre garantir l’égalité entre les candidats, le concours, pour remplir pleinement son rôle, doit aussi sélectionner sur des critères clairs et transparents, et son jury doit être indépendant.

Concernant les enseignants et les CPE, le concours est situé à une étape charnière, entre la fin d’un cursus universitaire, qui peut être préprofessionnali- sant, et une formation initiale professionnelle, se déroulant pendant l’année de stage, correspondant avec l’entrée dans le métier. En outre, les concours doivent rester ouverts, quel que soit le cursus univer- sitaire suivi, à tout candidat remplissant la condition de diplôme. Le contenu des épreuves ne peut donc discriminer les candidats que sur la base de leurs formations universitaires.

Des épreuves disciplinaires

Laisser les concours ouverts à tout candidat justifiant du niveau de qualification requis, quel que soit son cursus, quel que soit le temps passé après la fin de ses études ou encore sans condition de diplôme à des mères de trois enfants, impose de contrôler en premier lieu les connaissances disciplinaires. À ce titre, les épreuves écrites des concours de recrute- ment d’enseignant doivent interroger sur les connais- sances universitaires. Si le thème du sujet peut être choisi parmi les programmes des classes du second degré ou du post-bac, le niveau exigé doit bien être celui du master.

Les épreuves orales doivent elles aussi être ancrées dans la discipline. À partir du moment où les masters

incluent des éléments de préprofessionnalisation, les oraux pourraient interroger ces nouvelles dimensions, tout en maintenant un lien étroit avec la discipline : la préprofessionnalisation n’a en effet de sens qu’en lien étroit avec la discipline d’enseignement. Pour certaines disciplines telles les sciences expérimen- tales et les enseignements techniques, les enseigne- ments artistiques ou les langues vivantes, il faut prévoir des épreuves pratiques ou orales particulières.

Pas d’entretien d’embauche

Les épreuves des concours, en particulier orales, ne peuvent s’apparenter à un entretien d’embauche. Il faut notamment faire la distinction entre ce qui relève des connaissances universitaires, acquises en amont du concours, et ce qui relève de la formation profes- sionnelle en aval. Une épreuve de connaissance du système éducatif, qui serait centrée sur le fonctionne- ment des établissements, les liens hiérarchiques entre les personnels ou les aspects purement administratifs du système éducatif n’aurait aucun sens et serait de nature discriminante pour les candidats n’ayant eu aucune expérience préalable.

La composition des jurys a également son impor- tance. Encore une fois, il s’agit de juger les connais- sances disciplinaires des candidats. La composition des jurys doit donc veiller à respecter un équilibre et à n’être composé que de personnes à même d’appré- cier le niveau des candidats : enseignants-chercheurs, enseignants du second degré des disciplines concer- nées, inspecteurs de la discipline… De plus, l’indé- pendance du jury est un gage d’égalité entre les diffé- rents candidats.

L’actuel projet du ministère se décline pour l’instant selon le schéma ci-contre.

Les différentes interventions du SNES ont permis de faire évoluer le projet initial : affirmation du caractère disciplinaire des épreuves écrites, ancrage des épreuves orales dans la discipline, en lien avec des éléments préprofessionnalisants (épistémologie, didactique...), prise en compte des spécificités disci- plinaires par l’ajout d’épreuves écrites ou d’épreuves pratiques ou orales spécifiques, réajustement des coefficients...

Reste un point de désaccord majeur : l’épreuve de connaissance du système éducatif. Les projets concernant cette épreuve laissent apparaître une épreuve complètement administrative et déconnectée de la discipline d’enseignement. Elle a plus l’allure d’un entretien d’embauche cherchant à sélectionner un profil particulier de candidat.

Le SNES exige la suppression de cette épreuve.

Épreuve écrite n° 1 – Coef. 3 Épreuve écrite n° 2 – Coef. 3

Admissibilité

Troisième épreuve écrite éventuelle, liste de disciplines à déterminer – Coef. à préciser

Oral n° 1 prenant la forme d’une leçon – Coef. 2

Oral n° 2 disciplinaire – Coef. 2

Selon les disciplines, il peut être découpé en deux sous-épreuves : oral « de leçon » et TP, épreuve pratique ou oral de LV

Admission

+ Épreuve de connaissances générales du système éducatif – Coef. non déterminé

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Courrier de S1n° 7 - supplément à L’USn° 680 du 18 avril 2009 15

Pour un plan de titularisation

De nombreux non-titulaires exercent dans les établissements du second degré, dans les GRETA ou pour la MGI des fonctions d’enseignement, d’éducation ou de formation. Pour les recruter, on a exigé d’eux une licence. L’élévation du niveau de recrutement ne doit pas aboutir à fermer les rares possibilités de titularisation aujourd’hui existantes.

Il faut aussi en faire une opportunité pour mettre la question d’un plan de titularisation à l’ordre du jour. Il convenait donc que le congrès du SNES adapte les modalités du plan qu’il revendique.

Ce plan doit s’appuyer sur deux voies d’accès au corps des certifiés, des CPE ou des CO-Psy : celle des concours internes et celle de la dispense des épreuves théoriques du concours.

La première doit rester accessible à tous dès lors qu’ils remplissent la condition d’ancienneté de trois années de services publics. Le SNES défend que les agents non titulaires recrutés à la licence avant la rentrée 2009, exerçant des fonctions d’enseigne- ment ou d’éducation, doivent pouvoir s’inscrire aux concours internes et externes du CAPES/T, CPE, CAPLP même s’ils n’ont pas validé de master.

La deuxième voie s’adresse prioritairement aux non-titulaires les plus anciens, c’est-à-dire les plus éloignés de leurs études. Elle est fondée sur l’ex- périence acquise dans les fonctions exercées en tant que contractuel ou vacataire. Au cours de l’année de stage, la formation professionnelle déli- vrée doit être adaptée à leurs besoins et la titulari- sation intervenir après validation du stage selon les règles communes à tous les

stagiaires. Le congrès de Perpignan a confirmé que l’exigence de titre pour ces personnels doit rester celle de la licence.

Pour être efficaces, ces mesures de titularisation doivent s’accompagner de la fin du recours à de nouveaux non-titulaires, et de la suppression de la condition de nationalité.

Reçus collés, déjouer le piège Dans la conception de la fonction publique qu’il défend, le gouverne-

ment considère que les administrations et les services pourraient recruter tout aussi bien des fonctionnaires que des contractuels. Il estime que la formation professionnelle initiale des agents de la fonction publique doit être dispensée par l’Uni- versité. Le nouveau recruté, qu’il le soit par concours ou par contrat, serait immédiatement affecté dans son premier poste.

La mastérisation fait craindre la constitution de viviers de contractuels, alimentés par ceux des titulaires du master d’enseignement, devenu

« qualification pour enseigner », ayant échoué au concours.

Pour le SNES, qui agit contre la précarité des personnels de l’Éducation nationale, ce risque doit être combattu.

Il faut noter qu’en premier lieu, le recours à l’auxi- liariat, au contrat, à la vacation n’a pas attendu la mastérisation. C’est une dimension quasi perma- nente de la gestion de l’administration, lorsque les personnels ne sont pas assez nombreux pour pourvoir tous les emplois, assurer les remplace- ments. La première bataille à mener porte donc sur le nombre de postes mis aux concours.

En second lieu, le piège sera d’autant plus simple à déjouer que les diplômes de master ne seront pas spécialisés à l’excès ; il est indispensable que tout master ouvre sur d’autres débouchés que l’enseignement.

La conception de masters disciplinaires, intégrant des modules de préprofessionnalisation concilie la nécessité d’une formation ouverte, permettant des débouchés multiples avec l’approche des problématiques de nos métiers au cours de la formation.

Les épreuves du concours doivent laisser toutes ses chances à un étudiant qui n’a pas suivi ces modules de préprofessionnalisation.

C’est aussi pourquoi l’année qui suit la réussite au concours doit être une année de formation, sous statut de fonctionnaire stagiaire.

Les revendications du SNES sont adaptées pour défendre le statut de fonctionnaire des enseignants.

Mastérisation et précarité

Faute de recruter suffisamment par les concours, l’administration a organisé la permanence du recours à des agents non titulaires. Ils sont vraisemblablement

environ 25 000 contractuels ou vacataires dans le second degré.

Leur situation doit être prise en compte dans la mastérisation.

L’inquiétude s’accroît lorsque le projet ministériel prévoit

que la formation professionnelle est dispensée avant le recrutement : les recalés au concours pourraient former un vivier permanent d’agents contractuels.

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ENSEIGNER,

UN MÉTIER QUI S’APPREND !

Ensemble, organisons le débat sur la formation des maîtres et imposons une autre réforme ! Transformer la formation des maîtres, élever

le niveau de recrutement des enseignants,

CPE et CO-Psy, revaloriser nos métiers: c’est urgent !

Pour une réelle formation des maîtres et une autre ambition pour le système éducatif, exigeons :

Une année pleine et entière de formation après la réussite au concours, en qualité de fonctionnaire-stagiaire, avec un service en responsabilité réduit et la présence d’un c o n s e i l l e r p é d a g o g i q u e – t u t e u r d a n s l’établissement.

Une formation professionnelle universitaire qui s’appuie sur le potentiel de formation que constituent les IUFM.

La mise en place de prérecrutements, inspirés des IPES pour élargir le vivier de candidats et assurer la diversité sociale dans nos professions.

Une programmation pluriannuelle des recrutements et des recrutements massifs correspondant aux besoins du système éducatif.

Un plan de titularisation pour mettre fin à la précarité et assurer un avenir stable pour les enseignants, CPE et CO-Psy contractuels.

Une revalorisation importante pour l’ensemble des personnels.

Le projet de réforme de la formation

et du recrutement est inacceptable !

Ensemble, disons NON :

À l’affectation des stagiaires sur un service de 12 heures,

À la disparition programmée des IUFM et au potentiel de formation qu’ils constituent,

À l’introduction d’une épreuve de connaissance du système éducatif dans les concours, véritable épreuve de formatage idéologique pour les futurs recrutés,

À l’utilisation d’étudiants de master comme moyen de remplacement pendant leurs stages en année de M2,

À des mesures transitoires compli- quées, qui entretiennent la confusion chez les étudiants préparant les concours.

Références

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